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Danse avec les loups
stage de survivalisme improvisé
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 9 Julantir 816 à 14h37
 
***
Tout a commencé par une pensée de la Discrète, lâchée sur les Entrelacs de Pensées pour signaler la présence de créature hostiles sur le chemin reliant le Kil'Sin au Kil'Dara. Des frobekhs mineurs et quelques plantes carnivores... donc a priori du menu fretin. Et comme Helhar'sen doit lui même emprunter cette route sous peu, autant qu'il en profite pour sécuriser la zone.
En pratique, le Doc' pourrait faire le trajet en moins d'une journée grâce à ses pouvoirs, mais après sa longue absence de son cabinet médical, il n'est plus à quelques jours près. D'autant qu'il lui reste encore un peu de mughâne de l'expédition avec les lanyshtas du Sin, à peu près de quoi purifier suffisamment d'eau pour tenir une semaine...

Reprendre le chemin du Kil'Dara remue tout de même quelque chose au fond des tripes du lanyshta. Quant il a quitté son Kil natal, il voulait voir si l'herbe était plus verte ailleurs, expérimenter la vie dans un endroit où on n'est pas abattu sans sommation quand on est lanyshta... bref, depuis la mort de son mentor, son envie de fuir le Dara n'avait fait que croître et en sortir enfin avait été une véritable libération.
Et il en avait vu des choses depuis... le Sin du dessus, mais aussi celui du dessous, les deux étant probablement tout aussi fous à ses yeux. Il avait vu l'extérieur aussi, génocidé un nid de frobekhs et même pactisé avec les Rebelles des Portes.
Malgré toutes ces aventures exaltantes qu'il n'aurait jamais pensé vivre il n'y a pas si longtemps que ça, le Doc' est indéniablement heureux de prendre le chemin du retour. Le Dara est peut-être hostile aux lanyshtas, mais il s'agit de l'environnement naturel d'Helhar'sen... et il faut bien avouer qu'il a fini par en être un peu nostalgique.

A la sortie du Kil'Sin, le Doc' retrouve un autre lanyshta qui s'était proposé de sécuriser la route en réponse à l'alerte lancée. Le bonhomme colle à peu près à l'image que le médecin se faisait de lui d'après les échanges télépathiques dans les Entrelacs : une grande confiance en lui, et couturé de cicatrices. Celles-ci étant probablement la résultante d'un excès de celle-là...
Les deux chasseurs n'échangent guère, se jaugeant de loin et se concertant simplement pour déterminer quelles créatures doivent être éliminées et lesquelles ne constituent pas un réel danger. Le gaillard fait virevolter sans lance au milieu des ennemis, prenant quelques sales coups mais parvenant à ses fins, tandis que le Doc' carbonise méthodiquement ses cibles à coups de lance-flamme sans leur laisser la moindre ouverture.

Le travail est rapidement effectué, le plus grand danger étant représenté par un chasseur frobekh un peu plus talentueux que ses congénères métamorphes et maraudeurs, mais qui fini quand même rongé par le feu liquide comme les autres. En quelques heures, la zone retrouve sa tranquillité et les deux lanyshtas se quittent comme ils se sont rencontrés, sans s'attarder...
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 9 Julantir 816 à 15h41
 
***
Le voyage aurait très bien pu s'arrêter là, les portes du Kil'Dara n'étant qu'à quelques dizaines de lieues de l'endroit - une broutille quand on est boosté à la phérémancie - mais il y a comme une sorte de déclic qui se produit dans l'esprit du Doc'.
Cette partie de chasse a été bien plus rapide que prévue... Tant qu'à y être, il pourrait aussi s'éloigner un peu du chemin pour trouver quelques créatures plus puissantes face à qui mettre à l'épreuve ses pouvoirs de lanyshtas, non? Après tout, la Cité ne serait pas bien loin et en cas de réel danger il lui "suffirait" de fuir le combat, sachant que ses pouvoirs le rendent capable de se soustraire au regard d'à peu près n'importe qui et de parcourir de nombreuses lieues à grande vitesse, même gravement blessé... Oui, il pourrait sûrement fuir si les choses tournaient mal...

Le Doc' choisit donc d'installer le bivouac pour la nuit, au pied des falaises qui bordent le chemin au nord. Enfin... "installer" est un bien grand mot quand il s'agit essentiellement d'étendre une couverture à terre, à l'abri sous un surplomb rocheux, et d'allumer un feu. Le plus long, c'est de ramener suffisamment de bois sec pour démarrer le foyer, ensuite il suffit de projeter un peu d'énergie brute pour que la chaleur l'embrase. Le foyer ne lui est guère utile pour cuire sa nourriture étant donné qu'il a essentiellement des aliments secs, mais pratique pour se faire une infusion de mûghane : froid, c'est carrément dégueu... Et puis le feu servira aussi à éloigner les animaux pendant la nuit.

En guise de système de sécurité, le doc sort une de ses bobines de fil à suturer, et fait le tour de son petit camp avec celui-ci, le tendant à hauteur de mi-tibia avant de l'attacher à son poignet : si quelqu'un s'approche pendant son sommeil, ça devrait lui donner quelques instants pour réagir. Après avoir jeter quelques branches supplémentaires dans le foyer, le kildarien ferme finalement les yeux...

Autant il avait réussi à bien dormir pendant l'expédition vers les Portes, sachant qu'en groupe il y avait tout le temps quelqu'un de garde, autant cette fois - seul - il ne parvient pas à trouver un sommeil profond, ne dormant que d'un oeil et se réveillant au moindre bruit suspect.
Bon sang ce qu'il peut y avoir de bruits suspects la nuit dans la nature! Si bien que quand le médecin se réveille le lendemain matin, il a l'impression de ne pas avoir dormi de la nuit. En tout cas clairement pas assez.
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 9 Julantir 816 à 16h36
 
***
Après avoir relancé le feu et pris un petit déjeuner frugal à base de biscuits de voyage trempés dans le reste d'infusion de la veille, réchauffé pour l'occasion, le lanyshta doit se préparer à sortir des sentiers battus. Il commence par une vérification intégrale de son matériel : sa combinaison de cuir d'évitement est encore en parfait état, inutile de sortir le kit de couture. En revanche le frouzeur a bien chauffé la veille... Le Doc' commence donc par démonter l'engin, avant de passer une bonne demi-heure à le récurer et le nettoyer. La tâche est longue en particulier à cause du circuit de pompage et d'éjection de feu liquide qui doit être nettoyé avec un écouvillon doux pour ne pas rayer certaines parties couvertes par une pellicule de verre.
Ce n'est qu'une fois les pièces rutilantes que le lanyshta remonte l'arme en prenant son temps pour tout ajuster parfaitement, afin que les infusions magiques tissés dans le frouzeur reprennent leur trame exacte.



Après avoir vérifié que les visses de réglages sont dans leurs position habituelles, Helhar'sen remplit la réserve de poudre dans le compartiment d'ignition et enclenche une bonbonne de feu liquide neuve dans l'emplacement prévu à cet effet avant d'enlever la sécurité. Il vise la parois rocheuse de la falaise et appuie sur la détente.
Le jet de feu liquide, surcompressé par l'enchantement, sort de la bouche du frouzeur avec un "PLOP!" sonore qui se transforme instantanément en "FRRRROUTCH!" quand la poudre s'embrase dans le brûleur juste sous la goutte de carburant. La goutte de feu éclate contre la roche et l'éclabousse copieusement avant de ruisseler, dessinant comme une méduse de feu sur le roc.

Avec un sourire satisfait, le Doc' rengaine l'arme dans son étui de poitrine et va jeter de la terre sur son feu de camp pour l'étouffer. Quant au feu liquide, il chaufferait le rocher, mais finirait par s'éteindre au bout de quelques minutes. Par acquis de conscience, Helhar'sen reste tout de même jusqu'à ce que la dernière flammèche s'éteigne, dans l'improbable cas où le feu coule jusqu'à la végétation à quelques mètres de là. Il est ensuite temps de mettre les voiles.

Sac sur le dos, arme prête à être dégainée, le lanyshta s'engage vers le sentier qui gravit le petit mont rocailleux au pied duquel il a passé la nuit... Le temps est au beau fixe, et le lanyshta commence sa route extrêmement attentif aux éventuels dangers, cependant la douceur du temps, la beauté du paysage, et surtout l'absence totale de créature hostile où que son regard se porte font que cette seconde journée de chasse commence plutôt comme une randonnée tranquille.

