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La mémoire
 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Merakih 23 Astawir 814 à 18h46
 
Je ne suis rien. Rien qu'une idée, une portion infime et insignifiante de ce monde. Je m'était terré dans les méandres des égouts, devenant peu à peu l'oublis et la déchéance, abreuvé d'excréments et d'objets qui m'étaient semblables : indésirables et voué à la décomposition lente.

C'est là que tu es apparu, froide et silencieuse, refusant de te laisser briser par des idéaux qui n'était pas les tiens. Tu était suivi jusqu'à ce qu'il glisse sur un étron et se brise la nuque. Il ne sera jamais retrouvé, tu croiseras son cadavre quelques jours plus tard, à moitié dévoré par la charogne. Tu en profiteras pour récupérer ses lunettes et son masque de soudeur, il n'en a plus l'utilité de toute manière.

Je t'ai observé, alors que tu était terré dans une enclave perdu, agrippé à une poupée mécanique à qui il manque un oeil. Etrangement, ce n'est pas la peur qui t'habite, non, c'est la curiosité. Tu ne lâche pas la poupée avant d'en avoir compris le moindre mécanisme, faisant fi de la faim et la fatigue qui ne te sont visiblement pas inconnus. Finalement la poupée est posé avec délicatesse alors que tu disparais, profitant du couvert de la nuit pour refaire surface brièvement...

Tu es revenu avec un morceau de pain rassis et un petit volatile avec la cervelle en bouillie qui pendouille sans vie de tes mains, ton uniforme salit et méconnaissable. Avant de manger la viande cru tu as aménagé l'enclave avec des objets que tu trouve ci et là, tel une collectionneuse d'objets cassé. Puis tu t'es endormis, sans la moindre difficulté.

Au fil du temps je t'ai vu amassé d'avantage d'objet, toujours plus... Puis un jour tu as ajouté à ta collection des outils et les créations ont commencé a naitre à une vitesse frénétique se déversant de ton esprit créatif. Aujourd'hui ton antre est devenu un atelier caché dont tu es l'âme, les murs sont vivants de tes inventions et seul est resté immuable la présence d'une poupée borgne.

Et moi.

Je n'était rien, désormais je t'observe et je suis. Ta mémoire.



 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Julung 24 Astawir 814 à 01h13
 
Un jour, tu as changé.

Tes songes transparent ont dévoilé un nouveau paradigme, la Voix qui te parle apporterais un sourire sur tes lèvres si seulement tu était capable d'exprimer la joie au lieu de la feindre.

Tu n'as pas peur, ton temps est venu. Une nouvelle énigme s'offre à toi à l'heure de ton éveil.

Tu te réveille et te lève difficilement, ton sommeil n'a pas apporté avec lui de repos cette fois. Assis sur ta paillasse tu te saisis de la poupée mécanique et tu t'adresse à elle.


Plus jamais seules...

Déjà des voix s'imposent à toi. Il va falloir faire sa place.


 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Sukra 26 Astawir 814 à 19h59
 
Tu laisse une trace dans les Entrelacs. Ton nom, ton âge, ta profession... Peu importe, personne ne sait la vérité sur toi ici. Pour certains tu est une soudeuse, pour d'autres une orpheline qui mendie à un coin de rue. Aucun d'entre eux ne te connais, aucun d'entre eux ne t'appelle Lia. Les seules qui le pourraient, après un bon bain, ne sortent jamais de leur orphelinat.

Dans tes profondeurs, tu passe ton temps assise, à écouter, cherchant à contrôler les voix. Qu'elles ne s'imposent pas mais plutôt se glissent délicatement dans ton esprit et attendent que celui ci soit disponible. Les voix parlent, essentiellement de survie et de trahison... C'est compréhensible, la cité n'est pas un lieux qui accueil à bras ouvert tout ce qui l'effraie. Ses habitants ton déjà jaugé et abandonné, tu n'était pas l'exemple de bienséance qu'ils attendaient de toi. Encore moins désormais.

