Dassen désigne du pouce l'entrée du tunnel derrière lui.

« Ils sont quelque part là-dedans. Je connais le chemin. Le groupe a franchi une porte. Pas sûr que vous puissiez la franchir, vous aussi.

Mais à un moment ou un autre. Ils reviendront. »

Sans détours, il fixe le brigand.

« Comment vous recontacter, vous ou les autres mercenaires ? »

 


Pensée :

 
Du côté de l'Obadia.

Jade se faufile dans la grotte.
Les autres tentent d'abattre leur adversaire, tandis qu'il ne répond plus à leurs attaques.
Obnubilé par une attente, une recherche ou une communication ?
Ils y arrivent.
Petit à petit.
Mais cela prend du temps.

Du temps pour que Jade entre, et observe sans être vue.

Dans la grotte, peu profonde, Jade ne voit d'abord rien de particulier.
Puis, vers le fond, elle repère un ancien feu de camp, éteint depuis longtemps.
Des restes d'un petit campement, pour une ou deux personnes, pas plus.

Sur une couche bouffée par la vermine, elle repère un squelette.
Des vêtements épars.
Quelques affaires. Un vieux fusil rouillé. Une mallette ouverte, avec quelques instruments "classiques" d'investigation.
Dater cela sera difficile...
La grotte est très humide, qui plus est.

Il n'y a rien d'autre.
Juste peut être une ambiance. Une sensation.
Ce lieu... est différent de l'extérieur.
Et lorsqu'elle se retourne, elle voit "floue".

L'Obadia Prime, certes, en train de se faire laminer.
Mais aussi le village Dath'ogal, bel et bien "vivant", avec des habitants qui... vadrouillent ?
Et... Klem Athis !
Qui... fuit ?
Oui !
Le campement Dath'ogal est attaqué.
Klem se défend, tout en reculant vers la grotte.
Mais les visions sont trop troubles. Trop imbriquées. Trop floues...

Jade comprend que la grotte est un lieu "entre deux temporalités".
En y pénétrant, ce que L'obadia Prime désirait sans doute !, elle comprend qu'elle a établi une sorte de pont.
Ils peuvent revenir en arrière.
Mais l'Obadia Prime aussi, si ils sont à l'intérieur.

Il cesse d'attendre, et fait un pas vers la grotte.
Visiblement décidé à y pénétrer tant qu'il peut, pour sans doute ressortir dans le passé.
Pourquoi ?
Impossible à comprendre pour le moment...

Si Jade ressort rapidement avec ses compagnons, l'Obadia n'aura pas le temps d'entrer et sera bloqué temporairement.
Mais il risque de devenir vraiment chafouin...

Du côté de Dassen.

Le sus nommé brigand opine du chef.
Toujours aussi "sérieux".
Il réfléchit 3 secondes.

On peut nous recontacter facilement, si on fréquente les bons endroits.
La taverne des Joies aveugles, entre autres.
Nous sommes une compagnie.
Pas juste quelques petits malins perdus dans la nature...

Secret pour secret.

Pourquoi nous ne pourrions pas franchir la porte ?

 
A la question de Barak, Jade ne répondit pas. Que Yiu et lui continuent donc à l'agresser à coups de décharges magiques : cela le maintiendrait dans un état d'urgence lui faisant très certainement conserver la même attitude.
Par contre il n'était pas question de se mettre à l'éliminer soi-même tant qu'elle n'aurait pas découvert la raison de ce changement d'attitude.

Une zone plus sombre sur la pierre, du bois...
Un feu. Pas de cendres, le peu de vent parvenant à s'engouffrer avait du les enlever depuis longtemps, peu à peu, mais à part cela... Entre "plus d'une semaine" pour l'absence de déchets et "moins de mille ans" pour les restes de bois -et encore, plus les cavernes étaient profondes, plus de tels éléments se conservaient, faute d'éléments susceptibles de les détériorer, simplement elle manquait de données pour savoir dater cela correctement- difficile d'être plus précise.

Une couche infestée d'habitants divers. Bon, le "mille ans" étaient sans doute clairement de trop, mais on pouvait théoriquement dater encore en années. La présence d'un squelette tendait, quant à elle, vers du "au moins quelques mois" hors traitement particulier.
Moment de la mort entre quelques mois et quelques années, donc. Pas grand chose à en tirer.
Un squelette en plein milieu du camp. Un vieux fusil. Le ils ont probablement gardé des … souvenirs de toi Jade de Yloyse.
Un moment, elle envisagea la possibilité de se trouver face à sa propre dépouille. Mais peu probables.
De toutes façons, elle allait devoir tirer d'autres choses de ce cadavre.

Prendre en considération l'évolution à l'extérieur. Pourquoi l'Obadia était-il venu ici ?
Qu'y avait-il ici qui justifie son empressement ?

Flou...
Des éléments qui se superposent.
Des histoires différentes ? Non. La même histoire, mais à des moments différents.