La matinée s'écoule sans anicroche si bien qu'Helhar'sen finit par arriver à mi-hauteur du mont, sur un plateau rocheux d'où jaillit une petit cours d'eau. Un peu déçu de ses recherches vaines du matin, le Doc' décide de s'accorder une pause. Déjà pour faire le plein d'eau, même si elle pue la contamination à la matière noire, il ne sait pas quand il retombera sur ce genre d'opportunité... ensuite pour grignoter une ou deux lanière de viande séchée, l'histoire de reprendre des forces avant de se remettre en route. Le lanyshta s'installe à l'ombre d'un arbre pour casser la croûte, avec vue sur la vallée depuis laquelle il a gravi...
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 9 Julantir 816 à 18h01
 
- Merde!

***
L'expression jaillit de la bouche du lanyshta au moment où il ouvre les yeux et sort de sa sieste. Le ciel est teinté de couleurs ocres, signant indéniablement la fin du jour... il aurait dormi tout l'après-midi? Il faut croire que la fatigue de la nuit de la veille a eu raison de lui après la randonnée matinale...
Scrutant les alentours, le Doc' repère rapidement ce qui l'a tiré de sa torpeur, à savoir un gros Piaseau en train de s'abreuver goulument au petit cours d'eau. Fort heureusement, le volatile ne semble pas avoir entendu le juron du kildarien et continue son affaire. Et en parlant d'affaire, le Doc' en ferait bien la sienne car cette bestiole ressemble à un gros poulet et une seule de ses cuisses constituerait un véritable festin au cours de cette expédition...

Avec toute la discrétion dont il est capable, le chasseur se relève et dégaine son frouzeur avant de s'avancer à pas de loup du Piaseau. La bestiole a l'air paisible ainsi, mais le Doc' ne tarde pas à comprendre pourquoi on les nomme Piaseaux "excités".
Il suffit de quelques brindilles sèches qui craquent sous le pied d'Helhar'sen pour que sa cible lève la tête, le localise, et s'élance instantanément vers lui en courant, en poussant un coassement vindicatif. Vu la taille de son bec et de ses serres, la charge n'est pas à prendre à la légère... Helhar'sen lève son arme. Il faut quelques petites secondes au Piaseau pour arriver sur le Doc', lançant un puissant coup de serres. Pas le temps de tirer... le lanyshta se jette sur le côté et effectue une roulade avant de se rétablir sur ses pieds. Malgré sa corpulence massive, l'oiseau coureur a déjà fait demi-tour pour préparer une nouvelle charge.
Pas très maline cette bestiole, à courir tout droit...
Cette fois le Doc' plonge de l'autre côté, non sans avoir tiré en direction de la tête de sa cible juste avant. Le Piaseau traverse la boule de feu sans pouvoir s'arrêter, trébuche, et se vautre sans aucune grâce. Rendu fou de rage par les flammes qui courent sur son crâne, s'infiltrent dans ses yeux, son bec, ses oreilles, le volatile rue dans tous les sens, essayant de se relever sans y parvenir. S'approchant avec précaution pour ne pas être happé par les serres qui fouettent l'air, Helhar'sen lève à nouveau le canon du frouzeur, ajuste son tire et envoie une nouvelle giclée dans la tête, finissant d'enrober celle-ci dans les flammes. Après une poignée de secondes, les ruades ses transforment en soubresauts, les soubresauts en légers spasmes, puis tout mouvement cesse.

La mise à mort n'est pas une partie facile, mais le dépeçage ne l'est pas non plus. Or il n'y a pas de temps à perdre, il faut cuire la viande rapidement sinon elle se gâterait en quelques heures...
Comme cette expérience vient de le démontrer, s'installer près d'un point d'eau n'est pas franchement une bonne idée si on cherche un coin tranquille, mais le Doc' ne se voit pas se trimballer la carcasse nuitamment jusqu'à trouver un éventuel autre endroit accueillant... Mieux vaut cuire sur place, quitte à devoir ensuite cheminer de nuit à flanc de montagne pour d'éloigner de la carcasse qui ne manquerait pas d'attirer des prédateurs ou des charognards nocturnes.

Le médecin redescend du plateau rocheux pour ramasser du bois, et a le plaisir de retrouver son dîner à la même place en revenant. C'est déjà ça.
Après avoir allumé le feu, Helhar'sen s'attaque au dépeçage, mais plutôt que de vider entièrement la bestiole, il se contente de découper le haut des cuisses et de désarticuler les hanches pour séparer les pattes. Il n'aurait pas la force de se trimballer plus de toute façon... Le reste régalerait les bestioles du coin après son départ.

Une fois les pattes du Piaseau disposées au dessus du feu sur un tréteau improvisé à base de branches, le Doc' en profite pour se bourrer une pipe de tabac du Dara : tant qu'à être repéré à cause de la fumée de cuisson par les créatures des alentours, autant en profiter pour fumer aussi! Il ne reste plus qu'à espérer qu'elles n'osent pas approcher avant que les pattes de Piaseau soient cuites et qu'il ait plié bagage.
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Dhiwara 10 Julantir 816 à 15h05
 
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Il faut une vingtaine de minutes pour que le Doc' perçoive les premiers signes de l'agitation à venir, sous la forme du bruissement produit par plusieurs paires d'ailes de cuir.
Au moins, il aura eu le temps de fumer sa pipe tranquillement...

Helhar'sen laisse son pouvoir envahir ses yeux pour lui conférer la capacité de vision vitale, afin de s'en servir comme d'une sorte de vision thermique. Pas très optimisé comme stratégie, mais suffisant pour lui permettre de distinguer dans la pénombre les silhouettes de deux moldues, rapidement rejointes pour une troisième. Les prédateurs ailés ne sont pas très dangereux en soi, mais les krolannes pouvant figurer à leur menu habituel, il y a fort à parier qu'ils n'attendront pas longtemps avant de venir lui chercher des noises...

Coup de pot, le premier choix des trois chauves-souris monstrueuses est de s'éloigner du feu de camp pour s'abattre sur la carcasse du Piaseau excité. De là où il est, Helhar'sen ne voit plus les créatures, mais il entend à présent les bruits de leur festin. Elles poussent de petits cris aigus, prise de frénésie à l'odeur du sang qui s'écoule par les pattes coupées du Piaseau, mais les premières bouchées leur remplissent la bouche de plumes... Le lanyshta les entend se battre pour avoir les meilleures places là où les membres ont été amputés.

Tant que les moldues sont bien occupées, le lanyshta va vérifier la cuisson de ses morceaux de viande. Il ouvre une cuisse avec son coutelas : il faudrait encore au moins le double de temps.
Partir maintenant signifierait gâcher une grande partie de la viande, mais attendre augmenterait le risque que les moldues s'intéressent à lui... il décide de rester. Pour l'instant, il ne craint pas grand chose.

Les minutes qui suivent, Helhar'sen reste assis tranquillement, attendant patiemment tout en écoutant les moldues festoyer plus loin. C'est l'occasion pour le lanyshta de songer à sa place dans cette chaine alimentaire, ou plus généralement à la place des lanyshtas sur cette île... La Nature crée rarement des choses sans raison, et le Doc' soupçonne très fortement qu'il en soit de même pour la Voix des Cendres. Les prédateurs ont des crocs pour déchirer leurs proies, les poissons ont des nageoires pour nager, et caetera, et donc les lanyshtas ont des pouvoirs pour...? Si on se fie à ce qu'on dit, la troisième vague d'Eveils a eu lieu quelques années après la seconde et a été bien plus massive, et cette seconde vague a eu lieu quelques dizaines d'années après la première et a également été plus massive. Doit-on s'attendre à une quatrième vague, encore plus massive? Est-ce que tous les krolannes finiront par être des lanyshtas? L'île paraît déjà presque trop petite pour les deux premières vagues...

Les réflexions du médecin sont interrompues en même temps que le festin des moldues, par un hurlement lupin au loin, auquel répondent bien vite d'autres hurlements dans la vallée.
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Dhiwara 10 Julantir 816 à 19h22
 
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Dans un premier temps, les moldues ne s'affolent pas, reprenant rapidement leurs ripailles là où elles en étaient, aussi le Doc' décide-t-il d'en faire de même, laissant encore quelques minutes à sa nourriture pour cuire. Après tout, les loups avaient l'air d'être loin... même s'ils ont flairé la piste, ils ne trouveraient que la carcasse en arrivant au plateau rocheux car il serait parti bien avant.

