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La belle envolée
Les affres dormants
 
Klem' Athis
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Vayang 24 Otalir 814 à 13h07
 
***
Pourrie !
Cette journée était complètement pourrie.

Klem poussait laborieusement sa Vapocyclette, grognant et ahanant.
Maudissant cette saleté d'invention, son inventeur et toutes les générations d'inventeurs !



Il était parti de son bureau de bonne humeur, satisfait de sortir de l'ambiance enfumée de la Circonscription 14.
Commis à la défense, un boulot tranquille, certes empli de paperasserie et de monotonie, mais un boulot sans risque.
Surtout dans la Circonscription 14, quartier pauvre de gens paisibles et sans velléité de s'opposer à leur destinée.

Lorsque le Tube pneumatique s'était agité dans un recoin de son bureau, faisant trembler comme à son habitude les minces cloisons, il avait souri.
Une nouvelle affaire. De quoi s'extraire de son monceau de rapports aux Archives Intérieures...

Le tube avait jailli tel un vomi malhabile, arrivant dans son réceptacle avec un Chtong agréable.
Une affaire de disparition ?
Une famille entière ?

Intéressant, songea Klem...
Inattendu.

Il finit par arriver, et posa sa Vapocyclette devenue inutile contre un mur.
Regardant autour de lui, vérifiant qu'il était bien à l'adresse indiquée, il se dit qu'il faudrait penser à raser ce coin miteux de Kil'dé...



D'après le Pneumotube, la famille Flicksen avait été déclarée disparue par leurs rares amis au bout de dix jours.
Il en avait fallu cinq de plus pour que Klem soit prévenu ce matin.
Autant dire que la piste était froide comme un Merlhu de la Circonscription 3...

Il maugréa, se rapprochant de la porte d'entrée, regrettant de ne pas avoir demandé à quelques adjoints de l'accompagner.
Il ne le sentait pas.
Sa marque, au niveau de l'épaule gauche, le gratta affreusement, signe instinctif que cet endroit puait les ennuis à plein nez...

Après avoir frappé pour la forme, il sortit ses outils et crocheta rapidement la serrure.
Dans cet endroit, aucun passant ne s'en offusquerait outre mesure.
Il entra, non sans sortir de son étui son pistolet modèle officiel 24P.

L'odeur de mort le submergea aussitôt !



La pièce était sens dessus dessous, ou plutôt... sang dessus dessous.
Il y en avait partout, coagulé depuis des jours, mais tapissant la pièce unique de cette masure d'un éclat glauque difficilement supportable.

La femme était au sol, égorgée.
Proprement.
Elle avait du être tuée rapidement, sans doute en premier et juste après avoir ouvert à son assassin.
Restant sur le pas de la porte, il observait la scène, sachant pertinemment que c'est toujours dans ces premiers instants que l'on saisit ou non un scène pareille....

La table était renversée, les étagères vidées, le four ouvert.
On avait cherché quelque chose.

Dans un coin de la pièce, un grand lit recouvert d'une couverture... pleine de sang noirci.
La couverture avait servi à éponger le corps qui reposait sur le lit.
Définitivement, le ou les agresseurs cherchaient quelque chose...



Klem s'approcha, rangeant son arme sans y penser.
L'homme avait été torturé avant d'être éventré. Peau arrachée, mains trouées, visage brûlé.
Soit il n'avait pas ce que ses tortionnaires cherchaient, soit c'était drôlement important pour lui...
Qui pouvait bien être ce type ?

Se déplaçant dans la pièce, il découvrit bientôt un deuxième lit, au milieu du fatras de linge, de vaisselle et de meubles fracassés.
Un... berceau.
Contrairement à ce qui était indiqué dans le message reçu ce matin - un couple avec un fils adolescent - , ces gens avaient un enfant en bas âge ?
Ou juste un berceau, souvenir encombrant d'une époque révolue ?...

Klem alla fermer la porte d'entrée.
Tout cela n'allait pas.
Où était l'adolescent ? Que cherchaient donc les tueurs dans une famille aussi misérable ?

Revenu au milieu de la pièce, il déploya ses sens.
Être un Lanyshsta avait pas mal d'avantages dans ce style de situation...

C'était arrivé voilà un peu plus de trois ans.
Le phénomène Lanyshsta se produisait par vagues.
Il était de la première.
Pas le premier, s'il y en avait eu un. Peut être Thymön ou Rhaliks, et encore il n'en était pas sur.
Il avait assisté aux premiers échanges télépathiques, à la déferlante de folie douce qui s'en était suivie.

Combien de Lanyshstas aux cours des mois et années qui s'étaient écoulés depuis ?
Difficile à dire, quelques centaines au grand maximum.
La grande majorité refusait ce qui leur arrivait, tout Kil confondu. Ou ils étaient tombés dingues très rapidement.
De la première vague ne devait rester en vie qu'une grosse dizaine d'individus, lui inclus...

La deuxième vague avait vu son lot d'individus malsains, complètement incontrôlables.
De cette vague là aussi ne devaient subsister que peu de Krolannes.
Soit ils avaient fini par mourir (un Lanyshsta pouvait mourir définitivement, il en savait amèrement quelque chose...), soit ils avaient été capturés, laissés inconscients dans les geôles des Sharss.
Soit ils faisaient profil bas.

Comme lui...

Même si de temps à autres, un nouveau Lanyshsta arrivait, ce n'était que lors des vagues que les Entrelacs s'agitaient.
Les pensées anciennes avaient disparu au fil du temps, enlevant tout danger d'être identifiés.
Les solitaires parlaient dans le vide, leurs pensées s'évanouissant rapidement sans avoir de réponse.
Les Lanyshstas survivants avaient appris la prudence.

Depuis quelques semaines, tout d'abord doucement puis s'amplifiant, une troisième vague se produisait.
Et les entrelacs s'agitaient violemment !

Ces nouveaux Lanyshstas se retrouvaient seuls face à leurs doutes, sans qu'aucun ancien ne vienne s'exprimer.
Car tous, comme lui, ne souhaitaient pas faire confiance à ces inconnus.
La communauté Lanyshsta, elle n'existait tout simplement pas jusqu'à présent...

Bref..., se dit-il en sortant de sa torpeur passagère.

Étendant ses pouvoirs, il contempla la scène depuis une autre vision de la réalité.
Il y avait bien un bébé ici.
Un bébé... Lanyshsta !

Il sentait sa pensée résiduelle, ce dont seuls les plus anciens appelés étaient capables.
Les nouveaux Lanyshstas étaient encore soumis à leurs sens, à leur esprit premier, sans détachement du monde réel.
Ce bébé n'avait pas su accéder aux Entrelacs, mais il avait diffusé ses cris dans toute la pièce, tentant vainement de communiquer par ce biais avec ses parents.
Ses parents ?
Klem se reprit.
Rien ne disait de prime abord que ces gens étaient les parents de l'enfant...

Le bébé avait été enlevé.

Il ne ressentait pas sa mort, juste une infime trace de vie palpitante.

Que cherchaient ces gens ?
Pas le bébé, puisqu'ils avaient du le voir d'emblée.

Soudain, ses sens s'affutèrent, sa marque le gratta de plus belle, et il fut parcouru de frissons annonciateurs de danger.
Dans un coin de la pièce, sur une étagère !
Il s'approcha.

Mais qu'est-ce que c'était que ce foutu machin ?!



Incrédule, il hésita puis le mit rapidement dans un des sachets de velours qu'il avait toujours avec lui, refermant prestement les lanières.
Là, il avait un problème.
Un vrai problème.

Ce machin était trop miniaturisé, et il était impossible à une technologie Krolanne d'insérer un oeil vivant dans un mécanisme quelconque.
Ce truc était l’œuvre d'un Lanyshsta...

Bordel, songea-t-il, encore un taré ?!

Il se pouvait pas gérer ça tout seul.
Mais il ne pouvait pas non plus faire appel aux anciens qu'il savait encore vivants. Trop dangereux.
Il allait devoir s'adresser à ceux de la troisième vague...

Il ne pouvait pas faire confiance à sa hiérarchie Krolanne, car si un Lanyshsta était impliqué, ça risquait vite de tourner au vinaigre.
Et une invention pareille, même déformée par les pouvoirs Lanyshstas, était-ce l'oeuvre d'un membre de Kil'dara ?
Un profond mal de crane le submergea...

Respirant posément, il décida de faire un simple rapport de meurtres, qu'il confierait à ses adjoints.
Ces idiots ne verraient pas plus loin que le bout de leur nez, et s'attacheraient surtout à satisfaire les Archives Intérieures.

Lui, il allait devoir se plonger dans les Entrelacs pour avoir de l'aide.
Il percevait une piste. Ténue, mais suffisante.
Une ligne de réalité qui partait de la maison. Le bébé avait instinctivement laissé des miettes de pain, ce petit malin...
Oui, il allait devoir causer à ces nouveaux appelés.
Mais demain seulement...

Aujourd'hui, il devait réfléchir à la façon dont il allait s'y prendre... pour les manipuler...

***


 
Klem' Athis
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Luang 27 Otalir 814 à 13h02
 
***

***


Klem, étendu sur son lit, semblait soucieux.
Il jouait un jeu dangereux, et avait le sentiment de mettre les pieds dans un plat qui pouvait le noyer.
Pourquoi cette envie de retrouver ce bébé ?
Pourquoi cette implication dans une affaire qui au final ne le regardait en rien ?...


Il soupira, observant le plafond de son minuscule conapt de Kil'dara.



Il avait bougé, pris quelques jours sous prétexte d'un rendez-vous avec les autorités de Kil'dara, et avait prestement rejoint l'une de ses planques de repli.