L'idée fait son bout de chemin, tu es une Lanystha à présent. Et au kil'dara, les Lanystha sont les pires de monstres, ceux qui peuplent les histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur.

Mais ce n'est pas cette pensée qui prédomine dans ton esprit. La Jade à parlé de pouvoir, de douleur et de colère. Tu te saisi d'un scalpel rouillé qui trainait sur une étagère. Ici tu ne risque pas d'être découverte, c'est un laboratoire idéal. Tu n'est pas une experte du corps krolanne mais tu connais le principe, au contact de l'air le sang se coagule. Un frisson parcours ton échine alors que tu te demande ce qui va arriver, tu ne peu que supposer...

Les extrémités sont les partie du corps les plus sensibles à la douleur, tu le sais, alors tu t'entaille le doigt, profondément, et tu laisse la douleur t'envahir.



 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Luang 13 Otalir 814 à 15h25
 
Aucun son ne s'échappe de ta bouche alors que le sang coule le long de ta main, se frayant un chemin a travers ses lignes. Aucune emotion ne se grave sur ton visage de pierre, tu observe simplement le phenomène avec fascination... Il ne se passe rien, la douleur est présente a mes côtés dans un coin de ton esprit, mais il n'y a ni lumière, ni chaleur, ni blessure qui se referme comme par magie.

Tu te dis que les conditions ne doivent pas être réunnies, qu'une petite plaie ne doit pas être suffisante pour déclencher un instinct de survie qui t'es encore inconnue. Oui, ça doit être cela, une question d'état spécifique a atteindre pour catalyser la réaction, ou alors la Jade est une menteuse, de toute façon tu ne fais jamais confiance à une couleur, les roses aussi sont traitres. Tu attrape un torchon noirçi par la graisse que tu utilise pour huiler tes mécanismes et tu l'enroule autour de la plaie. A défaut d'avoir des pouvoirs, il faut caoguler à l'ancienne.

Tu te couche alors sur une espèce de lit de camp raffistolé et ferme les yeux, pensive.

Les heures et les minutes glissent sur toi, jusqu'a ce qu'un bruit vienne briser ta quiètude. Quelqu'un est proche, trop proche, et marmonne en tapant ponctuellement sur des tuyaux. La forme passe tout prés de ton antre, sans la voir ou sans s'y interresser en suivant le bruit de tuyaux qui résonne à travers les égouts. Les promenades sont chose rare dans les égouts, tu décide de la suivre discrètement, comme une petite souris suit le fromager, pleine d'espoir.

Alors que tu t'en rapproche silencieusement, tu distingue une silhouette féminine. Ses marmonages se font peu à peu plus audible, il est question d'un tuyau percée, et qu'elle a jamais de chance et que Wilfried va l'attendre, le tout ponctué par un toux grasse et récurrante laissant présager un âge avancé.

Tu la suis jusqu'à sa cible, une jointure usée dans une canalisation oublié qu'elle s'évertue a changer rapidement. Tu ne peu t'empecher d'admirer l'expertise du geste, et tu ne peu t'empecher de penser que ta jeunesse te permet de faire mieux... Tu continues à l'observer, à la suivre. Une fois sortie des égouts tu distingues mieux son uniforme, et sa taille t'intrigues quelque instants. La mamie grisonnante a à peu prés la même taille que toi. Une fois son oeuvre terminé elle rebrousse chemin, et toi caché par les ombres tu continues ta filature.

Elle fait un premier arrêt dans une succursale locale de l'Agence de Réparation et d'Entretien Uniformisé du kil (l'AREU, en cours, est une agence qui sert tout les Conseils dans les taches d'entretiens des infrastructures existantes. ). Puis un deuxième sur le marché de rue, où elle s'empresse de dépenser son salaire pour se nourrir, et finalement elle s'arrête chez elle, dans un taudis miséreux au Ras-du-Sol. Sous la fenêtre tu croise Wilfried, un chat tacheté qui te gratifie d'un coup de queue en passant rejoindre SA krolanne.