L'Obadia se remet en route.
Il veut venir... Elle a activé quelque chose.
Pourquoi ?
Il a changé d'attitude en court de route... Lorsqu'il a compris qu'ils étaient plus dangereux que prévu.
Elle-même est restée non menacée, la difficulté à la localiser étant une information. Barak et Yiu ont commencé à user de leurs pouvoirs, et il s'est déplacé.
Leur comportement a induit le changement, la révélation de leur nature a modifié les priorités de l'Obadia.
Il sait...
Comme sous le Kil'dara : il comprend en partie, sans maitriser. Incapable de manipuler la magie mais sachant l'annuler. Ce doit être la même chose : incapable d'emprunter le passage, mais capable d'en saisir le fonctionnement, soit à peu de choses près l'inverse d'eux-même.

Obadia revenant dans le passé pour livrer les avancées récupérées depuis le temps ? Un véritable bon technologique d'une portée indéterminée autant qu'indéniable.
Menace prioritaire.
Elimination.

Tandis que Obadia se remet en route, Jade épaule son arme, et s'allonge.
Pas tant pour stabiliser sa visée que pour s'assurer d'un angle ascendant fort, afin que les tirs le transperçant n'atteignent pas ses coéquipiers derrière.

Deux tirs suffisent à finir le travail, largement entamé par Barak et Yiu.
Cible éliminée. Youpitagada. Fin des festivités, retour à la réalité.
Jade reprend contact avec l'ensemble de la petite expédition, son ton sec et froid passant mieux un message d'urgence que de victoire.

Pensée :

Très mauvais...
Vu leur mode de fonctionnement, mieux valait se focaliser sur le pire envisageable, et le pire, c'était de se dire que si le moindre Obadia parvenait jusqu'au passage non bouché... C'était la fin du parcours pour la Cité.
En attendant, elle avait à retourner à l'entrée, tant pour éviter de se laisser happer involontairement par le flux temporel que pour surveiller toute tentative d'intrusion.
De toutes façons le cadavre de l'Obadia -et le champ d'étude qui en découlait- était là.

Pensée :

Et mieux valait tenter les quitte-ou-double uniquement dans les cas désespérés.
Bon, nouvel Obadia à prévoir, d'après sa longue expérience se limitant à... Une unique occurrence. Néanmoins c'était le pire à prévoir, donc mieux valait anticiper le pire de façon inutile que faire preuve d'un optimisme létal.
Le prochain risquait d'avoir appris de la confrontation, reprenant à son compte les éléments ayant causé sa perte.
Un camouflage ? Une immunité aux décharges magiques ? Peut-être difficile à obtenir. Mais des capacités de détection spécifiques, et une aptitude au tir lointain, c'était vraisemblable.
Ne restait alors qu'à adopter exactement l'inverse dans la contre-offensive : baser sa défense non pas sur la dissimulation mais sur l'évitement, et privilégier le contact. Yiu allait peut-être pouvoir voir à l'oeuvre les griffes sur lesquelles elle avait travaillé.

Reculez un instant, merci.

Elle s'agenouilla à côté du cadavre malmené de l'Obadia.
Ce n'était pas forcément malin de vider complètement ses ressources d'énergie maintenant, mais c'était toujours mieux que de le faire après.
Puis surtout, c'était maintenant ou jamais...

Le vole-rêve n'était pas fait pour ça. Il était fait pour dérober l'énergie spirituelle avant tout, la faculté à arracher les souvenirs étant liée à une forme légèrement différente. Et le but était d'arracher les cauchemars d'un krolanne endormi, par de pouvoir les contempler, pas sur une créature n'ayant qu'un lien lointain avec les krolannes, et surement pas avec un cadavre au cerveau en court d'extinction.
Elle avait de bonnes chances de se retrouver dépourvue d'énergie magique pour un résultat nul, et un risque de se mettre la tête en vrac en tentant quelque chose de vraiment trop bizarre.
Mais la possibilité de peut-être voler une connaissance inédite, ou simplement de perturber un processus de transfert d'information post-mortem, était tout simplement trop attrayant pour le laisser le côté.

Posant ses mains de part et d'autre de la tête amochée de l'Obadia, Jade enclencha son sort.

 
Le Dathogal était en cet instant tel un ermite ou un sage, ayant atteint en lui un lieu de paix inaltérable au dela de la douleur. Il était en train de pourrir sur place et pourtant, il lui semblait qu'il était aussi serein que s'il avait été en parfaite santé et entouré des siens.

Sans même en avoir conscience probablement, il leur donnait une leçon de courage. Une leçon de vie. Face à cela, avaient elles le droit d'en montrer moins ? Avaient elles le luxe d'être faible ? La question portait en elle sa propre réponse. Elle répondit, la voix un peu rauque.

J'aurais aimé que nous soyons là plus tôt pour vous aider et que ces jours sombres ne soient pas advenus. Je vais traduire pour mon amie

Se tournant vers Ona, elle lui transmit les paroles du mourant.

Voici ce qu'il vient de nous dire.
"Je vous reconnais.
Vous étes les sœurs de l'orage.
Les filles du feu et des larmes.

Vous étes revenues, comme vous l'aviez promis.
Je vous remercie.

Vous pouvez m'aider.
En acceptant que je vous sauve la vie avec ma voix."

Que voulez vous savoir, sœurs de l'orage ?
Avant que tu ne file rejoindre Jade, pourrait tu jeter un oeil quelques instants si tu as une intuition sur l'usage de la machine ?

