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Expérience de pensée : Acte I, Scène 2
Le Plan
 
Mizar

Kil'sin  
Le Sukra 20 Agur 816 à 18h39
 
Cinq nous serons donc.

Alors voici venu le moment d'exposer l'Idée.
Dans tous ses détails.


***
Chers congénères télépathes, je ne pense rien vous apprendre en vous disant que nous partons "trouver la frontière de l'Entrelac".
Intention à peine voilée pour vos esprits très affûtés. Par contre, je doute qu'aucun ici ne s'est figuré l'épreuve dont il s'agissait exactement.

Savons nous quel est ce lieu?
Est ce vraiment un lieu?
Si ce n'est pas un lieu, comment en trouver la frontière?
Et à quel point y sommes nous attachés?
A quel point est-il attaché à nous?

C'est quoi la méthode pour trouver la limite d'un lieu qui n'en est pas un, sans rien savoir de la nature de notre lien avec lui?

Héhé! Nous allons nous perdre, c'est une évidence! c'est même la seule.
Et il se peut que ce soit justement la méthode.
Alors essayons de le faire intelligemment.

***


Mettez cela sur le compte d'une intuition, mais je perçois que pour trouver cette frontière, ce sera avant tout une expérience à faire par la conscience. Davantage que la recherche d'un lieu. Il faudra donc y aller progressivement, pour que nos esprits s'habituent, qu'ils arrivent à distinguer la matière, à jongler avec les idées. Pour peut être mieux se trouver...et mieux "sentir l'Entrelac". Le tissu télépathique est encore imperceptible, il va nous falloir le mettre à l'épreuve. Et nous sommes loin de pouvoir imaginer les risques encourus.

Mais ce sont là de belles paroles.
Laissez moi vous mener en coulisse et vous narrer la Trame.


***
L'esprit créé un silence.



Un vide à méditer.
***


Vous qui aimez les choses "concrètes", les voici.

La télépathie ici devient une soupe de pensée. Hors la pensée par nature n'a ni début, ni fin. Du moins ne saurions nous les discerner.
Ce qui produit deux obstacles :
- une illusion d'Infini
- un Aléatoire constant


Sans rien savoir de l'Entrelac lui-même, nous savons déjà que le sol depuis lequel nous pensons est des plus friable.
Admirable, n'est ce pas?
Il va donc falloir imaginer des cadres, des limites strictes, des structures, des liens, des portes de sorties, des contours, des souvenirs.
Autant pour rester nous même, concentré, pour avancer, mettre à l'épreuve, maintenir l'équipage, tout en étant en mesure de revenir en arrière.

J'avoue avoir un avantage ici, ce travail là, je l'ai fait toute ma vie. Aussi, sans avoir de bonnes idées, je peux au moins fournir les éléments de mise en scène :
- des rôles très distincts pour chacun.
- des clés d'Eveil
- un support à notre exploration
- un lien avec le coeur de l'Entrelac
- des outils appropriés pour s'échapper autant que pour s'accrocher
- des escales dans le paysage télépathique



***

Un support? Un paysage?
***


Commençons par les rôles.
Car à travers ces rôles, les autres cadres découleront.

Le Machiniste :
Ce rôle exige un esprit qui a une fâcheuse tendance à scruter la cohérence et à lui donner un corps. Cette cohérence est son souci, c'est son trait éthique, sa force de vie. Il aura ainsi en charge un certain aspect "technique". Le Machiniste va devoir concevoir notre "mode de transport". Et autant vous dire que plus cet esprit est capable de rigueur, plus ce mode en sera cohérent et crédible pour nos esprits. De ce mode de transport découlera notre capacité à rester ensemble. Il sera l'expression de notre groupe. Il doit donc autant nous porter que ce que nous devrons le faire avancer.

Au delà de cette tâche ardue, le Machiniste devra envisager les "problèmes techniques" que nous pourrions rencontrer et prévoir les outils : des armes, des instruments, des trappes, des systèmes d'amarrages, et tout ce qu'il sera en mesure...d'imaginer.

L'Ancre :
Ce rôle exige un individu incapable de "perdre pied". Qui peut vraiment se targuer d'en être incapable? Si il s'agit d'une mission, d'un devoir, d'une tâche très précise, un esprit doit pouvoir s'accrocher. L'Ancre va devoir créer un point d'ancrage ici, au plus près du Tourbillon, et s'amarrer au "mode de transport" via un lien qu'il devra constamment maintenir.

L'Ancre doit être capable de contrôler ce lien qu'il faudra lâcher. Tout autant que bloquer.