Tu restes caché prés de la fenêtre ouverte pour laisser rentrer le félin, en écoutant mamie gâteau parler à Wilfried de tout et de rien. Tu l'écoutes parler d'un temps qui n'existe plus quand certains étaient encore vivants et d'autres n'étaient pas encore nées, et d'un autre qui n'est jamais venu. Tu écoutes la toux qui grippe ses poumons comme un engrenage fatigué.

Tu attends en observant la lumière et les ombres qui s'échappent de la fenêtre.



 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Julung 16 Otalir 814 à 21h52
 
Tu es assise comme une clocharde replié sur toi même pour lutter contre le froid, adossé au mur sous l'encadrement de la fenêtre ouverte qui laisse échapper de doux sons de tuyauterie animé par la vapeur. Tu les écoutes et laisses ton esprit partir dans les tourbillons de l'Entrelac. Il y en a eu d'autre, une nouvelle vague. Bercé par la mélodie technologique, ton esprit laisse une trace, claire, précise.

Les autres s'y agrippent, la transforment… Pensée devient débat sans aucune mesure de prudence. Tu glisse une pensée ci et là, mais tu reste en retrait. Ces gens là ne sont pas de ton monde, c'est une évidence. Ils sont encore trop… innocent. Encore perdu par la transformation qui s'empare lentement d'eux, comme tu l'était sans doute il y a quelques jours. La peur prédomine, c'est dégoutant.

Tu brise le Lien, certains pensent se rencontrer mais il est encore trop tôt. Ton esprit s'éloigne de l'Entrelace alors que ton regard se lève vers le ciel. Dans ta petite ruelle, les bâtiments montent et montent, on distingue à peine la balafre qu'est la lumière de la lune reflété dans les nuages de vapeurs. La ruelle en elle même est vide à cette heure de la nuit, éclairé par un lampadaire électrique un peu plus loin qui clignote de temps à autre.

Tu ignore combien de temps tu es resté ainsi assise, mais la lumière à l'intérieur du taudis s'est éteinte il y a de longue minutes alors que les tuyau ont arrêté ce que les non initié à l'Outre-musique appellent un boucan, pauvre ignares. Tu vérifie qu'il n'y a personne dans la rue, et personne aux fenêtres encore éclairés autour de toi avant de te relever, prête à partir. Mais la fenêtre t'interpèle. Elle est encore ouverte, surement pour laisser passer le chat s'il lui prend l'envie d'une ballade nocturne. Il n'y a qu'un maigre rideau entre toi et l'intérieur…

Il est aisément franchi, un bien piètre obstacle. L'intérieur est sombre alors tu laisse tes yeux s'ajuster à l'obscurité. Le taudis n'est pas bien grand, il s'agit d'une pièce majoritairement occupé par un lit sur lequel mamie est allongé. Elle a posé son uniforme sur une chaise, une combinaison d'un bleu délavé épaisse avec une insigne cousu sur le torse à côté d'un nom : "Aelyne". Une coïncidence, c'est certain, ou peu être pas. La certitude est une imprudence dans le royaume de l'Outre-Science, tu ne le sais que trop bien.

Les ronflements réguliers de mamie Aelyne sont bien moins agréable à entendre que les tuyauteries du CUIT (Cuiseur Universelle à Intense Température), un rapide coup d'oeil autour de la salle te permet de te rendre compte qu'il n'y a pas d'autre technologie ici, d'ailleurs même le CUIT est un modèle ancien. Un peu comme la mamie qui deviens maintenant l'objet de ton attention.

