Dassen fait la moue en regardant Carmïnn. Un peu de magie lui monte dans les doigts et un sourire espiègle, discrètement, apparaît sur son visage. Il lui tend la main, il s'approche. Son geste reste en suspens. Une seconde, ou peut-être seulement la moitié. Et fermement il lui prend la main.

Une pâte mauve. Ses doigts frétillent. Une force se transmet et glisse vers les jambes de Carmïnn. La forme luit un instant et s'infiltre sous ses vêtements, dans sa peau et dans ses muscles. Était-ce indispensable ? Pour lui elle sera un peu moins pénible à traîner, même si sa faiblesse n'est pas que physique. Pour d'autres, ça fait juste des jambes appétissantes.

« Elle à l'air de pouvoir marcher. » Il regarde à nouveau Barak et Yiu.

« Je vais la guider. Mais il vaut mieux que les combattants se répartissent dans le groupe. Un à l'arrière, un au milieu. Si on se fait embusquer c'est le seul moyen de protéger tout le monde. »

Dassen passe le bras de Carmïnn autour de son cou et se met aussitôt en marche. Il avance le plus vite possible, sans la ménager. Insensible à ses moments de faiblesse il se met parfois presque à la porter. En même temps ses yeux n'arrêtent pas de balayer les ombres. Calme et concentré il scrute les moindres recoins, les angles morts, il dévisage chaque saloperie d'araignée qui se tient dans son champ de vision. Elles auront du mal à le surprendre, on l'espère. Ça ne l'empêche pas de lancer ce bref appel mental.

Pensée :

De temps en temps, furieux de devoir ralentir, il jette un coup d'oeil derrière lui pour voir si les autres tiennent le rythme.

 
Flux.
Le courant s'écoule.
Yloyse le perçoit plus que les autres.
Mais tous et toutes le ressentent maintenant, en pénétrant plus avant dans la grotte.

Un sentiment de marcher dans un fleuve impétueux.
La résistance est forte.
Sur tout le corps.
Mais ils peuvent avancer.

Ce que fait Yloyse pour tenter de protéger Carmïnn a un effet certain.
Cela détourne le flux.
Il est d'autant plus difficile pour Yloyse d'avancer, mais elle ne ressent pas d'autres effets secondaires.
Pour l'instant...
Sachant que plus ils se rapprochent de la faille, plus le courant devient puissant.
Carmïnn, peu à peu, reprend des forces mais a toujours besoin de soutien pour avancer.
Elle ne répond pas, mais un signe de tête de sa part fait comprendre qu'elle tiendra le coup...

Reflux.
La période des flux et reflux se fait toutes les 8 minutes.
Très exactement.
Le souci, c'est qu'alors il devient très facile d'avancer.
Trop facile.
Ils se sentent entrainés. Aussi fortement que retenus...

Jade, qui est partie en avant, observe.
Les Arachs sont terrées.
Immobiles. Attentives. Observant leur progression.
Elles ne réorganisent pas leurs placements, en tous cas pas de manière visible.
Plus elle s'avance, plus elle sait que la faille est là.
Non loin...

Et il est clair que les Arachs veulent que leur groupe s'y rende.

 


Pensée :

 
Comme d'habitude désormais, Onä se sentait complètement paumée et dépassée.
D'abord, l'entrée dans la grotte et la proximité de ces araignées géantes -vivantes- plus ou moins agressives avait vraiment impressionné la boiteuse, au point de presque la tétaniser. Dépecer une bestiole morte c'était une chose, se retrouver en face de la même bien vivante, avec encore en mémoire la taille et la puissance de chaque patte et de de chaque mandibule, c'en était une autre...
Puis les discussions sous forme d'énigmes et de rimes ne l'avaient pas vraiment aidée à se sentir plus à sa place. Elle ne comprenait rien, mis à part qu'il pourrait y avoir autant d'interprétation que de participant au débat, aussi s'était-elle bien gardée d'apporter une dissonance de plus à cette cacophonie diplomatique.

Et puis soudain ce communiqué d'Yloyse sur un "fleuve de puissance brute". Onä écarquilla les yeux et regarda autour d'elle, sans rien déceler de particulier... Sans même avoir la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler ce genre de machin, elle qui n'avait toujours pas développé le moindre "pouvoir" lanyshta...
La Voix de Cendre ? Mais oui, c'etait sans doute suite à son expérience extrasensorielle dans le bar, qu'Yloyse avait ajouté la taxidermiste dans la "confidence" de cette découverte.
Devait-elle retenter cette expérience, ici et maintenant ? Onä se rappelait parfaitement cette expérience, l'espèce de fébrilité et d'addiction que cela avait engendré, et qui la faisait hésiter maintenant, lui inspirant autant la crainte... qu'une furieuse envie d'essayer.