Le Bateleur:
Ce rôle exige un esprit qui se joue de la cohérence, qui se joue des failles et des interstices. Qui sait la nature d'une intrigue, d'un noeud, d'un labyrinthe. Autant pour en produire un, que pour le délier. Le désarçonner par un coup de folie ou de génie. Un tour de passe passe et hop : une porte ovale apparaît. Le Bateleur devra prévoir tout un tas d’espièglerie -une infinité- pour concentrer nos esprits, ou pour les déconcentrer. Pour briser une image ou arrêter le Temps.

Le Bateleur sera aussi le soutien de la Dernière Lame, le moment venu.


La Dernière Lame :
Ce rôle exige un esprit téméraire et en même temps porté vers une direction. Oh, il serait capable d'aller dans plusieurs directions. Mais lorsqu'il en choisit une, il fonce, il ne tressaillit pas. Si il s'imagine que cette direction assouvira un désir ou un plaisir, plus rien ne pourra l'empêcher de l'atteindre. La Dernière Lame devra donc avoir cette capacité à imaginer une cible -que ce soit un sentiment, une idée, un mot, un tissu imperceptible- et à créer l'arme parfaite pour l'atteindre. La percer ou la capturer. Cette cible pourrait aussi bien être un mur infranchissable. Cette arme devra donc être autant puissante que maniable pour la Dernière Lame. Et il faudra pouvoir l'installer sur le mode de transport, car il sera épuisant pour l'esprit de porter des créations trop lourdes.

La Dernière Lame aura le dernier geste, mais pour viser bien, il lui faudra trouver une faille dans sa cible. Le Bateleur l'y aidera.


L'Architecte :
Il aura pour charge la carte de navigation. Et comme il n'existe pas vraiment de lieu, juste des illusions de la pensées, ce rôle exigera de ne pas perdre le cap. Comme cette exploration nécessitera une progression dans nos niveaux de conscience et de perception, l'Architecte devra penser au cheminement du sol friable vers la frontière de l'Entrelac. Il devra donc être en mesure, autant de penser le décor, que de le laisser se modeler de lui-même.

Je me chargerai de cette tâche.


***
A nouveau du silence.



L'esprit dévoile alors des idées qui semblaient latentes depuis le début de ce fil et auxquelles il ne faisait que donner une forme.
***

Les Clés d'Eveil.
Il faut que nous puissions veiller les uns sur les autres. Et revenir en arrière.
L'Ancre sera notre sécurité. Mais rien ne garantit contre un esprit qui se perdrait...entre 4 murs par exemple.
Nous aurons donc tous besoin d'une idée capable de nous éveiller. Une idée forte, quelques choses que je souhaite que nous ancrons ici même.

Cette idée, il faut que ce soit comme un mot. Et pour ancrer, je vous invite à écrire ce mot dans la réalité. Sur un bout de papier, sur la paume de votre main, ou la graver contre un arbre. Peu importe. Puis vous donnerez ce mot, à l'un des membres de l'équipage qui aura pour charge de vous surveiller.

Ainsi, chacun aura la charge d'un autre. Et voici l'ordre dans lequel ce devra être fait, en fonction des rôles et des priorités :


« Le Machiniste surveillera le Bateleur.
L'Ancre surveillera le Machiniste.
La Dernière Lame surveillera l'Ancre.
L'Architecte surveillera la Dernière Lame.
Le Bateleur surveillera l'Architecte.
»


Merci de ne pas révéler ce mot clé aux autres. Ces clés sont précieuses et je crains un peu que nous soyons plusieurs à lui donner du Sens. Sur cette sécurité, je joue la prudence et l'ordre.

***

***

L'Exploration :

Contraint d'imaginer un espace, nous démarrerons par ce qui nous semble des espaces.

Le point de départ se trouvera donc au bord du Cercle de Jonction. J'ai déjà conçu un endroit où nous pourrions être amarré.
Ensuite direction les Cercles Luxuriants. Les premiers paysages seront issus, je ne vous le cache pas, d'un livre que j'ai lu dans mon enfance. Vous ne serez pas désorientés. De la mer, des montagnes, des nuages. Il nous faudra cependant quitter ce décor pour aborder les premières limites. Chacune des "Limites" que nous franchirons devrait nous permettre d'entrer plus profondément dans les Cercles Luxuriants.
Je ne peux malheureusement pas vous dire la nature exacte de ce que nous trouverons là.

Notre destination prioritaire sera cependant la zone du Cercle que l'on dit "Inversé".
A vrai dire, je doute qu'on puisse y parvenir "ensemble", si nous n'avons pas suffisamment "heurté" l'Entrelac dans la zone Luxuriante.
Mais si nous y parvenons, alors nous serons prêt pour perturber le tissu télépathique. La pensée pure. Cette matière dont on ne sait rien pour le moment. Peut être que là bas, une idée seule suffira.
Il faut envisager le cas où l'Inversion des Sens dans ce "territoire" ne décime toutes nos créations.
Nous n'aurons peut être plus que nos esprits nus. Et l'idée de nos créations. L'idée de l'ancre, l'idée du transport, l'idée de l'arme.