Et comme prévu, Helhar'sen prend le temps de finir son barbecue puis d'emballer la viande rôtie dans une toile cirée qu'il avait prévu en cas de pluie, avant de se remettre en mouvement. Les chauves-souris son encore en train de manger quand Helhar'sen s'éclipse sans qu'elles lui prêtent guère attention. D'autres hurlements, un peu moins lointains que les précédents se font entendre peu après qu'il ait commencé à marcher dans la nuit.
Même si le sol est relativement égal, le lanyshta ne dispose à présent plus que de la lumière des lunes pour éclairer son chemin, ce qui ralentit considérablement son avance... Il n'a d'ailleurs pas l'impression d'avoir vraiment fait suffisamment de chemin quand il entend le vol des moldues qui passent non loin au dessus de lui avec leurs piaillements aigris, probablement dérangées par l'approche des loups.

Ca, en revanche, ça n'était pas prévu si tôt : les loups n'auraient pas dû arriver avant un bon moment... Qu'à cela ne tienne, il y a fort à parier qu'ils prendront le temps de finir la carcasse avant d'aller plus loin. Le Doc' reprend donc sa marche forcée, tout de même un tantinet inquiet.

Après environ un kilomètre de marche, à en croire les bruits de course qu'il perçoit à présent depuis le flanc de la montagne derrière lui, il devient clair que ce ne sont pas des loups qui ont dérangé les moldues. Il y avait autre chose qui grimpait vers le plateau rocheux, quelque chose qui n'a eu que faire des restes du Piaseau et a filé tout droit sur le piste du lanyshta.
A en juger par les bruits, ils ne sont pas plus que quatre et ils sont plus rapides que lui.

Un bon coup de turbo magique lui aurait sûrement permis de filer plus vite que le vent, mais il réalise que ça serait en réalité contraire à l'objectif de ce stage de survivalisme improvisé. Au contraire, il s'arrête et fait volte-face. N'ayant aucune idée de ce qui va débouler, Helhar'sen dégaine son frouzeur, se cale sur un rocher dégagé depuis lequel personne ne pourra l'approcher sans qu'il s'en rende compte, et attend.

Sa première réaction, en voyant débouler trois maraudeurs frobekhs est la déception. Décidément ils pullulent dans la région... Mais la déception fait place à une certaine interrogation quand les trois êtres l'aperçoivent et s'arrêtent brutalement avec un air indécis, comme s'ils ne s'attendaient pas à le trouver là. Ils semblent se concerter, jetant des coups d'oeil vers lui tout autant qu'autour eux en échangeant quelques grognement péniblement articulés avec leur physiologie murine.



Tiens donc, se pourrait il qu'eux-mêmes soient en train de fuir quelque chose? Pas le temps d'essayer d'en savoir plus, les frobekhs se ruent en même temps sur lui, visiblement décidés à en finir rapidement. Leur attaque a beau être violente, les maraudeurs sont loin d'être assez agiles et rapides pour avoir une véritable chance de lui faire du mal... Au dernier moment, le Doc' pivote rapidement en se baissant pour esquiver une première lance frappant d'estoc puis une seconde frappant de taille, avant de reculer d'un petit bond pour se mettre hors de portée de l'attaque du troisième frobekh armé d'une petite épée rouillée et qui visait ses jambes.

"PLOPFRRRROUTCH!" fait le feu liquide en s'embrasant à la sortie du canon du frouzeur avant d'éclabousser le ventre du dernier frobekh. La fourrure de la créature prend feu en un instant, et elle pousse un cri de douleur en s'enfuyant à toutes jambes. Après une poignée de secondes, le cri est comme "happé" et s'éloigne rapidement avant de s'arrêter net avec un craquement, nettement plus loin en contrebas.

Dans l'obscurité, le Doc' n'avait pas plus remarqué la présence d'un précipice que le frobekh qui vient de s'y jeter par mégarde...
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Luang 11 Julantir 816 à 16h08
 
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Les deux maraudeurs restant semblent avoir perdu un peu de leur ardeur en voyant leur camarade enflammé plonger vers la mort. Il reculent d'un pas, braquant leurs lances vers lui, et échangent de nouveaux grognements.
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- C'est quand vous voulez les gars, j'ai tout mon temps!

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Les frobekhs se décident finalement à passer à l'action, s'écartant pour se positionner de part et d'autre du lanyshta. Enfin une décision intelligente de leur part : de front ils n'auraient aucune chance de survie, alors qu'en tenaille ils arriveraient peut-être à le toucher au moins. Néanmoins, contrairement à ce que le Doc' imagine, les frobekhs ne sont pas en train de le prendre en tenaille : après s'être lentement placés sur ses flancs, les créatures... prennent leurs jambes à leurs cous et filent chacun dans une direction!
***

- Ca aussi c'était une décision intelligente... lâche le Doc' dans le vide avant de rengainer son frouzeur.

***
Helhar'sen tend l'oreille écoutant les bruits de course qui disparaissent au loin. Bizarres ces frobekhs tout de même, ils n'avaient pas l'air de le pister, mais ils étaient vraiment pressés... Pris d'un mauvais pressentiment, le Doc' scrute attentivement la pénombre qui l'entoure. Tout est redevenu silencieux à présent. Le Doc' fait quelques pas, prudent, tentant de discerner des signes d'une menace éventuelle. Sans la vision vitale, il aurait très probablement manqué le forme allongée dans l'herbe à une trentaine de mètres de là, rampant lentement mais sûrement dans sa direction.

Le lanyshta plisse les yeux, tentant de distinguer de quoi il s'agit. Ca a l'air gros...
Tirant à nouveau son arme de son étui, Helhar'sen se campe sur ses jambes, prêt à accueillir le nouveau venu. Celui-ci a dû comprendre qu'il était repéré, car le voilà qui se redresse et commence à avancer à petites foulées.
***

- Par les vromballes... laisse-t-il échapper dans un souffle.

***
Le machin fait la taille d'un gros poney. Ou d'un petit cheval... Mais sa démarche souple n'a rien de celle d'un équidé. Trop occupé à garder le nouvel arrivant à l'oeil, le Doc' vient de commettre une erreur terrible, probablement la même que celle qui vaut à Djet Tamère ses cicatrices : l'excès de confiance. Cependant cette fois il le comprend trop tard...
D'ailleurs il ne le comprend pas sur le coup, quand une masse poilue monstrueuse le heurte de plein fouet et que des mâchoires énormes se referment sur son épaule gauche, manquant de peu son cou. Le Doc' et son assaillant roulent sur quelques mètres contre les rochers, et le lanyshta ne doit sa survie qu'à la violence des rebonds qui obligent l'autre à relâcher sa morsure.

Malgré la douleur qui irradie dans tout son corps perclus de contusions, le lanyshta saute sur ses pieds, luttant pour ne pas tituber, et se retrouve face à un énorme loup également en train de se remettre sur ses pattes. La bête est tout simplement gigantesque... Sans réfléchir, le Doc' pointe son arme - à laquelle il a eu le réflexe de s'agripper tant bien que mal - et projette un jeyser de feu liquide en direction du monstre qui esquive d'un bond en arrière. Un autre jeyser jaillit de l'épaule du lanyshta, de sang celui-ci... Pas le temps de regarder, mais il sent l'engourdissement commencer à gagner son bras gauche.

Face à lui, le second loup alpha vient de rejoindre le premier. Il est légèrement moins haut au garrot que le premier, ce qui ne l'empêche pas d'être aussi grand qu'Helhar'sen sans même avoir à se dresser sur ses pattes arrières. Tous deux grognent en le foudroyant de leurs regards d'or, et le médecin ne peut s'empêcher de faire un pas en arrière. S'il y a bien du sol sous l'avant de son pied, son talon est dans le vide...

D'un côté les loups, de l'autre le précipice.
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Merakih 13 Julantir 816 à 14h57
 
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Tout à l'heure, la chute du maraudeur frobekh a duré entre une et deux secondes d'après son cri brutalement interrompu... Considérant qu'un corps en chute libre sans vitesse initiale accélère vers le bas à raison d'environ 9,8 mètres par seconde à chaque seconde, le Doc' estime qu'il ferait une chute d'environ une quinzaine de mètres en sautant pour échapper aux mâchoires des loups alphas qui s'apprêtent à le mettre en pièces. Il devrait atterrir à environ soixante kilomètres par heure, ce serait comme se prendre une vapo-mobile lancée à pleine vitesse...

Le lanyshta prend sa décision en rengainant son arme au moment où le plus gros des deux loups - celui qui l'a pris par surprise plus tôt - s'élance pour l'attraper à la gorge. Ou tout simplement lui broyer la tête, vu qu'elle tient probablement en entier dans son énorme gueule...

