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Une petite migraine
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 15 Agur 814 à 20h39
 
Ce petit matin, comme tant d'autres, est brumeux. Un soleil timoré, encore mal réveillé, s'élève au-dessus de la Cité, illuminant timidement des rues de Kil'sin où ne circule encore pas grand monde. Sous la chaleur doucement montante, le brouillard se déchire en lambeaux, l'humidité retombe et s'accroche aux murs. Un jeune personne en costume sobre contemple la lumière qui traverse une verrière embuée près de la station de ballon-navette. Rhôzëe admire la rosée d'un matin ensoleillé.

Elle est un peu tombée du lit ce jour-là. Il n'était plus possible de retrouver le sommeil. À cause d'un rêve étrangement réel dont le souvenir ne s'efface pas, qui lui fait comprendre qu'un changement abyssal s'est produit en elle. Mais elle sent qu'il va lui falloir un moment pour le digérer, en peser tout le sens et les conséquences. Pour le moment ce qu'elle ressent de plus concret est un début de migraine lancinant. Le reste est encore difficile à sonder.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 18 Agur 814 à 22h50
 
Peu à peu la sensation de migraine s'affine. C'est un sentiment de flottement au-dedans qui n'est pas sans rappeler certains états fébriles. Et derrière il y a comme un léger bourdonnement, à peine perceptible. Cela semble toucher à l'esprit plus qu'au corps, et il est probable que si l'on auscultait Rhôz on ne lui trouverait aucun symptôme physiquement perceptible, à part peut-être la fatigue d'une nuit écourtée, et encore...

Les nuits courtes, elle y est habituée, entre les soirées à potasser ses livres ou ses notes de cours, qui souvent se prolongent tard dans la nuit, et celles de ses virées nocturnes. C'est qu'elle veut tout savoir sur tout : ce que les livres recèlent aussi bien que les choses de la vie. Encore qu'elle a plutôt tendance à se poser en observatrice extérieure, et que les choses de la vie, souvent, elle les a observées chez les autres, plutôt que de les expérimenter elle-même. On apprend de ses erreurs, certes, mais d'après Rhôz on apprend aussi bien de celles des autres, si on les étudie bien, et on peut s'en remettre plus vite.

Elle entre dans un bistrot, maintenant que la matinée est bien entamée, et se fait servir un qa'afë remontant. Au-delà de la sensation persistante qu'elle a du mal à cerner complètement, il y a aussi une idée, une certitude incontournable avec laquelle elle s'est réveillée ce jour-là : celle d'avoir changé de façon irrémédiable et profonde, que désormais elle ne fait plus partie du commun des Krolannes. C'est quelque peu tourneboulant, mais elle va peut-être rapidement s'y faire.

Après tout, elle est déjà habituée à se positionner en retrait pour mieux noter les choses. Ce sera peut-être un bon poste d'observation pour étendre sa connaissance des Syfariens.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 10 Saptawarar 814 à 21h39
 
Le bourdonnement est plus ou moins fort selon les moments. On dirait qu'il fluctue en fonction de sa fatigue ou de son attention. Quand son esprit se relâche, cela gagne en intensité, comme en fin de matinée, quand elle se faisait somnolente, se laissant peu à peu envelopper par la sensation : un bruit l'avait sortie de sa rêverie, elle s'était immédiatement retrouvée dans un calme assourdissant. Comme un immense brouhaha qui se serait volatilisé en un battement de cil.

... tandis qu'en krolanne on va plutôt dire « meilleures salutations », car en effet...

Cet après-midi, elle suit un cours magistral sur la comparaison des différentes façons de se dire bonjour ou au revoir en krolanne et dans les différents patois. En temps normal, c'est le genre de choses qu'elle trouve passionnantes, mais aujourd'hui elle a du mal à suivre. Son attention n'y est pas, elle a même l'impression par moment que tout cela tourne au charabia. Elle doit se concentrer pour ne pas décrocher.

Finalement – choses normalement impensable – elle laisse tomber et se focalise sur son bruit de fond intérieur, qui monte et descend comme des vaguelettes. Un clapotement plus ou moins fort, plus ou moins rapide. On dirait même qu'en se concentrant, elle peut influer sur le débit, comme en tournant un robinet dans un sens ou dans l'autre... Comme avec une envie pressante, qu'on peut retenir ou bien laisser aller.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 14 Saptawarar 814 à 20h20
 
La journée a été épuisante et Rhôzëe a du mal à faire attention à autre chose que ce qui se trouve dans sa tête. Elle a même failli se faire écraser par un vapobus. Tout le temps, elle repense à ce rêve, ce déroulement d'une longue histoire qui semble bien plus ancienne que celle des Krolannes, une histoire pleine de violence et de peur, avec par moments aussi de plus paisibles promesses... Et puis cette grande voix, à la fois douce et profonde, et impérieuse.