Et afin de ne pas nous perdre davantage, il faudra nécessairement que nous "croyons" aux idées que nous créons.
Comment?
En maintenant la cohérence autant que possible.
Je n'ai pas parlé de réalisme, mais de cohérence.
Prenez conscience qu'une toute petite idée, une toute petite création de votre part, dans un coin de votre esprit, un doute puissant pourrait détruire toutes les idées autour de vous. Et je ne doute pas que l'on aura à faire face à des imprévus. D'où la nécessité d'expérimenter en douceur jusqu'à ce que chacun prenne la mesure du projet.


Que chacun joue le jeu.
Et incarne son rôle.


***
Il y a dans cette pensée, celle que chacun pourra assimilée à forme de mise en scène.
Et la joie de la voix qui l'exprime est palpable.
***


Mon Visage d'Ange, j'espère ne pas vous avoir endormi avec mes histoires.
Le costume de Dernière Lame vous irait comme un gant. Qu'en dîtes vous.
Si vous dîtes oui, il faudra imaginer votre cible. Et une arme capable d'atteindre la Frontière. Sans la détruire! Que ce soit davantage un grappin ou un piolet, plutot qu'un canon.

Doc'Adoré, je vous crois être le seul à pouvoir prendre sur vous le rôle de Machiniste.
Pourriez vous concevoir notre mode de transport...tout terrain? Et tous les outils dont nous pourrions avoir besoin. Dont vous pourriez avoir besoin. Votre responsabilité est énorme, très cher.

Quant au Buveur de thé, le rôle d'Ancre est fait pour vous.
Mais peut-on compter sur vous pour créer une idée à laquelle nous arrimer? Et un lien, une chaine, peu importe, capable de s'étendre à l'infini, tout en étant capable de nous retenir si besoin? Élastique et solide? Peut-être. A vous de voir, il faut que vous croyez très fortement en cette idée.

Et le plus beau pour la fin : un Arlequin en Bateleur, il m'est difficile d'imaginer mieux.
Oserai-je vous demander de créer un univers d'idées et d'astuces? Ou comptez vous sur vos capacités d'improvisation?



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Helhar'sen

Kil'dara  
Le Dhiwara 21 Agur 816 à 12h16
 
"Doc" suffira. Helhar'sen si vous préférez.

Un moyen de transport pour être aussi à l'aise en terre inconnue qu'en terrain connu? Voilà un défi intéressant...
Donnez-moi quelques heures pour concevoir ça.





(Agur 816)
 
Elyas

Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Agur 816 à 16h52
 
Pour ce qui est de l'univers, ou plutôt des univers, laissez lui le temps de se...repoudrer le visage.
Ouai.
Après ça, vous les aurez vos univers d'idées, de Farces et peut-être même d'Hastus, si vous êtes sages...
Ah-ah-ah !



- Thème d'Elyas -
 
Barak Hastus

Kil'dara  
Le Dhiwara 21 Agur 816 à 17h56
 
Ha si on parle d'hastus, aurais tu besoin de moi l'arlequin ? Au fond, ça a l'air plus intéressant que ça m'avais l'air au début, si vous trouvez un coin pour le passager clandestin ça pourrait m'intéresser.
Hein ? Comment ça il faut que je fasse ce coin moi même ?


 
Harvain

Kil'dé  
Le Dhiwara 21 Agur 816 à 18h35
 
Buveur de thé ? A vous entendre, on dirait que je ne fais que ça ?
...
...
...
Des fois, je dors aussi.

Je vais réfléchir à ce point d'ancrage et à ce liant.



 
Elyas

Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Agur 816 à 19h13
 
Eh-eh et les copains, vous avez vu? On a un clébard !
A peine vous l'appelez qu'il débarque au pas !

Des fois que t'ai besoin d'une mascotte pour ton engin Doc'...

MUAH-Ah-Ah-Ah-Ah-Ah-Ah !


*** L'image d'un krolanne mâle sanglé de cuir de la tête au pied, rampant dans un amas violacé, apparaît dans le fil.
Les prémices d'un univers?
Il est tenu en laisse par deux blops verdâtres. De temps à autre, il prend la pose, exhibant un téton percé d'un anneau irrégulier en fil barbelé.
Il y a des hurlements, rien d'humanoïde. Comme le croisement entre un troupeau de bêtes en rut et la complainte d'un animal blessé. ***

YIIII-HAAAAA !
*** Le krolanne en sautille.
Un lasso sortant de nul part s'est saisit de son cou.
Une foule de....meubles (?) débarquent en riants.
"C'est qu'il à l'air distrayant ce krolanne là !"
Ils lui font prendre la position dite de la torture, l'idéal pour poser un bol et prendre le thé. Car oui, sofas, chaises pliantes et canapés aiment aussi prendre le thé.