Cependant les mâchoires du loup claquent dans le vide : le Doc' s'est projeté en arrière avec un léger mouvement de vrille. A peine a-t-il décollé qu'une explosion d'arcs énergétiques d'un vert presque fluorescent nimbe la silhouette d'Helhar'sen, alors qu'il mobilise une grande partie de la réserve d'énergie psychique conservée précisément pour ce genre de situation. Il n'y a pas le temps de limiter les "effets secondaires visuels" : si d'habitude, en plein jour, on n'aurait pu voir que quelques étincelles d'énergie noire émettant une faible lueur verte, cette fois il s'agit d'un véritable flash, comme si une foudre verte venait de jaillir de lui.

Le sortilège auquel il fait appel lui permet en principe de transformer radicalement son corps, en renforçant drastiquement toute sa structure musculosquelettique tout en couvrant son corps de plaques chitineuses capables d'arrêter un tir de petit calibre. La transformation a beau être violente, le Doc' prend habituellement le temps d'appliquer le sortilège en douceur pour éviter les ratés, et ça dure entre trois et cinq secondes. Pas le temps pour les fioritures cette fois...

Helhar'sen pivote dans sa chute pour faire face au sol et tenter d'amortir au mieux l'impact sur ses quatre membres.

Contact.

Le lanyshta sent la roche craquer sous lui à l’atterrissage, tandis que la force du choc lui vide intégralement les poumons. Même si la puissance musculaire du Doc' est doublée et que ses os sont devenus solides comme l'acier, il constate que son genou gauche fait un angle droit, mais pas dans le bon sens. La transformation n'a pas eu le temps de s'opérer intégralement, et son corps est déjà en train de retrouver sa forme normal alors que le sortilège incomplet se délite. Ca n'était pas parfait, mais il a au moins réussi à retarder le pire.
Bizarrement, il se sent pas la douleur, ça doit être l'état de choc... Profitant de cet état de fait, Helhar'sen attrape sa jambe et la remet sans ménagement dans le bon sens avant de faire appel au peu d'énergie qui lui reste après la débauche qu'il vient de faire, et l'utilise pour ressouder les os et ligaments arrachés dans son genou, puis arrêter le gros du saignement de son épaule. C'est loin de parfait, mais ça devrait lui permettre de mettre les voiles.

Cependant les plans du Doc' sont encore mis à mal quand le plus gros des deux loups alphas le voit s'agiter puis se relever, et refuse de laisser sa proie filer ainsi. Avec une agilité insoupçonnée pour une créature aussi massive, le loup se penche par dessus le parapet puis commence à descendre, mi glissant mi bondissant entre des appuis dépassant de la paroi pourtant quasiment verticale pour finalement atterrir avec souplesse à quelques mètres du Doc'.
Par chance, l'autre loup ne semble pas savoir comment descendre le précipice, il hésite en voyant son compère plonger, sautille le long du bord pour chercher un itinéraire, puis disparait de la vue du Doc', probablement parti pour faire le tour et descendre par un endroit plus praticable.
Le lanyshta pose son sac à dos, il va avoir besoin de toute son agilité...
***

- Tenace hein? T'inquiète pas, moi aussi... dit Helhar'sen en reprenant son minilance-flammes en main pour faire face au gros loup.




(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Merakih 13 Julantir 816 à 15h54
 
***
Si les chances du survie face aux deux alphas étaient quasiment nulles, le saut du lanyshta - à défaut de le mettre hors de portée - a permis de séparer les deux bêtes monstrueuses.

Le gros loup qui l'a suivi commence à tourner autour de lui en grognant, mais il garde une certaine distance, comprenant sûrement qu'une proie qui émet de la lumière n'est pas son genre de casse-croûte habituel. Si ce court répit est bienvenu, il ne faudrait pas qu'il s'éternise sous peine que le second loup les rejoigne, réduisant à nouveau à néant les espoirs de victoire d'Helhar'sen.
Le Doc' choisit donc de prendre l'offensive, s'élançant vers le gros alpha qui hésite une fraction de seconde avant de s'arquer puis de bondir pour intercepter sa proie. Le saut de la bête est puissant et le lanyshta aurait certainement été balayé en cas d'impact, mais le choc frontal n'est pas son intention : il transforme sa course en glissade, passant in extremis sous le loup tout en appuyant en continu sur la détente de son frouzeur, tapissant littéralement de feu liquide le poitrail et le ventre du monstre.

Le hurlement qu'il pousse n'a plus grand chose de lupin et tient plus du rugissement de colère d'un fauve. Quand Helhar'sen se relève et fait volte-face, la bête est en train de se rouler frénétiquement au sol, mi-glapissant mi-grondant, laissant derrière elle des tâches de liquide brûlant. Pour un peu, c'est que l'alpha parviendrait à empêcher le feu de répandre, voire à l'éteindre! Sans hésiter, le Doc' fonce vers le loup pour le finir.

Alors qu'il est presque arrivé à portée, la bête parvient à se remettre sur ses pattes. Les dernières flammèches dansent encore sur sa fourrure carbonisée, mais l'essentiel du feu est bel et bien éteint... Qu'à cela ne tienne, le Doc' n'est pas à court de moyens.
D'un geste rapide, Helhar'sen remet la sécurité du brûleur à l'extrémité du canon du frouzeur.
***

- Aller viens, on va danser...

***
"PLOP!"
Lorsqu'il appuie à nouveau sur la détente, aucune flamme ne vient allumer la grosse goutte de carburant qui asperge ensuite le flanc du loup. L'alpha sursaute sans parvenir à esquiver, mais réalise rapidement que cette nouvelle attaque est sans effet sur lui. Il ne lui en faut pas plus pour reprendre du poil de la bête et bondir vers le lanyshta. Ce dernier balance une nouvelle rasade à la face de son assaillant avant de s'élancer dans une roulade de côté qui lui permet d'éviter la charge. S'engage alors un ballet entre le loup et sa proie, celle-ci esquivant méthodiquement chaque attaque du loup tout en l'aspergeant à chaque fois un peu plus.

Après quelques rounds, le Doc' profite que le loup fasse une courte pause pour enlever à nouveau la sécurité du brûleur, et sortir une fiole de feu liquide de se poche.
***

- Attrape! dit-il en lançant la fiole en l'air selon une trajectoire en cloche l'amenant à retomber sur la tête du gros alpha.

***
Le loup est peut-être fatigué, il reste tout de même amplement assez vif pour sauter de côté avant que ce lancer ne l'atteigne. Cependant, c'est précisément ce sur quoi le lanyshta compte, que le loup se focalise sur se projectile pendant qu'Helhar'sen aligne l'endroit où le loup se projette.

"PLOPFRRROUTCH!"
Cette fois, c'est une véritable boule de feu qui enveloppe la créature monstrueuse alors qu'elle se transforme en torche. Le loup va pour rugir à nouveau mais les flammes s'engouffrent dans ses poumons, étouffant son cri. Il parvient à rester debout sur ses pattes quelques secondes en tremblant puis s'effondre tout simplement.
***





(Agur 816)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Merakih 13 Julantir 816 à 17h11
 
***
Après cette dure victoire, le Doc' est sur le point de se laisser tomber au sol quand un grondement attire son attention.
Quoi? La bête serait encore vivante? Mais la grosse carcasse enflammée continue de se consumer sans bouger... le grondement provient d'un bosquet à quelques mètres d'où émerge une autre forme monstrueuse dont les yeux mordorés brillent en reflétant la lumière des flammes.
***

- Putain t'es déjà là toi? ne peut s'empêcher de lâcher le lanyshta en voyant le second loup alpha arriver d'une démarche lente mais assurée.

***
Si ce loup est quasiment de la même stature que l'autre, il dégage néanmoins une impression très différente. Là où le premier semblait brutal et impulsif, celui-ci a l'air prudent et rusé. Il s'arrête à bonne distance du cadavre en feu de son compère et hume la fumée avant de lâcher un court gémissement désappointé. Comme pour pleurer la perte de son compagnon, l'alpha pose son séant, se redresse, et pousse un long hurlement plaintif vers les étoiles.
En y regardant de plus près, avec la lueur des flammes, le Doc' aperçoit des mamelles sur son ventre. Une femelle... et elle vient probablement de perdre son reproducteur.