Des voix ! Voilà ce dont il s'agit... Sous son crâne, c'est en réalité plus un brouhaha qu'un bourdonnement. Avec un peu de concentration, on arriverait presque à distinguer des voix ténues au milieu du bruit. Des voix qui lui rappellent qu'elle n'est désormais plus la simple Krolanne qu'elle était la veille, qu'elle s'est transformée en Lanyshta, quoi que cela puisse vraiment signifier.

La voilà donc promise à une vie bien différente de celle qu'elle imaginait hier encore. Quoique. Elle voulait étudier l'histoire de Syfaria, celles des Dath'ogals et des Krolannes, tout savoir sur tout. Il n'y a pas de raison qu'elle ne puisse continuer... avec maintenant une perspective plus large, d'autres dimensions à explorer. Il lui faudra assurément rester discrète. Cela coule de source compte tenu de la peur et de l'hostilité suscitées par les Lanyshtas chez beaucoup de Citadins. Mais elle sait éviter de se faire remarquer. Et rien ne presse. Rien de rien.

Pour commencer, elle va se pencher sur les petites voix dans sa tête, et prendre le temps d'écouter tout ce qu'elles peuvent bien raconter.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 11 Otalir 814 à 21h50
 
La nuit est bien avancée, mais Rhôzëe n'arrive pas à dormir. Allongée sur son lit, elle ne peut qu'écouter cette rumeur intérieure qui ne cesse pas.

Elle l'entend de mieux en mieux. Des voix il y en a toutes sortes : tonitruantes ou timorées, martiales ou prudentes, égrillardes ou graves, des chaudes, des froides, des grosses, des petites. Certaines s'expriment très posément, d'autres évoquent des cris incontrôlés. Certaines parlent de guerre, de chaos, de plans de bataille, d'autres de réconciliation, d'harmonie, de paix avec soi et avec autrui.

Toutes semblent d'abord ténues, lointaines, mais peu à peu, en concentrant sur l'une ou sur l'autre, elle se fait plus proche et devient parfaitement audible. Cette proximité est tout autre que physique – les Lanyshtas qui discourent peuvent se trouver n'importe où dans le kil, dans n'importe quel sharss, derrière la porte d'en face ou à l'autre bout de la Cité. Ils pourraient même se trouver bien au-delà des Portes... La temporalité semble tout aussi relative que l'espace, plusieurs « couche chroniques » paraissant s'entremêler, des voix fraîchement écloses à la surface du présent s'éparpillant parmi les échos de paroles vraisemblablement plus anciennes – mais difficilement datables.

Il y a là toute la cacophonie d'une ville au milieu d'innombrables vestiges – juste là, dans sa tête. C'est étourdissant.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 12 Otalir 814 à 17h36
 
Tout doucement, subrepticement, les voix se sont estompées. Et dans le même mouvement, sans davantage y prêter attention, Rhôzëe a sombré dans le lourd sommeil qui vient après une journée exténuante.

À son réveil, elle se sent encore toute appesantie, la cervelle endolorie, comme en feu. Elle ignore combien de temps elle a pu dormir mais le jour est déjà bien levé. C'est heureusement un jour sans étude.

Le murmure intérieur est redescendu au niveau d'un bourdonnement minuscule mais, à mesure qu'elle y repense, les voix se refont présentes, se précisent à nouveau. Seul un trébuchement d'étudiante mal réveillée, sur le chemin vers le meuble de toilette, et la douleur d'un orteil heurté viennent faire diversion et baisser le volume. Elle se dit que c'est reposant... et aussi que ce serait une piste à suivre pour arriver à maîtriser le phénomène un peu mieux : d'abord se concentrer sur les voix, puis se déconcentrer, se reconcentrer, se redéconcentrer, et ainsi de suite.

Concentrée-déconcentrée : ce sera l'exercice du jour, jusqu'à commencer à contrôler le flux de façon acceptable.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 13 Otalir 814 à 23h36
 
Une deuxième journée fatigante – mais fructueuse. Une journée entière enfermée dans sa chambre à concentrer son esprit sur une bribe de bruit interne, à la dissiper, à se reconcentrer pour la retrouver ou en saisir une autre. Elle commence enfin à maîtriser le volume et le « chatoiement » des paroles qui fusent dans sa tête depuis des ailleurs mal définis. Elle ne subit plus le phénomène comme une chose incontrôlable, c'est appréciable.

Toutes ces voix qu'elle entend en esprit, elle est maintenant capable d'écouter ou ignorer leurs paroles, de les distinguer entre elles, d'identifier des personnalités. Elle se découvre aussi une sorte de sens, encore confus, des présences dans cet espace psychique : de vagues idées de nombre, de direction, de proximité. Encore très vagues tout de même.

Elle a aussi cette impression que tout ce qu'elle perçoit n'est que la surface d'un océan inconnu, d'une profondeur et d'une étendue infinies. On pourrait sûrement s'y perdre... À quoi donc cela pourrait-il ressembler ? Malgré sa curiosité maladive, cela ne lui semble pas une question à creuser outre mesure – pour le moment en tout cas –, et ce pour la même raison qu'elle ne chercherait à savoir trop précisément ce que l'on ressent quand on se noie...



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)

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