En retrait de cette drôle de situation, la voix de l'Arlequin refait surface. ***

Un échantillon, un calembour, rien de plus !
Ne le prenez pas pour argent comptant Ah-Ah-Ah !



- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen

Kil'dara  
Le Luang 22 Agur 816 à 12h10
 
Ah... Désolé cher ami, mais notre moyen de transport de disposera pas d'une proue où attacher les clandestins. D'ailleurs, il est conçu pour ne pas pouvoir embarquer de clandestin... mais la situation de ce dernier pourrait éventuellement être régularisée si celui-ci démontre qu'il peut avoir un rôle, une utilité? Si les autres sont d'accord bien sûr...

***
L'empreinte télépathique du Doc' - un halo verdâtre qui répand comme un fumet de naphte et une sorte de bourdonnement électrique - prend de l'ampleur, projetant l'image d'une grande étendue liquide de couleur rouge-rosée. Enfin... "liquide" car la surface parait onduler légèrement, comme de l'huile agitée par de petite vagues, mais aucune ligne d'horizon n'est visible. Les télépathes en connexion avec ce fil de pensée voient soudain un éclair vert frapper cette surface imaginaire qui s'agite et se met à bouillonner en réponse, les vagues prennent de la hauteur et se mettent à former de la mousse tandis qu'une forme circulaire énorme apparait en dessous, poussant pour crever la surface.

La chose qui traverse la surface imaginaire laisse d'abord apparaître une immense coupole verte avec des motifs jaunes, comme une demi-sphère légèrement écrasée, qui est suivi par une longue traine de multiples filaments de différents diamètres.
Au final, les télépathes trouveraient certainement que ça ressemble beaucoup à une méduse si l'un d'eux avait déjà pu nager dans l'océan et en voir une...

Une petite protubérance émerge du haut de la méduse, dessinant progressivement une tête, des épaules, puis le reste de la projection psychique de Helhar'sen. Debout sur le "toit" de la méduse, il apparaît à peu près sous la même forme que dans le réel, mais ceux qui l'ont déjà vu pourraient noter quelques différences entre cette projection et la réalité : un peu moins de cheveux blancs et de rides, bien rasé... en gros une version un poil plus jeune de lui. Les vêtements qu'il porte, par contre, sont bien différents de ceux de son quotidien à la cellule médicale : il porte une combinaison d'un noir mat qui parait faite de multiple lanières, comme s'il était intégralement recouvert de bandes mis à part sa tête.

Finalement, la chose finit par sortir entièrement, et les flots se referment avant de s'estomper. Vu de l'extérieur, la coupole de la méduse est entre dix et quinze fois plus haute que l'image projetée du Doc', et son diamètre est suffisamment grand pour qu'on puisse y poser une grande maison. Les filaments qui la suivent sont littéralement immenses, mesurant environ deux fois le diamètre de la coupole.



Helhar'sen s'assoit en tailleur sur le toit de la méduse.
***

Je vous présente "Brise-Rêve", qui sera notre moyen de transport et abri pour ce voyage.
Rejoignez-moi sur la coupole quand vous serez prêts, j'ai besoin de vous expliquer les bases de son fonctionnement et surtout de faire quelques manipulations pour que vous puissiez entrer dans notre monture et être "immunisés" à ses défenses.
Ah, et évitez de tripoter les filaments tant que je n'ai pas imprégné Brise-Rêve de vos empreintes télépathiques : certains sont conçus pour se défendre contre les agressions extérieures et ils sont déjà actifs.





(Agur 816)
 
Elyas

Kil'sin  
Le Luang 22 Agur 816 à 16h53
 
*** Odeur de poudre.
Les experts reconnaîtrons la "Blanche", drogue fameuse contrôlée par les Dessous. Celle-ci est de bonne qualité. Du premium.
La poudre éclate dans un nuage immaculé au visage de l'Equipage. Sans un bruit.

Puis une voix. Douce, mielleuse. ***


Que le Spectacle commence mes chéris...Hi-hi-hi.

BOOM !

*** Une explosion retentit. ***


...Car tout commence par une explosion.



*** Sur la toile sombre du fil, des éclats multicolores filent dans toutes les directions. Ils dansent les uns avec les autres, variants les partenaires et les rythmes.
Une percussion résonne. Comme le cliquetis d'une machine qui s'assemble, grandit, se développe.