Le lanyshta en profite pour revenir vers son sac et s'accroupit lentement - sans perdre la louve des yeux - pour en tirer sa couverture et l'étaler grossièrement devant lui. Tout en prenant garde de ne pas faire de gestes brusques, Helhar'sen plonge ses mains dans ses poches et les ressort avec une fiole de feu liquide dans chaque. Il glisse ses pouces dans les goupilles de sécurité et fait sauter les bouchons pour en déverser le contenu sur la couverture. Le liquide visqueux imbibe rapidement la laine...

De son côté, la louve alpha consent enfin à se détourner de feu son compagnon, tournant son regard de braise vers le responsable de cette perte. On dit que les loups alphas n'ont pas qu'un physique largement supérieur aux autres loups, leur intelligence serait elle aussi d'un tout autre niveau. Ce dont le Doc' est sûr à ce moment, c'est que ce n'est pas la faim qui guide le comportement du monstre, mais là soif de vengeance. Après le triste chant d'adieu qu'elle a hurlé à la nuit, son visage lupin semble à présent exprimer une profonde rage, babines retroussées, les yeux fixés dans ceux du lanyshta.
***

Elle ne grogne pas, ni ne gronde ou aboie. Seul le raclement de ses griffes sur la pierre résonne alors qu'elle s'élance vers sa cible. La créature bipède se redresse. A cette distance, elle a la certitude de l'atteindre. Une dernière impulsion et elle décolle sur les derniers mètres qui la sépare de sa proie, filant telle une flèche dans le vent. Sa mâchoire se referme sur son ennemi. Et tous deux roulent au sol, pêle-mêle. Il est étonnamment frêle et son sang a un goût de fiel, mais elle n'a pas l'intention de le manger, juste de le réduire en charpie jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien, alors elle mord furieusement dans la chair abjecte pour la déchirer et...

***
"PLOPFRRROUTCH"

Tel un torero, le Doc' a dressé la couverture devant lui et sauté de côté avant l'impact, laissant la louve s'empêtrer dans le leurre...

Il ne perd ensuite pas une seconde pour faire cracher son arme en direction de la bête avant qu'elle ne se rende compte que sa furie l'a précipité dans un piège. La couverture prend feu si violemment que le Doc' doit reculer d'un pas avant de continuer à arroser la louve qui n'a plus guère d'autre option que d'agoniser en convulsant au milieu des flammes qui pleuvent sur elle...

Helhar'sen titube, comme si son corps n'avait tenu debout que par la force de son esprit qui relâche son emprise à présent que le danger est passé, et il s'affale mollement par terre. Hagard, égratigné de partout et le côté gauche ensanglanté par son épaule qui s'est remise à saigner, le Doc' reste pantois après l'épreuve qu'il vient de subir.
***





(Agur 816)
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 13 Julantir 816 à 20h59
 
Alors voyons voir, au gros sapin, j'ai pris à gauche puis à la ruine, à droite, je continue tout droit pour arriver sur un promontoire. Là, j'ai pris le chemin jusqu'à l'affleurement rocher avant de déboucher sur un petit bosquet. Là, je tournais à droite puis toujours tout droit pour arriver à la ruine d'une ancienne fabrique de thé. Je ne comprends pas, ce plan était sensé être fiable ! Béchamel moisie, j'ai du me tromper. Ou alors ce vendeur m'a pigeonné, oh le rustre ! C'est ça avec ces étrangers des autres kils, tous des arnaqueurs. Soit-disant que c'était la ruine d'un ancien comptoir de thé de la compagnie Mariage Cousins. Humf ! Le galapiat, il m'a roulé j'ai bien l'impression. Me voici...perdu donc.

C'est embêtant.

*** Ambiance ***


Et vu le quartier, je pense que si je demande mon chemin à un krynänn, il voudra surtout me tuer. Ou en tout cas essayer. Il n'y a rien de mal à essayer d'ailleurs, je trouve ça très sain. Ca permet de réguler la population de krynänn et autres créatures qui vivent dans ces zones intercalaires. Si seulement c'était des personnes bien éduquées, nous pourrions nous écharper entre gens de bonne compagnie... Les bonnes manières se perdent. Avant, quand quelqu'un voulait vous tuer, c'était toujours fait de façon élégante, respectueuse. Certains meurtriers rangeaient même le désordre après leur contrat. Je pense que les victimes aimaient cette petite attention. Je me souviens de certaines victimes qui laissaient une tasse de thé à leur bourreau en prévision. Ah c'était une belle époque...

Mais je m'égare dans le sentimentalisme.

Donc oui, j'étais momentanément perdu. Fâcheux. Mais même perdu, j'arborais mon complet de majordome de voyage. Ce n'était pas complètement ma tenue de service mais disons une tenue de combat adaptée aux rigueurs vestimentaires d'un service dans la noblesse kil'déenne. Disons que la redingote est en kevlar, le veston a une doublure de camouflage, la cravate est une corde d'étrangleur et le talon des chaussures sont remplies d'onguent empoisonné.

Tout ce qu'il y a de plus normal après tout.

J'avisais au loin des explosions, hurlements et autres joyeusetés synonymes d'un combat acharné. Je prenais le couvert des ombres et avançais tranquillement. En longeant les chemins, gris sur gris, j'étais difficilement discernable et cette vieille cape d'oubli faisait des miracles. J'en profitais pour étudier le paysage, magnifiques vues pour peu qu'on aime les natures mortes ou pour faire quelques paysages plus ou moins glauques. Je me disais qu'il serait bien difficile de rendre plus agréable cet endroit. Quelques massifs floraux, une belle herbe verte, des arbres fruitiers au moins. Oh, ça aurait bien meilleure allure j'en suis sûr. Il faudrait voir. Un paysagiste et un bon coup de napalm surtout...

Un bruit de lance-flammes me sort de ma torpeur ainsi que plusieurs hurlements. On dirait des loups. Ah, ça se précise. Tant qu'il y a du bruit, ça veut dire que les belligérants sont vivants. Au pire, je terminerai les survivants si nécessaire. Ah ça me fait penser de profiter de la saison estivale pour faire ramoner les conduits de cheminée. Ca sera toujours ça de fait pour l'hiver.

J'arrivais sur une petite esplanade proche d'une falaise, assistant, quelque peu surpris, mais pas trop non plus, à un bien étrange combat entre un lanyshsta et le loup le plus gros que j'ai pu rencontrer. Il lui jetait une couverture dessus avant d'engouffrer la créature dans un torrent de flammes. Le cri de la créature est déchirant. Cela doit être affreusement douloureux. A la lumière de la flamme, je constatais qu'il s'agissait du praticien qui m'avait ausculté il y a de ça plusieurs jours. Je haussais un sourcil, presque...amusé.

Je sors des ombres et avance tranquillement. Les mains dans le dos, je sifflote un peu.


Oh bonjour docteur...Helhar'sen je crois bien, c'est ça ?

Des gens normaux et donc quelque peu stupides pourraient dire "vous ici ?! Ce n'est pas possible, vous n'êtes qu'un docteur !" ou "Pensez-vous que ce soit compatible avec votre serment de soigner toute vie qui se présente à vous même si elle a de grandes dents et une furieuse envie de fourrer son museau dans vos entrailles encore chaudes ?" ou éventuellement "hahaha, je connais ton secret garnement, tremble !".

Je préfère opter pour un léger trait d'humour maintenant que les masques tombent.


Il doit me rester du baume que vous m'aviez prescrit. Je crois qu'il fonctionne aussi bien pour les chutes d'escalier que pour les...

J'avise le tas calciné qui dégage une odeur assez écœurante. Ca me rappelle mademoiselle Thaïs quand elle joue.

...grosses créatures bizarres.


 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 14 Julantir 816 à 10h10
 
***
Helhar'sen tressaille en s'entendant interpellé, et tourne la tête en plissant les yeux pour distinguer la silhouette qui semble sortir de nulle part.
***

- Monsieur... Harvain, n'est-ce pas? salut le Doc' d'une voix un peu rauque de surprise en se remémorant le nom du patient kildéen.

***
Les pensées se bousculent dans l'esprit du médecin pour tenter d'expliquer cette visite inattendue. Sachant que le bonhomme est une connaissance de Népenthis, l'explication la plus logique - bien que pas forcément la plus probable - est qu'il s'agit également d'un lanyshta. Il n'y a pas grand monde pour se promener seul la nuit hors des Sharss...
Ou bien quelqu'un qui s'intéresse de près aux lanyshtas. ***

Pensée :
Ah oui, le baume... Mes excuses, si j'avais su, je vous aurais proposé un traitement un peu différent.

