La théorie.
Et la pratique...

Sur le papier, le plan conçu par Jade et validé par les autres était bon.
Sur le papier.
Dans les faits, Carmïnn avait bien fait, se disait-elle, de rester en arrière avec Onä et Perle, entre autres.
Car le "nettoyage" n'avait pas été fait.
Ou alors par des sagouins...

Sur l'îlot central, elle dut tuer trois bestioles.
Pas dangereuses pour elle.
Mais plutôt inquiétantes pour ses comparses de troisième groupe.
Bref...

Le chemin, bien que pas très long, fut parsemé de combats, de repos, de retours en arrière, d'avancées, et finalement ils arrivèrent en vue de la grotte.
Jade, ainsi que quelques autres, étaient entrés et avaient joué à "1,2,3 soleil".
Parfait.
Rentrer "un peu" ne présentait pas de danger.
Rentrer plus profondément, individuellement, et chacun serait mort, l'un après l'autre.
Les Arachs pouvaient déferler à l'intérieur, et rien ne les arrêterait sur leur territoire face à quelques individus isolés...

Carmïnn, une fois sur place, posa son paquetage, et entreprit de s'installer pour quelques heures de repos.
Elles en avaient besoin, ses comparses.
Elle aussi, car il allait falloir trouver une solution à un problème bien plus gros qu'elle ne s'y était attendu.

Elle répond d'abord à Jade, parlant fort en se disant qu'elle ne devait pas être bien loin vu les glapissement de ceux qui avaient fait deux pas dans la grotte.

Jade, la situation a évolué depuis mon dernier passage.
Il n'y avait que quelques bestioles, une petite tribu sans doute en reconnaissance pour leur ruche.
Les Arachs sont des animaux organisés, hiérarchisés.
Ce sont à la base des créatures naturelles. Dangereuses, intelligentes, obéissant à un système pyramidal.
Je n'ai pas perçu de modification par la concentration de magie.
Mais elles doivent être attirées. Être enjôlées.

Elles ont constitué visiblement une petite communauté.
Sans lien avec leur grande ruche.
Elles doivent avoir plusieurs étages à leur pyramide sociale, mais pas tant que ça, sinon nous serions déjà morts.

La première fois, je suis passée en jouant sur leurs phéromones.
En gros, j'ai influencé leurs petits esprits pour leur faire croire que j'étais l'une d'entre elles.
Là, ce ne sera pas possible, en l'état.

D'une, elles sont trop nombreuses.
De deux, elles ont des chefs à l'intérieur...

Il faut réussir à entrer en communication avec ces chefs.
Intelligentes, ces Arachs ne visent qu'à protéger leur antre.
On doit leur faire comprendre qu'on ne veut que passer...

L'autre solution, si on y arrive pas, c'est de toutes les tuer.
Les éradiquer, d'une manière ou d'une autre...

Pour les failles, tout dépend de leur nature.
Celle-là commence par un simple "trou" en apparence normal.
On se jette dedans, et on arrive ailleurs, dans un espace limité, entre deux failles.
La grosse créature est entre les deux failles.

Non, la magie d'ombre est une magie Lanyshsta, par ailleurs.
Très évoluée.
Emplie de dangers internes.

Un silence.

Hum...
Je suis passée ici voilà environ six ans.
Oui, je réponds de suite : le phénomène Lanyshsta est apparu bien avant d'être découvert par les Krolannes.
Klem est plus ancien que moi, de peu.
Le plus ancien parmi ceux que nous nommons de la "première vague" a du entendre La Voix voilà plusieurs décennies...
La "deuxième vague" est nommée ainsi car ce fut une vraie vague, comme pour vous.

Donc oui, vous êtes plus comme tu le dis la "deuxième vague après la première vague ayant laissé des traces de son passage".
Mais c'était plus simple de caractériser les choses comme précédemment.
Nous avons faits des erreurs avec cette "deuxième vague".
Nous ne voulons pas les reproduire...

Ensuite, une fois installée, elle répond aux autres.

Yiu, je ne peux te dire ce qui provoque l'apparition de la magie.
Je ne le sais pas.
Je ne fais que supposer certaines choses...

Comme toi, tu supposes des choses sur la Voix de cendre.
Celles qui peuvent continuer de l'entendre après leur éveil pourraient en savoir plus que moi sur ce sujet...

***

Dassen, là dedans, il y aura une meute de créatures prêtes à tout pour défendre leur logis.
Et non, notre magie ne sera pas affectée par la proximité de la faille.
Cela prend du temps, et je ne compte pas que nous restions longtemps dans le coin.

Pour Jade... grumlfmmm..., ce n'est pas une question de confiance.
Il était prévisible qu'elle agisse ainsi.
Elle respecte à la lettre le plan prévu.
Quoi qu'il advienne.
Quoi qu'il en coûte.

Et ses méthodes expéditives sont connues.
Je suis étonnée qu'elle ne vous ai pas tué, pour tout dire..., ajoute-t-elle avec un léger rire.

 
Au réveil, le lendemain matin, Onä écouta avec un réel intérêt les explications de Carmïnn sur la Voix de Cendres. Sans se sentir vraiment plus avancée, ni même parvenir à tirer des corrélations sur l'expérience dont elle et Perle s'étaient prêtées.

Puis vint le mea culpa de Dassen Dorn. Ce revirement était si radical que la taxidermiste ne put s'empêcher de se demander s'il était sincère... avant de songer que dans le fond, ça n'avait pas d'importance. Le principal étant que les provocations cessent et la tension retombe.
Et c'était tant mieux, car elle avait de toute façon décidé de poursuivre l'aventure malgré tout.

Lorsqu'il fut temps de se mettre en route, elle empaqueta ses affaires et se mit en marche après un dernier regard vers la tente qui les avait abrités durant cette première nuit. Difficile de savoir quand ils retrouveraient un tel confort.
L'avancée s'avéra moins pénible que ce que l'handicapée craignait. Le temps de déblayer plus ou moins le terrain par les éclaireurs combattants, la troupe de "suiveuses" en queue de file se permettait finalement d'avancer selon un rythme très pépère, et Onä n'avait finalement aucune peine à suivre le rythme.

Lorsque qu'un petit campement provisoire s'établit vers l'entrée de la grotte, la taxidermiste s'assit tout de même avec soulagement, et accueillit avec plaisir la conversation engagée par Yiu :

Oh, moi je pense que sont barrés tous ceux qui vont risquer leur vie hors de la sécurité des kills pour le simple plaisir de chasser... ah ah ! Faut quand même ne pas accorder une grande valeur à la vie, non ? Je trouve ça dingue !
Les lanyshtas, encore... mais les simples krolannes... Alors bon, qu'ils veuillent immortaliser leurs prises, après, ce n'est qu'une exubérance minime à côté, selon moi.
Même si je suis d'accord que vouloir utiliser certaines bestioles en décoration relève d'un goût plus que douteux, ah ah ah !

Des araignées comme ça, en tout cas, on ne m'en a encore jamais ramenées ! J'ai eu quelques fois des araignées à naturaliser, par des collectionneurs, des fana d'insectes. Mais jamais d'aussi grosses. Je t'avoue que je trouverais ça fascinant... tous ces détails de l'anatomie des insectes, qui d'habitude est si petite, si délicate à manipuler... en grand ! Wahou, il y aurait de quoi s'éclater !
Bon maintenant c'est moi que tu dois prendre pour une allumée, hi hi... Mais j'avoue que, au-delà de la répugnance ou de la peur qu'ils provoquent dans l'imaginaire collectif, j'aime beaucoup travailler sur les insectoïdes. Ils sont d'une délicatesse et une grâce assez particulière, bien plus dans la mort que beaucoup d'autres créatures.