Apparaît alors une première architecture. ***


*** Elle se détache doucement de la toile, prend forme. Elle existe en trois dimensions, bientôt quatre. Le temps s'écoule en elle. Il ne s'agit pas de millièmes, ni de secondes, ni de minutes, ni mêmes d'heures. C'est autre chose.
Les deux globes abritent un fluide, vivant. Comme une manifestations de tous les univers qui filent à travers l'Esprit d'Elyas. Ils sont régulés, contrôlés, domestiqués.
Soudain... ***


FIUUUUU !

*** Un sifflement.
Les globes n'explosent pas, du moins pas vraiment. Ils paraissent perdre leur consistance. Ils fusionnent ou...disparaissent?
Le sablier est trouble. Les univers accélèrent. Ils sont libres. ***


Un voyage. De temps, d'Espaces et d'autre choses.

*** L'Equipage est aspiré.
Vers où? Excellente question.
Instantanément, ils se retrouvent en face d'une horloge. ***


*** Les chiffres sur le cadran s'animent. Les cinq aiguilles frétillent. Elles ne répondent pas à un rythme unis. Chacune d'entre elles évoluent selon leur propre volonté. Parfois figées, parfois de l'arrière, d'autre fois de l'avant. En voilà même une qui se plie et...disparaît. Du moins, physiquement.

Alors, le fil se met à tourbillonner.
Longtemps et fortement, au point d'en donner la nausée.
Les nuances se confondent, recomposant la lumière blanche ou se fondant dans le Vide.
Le manège finit par s'arrêter. Comme un wagon qui serait arrivé à destination.
Un univers? ***


*** Ou plutôt un mur, un immense mur.
Aucune limite visible.
Bien qu'il ne paraissait pas courbé, l'Equipage a beau se retourner, le mur est là, droit, imperturbable. Ils sont enfermés.
Les innombrables cercles qui le composent jouent une mélodie unique, savant mélange de fracas métallique et de claquements organiques. Des machines vivantes.
Les motifs sur le murs scintillent sous les yeux des Lanyshtas. Des chrysalides en passe de devenir papillon, peut-être, ou de s'éteindre pour une éternité.
Mais laquelle?
Alors, l'Equipage est à nouveau projeté en avant. Vers l'un des cadrans. ***


*** A moins qu'il ne s'agisse d'une porte?
La mélodie s'intensifie.
Les rouages de la machine vivante s'activent. Les inscriptions gravés sur cette orfèvrerie n'ont pas de significations.
Un étrange sentiment d'inconfort flotte sur la troupe. Cet endroit ne correspond pas à ce qu'ils connaissent. Les lois de la physique syfarienne ne s'y appliquent pas. La logique en est absente.
La porte s'ouvre. ***


Que nous soyons bienvenus ou malvenus, nous venons dans tout les cas hé-hé-hé.

*** Car en ce moment, au sein même de cet amas d'univers, s'ouvre un monde.
La Porte n se referme pas. En vérité, elle disparaît, comme si elle n'avait jamais existé. L'Equipage retrouve la Méduse, le vaisseau concocté par le Doc' à l'occasion de ce périple. Ils flottent au milieu des nuages bleutés. Comme s'ils n'avaient pas encore remarqué la présence des intrus, une bonne centaine de poissons se laissent aller à leur routine : certains sont à bicyclette, d'autres occupés à dévorer un énorme loup fourré aux boulettes de cire.

L'Arlequin apparaît alors sur le pont.
Il est vêtu d'un superbe accoutrement pour l'occasion : son chapeau multi-colore change de teinte de manière périodique de même que son ensemble trois pièces imaginé pour l'occasion. Le plus étonnant provient de son dos : un énorme propulseur y est fixé. ***


Brise-Rêve hein?
Il a une cave à whiskey ton machin? Ou un potager? On aime bien les potagers.


Mes propulseurs se mirent en action, libérant une partie de leur énergie...mais en silence. Ah la technologie !
Je me retrouvais à quelques centimètres du sol du navire.



- Thème d'Elyas -
 
Harvain

Kil'dé  
Le Luang 22 Agur 816 à 21h04
 
*** Ambiance ***


Vous prenez le temps de vous laisser bercer par la musique. Elle sent le raffinement, l'élégance, la délicatesse. Vous l'imaginez vieille peau à son toutou, perruque grotesque, poudrée comme un gâteau avec une grosse verrue sur le pif, soit-disant le point culminant de son charme...pour peu qu'on soit aveugle. Vous le toisez, bedonnant, moustachu, monocle vissé près de l’œil, l'air indubitablement...porcin. Mais attendez, revenez à la musique ! Là, voilà, quel bel accord là, oui celui-là qui fait ré-si-fa-ré-fa-fa. Avec un bémol à la clef, c'est comme la vie, ya toujours un bémol. Quoi, vous n'avez pas l'oreille absolue ? Mon pauvre ami...qu'allons-nous faire de votre cadav...de vous ?