Une pensée s'adressa à tous en parallèle, ainsi accompagné d'une brève image de leur interlocuteur.

Pensée :

Votre voix sera alors pour nous un guide dans cette tempête. Le fil pour sauver nos vies et bien d'autre.
Dites nous, quel jour sommes nous ? Dites nous ce qu'il s'est passé et ce qu'on vous a fait ? Pourquoi vous inflige t'on cette torture ? Savez vous ce qu'il est advenu des sharrs ?



Elle aurait aimé que Barak lui enseigne un peu plus sur les nuances traduisant la peine et les titres donnés à ceux que l'on voudrait honorer dans la langue de ce peuple. Mais, ignorante sur ce point, elle devait se contenter de toute la compassion, la tristesse et l'admiration pour sa force morale qu'exprimait le regard.

 
L’obadia ne se régénèrent plus. La guerre d’usure a désormais basculé. Tant qu’il ne se concentrera pas contre l’un d’eux, l’Obadia n’arrivera pas à les tuer alors qu’elles (Jade, Yiu et Barak) arriveront à le tuer à petit feu. Ou plutôt Jade arriverait à l’achever rapidement alors Barak et elles l’affaibliront régulièrement à l’aide de décharge de mana. Plan que Yiu se met aussitôt à appliquer, bientôt rejointe par Barak. Les décharges se montrent d’ailleurs plutôt efficace ; si la créature mi-biologique mi-métallique était plutôt bien protégée contre les attaques physiques, elle ne l’est pas du tout contre les attaques magiques – sans doute n’a-t-elle pas encore eu le temps d’apprendre à s’en protéger. Quoiqu’il en soit, même si ce n’est pas la spécialité de Yiu ni de Barak, elles parviennent à affaiblir régulièrement et relativement efficacement l’Obadia. Seule car Jade a disparu.
Elle s’adresse à Barak : Pensée :
Espérons que si ce qu’elle trouve montre qu’il est vital d’empêcher l’obadia de rejoindre la grotte, elle reviendra à temps et ne se laissera pas dévorer par sa curiosité, ajoute-t-elle pour elle-même.

Ce faisant, un léger halo apparaît dans le dos de la forgeronne. La mascotte se mit à luire et à s'alourdir. L’obadia ne représentant plus un grand danger (il ne se défend plus et présente une cible facile à toucher pour ses décharges), elle tourne maintenant une partie de son attention vers la mascotte assise à califourchon sur son dos. Si la bestiole reprend sa taille initiale, autant ne pas être écrasée involontairement par elle.
Yiu essaye de communiquer avec l’affectueuse boule de poils (jusque-là) via ses capacités empathiques. Elle lui envoie de pensée rassurante, lui montrant que le combat tourne en leur faveur puis essaye de lui communiquer sa surprise quant à son changement d’état, espérant que le mini-gardien lui répondra et lui donnera des éléments de réponse.

Au bout de quelque temps, l’Obadia agonise. Jade réapparaît de nulle part et termine rapidement le boulot. Pour être exact, Yiu et Barak perçoivent deux bruits sourd rapprochés, avant de voir l’Obadia s’écroulait et Jade apparaître le fusil fumant au poing. La verte ancienne communique de suite ces instructions.
Si Yiu aurait tendance à se froisser face à cette façon de prendre le commandement, les instructions sont censées et elle pourra toujours chicaner dans des circonstances moins étranges et dangereuse que ce village mort-vivant dans le futur. Elle commence donc à étudier la lance. Ses reflets, son toucher, son poids, … Tout en gardant du coin de l’œil la mascotte pour d’une part, ne pas le laisser seul s’ennuyer ou s'apeurer et d’autre part ne pas perdre de vue ses changements. La peluche se tenant à sa tête, il n’est pas dur de s’assurer (via sa prise et ses petits grognements) de son état et de sa position tout en étudiant la lance.
Elle sort une loupe de son sac pour étudier de plus prés son grain puis tente à l’aide d’un couteau à tout faire de rayer le manche pour tester la dureté du métal et observer si sa couleur et sa structure diffèrent sous la surface.


Ensuite, Yiu envoie une pensée à Yloyse :
Pensée :

 
Dassen Dorn incline un peu son buste vers le mercenaire. Il articule lentement.

« Parce que vous n'êtes pas des Lanyshtas. »

Un instant de silence.

Il observe, il cherche certainement, à détecter la surprise, l'indifférence ou toute autre émotion qui traverserait ce visage.

« Mais peut-être que ça ne changera rien. Peut-être que vous pourrez passer. Alors je ne sais ni où ni quand vous serez. »

Il reprend sa posture habituelle.

« Ha ha ! Le plus simple pour vous, ce serait de tout dynamiter !