Concernant mon quotidien... quand j'ai commencé, je faisais surtout des animaux assez communs. Des bestioles de compagnie, dont les propriétaires voulaient garder le souvenir et la présence. Ou bien quelques créatures communes chassées aux abords des kills.
Mais dès que je le pouvais, quand je sentais que j'avais assez de marge, notamment sur les trophées de chasse, je sortais du cadre de la simple naturalisation. Et c'est devenu prépondérant dans mon travail. Et de fil en aiguille, la taille et la diversité, voire l'étrangeté des bestioles ont augmenté avec la "notoriété" de mon style un peu particulier.
Maintenant, les clients qui viennent me voir viennent pour ça : pour le fait que je transforme leur créature, que je transcende sa mort.
J'ai même une expression pour ça : je ne les "immortalise" pas, je les "démortalise". Je leur donne une autre vie. Une autre âme....
Parfois au sens propre du terme, d'ailleurs, car j'en anime certaines à l'aide de systèmes automates.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, mon art n'est pas morbide... enfin, à mes yeux du moins, ah ah !

Puis, lorsque Carmïnn à son tour prit la parole pour répondre aux diverses questions, elle écouta, toujours curieuse et attentive, toujours sans intervenir elle-même.
Parler de son travail était facile, ces autres sujets par contre la dépassaient...

 
Une fois assurée que personne d'autre n'avait l'intention de prendre un peu d'avance "pour voir", Jade revint vers la surface.
Trop s'avancer aurait été une violation du protocole établit, sans compter le danger de s'aventurer vers un danger imparfaitement estimé.
Pas que cela ne lui soit jamais arrivé, mais le faire lorsqu'il y avait une autre possibilité d'engranger les informations était stupide.
De ce qu'elle avait pu voir, l'intérieur était bien tortueux, et tout combat y serait difficile.
Elle avait aussi aperçu, ombre sur ombre, une Arach légèrement différente, et surtout nettement plus grosse, mais sans chercher à pousser sa connaissance plus loin pour le moment.

Elle remontait justement lorsqu'elle entendit la voix de Carmïnn qui s'adressait à elle. Bon, autant ralentir pour ne pas faire de bruit et se concentrer sur les paroles, que se précipiter pour gâcher les premières phrases.
Six ans... Ou même plusieurs décennies. Possibilité, donc, que le phénomène ait déjà eu lieu avant son arrivée au Kil'sin.
La partie de ce qu'on pourrait appeler la "gestion temporelle" de sa mémoire pré-adoption étant pour le moins compromise, cela pouvait être une information précieuse, comme inutile. Ou intéressante mais n'ayant aucun rapport.
Bref, alors qu'elle se débattait dans un champ de possibilités trop vastes, plutôt que de réduire les solutions, Carmïnn ne faisait que lui confirmer le caractère totalement ouvert d'un pan de son passé.

C'était aussi bien qu'elle soit encore sous le coup de son sortilège de discrétion car, même s'il était aisé de la localiser approximativement, cela lui éviterait de laisser voir que son visage se permettait de laisser transpirer comme un trouble.

Heureusement, les explications sur les Arachs permettaient de vite passer à autre chose.

Pyramide, éclaireuses, communauté ayant grossi, pas de lien magique, phéromones, instinct de conservation.
Il y avait sans doute quelque chose à tirer de tout cela...

Trop humide.

Elle éjecta l'idée, passant à autre chose, un autre levier. Ceci dit, cela n'était pas une trop grosse perte de temps que de dévoiler sa pensée, des fois que cela activerait d'autres idées.

Les araignées classiques fuient certaines odeurs. Mais l’atmosphère est humide là dedans, la diffusion serait trop lente, demanderait trop de matière initiale, pour se transmettre efficacement. De même, mettre le feu -sans assistance magique, dans les deux cas- serait quasi certainement voué à l'échec.

Ceci dit le feu n'était pas forcément à négliger, pour son effet sur les toiles... Ne pas pouvoir mettre le feu au nid ne signifiait pas pouvoir négocier tout les obstacles sans s'en passer.

Qu'avait dit Carmïnn déjà ? Qu'elle ne devaient pas avoir tant d'étages que cela, sinon ils seraient déjà morts. Donc avec la taille de la communauté venait de nouvelles sous-espèces, plus résistantes à la duperie, mais également plus dangereuses - les Arachs de l'entrée aurait pu les repousser, pas les terrasser- et engendrant plus d'agressivité/d'efficacité de la part des créatures de base -une unique créature dangereuse aurait été fuit, tout simplement.
Mais un assaut coordonné d'une nuée d'Arachs, les immobilisant par leur nombre, tandis que des spécimens plus lourds se chargeaient de l'élimination, oui, c'était possible.

Donc une évolution complète, plus qu'une spécialisation particulière. Plus gros, plus malin, plus agressif.

Mais pas de lien avec la grande ruche. Uniquement des éclaireuses précédemment. Ce n'était pas des émissaires ayant escorté une princesse quelconque afin qu'elle fonde une extension, c'était un groupe parti à l'aventure ayant colonisé de façon indépendante un nouveau territoire.
Elles ne risquaient pas les créatures les plus évoluées pour rien.

Par contre, l'antre -vraisemblablement tant en tant que groupe de résidents qu'en tant que lieu- passait, en terme de défense prioritaire, les individus les plus hauts.

Toute réponse systématique devenait une faiblesse face au stimuli adéquat.
Le tout était de bien l'utiliser.

Face à une menace trop dangereuse, elles se sont replié. Sentinelles seules, peureuses, prudentes.
Il y a au moins un spécimen plus gros proche de l'entrée. Possibilité d'opposition plus organisée, plus vaillante, plus maligne.
L'extermination complète est à reléguer en dernier recours : même dans le meilleur des cas, c'est un gâchis, de munitions et de temps, sans compter que savoir passer une porte sans faire sauter la sécurité permet de s'assurer que les suivants auront toujours à s'en occuper. Et le risque n'est pas négligeable.

Si leur force repose sur une structure pyramidale, leur faiblesse aussi. En neutralisant la tête, le reste s'effondre.
- Possibilité 1 : poursuivre le mouvement. Les sentinelles se sont regroupées autour d'un spécimen plus gros. En l'éliminant, on devrait provoquer un regroupement autour d'un spécimen plus adapté à nous repousser ce qui, une fois éliminé, provoquera un repli vers un spécimen plus adapté... Avantage : malgré le peu d'éléments de connaissances, c'est très probablement efficace. Inconvénient : c'est sans doute la meilleure méthode lors d'une extermination complète, se focaliser sur les plus gros. Mais cela reste de l'extermination, dangereuse et non rentable.
- Possibilité 2 : l'assassinat. S'infiltrer pour éliminer le spécimen le plus gros et profiter de la confusion générée par la réorganisation hiérarchique pour passer. Avantage : on ne risque qu'une personne. Inconvénient : incertitudes sur la faculté à s'infiltrer, et que les plus hauts spécimens soient plusieurs, et c'est l'échec.
- Possibilité 3 : le duel. Provoquer leur meilleur spécimen en combat et l'éliminer, puis en profiter. Avantage : identique à l'assassinat, sans les difficultés d'infiltration. Inconvénient : les notions d'honneur, d'égo, et mise en spectacle de sa suprématie étant plus des déviances de l'intelligence que des manifestations de celle-ci, si elles sont réellement intelligentes, elles accepteront le temps d'isoler un "champion" et de l'éliminer, à dix contre un et dans le dos.
- Possibilité 4 : le don. Manifester sa bonne foi après avoir manifesté sa force, en proposant un cadeau afin de pouvoir passer. Avantage : permet de passer sans combat. Inconvénient : il faut avoir quelque chose qu'elles estiment, et à part l'un de nous sous forme de nourriture,, je n'ai pas d'idée sur leurs centres d'intérêts. Et si elles sont effectivement intelligentes, elles accepteront le cadeau avant de trahir et d'ainsi protéger leur territoire.

