vide fam
 
 
Les Tours & Détours » Éveil & Réveil » Retour à la réalité

Page : 1

Retour à la réalité
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 10h32
 
Mmmm....

La femme, dans un demi sommeil se retourne et se déplace légèrement pour rechercher la chaleur du corps à coté d'elle. Elle ne trouve pas ce qu'elle espérait et la petite bouche esquisse une moue tandis qu'elle s'enfonce plus profondément sous la couette. Chaleur. Obscurité. Elle s'endort de nouveau.

Son sommeil est agité. Elle se débat, s'agite. Un réveil vole et s'écrase au sol, des petits rouages s'en échappant pour glisser dans les recoins de la pièce. Elle rêve.

Un hoquet, et elle ouvre des yeux olive, et les referme. Elle n'est toujours pas réveillée. Le visage se crispe, et ses lèvres s'ouvrent sur un refus silencieux. Son corps s'apaise de nouveau et elle se renfonce dans son oreiller, laissant une trace de sueur sur le tissu.

Dans le cube, l'obscurité finit par s'affadir et laisser la place à une lumière, d'abord ténue puis de plus en plus insistante à travers le store.

Yloyse ouvrit brusquement les yeux.

Elle était seule. Et partit d'un rire nerveux.



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 13h26
 
Le rire se prolongea presque douloureusement avant de finir par s’apaiser. La femme resta étendue sur le lit. Elle garda les yeux grands ouverts, braqués sur le plafond.

Elle frissonna. Il ne faisait pourtant pas froids dans le cube. L'esprit d'Yloyse tournait en rond. Elle avait mal au crâne, d'une parce qu'elle avait un peu abusé de la bière de mjert la veille au soir, et d'autre part à cause de ces bruits qu'elle entendait. Comme un brouhaha diffus qui avait élu domicile sous son front.

Elle avait une certitude. Elle savait. Elle s'était réveillée d’abord sans savoir qui elle était. Sachant seulement ce qu'elle était. Puis réveillée de nouveau, piégée, et avait eut peur.

Et puis elle s'était réveillée. Elle n'était plus elle même. Yloyse n'était plus. Elle était une de ces absurdité, un de ces dangers pour le kil, une menace. Et pourtant elle était encore Yloyse...

Se concentrer sur sa respiration. Une chose après l'autre.

Pourquoi ? Pourquoi elle? Elle n'avait pas de réponses. La question devrait être repoussée à plus tard. Ne pas s'encombrer avec des choses pour lesquelles elle n'avait pas de solutions. Cette problématique était pour l'heure inappropriée. Il lui fallait prioriser ses réactions...

Elle était Lanyshsta. La jeune femme se força à penser le mot. Ça aidait à focaliser. Et fronça de nouveau les sourcils devant pareille apathie. Oui, elle se sentait épuisée, comme au sortir d'une nuit de musique et de danse mais ce n'était pas une raison pour se laisser aller à pleurnicher.

Outre science ! Elle n'allait quand même pas laisser une chose aussi insignifiante la paralyser ! Son esprit lui souffla que le terme insignifiant n'était sans doute pas adapté. Tant pis. Elle était plus forte que ça ! Ça ne serait qu'un obstacle de plus. Elle refusait d'y céder.

Les premiers rayons du soleil caressèrent sa peau et l'artisane se rendit compte d'un problème supplémentaire : l'heure.



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Julung 16 Otalir 814 à 10h30
 
L'Heure !

Elle s'est redressée brusquement. Son regard est tombé sur ce qui était tant bien que mal un réveil et qui tient maintenant plutôt du tas de ferraille. La lumière est trop vive pour qu'elle se fasse la moindre illusion.