Lever de rideau mental.


*** ***


Les univers alternatifs, les effets sons&lumières, les improbabilités imaginatives et autres délires renforcés aux substances plus ou moins illicites ? Humf ! Pourquoi pas ne pas repasser ses chaussettes tant que nous y sommes ?? Vous a-t-on dit à quel point le majordome était dénué de toute imagination ? Non mais là, à ce point, c'est singulier. On est sur de l'oiseau rare là.

Ah quoique.... vous le voyez là, au milieu de ce salon de thé bon chic bon genre et pour une fois il n'est pas un grouillot mais bien un vrai client. Un vrai de vrai, genre celui qui commande, qui consomme et qui paye. Le truc de fifou en quelque sorte. Là, il s'imagine en train de boire une tasse de thé parfaite. Il en rêve souvent. C'est le thé parfait dans la tasse parfaite au moment parfait. Si en plus, ya un biscuit parfait, alors là, autant dire qu'on est proche d'un sourire pour l'irrascible, mais néanmoins attachant, majordome de la famille d'Ascara et maître d'hôtel de l'Hermine de Cristal.

Mais revenons sur son thé. Oui, le thé parfait. Il l'imagine blanc car si un thé devait être parfait, il serait forcément blanc. Il serait choisi parmi des théiers centenaires d'un terroir privilégié au Kil'dé, pas très loin de la faille avec un ensoleillement de l'ordre de 280 jours et une terre riche en minéraux. Ensuite, il faudrait en cueillir de délicats bourgeons duveteux et les préparer un à un à l’air pur et au soleil de la montagne. Il serait particulièrement frais et délicat et offrirait une infusion cristalline marquée par un parfum de mandarine que couronnent des saveurs fleuries d’orchidée. Il serait alors un ensemble très persistant, avec un soupçon sucré en final.

L'équilibre total harmonieux. On pourrait patienter une vie durant pour une tasse que ce ne serait pas une existence gâchée. Et le thé s'appellerait "Au delà du Ciel" parce que ça ne serait pas exagéré.

Bah là, il le sirote. Quant au biscuit, il serait sablé, à la vanille et à la fleur d'oranger. Et déjà, ça serait pas mal. Oui, le majordome est un buveur de thé avant tout. Donc 6 lignes extatiques pour le thé et une pour le biscuit. Il n'est pas confiseur !

Il finit sa tasse, quelque peu agacé. On ne sait pas trop de quoi. Une chose ou mille. Peut-être parce que c'est fini, peut-être parce qu'il a une mission à exécuter.

Il paye au comptoir puis quitte le salon de thé.


*** ***


*** Ambiance ***


A quoi chercher une direction quand visiblement il n'y en a pas. Il emprunte un escalier au hasard et commence à gravir les marches, son esprit perdu ailleurs. Non le majordome n'a pas d'imagination mais il a une tolérance absolue face aux étrangetés qui l'entourent. Il a servi des fous, effectué des tâches absurdes, a poussé des raisonnements jusqu'aux confins de la morale, inhume des cibles avec autant de détachement que de nettoyer l'argenterie... Les mains jointes dans le dos, il ne réfléchi pas à ce qu'on lui a demandé de préparer. Il n'a pas besoin d'imaginer. Ni même de penser dans l'absolu. Il réfléchi plutôt à ce qui l'a poussé à s'embarquer dans une histoire sans queue ni tête. D'habitude si détaché du consensus télépathique, il se retrouvait impliqué dans un imbroglio métaphysique, onirique et drolatique. Avec des gens qu'ils ne connaissaient pas, en dehors du docteur qui fait feu de tout bois. Au sens propre comme au sens figuré. Il bifurque à un embranchement en se disant que c'est l'âge qui le rend parfois un peu plus exubérant.

Si vous connaissez le bonhomme, constatez le niveau d'exubérance actuel. Et imaginez-le à sa pire période 30 ans plus tôt...

Le serviteur arrive sur un palier et une porte se dresse devant lui. Il n'y a pas de poignée mais un loquet en forme de gargouille.


Le mot de paffe.

Je réfléchis un instant. Vu que je n'ai aucune chance de le trouver, ça devrait être facile.

Hexakosioihexekontahexaphobie

Le loquet ouvre la gueule et manque de faire tomber son anneau.

Fait fier ! D'habitude, les fens difent "fauffette", "merde" ou "42" ! Bon fa ira pour fette fois...