Une petite pause. Aucune de ces possibilités n'était attirante -à part peut-être celle de leur laisser se faire les chélicères sur Dassen en guise d'offrande- et elles ne devraient être abordées, à rebours, que si la communication échouait.
Le mieux était donc de ne pas avoir à aller chercher les hauts spécimens, mais de les faire venir.
Si les autres avaient des idées de communication, tant mieux, mais sinon...

- Possibilité 5 : jouer sur la priorité donnée à l'antre sur les hauts spécimens. Compromettre la sécurité de celui-ci, afin de faire sortir les spécimens les plus dangereux pour les éliminer.
Mais je suppose que personne n'a ramené d'explosifs.

Pas vraiment une question, il était peu probable que quiconque se balade avec un tonnelet de poudre. Et ce n'était pas la peine d'espérer faire trembler les tunnels avec la pitoyable explosion qu'elles réussiraient au mieux à faire en réunissant leurs munitions. Sans compter que faire trembler un peu, c'était bien, faire trembler un peu plus, jusqu'à effondrement d'un tunnel d'accès qu'elles voulaient emprunter, c'était nettement moins attirant.

Les loups ne sont pas assez dangereux pour justifier une sortie, et pas assez fous pour s'aventurer à l'intérieur. En amenant un Knorg en rut jusqu'ici, cela pourrait suffire, mais pas de Knorg dans les parages, et le remède risquerait d'être pire que le mal.

Donc une menace venant de l'extérieur était difficilement envisageable. Une menace venant de l'intérieur les ferait se mobiliser à l'intérieur, à moins qu'elles ne décident que leur antre était perdu.
Elles se replieraient alors sans doute, laissant une arrière-garde sacrifiable, et protégeant les plus hauts spécimens en les faisant sortir en premier. Sauf ceux s'occupant de retarder l'inexorable.
Mais si elles avaient réussi à repousser une poignée d'éclaireurs vers la sécurité de l'antre, qu'est-ce qui pourrait forcer une colonie entière à abandonner la sécurité de l'antre ?

Les habitants protègent l'accès par pure folie... Elles sont attirées.
Même sans être influencées, elles perçoivent la magie, celle de la faille.
Plutôt que de modifier leurs perceptions, autant modifier ce qu'elles perçoivent. En altérant le signal de la faille, nous pourrions peut-être créer une réaction de crainte, comme un feu de camp qui attire, mais qui effraye quand il se mue en la gueule grondante d'un volcan.

Si la phérémancie était parfaite pour renforcer les corps, et la korthomancie pour les manipuler, on ne pouvait en dire autant de leur influence sur la magie, mais cela valait le coup d'essayer : renforcer le signal, et le modifier, pour le rendre effrayant. Faire sortir les Arachs... Et soit éliminer les meneurs, soit se faufiler.
Bien sûr, il allait valoir arriver assez près pour jouer avec la faille, et au final, cela signifieraient qu'elles avaient vraisemblablement fait l'essentiel du travail, et ne nécessitaient plus de telles manipulations.

Sinon il restait possible d'y aller en très petit comité pour tenter un "protocole Averson", et faire entrer en résonance la faille. Avec le risque de la faire s'effondrer. Ce qui restait néanmoins préférable, à priori, à l'autre idée qu'elle avait eu, à savoir exciter la grosse créature de l'entre-faille au point que des émanations de son agitation soient perçues. Car ensuite, il faudrait aller la voir elle.

Mais quitte à altérer la faille, il est peut-être plus simple de simplement ignorer les Arachs. Partiellement du moins.

D'où possibilité 6.
Inconvénient : chances de succès minces. Avantage : risques faibles, on pourra toujours tenter une autre approche après l'échec probable.
Cela consiste à établir une tête de pont dans la grotte. Pas forcément très loin : le plus proche possible de la faille, en terme de coordonnées, pas de trajet, sera le mieux. Si c'est "tout droit pendant une lieue" c'est mal parti, si c'est "juste sous nos pieds mais on a pas mal de tours de spirale à faire" c'est parfait. C'est juste une question de compromis entre la distance et la sécurité.
A partir de là... Disons faire une expérience. La magie est partout. Mais se concentre en certains lieux, les déforme. Comme une pierre sur une feuille de caoutchouc.
Sauf que nous aussi, nous sommes de magie. Nous aussi, nous déformons l'environnement magique, nous sommes une bille sur cette même feuille. Et lorsque deux perturbations sont trop proches... Elles fusionnent.
Donc le but est d'approcher de la faille. Soit sur un plan géographique, soit sur un aspect disons de fragilité de l'espace matériel -Onä, c'est sans doute de toi que nous aurions besoin pour traquer une telle anomalie, les éléments du Rafiot laissent à penser que la vision de Cendres pourrait être plus utile que la seule vision magique.
Et de provoquer le plus intense chambardement magique possible, en lançant nos sorts les plus puissants.
Afin de... Faire venir la faille à nous.
Ou de glisser jusqu'à travers elle.
Ou encore de déchirer la trame de l'univers et de nous faire disperser en tout petits éléments, bien sûr.

Haussement d'épaules, même si la fin de son sortilège ne laisse percevoir qu'une faible ondulation dans une masse ombreuse.

Sinon je suppose qu'il est toujours possible d'envoyer quelqu'un demander poliment si nous pouvons passer.

 
Elle a remercié Ona et lui a précisé, amusée, qu'il s'agit surtout d'un intérêt professionnel... puisque si la taxidermiste a mis au point un système révolutionnaire permettant de faire voyager une valise sur roue sur le genre de sentiers malaisés qu'ils risquent d'emprunter et de la porter sur le dos sans inconfort le reste du temps, c'est une invention que d'autres seront heureux de pouvoir réutiliser. Mais après tout, rien ne presse.

La petite brunette ne s'est pas offusquée du refus de Carminn. Elle s'en doutait.
Elle a rajouté une teinte plus douce au son de sa flûte, comme une réponse. Les notes ont continué à s'envoler pendant un moment avant qu'elle n’ôte l'instrument de ses lèvres. Elle est finalement allé dormir, s'installant sous la tente, peu désireuse de refuser l'offre faite. Peu désireuse aussi de se fatiguer à monter son propre hébergement. Ses couvertures suffiront et seront même un peu superflues au vu du feu qui a agréablement chauffé l'endroit...

La nuit sera trop courte à son goût, et dépourvue de rêves. Ou du moins, elle ne s'en souviendra pas au réveil.