Qu'est-ce que vous devez faire de Carmïnn ? »

 
A sa grande surprise, Onä parvint à comprendre une partie de la réponse du Dath'ogal, même si évidemment les subtilités lui échappaient largement.
Aussi adressa-t-elle un signe de tête reconnaissant lorsque Yloyse lui traduit. Bien que, dans l'absolu, même avec la traduction elle n'était pas sûre de tout comprendre... Soeurs de l'orage ? Filles du feu et des larmes ? Le feu pour la forgeronne, et les larmes pour elle-même ? Sympa le loupiot...
En attendant, dans l'absolu Onä n'était pas contre se faire sauver la vie par qui que ce soit, avec sa voix ou son gros orteil, même, si ça lui chantait !
Mais elle laissa là ses réflexions, comme Jade avait besoin de ses compétences, chose suffisamment rare pour ne pas se permettre de décliner.

Suivant les conseils d'Yloyse, Onä s'attarda quelques secondes à étudier la machine qui maintenait le Dath'ogal en ce terrible et cruel semblant de vie. Si elle ne s'y connaissait pas beaucoup en machine, peut-être que son savoir en anatomie et divers systèmes organiques lui apporteraient quelque information utile.

Cela fait, elle salua le Dath'ogal d'un air un peu hésitant, et dit juste :

On m'appelle, je reviens dès que possible...

Puis elle sortit, fit un bref salut à Carmïnn, et rebroussa chemin pour rejoindre Jade et les autres.
Pas très rassurée, quand même, à l'idée de se balader seule dans ce village glauque et un peu trop plein de surprises à son goût...

 


Tient, j'ignore comment tu compte t'y prendre pour l'étude comparative mais j'ai coupé du mieux que je sois capable (sachant que Barak n'a aucune connaissance en médecine, le travail est fait, mais bon c'est pas forcément très propre vu que ça a été fait à la lame énergétisée. Même si Barak avait retiré le dispositif énergétique pour faire le travail se doutant que ça serait mieux ainsi, il reste cependant souvent un peu d'énergie dans la lame je suppose)

 
Du côté de la masure.

Le Dath'ogal observe ses interlocutrices, empli de bonté et de compassion.
Oui, de la compassion.
Comme s'il les plaignait. Comme si son propre sort était moins pire que le leur...

Onä regarde les mécanismes, et comprend que ceux ci ont deux buts distincts.
Maintenir en vie, d'une part.
En acheminant des liquides vers divers organes vitaux.
Et d'autre part... plusieurs tubes, très fin et de premier abord sans intérêt, pénètrent profondément dans le squelette.
Dans la moelle, directement.
Sans examens complémentaires, difficile d'être sure, mais le but de cette machinerie est apparemment de ponctionner de la moelle.
De façon régulière, au fur et à mesure de sa reconstitution.
Pour l'envoyer sous terre ?...

Le Dath'ogal écoute les paroles et boit les sensations.
Il répond d'une voix suave, limpide et assurée, après qu'Onä soit repartie.
Il parle lentement. Posément.

Ils sont venus, de tous les trous et de toutes les ombres.
Ils étaient frères, ennemis mais frères.
Ils ont conquis vos cités.
Détruit des millions d'âmes.
Ils ont éradiqué tout espoir.

Puis ils ont réveillé la Fleur de Mal.

C'est la Fin, en mon temps.
La Fin pour eux, aussi, et ils le savent.

En votre Temps, c'est l'espoir qui est maitre.
L'orage qui débute...
Il y a des nexus temporels.
Des actes à changer.

Vous devez sauver notre ami Klem.
Ce sera une première jonction.
Mais vous devez aussi empêcher le Monstre de revenir en arrière.
Et vous ne pourrez pas faire l'un et l'autre.

Il va falloir choisir.
Le Feu.
Ou les Larmes.


Du côté de l'Obadia mort et de la grotte.

Les choses se passent vite.
A peine le temps de la conversation dans la masure.
A peine le temps pour Onä de rejoindre la grotte.

L'expérience de Jade est un échec.
Quoique...
Elle ne perçoit rien.
Juste du vide.
Du vide pur. Dur. Complet.
Et pourtant, le sort a bel et bien fonctionné...

Carmïnn, concentrée sur la surveillance des hauteurs, répond brièvement que "oui, c'est bel et bien l'ancien endroit d'arrivée."

Du côté de Yiu, les observations sont simples, même si elles sont rapides.
Le métal, dès que l'Obadia meurt, s'altère très rapidement.
Il devient grisâtre, cassant, fragile.
Comme si... oui ! Il y a de fines lignes, des sortes de veinures dans ce métal.
Il est... vivant ?
Et son mécanisme a l'air basé sur la conversion d'énergie.
Il peut la projeter, comme il l'a fait pour attaquer.
Mais il pourrait aussi l'absorber, de l'extérieur, et ça l'Obadia ne s'en est pas servi...

La mascotte, très calme maintenant grâce à Yiu qui la rassure, envoie des images rassurantes.
Des images apaisantes.
De fleurs. Plein de fleurs...
De toutes les couleurs. De toutes les formes.
Des millions de fleurs...

Barak découpe.
Puis rejoint Onä dans la grotte, à priori.
Cette dernière, alors qu'elle vient juste d'entrer, entend alors un grand cri mental !
Un cri d'alerte, de Carmïnn !

Elle leur montre, leur désigne, plus haut à quelques centaines de mètres, sept points.
Sept zones.
Sept bulbes !
Qui grossissent à vue d’œil !

