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Par delà la Tempête
Ne la lachez sous aucun prétexte!
 
Mizar

Kil'sin  
Le Dhiwara 16 Agur 815 à 18h27
 
***
Le Vide.
Juste avant.
Peut être un quart de seconde
Ou quelque chose comme une miette de temps.

Puis on se jette.
On branche les fils à l'Entrelacs en un clin d'oeil.

Et là, sous nos yeux ébahis : le Tourbillon.



Quand ça fait longtemps qu'on y a pas trainé ses guêtres, ça fait bizarre.
On a pas d'oreille, mais le son y semble saturé.
On a pas d'oeil, pourtant des formes se disloquent comme si elles étaient réelles.
On a pas de corps, et pourtant on est bien là.

Notre être, une part de lui, est là.
Et il contemple le Vide et la naissance d'un bouillon de pensée qui veut s'accaparer tout l'espace, mais ne parvient à se détacher du mouvement central.
Alors il tourne et emporte toutes les pensées, les esprits fragiles, les non initiés.

Il ne s'y attarderait pas et un sillon semblait presque se tracer avant même qu'il ne s'élance vers sa destination. Par delà le Cercle de Jonction.
Ce ne serait pas difficile à atteindre. La suite par contre, il ne pourrait la prédire.

Alors avant d'y aller, il voulait être sûr qu'elle le suivait.
Ensuite, cela dépendrait d'elle...
***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Freya Hygie

Kil'sin  
Le Dhiwara 16 Agur 815 à 18h44
 
*** Elle avait peur.
Elle avait froid.
Ses membres étaient engourdis et transis.
La pluie l'avait laissée sur le sol de son ravage,
allongée, recroquevillée, grelottante.
Mais elle n'avait pas voulu chavirer davantage.

Elle s'était accrochée à cette pensée.
Son phare de fortune, sa lumière d'espérance, afin de passer le cap, de revenir vers le rivage.
Son esprit tanguait entre deux rives, celle où le passeur attendait inlassablement les âmes qui s'échouaient et l'autre où l'herbe était toujours aussi verte.

Elle avait eu un pied de chaque coté.
Postée sur le bord de ce gouffre, sondant le bas sans vraiment en voir le fond.
Et des mains l'avaient tirée vers l'abysse, convoitant chaque parcelle de sa peau froide,
enroulant leur phalanges sur les longues mèches blanches.
Elle ne voulait pas les entendre, rien que de les voir apparaitre de la sorte la terrifiait. Est ce que Marot était parti là-bas ? Avait il sombré dans cette partie du vaste monde ? Cette idée la mortifiait.
Elle avait cherché un secours, laissant sa propre pensée s'échapper et comme par...magie ? miracle ?
Elle avait obtenu une réponse à sa détresse.

La chaleur de la pensée de cet homme l'avait reconduite vers la rive.

Et maintenant il fallait revenir vers le Réel, vers ce monde qu'elle allait devoir affronter.
Il lui avait tendu la main, l'engageant à faire le grand saut.
Un saut à l'élastique ? Un saut en parachute ? un saut de corde à sauter ?
Non rien de ceci...
Un SAUT.....vers la vie.

Elle restait concentrée sur Sa pensée,
ne la lâchant plus.
La filant par l'écho qu'elle laissait comme tracée sur son passage.
Un chemin.

Elle lui confirma sa présence :

Pensée :

Je suis....là.


Trois petits mots qui avaient leur poids.
Elle frissonnait et son front perlait de sueur.
Un vilain coup de froid en perspective allait lui pendre au nez....

Mais elle devait au plus vite saisir cette main, le temps passait.


***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Mizar

Kil'sin  
Le Dhiwara 16 Agur 815 à 21h10
 
***
En avant!

La peur cédait doucement sa place.
A une curiosité prudente, craintive.
Mais le lien était solide.

Aussi solide que l'intention de le suivre.
Ils franchirent ainsi rapidement l'agitation du Tourbillon.
D'autres plans se mélangeaient ensuite, comme des excroissances ratés que le coeur de l'Entrelacs avait rejeté.
L'ensemble était très sensible, on se sentait ici comme en lien avec l'immensité du réseau.
Le moindre son, la moindre vibration, c'est certain, n'importe qui la percevait ici.