Elle n'est d'ailleurs pas très réveillée lorsque Jade envoie son premier rapport d'éclaireur. C'est certes une heure où se lever lorsque du travail attends son intervention, et qu'il faut rallumer le feu, laisser le métal chauffer lentement.... mais là.... Tant pis, elle attendra d'arriver chez les dathogals pour dormir longtemps.

Elle écoute en grignotant un peu du pain frais acheté la veille avant le départ. Il commence à durcir malgré le tissus qui enveloppe. Il faudra le finir aujourd'hui ou demain.

L'histoire des lanyshsta n'est pas une histoire gai. C'est même une histoire un peu amère où ils ne sont que les derniers venus, auditeurs de la disparition d'un groupe et de ce qu'il avait voulu battir. Bien sur, c'est ce que leur dit Carminn. Mais c'est une histoire triste. Comme ces récits de trahisons, d'amours et d'espoirs déçus.

La rouquine parle au passé... mais la petite musicienne n'a pas vraiment l'impression que cette blessure soit vraiment refermée. Elle se sent encore trahie.

Il doit y avoir tant d'histoires individuelles résumées dans ces quelques phrases. Des amis sans doute. D'autres qui ne l'était pas. Mais tous avaient partagés le même destin. Qu'est ce qui avait poussé la Seconde vague dans cette voie ? Que leur avait dit la première vague. Qu'avait été ces échanges ? Car suivre une autre voie était une chose.... se retourner contre ses semblable en était une autre. Quelle partie de l'histoire leur resterait inconnue... ?

Elle ne dit mots. Ne pressera pas Carminn cette fois non plus. Mais il faudra, avant la fin du voyage lui demander de leur parler de ceux qui les ont précédé. Ne serait ce que pour ne pas oublier.

Et parce qu'une chanson se nourrit de cette réalité.

Le chemin sera facile. Plaisant même.
Elle accélère parfois un peu pour observer, plus loin, ce qui se passe. Mais du coté des donzelles, la marche est facile. Carminn joue du fusil, de façon inutile selon la lanyshsta qui ne juge pas que l'ylotaku représente un danger pour elles mais... après tout si l'ancienne préfère ne pas économiser ses balles. Et elles rejoignent sans peine leurs éclaireurs... Quelques mouvements de poignets suffisent à refermer les blessures de ces derniers.

Enfin... les deux premiers... Parce que leur prime éclaireuse elle, n'est nul par visible. Et que si elle en croit l'avertissement lancé... mouais... pas folle la mouche... inutile d'aller faire jolie sur une toile. C'est chouette les toiles, mais pas vu de l'intérieur. Non, merci bien.

La déconvenue de leurs deux males fiers et preux est prévisible... Tout comme la bouderie de Dassen qui n'a pas encore compris comment interpréter les paroles et avertissements de Jade. Ce n'est pas toujours simple mais... là... il n'y avait pourtant rien de trop sybillin... si ? Barak non plus n'a pas compris, mais rien qui l’étonne sur ce point.

En tout cas, le moment semble bien choisit pour s'affaler sur une pierre au lieu de rester plantée debout à attendre. Puisque l'entrée se fera groupée.

Probablement.

Et puis ladite éclaireuse est revenue se joindre à elles.

La 1 semble la plus dangereuse. Et plus encore pour ceux qui ne peuvent assurer leurs propre sécurité puisque les autres seront déjà occupés à assurer la leur si on passe en force. La 2 et la 3... imprévisibles. La 4... elle pourrait fonctionner avec les bestioles qu'on a abattu en venant, on a de l'ylotaku en quantité s'il n'a pas déjà été entamé... mais oui, ça risque de dégénérer en passage en force et en plus, avec l'avantage de l'instant pour elles.

A noter... elle s'était déjà fait la réflexion une fois... la prochaine, elle prendra des explosifs. De quoi faire du bruit, de la lumière et de la chaleur ! Et beaucoup de dégâts.

La sixième possibilité lui paraît, à contrario la plus drôle. Et la plus réalisable.

Sinon je sais que certains animaux sont sensibles à la musique. Enfin... à certains accords en tout cas qui leurs sont assez désagréables. Ce type là n'est pas ma spécialité mais peut être l'un d'entre vous s'y connaît ? Il paraît que c'est assez efficace pour les éloigner.

C'est toujours quand on a besoin des gens qu'ils ne sont pas là.

 
Dassen grince des dents lorsque Carmïnn prend une fois de plus la défense de Jade. Une lueur mauvaise pétille dans ses yeux, mais il fait des efforts pour rester civilisé.

« Ce n'est pas parce que avez sympathisé avec elle que vous devez la soutenir dans ses erreurs. »



Très vite le débat sur la stratégie à adopter est lancé.

« Aller trifouiller cette faille est une solution tordue. Les araignées nous bloqueront le passage dans tous les cas. Peut-être pas à Jade, ni à Yloyse. Mais si jamais leurs toiles recouvrent le sol il sera impossible de passer discrètement. Même pour elles. Si on en vient à tenter ça, il faut aussi une idée exacte de la manière dont on influencera la faille. On n'a aucune idée des conséquences que ça aura. On risque de détruire notre passage vers les Dath'ogals. Donc à moins que Carmïnn sache exactement comment ça fonctionne. C'est la plus mauvaise de nos possibilités.

Qu'on décide de tuer ces Arachs ou d'entrer en contact avec elles, il nous faut plus d'informations. Si vous êtes capables d'influencer les esprits, la première chose à faire est d'en capturer une et d'organiser un petit dîner en tête à tête. Dans la grotte pas besoin d'aller loin. Pendant que Jade lui détraque les sens avec sa magie moi et Barak pouvons l'assommer et la traîner hors d'ici.

Pour gagner du temps on pourrait s'attaquer à la grosse qu'à vue Jade à l'intérieur. Elle est sûrement plus intelligente que les autres. Elle saura plus de choses. Nous comprendra mieux. D'un autre côté elle est aussi plus précieuse pour sa communauté et sera donc beaucoup mieux défendue. Lorsqu'ils verront qu'on essaye de la traîner dehors ils risquent de nous envoyer une armée sur le dos. Et une armée plus grosse que celle qu'on a vue jusqu'ici. Personnellement je suis prêt à prendre le risque. Mais le plus simple est de capturer une Arach basique. Comme celles qu'on a tuées jusqu'ici. Ce sont des éléments sacrifiables, ils nous l'ont montré. Donc il n'y aura aucune réaction en chaîne. Dans tous les cas ça devrait être plus simple de communiquer avec une araignée isolée et affaiblie qu'avec une bande mouvante en position de force.

Pour éviter qu'elle communique elle-même avec les autres il faudra par contre l'éloigner de la grotte. Je sais pas ce qu'elles utilisent. La vue ? Des ultrasons ? De la télépathie ? Plus on sera loin moins il y aura de chances qu'elle leur fasse savoir ce que nous voulons savoir. Ce qui les empêchera de prévoir nos plans, donc de les contrecarrer.

À partir de là on pourra expérimenter. Peut-on contrôler cette araignée ? Peut-elle nous donner des informations compréhensibles et utilisables ? Une fois interrogée, devrons nous la tuer ou l'envoyer délivrer un message ? On peut toujours essayer d'entrer dans la grotte les mains dans les poches. Essayer de leur parler et de voir comment elles réagissent. Mais toute information sur elles prise à l'avance nous évitera de commettre des bourdes irréparables.