L'heure où elle aurait du partir est passée depuis longtemps. La bleue pâlie en songeant à ce qui l'attends. Son patron doit déjà fulminer et ça ne va qu'empirer le temps qu'elle arrive. Les oreilles lui tintent à la simple pensée de ce qu'elle va entendre. Sans compter qu'elle est partie hier sans avoir terminé ce nouveau système de détente. Et sans avoir libéré son établis et – Oh et puis qu'il aille se faire voir chez les Raghisses. Tant pis pour lui, elle est malade. Voilà. Elle est même gravement malade en vérité. Mais ça risque de durer. Et en plus, elle se sent vidée.

Elle se relaisse tomber sur le lit, remarquant pour la première fois que Ethan n'est plus là. Il a du partir tôt. Elle le reverra peut-être dans quelques jours. Ou dans quelques mois. Peu importe. Tant mieux d'ailleurs, elle ne sait pas comment elle aurait réagit devant quelqu'un d'autre. Probablement très mal.

Dans sa tête le brouhaha n'a pas cessé. Voir il s'enrichit. Elle s'intéresse à ces sons. Recule... elle vera plus tard. Oh bonne Science... qu'est ce qui va se passer...? Ne pas paniquer. Elle s'en sortirait ! Forcement. Personne n'avait la moindre raison de la soupçonner et il n'y avait pas de stigmates physiques n'est ce pas? Yloyse se précipita vers l'unique miroir de la pièce. Non, elle ne voyait aucunes traces sur son visage, pas d'écailles ou de cornes. Pas plus de traces d'ailes dans le dos. Ses yeux n'avaient pas non plus changé... Pas de lueurs rougeâtres ou quoi que ce soit. Sa tache de naissances, descendant en spirale autours de son bras droit, n'avait pas subit de modifications visibles. Non... rien dans son apparence ne trahissait sa nouvelle nature.

Yloyse soupira de soulagement. Elle avait ses chances. Il ne tenait qu'à elle de ne pas faire d'impairs. Être prudente.

Son absence d'aujourd'hui serait déjà étrange. Et on pourrait se poser des questions si elle restait oisive dans son cube. Il lui fallait aller se fondre dans la foule. Normalement personne ne se retournerait sur elle mais il lui en fallait la certitude.



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Matal 21 Otalir 814 à 13h57
 
La porte de l'unique pièce habitable a claqué derrière elle et le logement est redevenu calme pour quelques heures. Le silence y a repris ses droits, uniquement troublé par le vrombissement de la chaudière commune. Pas de moyens de régler le chauffage dans ces blocs construits à la va vite et faits pour absorber en partie l'augmentation de la population. Les murs tiennent heureusement plus de l'acier solide que du carton pâte mais redistribuent bien mal les flux de chaleur. Ou trop, ou pas assez.

Une clé tourne dans la serrure, et une silhouette féminine y pénètre de nouveau. La sortie a été plus courte que prévu. Elle ne sourit pas car l'heure ne se prête guère aux rires.

Au final, ses flâneries ne lui ont pas appris beaucoup plus que ce qu'elle savait déjà en quittant son logement ce matin. La porte se referme. La clé restera en place. Que nul ne puisse entrer. Elle veut, elle doit être seule. Pas de musique. Seulement le silence.

La lanyshsta se laisse tomber sur l'une des deux chaises du mobilier. Son regard glisse sur ce qui l'entoure. La table en bois et la commode en fer blanc. Le lit qui occupe la moitié de la pièce et qui est demeuré défait depuis qu'elle est partie sans y penser. Sur la commode traînent en vrac des plumes et des feuilles dont la plupart sont griffonnées d'une petite écriture serrée et de schémas divers. Sur l'un d'entre eux, on aperçoit le dessin du canon d'une arme. Des longueurs et des notes l'accompagnent. D'autres schémas aussi, des essais de forme. Pour une fois Yloyse y est indifférente. Elle se demande si cela n'appartient pas à une autre vie.