***
Le kildarien tente bien de se relever, mais ses jambes semblent avoir décidé de faire la grève et il retombe sur son séant. Le vieux n'a pas l'air hostile, mais le Doc' ne le trouve pas moins louche qu'à leur première rencontre et aurait préféré être capable de se mettre debout pour faire face à toutes les éventualités.
***

- J'étais justement en train de faire rôtir des cuisses de Piaseau quand ces deux piques-assiettes ont décidé de se joindre au barbecue... Que diriez vous de vous joindre à moi pour une petite collation, maintenant que ces deux là sont calmés?

***
Le kildarien désigne d'un geste de la main le sol à côté de lui pour inviter le nouvel arrivant à prendre place à ses côtés, comme s'il s'agissait d'un banal pique-nique.
***





(Agur 816)
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Julung 14 Julantir 816 à 17h23
 
Je souris en entendant la pensée. Le monde est petit. C'est bien, de temps en temps, j'arrive encore à être surpris.

Je vais préparer le thé alors.

Ce n'est pas parce que nous sommes au milieu de nulle part, en territoire hostile qu'il convient de perdre ses repères, n'est-il pas ? J'ouvre mon nécessaire de voyage et réfléchi longuement. Hum, quel thé choisir. Oui, il y a des priorités dans la vie. Tuer des créatures hostiles, gagner de l'argent, transmettre ses gênes... tout ça ne sont que des futilités à côté du choix du bon thé pour la bonne occasion. Bien sûr, je ne me promène pas avec toute la collection de boites quand je suis en voyage. Je prends toujours trois types de thé. Un blanc, un vert et un fumé. Chaque thé pour son moment, le blanc étant le joker que l'on peut sortir presque à tout moment de la journée. Mais il ne m'en reste plus beaucoup, j'ai un peu abusé des bonnes choses je le crains. Peut-être un thé fumé, un peu plus boisé, un peu plus fort, pour une situation qui a été forte il y a peu pour ce bien étrange docteur. Je sors la petite théière carrée et les deux tasses de la même forme. Je dois malheureusement sacrifier le style pour le côté pratique. Je n'ai même pas de pince à sucres, si c'est dire mais tout poids superflu est à éviter...

Je prépare un petit feu, quelques pierres, un peu de petit bois et un briquet. Les gestes sont sûrs, répétés des milliers de fois probablement. Le dosage précis, la température suivie de près. C'était un des cours que j'avais à l'époque, savoir faire un thé en toute condition. On nous apprenait même à servir en pleine tempête sans renverser une goutte. Ah que de souvenirs, on était vraiment de gros fêtards. J'attends patiemment que l'eau bout, concentré sur cette seule tâche. Ma montre gousset dans la main. Ah ça me fait penser qu'il faudrait que je fasse intervenir le plombier à l'Hermine pour la révision semestrielle des canalisations.

D'un geste fluide, je retire la théière du feu et sert les deux tasses. J'en tends une au praticien.


Et voici docteur, un thé noir fumé aux agrumes. Une grande finesse, légèrement fumé et parfumé avec une pointe de bergamote.


 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 16 Julantir 816 à 10h09
 
***
Pendant que le kildéen commence à faire sa petite popote, Helhar'sen réalise un flux de mana qui lui permet de faire le plein d'énergie, tout en lui collant un bon mal de crâne. Pas grave, ça serait passé d'ici quelques minutes.
A présent que l'urgence est passée, nul besoin de débauche excessive de pouvoir, le médecin peut prendre le temps de soigner correctement ses blessures. Le Doc' commence par passer sa main par dessus son épaule, de petits arcs énergétiques sombres fusant comme un mini-orage entre sa paume tendue et ses chairs déchirées par les crocs du gros loup alpha. Sous l'effet du sortilège, les tissus se régénèrent à vue d'oeil si bien que sa peau a retrouvé son intégrité après quelques dizaines de secondes de ce traitement.

Une fois la blessure la plus grave traitée, il ne lui reste plus que quelques égratignures et son genou qui tire toujours. Rien de bien handicapant qu'il ne pourrait pas traiter quand il aurait à nouveau fait le plein d'énergie.

Helhar'sen extirpe de son sac la toile cirée enroulée autour des cuisses de Piaseau, qui n'ont pas vraiment eu le temps de refroidir complètement depuis le début de la cavalcade, sort son coutelas et entreprend de tailler quelques morceaux qu'il dispose dans son écuelle de voyage déposée entre Harvain et lui. La découpe est un peu brute et les tranches ne sont pas franchement fines, mais la chair bien grillée dégage une odeur alléchante.

Le Doc essuie ses mains maculées de jus de cuisson dans l'herbe entre deux rochers avant de revenir au moment où le kildéen finit de préparer sa décoction. Il accepte la boisson chaude avec un large sourire.
***

- Merci beaucoup...
Alors dîtes moi, ça fait longtemps que vous êtes éveillé? D'habitude j'arrive à peu près à discerner nos semblables d'après les pensées qu'ils livrent au sein des Entrelacs, mais je vous avoue que j'ai du mal à vous situer...


***
En attendant que le thé soit suffisamment redescendu en température pour être buvable, Helhar'sen pique un petit bout de viande de la pointe de son coutelas et l'amène à sa bouche. La chair n'est pas la plus tendre qu'il ait jamais mangé, légèrement filandreuse, mais elle a indéniablement un bon goût de volaille rôtie.
Harvain s'en offusquerait peut-être, mais le Doc' n'avait pas vraiment pensé qu'il lui faudrait amener moutarde, condiments et couverts pour accueillir un invité à sa "table".

Le Doc' a l'air détendu en apparence, mais il est loin de l'être complètement : le fait qu'il n'ait pas de souvenir d'avoir perçu les pensées d'Harvain dans les Entrelacs pourrait tout aussi bien être le signe qu'il s'agit d'un individu discret, d'un lanyshta nouvellement éveillé... ou bien qu'il n'appartenant pas à la troisième vague, ce qui pourrait s'avérer légèrement plus problématique!
***





(Agur 816)
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Luang 18 Julantir 816 à 18h17
 
Je hausse un sourcil, le droit, dubitatif. Tiens donc, cela veut-il dire qu’on peut pister en quelque sorte un intervenant sur ce consensus mental ? Une sorte de pistage psychique ? Intéressant. Un jour il faudrait que je m’intéresse à ce qu’il se dit, que je fasse l’insurmontable effort d’écouter ce capharnaüm, ce marché aux bestiaux des soi-disant penseurs. Scylla me vienne en aide pour supporter cette plèbe prétentieuse.

Mais j’ai passé l’âge de ce genre de corvées, je suis trop vieux pour ça. Je suis télépathe, je n’ai pas la jeunesse éternelle nom d’une béchamel moisie !


C’est parce que je ne m’y intéresse pas docteur Helhar’sen. Ces entrelacs sont…bruyants, assourdissants même. Peuplés d’individus malpolis, prétentieux, imbus, étranges… J’y participe à de très rares occasions, généralement, une phrase ou deux. J’avoue, des interventions peu dignes d’intérêt pour un néophyte car généralement en lien avec du thé. J’y trouve parfois une oreille attentive.

Nouveau haussement de sourcil quand je vois le manque de decorum de mon interlocuteur qui mange son morceau de volaille avec un couteau de chasse. Je sors une petite marmotte de rangement en velours d’où j’extrais des couverts fins. Il y a toujours un minimum de standing à avoir, même en déplacement malgré quelques concessions.

Cela doit faire deux ans que j’ai…

Muté
Evolué
Transformé
Des voix dans la tête
Des pouvoirs étranges
Ce don
Cette malédiction


…cette situation.


 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Luang 18 Julantir 816 à 22h53
 
***
Deux ans... à peu de choses près comme le Doc', il s'agit donc d'un lanyshta de la troisième vague, juste un peu plus discret que d'autres. Helhar'sen se détend légèrement.

Malgré tout ce temps, l'hésitation du bonhomme pour qualifier son état indique qu'il n'est pas encore tout à fait à l'aise avec cette nouvelle nature. Pas étonnant qu'il ait finit par se lier à Népenthis, qui a elle-même eu le plus grand mal à accepter son Eveil. Le kildarien décide de rentrer dans le vif du sujet d'emblée.
***

- Chest vrai...

***
Helhar'sen déglutit sa bouchée de piaseau avant de reprendre.
***

- ... l'Eveil semble toucher des gens de tous les milieux, certains moins recommandables que d'autres. Nous sommes tous plongés dans l'inconnu ensemble néanmoins, et avec toutes ces choses dont nous devenons capables...
Et bien disons que nous aurions tort de nous couper les uns des autres si vous voulez mon avis.