La porte s'ouvre et j'arrive dans un monde plat où le seul truc d'intéressant est une espèce de...créature ? J'entends la voix du médecin. Je marche d'un bon pas. Une immense ancre sur l'épaule. C'est une ancre tout ce qu'il y a de plus classique. Il y a même gravé dessus le mot "maman" dans un cœur parce qu'une ancre n'est pas une ancre si elle n'est pas accompagnée d'un "maman" dans un cœur. Je l'ai lu, c'est donc forcément vrai. On m'a demandé une ancre, j'amène une ancre. A bien y regarder, j'ai du avoir une fuite d'imagination. J'ai une drôle d'allure.

*** ***


Rien ne me surprend mais quand même. Je ne peux m'empêcher de hausser un sourcil. Ah ça au moins, ça ne change pas. Quant à la chaîne, c'est la ceinture qui me permet de faire tenir mon pantalon... Hum, peu pratique toutefois. La situation pourrait être fort incommodante. Mais pratique. D'une extrémité de la chaîne, j'accroche l'ancre que je fais changer d'épaule. J'approche du..."brise rêve" flasque mais je reste à une distance respectueuse des pseudopodes.


Oh hé du bâteau, permission de monter à bord ?


 
Natisha Bel-Ami

Kil'sin  
Le Matal 23 Agur 816 à 15h26
 

«  - Des rêves brisés, des temps qui ne sont pas les nôtres, et des ancres fiévreuses  : voilà donc la partition que vous me proposez de jouer, mes cruels garnements. »


*** La créature qui vient de murmurer – car il ne s'agit pas, de près ou de loin, d'un être krolanne – est perdue dans l'obscurité d'une cabine située en hauteur sur le toit du transport inventé par le Doc et propulsé par sa volonté. C'est à peine si elle se fait entendre; il s'agit plutôt d'un bruissement opalin, déjà avalé par le silence. Elle aussi semble accompagnée d'une musique ambiante, d'un thème qui guide le rythme de sa pensée.

La cabine est encore bercée dans des flots de luminosité opaques, imprécis ; les choses peinent à prendre forme, à se couler dans le moule d'une volonté empathique tâtonnante, à peine éprouvée par le temps ou forgée par les rencontres. Pourtant, aidée par les cadres et les récits en filigrane de son équipe de lanyshtas plus expérimentés, la créature évanescente parvient à gagner en force – et en substance.

Bientôt l'environnement se précise. C'est une cabine de capitaine, d'acier et de bois mêlés, en un étrange accouplement. Peuplée de machines folles greffées à ses murs, la pièce est plongée dans un éclat marin. Un crépitement de moteur et d'électricité l'habite, sans pourtant qu'il soit possible d'en distinguer la source. La créature est installée sur un siège de cuir noir desquels émergent une série de câbles et de fils qui transpercent sa nuque et forment un casque autour de sa tête. Le synthétique, l'artificiel, l'organique, le beau et le bizarre ont joué là un sauvage accouplement, et rien ne paraît compréhensible à un esprit krolanne. Une myriade de visages, pourtant tous les mêmes, sont encastrés dans les murs de cette étrange passerelle de commandes.

La créature ôte le casque qui revêtait sa tête et observe, à travers la vite qui surplombe le toit de la Méduse, ses « compagnons. » La fine équipée : n'est-ce pas là comme le double virtuel de cet Arlequin dépravé qu'elle a rencontré dans les bas-fonds ? Ce dernier semble voleter comme un diablotin cabotin, tout occupée à caqueter de son rire inoubliable. En contraste à cette ébauche débauchée de mouvements, un jeune homme semble méditer ; elle pressent que la maîtrise qu'il affiche ne dissimule pourtant que flammes ardentes. Vient enfin le porteur de l'ancre, à l'image distordue et si inhabituelle. Ces âmes portent bien des visages.

La créature se décide à aller à leur rencontre. Elle quitte sa passerelle monstrueuse, soigneusement refermée par ses soins. Cet endroit sera sa cave de Barbe-Bleue. Puis la créature se rend sur le pont – le toit de cette créature tentaculaire que leur a crée le Doc. Les mains croisées dans le dos, elle paraît peu impressionnée par les efforts pourtant colossaux d'imagination et de volonté qu'ont fourni ces trois âmes pour créer cette bulle de départ. Elle arpente rapidement le pont et tourne autour du trio, l'air sévère. Son visage mécanique est strié d'une moue déterminée, farouche. ***


«  Remontez l'Ancre ! Il me tarde de repartir en Poursuite. »