Elle qui paraissait si fatigué auparavant, arbore un visage paisible dans son sommeil. Tu l'observe un temps, mémorisant les rides sur son visage et cherchant à deviner l'origine d'une cicatrice étrange sur son front. Tu invente même l'histoire d'un boulon bouillant projeté par un cumul de pression, c'est que c'est dangereux la pression quand elle grimpe. Malgrés cela, il n'y a pas une once de culpabilité ou de dégout qui enraye le fascinant mécanisme de ton cerveau pour ce que tu t'apprête à faire.

En un instant l'oreiller de la mamie se trouve sur sa tête au lieux d'en dessous, et elle se retrouve écrasé par ton poids. Elle commence à se débattre, et pendant un moment ta force et ton agilité de chat d'égout lutte contre l'adrénaline et l'instinct furieux de vivre de l'octogénaire. Tu reste ainsi jusqu'à ce que son corps soit sans vie, brisé.

Lorsqu'elle sera trouvée 3 jours plus tard, le compagnon de la Gestion Mortuaire écrira dans son rapport que la position de son corps indiquait qu'elle était morte paisiblement dans son sommeil, de vieillesse. Elle sera alors emporté vers l'incinérateur de l'aggrozone qui fertilise les zones en jachère avec les cendres de krolannes nourris par les précédentes récoltes, ainsi vie la Machine.

Tu prend la combinaison, et la ceinture à outils, et tu pars te terrer dans ton antre, sous le Ras-du-Sol. La nuit passe, sans un murmure excepté le chant continuel des égouts qui te berce. Lorsque le soleil se lève tu enfile la combinaison et la ceinture, il est temps de rentrer dans la grosse Machine, et tu sais exactement où tu dois aller.



 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Julung 23 Otalir 814 à 19h35
 
Devant toi, sur la paillasse tu as étendu tes nouveau outils :

Des clés daraiennes, dans le kil'dara, les organes d'assemblages sont de forme octogonale et ne peu pas espérer manipuler correctement de machinerie à vapeur sans elles. Il y en a quatres de taille et forme différentes, chacune à sa place précise dans la ceinture où tu les y range. La plus grosse et lourde dépasse sur le long de ta jambe gauche, les trois autres moins volumineuses sont rangé dans l'ordre sur le devant de ta hanche droite.

Un marteau, outil indispensable du réparateur. Il n'est pas petit, mais pas gros, juste la bonne taille pour que son manche se glisse dans un trou au côté de la grande clé.

Le préssiomètre, un outil de mesure rudimentaire indispensable lorsque l'on travail avec la vapeur, constitué d'une jauge à aiguille et d'un tuyau fin qui se termine en un embout adaptable fait pour s'attacher aux valves d'entretiens. Il se retrouve dans une des deux poches solidement cousus à la ceinture qui recouvre tes croupes déjà cachés par l'aspect informe de la combinaison.

Dans l'autre poche, tu range un fer à souder, il est muni de sa pédale qui permet grâce aux frottement de fournir une très faible quantité d'électricité, mais qui lorsqu'elle est constante permet de chauffer le fer à blanc. On peu alors procéder à quelques soudures délicates puisqu'il faut continuer à pédaler. C'est un outil utile pour les réparations de petit mécanismes mais foncièrement inutile pour lutter contre des usures trop importantes.

Et finalement, une lampe dynamo, un outil lourd qui trouve sa place entre les poche à l'arrière. Parfois, lorsque l'on parcours la Machine on se retrouve dans des endroits sombres. Et dans ces cas là on se réjouit toujours d'avoir avec soi cette machine qui occupe nos deux mains alors que l'une d'elle porte la lampe, l'autre actionne un mécanisme qui permet à un filament incandescent de briller à travers un verre.