D'ici une minute maximum, ils seront à la taille de l'Obadia.
Car c'est bien de celà qu'il s'agit !
Les choses qu'il a éjecté au sol, cela devait être des moyens de se régénérer en combat via les filaments.
Mais maintenant, ils servent à reproduire l'Obadia.
A distance suffisante.

Et si chacun d'entre eux peut ensuite en produire sept de plus...

En même temps, plusieurs cris d'agonie fusent des maisons alentours.
Des Dath'ogals meurent !
Celui dans la maison d'Yloyse n'est pas atteint.
Pas encore.
Mais visiblement, ce que fait l'Obadia pompe des réserves.
Des réserves vivantes...

Du coup, Onä a juste le temps de regarder rapidement le cadavre.
Et elle doit décider comment elle va procéder.
Et si elle reste dans cette grotte, qui ressemble pour le moins à un tombeau...

 
Merde
dit Barak à haute voix en voyant l'ennemi qui allait arriver.
Il réfléchi alors à toute allure (pour lui même) :

Pensée :

Puis d'un coup il eu une solution qu'il envoya à tout le monde :

Pensée :

 
Yiu lève la tête et perçoit les obadia en même temps qu'elle entend les râles d'agonies.
Pensée :

Elle prend soin de rester sereine et affutée comme une lame. Elle tente de transmettre cette sérénité et sa détermination à la peluche.
Pensée :
Yiu essaye de transmettre l'image mentale qu'elle reçoit.
Pensée :

Pensée :

 
Le Gardien rêve de fleur. Au moins un qui est là, apaisé. Elle l'envierait presque.

Elle a hoché la tête aux paroles du dathogal. Bien sur qu'il savait ce qu'ils étaient. Il sait que ce temps n'est pas le leur. Un bien triste choix que celui qui leur est proposé. Le feu ou les larmes. Laisser mourir ou provoquer une destruction plus grande encore. Peut être. Et il ne semble pas y avoir de troisième voie. Pas selon lui en tout cas.

L'un de ces chemins contient une vie de gagnée. Une lueur d'espoir vers un futur différent.
Si l'espoir est encore vivace en notre temps alors je veux continuer à y croire.

Et elle y met son cœur dans cette affirmation, la petite bleue.

Si nous sommes enfants de l'orage, alors cet orage nous allons le détourner. Je ne sais pas comment, mais nous nourrirons cet espoir et le ferons grandir.


Elle incline légèrement la tête...

Je vais devoir rejoindre mon temps, celui de Klem... Il me reste deux dernières question... la fleur de mal... est ce que nous nommons la Matière Noire? Et ..... Quel est votre nom ? Pour qu'en honorant votre sagesse et votre courage, je puisse mettre un nom sur vos traits.

La jeune femme se releva, posant une simple main sur le pelage du mourant, le remerciant silencieusement. S'ils réussissait à changer l'avenir, alors lui et toutes les souffrances qu'avaient subit les peuples syfariens ne seraient plus. Juste un futur qui aurait pu être et n’adviendrait jamais. Il n'existerait plus, sauf dans sa mémoire, et dans celle de ses camarades. Un autre lui existerait, mais ce ne serait pas le même. Il n'aurait pas vécu cette torture. Apres sa réponse, elle sortirait et se depecherait de rejoindre les autres.

 
Le temps.
Le temps est vif.
Il s'immisce dans les dédales labyrinthiques de l'existence.

Certains voient le temps comme un fleuve.
Ou comme une immense mare de boue puante.
Carmïnn, pour sa part, avait une autre vision des choses.
Le Temps, c'est chiant..., songea-t-elle avec amertume.

Elle se redressa, épousseta une poussière invisible de son corset.
Tandis que le Dath'ogal répondait à Yloyse - Oui, c'était bien la matière noire et il se nommait Zh'arhsneg - et que tout le monde se regroupait vers la grotte, elle se dit qu'il était justement temps de mettre un peu d'ambiance...

Les différents protagonistes de l'expédition étaient soit tétanisés, soit affairés à établir des plans de défense et de sortie de crise.
Elle les observait, se disant que toutes les solutions proposées, toutes les hypothèses validées étaient valables.
Plausibles.
Intelligentes.

Mais Carmïnn, en rejoignant ses compagnons du moment, se disait que toutes les solutions étaient bancales.
Pas déterminantes. Trop aléatoires.
Ils ne maitrisaient rien, sinon des choix à l'aveuglette.

Elle se rapprocha encore.
Son attention n'était nullement tournée vers les Obadias.
Ni vers la grotte.
Uniquement vers la petite créature qui accompagne Yiu. La... "mascotte".
La bestiole est calme. Tranquille.
Envoie des putains d'images de fleurs !, ronchonne-t-elle silencieusement.

Du point de vue de Carmïnn, les faits avaient de l'importance.
Mais sans plus...
La bestiole avait du pouvoir. Ils étaient sur un Nexus. Ils n'avaient que des demi-solutions.

Ils avaient appris ce qu'il fallait apprendre, ici.
Ce n'était plus seulement un combat isolé qu'ils devaient mener.
Mais bel et bien une guerre. Une guerre totale.
Sur tous les fronts.