Cependant. Pour savoir ce qu'on peut faire à cette araignée en lui pénétrant le cerveau. J'ai besoin d'en savoir plus sur ce don. »

Il se tourne vers les jeunes femmes, vers Carmïnn en particulier.

« Est-ce que la force de nos esprits peut s'additionner pour gagner en efficacité ? Jusqu'où est-ce que cette capacité permet d'aller ? »

Un discret sourire apparaît sur ses lèvres, doublé d'un air de défi. Il sait que ses chances sont minces :

« Et surtout. Pouvez-vous me l'apprendre, à moi aussi ? »

 


Bien, la meilleure solution serait de réussir à ce que les Arach acceptent de nous laisser passer.
On pourrait certes essayer de les amadouer en leur apportant à manger, mais rien ne dit qu'elles ne prennent pas plaisir à chasser leur nourriture elles même, et même si elles nous appréciaient, ça ne signifierais pas qu'elles nous laisseraient aller où on veut dans leur galerie.
Ce que je veux dire par là c'est qu'essayer de convaincre les Arach de nous laisser faire quelque chose de très spécifique nécessite que l'on soit capable de communiquer avec elles de manières très spécifique aussi, de manière plus détaillées que ce que l'on pourrait faire avec des animaux en tout cas.



Vous aviez réussi à les convaincre que vous étiez l'une d'elle avec des phéromones, est il possible d'améliorer ce système au point de pouvoir faire une conversation qui tienne la route avec l'une d'elle ?
Si oui, est ce que vous pouvez l'enseigner afin d'éviter que l'on prenne le risque que vous alliez au devant des Arachs ou est ce que votre présence sera absolument nécessaire pour communiquer avec elles ?
Savoir exactement ce qu'il est possible ou non de faire permettra de réfléchir mieux aux différentes possibilités que l'on a. Comme dit Jade, chercher à éliminer tous les Arachs en chef est une possibilités coûteuse que je pense qu'il vaudrait mieux éviter - tout comme il vaut mieux éviter de blesser ses camarades mais c'est un autre problème - Barak n'avait pas pu s'empêcher de glisser cette petite pique, encore vexé qu'elle l'ait attaquée de son point de vue sans raison. Mais malheureusement c'est la seule qui me parais réalisable avec le peu d'informations dont je dispose.

Bien sur d'autres possibilité existent, peut être que si on était capable de connaître leur anatomie on pourrait neutraliser temporairement leur capacité à communiquer et profiter du chaos pour traverser la zone sans les éliminer totalement. Il me semble que j'ai entendu parler d'un tel sort mais je ne me rappelle pas où donc je ne sais pas si ce n'est pas une pure imagination.

Une possibilité que je suis capable de faire mais pour laquelle mes capacités sont très aléatoires sont de faire beaucoup de bruit. J'ignore cependant si elles ont des récepteurs auditifs et si ces grands bangs pourraient les gêner. Pour le reste je connais encore très peu les possibilités de la magie, et même les possibilités de la magie que je pratique.

 
Carmïnn écoute et se pose.
Elle réfléchit à ce qui est dit, et à ce qui ne l'est pas...

Après un moment, elle répond d'une voix grave.

Toutes vos idées sont bonnes.
Et je suis assez d'accord sur le fait que les éradiquer n'est pas une solution envisageable.
Ni simple.

Nous pouvons tenter de communiquer avec elles, oui.
En capturer une est risqué.
Déjà qu'on a tué quelques sentinelles, en capturer une autre n'est pas le meilleur moyen d'amorcer un contact.
Mais bon, c'est une idée viable.

Sachant que oui, sur une seule, isolée, je peux arriver à la contrôler pendant que vous autres causaient avec elle.
La forcer à répondre.
Je ne peux pas "lire ses pensées", impossible.
Mais je peux, via la télépathie, établir un pont mental entre elle et vous.

Ce pont mental peut aussi être établi à l'intérieur de la grotte, sans que je les contrôle par contre...
Ce serait juste une discussion, avec le souci de nos paradigmes très différents.

Un silence.

Hum... Dassen, ce n'est pas que je ne veux pas vous apprendre ça.
C'est surtout que c'est dangereux à apprendre. Et long.
Ce n'est ni l'endroit, ni le moment, je pense...
Et oui, plusieurs Lanyshstas peuvent unir leur puissance, magique ou mental.
Là aussi, c'est long à apprendre.

Bon.
Tentons nous d'entrer pour communiquer, au risque de se faire déborder si elles sont tout sauf prêtes à causer ?
Ou tentons nous d'en capturer une, au risque de gâcher toute possibilité de négociation ?

Ou une autre idée dans le style ?

 
Sans avoir l'air d'écouter Dassen ni de prendre en compte opposition systématique, Jade répond d'un léger haussement d'épaules.

Œuvrer pour la réussite en envisageant l'échec. Les tactiques bloquant la possibilité d'utiliser d'autres tactiques sont à repousser. après.

Donc étape 1, entrer pour se rapprocher.
Étape 2, optionnelle selon dangerosité estimée, user de magie pour se rapprocher de la faille.
Étape 3, si échec à 2, entrer en communication diplomatique.
Étape 4, si échec à 3, capture pour interrogation.
Étape 5, si échec à 4, solution agressive à déterminer parmi défi, assassinat, élimination.

Dans tout les cas, oui, le son, brusque ou entêtant, est un répulsif à envisager. Même principe que les étapes : pas de contre-indication particulière, même si les bénéfices peuvent être limités, ils restent supérieurs aux inconvénients. D'où application.

 
Elle poursuit sa conversation avec Onä :

Elle écoute ensuite la taxidermiste parler de son quotidien.

Alors qu'Onä lui parle de ce que la notoriété lui a amené, elle sent sa passion vibrer.





Une autre idée lui trotte en tête, il lui semble que la répartition du groupe serait un aspect majeur à prendre en compte :


Elle ajoute enfin un dernier élèment, qui lui semble plus consensuel : elle doivent se préparer, dans la mesure du possible à tout, mais surtout disposer de plus d’éléments avant de prendre une décision finale.

 
« Comme Yiu, je ne suis pas d'accord avec ton étape 2, Jade. On en sait trop peu sur ces araignées pour être certain qu'elles ne te détectent pas. Même invisible. Si ça arrive ce sera considéré comme une intrusion dans leur territoire. Ce qui détruira nos chances de communiquer pacifiquement avec elles.

Cette idée est viable, mais après qu'on ait capturé une araignée pour en apprendre plus sur elles. Notamment en identifiant leurs chefs dans le cas de l'assassinat. Et en vérifiant l'état du chemin qui mène aux failles.


Puisque ça n'a pas l'air de vous plaire, très bien ! Commençons par aller directement leur parler. Mais capturer l'une d'elles n'aurait pas empiré les choses, à condition que la prisonnière sorte de là en bon état. Ça nous aurait permis offert de précieuses informations. Et on aurais compris en avance comment communiquer avec elles. Si elles sont si intelligentes que ça, elles auraient compris que la nécessité de ce geste. »

Sur la question de la séparation du groupe, Dassen se tourne spécifiquement vers Yiu :

« Je crois au contraire qu'elles ont leur place au milieu du groupe. Mieux vaut ne pas se séparer. Il suffira de rester devant l'entrée. En cas de problème on se replie dans le tunnel qui mène dehors. Ce sera facile de les empêcher de monter en les coinçant dans ce passage étroit. »

 
Onä rit de bon coeur à la réponse de Yiu. Visiblement elles avaient ce point en commun de passionnées un peu barrées dans leur délire. Et reconnues.C'était plutôt une bonne surprise.

