*** Je suis à une fête.
Pas n'importe quelle genre de fête, non. Une grande fête. Celle-là même où le champagne coulent à flots.
Ces fêtes où les gens ne peuvent pas terminer une phrase autrement que par un petit rire censé signaler que l'on est heureux d'être là et que les 200 graines que l'on a dû débourser pour rentrer n'affectent pas du tout notre budget.
Le code vestimentaire est plutôt strict. Smoking pour les hommes et robes noires pour les femmes. Chacun des invités portent un masque dont certains sont de véritables œuvres d'art.
Je me regarde dans une glace.
Je ne porte pas de masque mais je suis maquillé.
Ce reflet c'est moi et en même temps c'est une autre personne.
Je sens que je tiens quelque chose dans mes mains. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'un fusil à pompe.
Mes poches sont pleines de cartouches prêtes à être tirer.
A ma ceinture se trouve un pistolet à crosse de nacre qui attend sagement qu'on l'utilise.
Je ne comprend vraiment pas avec quel argent j'ai payé ça.
Soudain j'entends une voix qui me semble venir des cieux. Je sais d'avance ce qu'elle va me dire, comme si je l'avais attendu toute ma vie. Ce message me semble d'une pureté sans limite. Mes lèvres se mettent à bouger toutes seules.
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