Et les Lanyshstas devaient s'organiser tel une armée.
Avoir des objectifs. Un quartier général. Des soldats.
Les Krolannes - pas tous, au début... - comprendraient la lutte.
Combattraient aussi.

Il fallait démarrer une nouvelle ère.
Ils avaient trop attendus. Trop stagné. Trop évité leur rôle. Leur... Voie.

Elle fit craquer les os de son cou, et sourit largement.
Tout ça était possible.
Mais ils devaient rentrer dans leur temps.
Et foutre une première pâtée à leurs ennemis.

Elle sortit son arme, affuta sa magie, concentra le mana qui l'entourait, puis s'avança vers Yiu.
Déterminée, mais toujours souriante.
Elle envoie une pensée - brève et intense - vers tout le monde, la bestiole comprise si jamais elle peut entendre.

Quand une situation est inextricable, autant couper le nœud.
Klem est essentiel.
Il sait organiser. Planifier.
Il est un être "juste". Il vous guidera.

Les Obadias ne doivent pas passer.
Ils sont trop dangereux.
Nous ne devons prendre aucun risque

Nous sommes dans une situation paradoxale, où le choix est entre le pire et le moins grave.
Le Dath'ogal a raison.
Nous ne pouvons pas tout faire.
Le feu. Combattre, tenter, aller dans le sens du Temps.

Ou les larmes...

Il vous faudra apprendre des Dath'ogals.
Ils en savent plus qu'on ne l'a jamais soupçonné.

Merci de m'avoir fait confiance.

Elle est à trois mètres de Yiu.
Elle lève le bras, et libère tout le potentiel de mana qu'elle possède en une seule fois !
Vers elle même !

La décharge est aveuglante. Terrible !
Les autres comprennent qu'elle se sacrifie.
Qu'elle crée une brèche. Dans le Nexus !

Sa dernière pensée explose, tendre et amicale.

A situation paradoxale, solution paradoxale !

Les aventuriers voient le Temps littéralement s'arrêter.
Ils sentent leurs corps, leur être, se figer.
Mais... leurs pensées restent vives.

Autour d'eux, tout est fixe.
Mais le Temps n'a pas d'emprise sur leur nature Lanyshsta.
Pas d'emprise sur leur esprit.

Soudain, tout disparait.
Sans même un petit pschitt...

Ils sont devant la grotte.
Carmïnn n'est pas là.
Dassen Dorn est là. Seul.
Ils se souviennent de tout ce qui s'est passé.

Mais ils savent aussi que dans cette grotte, désormais, il n'y a plus de mur.
Plus de Nexus.
Plus de faille temporelle.
C'est à nouveau. Non. Cela n'a tout simplement jamais existé...

Ils ont changé la donne.
Avec Carmïnn. Pas seulement elle.

Ils se souviennent de l'ancienne ligne temporelle.
Tous les Lanyshstas impliqués.
Et les traces mentales sur les Entrelacs sont toujours là.

Mais la réalité a été changée.
Dassen se souvient des types qui étaient avec lui.
Mais eux n'ont jamais été envoyés ici.

Et Klem...
Il est là. Allongé à côté d'eux. Vivant, conscient.
Une lueur dans ses yeux fait comprendre qu'il sait.
Il se souvient, lui aussi...

Une brise se lève.
Quelques créatures s'abreuvent non loin de là.
Tout est calme.

Yiu, soudain, prend conscience d'un léger poids sur son épaule.
D'une caresse du museau, la petite bestiole réclame un câlin...

 


La forgeronne n’avait pas encore eu le temps de réagir et resta quelques seconde sous le choc. Elle n’aimait pas toujours l’art qu’avait l’ancienne de mentir par omission et de ne présenter de la vérité que ce qui l’arrangeait, mais elle savait au moins qu’elle n’oeuvrait pas à la destruction de tous les Lanysthas ET de tous les Krolannes. Sans compter la transformation des Dal-gothal en chair à régénération et toute la face cachée de l’iceberg.

Pensée :



Pensée :
Et de lui envoyer des images de fleurs qu’elle avait pu rencontrer, dans son temps à elle.

Pensée :



Pensée :


Pensée :
Puis se tournant vers les autres :

 
Après un dernier salut et des remerciements à Zh'arhsneg, elle avait quitté la demeure marchant derrière Carminn vers la grotte et leurs compagnon, se forçant à ne pas se retourner. Bordel c'que c'était dur. Ce futur ne serait pas. Il n'adviendrait pas. Jamais ! Pas tant qu'elle aurait encore un souffle de vie pour l'en empêcher.

Les autres vont bien. Enfin, autant que faire se peut en de telles conditions. Même leur petite mascotte, qu’Yloyse avait installée sur le sac de Yiu avant qu’ils ne se scindent. La jeune femme lui sourit. Les images de papillons sont apaisantes après le spectacle précédent.

Elle n’a pas le temps de parler. A peine celui de s’alarmer aux premières phrases de Carminn qui ressemblent bien trop à un adieu à son goût.

Pas le temps de protester. Pas le temps d’intervenir.
Tout se passe bien trop vite.
Et l’amère conscience de savoir qu’elle a raison objectivement. Sans pour autant l’accepter.