Entre-temps, les discussions avaient abouti, le groupe se mettait en marche. Onä suivit.
Pouvait-elle tenter malgré tout, tout en avançant ? Pourquoi pas...
Cette fois, sans fermer complètement les yeux, et tout en continuant de trottiner doucement dans le peloton, la neo-lanyshta laissa ses sens s'ouvrir à la Voix de Cendres, comme elle l'avait déjà fait deux fois auparavant.


C'était peut-être complètement con.
Mais après tout, qui ne tente rien ne rate rien, comme disait un vieux dicton familial...

 
Yiu réagit à la pensée d'Yloyse par une pensée, elle aussi, envoyée à tous :
Pensée :

Enchaînant suite à la remarque de Dassen : Pensée :
La forgeronne tente de rester à proximité de tous sauf Jade qui part seule en avant. Son regard passe régulièrement d’un membre de l’équipe à l’autre, s’attardant quelque instant sur son comportement et sur son entourage, pour s’assurer que tous vont bien et qu’aucune araignée ne tente d’adopter des positions en vue d’une éventuelle – peu probable, espère la forgeronne – embuscade.
Mieux vaut prévenir que guérir. Yloyse, si tu fatigues, fais moi-signe, je pourrais te supporter. Par contre, cela nous ferai un deuxième combattant occupé.

 
Dassen lutte contre le courant. Il force, se fatigue, il fait ce qu'il faut pour ne pas ralentir. On suppose que l'idée de laisser Jade trifouiller la faille ne doit pas lui être très supportable.

Mais derrière lui au contraire, ça traîne. Onä n'est toujours pas en vue. Perle n'a peut-être pas fait un pas. Alors à la première occasion Dassen fini par s'arrêter. Cette partie de la grotte leur laisse à tous la place de se regrouper. Un moment de répit pour reprendre son souffle après avoir été surpris par l'anomalie. Carmïnn est là. Yloyse. Barak. Yiu est la dernière de la file.

« Tout à l'heure j'ai vu Onä derrière toi. Mais est-ce que Perle suit ? »

Elle lui répond.

« Ona est à peine à quelques mètres. Par contre Perle semble vouloir se cacher à l'entrée de la grotte ... »

Cette fois Dassen crache par terre pour de bon.

« Je savais que Onä nous poserait des problèmes avec sa charrette. Et Perle ! Il a dû se passer un truc avec toute cette magie. Mais on doit avancer. Les Arachs nous laissent traverser, pas camper au milieu de leur territoire.

On dirait qu'il y a un délais régulier avec ce courant. Il change de sens toutes les cinq minutes, à peu près. Mais si on attend qu'il nous soit favorable pour se laisser porter on va perdre des heures. Tant que j'ai encore des forces je préfère lutter contre lui et gagner un maximum de temps. Je parie qu'il va nous pousser des mandibules sur la tronche si on reste trop longtemps dans ce truc. »

Puis soudain à nouveau le flux, l'attraction. Dassen reprend Carmïnn par la main et se tourne vers l'Ouest.

« Le courant, par là ! »

Et quelque chose se passe. Quelque chose de bon ou de délicieux. Dans tous les cas, d'irrésistible. Dassen commence à observer cette magie, à la comprendre ne serait-ce qu'instinctivement. Il avance, plus lentement qu'avant. Il regarde. Il regarde. Il tourne son regard vers le courant. Une démangeaison, un frétillement. Son regard s'allume, la vision du Lanyshta l'envahit. Il regarde tout autour de lui, béat, émerveillé. C'est la première fois qu'il utilise cette partie de la sorcellerie qui l'habite. Mais on dirait que cela ne lui suffit pas. Un peu tremblant, hagard, il en veut encore : il veut tout voir. Un arc de Phérémancie remonte brutalement le long de ses omoplates et plonge dans ses yeux : la vision vitale. Ils disparaissent. Transparents, les yeux changent de dimension. Que voit-il ? Ces deux magies l'embrouillent-il ou transcendent-elles ses limites ? Qu'il le voie avec ses yeux ou qu'il le sente à travers tout son corps, il est plongé dans ce courant, sensible, ouvert. Et nous sentons son avidité. Il marche droit devant lui, la tête basse, la main tendue vers le flux qu'il remonte. Tout d'abord il essaye de le toucher, de jouer, de le perturber. Puis le reflux arrive. Alors Dassen s'arrête. Il écarte les bras. Il aspire. Il essaye de se servir, de se remplir, de faire circuler le courant dans sa chair et ses muscles, mais surtout. Il essaye de le retenir en lui.