Il avait contacté la troisième vague.
Belle idée sur le papier.
Demander leur aide, profiter de leur candeur et de leur enthousiasme, les envoyer en diversion comme des brebis attachées à un piquet, et surtout tenter de débusquer ou d’appâter le Lanyshsta qui semblait être en lien avec le massacre de la famille Flicksen et peut être la disparition de leur fils adolescent.

Il savait où était le bébé. Dans l'un des sous-sols de Kil'dara.
Il n'avait pas bougé depuis qu'il était arrivé ici.

Deux espoirs derrière son semblant de plan.
Attirer les tueurs, s'ils sont bien en lien avec un Lanyshsta, vers ses brebis.
Surtout attirer leur attention, leur faire croire qu'il était sur une fausse piste, les intriguer pour qu'ils tentent quelque chose, et au moins les rassurer sur leur planque actuelle...

Il pourrait alors agir, et tenter de libérer l'enfant, capturer un ou deux malfrats qui seraient restés en arrière, histoire de les interroger.
Le deuxième espoir ?
Que les nouveaux de la troisième vague ne meurent pas. Enfin... pas trop souvent ni trop rapidement.

Bien entendu, il ressentait un certain malaise à les manipuler.
Mais bon, autant qu'ils apprennent vite à se méfier de leurs congénères, songea-t-il pour se rasséréner.
Klem était sans doute l'un des anciens les plus aptes à la compassion pour leur nouvelle destinée...

Il se redressa, descendit de son lit, et ouvrit sa mallette, sachant qu'il lui fallait se préparer au pire.



Nettoyer ses armes, vérifier ses outils, affuter son esprit.
Sa toile était tendue.
Ne restait plus qu'à attendre que les mouches, nouveaux Lanyshstas et malfrats, s'engluent dedans.

C'était quand même un semblant de plan plutôt bancal.
Mais qu'est-ce qui lui prenait d'abandonner sa discrétion pour cette affaire ?, maugréa-t-il à nouveau

Soupirant et fort las, il se mit au travail sans plus réfléchir...


 
Klem' Athis
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Dhiwara 9 Nohanur 814 à 21h06
 
***
Changement de plan !

La blessure était profonde, ses chairs noircies par la chaleur, et une de ses côtes était même apparente !
Assis dans un recoin de la ruelle où il s'était réfugié, il commença à catalyser ses pouvoirs de guérison tout en réfléchissant rapidement à son prochain mouvement.
Il devait faire vite.

Pour Klem, s'adapter n'était pas une seconde nature.
Il était plutôt obtus. Têtu. Un tantinet trop sur de lui.

Mais là, il devait s'adapter... s'il voulait simplement survivre.

***


Quelques jours après ses échanges mentaux avec les Lanyshstas de la troisième vague, il avait vite compris sa première erreur.
A force de vivre seul, il avait oublié à quel point les premiers mois étaient difficiles pour un nouvel appelé.

Confronté au changement brusque, à la télépathie, à l'émergence de nouveaux pouvoirs, il n'était pas rare que certains oublient qu'avant tout ils ne sont que des êtres de chair... et de sang.
Ceux là mourraient vite.
Puis sombraient tout aussi vite.

D'autres étaient prudents, naviguaient en eau calme.
Parfois trop prudents. Trop calmes.
Ceux là aussi se perdaient dans les méandres de leur vaine attente d'un jour parfait.

A sa grande surprise, les Lanyshstas de la troisième vague n'étaient ni l'un, ni l'autre.
Leurs discussions dans les Entrelacs montraient qu'ils étaient en général mesurés et peu enclins à prendre des risques fous juste pour l'espoir d'obtenir l'aide d'un... ancien.
Surprenant, et rafraichissant.
Cette troisième vague était différente des deux précédentes, Klem le percevait maintenant.

Les deux expéditions auraient du mal à aller sur place.
Manque de puissance, d'expérience de l'extérieur, prudence raisonnable.
Logique.
Klem s'en voulait, la veille au soir, et il avait alors décidé de tenter d'investir la planque où il ressentait le fil ténu de la présence Lanyshsta détectée dans la masure.

Deuxième erreur.

Il avait pourtant préparé son coup.
Pensait avoir été discret.
Pensait même pouvoir s'en sortir tranquillement.

Mais une fois sur place, il comprit.
C'était un piège...

Les lieux étaient vides.
Il n'y avait rien là où il croyait percevoir quelque chose.
L'impression avait disparu d'ailleurs aussitôt qu'il avait pénétré la planque, une pièce en sous-sol derrière les canalisations d'évacuation des déchets secteur KZ.

Pièce vide.
Sombre.
Une impression de vide. De noirceur.
Il avait failli tomber en avant dans cette gangue putrescente !

Un piège pour Lanyshsta !
L'obscurité cachait de la magie qu'il ne connaissait pas, des fils de réalité tendus pour se déployer dés qu'un appelé s'approcherait, cherchant à dévorer son pouvoir... son âme.
Ainsi pouvait sombrer un Lanyshsta.
Un simple Krolanne n'aurait vu ici qu'une pièce vide et sans danger...

Un sursaut l'avait fait réagir, et il était tombé en arrière juste à temps.
Une tentacule de magie pure l'avait tout de même atteint, cinglant son torse mais n'arrivant pas à le saisir pour l'entrainer à l'intérieur !
Le cul par terre il avait vu, dans la seconde suivante, le piège s'évanouir.

Celui qui avait créé ça ne voulait pas qu'on l'étudie.
Mais... Klem le savait, ce n'était pas un Lanyshsta qui pouvait engendrer pareille horreur.

Haletant, il s'était précipité en sécurité dans cette ruelle miteuse.
Son pouvoir de guérison refermait ses plaies, lentement, mais il se sentait déjà mieux.

Un piège pour Lanyshsta ?
Ou un piège pour lui spécifiquement ?

Dans le premier cas, les Lanyshstas de la troisième vague qui désiraient l'aider, ceux partis en début d'expédition et ceux qui étudiaient l’œil, étaient en danger.
Dans le deuxième cas... il ne voyait vraiment pas pourquoi on le ciblerait lui en particulier.

La famille Flicksen massacrée ?
Où était passé leur fils adolescent ?
Il n'y avait pas de bébé disparu, ça il en était quasi sur.
Le vieux berceau avait juste été enchanté pour lui faire suivre cette piste.
Ou alors c'était cet œil qui avait généré cet effet ?
Pourquoi ne pas avoir simplement piégé la masure ?
...
Trop de questions...

Il fallait prendre une décision.
D'abord rentrer dans son Conapt.
Prévenir les Lanyshstas : il était certain maintenant que les Entrelacs étaient surs, ses filets mentaux n'ayant strictement rien captés.
Il se demandait même depuis des années si ceux-ci ne pouvaient pas se protéger eux mêmes des immersions malveillantes...

Le souci, son souci, c'était la façon dont il allait les prévenir... et la façon dont ils allaient prendre la nouvelle.
Il allait sans doute devoir encore leur mentir.
Pour l'instant, tant qu'il ne comprenait pas ce qui se passait, il ne pouvait pas faire confiance à qui que ce soit.

Il allait devoir les rencontrer...

 
Carmïnn
Libertaire
Kil'sin  
Le Luang 21 Saptawarar 815 à 12h16
 
Kil'dara...





Après de longues heures d'attente au relais de l'O.R.N.I.C.A.R., à observer les allées et venues des badauds, elle finit par avoir envie de vomir.
Tant d'insouciance, tant de naïveté chez les krolannes...

Mais où était-il passé ?
Carmïnn avait tenté toutes ses planques sauf une.
Elle avait supporté l'insondable bêtise de ses relations professionnelles.
Avait suivi ses derniers pas, était allé jusqu'au fin fond de n'importe où et même plus loin...

Mais Klem était introuvable.

Depuis l'expédition qu'il avait mené avec les nouveaux Lanyshstas, rien à faire.
Aucune détection, aucune tentative de le contacter, rien ne fonctionnait.
Même si elle n'avait aucune propension à s'inquiéter, Carmïnn n'aimait pas ça.
Il n'était pas mort, elle l'aurait perçu.
Il ne pouvait qu'être prisonnier quelque part, inconscient...

Elle avait écouté les conversations sur le flux télépathique.
Certes, ils avaient débusqué un ennemi.
Un de plus...
Mais des ennemis, des soucis, des attaques, ils en avaient subi et s'en étaient toujours sorti.
Pas toujours indemnes, mais vivants.

Entre les énigmes des Dath'ogals, les restes de civilisations sous les Sharss, les portes et les Ists, sans causer des attaques de plus en plus nombreuses jugulées par les Veilleurs noirs... les dangers ne manquaient pas.

Sans oublier que les dirigeants des Sharss faisaient tout pour laisser les millions de krolannes dans l'ignorance.
La vie continuait, avec leurs minuscules soucis ennuyeux qui les occupaient pleinement.
Mais là, ça risquait de tourner au vinaigre.
Un ennemi capable de planifier une guerre ?
Difficile de cacher ça si les attaques devenaient globales...

Carmïnn savait ce que ça allait signifier.
Les Lanyshstas seraient mis au premier plan.
En tant que défenseurs... et chair à canon renouvelable.

Elle se leva de son banc, et entreprit de rejoindre la dernière planque toute proche de Klem.
Celle là, elle avait mis du temps à la trouver, foutu paranoïaque !



Le minuscule conapt n'avait plus rien de son charme d'antan.
Il était ravagé.
Sens dessus dessous !

Il avait été fouillé de fond en comble.
Par qui, par quoi ?
Pourquoi ?

Elle entreprit elle aussi une fouille méthodique, espérant un indice, même faiblard.
...
.....