La décharge l’éblouit, l’aveugle.

Carm-!

Trop tard.
Le temps s’arrête. Un battement de cœur stoppé dans sa course. Pourtant si Yloyse sent son corps qui se fige son esprit reste vivace, luttant contre cette prison de chair qui ne réponds plus. Hurlant pour bouger.

Les lanyshstas sont esprits. Ils ne sont pas matière. Celle ci disparaît.

Plus rien. Que l’esprit.

Et d’un coup ils sont là de nouveaux. Vivants. Mouvants.

Iiiinnnn !!

Un battement de cœur. La jeune femme titube. Ils sont de retour. Elle le sait, tout comme elle sait que la rouquine n’est plus avec eux. Ils sont tous là, même Klem tiré hors des brumes du temps… sauf Carminn. Yloyse serra les dents, mordant dans sa chair pour s’empêcher de crier sa frustration.

Non ! Non et non ! Elle ne pouvait pas leur faire ce coup là. Se la jouer héroine tragique se sacrifiant à la fin de l’histoire pour sauver les autres et le monde ! Elle ne s’était pas gênée pour leur faire ce coup là. C’était… c’était… ! Foutraille !

C’est qu’elle l’appréciait, elle ! Vraiment !

Se tournant vers Klem, elle le contempla. Valait il la mort de Carminn ? L’ancienne semblait le penser mais la jeune lanyshsta n’en était pas convaincue.

J’espère juste que …. Marmonna t’elle en se détournant sans finir sa phrase.

Que l’opinion qu’elle avait de vous était vrai. Que vous méritez qu’elle ai disparue pour vous permettre de revenir parmi nous.

Sans vraiment prêter garde aux autres, elle se dirigea vers Yiu, prenant dans ses bras le Gardien. Des fleurs. C’est ce dont elle avait besoin. Ne pas penser à autre chose l’espace de quelques instants et juste savourer la présence de la boule de poil ronronnante.

J’t’avais dit que j’reviendrais dès qu’possible lui murmure t’elle en laissant glisser ses mains dans sa fourrure.

Pensée :

Inspirant profondément, elle se tourna de nouveau vers les autres.

Non, il ne nous a pas suivit.. Tu attendais notre retour non ?

Il n’y a pas d’agressivité dans la voix. Elle n’en a pas envie. Continuer à agir à couteau tiré ne les mènera nul part. Et mieux valait lui dire maintenant que le laisser dans l’ignorance totale. Çà ne ferait qu’empirer les choses. Un récit choisit serait bien préférable que tout autre chose. Dassen n’était pas leur ennemis. Loin de là.

Nous nous sommes retrouvés dans le futur. Quelques années peut-être. Une guerre avait eut lieu. Enfin, un massacre plutôt. Les thirdok, et leurs alliés de la seconde vague ont vaincu. Tous les kils sont tombés et ont été intégralement massacrés. Krolannes, lanyshstas...De même pour les autres races… ou mutilés et laissé mourir à petit feu afin d’augmenter la puissance des machines. Et même eux ont finalement perdus. Le monde que nous avons vu était mourant car, pour gagner cette guerre, ils ont réveille la matière noire. Celle qui a détruit la civilisation dathogal il y a plusieurs millénaire, intégralement détruit le kildarogan en une nuit.

Et même eux n’ont pas été de taille face à elle. Carmin s’est sacrifiée pour nous permettre de fuir et de revenir en notre temps.

Elle soupira.

La guerre aura lieu, dans tous les cas, leurs préparatifs sont deja bien avancés. Et on aura besoin de la force de tous, mais à l'heure actuelle, l'espoir n'est pas perdu. Si nous réagissons maintenant et commençons aussi à agir, nous pourrons être prêts à temps.

La pensée suivante n’atteint que Dassen tandis qu’elle lui précise ses paroles, en lui montrant ce qu’ils avaient vu. Le village mort. Le dathogal torturé. Quelques images, pas plus. Dassen sent que c’est quelque chose qu’elle ne veut pas se remémorer.

Pensée :

Klem, votre présence parmi nous montre que nous avons commencé à changer ce qui allait advenir. Votre mort était le début de l’orage qui approche.

Il va nous falloir en savoir plus oui. Il va vous falloir aussi prévenir ceux de votre génération qui ont survécus. Nous allons devoir informer l’ensemble de notre vague aussi. Jade, on aura besoin de tes talents de tacticienne. Et de tous ceux qui sont capables d’agir.

 
Dassen cligne deux fois des yeux.

Les carcasses d'Arach ? La bouteille brisée ? Où sont les mercos ?

Il se redresse, se retourne pour faire face aux rescapés. Sa lance est toujours plantée dans le sol, à côté de lui. Sans y toucher, Dassen marque un instant de silence. Puis il reprend très vite son naturel.

« Enfin ! Des heu... »

Les jeunes femmes s'expliquent aussitôt. Il les écoute. On sent que leur histoire le remue. Mais soudain il se tourne vers Yiu et termine sa phrase :

« Des heures que je monte la garde ! Pas vraiment l'impression de la jouer perso, moi. L'endroit est sûr ! Un piaseau à rôtir vous attends. »

Il indique du pouce son campement de fortune, à cent mètres en contrebas... S'il existe encore... Dassen penche ensuite son masque vers le visage de Klem.