 
A sa réponse, et surtout aux explications Jade reçoit simplement un 'noté' et une sensation d’acquiescement, et de concentration.

Penser canari. Penser détection de gaz. Gaz, magie, même combat ! Les deux sont inodores et indetectables tant qu'il n'est pas trop tard. Penser protection de Carminn.

Ils avancent. Mais pas vraiment comme cela avait été prévu. Ils avaient envisagés d'avancer en groupe... Un imbécile les force à accélérer en prenant de force Carminn avec lui sans se soucier aucunement du reste du groupe.

Il y a des moments où on a l'impression d'avoir affaire à un interlocuteur cérébré, même s'il campe sur des positions opposées. C'est contrariant bien sur, mais aussi... et bien... cela force à réfléchir, à se questionner. Cela force l'estime. Et d'autres, où on fini convaincu que si sapience il y a, elle n'en est que mieux détournée pour servir un égo mal dimensionné.

Ce qui ne peut qu'alimenter un agacement qui finit par chatouiller la paume d'Yloyse. Si elle n'avait pas en mémoire l'importance de ne pas séparer le groupe et de ne pas faire preuve d'hostilité envers ses différents membres, elle y aurait cédé avec joie. Mais là... Les mois passés à apprendre à faire la part des choses sont finalement utiles...physiquement du moins.

Elle se concentre sur le bouclier qu'elle a mis en place. Cet idiot ne doit même pas se rendre compte de ce qui se passe. Plongée à demi dans les flux, elle le maintient, le positionnant en fonction du flux et du reflux. Garder le contrôle.

Le mouvement de la rouquine se fait moins difficile, comme lorsqu'on ouvre une brèche dans le courant, et celui de la brunette se complique d'autant. Elle doit lutter contre le courant pour elle et pour Carminn mais la rousse fait déjà assez d'efforts pour eux. Heureusement, elle est habituée aux longues marches...
Elle doute que les autres -à part Carminn- s'en rendent compte, mais c'est tant mieux comme ça. La vigilante, seule à ne pas pouvoir voir directement, est tenue au courant.


Pensée :

Elle a prit le temps d'observer ce qu'elle faisait avant d'agir. La jeune lanyshtha cale son rythme sur les remous. Ne pas se faire prendre à leur piège.

Pourvu qu'elle tienne elle aussi.. Alors que le courant augmente et se fait de plus en plus physique, elle surveille d'autant plus ses appuis au sol...

Il leur suffit pour l'heure de rester groupés... Et non pas de jurer contre les autres qui n'ont pas le même rythme. Mais cela, le cheffaillon autoproclamé qui leur tient compagnie ne semble pas le réaliser. La pensée est tout aussi calme que la précédente.

Pensée :

D'autant plus qu'il commence à faire des mouvements bizarres, ouvrant largement ses bras au milieu du couloir et a lâché Carminn ce faisant.. Rouquine qui est récupérée par l'artisane....

Pensée :

Parce que sinon, elle peut aussi partir seule hein... Sauf impératifs contraire, ils ne peuvent pas se permettre ce genre d'attitude. Pas dans la situation actuelle..

Pensée :

Dans tous les cas, elle s'est engagée à protéger du mieux possible le « groupe de fin »... et elle s'y tiendra. Ce qui implique aussi continuer de protéger Carminn.... bien que le courant se fasse de plus en plus violent.

 



Elle ajoute un dernier mot pour sa seule consœur - Yloyse - par pensée :
Pensée :

 






hrp : vu que je suis avec Yloyse qui a indiqué avoir récupéré Carminn j'ai considéré qu'elle l'avait récupérée et qu'elle était revenue un peu en arrière que ce soit avec le courant ou volontairement pour attendre les autres.

 
L'avancée se poursuit.
Laborieuse.
Plongés dans la grotte, nos aventuriers plongent aussi dans un nexus de puissance pure.
Tous le ressentent, et ils perçoivent aussi que plus ils avancent, plus cette puissance est attirante.