***
Arrachant une nouvelle bouchée au morceau de viande piqué à son couteau, Helhar'sen commence à affiner un peu son jugement sur le bonhomme. Avec son petit nécessaire de voyage et sa pose digne, il dégage indéniablement un air citadin...
Le Majordome s'accrocherait-il à ses petites habitudes pour ne pas dériver trop loin de sa vie de krolanne?

Le silence s'installe quelques instants pendant que les deux lanyshtas mâchonnent.
***

- Bon, c'est pas la meilleure volaille du monde, mais ça reste vachement meilleur que les bestioles qu'on trouve dans d'autres endroits... constate-t-il en faisant passer sa dernière bouchée avec une rasade du thé offert par Harvain.

***
Le thé a beau ne pas être la boisson de prédilection du Doc', celui du vieux lui parait pourtant positivement bon. Après le combat qu'il vient de mener, cette petite collation conclue par une bonne boisson chaude a fini par le requinquer.
***

- Agrumes et bergamote, hein?... Ca glisse tout seul effectivement! En tout cas ça fait du bien de se poser un peu en bonne compagnie : même avec mes pouvoirs de lanyshta, je me suis bien fait secouer par les loups tout à l'heure.
D'ailleurs vous...


***
Le Doc' sursaute, interrompu par un long hurlement de loup... Le reste de la meute? Le deux alphas précédents étaient-ils juste partis courser les frobekhs fuyards pendant que d'autres s'occupaient de proies différentes? Quoi qu'il en soit, le loup qui vient de hurler est sacrément proche, et s'il hurle c'est sûrement pour appeler ses potes...
Le kildarien jette un regard sérieux à Harvain.
***

- J'ai peut-être été un peu optimiste en en parlant au passé...
Inutile de tenter de fuir, ils seront ici une ou deux minutes au plus tard.
Vous avez de quoi vous défendre?





(Agur 816)
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 20 Julantir 816 à 20h43
 
Si mes sourcils n'étaient pas attachés à mon crâne, je pense qu'ils auraient pu se hausser assez haut. Mon interlocuteur enchaîne les déclarations pour le moins surprenantes. Etrange. Voyons-voir.

Citation :
Et bien disons que nous aurions tort de nous couper les uns des autres si vous voulez mon avis.


Noble intention docteur mais je pense qu'il neigera en Enfer le jour où je m'allierai avec des individus aussi stupides que ceux que j'ai pu rencontrer. Je ne parle même pas des malpolis, des inéduqués, des soudards, des prétentieux, des crétins, des paresseux, des menteurs, des amateurs, des buveurs de thé du dimanche et autres sinistres personnages du même acabit. Et de toute façon, il me faudrait un ordre de ma maîtresse pour intervenir. Seul de préférence. La solidarité est une notion clairement surévaluée je trouve. Les amis d'aujourd'hui, ça ne vaut pas ceux de mon époque. Au moindre problème, il n'y a plus personne. Une alliance de circonstance, idée hautement discutable s'il en est, ne pourrait marcher véritablement qu'à la condition d'avoir des personnes intelligentes, bien éduquées - sinon bien nées - et sachant boire correctement une tasse de thé. Une fois qu'on a le thé, on a le reste. Indubitablement.

Citation :
Ca glisse tout seul effectivement!


Je sors un excellent thé fumé, vieilli dans des boites en chêne à 19 graines les cent grammes, primé deux fois dans la catégorie meilleur thé fumé par Mariage Cousins, un bouquet de goûts rarement atteint pour un thé fumé, alliant la force du fumage à la délicatesse des agrumes, rehaussé d'une pointe de bergamote, un modèle à atteindre pour de nombreux thés et il me dit que ça glisse tout seul... Il me dit que ça glisse tout seul ?!! Ce qui glisse tout seul, pour reprendre vos termes cher docteur, c'est une dague bien affutée dans une gorge.

Une aura meurtrière s'échappe presque de moi tant j'ai du mal à me contrôler. J'ai envie de sang tout d'un coup. Me passer les nerfs sur quelque chose, relâcher la pression. C'est à peine si j'écoute la dernière phrase du praticien. Je réponds sur un ton à conserver le lait au frais pendant deux mois.


Il y a des choses plus importantes dans la vie docteur Helhar'sen que ce genre de détails. J'ai une tasse de thé à finir. Après, il sera froid.

Je ne bouge pas d'un poil, concentré sur ma tasse. Je pense ce que je dis et il faudra au moins une apocalypse pour m'interrompre. Mes pensées m'absorbent, quelques instants plus tard, j'entends les bruits d'un combat, les crocs qui claquent, le lance-flammes qui vomit son feu liquide. Finalement, il manque quand même quelques biscuits ou une petite marmelade d'orange peut-être. Dommage, je n'en ai pas sur moi. Je repose la soucoupe et reprends conscience de mon environnement immédiat. Je suis seul, le docteur-pas-si-docteur-que-ça s'affaire non loin de là si j'en juge par les flammes qui s'élèvent dans le ciel.

Je mets ma cagoule et retourne ma veste. Au sens propre.


*** ***


Je sors de mon paquetage l'arc d'acier qui était plié. Je retire le cran de sûreté et il se déplie brusquement. Je n'ai qu'à faire quelques pas pour voir le lieu du combat. Je ne vois qu'un seul loup déjà bien mal en point si j'en juge les brûlures.

J'arme le tir et fait mouche à deux reprises, achevant la bête qui glapit de surprise, constatant une indigestion prononcée à l'acier. Deux pointes de flèches se fichent dans son estomac.


Je ne me défends pas. J'attaque.

D'un geste sec, je me retourne et vise l'yloataku sauvage qui m'avait causé quelques désagréments la veille. Malgré la taille de la créature, la distance est conséquente. Je décoche trois traits qui viennent se planter sans difficulté derrière la carapace de l'animal. Juste à côté, une espèce de cochon sauvage m'a repéré et commence à charger. Je fauche sa course avec deux autres flèches.

Mon action n'a duré que quelques instants, je n'ai pas eu besoin de bouger un pied. La pression retombe un peu, le voile rouge devant mes yeux se lève.

Donc nous disions...


 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 21 Julantir 816 à 12h41
 
***
Helhar'sen va pour répondre à Harvain, mais les mots ne lui viennent pas. A en croire l'expression affichée par le kildéen, le Doc' vient de commettre un grave impair en buvant le thé sans lui apporter toute la considération jugée nécessaire par le lanyshta maniéré.
Il faut dire que ce n'est pas tout les jours qu'on croise quelqu'un qui ne moufte pas quand on lui annonce qu'on est sur le point d'être attaqué par des loups.

Enfin... "des loups" c'est vite dit. Après de longs instants de silence à peine perturbés par les craquements du foyer devant lequel Harvain sirote sa tasse et le bruit deutré des pas du Doc' arpentant les alentours en guettant l'approche de leurs assaillants, le machin qui jaillit des fourrés est - à l'instar de ses deux congénères encore fumants non loin - plus proche de la taille d'un poney que de celle d'un chien... La bête énorme à un pelage essentiellement gris, avec une marque plus sombre en V sur la tête et une crinière plus claire. Une cicatrice barre la côté droit de sa tête, la bête est borgne, peut-être un point faible à exploiter...

Le kildarien fait un tir réflexe mais le loup alpha dévie sa trajectoire in extremis et le feu liquide ne fait que lui roussir les moustaches. Helhar'sen se fait la remarque que ces bêtes opèrent en équipe de deux au moment où il perçoit du coin de l'œil du mouvement sur sa droite, et il ne prend pas le temps de regarder ce que cela pourrait bien être pour se jeter en arrière, juste à temps pour voir les mâchoires du second alpha claquer là où aurait dû se trouver sa tête, et rouler à terre.

A ce moment là Helhar'sen sait qu'il doit à tout prix se relever, car si l'un des monstres lui sautait dessus il doute qu'il serait capable de s'extraire sous sa masse. Chaque instant compte dans ce genre d'affrontement où tout va très vite... quoi que semble en penser Harvain, toujours immobile auprès du feu. Si immobile que les loups ne lui prêtent pour l'instant aucune attention.

