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Jamais assez, toujours plus
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Dhiwara 26 Fambir 817 à 09h30 |
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"Un deux, un deux, on bouge, allez, allez!"
Ils ont laissé dans les casiers du vestiaire le raffinement de leurs précieux vestons et de leurs pantalons en coton. Dans la grande salle du complexe sportif, les relents âcres de leur sueur lui donnent la nausée. Sur l'estrade, elle se démène pour donner une cadence épuisante à la séance de gymnastique.
La plupart des élèves s'agrippent à leur incurable orgueil. Ce sont tous des parangons de la réussite sociale. Aucun ne peut souffrir qu'une dame parvienne à les essouffler. Ils n'ont que du mépris pour les rares d'entre eux qui abandonnent, à la limite d'une grave rupture, haletants et la face cramoisie. Leyhraj pense que ces derniers sont précisément les moins stupides.
Elle se sent tellement seule parmi ces idiots. Chacun d'eux n'est qu'un lanyshsta raté. Elle réalise avec amertume que s'il existait un moyen de les éveiller, ce ne serait pas de les essorer avec du sport intensif.
Assez!
C'est terminé. Ils sont tous partis. Ne reste que leur odeur répugnante...
La jeune fille s'échappe du Kil'dara quelques jours plus tard, après un interminable transit à travers les constructions du ras-du-sol.
Elle laisse derrière elle la déception de ce qu'elle croyait être une revanche. Car non, même s'ils l'ont écrasée durant toute sa vie, épuiser ces outre-scientifiques arrogants ne lui apporte vraiment aucune satisfaction. Il n'y a même aucune chance que son salaud de père biologique daigne un jour suer dans un des cours qu'elle anime: c'est un dandy propret aux manières bien trop délicates.
Le besoin irrépressible de mesurer les limites de son propre pouvoir est d'autant plus important maintenant que vivre normalement ne la satisfait plus. Sur les bancs de l'école, chaque enfant apprend que le monde extérieur est extrêmement dangereux. Parfait! C'est le terrain de jeu parfait pour son inépuisable énergie!
Elle se met à courir, sans limite.
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Julung 2 Marigar 817 à 21h23 |
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Le lendemain, son plus grand désir est d'arpenter à nouveau la vaste plaine sauvage qui borde le Kil'Dara. Le surlendemain, l'impatience commence à sévèrement lui ronger les tripes. Quelques jours plus tard, la délivrance arrive quand elle jouit enfin de ses jours de repos. Plus rien ne la retient.
Elle se déchaîne. La plaine verdoyante trace une infinité de chemins où elle s'infiltre comme un vent furieux. Elle est la maîtresse de cette terre, la créature insaisissable et invincible dont elle a rêvé, pleinement, totalement lanyshsta.
Elle saute par-dessus de petites ravines, de rochers en rochers, de reliefs en reliefs, puis finit toujours par des bonds vertigineux qui ébranlent son corps tout entier quand elle atterrit.
C'est le Kil'Sin qu'elle distingue vaguement à l'horizon.
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Merakih 10 Manhur 817 à 23h44 |
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Leyhraj perd le compte des branches brisées qu'elle craque en rêvassant. Les milliers de fourmis qui s'échappent des monticules de terre sèche ne la surprennent plus. Il y a toujours un autre arbre après celui dont elle vient d'arracher l'écorce, qui est fait du même bois.
L'air libre lui inspire des émotions vives. Il souffle sur les braises encore chaudes de son ancien moi, qui n'est pas encore un tas de cendres froides collecté dans une urne.
Elle hurle sa solitude dans la plaine qui sépare le Kil'Dara du Kil'Sin. Elle pue, un genre de plat rance qui a traîné au soleil. Elle agresse et se fait agresser. Les cycles se succèdent.
Ses mains sont déformées à nouveau, son âme à l'abandon à nouveau, à nouveau, chien dans un espace vide où les êtres que l'on rencontre veulent soit la peau, soit le silence. Son remède c'est de battre l'angoisse au sol, jusqu'à ce qu'elle ne pousse plus un cri.
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