Les Arachs se font plus rares, comme si elles avaient déserté les méandres profonds de la grotte.
Plus loin, Jade aperçoit - ressent autant qu'elle voit - un passage.
Il y a un mur, fragilisé par des attaques de griffes - d'Arachs sans nul doute - mais encore debout.
C'est derrière que se situe la source de puissance.
Le puits de puissance.
Le gouffre d'où s'écoule et où retombe les flux et reflux.

Il apparait de plus en plus, instinctivement, que les Arachs les laisseront passer sans souci.
Mais...
Quelque chose cloche.
Celles et ceux restés en arrière le voient.
Les Arachs se repositionnent derrière le groupe.
Pour les empêcher de repartir en arrière...
Elles désirent quelque chose d'eux, et elles ne leur laisseront pas le choix, visiblement, à moins de les combattre pied à pied !

Dassen, de son côté, expérimente une certaine vision de la situation.
Difficile de dire s'il hallucine ou pas, mais il ressent une vraie ouverture à la beauté.
Il se sent bien. Entouré de bienveillance.
Nul doute, cette magie qui les environne est une alliée. Une amie. Une mère ?...

Les autres ne perçoivent pas ces sensations, aucune modification de leur être.
Seule Carmïnn semble affectée.
Elle va mieux, grâce à l'aide d'Yloyse et des autres, mais elle est extrêmement faible.
Elle pense autant qu'elle parle, à tout le groupe.

Bon.
C'est pas la fête...
Les Arachs nous ont englué dans un piège, c'est certain.
Elles veulent qu'on avance, mais nous retiendront de partir.
Ça fait très... sacrificiel, comme expérience, hi, hi...

Bref, on a la choix.
On repart, on laisse tomber.
Ou on fonce, en étant plus que prudents !
Je suis pour foncer, même si je suis certaine qu'on aura une mauvaise surprise.

Je vais cesser le pont mental.
Aucune raison de continuer à maintenir le lien, il y a de moins en moins de ces bestioles, et ça me tue à petit feu.
Faisons le plus vite possible jusqu'à la source de tout ça !

Enfin, Onä avance tout en s'ouvrant à la Voix de Cendre.
Tout d'abord rien. Une déception l'envahit.
Quelques minutes s'écoulent.
Puis soudain, un déclic. Violent.
Concomitant à un changement en elle, son accession à la magie et aux pouvoirs Lanyshstas, elle perçoit la Voix !

Sous-jacente, en elle comme à l'extérieur, elle perçoit le monde qui l'entoure comme déphasé.
Instable.
Deux visions, l'une de la grotte et des Arachs, de ses compagnons et de leur progression.
L'autre... différente.
La grotte est habitée. Elle voit des Dath'ogals.
L'image est floue, l'effet difficile à vivre car sa vision passe de l'une à l'autre rapidement.
Ils vivent là ?
Ils explorent ?
Ils ont l'air prudents.

Onä a une certitude, elle voit le passé. Un lointain passé.
Et elle comprend soudainement la nature du flux et du reflux, instinctivement ou sous la gouverne tacite de la Voix de cendre.
Le temps.
Ils naviguent dans une zone instable.
La faille - que Carmïnn avait décrite comme permettant de voyager à travers l'espace - a certainement changé !
Elle permet maintenant de voyager... dans le temps ?!

Elle titube.
S'ils continuent, où... plutôt "quand' vont-ils voyager ?...

 

 
Onä s’arrêta net sous l'effet de la surprise, à la fois face aux changements qui s'opéraient soudain en elle, et face à la ce que son expérience d'Outrevision lui révélait... Cela faisait vraiment beaucoup d'informations à assimiler d'un coup !

Décidant de laisser de côté l'aspect "Lanyshta arrivée à maturation" malgré tous les bouleversements que ça impliquait, elle se concentra sur ce qui lui semblait être le plus urgent, essayant de décrypter les images qu'elle voyait... et les conclusions qui s'imposaient à elle... Un déphasage dans le temps, rien que ça...

Soudain, elle sentit une présence derrière elle : une grosse araignée se rapprochait doucement en claquant des mandibules. La taxidermiste ne se fit pas prier pour reprendre son avancée et rejoindre la présence rassurante des autres. Tout en ce demandant si les araignées justement percevaient cette faculté des failles, et si oui quel était leur intérêt à pousser leur petit groupe dans un potentiel voyage dans le passé...