Alors que le Doc' se relève, les deux alphas prennent à nouveau leur élan pour lui sauter à la gorge. Dès que le borgne s'élan ce, le second le suit avec un léger décalage. Dans n'importe quelle autre configuration, le lanyshta aurait cherché à esquiver la charge, mais le second loup aurait le temps d'ajuster sa course même si le Doc' parvenait à esquiver le premier... Il se campe sur ses jambes, et accueille le borgne d'une baffe du côté de son angle mort.
On peut se demander ce qui est passé par la tête du kildarien pour vouloir coller une gifle à une bête faisant facilement cinq fois son poids et lancée à pleine vitesse vers lui... Mais la bonne question est de ce demander ce qui est passé par sa main, car l'impact qui cueille le loup sur le côté de la mâchoire produit une gerbe d'étincelles vertes avec un claquement assourdissant et envoie la bestiole bouler à quelques mètre sur le côté.

Tandis que le borgne n'a pas encore touché le sol, le Doc' tire sur le second alpha de son frouzeur tenu à une main. La compression et l'éjection du liquide produit un recul léger, mais suffisant pour dévier le tir si l'arme n'est pas bien stabilisée... Helhar'sen a le temps de voir que son tir approximatif à tout de même touché l'une des pattes arrières du loup avant que celui-ci ne lui rentre dedans comme une locomotive, le renversant sans que l'impact semble ralentir sa course. Le lanyshta est projeté en arrière comme un fêtu de paille, mais un fêtu de paille qui atterrit sur ses pieds, relève immédiatement le canon de son arme, et entreprend de la vider méthodiquement en direction de son agresseur. L'alpha recule pour se mettre hors de portée des jets de liquide enflammé, mais pas avant qu'une bonne rasade ne vienne arroser son poitrail.

Roulant sur lui-même pour éteindre le feu en train de gagner son pelage, le loup n'a aucune chance de voir arriver les deux flèches qui pénètrent son abdomen pour le clouer au sol.

Haletant, Helhar'sen balance encore deux ou trois tirs sur la bestiole pour s'assurer qu'elle est bel et bien morte, puis se retourne pour apercevoir Harvain affublé d'une cagoule, son arc en mains. Encore une fois, les mots lui manque pour formuler les interrogations qui lui traversent l'esprit quant à la nécessité de cacher son visage dans un endroit où ils sont a priori seuls... La cagoule serait-elle infusée de magie?

Pas le temps de s'interroger. Le Doc' n'a presque pas le temps de sentir la douleur quand les mâchoires de l'alpha borgne - qui a repris ses esprits entre temps - se referment sur sa cuisse avant de le secouer avec fureur. Le cuir de sa tunique n'est pas conçu pour résister à ce genre de pression, et se déchire en même temps que la peau et les muscles en dessous...
Bringuebalé dans tous les sens, Helhar'sen est éjecté quand ses chairs finissent de se déchirer, laissant le loup avec un bon steak de lanyshta dans la gueule.
Ça fait toujours un petit quelque chose de bizarre de voir une bête en train de mâchonner puis d'avaler un bout de soi...

L'énergie magique afflue déjà pour bloquer le saignement et commencer à régénérer les tissus tandis que le kildarien se relève avec une grimace.
***

- On en était à parler de l'importance de certains détails... Le thé, les loups... Tant que les seconds seront plus dangereux que le premier - vous m'en excuserez je vous prie - mais je préfère les laisser plus haut dans le classement de mes priorités.




(Agur 816)
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Dhiwara 24 Julantir 816 à 00h19
 
J'en viens à découvrir un adversaire bien plus coriace que les krynänns usuels que je rencontre. Ces créatures, ces loups massifs et véloces sont réellement dangereux. Les attaquer au corps à corps n'est vraiment pas une bonne idée, je ne tiendrai pas plus de trois minutes face à de telles mâchoires... Il me reste tellement de chemin à parcourir et si peu de temps pour le faire, comment pourrai-je y parvenir.

J'ai les bras en feu à force de tirer. Les gestes sont sûrs mais mon corps réclamera son dû bientôt et présentera une addition plutôt salée je le crains. Je compte rapidement le nombre de flèches qu'il me reste dans le carquois. Vingt-deux, rien d'alarmant mais je ne tiendrai pas très longtemps à ce rythme. Chaque flèche doit compter.


J'entends bien docteur Helhar'sen. J'entends bien votre pragmatisme. Mais si je devais interrompre mon thé à chaque fois qu'on essaye de me tuer, je n'aurai plus beaucoup de temps pour moi. Et cela n'est pas correct d'interrompre une tasse de thé.

Et pour l'instant, en bientôt 6 décennies, je n'ai jamais eu à procéder à de telles extrémités. Ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer, nom d'une béchamel moisie.

Calme temporaire avant la prochaine attaque. Je ne suis certes pas chasseur mais quand on voit quatre créatures débarquer au même endroit en si peu de temps, il y a une raison. Piste de chasse de nos amis lupins ? Territoire d'une horde ? Ou alors les attaques particulièrement voyantes du docteur attirent toutes les créatures à la ronde ? Un problème que nous n'aurions pas s'il utilisait des armes plus discrètes...et plus nobles. Une espèce de gros chalumeaux, voilà ce que c'est. Oh pour allumer le barbecue, ce n'est pas mal je suppose. Ou pour infliger un traitement définitif aux mauvaises herbes du potager, mais bon, en dehors de ça ? Où est le style, l'élégance, la discrétion, la finesse dans tout ça ? Même certaines armes à feu sont plus délicates que ça. Rien de tel qu'une arme à la précision chirurgicale et à l'impact ciblé. Une petite incision dans le cœur ou un trou entre les deux yeux et on passe à autre chose. Alors que là...

Je sors une petite bouteille avec d'infimes précautions et dévisse le bouchon lentement. Une légère odeur d'amande douce se propage. Je hume délicatement le flacon. Mademoiselle Oromonde avait obtenu le rendu attendu, un poison efficace au parfum suave. Aux grands maux, les grands remèdes. En quelque sorte... Je trempe la pointe de chacune des flèches de mon carquois pendant quelques secondes puis range les traits dans le carquois. Je me débarrasse du flacon, fait craquer mes articulations et reprend mon arc.


Bien. Y allons-nous ?


 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Dhiwara 24 Julantir 816 à 13h58
 
***
Helhar'sen teste précautionneusement son appui sur sa jambe où les chairs cicatrisent à grande vitesse. Le saignement s'est presque complètement tari mais ça tire douloureusement, et les fibres musculaires déchirées ne remplissent plus leurs fonctions, l'empêchant de pousser dessus à pleine puissance ne serait-ce que pour des raisons mécaniques, même sans parler des risques d'aggraver la blessure.

Mais un maître de la Phérémancie a plus d'un tour dans son sac pour surmonter ce genre de handicap. Ce tour en particulier lui a permis d'arriver à porter un coup à Jade lors de leur petit entrainement au combat, une petite fierté pour Helhar'sen qui a surtout pris une bonne leçon ce jour là...
***

- Je vais l'approcher par le flanc droit, ça devrait vous créer une ouverture. dit-il simplement, taisant son inquiétude quant à la précision de l'archer encagoulé dont une flèche perdue pourrait l'atteindre dans le feu de l'action.

***
Trainant la jambe, le Doc' boitille pour s'éloigner de quelques mètres du Majordome tout en se décalant par rapport au loup borgne qui grogne en hésitant à présent qu'il s'est aperçu que la proie qu'il pistait initialement n'est plus seule. Tant mieux, pour ce qu'il envisage Helhar'sen a besoin de reprendre l'initiative.
Le lanyshta fait claquer sa langue comme pour appeler un toutou.
***

- Petit petit petit! Aller, viens voir papa...

***
Le Doc' braque son frouzeur en direction de l'alpha quand celui-ci fixe son attention sur lui. Il est bien trop loin pour le toucher, mais ce n'est pas lui qu'il vise... le jet de liquide enflammé qui jaillit de son canon éclabousse le sol à mi-distance entre lui et la bête, créant une vive mais brève gerbe de flammes qui - il l'espère - aveuglera le monstre quelques instants.
A ce moment là, le sortilège de jambe de fer tend sa jambe valide comme un ressort qui le projette en avant, par dessus la petite explosion au sol, et le second tir qui sort de son arme est cette fois parfaitement à portée pour doucher l'animal sous le feu liquide.

Si l'envol du lanyshta a pu sembler agile vu d'un oeil extérieur, la réception manque en revanche clairement de grâce...
Alors que le loup borgne saute en arrière sans parvenir à esquiver les flammes qui se répandent sur son flanc et son dos, Helhar'sen s'écrase par terre comme une bouse.

Pourvu que Harvain ne loupe pas la fenêtre de tir, sinon le Doc' se retrouverait en bien mauvaise posture...
***





(Agur 816)

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