Une odeur.
Une faible mais lancinante odeur.
De terre. De poils mal lavés.
Des Dat'hogals ?

Comment avaient-ils pu venir jusqu'ici ?
...

Non, une peau de Dath'ogal.
Elle fit une grimace.
Elle savait dorénavant qui était impliqué.
Elle ne connaissait qu'un simple foutu timbré à porter une armure en peau de Dath'ogal !
Un ancien Lanyshsta, comme elle, exclus depuis longtemps des Entrelacs.
Un monstre sans âme...

Il fallait aller chez les Dath'ogals.
Il fallait le retrouver, et seuls ses ennemis les plus farouches pourront peut être l'aider.
S'il était impliqué, c'est que les dangers s'étaient rejoints.
Les ennemis s'alliaient ou recrutaient...

Elle allait devoir elle aussi s'entourer d'alliés.
Les nouveaux Lanyshstas...
Quelques uns, triés sur le volet, intelligents et surtout ouverts d'esprit.
Gentils.
Pour aller chez les Dath'ogals, il lui fallait quelques gentils...

Carmïnn sourit.
Elle adorait se faire de nouveaux amis !



 
Carmïnn
Libertaire
Kil'sin  
Le Luang 15 Fambir 816 à 22h40
 
Carmïnn s'était décidée.
De longues semaines s'étaient écoulées.

Elle allait leur faire confiance.
Pas à tous.
Peut être à toutes...

Elle venait d'arriver sur la place des Puces Koï.
Elle se mit à fumer un vieux clopot, en attendant ses "nouveaux amis".
Un voyage les attendait, lui aussi.
Le début serait simple. Silencieux. Rapide.
Ensuite, une fois au lac, ce serait... différent...

Un gros sac sur le côté.
Deux autres sacs en bandoulière.
Une armure de belle facture et un fusil à répétition.
Elle était prête.

Et pas (juste...) pour boire une tisane.

 
Perle Glennsapi
Assistant au Transfert d’Idée,
Electromagnétologue

Kil'dara  
Le Matal 16 Fambir 816 à 17h51
 
Le rendez-vous avait été fixé, le départ imminent.

La darienne avait rejoint la place des Puces Koï. Curieux nom d'ailleurs. Si "les puces" s'expliquait aisément par la présence des nombreux étals marchands, "koï" restait pour elle un mystère. Son premier réflexe avait été de vouloir interroger quelques marchands et passants sur la question mais elle s'était retenue : elle ne voulait pas que l'on se rappelle de sa présence ici plus que de nécessaire. Et si une krolanne nacrée parée pour un long voyage se remarquerait forcément mais serait sans doute vite oubliée, une krolanne nacrée parée pour un long voyage qui poserait des questions à tout le monde sans utiliser le patois local et avec un accent darien resterait gravée bien plus longtemps dans les mémoires.

Elle s'assit sur un banc et entreprit de vérifier une dernière fois son paquetage, s'assurant que rien ne manquait, que tout était bien attaché, que ses équipements les plus délicats soient bien isolés, bien protégés contre les chocs et que les objets les plus utiles en cas d'urgences soient les plus facilement accessibles.

Tout en s'adonnant à ces ultimes vérifications, elle observait la place, tentait de repérer Carmïnn et ses futurs compagnons de route. Ou encore d'éventuels lanyshstas non attendus... Car après tout en se réunissant ainsi ils étaient sur le point de constituer un de ces fameux "nexus de puissance" apparemment repérable de loin comme cela avait été le cas au Rafiot Troué au kil'dara. C'était sans doute pour cette raison que Carmïnn avait exprimé le souhait de quitter les lieux très rapidement.
Et c'était tout à fait compréhensible au vu de ce qui avait failli se produire la dernière fois...

D'ailleurs, la voilà qui faisait son apparition ; armée, parée, prête à donner le coup d'envoi. On allait pas tarder à bouger.

Il y avait d'autres têtes connues sur les lieux : Jade était là. Nul doute que celle-ci l'avait de son côté déjà repéré depuis belle lurette. Elle ne jugea donc pas utile de la saluer, d'autant plus que la verte ne semblait pas du genre à donner de l'importance aux civilités et qu'il n'était pas forcément judicieux d'afficher publiquement un lien quelconque avec elle.
Là bas, elle apercevait Yloyse se hâtant vers le point de rendez-vous. Elle par contre aurait droit à un discret signe de la main si leurs regards se croisaient dans la foule.
La bleue fut rejointe peu de temps après par Yiu. "L'équipe" du Rafiot troué était presque complète désormais. Manquait Onä, sensée être du voyage mais qu'elle ne parvenait pas à apercevoir dans la foule.

Restait à identifier les participants annoncés qu'elle ne connaissait pas. Il y avait Barak, dont elle avait déjà eu un bref visuel mais uniquement de très loin. Et puis un autre qui lui était totalement inconnu : une sorte de guerrier venu en qualité d'escorte à priori.
Son regard allait d'un krolanne à l'autre, tentant d'identifier les éléments manquantes. Cet imposant krolanne en armure qui errait sans but apparent peut-être ? Ou cette femme courbée sous le poids d'un sac de voyage presque aussi volumineux qu'elle ? Cet individu masqué avec sa lance dans le dos ? Cette adolescente à la mine d'aventurière avec son arc et sa besace ?
C'est là que cette capacité des anciens à reconnaître et détecter les autres lanyshstas proches se serait révélée utile...

Elle reprit ses affaires, se releva, réattacha sa chevelure désormais blanc neige (ayant jugé qu'elle n'aurait pas l'opportunité d'entretenir sa coloration durant le voyage elle avait opté pour un retour à la couleur naturelle) en une queue de cheval et enfin se mit en marche d'un pas tranquille vers leur guide.

En avant pour son deuxième voyage hors-cité.



 
Yiu
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Matal 16 Fambir 816 à 18h01
 
*** Elle s'était préparée. ***

La dernière rencontre n'avait pas été de tout repos et si Yiu avait réussi à tenir face aux créatures rencontrées, elle n'avait pas réussi à les faire reculer. Elle comptait bien se montrer plus utile cette fois-ci. Aussi avait-elle passé tout le temps écouler depuis les aventures au Dara pour se préparer. Autant qu'il était possible en un temps si court.

*** Il était temps d'aller au rendez-vous. ***

A l'heure convenue, elle pointa le bout de son nez sur la place des puces. Elle avait finalement réussie à arriver au Kil'Sin avec une petite avance malgré un chemin un peu plus chaotique que prévu. Cette fois-ci c'était avec une épaisse armure de cuir aux renforts de métaux et une longue épée attachée dans le dos qu'elle se présenta. Si la dernière fois elle avait pu paraître désarme face à des yeux naïfs, il n'y avait cette fois-ci aucun doute. Elle était prête à combattre. Et à marcher aussi vu le reste de son équipement.

Son bardage était complété par un sac prévu pour les longues marches auquel était accroché un casque de métal, sobre (c'est-à-dire moche) mais efficace. Son sac contenait du Mûghanne avant tout puis quelques rations de voyages aux cas où le gibier manquait, un sac de couchage en peau (rien de mieux pour allier étanchéité, chaleur et respirabilité), une peau pour couvrir le dit sac en cas de pluie, un nécessaire de premier secours et de réparations et dans un baluchon étanche des habits de rechange. Si vous voulez tout savoir, elle avait opté pour la laine de mérinos, qui allie thermorégulation et caractère hydrophobe pour rester confortable Quelle que soit la température et l'humidité et ne pas accumuler la transpiration.

Elle portait des chaussures de marche, un manteau adapté à la randonnée en milieu hostile (comprendre qu'il ne se déchirerait pas trop facilement et qu'il était facile à reprendre - et déjà repris à différents endroits) et un pantalon souple avec des renforts en cuir épais sur les parties les plus vulnérables en cas de mauvaise rencontre. A sa ceinture pendait une gourde acier résistant - pour ne pas se fracasser en route - une bourse emplie de mûghanne et une dernière contenant du fil de pêche et des hameçons.

Lorsqu'elle fut à proximité des premières arrivées, elle hochât la tête et adressa un "Salut ! La bande se reforme ! Et pour des péripéties encore plus ... folles ?" à ces camarades.

 
Barak Hastus
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Matal 16 Fambir 816 à 19h16
 
*** Quelqu'un a dévalisé l'herboristerie ! Plus de Munghânne ! Bon en même temps Barak s'y attendais et a toujours de quoi tenir quelques jours, mais pour ainsi dire rien par rapport au temps que va prendre le voyage à priori.
Bref, Barak a du chercher les solutions de rechanges qu'il avait. à vrai dire il n'avait pas des masses de solutions de rechange, trouver un autre fournisseur de Munghânne avant le départ dans une ville qu'il ne connait pas signifierais rater totalement le départ.
2 possibilités restaient : soit laisser tomber le voyage, soit prendre plus d'eau. L'eau c'est lourd, c'est encombrant, mais Barak est particulièrement baraqué donc il opta pour cette 2ème solution.

En théorie il aurais du arriver à l'heure et même un peu avant l'arrivée de Carminn, mais au final entre faire les courses et le poids de tout ce qu'il transporte l'a quand même ralenti un peu et il arrive 35 minutes après Carminn sur la place des puces koï. Là il regarde un peu autour de lui, a l'impression de reconnaitre le Merle mais n'en est pas très sur, il ne l'a vu que de loin la fois précédente.
Il regarde un peu plus et fini par repérer Yloyse. Il repère aussi la verte avec laquelle il vient de faire affaire quelques heures auparavant, un peu avant d'aller terminer ses préparatifs.

