*** La jeune Krolanne affalée à son bureau, s'était assoupie depuis plusieurs heures lorsqu'elle ouvrit les yeux. Des grains de poussière dansaient dans les premiers rayons du soleil levant qui éclairaient maintenant sa chambre, chassant peu à peu les ténèbres de la nuit. ***

*** Amythiel se redressa lentement, épuisée, le visage inondé de sueur, les pieds et les mains gelés comme de la glace. Ses souvenirs avaient du mal à se frayer un chemin dans son esprit encore embrumé. Ses vêtements fripés lui collaient à la peau et un léger frisson la parcourue.

Elle se leva avec lassitude, essayant de se concentrer, de cheminer dans le passé, peu à peu les souvenirs de la jeune femme remontaient à la surface tandis que de troublantes visions oniriques s’imposaient à elle. ***

*** Elle s’immobilisa au seuil de sa chambre, les pensées en désordre. Sa vision n'était pas encore nette pour qu'elle osât s'aventurer hors la chambre. Le dos appuyait contre le chambranle de la porte, elle ferma les yeux et ses mains montèrent péniblement vers ses tempes qu'elles pressèrent par petits coups ; une douleur plus sourde remplaça peu à peu son lancinant mal de tête.

Ses bourdonnements d'oreilles avaient cessé; elle commençait à percevoir les bruits familiers de la Cité où les Krolannes s'activaient à leurs besognes coutumières.

Elle fit un suprême effort pour achever de se ressaisir et nota que sa vue redevenait normale. ***

*** Un brusque malaise la pris et elle dut s'agripper au bureau pour lutter contre son trouble. L'alerte passé, elle rouvrit les yeux et aperçut un lit vide, elle détourna aussitôt son regard, mais l'image la poursuivit. Un violent frisson secoua son corps.

Autour d'elle, la pièce se remit à tanguer et un vertige la repris. Ses souvenirs mais plutôt son rêve si étonnamment réel lui revinrent peu à peu et dans lequel se faisait entendre une voix étrange, à la fois amicale et autoritaire.

Était-ce la fin ? Devenait-elle folle ? *** ***