Ton déguisement est prés, tu en es certaine. Tu file dans les coursives en prenant la direction du Grand-Pont de Glou, tu n'est qu'une krolanne parmis les autres qui se dirige vers son travaille dans l'anonymat le plus absolu d'un labyrinthe urbain. Un travaille nécessaire, mais plutôt pénible que s'occuper de l'entretien de la machinerie qui régule la vie du Kil. Tu es de la main d'oeuvre mobile, une globule parmis tant d'autre dans le sang de la Machine. C'est ce que tu dis, ce que tu te répète jusqu'à ce que tu y crois presque. Mieux vaux se fondre dans la masse quand on entend les pensées brillantes qui forment un schéma… inhabituel dans un coin de ton cerveau. Les Autres, ils sont trop jeunes, trop imprévisible, trop dangereux, tu as adopté une posture d'observation silencieuse à leur égard.

Finalement tu t'arrête devant un bureau de l'AREU dans un rue à laquelle s'arrime le Grand-Pont lors de son passage sur les niveaux inférieur. Tu ne connais le krolanne qui gère ce bureau que par réputation, et elle n'est pas tendre. A juste titre d'ailleurs, Markus organise l'action des agents du secteur avec une main de fer, c'est un être mi krolanne-mi machine, réglé comme une horloge. Tout les souçis mécaniques du coin lui sont rapportés, car il fait tout pour que son secteur soit opérationnel à tout instant, il a d'ailleurs tendance à user les agents qu'on lui envoie. Il faut dire que l'entretiens du Grand-Pont (assuré par trois bureau de l'AREU différents) est une tâche colossale et permanente.

Ton entrée est signalé par une clochette accroché à la porte, c'est un krolanne brun plutôt quelconque si ce n'est cette barbe taillée avec précision qui relève la tête brièvement vers toi avant de revenir sur son carnet dans lequel il écrit frénétiquement, tu remarque qu'il n'a d'ailleurs pas arrêté lorsqu'il a jeté un coup d'oeil sur toi.


- Z'etes pas un peu jeune pour porter un uniforme comme celui là M'demoiselle ?

La danse commence, tu prend l'air arrogant et insouciant de ton âge, et y intègre une pointe de naïveté et de stupidité.

- J'accompagne ma gran' tante d'puis qu'j'ai 8 ans, elle m'a tout appris Chef.

Un sourçil inquisiteur se lève, mais le regard ne se détourne pas des pages du carnet.

- Tout ?

Tu laisse glisser un soupçon de fierté sur ton masque.

- Tout c'qu'elle savait faire en tout cas, elle m'dis toujours qu'j'ai les mêmes p'tites mains qu'elle, et qu'y'a qu'ça d'vrai pour faire du travail d'précision.

- La précision, c'est bien ça. Et quid de la rapidité ?

- Bah, j'me débrouille pas trop mal Chef, j'vais même plus vite qu'ma gran' tante, mais elle commence à s'faire vieille.


Le krolanne fini finalement d'écrire dans son carnet et relève la tête à ce moment là. Il t'observe, toi et ton masque de défiance enfantine, et il souris amusé.

- Et qu'est-ce qui t'amène dans mon bureau ?

- Y parait qu'z'avez du travail. 'Fin, c'est c'que disais Josai dans un bureau au Ras-du-Sol.

- Josai est un abruti incompétent.


Tu retiens un rire, c'est vrai que Josai est un abruti incompétent avec une langue bien pendu, mais tu sais qu'il vaux mieux rester dans le personnage.

- M'enfou pas mal. S'qu'il avait raison pour l'travail ?

Le krolanne continue à t'observer mais en silence cette fois, il te jauge pendant de longue minutes avant de reprendre la parole.

- Voila ce qu'on va faire, il y a un des arrimeurs du Grand-Pont qui tourne au ralentis aujourd'hui, c'est dangereux, et ça m'use les autres. T'as la journée pour trouver le problème et le réparer. Si tu y arrive, je veux bien te revoir dans mon bureau.

Le défi est lancé, tu ne peu qu'accepter.

- D'ak Chef, j'le trouve où cet arrimeur?

Il tire une montre de la poche de veston.

- Sur le pont inférieur, tu y aura accès dans exactement… 9 minutes.