Barak est bien chargé ce coup ci. Certes il a son attirail habituel, mais ce coup ci il a acheté un plus gros sac à dos que ce dont il a l'habitude, qui contient notamment une grosse outre de 5L d'eau. Il aurait bien transporté d'avantage mais manquais de liquidité pour acheter d'avantage. En outre, il pend sur le côté du sac une gourde d'un ou 2 litres mais qui contient elle de l'alcool. Vous voyez aussi dépasser des poches arrière du sac 2 potions sans être capable de dire ce que c'est. Mais ce qui attire le plus l'attention c'est le piolet en travers du sac. Enfin si on exclus la grosse épée à 2 mains rangée dans son dos et qu'il a depuis longtemps.
Bref, Barak semble transporter un gros fatras qui n'a pas l'air léger. Cela dit même si ça doit le gêner pour courir, ça n'a pas l'air de le déranger plus que ça pour marcher.

Barak se dirige vers Yloyse pour lui demander qui est Carminn vu qu'il ne l'a pas encore rencontré. ***


 
Carmïnn
Libertaire
Kil'sin  
Le Matal 16 Fambir 816 à 22h06
 
Carmïnn observe les arrivants.
D'un simple signe de tête, ou avec une accolade plus chaleureuse pour certaines, elle leur signifie ensuite gentiment qu'elle préfère ne pas trop discuter ici.
Elle est souriante, mais tendue.
Sur ses gardes.
Elle observe les allées venues, tous les badauds à cette heure tardive, comme si elle s'attendait à des ennuis.

Après environ deux heures sur place, sans avoir décrocher de son attitude prudente et sans avoir véritablement communiqué, elle indique aux protagonistes présents comment ils vont se rendre au lac.

Il y a derrière eux, à peine visible, une vieille plaque de bouche d'égout.
Celle-ci ouvre sur un passage, ancien et donc souterrain, qui mène à l'extérieur de la cité.
Il n'est pas surveillé, mais il est entretenu.
Carmïnn ne répond pas si on lui pose des questions à ce sujet, pas pour l'instant...

Évidemment, sans Carmïnn, difficile de trouver le passage correct, et difficile d'avancer au milieu de plusieurs bifurcations.
Mais elle indique à tous et toutes comment faire.
De visu ou mentalement selon les gens qui la contacteront ensuite.
Pas sur qu'elle prenne de risque.

Une fois chacun bien briefé, elle part en avant.
Elle leur a bien dit que cette première partie du voyage se ferait sans elle.
Ce n'est pas dangereux, même une fois sorti des murs de la cité.
Le chemin vers le lac est simple à suivre, avec ses indications.
Il leur faudra environ une bonne journée de marche, voir deux pour les plus lents... (lentes ?)

Une fois arrivés au lac, elle les attendra à un campement de base.
Un campement qu'elle a mis en place avant de lancer cette excursion.
Une grande tente, des tonneaux d'eau, des vivres, de l'équipement de survie en extérieur et d'exploration...
Quant à savoir qui l'a aidé à transporté tout ça, elle reste là aussi muette pour l'instant.

Elle attend d'être au campement.
Là commenceront les explications, sur le comment survivre à ce qui les attend...

 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 16 Fambir 816 à 22h32
 
Il fait nuit. Carmïnn est à l'heure. Dassen est avachi contre la porte d'une boutique de souvenirs. Son masque de vieux démon est vaguement caché par l'ombre d'un vieux chapeau, troué, miteux, l'air d'avoir été récupéré quelque part par terre. La lumière des lampadaires le traverse et tâche le masque de petits points lumineux. Si Dassen n'avait pas cette lance dans son dos, ce soir-là certains l'auraient pris pour un clochard.

Flasque. Indolent. Il jette parfois des pierres à ceux qu'il attendrit. Mais surtout, il observe les choses à sa manière, il se prépare et il attend. Il attend les monstres, les mutants, les Lanyshtas. Il attend qu'un petit groupe se forme, hétéroclite et dangereux. Ce sera la première fois qu'il en rencontrera autant d'un coup, ce qui nous laisse joyeusement présager des résultats plus catastrophiques que d'ordinaire.

Enfin trois jolies filles en tenue de voyage commencent à discuter. À cette heure en ce lieu, on peut croiser des touristes et des vigilants. Mais des énergumènes comme ça ? Sûrement des actrices de théâtre.

Il grogne comme un petit vieux, il marmonne dans sa moustache et craque son dos deux fois avant d'arriver à se remettre debout. La couverture pouilleuse qui le recouvrait glisse au sol sans qu'il ne cherche à la ramasser. Il avance alors vers les jeunes femmes, le torse bombé sous l'armure de cuir lacérée d'entailles. Une série de petites fioles lui barrent le poitrail, attachées en bandoulières. Sous son sac à dos se balance un paquet d'un mètre de large, enroulé à la manière d'un sac de couchage mais sans en avoir la légèreté. À moins de cinq pas il écarte un pan de son manteau et attrape le goulot d'une bouteille qui pend comme un couteau à sa ceinture.


« Hey les filles, une rasade pour reprendre des forces ? »

Il écrase une main lourde et amicale sur l'épaule de Perle. Il lui tend la bouteille en riant sous son masque.

« Il paraît que la nuit sera longue. Vous chantez ou vous dansez ? »


Carmïnn arrive. Il n'a pas vraiment l'air de l'écouter. Puis il reconnaît Barak et le salue d'un hochement de main. Entre deux gorgées d'une bouteille déjà bien entamée, il surveille la place sans se diriger tout de suite vers les égouts.


alias Djet Tamère
 
Perle Glennsapi
Assistant au Transfert d’Idée,
Electromagnétologue

Kil'dara  
Le Merakih 17 Fambir 816 à 12h15
 
Vu de près, on pouvait distinguer que sous sa tenue de voyage aux nombreuses poches elle portait l'une de ces combinaisons de cuir d'évitement si reconnaissable de par ses propriétés optiques particulières. Des traces indiquaient également qu'elle avait déjà servi.
La tenue faisait d'ailleurs contraste avec la porteuse car il était apparent que la krolanne n'était pas une habituée de la vie au grand air : elle tenait plus de la citadine délicate que de la baroudeuse endurcie.
A côté de cela, aucune arme. Ou du moins aucune arme apparente.
Une senteur exotique flottait encore autour d'elle. Ce n'était pas un parfum bien que l'odeur ne soit pas désagréable. Les connaisseurs reconnaîtraient sans peine l'arôme de l'amborcie des marais dont elle s'était servie il y a à peine quelques heures.


Perle avait une envie pressante de tordre la main abattue sur son épaule.
Mais elle n'en avait ni la force physique, ni même la technique. Et quand bien même en aurait-elle eu la capacité qu'elle ne l'aurait pas fait. Car elle n'était pas du genre à agir sur des impulsions. C'était une créature de raison et c'était la réflexion qui dirigeait ses actes avant toute chose.

Le masque l'inquiétait, bien qu'elle n'en laissa rien paraître. Pas par son apparence ou parce qu'il dissimulait son porteur, non. La raison en était un souvenir de l'épisode du Rafiot troué, là où elle avait rencontré Carmïnn pour la première fois.
Lorsque l'émissaire de l'Ombre avait pointé son museau métallique au bouge, elle avait pu apercevoir à l'extérieur un krolanne masqué qui s'était rapidement éclipsé.
Bien sûr, ce n'était pas du tout le même masque que celui qu'elle observait à présent, ni même le même individu puisque la carrure n'avait rien à voir. Mais la coïncidance était troublante : deux fois elle rencontrait Carmïnn et deux fois des masques rôdaient à proximité ?
Supposition : les deux inconnus pouvaient-ils faire partie d'un même groupe ayant pour habitude d'opérer masqués et ayant un lien direct ou indirect avec Carmïnn ou l'une des lanyshsta croisées lors de ces deux événements ? Des sortes d'hommes de main peut-être ?
L'hypothèse méritait d'être gardée à l'esprit.

Elle composa son rôle avec soin et célérité, laissant ressortir les sentiments qui lui convenaient et enfermant les autres à double tour dans sa salle de contrôle mentale. C'est donc en apparence une jeune femme surprise, légèrement intimidée mais néanmoins affable qui repoussa doucement la bouteille offerte d'une main tout en affichant un sourire poli d'excuse.


J'ai peur de ne pas très bien tenir l'alcool. Ce ne serait pas raisonnable.

Il ne serait pas raisonnable d'ingurgiter un liquide non identifié offert par un inconnu certes. Et si il était vrai qu'elle n'était pas une grande buveuse, ce n'était certainement pas la raison principale de son refus.

Mais je vous en prie, ne vous gênez pas pour moi.

Qu'il boive donc et ce faisant qu'il relève son masque et révèle son visage ou au moins une partie de celui-ci...

Son esprit travaillait à toute vitesse, analysait les moindres détails, les moindres gestes et bâtissait en un éclair des dizaines d'hypothèses sur la signification possible de chaque donnée.
Par exemple rien qu'en se penchant sur le geste de la main sur l'épaule. Fallait-il n'y voir qu'un moyen de communication tactile innocent incitant à la camaraderie ? Ou le geste avait-il un autre but voilé ?
Car il pouvait aussi bien entre autres :
- servir d'excuse pour s'assurer une prise sur une cible ou une certaine proximité avec elle
- dissimuler une attaque invisible par poison ou même magie
- faire diversion en la fixant sur place afin de maintenir un moment un comparse hors de son champ de vision
- servir de signal à l'intention d'un tiers
- être une façon d'évaluer son interlocuteur en observant la manière dont ce dernier réagissait au contact
- etc.
Et ainsi de suite elle accordait le même traitement à chaque donnée tombant dans ses filets mentaux.

