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Moi, Kharina, simple Krolanne.
 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 22 Astawir 814 à 23h28
 
Un sourire.

Tu franchis calmement le portique de l'Arche et savoure avec un réel plaisir la fraicheur et le calme qui y règne. Le lieu de culte en impose. La majesté de la structure, sa taille et son façonnement t'inspirent toujours autant.

L'architecture nervurée est percée de multiples ouvertures ovales à intervalles réguliers, permettant de faire baigner l'ensemble des lieux dans une lumière rehaussée des milles couleurs des vitraux. Le long de l'allée centrale, des vaporisateurs à ailettes diffusent les essences du culte.

Le soleil est encore bas comme le prouvent les faisceaux lumineux encore à l'horizontale. Tu croises peu de monde, surtout d'autres membres du Cœur venant vaquer à leurs occupations, tout comme toi, ou repartant après leur service de nuit.

Tes pas défilent sans hâte vers ton objectif : l'hospice. Tu es déjà à mi chemin, au milieu de l'édifice. L'entrée de l'hospice est situé au fond. L'annexe de l'arche est accolée au bâtiment religieux sans en faire partie, pour éviter de venir en troubler le recueillement et la majesté. C'est là bas que chaque jour, tu viens travailler, participer à l'effort communs, soulager tes semblables. Et tu aimes ca.

Avant de plonger dans cet océan de misère, tu prends néanmoins le temps de t'imprégner une dernière fois de l'Arche, ses odeurs, son ambiance.

Sous ta capuche, ton sourire s'élargit.


***

***




 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 26 Astawir 814 à 15h40
 
Les plaintes et les rires, les murmures et les éclats de voix, les sourires et les pleurs.
Dans chaque lit de l'hospice,, il y a un corps déchu, une âme en peine. Une douleur, une souffrance. Morale ou physique. Sociale.
Les hospices accueillent la misère du Kil'dé ou les jeunes femmes de bonne famille viennent y prodiguer soins et réconforts au malheureux qui n'ont pas eu les mêmes chances qu'elles, de naitre dans une famille, et y recevoir soins et éducations.

Chacune , avec plus ou moins de motivation, compassion et humeur, est chargé d'un certain nombre de lits. Derrière les courtines rouges qui closent les lits se cachent à chaque fois une histoire différente, souvent dure, parfois cruelle. C'est leur rôle d'y apporter soins, conseils, et réconforts.
Telle est l’œuvre des Dames Hospitalières du Cœur.

Tu as 10 lits à ta charge, et tu en connais chacun des occupants, la raison de leur présence ici, leur histoire récente ou plus lointaine, leurs désirs, leurs regrets.

Il y a la petite Laeïette, à peine 13 ans, et malgré tout une habituée de l'hospice. Orpheline, elle y a été accueillie encore bébé, et depuis y revient fréquemment. De nature fragile, la pauvre enfant supporte mal toutes sortes de maux. Quelque fois ce sont des violences physiques qui l'ont envoyée chez toi. Et il y a du avoir enquête auprès de ses familles d'accueil et changement de domicile.
Il y a le gentil Nielson, 67 ans, qui a toujours vivoté dans la rue. Avec sa prothèse articulée de la jambe droite, et son éternelle chique à la bouche, il a tout vu, tout vécu, mais son corps a été usé avant l'âge. A peine ressorti de l'hospice, qu'il y revient, encore plus cabossé qu'avant. Le pauvre homme n'a guère plus de souffle, et les choses vont en s'aggravant à chaque fois.
Il y a aussi le "petit" Koby, qui malgré ses bientôt 30 ans, est "resté un grand enfant dans sa tête". Le pauvre est incapable de se débrouiller seul et est complètement effrayé par la vie en société. Généralement muet, il ne communique que par le visage, a grands sourires, pleurs et grimaces.
Il y a aussi Monsieur Progne, récemment arrivé depuis l'hopital. Le pauvre homme, menuisier de on état, a perdu un bras, écrasé dans un effondrement d'échafaudage. Il apprend depuis à utiliser son nouveau membre de rouages et de métal, issu des usines du Keld'ara.
Deux lits de vide.
Un autour duquel se rassemble depuis plusieurs heures la famille du vieux Kreyghe, un vénérable patriarche de plus de 90 ans dont la flamme s'éteint lentement et paisiblement.
Puis Monsieur Douglyfas, un alcoolique notoire, imbécile invétéré, misogyne accompli qui revient réguièrement pour abus de boisson, plaies diverses, agitation et autres stupidités. Tu t'en occupes à chaque fois du bout des doigts, rapidement. Le personnage n'a rien d'attachant. Et doit sans doute être actuellement occupé à raler dans son lit à propos de la famille du "vieux shnocke" qui l'empeche de dormir.
Une femme de ton âge, Mauryïin. De famille modeste, la pauvre a eu le malheur de tomber enceinte. La famille n'étant pas au courant, la brave petite n'a guère d'endroits ou aller depuis l'accouchement et depuis attend patiemment, son enfant dans les bras, que sa famille ou un hypothétique fiancé, vienne la chercher.