Des instruments de mort... en effet je n'avais jamais vu les choses sous cet angle, ah ah !
En tout cas ce sera avec plaisir que je te ferai visiter mon atelier, lorsque nous serons de retour de cet étrange voyage. Si nous en revenons indemnes, ah ah ah !

Puis, se levant :

Je vais suivre ta suggestion et aller regarder de plus près les cadavres des bestioles qu'ils ont tuées devant la grotte... Sait-on jamais si je remarque une quelconque particularité qu'il pourrait nous être utile de connaître par la suite !

Tout en écoutant d'une oreille vaguement distraite la suite des discussions sur le plan d'action, elle s'approcha d'une des araignées gisantes.
En plus Dassen Dorn voulait essayer de conserver une des têtes en trophée -idée peut-être pas des plus appropriées s'ils voulaient tenter une approche diplomatique avec les bestioles- c'était donc doublement utile d'en faire quelques observations...
Elle commença d'abord par une étude purement visuelle et tactile du corps de l'araignée, à l’affût d'une quelconque particularité anatomique, comme un organe qui serait plus ou moins développé que le reste, en terme de proportion, qui s'articulerait différemment, voire un organe en plus ou en moins, qui pourrait indiquer une spécificité mentale ou motrice...
Puis une fois finie la phase d'observation et de manipulation non intrusive, elle sortit quelques outils de bases et entreprit de gratter, de percer, mesurer, puis enfin d'ouvrir avec minutie la tête et l'abdomen...

 


Bon je suis pour qu'on tente d'entrer pour communiquer. Il y a certes un risque mais diplomatiquement il y a moins de risque qu'on se fasse rejeter. Et même si on se fait déborder, vu que l’agression viendra d'elles si on commence à leur faire subir des pertes elles peuvent plus facilement accepter un cessez le feu pour discuter que si elles ont l'impression qu'on cherche à les contraindre par la force à la discussion.
Mais je suis quand même d'accord avec Yiu. Tant qu'on n'a pas obtenu l'autorisation d'entrer, seul ceux qui sont prêt à se battre devraient entrer les autres attendant sagement l'autorisation d'entrer dehors. Pour le coup je pense qu'on aura besoin de tous les combattants ou presque donc je ne pense pas qu'on puisse se permettre de laisser un combattant surveiller les danger extérieurs, mais en cas de danger on pourra toujours en envoyer un si on n'est pas encore trop débordé à l'intérieur. La position extérieure n'est donc pas beaucoup moins risquée que la position intérieure.

 
Carmïnn écoute avec attention.
Puis elle regarde Onä faire son travail.

Attendant qu'elle termine, elle entreprend de laisser ses affaires non essentielles à un combat dans un coin.

Parfait.
Nous voilà donc avec un plan d'action.
Je rentre, mais reste en arrière de deux ou trois autres.
Vous entrez, vous allez sans doute vous faire attaquer.

Ne répliquez pas.
Dans un premier temps, tentons la.. hum... diplomatie.
Les non combattants restent à l'extérieur, et gardent nos affaires.
Surveillent nos arrières.
On ne sait jamais.

Une fois à l'intérieur, j'établirai aussitôt un pont mental.
Vous pourrez tenter de communiquer.
Attention, que ce soit clair, la communication sera possible mais leurs esprits ne fonctionnent pas comme le notre.
Parlez en Krolanne.
Vos propos seront "traduits" dans leurs esprits.
Le souci est comme je l'ai dit avant qu'elles ne fonctionnent pas sur le même paradigme que nous.
Allez-y prudemment.

Si ça ne marche pas, Vous en capturez une et on ressort.
On protège notre sortie.
On les empêche de nous déborder.

Si ça marche, on voit où ça mène.
On essaie de ne pas avancer sans être surs de nous, car une fois à l'intérieur on sera à leur merci...

Elle se redresse, respire un bon coup.

Une fois à l'intérieur, je ne pourrais pas combattre.
Je dois me concentrer pour le pont mental.
Je serai fatiguée ensuite. Pas longtemps...

Onä, des résultats à ton étude, avant qu'on ne s'y jette ?

Elle regarde la taxidermiste.
Optimiste, comme toujours !

 
La longue marche jusqu'à l'antre des "araignées" avait laissé Perle fatiguée. C'était un problème qu'il faudrait qu'elle s'attelle à résoudre à l'avenir. Il était fort possible qu'elle soit amenée à effectuer bien d'autres voyages de ce genre ultérieurement et il serait alors impératif qu'elle soit plus préparée physiquement. Entretemps il conviendrait de tenir le coup et s'appuyer sur les facultés de récupération lanyshsta pour récupérer plus rapidement.
Elle avait donc serré les dents et soutenu le rythme. Son allure avait été suffisante pour lui permettre de rester à bonne distance des quelques bestioles laissées sur leur chemin par le groupe de tête. Certaines avaient bien tenté de s'approcher un peu trop près une ou deux fois mais entre la puissance de feu de Carmïnn, la cape caméléon prêtée par Yloyse lors du dernier bivouac et ses propres tours de korthomancie qui l'entouraient perpétuellement de répliques évanescentes d'elle-même, elle n'avait jamais été mise en danger.

Le temps était désormais venu de passer à l'étape suivante de leur voyage : la traversée du territoire des araignées troglodytes.
Les idées avaient fusé et un plan avaient émergé. La mission diplomatique était retenue. Ce qui lui convenait : déclarer la guerre à une espèce intelligente dont on ignorait l'étendue des forces ne paraissait guère sage. D'autant plus qu'il fallait garder à l'esprit qu'ils devraient probablement repasser par ici lors du voyage retour ou lors d'un hypothétique second voyage chez les dath'ogals dans un avenir plus lointain.

J'ai une petite objection au fait de laisser les non-combattantes derrière.
Ce n'est pas parce que nous ne connaissons que cette entrée de leur tanière que c'est la seule qui existe non ? Si il leur vient à l'esprit de sortir par une issue bis -à flanc de falaise ou à son sommet par exemple- pour ensuite venir nous prendre en tenaille... Alors certes les combattants seront avertis de la manoeuvre par télépathie mais il n'y aura sans doute plus que des petits bouts de lanyshstas non-combattantes à venir secourir après coup.
J'ajoute qu'à titre personnel l'expérience de communication semi-mentale avec une espèce non krolanne m'intéresse beaucoup et que je serais... déçue de ne pas au moins y assister. Ceci dit si ma présence est vraiment jugée indésirable car compromettant par trop la sécurité je n'insisterai pas.

Cela étant dit, j'aimerais revenir sur la suggestion de Jade de leur offrir un cadeau en gage de bonne volonté. Si la magie les "enjôle" comme dit Carmïnn, peut-être qu'un objet imprégné de magie trouverait grâce à leurs yeux ? Nous pourrions tenter de fortement infuser un objet insolite sans chercher à renforcer une propriété particulière et en tentant juste d'y insuffler de grandes quantités de mana. Avec un peu de chance, le présent pourrait ainsi revêtir une certaine valeur à leurs yeux, sans peut-être qu'elles soient vraiment consciente de la raison de cette attirance si celle-ci n'est qu'instinctive.
Au pire, le don sera juste ignoré et nous ne nous en porterons pas plus mal. Au mieux, nous aurons fait un geste de bonne volonté et piqué leur intérêt. Voir sucscité un désir d'obtenir plus de babioles du même type.
Au besoin j'ai dans mes affaires un vieux colifichet sans valeur ni intérêt infusé au quatrième degré qui pourrait sans doute faire l'affaire avec une ou deux altérations. C'est un banal collier dont j'ai pour habitude de me servir pour mes expériences d'infusion.