Laissant poindre un rien d'inquiétude sur son visage et dans ses gestes elle fit mine de regarder à la ronde comme si elle voulait s'assurer qu'un ou deux bon samaritains seraient prêts à intervenir au cas où son interlocuteur se montrerait trop entreprenant. Se retournant ainsi à moitié, elle profita de ce mouvement pour dégager son épaule l'air de rien. Sa main saisit l'occasion pour se rapprocher innocemment de l'une des nombreuses poches de sa tenue. C'était l'une des plus larges et celle-ci dissimulait le pistolet confectionné par Yloyse. L'arme était chargée, infusée par ses soins et prête à faire feu. A cette distance même une novice au tir comme elle aurait du mal à manquer sa cible.
Lorsqu'elle finit par reposer son regard sur lui, elle ajouta pour répondre à sa seconde question :


Je ne donne jamais de représentation de nuit.

Pour être plus précise, elle ne donnait jamais de représentation tout court... Mais c'était malgré tout une vérité qui avait le mérite de sembler répondre à la question tout en l'éludant complètement et en laissant à son interlocuteur le loisir d'en tirer toutes les conclusions erronées qu'il voudrait...


Puis l'inconnu salua celui qu'elle pensait être Barak Hastus d'après sa morphologie et son équipement. La tension baissa d'un cran. L'individu avait de forte chances d'être l'un de ses futurs compagnons de route en fin de compte. Ce qui ne levait pas toute ses inquiétudes mais les atténuait sensiblement. On verrait bien ce qu'il en était une fois Carmïnn rejointe.


Vous m'excuserez mais je suis sur le départ mon cher noctambule. Peut-être que vous également ? Bonne route si c'est le cas.

Sur ce elle salua d'une petite révérence, telle qu'aurait pu en effectuer une artiste saluant son public. Rien d'extravagant mais juste de quoi entretenir la confusion.
Puis avec un dernier sourire elle s'éloigna dans une direction différente de celle du passage. Sa méfiance -bien qu'atténuée- était toujours présente, aussi rejoindrait-elle le passage en faisant un détour et uniquement lorsque l'inconnu ne la verrait pas faire.
Trop de précautions ne tuait personne. Pas assez le pouvait.



 
Barak Hastus
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Merakih 17 Fambir 816 à 12h55
 
*** Voyant Dassen arriver, Barak hésita. Respecter sa volonté et l'appeler vieux démon ou aller le saluer comme Djet ?
Il décida qu'il serait toujours temps une fois parti de démasquer le vieux démon, quand il serait sur à 100% qu'il n'y a pas un krolanne qui écoutera ce qui se dit : ***


Salut vieux démon, alors comme ça tu part en randonnée avec nous ? ha oui, tu l'a même mentionné là où tu sais.
Hum, je te suggère d'aller voir la verte un peu plus loin, c'est elle qui a demandé un porteur.
Pour la boisson je te déconseille, quand on va à côté d'un lac en étant ne serais ce que légèrement ivre on a tôt fait de déraper et tomber dans l'eau.
Pour le reste on discutera d'avantage pendant le trajet.


*** Puis se tournant vers Perle dont l'habillement était typique du kil dara : ***

Bonjour, vous êtes Darienne non ? Ravi de vous rencontrer, j'espère que nous allons au même endroit pour pouvoir discuter plus tard.

 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Merakih 17 Fambir 816 à 16h23
 
C'était toujours la même chose. On faisait de multiples projets mais au final, on manquait de temps à chaque fois.

L'artisane soupira en regardant son établis. Tant pis, ce fusil à répétition ne serait pas fini à temps... Il lui faudrait se contenter de ce qu'elle avait dans sa réserve. Bah, son fusil actuel serait normalement suffisant. Plus encore en tenant compte de l'armement autours d'elle. Se détournant à regret, elle reprit ses préparatifs...

Voyons.. réserves de mughannes, réparties dans deux conteneurs différents afin de limiter les risques de perte totale en cas de problèmes. L'un dans une bourse à la ceinture, l'autre protégé dans le sac. Du thé pour les premiers jours afin de ne pas les entamer. Légèrement sucré et citronné, il serait une solution plus intéressante que l'eau. Thé vert lui avait on expliqué pour que l'oxydation soit limitée et la conservation correcte. Elle n'avait pas osé contester. Nourriture... fruits secs, viande séchée et aliments capables de se conserver... Elle n'allait certes pas faire dans l'original mais bon....

Des vêtements solides. Bottes de marches, Une tunique plus chaude que l'habituelle et une seconde peau reposaient sur le lit. Peut être un peu trop moulante selon les standards les plus prudes mais la petite bleue était loin d'en être gênée. Elle l'enfilerait plus tard. Plusieurs capes s'entassaient. Elle finit par porter son dévolu sur une cape en soie, d'apparence banale. Elle emporteraient tout de même les autres... un pressentiment que ça risquait d'être utile. Ceci fait...

Ah oui ! Ne pas oublier de fourrer dans le paquetage une série de flûtes. Après tout, les dathogals aimaient les histoires. Peut-être la musique aussi.

Une sacoche de cuir souple, à fixer à sa ceinture rejoignit l'ensemble. Celle là contenait du matériel de travail. Avoir toujours ses outils. Les pierres de vie sont également glissées, rangées dans un étuis, dans cette sacoche.

Que lui manquait il... ? Carnet, quelques bandages, munitions, briquet, lanterne... tente, couverture... Bon... si elle avait oublié un truc, c'était tant pis. Là, elle ne voyait plus. Ah ! Oui ! Savon ! Ne pas oublier le savon.


*** ** ***


Quelques heures plus tard, c'est une lanyshsta sifflotante, un lourd fusil à pompe tranquillement posé sur l'épaule, qui quittait les ateliers du CREA, et se dirigeait vers les Puces Koï, toutes proches.

Perle, Yiu, Ona, Jade.... Sur celles là, elle pensait savoir plus ou moins à quoi s'en tenir...Dassen... lui, c'était plus particulier. A quoi jouait il et de quel bois il était fait... ? Sa mémoire lui rappelait un homme, à peine plus jeune qu'elle... et avec un beau bleu sur la pommette. Méfiant. Sauvage. Mais paradoxalement mignon à jouer les gros bras. Il lui avait rappelé des souvenirs. Mais c'était il y a des mois... Quand à Barak... elle évita de lever les yeux au ciel. La patience serait une qualité. Oui, la patience...

Dans la foule, elle se laisse porter dans la bonne direction, jugeant inutile de se presser outre mesure. Par hasard, son regard croise celui d'une femme aux cheveux blanc... Une seconde pour réaliser qu'il s'agit de Perle... et un léger signe de tête lui est adressé ainsi qu'un sourire... Mais elles se rejoindront plus tard. La foule continue. Yiu, elle l'attends un peu plus loin.

Contente que tu soit arrivée à temps. Une pomme ?

Il faut dire qu'Yloyse en a acheté un sachet à un étal en venant, convaincue que pouvoir en grignoter rendra le trajet plus agréable.

Elles rejoignirent rapidement la place où Carminn les attends. La rouquine est sur ses gardes, mais semble bien aller. Et elle aussi a un paquetage conséquent. Un pincement au cœur en constatant le fusil à répétition, qui lui rappelle la cruelle absence de son jumeau, elle essuie mentalement une larme imaginaire et va la saluer chaleureusement. Après tout, c'est chouette de la revoir. Même si elle comprends sans difficultés la vigilance de l'ancienne, au vu de la façon dont les choses se sont terminées la dernière fois.

Un salut discret en direction de Jade. Probable qu'elle s'en fiche, mais bon.... La jeune femme se tourna vers Perle, joyeuse.


Alors, comment tu vas, Tu as pu te reposer depuis ton arrivée ?


Bavarder sera bien moins anormal que rester debout sans mot dire. Et la présence d'un Dassen à la voix reconnaissable, lui fait hausser un sourcil lorsqu'il les rejoint et leur propose... à boire tout en écrasant une main sur l'épaule de Perle.

Et bien... il n'avais plus vraiment l'air aux abois... et il faisait presque peur grimé ainsi. Moins lorsqu'on se souvenait l'avoir vu en train de se faire prendre les mesures pour l'armure en question mais tout de même...

Pensée :
L'ivrogne sera du voyage....


Et Barak...
Soupir intérieur.... Il n'a pas peut être pas remarqué que Perle cherchait à se détourner de l'ivrogne, et à s’éloigner, ne souhaitant probablement pas se donner en spectacle.

Bonjour également Barak...

Bientôt heureusement Carminn leur explique le trajet et sans chercher à la rattraper, tandis qu'elle part en avant, Yloyse s'engage dans le passage. Elle s'est faite silencieuse. Et ses pas ne font pas de bruit tandis qu'elle marche sous terre. Un peu de marche ne l'impressionne pas. Pas plus que les dangers qu'on peut croiser par içi -y compris ses compagnons.


Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 17 Fambir 816 à 21h48
 
Dassen fait la moue en dévisageant Perle Glennsapi. Son regard va sur Yloyle. Barak. Yiu. Aucun camarade de beuverie ? Quelle déception ! Quel ennui ! Les choses auraient pu être tellement plus amusantes.

Il lève alors le nez au ciel et glisse le goulot à travers la fente de son masque. Pendant un instant sa peau est éclairée. Jeune. Imberbe. Les lèvres barrées de deux petites cicatrices verticales. Trois grosses gorgées sont bruyamment dégluties avant qu'il ne s'essuie la bouche du bout des doigts.

Alors il regarde sombrement les personnes assemblées et celles qui s'en vont.