Et puis il y a le vieux Melkart.


 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 27 Astawir 814 à 15h41
 
De vieux, Melkart en donne l'impression. Son âge reste un mystère par contre. Tout le monde semble le connaître, l'a déjà croisé plusieurs fois, mais peu de gens sont capables de véritablement parler du personnage. Et les multiples questions qui lui ont été posées n'ont toujours rencontrer que feintes ou sourires polis.
Il est à l'hospice depuis bientôt un mois. Il n'a jamais révélé avoir des relations quelconques, des visites possibles ou bien une adresse.

Le pauvre homme souffre le martyre depuis de nombreuses semaines. Quelque chose le ronge, lui occasionne d'horribles douleurs pour lesquelles l’hôpital n'a rien pu faire. Les hommes de science et apothicaires divers se sont succédé à son chevet et les plus puissantes drogues et décoctions suffisent à peine à la calmer quelques heures.
Malgré tout, le bonhomme garde un charisme impressionnant, et tu dois avouer avoir un certain penchant pour lui. Son allure noble, son air calme que viennent à peine dénoncer les crispations de sa face et ses membres, sa voix réconfortante, tout cela lui confère facilement une aura bienveillante et paternelle.

Et pourtant il fait bien peine à voir. Confiné au lit, grabatarisé par ses douleurs, son état se dégrade un peu plus chaque jour,ses forces l'abandonnement, ses muscles fondent à vue d’œil, sa peau s'abime. Dans quelque temps et il le sait, il ne sera plus que l'ombre de lui même, la pâle copie d'un homme dans la force de l'age et rabaissé par sa mystérieuse affection au stade d’enfançon complètement dépendant.
Parfois il y a des mieux. Tu le quittes exsange et le retrouves le lendemain un peu mieux, les lèvres rosées, le souffle moins court. Mais la maladie reprend toujours le dessus. Parler commence à l'épuiser.

Il y a deux semaines, alors que tu refaisais pour le neuvième jour d'affilée le pansement d'une vilaine ulcération cutanée de la jambe gauche, tu n'avais constaté aucune amélioration malgré tous tes soins et le bon ordre de ceux ci. Ils auraient du être efficace, permettre la guérison ou du moins l'arrêt de la progression de la maladie, mais non. Le mal qui rongeait Melkart semblait plus fort que tes compétences. Tu l'avais regardé avec douleur, décue au plus profond de ton coeur, allant même jusqu'à murmurer des excuses. Il avait essuyé la larme de ta joue et dit qu'il te faisait confiance, que cela allait alleer mieux.
Le lendemain, tu l'avais retrouvé encore plus pâle, encore plus essoufflé, mais étrangement, la plaie était déjà moins vilaine. Il t'avait fait un magnifique sourire que tu n'avais pu que lui renvoyer.


"Vous voyez, Kharina" avait-il murmuré avant de tousser.

***

***


Depuis, la plaie s'améliorait un peu tous les jours.

 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 27 Astawir 814 à 23h15
 
"Voici ma petite.... Dame de Coeur."Le vieillard te sourit avec bonté, un sourire qui pourrait presque te faire oublier sa gêne respiratoire. Il n'est même plus capable de finir ses phrases sans reprendre son souffle.

"Bonjour Melkart"
Tu lui souris également, mais sincèrement en retour. Pas de prénom, même ca, tu ne l'as jamais su. Il est inutile de lui demander comment cela mal, vous le savez tous les deux, et tu as renoncé à lui demander depuis quelque temps.. Mal. La thérapeutique la plus efficace pour lui reste peut être ces quelques minutes ou vous discutez ensemble.

