Tout est paisible ici, ou presque. Un amalgame de sons et de formes dépeignent un tableau coloré qui ne cesse jamais de se mouvoir, mais sans grande conviction ou vélocité, tout ici est lent. Des jambes gigantesques se trimballent le long de pavés pâles, passant lentement d'un trottoir démesuré à un autre. Une mouche rebondi sur un mur inexistant en dansant lentement dans les airs avant de disparaitre.
La queue du chat, MA queue fouette l'air, et tout s'accélère, lentement, délibérément. Le chat baille, relâchant la pression dans ses oreilles pour un meilleur équilibre, puis il s'élance gracieux. Je passe entre les jambes des passants en trottant sur le trottoir, et brave la gravité avec une légèreté toute féline. Les murs et les sols, l'air lui même tremble, ou plutôt, ronronne. Comme une machine.
Les odeurs inondent les narines, il y a du pain frais dans les environs, qui servent visiblement de lieu de soulagement pour certains vagabonds du coin, et aussi des engrenages qui cliquètent et sentent l'huile et le métal. N'oublions pas Roger, lui qui à cette odeur si particulière, un mélange de rouille, de déchets et de pestilence travaillé dans la fange au quotidien pour éviter de paraitre comestible.
Roger est un rat, lui et moi avons un arrangement, il couine pour me dire où je peu trouver le lait et je ne le mange pas. Roger est un malin, il sait où sont tout les fromages et là où il a du fromage, il y a du lait. Mais l'estomac est déjà rempli alors Roger est laissé à sa poubelle du rat li-baba, où il passe le plus clair de son temps à trouver des trésors pour décorer son nid. C'est un drôle d'oiseau ce Roger, d'autant plus qu'il n'a pas d'aile.
Moi non plus, me direz vous. Mais ça ne m'a jamais empêché de voler.
Car parfois, on se lasse de la chaleur étouffante des profondeurs et on rêve de voir le ciel et de sentir le soleil dans sa fourrure. Alors il faut grimper, le long des tuyaux jusqu'au sommet de la tour de verre…
hrp: merci à Lohan pour ce génialissime avatar :)
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