Le duo s'extirpa sans mal.
Devant eux, le Cercle Jonction.
Un édifice immense, une structure sans nom.
L'esprit lui même était convié à méditer, à calculer, à peser ses mots.
Chaque salle était une invitation à penser et mettre en œuvre toute l'intelligence réunie de l'Entrelacs.

Montclaire avait flâné longtemps ici et sans être blasé, il se dirigea immédiatement vers un couloir.
Du moins, cela semblait en être un. La télépathie est si bien faite qu'on s'y promène comme dans la Réalité.
Vraiment comme?
Cela restait à voir.

Donc un couloir.
Ici, progresser s'apparenter moins à jongler entre les fils de pensées.
Il y avait une certaine formalisation de l'image que l'esprit visualisait. Que les Sens percevaient.
D'ailleurs, au bout du couloir, l'Aveugle se rendit mieux compte du contact qu'ils avaient tissé. Du lien.
Cette main tendue n'était qu'une idée.
Simplement l'idée d'une main.
D'ailleurs, il n'y avait ni corps, ni matière. Pour la sensation était bien là.

Le toucher? seulement dans l'esprit.
Il en disant tant. Contact agréable, mais différent.
Au premier croisement de leurs pensées, il avait perçu un flocon de neige -allez savoir pourquoi?!-.
Mais là, au lieu d'une froideur douce et mouillée, il eut un bref instant la sensation de toucher une page.
Un papier délicat, donnant une fausse impression de fragilité. De ceux qu'on utilise pour les almanachs et certains documents de valeurs. Pas vraiment le genre de papier sur lequel on jette de l'encre à des fins de dialogues sous titrés de didascalies.

Celle ci, il essaierait de ne pas la plier.

Le bout du couloir donc.
Et cela semblait être même le bout du bout.
Le bout du Cercle de Jonction. Et il n'y avait plus qu'à le traverser.
Aller au delà du bout.

L'esprit de Montclaire s'élança sans gêne.
Pourtant cela ressemblait à un mur obscur. Derrière lequel on avait dû mal à se projeter. Du mal à imaginer.
Là aussi cependant résonnait une invitation. Mais davantage langoureuse. Comme une danse hypnotique.
Tentant et effrayant à la fois.
Si loin dans les méandres de l'Entrelacs, le flocon de neige n'allait pas se mettre à fondre.
Toutefois, il avait encore le choix.
De tourner la page.
***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Freya Hygie

Kil'sin  
Le Dhiwara 16 Agur 815 à 21h40
 
*** Elle avait cette sensation de "slider"
sautant d'un univers irréel à un autre.
L'esprit avait cette particularité de créer,
de mouvoir les images à l'infini...l'esprit ?
ou bien leur état de Lanyshsta en était il pour quelque chose ?

Mais elle le suivait.
Aveuglément.

Elle n'avait pas voulu du second choix, celui du saut dans le vide.
Le vide l'effrayait bien trop.

Alors elle suit Sa pensée,
qui va à son aise parcourant les couloirs de son univers.

Le bout.

Le bout du quai,
le bout de la jetée,
le bout du chemin...
oui mais le bout semble bien tant noir...bien tant dur...

Elle hésita un instant.
Le bout du bout du couloir était il comme le quai 9 3/4 ?
Fallait il devenir un passe muraille pour retrouver sa liberté ?
Elle devait garder la confiance qu'elle venait de donner à cet inconnu...
Elle inspira profondément et avança la main vers le mur.
Elle posa ses doigts fins sur la pierre rugueuse.....



Pensée :
j'ai peur...vous savez ?
mais je vous suis ...


*******
Elle était grelottante dans l'herbe humide. La fièvre était en train d'envahir son corps. Son pendentif virait de couleur, arborant des tons plus carmins.
La cape était entrouverte et jonchait en partie sur le sol. ***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Mizar

Kil'sin  
Le Dhiwara 16 Agur 815 à 22h21
 
***

Je sais.
Mais c'est maintenant que votre confiance va être éprouvée.


Etrange parole.
Il restait chaleureux, cela ressemblait à un conseil, un avertissement.
Oui, c'était avertissement.

Les choses allaient se corser.

N'oubliez pas ce que je vous ai dit...

Tandis qu'elle franchissait le mur, la voix disparut. Etouffée dans la télépathie.
Sauf que derrière, il n'y avait rien.

Juste...rien.
Le Noir total.
C'était allé si vite.
Se souvenir de quoi? Que s'était-il dit?