"Comment vont vos ... migraines ce ....jour mon enfant?" Cela lui plait peut être de renverser les rôles. En tout cas ses yeux pétillent et ce n'est pas le premier jour qu'il requiert des nouvelles. Depuis que tu as eu cet étrange rêve en fait. Il n'en es resté que quelques bribes, mais les migraines elles sont restées.

"Toujours présentes, j'en ai bien peur, mais pas suffisantes pour m'empêcher de venir vous embêter. Encore et encore."
Tu lui souris à nouveau et commence la réfection du pansement du jour. Dessous, la chair est toujours plus rose, vivante, chaque jour passé. Tu te contentes donc de renouveler le pansement mais tu regardes assez inquiète l'autre cuisse ou d'autres marques bleu-noirâtre sont apparues, semblables à des hématomes. C'est ainsi qu'avait commencé l'ulcération que tu soignes actuellement. Tu ne peux t'empêcher de réfréner une grimace qui ne peut passer inaperçue, mais ton patient semble n'en avoir cure et t'observes avec intensité.

"Et il n'y à... rien.. d'autre? Que vous pourr... pourriez raconter... à un vieil homme.. pour le distrai.. re?" demande-t-il à nouveau en clignant un oeil.

Tu le sermonnes avec un sourire.
"Mon gentil Monsieur, lorsque vous tenterez de cesser de faire intrusion dans ma vie privée, alors je pourrai tenter de vous soigner.
Et non, rassurez vous, rien de grave et rien d'ajouté à cela, à quoi pourriez vous vous attendre?"


Cette dernière phrase d'un ton complice pour ne pas le rabrouer entièrement.
"Vous me ferez le plaisir de surveiller ces nouvelles plaques je vous prie, il ne faudrait pas qu'elles s'aggravent. Et je vais vous préparer vos remèdes."

Alors seulement, regarde-t-il le plaques noirâtres qui lui maculent les cuisses, d'abord grimaçant puis avec un haussement d'épaules fataliste.


 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 12 Julantir 814 à 18h00
 
Cette nuit, le rêve est réapparu. Plus fort. Plus précis. Complètement limpide même au réveil.
Plus effrayant encore.
Clair.

Tu en trembles encore en te dirigeant vers l'Arche. Tu t'es enmpressée de quitter ta chambre dès l'aurore, esquivé les domestiques, et sans rien avaler de ce qui était préparé en cuisine, tu t'es éclipsée Machinalement tes pas t'ont mené vers ton lieu de travail, de vie. Mais alors que tu t'approches de ton enceinte tu trembles encore.
Hésitante.

Que se passe-t-il?
Que va-t-il se passer encore?

La.. nyshtas?
Toi?

Non... noooon...
Pourquoi? Tu.. tu n'as jamais rien demandé!
Bien sûr, il y a toutes ces histoires et.. Plus jeune il vous arrivait d'en plaisanter et jouer avec ton jeune frère mais....
Non...
Pas maintenant.
Pas toi.

Tu.. Tu es Kharina. Une simple Krolanne.


 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 24 Otalir 814 à 00h15
 
Le lendemain, tu n'as pas marché. Non, tu as couru. A en perdre haleine.
Une intuition, un espoir. L'ombre d'une révélation.

Le poids de ce .. cauchemars, de cette révélation.. ce poids, tu veux le partager, le transférer.
Et tu as bien une idée avec qui.
Cela t'a frappé comme un coup de fouet ce matin, qui t'a tiré de ton lit.

Alors tu cours. Quitte a surprendre et perdre cette belle image de jeune fille discrète et réservée.

Dans l'Arche il est encore tôt. Rares sont celles déjà occupées à oeuvrer.
Quelques unes néanmoins remarquent ton arrivée précipitée.

Alors seulement, le rouge aux joues, tu ralentis pour reprendre souffle et contenance, mais sans t'arrêter néanmoins. Tu glisses entre les travées, avec un point bien précis comme but.

Il te faut LUI parler. Cette révélation, ce doute subit qui t' assaillit ce matin, se transforme en certitude. Le vieil homme s'est sans doute bien moqué de toi ces derniers jours. Il devait savoir LUI.
Il SAVAIT. Forcement.