Rejoignant la queue de peloton formée par Yloyse, Carminn et compagnie, elle mit tout le monde au courant de sa découverte par une pensée un peu fébrile :

Ahemm, j'ai retenté l'expérience que Perle a nommé l'Outrevision : j'ai des visions de l'endroit où on est, mais dans un autre temps, un passé lointain, avec des Dath'ogals, qui explorent ou habitent cette grotte, je ne sais pas trop, mais qui semblent sur le qui-vive...
Ce flux et reflux dans lequel nous sommes n'est pas seulement de nature magique, mais aussi temporel !!
Je crois que cette faille dont Carmïnn a parlé ne permet plus seulement de voyager dans l'espace, mais aussi - ou plutôt ?- dans le temps !

La question qui pouvait se poser désormais était "est-ce qu'on y va ou pas", mais le pas impliquait de se retrouver face au troupeau d'araignées qui leur collait au fesses et les poussait vers la faille, qui elle-même les attirait inextricablement, alors Onä se demandait s'il leur restait vraiment un choix désormais...

Puis elle réalisa soudain que, contrairement aux expériences précédentes, cette fois la Voix de Cendre ne l'avait pas quittée... Elle sentait toujours sa présence, et l'alternance des visions continuait... Elle sentit qu'elle pourrait y mettre fin, mais la curiosité et l'attrait de cette présence étaient trop fort. Même si le retour de bâton serait probablement en conséquence...

 
Pensée :

 
Elle commence à répondre par pensée à Barak.
Pensée :
Elle se tourne vers Carmïnn : C'est justement le moment que l'ancienne choisit pour s'adresser à tous. Elle répond donc, elle aussi, à tous.
Pensée :

Elle écoute alors les observations d'Öna.

La forgeronne semble pensive. Elle cherche à comprendre les tenants et aboutissement de cette information. C'est d'un air distrait qu'elle répond à Barak.
Pensée :

 
Pas de réponses... c'est peut être mieux qu'une crise supplémentaire... Peut-être... sauf qu'il y a ce filet de bave là, juste au coin de la commissure des lèvres... Foutraille ! N'est il pas fichu de... de... de rien en fait.

Respirer. Se tourner vers les autres, vers Perle et Ona qui les ont rejoint et qu'ils veilleront à ne plus distancer. Remercier Barak et Yiu de leur constance.

Pas de soucis.. je tient...

Il est temps de repartir. Avec le béat qui béatise. Génial. Quitte à le tirer lui aussi pour qu'il avance si besoin.
Un peu plus lentement, mais plus sûrement..

Derrière eux les arachnides ressortent de leurs toiles. Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour voir perler le venin au bout de leurs crocs. Elles veulent les mener quelque part. Vers le cœur. La Source.... Et la petite kildarienne doute que ce soit pour y prendre le thé.

Les vagues se succèdent. Comme des pulsations. Ou comme une respiration. Pourquoi pas après tout. La respiration d'une très, très grosse créature...

Un léger rire réponds à la rouquine. Un peu crispé certes, mais un rire quand même. Et avec même une certaine dose de bonne humeur et de malice.

Nan mais c'était foireux de base hein cette histoire de rentrer dans une grotte emplie de prédateurs. Alors un peu plus, un peu moins, de toute façon on s'y attendait un peu en ta compagnie... Et puis j'ai toujours eux du mal à résister aux surprises..


D'autant plus qu'elle préfère retarder le plus possible la discussion avec les voiturettes balais qui cliquettent derrière les voyageur. Quelque chose lui dit qu'elles risquent de ne pas être tout à fait d'accord et la lanyhshta tient à ses certitudes concernant sa non comestibilité. Les voir remises en doute lui serait très douloureux. Dans tous les sens du terme d'ailleurs.

Penser à autre choses...

Araignées du soir, espoir
Araignée du matin, cha-

Ouais non.

Jade a été avertie du danger, et ce n'est pas son genre de le prendre à la légère. Elle réouvrira le contact quand elle le pensera pertinent.. Et oui, mieux vaut que les plus fort physiquement nous couvrent par l’arrière. Mais tant que nous avançons ça devrais aller...

Ona pris la parole. Yloyse manqua se figer... Voyager dans le temps ? Atteindre un autre temps ? L'époque des premières machines ? Ou le temps de l'Alphlënn ? Ou avant ?