La présence de Montclaire. Oui il était encore là!
Quelque part, juste moins perceptible. Ou perceptible différemment.
Elle pouvait sentir le lien, alors que lui s'effaçait, happé par l'Entrelacs.
Pourtant, aucune peur ne transpirait. Au contraire, sa pensée, ce qu'il en restait, était la même.
S'était-il mis volontairement en retrait? Pour accompagner le geste. Soutenir la décision.
Lui donner un horizon.

Comme un Cap dans la Tempête.



Une Salle noire?
Il y avait un Sens ici. Un Haut et un Bas et on pouvait jurer sentir des murs sans vraiment les voir.
Et des pas. Des pas?
Des pieds? un Corps?
On traversait une anti-chambre et nous voilà doté d'un corps?
L'obscurité, le Vide, contrastait avec le Trop-Plein d'informations, de sensation, de perception.

Etait ce de l'eau au sol?
Et là?
Une porte?

Pas de bruit, pourtant quelque chose vibrait, grondait.
Là derrière...

***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Freya Hygie

Kil'sin  
Le Luang 17 Agur 815 à 11h16
 
*** Les pieds avançaient, ils n'avaient plus de souliers pour être chaussés.
Le sol était étrange, il fluctuait à chacun des petits pas.
Elle avait la sensation bizarre d'entendre comme un petit bruit de pluie.
Elle n'aimait pas la pluie, mon son petit bruit si....
Les orteils rencontrèrent une flaque.
L'eau était froide.
Aurait-elle mis les pieds dans un marais ?
allait-elle s'enliser ?
allait-elle devoir arrêter de cheminer vers cette Pensée?

****
Elle tortilla du nez et passa sa main de nouveau sur son front.
Une bruine fine se mélangeait à sa fièvre.
La main retomba sur l'herbe comme une plume.



****

Pensée :
Qu'y a -t-il derrière cette porte ?
Est ce le début ou est ce la fin ?
Serez vous là ? derrière cette porte si je la pousse ?


Puis le sol se mit à vibrer, les ondes provenaient de cette fameuse porte.
Que dissimulait-elle ?
Un monstre qui grondait ?
Un de ceux qui se tapissaient dans la forêt ?
Qui guettaient l'infortuné se risquant par mégarde dans les coins reculés du kilsin....
Un de ceux qui avait peut-être causé la perte de Marot.

Elle hésita une nouvelle fois.

Pensée :
Montclaire....j'ai peur.
Dites moi que tout ira bien....
***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Mizar

Kil'sin  
Le Luang 17 Agur 815 à 23h39
 
***
Et plus elle avait peur, plus il semblait que cela grondait derrière la porte.
Cette émotion si forte, il serait curieux de savoir ce qu'elle signifiait.
Avoir peur, de perdre le contrôle.
Maîtriser le monde autour de soi, le comprendre avec ses yeux, le penser avec son esprit.
Voilà qui rassure.

Mais là, dans ce nouvel univers, ce paradigme traumatisé, toutes les cartes étaient rebattues.
Que maîtrise t-on quand tout nous échappe?
Jusqu'à notre propre Corps? Notre âme alors aussi?
On la confie à quelqu'un et ce quelqu'un lui aussi s'échappe?
Les Sens que l'on donnait étaient désués, révélant failles et vanités.

Pourtant, celui qui souhaite laissait sa vie, ne fait-il pas le pari de maîtriser sa mort?
De dominer son Réel et renverser le jeu?
Trahi par son propre désir de maîtrise, l'Esprit en vient à sacrifier le Corps.

Alors la peur dans tout cela?
Un vrai signe de vie.
Une envie même, de croire.
De faire confiance et de donner du Sens.
Quel paradoxe tout de même?!
Ce que l'on est -heureux ou misérable, on le maîtrise.
Hors pour devenir, se projeter, il fallait justement lâcher prise.

Dis...toi aussi tu attends Montclaire?
Il m'a dit de le rejoindre.




La voix, celle d'un enfant.
La présence, très familière, un esprit lié à celui qui l'avait mené là.
Peut être était-ce lui? Pourtant très vite, il apparaît qu'il s'agit d'un gamin. Sa forme se distingue dans l'obscurité.
Un beau petit blondinet, les yeux pleins de candeur. Et déjà intrépides.

Je crois qu'il faut prendre cette porte.