Pas de temps à perdre donc, tu quitte le bureau en courant laissant derrière toi un *gling gling*. Maintenant est venu l'heure de prouver ce que tu sais faire avec une machine.


 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Julung 27 Nohanur 814 à 22h35
 
Tu cours à travers la foule, te faufilant habillement entre les passant qui vaquent à leurs occupations sans te prêter la moindre attention. La plupart d'entres eux préfèrent oublier tout simplement que les krolannes en bleu sont ceux qui empêchent le quartier de s'effondrer comme un château de cartes. Mais c'est un travail bien loin de la quête perpétuelle du progrès à leur yeux, et pourtant comment pourrait-ils aller de l'avant sans maintenir l'existant en un seul morceau.

Alors que tu approche du Grand-Pont la foule se fait plus dense, certains le quittent précipitamment laissant derrière eux leur pause furtive dans ses promenades que tu ne connais pas. D'autres encore se précipitent dessus afin de ne pas louper sa prochaine ascension, c'est qu'il est important de faire bonne impression lorsque l'on travail en haut, plus près du ciel.

Tu t'arrête. Le Grand-Pont est là devant toi, et tu admire pour la première fois la qualité de l'ouvrage, l'échelle immense de l'ingénierie krolanne. Le signal sonore retenti et la machine se met en route, vrombissante d'énergie, laissant échapper de la vapeur des valves régulatrices de pression. Lentement l'avenue s'élève devant tes yeux ébahies, puis la machine parle de nouveau alors qu'elle commence a pivoter…

Ton attention viens alors vers tes pieds. Des barrières automatiques se sont levés pour empêcher un passant maladroit de chuter malencontreusement dans le vide qui viens de naître. Tu le regarde, l'abîme, et tu note dans un coin de ton esprit qu'il serait préférable de penser à prendre de quoi s'assurer la prochaine fois.

Le temps des réflexions a passé, tu ignore dans combien de temps le Grand-Pont retrouveras sa place, sur le pont inférieur, alors il vaux mieux se mettre au travaille tout de suite. Tu escalade la barrière et passe de l'autre côté…

Les arrimeurs sont impressionnants, une série de pistons alimentés en vapeur par des tuyaux aussi large que ta tête. Le système viens soutenir le Grand-Pont lorsqu'il est à l'arrêt et se rétracte au moment du départ. Tu observe aussi minutieusement que possible le mécanisme cherchant un défaut dans son fonctionnement, alors que ta main ne lâche pas la rampe qui a été installé là pour permettre justement aux agents d'entretiens de procéder à cette tache. Tu espère que tu es du bon côté du pont, sans osé regarder derrière toi le grand gouffre.

Soudain tu l'aperçois, l'un des pistons est grippé et ne parvient pas à se rétracter correctement. Tu te dirige vers lui pour écouter son manège.

Vrrrr-shhhhh, vrrrr-shhhhhh, vrrrr-shhhhh. Pas de doute il y a un problème. Le diagnostique est rapide, la pression est insuffisante pour déplacer le vérin, reste à confirmer...

Tu te dirige vers lui, vers ce piston malade, là où tout les tuyaux semblent se rejoindre, et tu fait une incroyable découverte.

***

***


Un tunnel d'entretiens, évidemment. Tout les agents ne se prennent pas pour des singes comme toi, quoi que ta technique à au moins le mérite de couper au coeur du problème. Tes pas te mènent lentement le long du précipice jusqu'à l'endroit où la rampe se termine, sur une minuscule plateforme qui permet l'accès au tunnel qui cours sous la rue.

Tout est sombre à l'intérieur mais tu aperçois les jauges de pression collée au mur, tu t'en approche afin de déterminer le tuyau qui t'intéresse pour le suivre dans le noir, ta lampe dynamo te permet de te diriger et tu t'enfonce dans l'obscurité à la recherche d'un bruit caractéristique qui t'attend.