« Eh bien moi, je chante. Pour la souffrance et l'immortalité. »

Et il s'éloigne à son tour. Il déambule bouteille en main. Sans la boire, il la brandit, il tourne sur lui lui-même et se mêle à la foule en chantant.

« Ta mère, ta mère, ta mèèère… ! Qu'il est grand qu'il est beau qu'il est fooort !
Ta mère, ta mère, ta mèèère… ! Qu'il est doué à la lance, qu'il est bon de le voiiiiir !

… »




Une heure plus tard Dassen est seul, avachi contre la porte d'une boutique de souvenirs. Il se gratte le ventre. Hésitant. Déprimé. Des pensées lui traversent l'esprit. Un torrent mou, abrupt, sanguin. Parfois un bloc de sang caillé ou une éponge gorgée d'amertume. Il ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Conscient de lui-même et de son indécision. Il se remet peu à peu sur ses jambes et se cache dans l'ombre. Oublié, discrètement, il suit la même voie que les autres sans trop en avoir l'envie. Il plonge dans ces égouts familiers, sur un chemin inconnu.

Au moins c'est ce qu'il aura. Quelque chose d'inconnu.



alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 18 Fambir 816 à 00h03
 
Après ses préparations un peu atypiques, Jade s'est mise en route.
Arrivée sur la place, reconnaître quelques personnes... Elle a plus de mal à distinguer les traits que d'habitude, et ses oreilles bourdonnent, conséquences de la petite protection qu'elle a tenu à lever avant son contact.
Même si l'esprit fonctionne correctement, la récupération d'informations est altérée, discussions inutiles. Mieux vaut regarder comment les choses se passent, avec les yeux de l'esprit.
Un picotement dans la nuque, la sensation d'une personne regardant par dessus son épaule. Quelqu'un la cherche. Elle ferme les yeux, tente de remonter la piste...
Elyas ?
Décidément, le bouffon choisit bien mal son moment pour faire preuve d'indiscrétion ! Un rapide et sec rappel à l'ordre mental, qu'il prendra par dessus la jambe, comme de bien entendu...

Les instructions sont données, le départ peut commencer. De petits groupes de marche se forment, par affinité.
Jade s'isole. D'une part, il est toujours bon de connaître un maximum d'issues pour pouvoir les contrôler, et elle n'a pas envie de perdre sa concentration.
D'autre part, il y a deux types de groupes : ceux au sein desquels on a confiance en chacun des membres, avec lesquels on peut voyager en groupe et en sécurité, et... Les autres.
Et là on est dans un cas "les autres".

Si Carmïnn est partie en préparation de terrain, elle fera l'éclaireuse pour la colonne : s'assurer que les zones sont sûres, reconnaître le trajet, étudier la topologie... Et ne pas se laisser ralentir par tout le monde.

******

Lendemain, bord du lac. Première arrivée, Carmïnn exceptée, bien sûr.
Ah, la grand tente accueillante, la proximité, la promiscuité, les mains baladeuses, les...
Bref. La vie en communauté à ses avantages, au premier rang desquels on trouve la possibilité de ne pas faire partie trop intimement de la communauté.


Hum. Ah. A moins que ne soit inclus dans le tissu un enchantement susceptible de masquer le nexus d'émanations mentales que nous formons, je vais plutôt planter ma tente un peu à l'écart.

Un léger rire de Carmïnn, qui semble plus détendue que la veille.

Notre nexus, certes détectable, ne le sera qu'à quelques centaines mètres. Autant dire que si on nous a suivi, oui on nous repèrera mais bon... Pas très grave, hi hi hi, à quelques centaines de mètres près !


Si on nous a suivi... Ah, oui, forcément, c'est une possibilité. Même en ayant laissé l'anneau chez elle, sous une latte du plancher, il n'est pas impossible que quelqu'un les suive...
Ceci dit, vu que Carmïnn avait repéré un être seule, la perspective de se faire repérer au milieu de nulle part par une ancienne devrait en refroidir plus d'un.

Sans tarder, Jade va installer sa... Pas vraiment sa tente, en fait. La Verte a toujours bien supporté les désagréments d'ordre climatique, et les seules choses qu'elle trouve confortables sont celles accroissant son espérance de vie. Du coup, en guise de tente, elle a un solide "sac de couflage" imperméable, un petit cocon ou se glisser tout en passant inaperçue, pas de quoi supporter des conditions extrêmes mais bien suffisant la plupart du temps. Et largement moins encombrant qu'une tente. Mais pour le coup, il attendra qu'elle ait fini de repérer les environs, et se soit assurée que la zone est sûre.

***

Des bêtes sauvages, mais paisibles. Rien qui trouble la tranquillité ou la sécurité du camp. Tant qu'on leur fiche la paix on...
Un bruit, sur la droite. Des piaillements aigus, des grognements, et bientôt des branches qui se cassent.
Quelques pas, et une vue plus dégagée lui permet de mieux apprécier la scène : un piaseau blessé qui s'agite en criant, le lanyshsta masqué qui le pourchasse lance brandit... Et au son, c'est un cochon qui doit s'alarmer qu'on s'agite trop proche de sa progéniture et qui va le prendre à revers.
La joie des amateurs...
Elle attend, que le porc pointe son nez, et enchaine rapidement deux tirs. Les deux créatures s'effondrent, redonnant au coin sa tranquillité. Le Lanyshsta se tourne vers elle, lance pointée vers la source du bruit. Elle pointe le fusil vers cette nouvelle menace, version muette d'un "à cette portée, tu ne parviendrais jamais jusque moi" en réponse à sa provocation silencieuse. Le temps semble un instant s'arrêter, puis...


Point 1 : on évite d'exciter les bestioles et de les ramener trop près du groupe.
Point 2 : tu te calme. C'est une excursion, pas une élection de mister Sin.


Il la regarde, à travers les fentes de son masque, et répond, d'une voix étouffée.

Point 3 : glou glou glou

Oh, parfait. Ils vont décidément s'entendre comme larrons en foire, assurément. Bon, d'abord, retourner au campement les rassurer sur le bruit. Puis revenir pour s'occuper de la viande. Ou plutôt, envoyer quelqu'un.

Retour au camp d'un pas vif, s'adressant à la cantonade en désignant l'arrière du pouce.


Volaille et porc au menu de ce soir, pour éviter d'entamer les rations.

Il est derrière elle, pas loin... Bah, tant mieux, autant régler les choses clairement dès le début.
Ce n'est pas parce que l'expédition part du Kil'sin que ça doit forcément être le bordel dès la première halte.
Jade se retourne, pour exposer son point de vue au lancier, tout en parlant suffisamment fort pour que les plus curieux puissent en profiter.


Inutile de me regarder de travers. Pour l'instant, ce ne sont que des créatures faibles, peu dangereuses pour un krolanne isolé, de la viande sur pattes pour un groupe de Lanyshstas.
Cela ne durera pas, et il y aura peut-être un moment où chaque tir comptera pour éviter que l'un de nous ne succombe, et à ce moment là, la dernière chose dont nous aurons besoin, c'est d'un imbécile qui s'amuse à exciter les créatures et les fait réagir de façon inhabituelle, empêchant de déterminer leur trajectoire.
On tue quand c'est nécessaire, et on tue proprement. Ce n'est pas un spectacle, ça ne sert à rien d'attirer l'attention sur soi. Comporte-toi comme ça en combat réel, à perturber tes voisins par tes grands airs, et tu seras un danger pour le groupe.

Toute la troisième vague a certes été invitée à cette expédition, mais avec l'implication tacite qu'il faudrait œuvrer dans le sens de la communauté, ou à minima, sans faire courir de risque inutile au reste des expéditionnaires.

Donc premier avertissement. Au deuxième, tu seras simplement considéré comme nuisible au groupe en situation de combat. Ce qui peut n'avoir aucune incidence si tout se passe bien.

Mais en cas de danger j'élimine les menaces par ratio dangerosité/difficulté décroissant.


Bon, forcément, ça n'allait pas arranger sa réputation, et bon nombre d'esprits libres risquaient de voir dans cette déclaration une forme d'appropriation de responsabilité, une auto-proclamation de cheffe de la sécurité du groupe, sans qu'aucune personne ait donné son accord.
Ce qui était vrai, à n'en pas douter.
Mais vu que c'était les mêmes qui étaient susceptibles d'appeler à l'aide en cas de coup dur, il pouvait être rentable de savoir dès le début qui pouvait faire preuve d'un minimum de discipline, et qui y était allergique.



La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 18 Fambir 816 à 15h00
 
Un imbécile ? Un danger pour le groupe ? C'est tellement gratuit et injuste. Quelle joie ! Quelles heureuses perspectives pour l'avenir de cette expédition. On espère que dureront ce genre d'ambiances, elles sont si plaisantes.

Comme prévu Djet démarre au quart de tour.


« Tu te prends pour qui, mère-grand ? Je ne vais pas te demander la permission pour aller pisser. Je ne vais pas te la demander pour aller chasser quand j'ai la dalle. »

Méthode effectivement singulière, à la fois archaïque et culturelle : la chasse à la lance. Histoire, instinct. Poésie et authenticité. Il s'est planqué dans un buisson jusqu'à ce que son dîner se rapproche. Lorsque la chose s'est mise à picorer sous son nez il en est sorti d'un bond et s'est mis à courir derrière le poulet géant. Leur vitesse s'équivalait. L'homme défiait la nature et l'issue était incertaine. Il évitait les obstacles, barrait sa route, ne cédait pas à la fatigue. Jusqu'à ce qu'il parvienne à lui perforer le derrière dans une attaque rageuse et maladroite. Le poulet s'est mis à hurler. Il a alors trouvé au fond de lui même une énergie qu'il ne pensait pas avoir. Et misère, cochonnerie, injustice ! Le poulet s'est enfui, rapidement abattu par Jade, échappant aux mains du guerrier affamé et humilié.

