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La belle envolée
Les affres dormants
 
Yiu
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Sukra 8 Otalir 816 à 19h08
 
« Tu aimes de prendre la tête et tout interpréter de travers, Dassen.

Ce futur n'est plus. Cela n'a tout simplement jamais existé. Effacé. Alors oui, peut-être le futur qui sera lui ressemblera-t-il. Probablement, si nous agissons comme dans la trame passée. Les arachs ne sont sans doute plus là et n'y ont jamais été puisqu'il n'y a plus de nexus pour les attirer.

Je crois qu'il nous faudra du temps pour appréhender ce qu'il vient de se passer. C'est-à-dire rien. Un rien qui nous a néanmoins appris que l'Ennemi portait bien son nom et qui a couté la vie de Carmïnn. Alors que rien de tout cela n'est arrivé ...

Mais peu importe les paradoxes temporels, nous avons plein d'autres choses faire et bien d'autres emmerdes à gérer.
»

*** Son regard se met soudain à aller de Dassen à Klem. ***

Pensée :
D’ailleurs je pense que tu més-interprètre les propos de ma consœur et amie. En tout cas pour ma part, je n’imagine pas une seconde que nous puissions former une armée et tous combattre côté à côte au sens littéral du terme. Comme tu le dis, nous aimons trop nous chamailler pour cela. Et les armées de métier de Kils sont bien meilleurs à ce jeux-là, sans compter que les krolannes sont plusieurs milliers de fois plus nombreux que nous.
Non, nous sommes individuellement plus … forts – quoique ce terme soit inadapté face à la variété des talents que certains lanysthas développent – mais moins nombreux. Et nos capacités nous fatiguent, d’autant plus si nous avons à les utiliser de façon répétées face à une troupe d’innombrables ennemis. Que ce soit des Obadias ou d’autres troupes qui serviraient plus de chair à canon. Enfin, vu ce que nous en avons vu, les Obadias sont déjà assez nombreux à eux seuls.

*** Un sourire. ***

Pensée :
Mais je digresse, je digresse. Au sein du consensus, notre vague n’arrive que rarement au consensus. Mais nous sommes pragmatiques. L’ennemi de mon ennemi est un allié de circonstance. Et nous ne sommes pas encore totalement individualiste. J’ai l’impression que nombre d’entre nous se regroupe en petit groupe. Petit groupe de personnes doués capables d’interargir pour réaliser leurs intérêts. Il faut juste rappeler que le plus important d’entre eux, la survie, est mis en danger par l’Ennemi. Et alors, chaque groupe, quand il en aura l’occasion, frappera l’ennemi. Chacun veillera à l’empêcher d’établir une tête de pont dans son kil… Et ce sera déjà cela.

Klem, je ne vous connais pas, mais si vous souhaitez organiser les lanysthas, cela ne se fera pas sans laisser à chaque groupe sa liberté. Aidez-les à constater par eux-mêmes que l’Ennemi n’est pas un fantasme inventé par certains et indiquez des façons de lutter dans son coin sans se marcher sur les pieds. Enfin, dans son coin. Des groupes pourront parfois se croiser. Mais nous ne serons jamais une armée. Sauf si l’Ennemi a déjà gagné toutes les autres batailles et nous aura acculé dans une bataille rangée qu’il pensera gagner.

En attendant, nous pouvons déjà faire cheminer l’idée de son existence au Krolanne qui auraient alors d’autres priorités que notre traque. Et apprendre à travailler encore mieux en groupe. Et apprendre à quelques groupes à travailler avec d’autres. Mais pas de hiérarchie centralisée. Nous n’en voulons pas et ce serait nous affaiblir. Notre plus grande force est notre variété de talents et d’idées. Gardons-en les bons côtés car nous serons alors imprévisibles pour notre ennemi.


*** Soudainement, Yiu éclata de rire et se mit à badiner avec son nouveau compagnon. ***

« Que de mots sérieux ! J’en ai assez dit pour un bon mois. Cependant, c’est à nous qu’il appartient d’informer les autres. Je vois déjà venir la cacophonie. On s’organise comment ? Chacun raconte son histoire, le tout sur un même fil du consensus ?