*** **
***


*** La gynoïde semble relever d'une technologie issue de la fiction outre-scientifique. La Vénus anatomique a pourtant un défaut qui ne manquera pas de sauter aux yeux de ses spectateurs : le poitrail en acier de sa cage thoracique est défoncée et un trou permet de voir au-travers. Bien que de petite taille, son allure assurée est sans appel : voici un personnage consumé par son ambition et décidé à réussir. ***


«  - Bien, bien. Bravo pour votre travail, Docteur. Votre Brise-Rêve me paraît tout à fait adapté à ma quête. »

*** Elle jette un regard appuyé en direction de l'Arlequin, et lâche au bout de quelques secondes : ***


«  - Mesurez vos facéties, cabotin, ou nous risquerions de nous perdre dans des Temps qui ne sont pas les nôtres. Nous aurons besoin de vos forces plus tard. »

Elle attend que le porteur de l'ancre les rejoigne pour lui faire subir le même regard sévère, et ajoute :

«  - Maintenant que nous sommes réunis, il me revient de préciser notre mission ici-bas. Certes, le Beau-Parleur qui se prétend architecte vous a joué un bel air de violon avec son âme de poète….D'ailleurs, que cet écrivain se présente ! Car notre proie ne nous attendra pas, ça, je peux vous le garantir. Dans le rôle qui m'a été confié, je serais impitoyable : nous aurons la Bête ou nous nous égarerons à jamais. Telle est la malédiction que je vous propose et dans laquelle je nous lie, puisque vous êtes tous assez fous pour danser la partition de l'Architecte et m'accorder ce costume. Que cette malédiction prenne effet de suite ! Vous vous damnerez pour moi, car voilà ce que je souhaite. »

La gynoïde écarte le bras, et de sa main mécanique apparaît un faisceau de lumière qui forme bientôt une série d'images animées.

*** ***


«  - Voici notre quête : traquer la Bête que certains appellent l'Innomable. Cette dernière prend le plus souvent la forme d'une baleine monstrueuse et gigantesque, capable de détruire une grande partie des bâtiments qu'elle rencontre. Il n'est pas exclu qu'elle puisse prendre d'autres formes, plus pernicieuses, pour nous détruire ou se cacher. Elle représente le danger, la mort qui rôde, notre fin à tous, l'ambition, le risque, l'inconnu, la peur, aussi, et l'hubris dans lequel je vais vous entraîner au cours de cette démence. Elle représente cette volonté dangereuse d'explorer les Entrelacs et ce symbole trois fois maudit nous guidera jusqu'à ses limites. Je souhaite sa mort car cette Bête m'a volé un objet qui m'est fort précieux. »
***
L'image se modifie pour représenter un coeur encagé. Une curieuse image féerique et poétique.
***


«  - Voilà ce que je souhaite récupérer. Mon coeur et mon fantôme, ce que vous appelez âme. Ce symbole représentera ce qui vaut la peine, pour vous comme pour moi, de se battre et de risquer la mort dans cette aventure. Peut-être est-ce l'amour, la curiosité, la soif de savoir, la vie même ; je m'en fiche. Ce qu'il représente pour moi restera secret. Dans tous les cas, c'est ce qui consumera ma volonté dans ce trajet. Seul le fait de récupérer cet objet lèvera le lien maudit que j'ai noué autour de nous.

Mon arme, pour ce faire, est des plus simples. Puisque c'est une créature aquatique que nous recherchons, je m'armerai de ce harpon rattaché à cette corde. »
La gynoïde désigne son arme, qui se matérialise à ses côtés. «  Lorsque nous trouverons la Bête, j'aurais besoin de vos forces pour la piéger et la traquer. Alors je l'abattrai avec cette arme. Et ainsi pourrais-je récupérer ce qui est mien. 

Cette comédie vous est-elle claire, messieurs ? »


 
Mizar

Kil'sin  
Le Merakih 24 Agur 816 à 00h45
 
Elle m'éclaire même.
Une comédie qui sonne comme une tragédie.
C'est mon coeur que vous avez essayé de lire, Visage d'Ange.

Nos vents contraires soufflent de concert.
Quelque chose me dit qu'une alchimie est à l’œuvre.
La rencontre de nos esprits éparses est entourée d'effluves créatrices.
Un élan porteur, puissant.

Mais ne laissons pas les mots gâcher l'instant : Partons.


***
Par ce mot, le fil de pensée se délite et laisse place aux images qui se sont formées.
Premier lâcher-prise de ce périple. Le passage des Cercles de Jonction à ceux Luxuriants donnait toujours cette impression grisante. Un appel d'air pour l'esprit, comme si il n'y avait plus là de contrôle. Tout était possible.

Tout le devenait.



***


=> Cercle Luxuriant : http://www.syfaria.com/forum.php5?f=camp&s=111
=> Les Détours : http://www.syfaria.com/forum.php5#p1792



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***

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