Et sans attendre sa réaction, il se dirigea vers la porte.
L'Entrelacs ici devenaient de plus en plus Réel. Les images se succédaient.
L'enfant avait une silhouette et la porte une poignée.
De l'eau fuitait, dégoulinait.
Comme si c'était vrai.
Etait-ce vrai?
Jusqu'où allait cette télépathie?

Le gamin tourna la poignée.



Derrière, un torrent!
Une vague immense!
Une mer déchaînée se dévoilait en arrière plan tandis que l'eau submergèrent la contre-salle.
Emportant tout avec elle, jusqu'à ne laissait aucun souvenir de ce lieu.
Et là, partout, une Tempête.
Des vagues gigantesques se fracassaient les unes contre les autres.
Si il y avait un ciel, les nuages serrés et gonflés n'en laissaient rien deviner.
Le claquement du tonnerre, le déferlement des eaux, l'absence d'horizon...



En cet instant, avait-elle encore peur?
Agir par instinct ou se laisser noyer par ses angoisses avant que les eaux n'y parviennent?

Sans que rien ne l'expliqua, une forme flotta ça et là, non loin de Freya.
Au détour d'une vague, un radeau apparaissait.
Et sur le radeau, l'enfant.
La main tendue.
***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Freya Hygie

Kil'sin  
Le Matal 18 Agur 815 à 14h02
 
*** Vlan !
La porte est ouverte, l'eau s'engouffre.
C'est la douche froide.
Après la surprise et l'assaut de la vague, elle réagit.
Elle nage, crache l'eau qui lui arrive dans la bouche par grande bolée.
Elle est glacée et a un goût salé.

Ses yeux cherchent le blondinet, paniqués à l'idée que l'enfant soit pris dans le tumulte.
Puis son épaule vient heurter un radeau de fortune, à moins que cela ne soit l'inverse mais vu la déferlante qui s’abat, elle a bien du mal à discerner le Réel de la situation.
Et puis si une méduse avait décidé de placer des bois sur l'océan juste ici....pourquoi pas...

Elle relève la tête et découvre avec soulagement que le petit garçon est sur l'embarcation de fortune.
La main tendue vers elle, il semble vouloir la sauver de cet ouragan.
Comment diable a-t-il fait pour arriver là ? Et qui est il vraiment ?
Mais ce n'est guère le moment de se pencher sur ses questions.
Il faut agir, et vite.
Alors elle saisit la petite main dans la sienne.
Elle se hisse sur les rondins de bois, claquant avec ses pieds la mer déchainée pour y prendre appui.

Rester en vie, et à présent pas uniquement pour elle, mais surtout pour lui.
Alors elle agrippe l'enfant contre elle et se tient au mat de bois.
La frêle construction, barque de leur salut est malmenée.
Les eaux sont tumultueuses, les vents violents, ils menacent de les faire chavirer de minutes en minutes.

Elle doit agir, pour l'enfant.
Alors elle se concentre,
son visage est lacéré par les pluies de la tempête.
Elle tend son bras bien droit dans le maelström et au creux de sa main une boule d'énergie se met à briller.
Mais elle s'arrête net.
La Magie ? devant l'enfant ? et ici ? que risquait elle de déclencher de pire ?
Alors elle se cramponne et murmure au gamin :

"ça va bien se terminer, ne t'inquiète pas."


Elle ferme les yeux et fronce les sourcils.
Alors autour d'eux l'eau se calme, le vent cesse, les nuages s'espacent. Le navire fou n'est plus que balancé par une petite ondulation qui finit par s'arrêter.
Sous les bois de l'embarcation l'herbe a poussé, le bois s'est changé en tronc et des branches s'élèvent vers le ciel, étirant leurs feuilles pour faire un petit parasol aux rayons du soleil.

L'océan a disparu et une grande prairie avec un petit ruisseau s'étire à perte de vue.
Un oiseau vient se poser sur l'ancien mat devenu arbre et il se met à gazouiller gaiment.

Elle laisse un soupir de soulagement s'échapper de sa bouche.

"tu vois, nous sommes entiers !"


Elle fixe le blondinet et sa vision se voile un peu.
Elle s'allonge entre les racines de l'arbre.