Pour le reste, la balle est dans votre camp, Klem. Gagne notre confiance et donne du sens à ce qui vient d’arriver. Ce ne sera pas facile, mais si tu renonces face à cela, alors tu n’es pas de taille face à l’ennemi, ce que je ne souhaite pas.
Ah oui, le premier qui s’en prend à mon piège à lanystha, il tâtera ma lame ! C’est non négociable. Et c’est au moins tout autant un piège à Obadia. Vous allez voir quand il sera grand.
»

*** Puis elle se remet à jouer de plus bette avec son nouveau compagnon tout poilu, tout mignon, et envoya une pensée privée vers Yloyse. ***

Pensée :
On va devoir ajouter une chambre à la CREA, mon amie !


 
Klem' Athis
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Julung 27 Otalir 816 à 23h14
 
Au début, Klem ne réagit pas.
Son regard fixe le plafond de la caverne, étrangement vide, comme s’il ne savait pas ce qu’il faisait ici. Et c’était vrai...
Bon sang, mais qu’est-ce qu’il foutait ici ?

Tant de choses se sont passées.
Tout avait commencé dans sa circonscription, la 14, avec l’affaire des Flicksens. Un meurtre qui s’était avéré être un piège dédié à sa personne. Il avait alors cherché de l’aide auprès de la troisième vague, lui qui s’était promis de rester à l’écart des Autres. Ils avaient alors pris conscience d’un ennemi menaçant, grandissant.
Au pied du mur, il avait voulu trouver des réponses auprès du savoir réputé ancestral des Dath’oghals. Oh il avait fini par les trouver, loin, très loin de la Cité. Mais il n’était pas le seul.
Si naïf ! Si bête !

Comme un bleu, il était tombé dans le panneau.
Encore.
Il s’était montré trop prévisible pour leurs ennemis et en avait payé le prix fort. Capturé, disséqué, étudié. Ils étaient parvenus à l'emprisonner. Une forme de mort définitive, coincé dans le néant.
Ils étaient mieux renseignés qu’il ne l’avait pensé. Tout ceci ne serait pas arrivé si ces enfoirés de la seconde vague n’avaient pas été de leur côté.
A quoi jouent-ils ?

Minutes après minutes, les fragments de ses souvenirs se reforment.
Sans vraiment le comprendre lui-même, il avait gardé en mémoire l’expérience vécue par Carmïnn, une sorte d’héritage.
Depuis quand cet aimant à problèmes était-elle devenue altruiste ?

Lentement, ignorant ces inconnus -pour la plupart- qui s’agitent autour de lui, le Commis de la Défense se relève. Il ne rêve pas. Il ne s’agit pas d’une odieuse manipulation supplémentaire.
Il est vraiment vivant.

Sa bouche s’ouvre légèrement mais aucun son n’en sort.
Il y a tant de choses à dire, tant de choses à faire.
Son regard se pose finalement sur les lanyshtas de la troisième vague. Un sentiment de reconnaissance profonde les effleure avec respect. Cette sensation vaut plus que n’importe quel mot qu’un humanoïde puisse prononcer. Ses yeux transpercent tour à tour les Éveillés.
Ils se sentent mis à nus, incroyablement désarmé face à cette sincérité et ce calme apparent.
Comme si on revenait d’entre les morts tous les jours.

Le kil’déen serre son poing.
Son regard se durcit.

Vous avez vu cet avenir tout comme moi.
Nous devons l’empêcher quoiqu’il en coûte.


Ils avaient des questions, tout autant que Klem lui-même.
Cependant à leur différence, il savait à peu près où aller et comment les guider.
Peut-être était-ce pour cela que Carmïnn l’avait fait revenir.

J’imagine que vous avez des interrogations et qu’elles sont nombreuses.
Je vous demanderais seulement un peu de temps avant de tenter d’y apporter des réponses. Je… je dois m’occuper de certaines choses avant de revenir vers vous.
C’est un fardeau que vous ne pouvez partager avec moi.


Ils étaient aptes à comprendre.
La troisième vague était celle de l’espoir. La guerre n’était pas perdue.

Vous devez rentrer dans vos Sharss respectifs et transmettre ce que vous avez appris ici.
L’heure n’est plus à la division mais à l’union.