Hier, quand elle était encore krolanne. Ses pensées retournent là où elle sent celles des autres. Elle écoute. Sans vraiment répondre pour l'heure. Elle a tenté quelque chose tout à l'heure. Et, en obtenant ses réponses, a commencé à se rendre compte qu'il n'y aurait pas de demi mesure. Elle était Lanyshsta. Pas krolanne. Plus krolanne. Et que tourne la manivelle, en avant la musique.

Et ils étaient là. Elle avait croisé l'un d'entre eux. De lui, elle ne savait qu'une chose, son empreinte. Oui, une empreinte qui se faisait connaitre dans son esprit. Qui réagissait souvent. Elle n'était pas seule. Ils avaient une réalité physique. Concrète. Ce n'était pas simplement une histoire de monstres pour gamine ou bien ces incidents qui éclataient parfois où des types étaient accusés ou bien avaient muté. C'était la réalité et elle était en plein dedans. Tant mieux, elle savait nager.

Ses yeux se braquent sur l'ampoule du plafond.

Ceux qu'elle entends sont jeunes et perdus. C'est cela sans doute qui pousse aux erreurs et à la mort. Non, il ne faut pas agir sans penser ou sans réfléchir. Organiser le tout. Se forger et se travailler comme elle modèle le métal. C'est la même chose. Ne pas faire d'erreur et rassembler les données. Se posait elle les bonnes questions? Saurait elle se remettre en question? Les échantillons à sa disposition seraient ils valables ou bien gâtés? Et surtout, seraient ils coopératif? Il allait falloir qu'elle voit leur nature pour en juger.




Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 18h08
 


Trahison.


***
Le mot résonna dans ses oreilles. Allongée –affalée plutôt- de tout son long sur le lit elle observe le plafond nu. Elle l’observe beaucoup ces temps-ci. Il manque un petit boulon dans un coin. Son pied lui fait mal. Est-ce vraiment ce qu’elle veut. Est-ce qu’elle y a suffisamment pensé ? Est-ce que ses raisons sont bonnes ? Non, bonne n’est pas le terme, il n’a pas sa place. Valable ! Est-ce qu’elle est prête aux conséquences ?
***


Trahison


***
Le poing s’abattit sur le matelas. Etait-elle prête aux conséquences ? Et pour quoi ? Pour qui ? Pour… pour eux…. Pour les inconnus qu’ils étaient tous. Etait-elle prête à se condamner pour des inconnus dont certains ne lui inspiraient que du mépris ? Oui mais d’autres, parmi ceux qu’elle avait contacté, ceux-là ne valaient ils pas le risque ? Non, clairement non. Ou peut-être si.
***


Trahison


***
Ce ne serait pas la vente d’un vulgaire pistolet sans autorisation qu’elle ferait. Non, ça c’était… un détail. C’est les prototypes qui s’apprêtaient à sortir. C’est les armes qui étaient développées dans les laboratoires du Conseil des Solutions Défensives et dont l’accès n’était pas censé être possible aux krolannes. Et pire que ça, qui n’était pas forcément accessibles aux krolannes des autres kils. Il n'y avait pas d'autre mots que celui là pour qui vendait des découverts scientifiques officiellement secrètes.
***


Trahison.


***
Maitre Vart ne lui pardonnerait jamais. Lui qui lui avait accordé sa chance, avait-elle le droit de le trahir ainsi ? Mais ne serait-il pas au premier rang de ceux qui l’éliminerait s’ils découvraient la vérité … Une paroi de verre se dressait désormais entre elle et les autres krolannes. Elle était lanyshsta. Un imbécile avait parlé de lutte des espèces. Crétin…
***


Trahison.


