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Un problème de tuyauterie
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Rhamôn
Libertaire
Kil'sin
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Le Matal 17 Jayar 814 à 21h53 |
Tout avait commencé en début de semaine. Deudeuh Belbésicles, qui était volontaire pour les relevés de débit de grandes canalisations, avait remarqué que le tuyau d'arrivée numéro trois avait marqué une baisse notable dans son flux pour la deuxième semaine consécutive. C'était fort préoccupant.
Plusieurs explications plus ou moins embêtantes étaient possibles : l'usure d'une jointure, un trou ou une fissure, un bouchon, un parasite... La plupart de ces problèmes pouvaient se manifester n'importe où entre les points de départ et d'arrivée, en l'occurrence entre les pompes de Kil'dé et l'entrée de la canalisation à Kil'sin. Si c'était entre les deux, c'était vraiment très embêtant, car cela signifiait une expédition d'inspection en dehors des sharss, chose souvent périlleuse.
Heureusement, le problème pouvait avoir au moins une origine plus banale et plus simple à régler : il était possible qu'un robinet ait été serré un peu trop fort à Kil'dé lors d'une opération de routine. Les Kildéens s'acquittaient toujours de leur tâche d'approvisionnement des autres sharss en eau avec le plus grand sérieux, y voyant peut-être même une sorte de devoir sacré, mais cela n'empêchait pas qu'unz erreur de manipulation puisse être commise. Et c'était toujours plus peinard de commencer par aller rendre visite aux service des canalisations du Pieux Kil pour faire quelques vérifications (et au passage arroser les bonnes relations tuyautières entre sharss) que de se lancer dans une hasardeuse aventure.
Et devinez qui avait été désigné volontaire pour aller rencontrer les responsables des canalisations de Kildé ?
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Rhamôn
Libertaire
Kil'sin
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Le Merakih 18 Jayar 814 à 21h50 |
C'est par un petit matin brumeux que Rhamôn monta donc dans la navette mécanique reliant les deux sharss, qui bientôt s'ébranla sur sa voie surélevée, direction Kil'dé. Il n'y avait qu'une poignée de personnes dans la grande cabine des voyageurs, sûrement, pour la plupart, des marchands allant négocier quelque contrat avec leurs homologues kildéens.
Rapidement le transport sortit de l'enceinte de Kil'sin pour s'engager sur un immense viaduc, une construction cyclopéenne partant vers le Nord tout en s'incurvant doucement vers l'Ouest. Ici la brume n'entourait plus la cabine mais se lovait bien plus bas, aux pieds des gigantesques piliers soutenant la voie ferrée, donnant l'impression que le monde n'était qu'une mer de brume sans fin.
Il fallut une bonne demi journée avant que la navette ne parvienne en vue de Kil'dé, immensité urbaine qui pourtant ressemblait de loin à un petit nid lové en haut d'un roc, point culminant du continent, mais aussi source de ses seules eaux potables, que les Kildéens extrayaient de la Faille avec un soin religieux avant de les distribuer aux sharss.
C'est là que Rhamôn allait devoir enquêter sur un problème de tuyauterie encore bénin – à condition toutefois qu'il ne perdure pas trop longtemps. Il y avait aussi une autre petite chose sur laquelle le contrôleur des canalisations souhaitait se renseigner...
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Rhamôn
Libertaire
Kil'sin
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Le Vayang 20 Jayar 814 à 21h42 |
Finalement l'hypothèse la plus simple était la bonne : après une opération de maintenance de routine, un tour de manivelle de trop avait, semblait-il, été donné à un endroit donné, sans que personne ne le remarque sur le moment, et le débit d'une conduite importante s'en était trouvé affecté. Voilà une histoire qui avait été prestement réglée, au prix d'un simple aller et retour entre Kil'sin à Kil'dé.
L'autre affaire du jour était plus personnelle – ou plutôt, disons, particulière, puisqu'elle concernait toute une équipe. Comme on pensait que le tas de pièces trouvées dans un vieux sac au fond d'une remise quasiment abandonnée venaient de Kil'dé mais que personne n'en était sûr – on était égoutiers et balayeurs, pas monnayeurs ou numismates –, ce pouvait être l'occasion de vérifier la provenance et peut-être l'ancienneté des fameuses pièces. Rhamôn en avait donc emmené une petit poignée avec lui pour les montrer. Il profita d'aller boire un pot avec ses homologues kildéens pour les sortir :
- Ça vous dit quelque chose ce genre de ferraille ? On dirait que ça vient de par chez vous...
Les techniciens des canalisations se penchèrent sur les trois petits pièces rouillées qu'il avait sorties sur le comptoir et les examinèrent un instant en silence. Le garçon du comptoir jeta lui aussi un coup d'œil discret.
- Non, c'est pas de chez nous ça, regarde le style des engrenages sur le côté pile... C'est du kildarien tout craché.
Rhamôn et ses collègues n'avaient pas relevé ce détail.
- Et puis ça n'a pas l'air si vieux que ça... On voit pas bien la date, mais ça ressemble pas vraiment à de la rouille. On dirait plutôt une autre forme de corrosion... Comme si elles avaient trempé un moment dans un bain acide. Ça sort d'où ?
Rhamôn leur expliqua que c'était une trouvaille lors de travaux récents, sans préciser la véritable quantité de pièces qu'il avaient dégottées. Un bonne part du mystère subsistait... Allait-il devoir se rendre à Kil'dara pour approfondir l'enquête ?
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