« Me prends pas pour un débile. Baisses d'un ton ! À peine arrivés et tu me menaces ? Pourquoi, déjà ? T'aimes pas ma tête ? Je croyais avoir du charme avec ce masque. Un côté bourru et mystérieux, tu vois ? Mais non. Je crois que le problème est plus profond. Je me bats pas comme tu le voudrais, je pense pas comme tu le voudrais, j'adhère pas à tes méthodes, je suis un sauvage ! Si tu veux ton armée de débiles asservis va recruter ailleurs ou joues-là en solo. Mais ici on est un groupe. Notre survie dépend aussi bien de nos compétences, de notre nombre, que de notre cohésion. Alors il va falloir que tu calmes tes pulsions castratrices et autoritaires, et apprendre le travail d'équipe.

Regardes les. Il n'y a pas la moitié d'entre nous qui devrait être de ce côté du mur. Elles devraient être au chaud dans leur lit, à picoler en bonne compagnie ou à lire un bouquin. Tu prétends vouloir nous faire survivre. Mais tu ferais mieux de viser ailleurs que ma gueule et d'économiser tes balles. Quand ça finira par péter ici, il n'y a pas grand monde ici sur qui on pourra vraiment compter. Embusquée dans ton trou ce n'est pas toi qui ira encaisser les coups destinés aux autres. C'est pas toi qui jouera les infirmiers de terrain et ira mettre les mains dans la merde pour arrêter les hémorragies. Et qui sait, quand Jykos viendra te mettre une dérouillée tu diras pas non à mes sortilèges. Alors tes ratios de rentabilité tu te les mets où je pense. Profondément. Parce que tu finiras par être en difficulté. Et tu n'auras droit à mon aide que si je sais que tu me poignarderas pas dans le dos une fois remise sur pieds.
 »

Est-ce le plaisir de se défouler, ou la vieille rancune d'un autre jour ? La fatigue et le grand air le dynamisent, lui donnent le goût d'aller plus loin.

« Tu comprends ? Pour être sûr de s'en sortir ce groupe a besoin de moi. De ma lance et de chacune de chacune de mes capacités. Me menacer de mort c'est donc menacer chacun d'entre eux. Et tu oses le faire en leur nom ? Au nom de ta communauté ? »

Il s'adresse aux autres Lanyshtas du campement.

« Voyez ! Elle s'est imaginée sa communauté. Elle se donne le droit de vous utiliser. De définir ce qui est bien pour vous, pour justifier sur chacun d'entre nous un droit de vie et de mort. Et il faudrait la laisser faire ? »

De retour vers Jade, furieux. Un air de prophète avec son masque et son poing brandi en l'air.

« Commences par parler en ton nom, despote ! Assumes le plaisir que tu y prends. Montres à quel point tu aimes contrôler. Te sentir puissante. Regardes-moi sans retenue comme la merde que je suis pour toi !

L'autorité est une croyance. Il n'y a de troupeau que si on se met à croire qu'il y en a un. Il n'y a de chef que s'il fait croire à sa légitimité. Pour l'instant tu n'en as aucune, Jade Srhaggelle. Tu n'en auras jamais tant qu'on ne te fera pas confiance. Saches-le :

Je ne te reconnais aucune autorité.

Tu ne seras jamais notre chef.

Car tu es seule.
 »


alias Djet Tamère
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Julung 18 Fambir 816 à 16h27
 
Bon, ça commençait bien, avant même le départ Onä était à la bourre.
Elle avait beau avoir essayé de s'organiser, tout avait pris plus de temps que prévu. Des contretemps, des oublis, et hésitations, des aller-retours en veux-tu en voilà...
Il faut dire qu'elle était loin de son domaine de compétence... cela faisait des années qu'elle n'était pas partie en voyage, et encore moins en expédition camping en milieu hostile.
Et pour le coup, préparer son sac était un vrai casse-tête, car il lui fallait allier le fait d'emmener le maximum de choses vitales... et pouvoir les trimbaler malgré son handicap.

Plus elle faisait ses préparatifs, plus elle se disait que prendre part à cette expédition était totalement stupide.
Et pourtant, sans réellement pouvoir mettre de mots sur sa motivation, elle persévérait.
Elle qui jusqu'à peu savourait pleinement sa routine solitaire dans son atelier, se prenait maintenant à se réjouir à la perspective de cette aventure...!

Elle avait finalement réussi à bricoler une sorte de valise à roues, non pas à petites roulettes ridicules qui pètent au troisième pavé, mais de belles grandes roues tout-terrain qui devraient pouvoir tenir le choc un moment.
Ca lui donnait évidemment l'air de la plus ridicule des voyageurs du dimanches... mais d'un autre coté, comme c'était un peu ce qu'elle était, elle n'avait d'autre choix que de s'en accommoder.

C'est donc ainsi suivie de cette étrange bestiole à roues qu'elle tirait comme en laisse, que la boiteuse arriva au lieu de rendez-vous, juste à temps pour... rater les explications et le départ du groupe.
Bon...
Pas de panique, après un bref échange de messages mentaux avec leur guide, elle se trouva quand même en possession mentale de l'itinéraire. Vu sa démarche de tortue anémiée, elle doutait de pouvoir rattraper les autres en cours de route, mais au moins devrait-elle pouvoir les rejoindre assez rapidement.

 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Julung 18 Fambir 816 à 17h20
 

Le voyage n'a pas été dur. Long oui. Mais le trajet indiqué par Carminn ne laisse pas la place aux erreurs de parcours, pour peu qu'on sache un minimum différencier sa droite de sa gauche. Les égouts nécessitent une vrai discrétion. Le reste du trajet, une fois rejoint l'air libre, est plus à même de laisser les discussions se faire. Sans vraiment de sujets. Mais bavarder simplement entre filles est parfois aussi important.

D'autant plus que Yiu n'est, de toute manière, pas vraiment une référence en matière de discrétion.

Le campement finira par apparaître... Jade est visiblement déjà arrivée. Dassen également.
Reste à installer sa propre tente, à moins que Carminn ne leur propose de partager la grande. Manière forte de pousser au rapprochement, mais souvent efficace. Et du rapprochement ne leur fera pas de mal.


*** … ***


Silence....

Waouh !Elle a rarement entendu un aussi beau débit de bêtises à la minute... C'en est impressionnant... Et c'est plus un regard fasciné, comme devant un animal étrange, qu'elle porte sur le guerrier...

Jade a parlé fort, mais sans pour autant les prendre a parti. Dassen ne leur a pas laissé le choix que de poser la couverture qu'elle venait de sortir du sac.


He bhe... C'est intéressant de savoir qu'on devrait être au chaud dans un lit ou en train de lire. Des ptits cons misogynes j'en ai vu pas mal, mais là, y'a du niveau....

Visiblement cette partie là n'a pas eut l'heure de plaire à la Darienne. Oui... Actuellement, la meilleure place qu'elle voit pour sa main, ce serait dans la figure de Dassen... Mais bon, autant éviter de se faire mal... La petite lanyshsta, sans se fatiguer à se lever, reprends, d'un ton léger, qui tranche clairement avec la tirade furieuse du sinite.

Et t'est mignon tout plein mais.... non... Nous n'avons pas besoin de toi. Pas plus que de beaucoup d'autres. Pour qu'un protecteur puisse l'être, il faut pouvoir lui tourner le dos. Et, pour ma part en tout cas, je ne te fait pas confiance tandis que je fait confiance à Jade. C'est bête non ? Elle n'a pas d'autorité sur nous, non, mais j'estime son jugement sur ce genre de chose. Je sais que nous pouvons compter sur elle. C'est un simple fait. Ce n'est pas juste de la prétention de sa part. Nous protéger ? Oui, elle le fait, l'a déjà fait et sauf changement surprenant, continuera. Et ça ne se limite pas à cette expédition même si beaucoup ne s'en rendent sans doute pas compte.

Même si elle a parfois fait des erreurs d'estimation dommageables... fin bref.

On sait tous içi qu'elle est dépourvue de toute forme d'empathie, ou du moins qu'elle refuse strictement de la laisser s'exprimer, qu'elle en est parfois flippante et qu'elle a une fâcheuse tendance aux solutions trop définitives... Mais elle reste une sacré idéaliste, qu'elle le veuille ou non, et accessoirement l'une des meilleure tacticienne de notre vague.

Alors ouais, si elle dit une chose, je vais lui faire confiance. Nous ne sommes pas sa communauté mais nous faisons partis de la même communauté. Quand bien même on a parfois des avis différents sur des sujets. Et on a autre chose à faire que des conflits d’ego... Quand à parler de légitimité... et bien... encore une fois, non, elle n'est pas seule. Quand a imaginer qu'on a un chef, ma sinite de collègue aurait des hauts le cœur à cette pensée. Mais ça n’empêche pas d'approuver, d'écouter et de soutenir quelqu'un qui fait ce qui doit l'être.


Haussement d'épaule.

Tu peux brailler que tu n'aime pas ce qu'elle vient de te dire mais, tu devrais le prendre au sérieux.

C'est que... generalement, les menaces de la verte n'en étaient pas vraiment. On ne pouvait pas qualifier de menace ce qui n'était qu'un simple constat de ce qui risquait d'arriver.... Et puis... quand à parler d'appropriation de responsabilité... ladite responsabilité lui avait aussi été confiée implicitement en connaissance de cause et conscience par la petite artisane en même temps qu'elle lui avait proposé son dernier fusil...

Il commençait bien ce voyage...