***
Ceux qu’elle considérait comme des amis ou des collègues de travail seraient ils déconsidérés parce qu’ils n’avaient pas vu à temps ce qu’elle avait fait ? Rechercherait-on sa famille juste au cas où ils étaient eux aussi lanyshsta ? Bonne chance pour trouver des affranchis…. Si tant est qu’ils soient encore vivants. Les autres payeraient ils sa faute à elle ? Oui. C’était une conséquence.
***

Trahison


***
Quoiqu’elle fasse, elle serait de toute manière fautive. Mais pourquoi alors ? Que feraient les krolannes de ces possibilités qu’elle pourrait leur offrir. Certains s’en serviraient pour se sentir armes égales avec les krolannes. D’autres peut être pour vendre leur peau le plus chèrement possible. Certains pourraient survivre un peu plus longtemps grâce à elle. Voir tenter des choses qu’ils n’auraient pas imaginés possible.
***


Espoir ?


*** De nouvelles portes. Des possibilités autres ? Certains pourraient-ils s’en servir d’une façon qui la surprenne et ouvre un avenir ?
Un pari.. au fond, c’était de cela dont il s’agissait. Elle pouvait le faire. Leur donner des moyens d’agir. Le ferait-elle ?
Elle n’avait jamais su résister aux paris.
***


Pardon Vart.



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Matal 13 Otalir 815 à 21h17
 
Une année a passé depuis qu'elle s'est éveillée.

Elle sirote son verre... Tant de chose ont changés. A coté d'elle les trois musiciens discutent, enjoués et la taquinent sur ses absences. Mais ça sonne faux. Creux. Il faut bien connaître ces quatre là pour s'en rendre compte. Mais les fissures sont là.

Une année où, peu à peu, presque de façon imperceptible, elle s'est distancée d'eux. Pas de tous, mais au moins de Clem et Dorcas. Ou bien est ce eux qui ont pris leurs distances. Rien de bien étonnant bien sur même si elle a un petit pincement au cœur en constatant les platitudes qui s'échangent. Oh, bien sur leurs discussions sont toujours agréables mais il y a ces petits instants de creux. Ces moments de blanc ou les sujets abordés semblent avoir déjà été tous ressassés maintes et maintes fois. Cette impression de répétition mécanique. Leurs conversations tournent en boucles. Ils radotent sur le passé au lieux de faire des projets.

Elle a changé.Oui. Bien sur. Évidement. Comment aurait il pu en être autrement ? Ethan lui a dit en plaisantant à demi qu'elle semblait avoir vieillis. Oui. Sans doute. C'est bien le seul de qui elle accepterait pareil commentaire. Elle aurait envoyé tout autre se faire voir ailleurs s'ils avait essayé. Eux aussi ont changés. Evolués.

Il y a eut ce long mois d'absence l'an dernier. Puis son retour et seul Eth' a été mis dans la confidence. Lui seul sait qu'elle a voulut disparaître aux yeux de tous et où se situe l'Antrelier. Il ne sait pas pourquoi. Il lui fait confiance, et ne lui a pas demandé. Elle ignore quelles conclusions il a pu en tirer, mais ça n'a pas changé ses habitudes. L’indéfectible complice est toujours là. Même avec ces quelques mois au Kil Sin n'ont pas changé ça.

Les autres par contre... Dorcas ne vient plus aussi souvent. Il a d'autres priorités. Il se détache du groupe qu'ils ont formés et elle se doute qu'un jour, peut-être pas si lointain, il ne viendra plus du tout. Il reste entre eux le souvenir d'années d’amitiés... mais cela risque de n'être bientôt qu'un souvenir attendris. Ceux qu'on laisse partir sans les retenir. Et Clem... C'est sans doute elle qui partira. Il est ambitieux. Ils l'ont toujours su et l'ont toujours taquinés. Il est ambitieux mais manque du génie nécessaire pour monter les échelons. Alors il ronge son frein et jalouse ceux qui l'entourent. Elle ne peut plus lui tourner le dos.

Seule la musique les lie encore. Mais pour combien de temps...



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore

Page : 1

Vous pouvez juste lire ce sujet...
Nombre de joueurs actifs :0(Inscrits : 191)
Infos légales Mot de passe perdu ?