***

La fièvre l'enivre, elle grelotte.
Le temps au dessus d'elle fluctue inlassablement, mais la température ne remonte pas.
De la fumée continue de s'étirer vers le ciel, à ne pas manquer, depuis le lac, les krolannes doivent se demander ce qu'il se passe là-bas. ***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Mizar

Kil'sin  
Le Matal 18 Agur 815 à 19h40
 
***
C'était donc bien une envie de vie.
Se battre plutôt que de se laisser mourir.
Croire en son devenir, lâcher prise sur ses peurs et son besoin de contrôle.
Une véritable victoire de l'Esprit.
Une démonstration.

Il suffisait d'y penser.
Comme un déclic, que même la plus haute vague ne peut défaire.
L'âme avait encore besoin de croire.
Mais qu'était-ce que croire?
Sinon donner un Sens.
Aimer les Sens que l'on peut donner.
Tous.

Pour elle-même, pour un autre.
Autour, tout changeait, simplement parce que la façon de voir, la façon d'aborder l'objet avait changé aussi.
Était-elle si différente pour autant? Était-elle moins affectée? moins fatiguée?
Sans doute non, mais au moins son esprit s'imaginait un horizon auquel elle n'avait pas encore donné de nom.
Mais il était là, au moins ça.

Peut être que pour aller au delà, il allait falloir apprendre y compris à désapprendre l'horizon.
Pour le voir partout.



Wow...pas mal...


Le gamin affichait un air plus mature.
Sincèrement impressionné toutefois, les yeux scrutant les alentours lumineux qui avaient jailli de nulle part.

Voilà donc ce qu'on peut trouver dans le Vide.
Qui aurait cru que le Rien et la Peur fassent un terreau si fertile!
Il faudrait...


S'interrompant lui même, il l'observa un instant.
Sans être tout à fait inquiet, le gamin mesura la fatigue de l'esprit.
L'effort avait été exténuant, à tel point qu'elle n'avait pu s'empêcher de se mettre en sommeil.
De s'éteindre...s'effacer...

Il s'approcha pour mieux s'assurer qu'elle était encore consciente.
***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Freya Hygie

Kil'sin  
Le Matal 18 Agur 815 à 21h48
 
*** La silhouette reposant au pied de l'arbre semblait dormir simplement d'un air serein.

Les traits du visage n'étaient pas tirés,
pas de plis à hauteur des sourcils,
tout semblait aussi blanc et lisse qu'une page vierge.

Blanc....peut-être un peu trop blanc justement.

Car même si le coeur et l'esprit s'étaient entendus pour
poursuivre la route ensemble,
il fallait bien que le corps lui ne joue pas cavalier seul....

Les racines de l'arbre l'entourèrent comme pour lui faire une protection.
Des fleurs poussaient de ci de là,
agrémentant le paysage de touches chatoyantes,
mais le corps de la jeune femme lui commençait à changer de couleur.



Il devenait transparent lentement, malgré sa volonté de s'accrocher.

****
La fièvre et les frissons étaient armés sur le champ de bataille.
Et ils ne comptaient pas perdre du terrain face à gardiens du corps.
Ces blancs becs n'avaient qu'à bien se tenir, eux ils étaient là pour en découdre !
La jeune endormie eut un sursaut,
elle devait agir...réagir avant l'épuisement total.
Elle porta sa main à la poche intérieure de sa cape
et dans le tissus quelques bruits de verres qui s'entrechoquent résonnèrent dans l'air.
Des fioles semblait il...
des fioles de premiers secours...
si tentait qu'elle ait suffisamment de force pour les prendre.

Elle soupira, la chaleur de son corps sortit par ses lèvres entrouvertes
et forma de la vapeur entre les petites gouttelettes de pluie.
Elle éternua et se replia sur elle,
tenant dans sa main une petite bouteille teintée rouge sang.

****
Elle n'ouvrit pas les yeux, cela lui coutait, elle sourit néanmoins au garçon et lui dit :

"Tu aimes les livres ?
Depuis que je suis petite je suis entourée de livres."


Puis le décor changea à nouveau, enfin une partie, cela ressemblait davantage à un souvenir projeté, partagé un instant avec ce môme.



Elle devait avoir une dizaine d'années, dans la maison de son oncle, l'arbre central n'avait pas encore sa taille de géant, mais il trônait déjà fièrement dans le coeur du foyer.
La maison tournait autour de lui, il était la maison.

Puis une seconde image se matérialisa à son tour, en continuité de la première.