 
Barak Hastus
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Matal 1 Nohanur 816 à 22h55
 
« Un fardeau que nous ne pouvons partager avec vous dites vous ? Vous n'avez quand même pas l'intention de refaire beaucoup de choses en faisant cavalier seul ? On a du vous sauver une fois, et on a perdu Carminn dans l'histoire, il n'est pas question que vous repreniez des risques susceptibles de de vous faire remourir définitivement.
Je veux bien que vous fassiez cavalier seul, à condition cependant que vous ne quittiez pas les sharrs sans nous demander d'aide. Dans les sharrs je pense que les krolannes limitent - sans la supprimer totalement - l'influence de nos ennemis, mais hors des sharrs tout peux arriver.
»


*** Je n'ajoutais rien, regardant Klem en attente d'une réponse. Ou éventuellement j'attendais que l'un de mes compagnon de route renchérisse pour bien insister. J'étais conscient que c'était le monde à l'envers, le jeune qui critique le vieux, mais parfois c'est nécessaire. ***


 
Yiu
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Vayang 4 Nohanur 816 à 20h21
 
*** Yiu écoute l'ancien et ne peut retenir un hoquet de surprise. Non seulement Klém allait devoir gagner sa confiance mais il commençait par gagner sa méfiance. ***


« Vous voulez que nous vous faisions confiance mais vous ne nous faites pas assez confiance pour nous dire, même vaguement, pourquoi vous devez vous en allez.
Vous dites que nous devons nous unir, mais vous allez régler vos soucis seuls. Et vous oubliez que notre vague est, depuis le début, très désunie. L'union ne se fera pas toute seule. C'est même l'inverse : avec tous les efforts du monde, il est peu probable que nous y parvenions. Même notre groupe n'est pas uni.
Disons jusque ce certains parmi nous sont prêt à coopérer si cela peut être utile à notre vague. C'est un début. Mais il est fragile : regardez, Dassen n'a pas traversé la faille avec nous et cela suite à nos dissensions.
»


Son regard se fait froid, puis elle ajoute :
« Mais oui, nous allons informer les autres de ces évènements. Parce que nous l'aurions fait même contre votre avis. Nous allons les informer de ce danger ultime et leur conseiller de s'organiser. »


Enfin elle se tourne vers ses compagnons :
Pensée :
Connaissant les autres lanysthas de notre vague, nous avons intérêt à nous organiser un minimum pour rapporter ces évènements sans créer une cacophonie juste bonne à nous donner mal à la tête. S'organiser non pas pour mentir sur la réalité mais pour présenter un discours clair. Qu'en pensez-vous ?


 
Klem' Athis
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Matal 20 Dasawar 816 à 16h33
 
Le Commis de la Défense se tourne vers Barak Hastus puis Yiu.
Il paraît les jauger respectivement durant un court instant avant de détourner du regard.
Leur réaction est légitime.
Ils ont appris à se méfier, eux.

Votre ami n'a peut-être pas traversé la faille avec vous, mais il est présent ici et maintenant, avec vous.

Klem fait quelques pas en s'éloignant du groupe.
Les mots sont lourds de sens.
Les dissensions sont mineures au sein de cette troisième vague, du moins si on les compare aux vagues qui les ont précédés.
Ils n’en ont tout simplement pas encore conscience.

Je ne demande pas votre confiance, pas encore.
Je vous demande uniquement d'être encore un peu patients.

Ces choses que nous devons régler, elles ne vous concernent pas.
Il s'agit de ma vie. Le sacrifice de Carmïnn ne vous donne aucun droit sur celle-ci.
Lorsque nous aurons mit de l'ordre dans nos affaires, alors vous pourrez faire votre choix. Celui de nous suivre, de nous ignorer ou de vous opposer.


Le ton est sans appel.
Une fois de plus, les lanyshtas de la troisième vague se retrouvent face à un mur.
Ou bien est-ce un carrefour?
Klem, comme à son habitude, ne leur impose rien. Il se contente d'avancer prudemment, à son rythme.
Peut-être est-ce cela qui perturbe autant ces jeunes éveillés.

Vous avez toute ma gratitude. Prenez soin de vous.
Nous nous reverrons bientôt. C'est une promesse que je vous fais.


Alors qu'il prononce ces mots, le visage du vieux lanyshta se fend d'un fin sourire.
Il fait volte-face, prenant la direction de la Cité.
Son corps parait se désagréger dans le paysage, se fondant dans l’environnement.
Les plus sensibles sentirent les flux magiques se contracter... Puis plus rien.
Klem s'en été allé.

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