Tu ne tarde pas à découvrir le problème au niveau d'une jauge intermédiaire, un boulon à sauté et la vapeur s'échappe. En quelques tours de clé le problème est réglé et l'aiguille jauge reviens à sa position normal, bien encadré par deux traits rouge.

Alors que tu reviens vers la sortie, ou l'entrée… Enfin vers le piston, afin vérifier qu'il est effectivement fonctionnel, un cri retenti dans le cercle d'alerte de l'Entrelac, un sentiment de douleur qui n'est pas tienne te submerge brièvement avant de disparaitre, surpris tu trébuche et te rattrape sur un tuyau brulant. Cette fois ci la douleur est bien à toi, et le cri qui t'échappe résonne dans le tunnel de maintenance.

Tu te frotte la main dans tes cheveux crasseux pour soulager la brulure et tu continue ton chemin jusqu'à ton objectif. Après t'être assuré que le mécanisme est fonctionnel, tu remonte sur la rue et regarde descendre le Grand-pont, laissant les vrombissement désormais sains de la Machine te bercer quelques instants, chassant la douleur de ton esprit.

Lorsque le krolanne te vois revenir il a le sourire au lèvres.


- Réparé?

- Ouais Chef.

- Bien, reviens demain, et je te donnerais du boulot gamine.


On dirait qu'il t'aime bien.

- Et fait soigner ta main.

Tu lui offre un sourire niais.

- J'connais justement un bon docteur.

Tu t'éclipse laissant derrière toi ton nouveau chef. Le déguisement s'étoffe de jour en jour.


 
Lia
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Merakih 22 Astawir 815 à 15h53
 
Les semaines se transforment en mois. Tu t'es tellement bien fondu dans ton personnage que toi et lui êtes indissociable désormais. L'uniforme ne te quitte d'ailleurs que rarement, comme si elle faisait partie intégrante de ta nouvelle nature que tu apprivoise. Tu te sens plus forte, plus rapide, à tel point que tu dois parfois feindre de forcer sur un boulon quand on t'observe.

Ton antre n'est plus seulement à toi depuis que tu as recueilli la bleue, alors tu passe plus de temps dans le kil, dont tu commence à connaitre le moindre recoins, du moins les coins encore affectés et exploités par les Conseils. Il n'y a pas de niveau où tu n'as pas encore été envoyé, mis à part peut être le niveau 42 (qui semble extrêmement résistant à l'usure). Ainsi tes tâches te promènent, du haut des jardins botanique jusqu'aux champs de l'agrozone.

Le temps qui n'est pas passé à travaillé est passé dans les zones désaffectés ou dans les égouts, à la recherche de matériaux et de ressources. Tout ce qui peut être récupéré se retrouve dans un sac à dos que tu trimballe partout avec toi avant d'être étudié et classé de manière approprié (dans la bonne boite et sur la bonne étagère) dans ton antre. Tu songe de plus en plus à sortir du kil, découvrir le monde. Ce n'est pas comme si tu allais manquer à quelqu'un ici, les petits gens sont si vite oubliés.

Le sommeil te trouve parfois, rempli des bruits sourds de la Machine et de ses odeurs qui s'ancrent dans ton esprit et dessinent une toile qui la dépasse. Qui te dépasse. Il reste encore tant de choses à découvrir. Et ton éveil touche à peine à sa fin. Je me sens prendre forme sous le poids de tes pensées involontaires. Je me sens devenir.

Tu te réveille.

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La gamine se frotte les yeux en se réveillant. Puis elle s'étire en baillant avant d'attraper sa poupée mécanique.

Un air confus se pose délicatement sur son visage félin, la poupée n'est plus borgne.

Lia extirpe le nouvel oeil qui à fait son apparition, et sent immédiatement le lien qui les uni. Cette oeil est une partie d'elle, une partie a chérir et protéger, une partie à cacher. Elle le range dans une poche à sa ceinture.

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Tu m'attrape, et sens le lien profond qui nous uni. Tu me range dans une poche de ta ceinture. Notre aventure commence.


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