"Là c'est la boutique de mon oncle, avant ma mère et lui faisaient des...hum...du thé...voilà, ils étaient très doués pour fabriquer toutes sortes de thés !
Et maintenant je l'ai reprise et un peu aménagée, le thé n'a plus qu'un petit coin et le reste des étagères est rempli par les livres...
J'adore les livres.... tu sais !"


Les images commencent doucement elles aussi à devenir moins nettes. Elles semblent trembloter.

"tu connais Montclaire ? dis moi...tu lui transmettras mon message...hein...dis lui que je fatigue...que j'ai besoin d'aide que..."

Ses lèvres se referment. Elle aurait envie encore de lui parler, son esprit veut gambader avec le gamin dans la prairie, mais son corps enraciné dans sa réalité souffre.... ***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Mizar

Kil'sin  
Le Matal 18 Agur 815 à 22h25
 
***
Ici, une idée se déployait.
Elle prenait forme, à défaut de prendre matière.
Mais comme toute pensée, rien était vraiment figé ou stable.
Il y avait juste une illusion d'équilibre.
Une impression de cohérence.
Un zeste de continuité.
Mais il n'en était rien.
Les contours changeaient plus vite qu'on ne le pensait.
Les séquences s'enchainaient au grès des émotions.
L'admirable travail de la pensée!
Les transformation se succédaient comme si tout était normal.
Et les esprits les suivaient en s'adaptant sans cesse, sans rechigner.

Ou presque.
Il y avait bien un effort à fournir et Freya semblait ne plus en être capable.
Le gamin changea de mine, presque de visage.

Si je connais Montclaire?!
Mais...


Ses yeux fixèrent la silhouette affaiblie de la jeune femme.
Quelque chose ne tournait pas rond et ce n'était plus seulement un mal du Vide.
Non, là, c'était le Plein qui grondait. Le Corps, dans le Réel.
Il en eut la sensation.

Tout, ces images du passé, ces paroles sur une gaieté perdue, une famille, une autre vie, des passions.
Cette prairie, ce lieu paisible, c'était un rappel qui cachait un appel.
Comme on se remémore les bons moments, le Sens de toute cette agitation qu'est la vie, à la toute fin.
Cette pensée traversa l'esprit du gamin.

Besoin d'aide.
Oui, je lui dirai.
Mais avant, dis moi!
Où es tu?


Cette question aurait pu être le titre de cette histoire.
En tout cas, en la prononçant, l'enfant marqua bien le ton, comme pour le distinguer de leur épopée télépathique. Comme pour la ramener à un sujet plus terre à terre, une demande plus commune, plus familière.
Plus réelle...
***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Freya Hygie

Kil'sin  
Le Matal 18 Agur 815 à 22h45
 
*** L'effort fut bel et bien le dernier.
Elle ne voulait pas couper le lien.
Elle ne voulait pas rompre la pensée.
Mais cette fois ci ce n'était pas son esprit qui commandait.
Ce n'était pas lui qui dictait ses lois.

Alors une ultime image rétrospective.
Une silhouette qui sort du kil'sin pour partir vers le parc.
Un orage qui gronde rageusement au dessus de sa tête.
Des pas précipités sur le sentier qui contourne le lac.
Une pluie et des bourrasques accompagnent l'entrée dans la forêt de la silhouette.
La canopée est plongée dans les nuages.
Et soudain des éclairs et des boules d'énergies qui partent en tous Sens.
La forêt brule, les sapins se transforment en allumettes.
La tempête se déchaine.
Le calme revient.
De la fumée, de la cendre, de la pluie.
Un trou en forme de cercle.
De l'herbe brulée et au centre, Freya évanouie.

***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Mizar

Kil'sin  
Le Matal 18 Agur 815 à 23h10
 
***
Le lien avec l'Entrelacs s'amenuisait.
Mais il en avait suffisamment vu.
Pas le temps pour tergiverser.
Derrière les flammes, il reconnaissait le Parc aux oiseaux.
Ou du moins un des bosquets que l'on y trouvait.

Pas le temps pour s’appesantir sur ce décor brulée.
Bien que ce fut les dents serrées qu'il avait contemplé les flammes.
La dernière fois qu'il en avait vu...

Agir.
Il aurait le temps de penser plus tard.
Se penchant sur elle, il lui prit la main, pour lui fournir une présence.
Le but était de maintenir la conscience, par un fil.

Juste un fil.
Dont l'autre bout se trouvait dans le Réel.
***



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***

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