« Vous êtes sûrs que c'est pas Carmïnn ?! »

Il essaye de lui tirer la joue sans ménage... et lance un regard de biais vers Yloyse, en articulant lentement.

«Je ne vois pas de deuxième vague dans tes images. Pourquoi tu penses qu'ils sont liés à votre... votre... chose. Votre... vision ? »

 


Bien, ce que l'on a vu, ce que l'on a entendu, des événements dramatique vont se produire pouvant conduire même à la fin du monde pour tous les lanystha. Convaincre la seconde vague de ne pas faire les erreurs qu'elle a fait dans... l'itération du monde précédente ne me parais pas possible. Par conséquent il faut se préparer au pire.
On aura besoin d'un chef. Non pas d'un chef, trop refuseraient de se soumettre. D'un guide. Carminn vous voyait dans ce rôle, Klem. Même si nous ne nous connaissons pas, je vous ferais confiance. Quand vous m’appellerez, je serais là.

Mais pour l'heure j'ai bien appris du combat qui s'est déroulé et je pense que je serais plus efficace à m'entrainer seul afin d'être capable d'y faire face la prochaine fois. Le monstre n'est pas revenu, mais tôt ou tard il évoluera et redeviendra ce qu'il était dans le futur que l'on a vu.

 
Yloyse penche légèrement la tête, suivant le mouvement de Dassen qui montre la position de son campement, leur indiquant la présence également d’un repas.

Ah. Merci.

Et ouais… J’peut te garantir que c’est pas Carminn. Genre, pas la même tête, pas la même voix, pas le même nom et encore moins le même caractère…

Ce qui était dommage de son point de vue...

Elle réfléchit quelques instants à la question de Dassen. Après tout, s’il se la posait il ne serait pas le seul et la traiter par le déni ou éluder ne servirait à rien.

C’est vrai qu’ils n’étaient pas là, pas dans ce que nous avons vu directement même s'ils ont été impliqués dans la chute des cités. Frères, ennemis mais frères. Je pense qu’ils étaient déjà mort à l’époque où nous sommes arrivés. Leurs alliés éphémère les ont probablement trahis, sitôt leur utilitée achevée. Et pour répondre à la question suivante sur comment je sait qu’ils étaient alliés ? Parce qu’ils nous l’ont dit. Eux même. Lorsque nous les avons croisés il y a quelques mois, ils nous ont déclarés être alliés avec les thyrdoks mais se méfier quand même d’une trahison leurs « amis ».
Leurs soupçons sont fondés. Tout à fait le genre d’informations qu’ils aimeraient savoir je pense…

La jeune femme avait conscience de ce qu’elle disait. Elle montrait clairement à Dassen une information qui aurait sans doute de la valeur aux yeux de la seconde génération. Mais eux aussi devaient être avertis. D’une manière ou d’une autre.

Et puis il ne devait pas avoir l’habitude qu’on lui donne des informations simplement parce qu’il les demandait.

 
« Mouais. Intéressant.

Des images intéressantes.

Mais si dans cet autre futur nous avions déjà eu cette vision, nous avons déjà perdu. Pour survivre il va donc falloir se barrer d'ici et laisser les Thirdoks se noyer dans la matière qu'ils ont réveillée. Ou faire l'hypothèse qu'il y a plusieurs dimensions. Et là c'est le bordel. Etait-ce vraiment notre futur ? Pourquoi pas la vision étriquée d'un fou qui se moquerait de nous depuis le début ? »

Dassen pointe un doigt furieux sur la bestiole accrochée à Yiu.

« Par exemple, c'est quoi ça ?! Qu'est-ce qu'on est censés faire de ce truc ? Ça ressemble vachement à un appât à Lanyshta-qui-aime-les-trucs-mignons. »

Il se tourne vers Yloyse, plus calme. Mais acide.

« Et puis tu rêves. On ne se battra pas ensemble. Si tu veux nous réunir il te faudra plus que des bons sentiments. Parce que des sentiments c'est justement ce qu'il manque à certains. Tu t'accoquines à Jade alors qu'elle a tout d'un Lanyshta de la seconde vague. C'est ton ennemie et tu ne t'en rends même pas compte.

Si vous prévenez la seconde vague, ils deviendront encore plus dangereux. Pour l'instant on connaît leur plan, ce qui nous permettra de le contrer. Alors que les prévenir, c'est les rendre imprévisibles. Car vous ne changerez pas leur objectif : la mort des Krolannes.
D'ailleurs, peut-être ont-ils accès aux Entrelacs. Un espion. Quelque chose comme ça. Donc la seule manière sûre de raconter votre histoire est de se limiter au cas par cas. Aux gens qui partagent les mêmes idéaux que les vôtres. »

Dassen décroche sa lance du sol. Il désigne les cadavres d'Arach.

« Elles peuvent ressortir d'un moment à l'autre. Parlons de tout ça en chemin.

Et comme nous sommes des gens malins. On ne reprendra pas deux fois la même route. Si jamais on a été suivis un détour nous évitera une embuscade. »