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Carmïnn
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 18 Fambir 816 à 21h45
 
Carmïnn accueille chacun avec amabilité, avec retenue aussi, avec une accolade rarement.
Elle propose de suite la grande tente pour celles et ceux qui le veulent.
Celle-ci est bien aménagée.
Chaleureuse. Parfaitement fournie et meublée.
C'est... évidemment "trop".

Sans aucun recours à de la magie, il aurait fallu plusieurs mules pour tout transporter.
Établir un tel camp ici, juste au début de leurs ennuis potentiels, parait surprenant.
Voir inutile...
Car les alentours sont clairement peu dangereux.
Il y a bien quelques créatures qui rodent, mais avec leurs puissances respectives, ils n'auront aucun mal à dégager les lieux pour que les plus faibles profitent du cadre verdoyant.

Carmïnn attend que tout le monde soit là.
Sans doute le soir, autour du repas, lorsque les derniers seront enfin sur place.

Elle écoute les échanges entre les protagonistes, et n'intervient pas.
Elle s'était attendu à ça, plus ou moins.
Les caractères divergents faisaient parti des choses qu'il lui fallait emmener jusque chez les Dath'ogals.
Bien sur, il faudrait gérer et éviter que ça parte en vrille.
Bien sur, les dangers à venir - plus que réels et tangibles, pour ce qu'elle avait détecté - imposeraient une certaine discipline de groupe.
Bien sur, elle se débarrasserait discrètement de quiconque mettrait l'expédition en danger...

Carmïnn jouait gros avec tout ça.
Elle prenait le risque de se mettre à dos la troisième vague, entre autre.
Cette expédition devait réussir... quoi qu'il en coûte.

Préparant le repas du soir, tout en continuant d'écouter ses compagnons de route - une longue route... - elle souriait en coin, se disant que c'était rafraichissant.

 
Perle Glennsapi
Assistant au Transfert d’Idée,
Electromagnétologue

Kil'dara  
Le Vayang 19 Fambir 816 à 00h59
 
Les lanyshstas quittèrent la place des puces petit à petit.
Partie légèrement en avant suite à sa rencontre avec le "chanteur" masqué (qui n'en doutons pas avait sûrement dû ravir les foules et le voisinage de sa voix mélodieuse), Perle se laissa rattraper par les autres dans la partie souterraine du chemin. Si danger il y avait sur la route, il valait mieux avoir de l'aide à portée de main...

Le trajet se révéla aussi long et aisé que prévu. Il fallait en profiter tant que cela durait. A priori les prochains problèmes qu'ils devraient affronter seraient autrement plus sérieux que les simples courbatures et ampoules aux pieds.
C'était aussi l'occasion notamment pour enfin faire connaissance en personne avec Barak et le remercier à nouveau pour son intervention sur le chemin dara-sin qui lui avait permis de rallier sa destination dans les temps. Yloyse eut aussi sa part de remerciements pour lui avoir fourni le gîte au kil'sin. A côté de cela Perle se prêta volontiers aux conversations plus légères. Avec le kil'dara pour origine commune, cela leur faisait un base culturelle partagée facilitant le bavardage sans conséquence.
Au début tout du moins. Car plus les kilomètres défilaient, moins la citadine se faisait loquace et plus elle économisait son souffle pour ne pas se laisser distancer par les autres...

***

Si ses compagnons de route avaient l'air de plutôt bien se porter, une fois le campement atteint, Perle n'avait plus qu'une envie : se laisser tomber à côté du feu, ôter ses bottes de marche, manger un morceau et se reposer.
Ce qui techniquement faisait quatres envies. Certes.
Le trajet avait beau avoir été un jeu d'enfant, lorsque l'on avait pas l'habitude des longues marches la fatigue était malgré tout au rendez-vous.
Elle prit tout de même sur elle le temps de saluer amicalement Carmïnn et d'inspecter la fameuse tente. Si ce n'était pas le paradis, son état de fatigue tentait de toute ses forces de l'en convaincre. C'était en tout cas une amélioration appréciable du confort par rapport à l'anfractuosité rocheuse qui lui avait servi de refuge lors de son récent dernier voyage...
Enfin elle s'assit et savoura un instant de repos. Elle eut au passage une pensée compatissante pour Onä qu'elle imaginait peiner seule sur la route en traînant la patte. Elle lui adressa même une brève pensée d'encouragement, lui transmettant au passage une image mentale du confort de la tente de Carmïnn.


Pensée :
Courage Onä. Comme tu le vois tes efforts seront récompensés : Carmïnn a fait les choses comme il faut.


Le repos fut néanmoins de courte durée car bientôt, ce fût le premier couac dans le groupe. La petite crise éclata entre Jade et le lancier.

Le masqué l'étonnait. Elle ne l'aurait pas imaginé en apprenti tribun. Mais c'était apparemment un sinnite. Aussi n'était-ce peut-être pas aussi surprenant que cela dans le fond. C'était en tout cas une facette du personnage plus intéressante que celle qu'il avait exposé sur la place des puces koï.

Elle hésitait. Très clairement si elle devait choisir entre remettre sa survie entre les mains de Jade ou celles du masqué sa préférence irait à Jade pour une foule de raisons.
Mais comme l'idéal restait bien sûr de pouvoir compter sur toute l'aide disponible sans avoir à choisir, il fallait enfiler les gants diplomatiques et bien peser ses mots.
Le jeune homme semblait en effet du genre impulsif, sans doute fier également et elle soupçonnait qu'il serait bien plus susceptible de voler à son secours le jour où elle en aurait besoin si il la pensait "de son côté".

Finalement elle soupira puis s'exprima d'une voix ou perçait un peu d'une lassitude non feinte.


J'imagine qu'il est préférable que ce genre de choses soient mises au clair le plus tôt possible...

Pour cette histoire d'autorité et de légitimité...
Franchement, pour moi cette "ballade" est une première. Je ne vais donc pas m'amuser à prétendre pouvoir donner un avis pertinent sur les meilleures conduites à tenir en matière de survie en milieu hostile. Autant demander à un poisson de donner son avis sur la meilleure façon de marcher.
Pour ce qui concerne la survie et la sécurité (et pour cela uniquement) je compte donc m'en remettre à l'expérience des vétérans en la matière. Ainsi, j'accepterai les consignes que l'on me donnera du moment que l'on m'expliquera le comment et le pourquoi à chaque fois. Pour peu que ce soit utile et raisonnable je m'exécuterai. Et en cas d'urgence, lorsque la rapidité sera essentielle, je suivrai les ordres sans discuter.

Maintenant, si les vétérans divergent sur la meilleure façon de faire il y a un soucis. Car il me semble préférable d'agir à l'unisson autant que faire se peut. Il faut donc qu'en cas de litige il y ait une voix qui prévale.
Le plus évident est de laisser le dernier mot à Carmïnn. C'est son expédition après tout. Et elle n'en est pas à son premier rodéo c'est certain. Mais comme elle ne sera pas avec nous lorsque nous approcherons de notre destination finale, il nous faut aussi une autre voix.



Elle fit une pause puis reprit en s'adressant plus particulièrement au masqué.

J'apprécie que tu te soucies de mon bien-être. Vraiment.
Au fait, on me connaît sous le nom de Merle...


Une seconde de silence.
Un coup d'oeil bref vers Carmïnn.
A son grand agaçement, l'ancienne n'avait jamais respecté son désir d'anonymat et avait toujours systématiquement utilisé son véritable prénom en public. En sa présence, il paraissait donc vain de s'accrocher à ce nom d'emprunt. Elle se résigna donc et corrigea le tir dans la seconde suivante.


... bien que mon véritable prénom soit Perle. Heureuse de te connaître. Puis-je savoir comment je dois t'appeler ?

Elle lui adressa un sourire amical.

Tu as raison sur certaines choses.
Oui, je serais sans doute plus dans mon milieu au chaud dans mon lit en train de lire un livre.
Oui, le groupe a besoin de toi, de ta force, de tes compétences. Même si dans l'absolu personne n'est jamais tout à fait indispensable.
Oui, nous apprécierons certainement ton aide quand les ennuis nous tomberont dessus. Moi la première probablement.

Mais pour commencer, toi qui demandes à Jade de ne pas parler au nom du groupe, il serait bon que tu évites de faire la même chose juste après... La moindre des choses est que tu "nous" laisses donc décider si Jade sera ou ne seras jamais notre chef ne penses-tu pas ?

Tu ne me connais pas et je ne te connais pas. Pas même de réputation.
Jade par contre, je l'ai déjà rencontré. J'en ai entendu parler. Je sais notamment qu'elle a participé a plusieurs expéditions. J'ai constaté de mes propres yeux son efficacité et sa capacité à agir en se souciant de la survie de ses équipiers.
Bref, je peux raisonnablement penser que ses consignes seront utiles, réfléchies et appuyées sur une solide expérience.

Donc, en ce qui concerne la sécurité et la survie du groupe, et tant que personne d'autre n'aura démontré une aptitude supérieure en la matière
-son regard se fixa sur le masqué à ces derniers mots, comme pour le mettre au défi de se montrer à la hauteur- la parole de Jade prévaudra pour moi.

Notons que ça ne m'empêchera pas d'écouter les autres vétérans. Mais elle aura pour moi le dernier mot -après Carmïnn- si il y a désaccord pour le moment.



Elle réprima difficilement un baîllement, soupira puis se releva lentement à contrecoeur. Elle s'étira puis commença à prendre la direction qu'avait indiqué Jade tout en s'adressant à cette dernière.

Du gibier à ramener donc.
Indication sur l'emplacement par image mentale ?


Puis aux autres.

Quelqu'un m'accompagne ? Je me vois mal traîner deux carcasses toute seule...


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