 
Dassen grogne comme un animal.

« C'est clair. Pas question d'être mis à l'écart d'un échange comme ça. Surtout si c'est pour laisser Jade parler à ma place. D'ailleurs ça n'a aucun sens de faire passer notre guérisseuse en première ligne avec elle. La moindre des choses serait que j'échange avec Yloyse.

Moi je dis qu'on rentre tous dans cette grotte. On reste à l'entrée. En bloc. Si besoin les plus forts s'avancent un peu. Et si elles nous ouvrent le passage on avance tous ensemble sans perdre de temps à se regrouper ni à les faire paniquer parce qu'on est plus nombreux qu'elles le pensaient. »

Un instant.

« Ouais Perle, ton cadeau ça peut toujours servir. Mais on ne peut pas s'attarder ici. Une grosse infusion prendra du temps. Tu peux par contre infuser ton machin d'un cran pour leur donner un aperçu de ce qu'on peut faire. En communiquant avec elles on pourra leur proposer ce cadeau. En plus gros. Si ça les intéresse. Sinon… ça s'infuse du steak ? Parce qu'il y a des machins qui traînent autour de notre campement. C'est absolument pas sécurisé ici. Mais si elles aiment la magie. On pourrait leur offrir un Ylotaku rôtit aux infusions. Non ? »

Soudain Dassen se lève. Il est impatient.

« Bon. On bouge ? »

Son regard est attiré par Onä. La petite femme est penchée sur cette carcasse gigantesque qu'elle s'amuse à disséquer.

« Ah ! »

Il accourt aussitôt vers elle avec avidité, attendant sa réponse aux remarques de Carmïnn.


Pendant qu'ils installaient leur campement Dassen a essayé de négocier avec la taxidermiste. Il l'a encouragée à lui fabriquer un souvenir. Un nouveau masque à partir d'une tête d'araignée. Sans ses outils, Onä allait faire face à certaines difficultés. Mais peut-être, disait-il, que des expériences à base de Phérémancie et d'infusion pouvaient l'amener à découvrir de nouvelles méthodes de conservation. Une fois brevetées, de retour au Kil'sin, il serait alors naturel qu'elle lui offre une part de ses bénéfices. Mais la brave artisane ne compte que sur ses propres mains pour achever ce travail !

Pensée :

Il lui répond avec une hypocrisie peut-être parfaitement dissimulée.

Pensée :

Qu'il serait amusant qu'en cours de route les araignées sentent la tête au fond du sac d'Onä Ephrä !

 
Il y avait des leçons à tirer des différents échanges. Mais aussi des leçons à tirer des leçons à tirer des différents échanges.
Autrement dit, si Jade se faisait à la conviction que les explications étaient contre-productives, cela risquait de n'altérer en rien la façon de faire d'autrui tant qu'elle ne vocaliserait pas clairement les choses.

Visiblement, la notion de "tête de pont" reste obscure pour certains. Alors en reprenant un vocable plus bas de gamme, disons "rentrer en force et rester près de l'entrée", proposition décriée sous sa présentation initiale puis reprise.
De même, les explications sur la tentative de manipuler la faille, et de s'en rapprocher sur un plan magique, ont visiblement été confondues avec un rapprochement physique, lequel se limitait à l'établissement préalablement établi d'une tête de pont.

Un soupir, mais pas un soupir de lassitude. Plutôt un soupir de "je montre par ce biais, et sans faire de phrase, que je désire manifester une forme habituellement associée à une profonde lassitude".

Conclusion 1 : la technique du choix, visant à permettre le consensus par la discussion sur chaque point, est inefficace car certaines pistes deviennent simplifiées à l'excès et sont abandonnées sans analyse approfondie.
Conclusion 2 : les explications détaillées sont néfastes, car incomprises et/ou dévoyées à fins personnelles.
Conséquences : restriction des choix et des explications. En situation d'urgence, directives de combat, libre à chacune de les suivre. Hors situation d'urgence, autonomie de fonctionnement laissée au groupe, caractère indépendant de mes actions, et caractère informatif de mes propos.

Bon, ça c'était sur le fonctionnement global. Pour le coup, il allait falloir discuter avec des créatures autre. Elle avait son idée sur le choix de l'émissaire, mais on était justement dans un cas où il n'y aurait pas de choix unique, dicté par la raison et les seules aptitudes optimisées au sein du groupe. Non, ce serait un affrontement de volontés personnelles, des interlocuteurs mis en avant pour cause de curiosité scientifique, de crainte, d'égo, de volonté de s'affirmer, de soucis de s'intégrer, de désir de temporiser. Tant de causes potentiellement valables si elles étaient considérées comme critère de choix de référence, mais qui seraient juste "numéro 1 dans l'échelle de choix personnelle".
Et de ce fait, que Dassen refuse qu'elle parle pour elle, quelles qu'en soit les raisons, avait aussi peu -ou tout autant- de légitimité qu'elle préfère ne pas lui laisser le monopole de la parole.

Information sur actions futures : je participerais à la discussion.
Si elle échoue et que la capture est mal partie, élimination de Dassen probable.

Voilà, c'était dit, une information sur une action indépendante, ne laissant pas de choix...
Revenir à des bases saines d'analyse.
Mais, dans la foulée, elle expédia une pensée à tout les membres du groupes, à l'exception notable de Dassen Dorn. Qu'il la prenne pour une psychopathe haineuse était pour le coup plus profitable que de se faire voir comme quelqu'un visant la survie du groupe avant tout.

Pensée :

 
Pendant que les débats continuaient, la taxidermiste prit le temps de décortiquer minutieusement les deux cadavres, tout en prenant des notes dans un carnet. Puis elle revint vers le groupe, et exposa ses observations :

Ces bestioles sont très surprenantes !
Tout en extérieur est comparable, en plus gros, à une araignée classique.
Sauf que, vu leur taille et leur poids, elles ne devraient pas pouvoir tenir sur leurs pattes...
En fait, il se trouve qu'elles ne sont pas véritablement des insectes : leur corps est effectivement recouvert de chitine, mais elles ont un squelette interne, qui maintient l'ensemble !
Bref, elles ressemblent à des araignées, mais en fait elles sont plus proche d'un vertébré classique dans leur morphologie.
Un mélange des deux, quasiment parfait ! Dingue !

La taxidermiste semblait très enthousiaste. Elle marqua une légère pause pour rallumer la cigarette qu'elle avait au coin de la bouche, et continua :

Quelques particularités : elles possèdent deux coeurs, sans doute pour pouvoir alimenter en sang tout le corps jusqu'au bout de leurs longues pattes. Le reste du corps est similaire à une grosse vache, avec un système digestif en deux parties, avec sans doute une double ingurgitation.

Bon, il était peu probable que ce détail soit très utile pour décider de la stratégie à adopter, mais après tout...