Est-ce.. SA faute? Est-ce une maladie, une malédiction? Te serais tu souillée, perdue à son contact.

Et que faire maintenant? Que faire?

Comment se cacher? Se dissimuler?

COMMENT FAIRE TAIRE CES VOIX??

Tu vois la coursive qui t'intéresse. LEs rideaux sont tirés tout autour du lit. D'un pas décidé, tut'y engouffres en refermant les rideaux derrière toit et te retourne ensuite vers le lit.

Vide.
Ou est Melkart?



 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 26 Otalir 814 à 17h46
 
Tu es bêtement occupée à fixer la cellule et le lit vide lorsque tu sens quelqu'un s'approcher derrière les courtines et s'adresser à toi, sans même tirer les rideaux.

''Kharina, vous ferez le plaisir de venir me voir dans mon bureau.Tout de suite.''

La présence disparait aussitôt après dans un bruit de froissement de robe.

Tu as tressailli. Le ton de ta supérieure ne présage rien de bon et cette cellule vide ne te dit rien qui vaille. Tu as même déjà une idée de ce que l'on te veut et cela te donne froid dans le dos.

Tu balayes d'un dernier regard le lieu. Il ne reste rien hormis un lit défait et une armoire vide. Aucune trace de passage de son occupant.


*** .... ***


''Ma chère enfant, j'imagine que vous avez des questions à nous soumettre ce matin devant un certain.. vide sans doute?''

Tu ne relèves la tête que pour fixer l'étranger qui se tient droit, dos contre le mur, derrière le bureau de ta supérieur. Il ne s'est pas présenté et ce n'est même pas nécessaire. Son uniforme de Commis de la Défense en dit assez long.
Tu tentes d'oublier la caresse glacée le long de ton échine.


''A vrai dire, ...''
'' Ne soyez pas timide voyons, ce Monsieur n'est pas là pour nous faire du mal ni à vous ni à moi.
Enfin donc, je suppose que vous êtres préoccupé par ce... bon vieux... comment s'appelait il déjà ce brave homme.. Melkart c'est ca?''


Tu hoches doucement la tête.

''Allez ma fille, levez un peu les yeux! Et ne craignez rien pour votre vieil ami, il a simplement... et bien nous l'avons transféré ailleurs.''
''Ou?''
'' Un endroit plus ... adapté. Pour que je puisse vous en dire plus, encore faudrait-il que je le sache. Mais tout d'abord, nous avons, monsieur et moi-même, quelques questions à vous poser.''


Tu tentes de ne pas broncher. Un lieu 'plus adapté'. Melkart..

''Saviez-vous qu'il était un Lanysthsta?''

 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 22h30
 
L'interrogatoire t'avait semblé durer des heures.
Des questions. A répétition, pleuvant sans cesse.
Malgré la panique qui menaçait de te submerger à tout moment, tu avais néanmoins noté que les questions ne te concernaient pas toi. Du moins pas directement.
C'était vraiment Melkart qui les intéressait. L'homme qu'il était, qu'il semblait être. Et l'individu qu'il était vraiment. La "Chose".

Il y avait bien eu quelques questions. Savoir si tu t'étais interrogée à un moment. Si il semblait te questionner, chercher des informations. Savoir si il avait déjà accompli ou parlé de choses dommageables voire criminelles.
Ces quelques questions avaient suffi pour te donner l'impression que tu t'étais trahie toute seule.

A la fin de l'interrogatoire, on t'a signifié que le vieil homme ne reviendrait probablement pas. Tu avais une dernière fois frémi en regardant le sol avant de prendre ton congé accordé d'un geste.

Tu étais rentrée chez toi, directement.
Sans un mot.

Enfermée dans ta chambre.
Dans un coin, le poêle vombrissait. Tu le regardais, une larme coulant sur ta joue.

Melkart.

Disparu.
Effacé.

Une énigme qu'il leur fallait analyser.
Un danger qu'il leur fallait cantonner.

Melkart...
Reverrais tu jamais ce brave homme, ce vieillard si touchant?

Ou était-il donc?
Que lui réservait-on?

Un Lanyshsta.
Comme toi maintenant.

Que VOUS réservait-on?


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