Par ailleurs, leur cerveau laisse aussi apparaître une spécificité étrange : j'ai trouvé une grosse glande au milieu, qui irrigue tout le reste.Cette glande pourrait faire penser à un système nerveux supplémentaire, mais qui est visiblement inactif chez ces guerrières, comme atrophiée. Inutilisée, mais présente.
C'est peut-être un organe de communication, car les terminaisons rejoignent l'extérieur de la tête, recouvertes de "cils" vibratoires.

Puis elle ajouta en se tournant vers Dassen Dorn, toujours à voix haute :

Impossible de récupérer un crane pour en faire un casque, c'est trop fragile. En séchant, la chitine va devenir cassante et s'effriter.
De toute façon vu qu'une approche diplomatique est envisagée, ça ne serait pas très approprié de se balader avec un morceau de leur congénère morte, ah ah !

 
Élimination d'un Dassen. Digestion d'un Dassen ! On envie ces petites araignées qui risquent de se régaler. Mais s'il se fait attraper, de qui pourrons nous rire durant ces longs mois où il se fera grignoter ?

Le jeune idiot se tend comme un arc lorsque cette perspective lui monte aux oreilles. Il reste penché sur la carcasse aux côtés d'Onä et de Carmïnn. Elles peuvent presque entendre le sang qui lui bat dans les tempes et la tête qui rougit sous son masque. Il fait pourtant un peu comme s'il n'avait rien entendu. Un rire nerveux, un simple rire, puis il répond à la taxidermiste de sa voix toujours atone.

« Ce n'est pas grave. »

Il désigne le visage de bois qui dissimule le sien.

« Je ne veux pas un casque, mais un simple masque.

Je suis sûr que tu sais comment conserver l'apparence de cette chitine ? Même si ça ne tient pas sur une tête ce truc fera de la bonne publicité pour mon comité. Si tu as trop peur de la transporter je vais l'enterrer quelque part. Et puis cette glande, tu y tiens ? Je crois que j'aime beaucoup sa forme et sa texture. Ils ont quelque chose d'élégant. Je peux la toucher ? »

Il lui tend sa main, l'air à peu près aimable et vaguement amical. Il faut croire que certains éléments dans le groupe entravent ses bienveillants efforts.

 
Carmïnn écoute toujours avec attention les différents propos.
La pause dure environ deux heures, le temps pour tout le monde de se préparer, de se reposer, de réfléchir...
Onä finit son analyse et livre ses conclusions.

Carmïnn se lève, visiblement soucieuse.

Ce que vous décrivez, Onä, est à la fois proche et éloigné de ce que j'en savais.
Bien entendu, jamais je n'ai connu de spécialiste comme vous, qui ait pu étudier ces créatures.
Mais...
Disons que ce que vous décrivez ressemble à une "perfection" que je n'avais pas ressentie, ou perçue il y a des années ou même en arrivant ici.
D'instinct, je trouve ça inquiétant.

Que ce soit la proximité de la faille, ou autre chose, j'aurai tendance à penser que ces choses ont évolué.
Et cette évolution est trop rapide pour être honnête.
C'est sans doute pour cela qu'elles n'ont plus de lien avec la grande ruche...
J'espère que nous n'allons pas avoir une mauvaise surprise.

Un temps.

Du coup, nous devons tous entrer.
On ne laisse personne derrière.
En effet, comme dit Perle, si elles sont plus malines que ce qu'on attend, elles pourraient nous déborder via une sortie annexe, capturer l'un d'entre nous resté en arrière, et là... on serait mal.

Le pont mental permettra à qui le veut de communiquer.
Débrouillez vous pour que ce ne soit pas la foire d’empoigne, hi hi !
On tente la diplomatie - l'idée de cadeau est à utiliser, oui oui ! - mais avec en tête qu'on n'a pas affaire à de simples monstres qui défendent leur trou.

Prenons le pire des cas en perspective : si ça tourne vinaigre, on reste surtout groupés !
On avance, mais on protège tout le monde.
C'est la priorité !
On doit tous arriver chez les Dath'ogals, si on veut une chance de les convaincre de nous aider.
Ne laissons pas ces saletés nous éliminer un par un...

Carmïnn ramasse ses affaires, et sans un mot de plus avance vers la grotte.
Elle est nerveuse, a plusieurs fois regardé autour d'elle, comme si elle redoutait une embuscade à l'extérieur.
Mais elle entre.

A l'intérieur, ils sont attendus...

 
Tu m'auras mal écouté Djet, lui répondit Perle après qu'il ait exprimé son opinion sur les "cadeaux infusés". Le collier dont je parlais est déjà infusé au quatrième degré. Pas de perte de temps à prévoir c'est prêt à l'emploi.
Maintenant, pour les besoins d'un éventuel marchandage je peux sans problème infuser des "échantillons" d'un ou deux "crans" comme tu dis et ce en quelques minutes. Infuser un steak... ne me paraît pas impossible mais le résultat risque d'être grossier. Le matériau étant de nature organique et manquant d'uniformité dans sa structure l'opération sera délicate. Et surtout le support étant amené à s'altérer rapidement avec le temps, l'infusion risque de se déliter tout aussi rapidement par la même occasion. En fait, sur un morceau de viande je me demande si une altération de phérémancie ne serait pas plus efficace que l'infusion.
Dernier point sur le sujet, nous ne savons pas à quel point elles sont sensibles à la magie. Peut-être qu'une infusion trop faible passerait juste inaperçue à leurs yeux.

D'ailleurs en parlant de steak. Cela paraît être ce qu'il y a de plus probable mais pourrait-on s'assurer que ces êtres soient bel et bien carnivores ?

Elle se tourna vers Onä et le cadavre arachnoïde.

D'après tes observations on dirait bien qu'il ne faudrait pas faire d'assomption trop rapide à leur sujet en se basant sur leur apparence. Puisqu'elles ont un "intérieur de grosse vache" elles pourraient bien en partager le régime alimentaire pour ce que l'on en sait. Auquel cas offrir des morceaux de cadavres à ces créatures pourrait fort bien être... mal interprété. Elles ont très bien pu attaquer pour une question de territoire sans avoir eu l'intention de consommer qui que ce soit. J'en doute mais... juste au cas où, Onä, te serait-il possible d'inciser le système digestif pour nous en apprendre plus sur le sujet ? Carnivore, herbivore ou omnivore ?


La déclaration de Jade la laissait partagée.
D'un côté cet avertissement aurait l'avantage de faire réfléchir Dassen à deux fois avant de jouer la tête brûlée à l'intérieur. C'était plutôt rassurant.
D'un autre côté encore une fois Jade imposait ses décisions à l'ensemble du groupe, que celui-ci soit d'accord ou non. Et cette pensée n'était pas vraiment rassurante même si au moins on pouvait miser sur le fait qu'elle n'agissait pas sur des coups de têtes.
Au final quoi qu'il arrive, Perle en arrivait à un constat d'impuissance sur le sujet. Ce n'était pas sans rappeler la fois où Jade s'était d'emblée appropriée l'anneau de communication de l'Ombre en mettant les autres devant le fait accompli. Seule Carmïnn aurait sans doute le pouvoir de faire obstacle à Jade si cette dernière se mettait en tête de faire quelque chose que le reste du groupe désapprouverait.


Finalement Carmïnn lança le départ et pénétra dans la grotte.
Perle ne perdit pas davantage de temps et s'engouffra à sa suite dans l'obscurité souterraine. Tout en progressant elle s'adressa -télépathiquement pour ne pas alarmer les indigènes troglodytes- à Carmïnn tout en restant audible pour les autres.

Pensée :