Deux réactions se font face. D'un coté, cela risque d'être un voyage sans retour certain. Un voyage quand il ne s'agit que de distance spatiale est toujours concevable dans les deux sens. Même s'il faut trouver un autre chemin.
Lorsqu'il s'agit par contre de distance temporelle, les sauts semblent par contre sans retour. Rien ne promet, même en supposant que tout se passe bien, qu'il revoit un jour Syfaria tel qu'ils le connaissent.
Mais qu'à tel à perdre ? Des amis ? Oui. Certes. Mais....

De l'autre, elle n'est pas kildarienne pour rien. Et un tel voyage, l'opportunité de voir peut être se batir les ponts et les aqueducs. De voir Kildoragan. De... d'avoir ce point de vue unique sur Syfaria... Comment pourrait elle résister ?

Si c'est là qu'est le piège, il est fichtrement bien monté...

Et du temps, c'est sans doute aussi ce dont ils ont besoin dans la situation où ils sont.

Woaah...


C'est sortit tout seul.
Mais reste à observer le comportement du flux alors qu'ils approchent de leur objectif et, quand ils s’apercevront à leur tour du mur, de regarder comment la magie interagit avec lui. Ou bien l'ignore t'elle..

 
Finalement, ils rejoignent Jade rapidement.
Carmïnn se remet en quelques minutes,avec l'aide de ses comparses.
Il n'y a plus d'Arachs.
Ils arrivent en vue d'un puits. Naturel. Un trou d'eau, la résurgence d'une rivière naturelle ?
Il y a du courant, descendant. Assez fort.

De la même manière que Jade, tous ressentent - autant qu'ils le voient - un passage.
Un mur a été construit. Il n'est pas si ancien.
Un an peut être. Solide, clairement pas fait à la va vite.
La vision "magique" de certains - celle de Barak s'étant révélée ineffective sur les visions d'Onä - montre que ce mur n'est pas uniquement fait de métal, de pierres et de mortier.
Une puissance sourde en irradie, sur les bords aussi.
Visiblement, le passage contient quelque chose.
Les flux et reflux butent contre lui.

Ceci n'est pas fait pour empêcher d'entrer.
Ceci empêche ce qui est à l'intérieur de se répandre. Cela... l'atténue ?

Fragilisé par des attaques de griffes d'Arachs, il serait sans doute possible de briser ce passage.
Physiquement ou magiquement.
Le souci, ce sont les conséquences éventuelles...

Carmïnn s'assoit. Elle remercie d'un sourire chaleureux celles et ceux qui l'ont aidé.
Elle s'exprime, d'une voix lasse mais enthousiaste.

Bon, je crois que nous percevons tous à peu près la même chose.
Nous sommes tranquilles ici.
Reposons nous un instant.
Si on ne bouge pas, les flux et reflux ne seront pas handicapants.

Hum...
J'en suis désolée, mais clairement la mission initiale est un échec.
Nous devons donc réagir.
Peut être pouvons nous sortir d'ici ?
Nous devons disposer du maximum d'options.
Car le pire pour nous, c'est d'être soumis au Destin.

Cherchons ici, après s'être reposés.
Puis nous déciderons en fonction de nos possibilités.

Toutes les idées sont bonnes à prendre, car je n'aime pas me sentir guidée sur un chemin tracé d'avance.

De son côté, Onä semble un peu perdue.
Comme légèrement droguée.
Elle bave un tantinet...

 
Depuis qu'il s'est envoûté les yeux Dassen est... un peu lent. Il continue à mener le groupe, mais avec le silence et la démarche d'un automate. Subjugué par les choses qu'il voit, sa tête balance, la bouche ouverte. L'overdose de magie oculaire a broyé l'apparence de ses yeux. Ils ne les voient pas encore, eux qui le suivent, les deux orbites vides qui luisent pauvrement derrière son masque. Ils sont lisses, éclairés, et parfois des particules dansent à l'intérieur. Elles sont difficiles à voir car elles apparaissent toujours en périphérie du centre de la vision. Comme des fantômes. Des reflets insignifiants du monde qu'il aperçoit.

Pourtant il reste assez lucide. Exalté, mais pas encore perdu. On dirait qu'il se maintient de lui-même dans cet état. Il essaye toujours de cristalliser en lui les reflux qui le traversent. On ne sait pas trop pourquoi, il ne s'explique à personne. Cela lui procure t-il une autre jouissance ? Essaye t-il de contenir cette énergie pour se rendre lui-même plus puissant ? Ou est-ce une curiosité innocente, victime de l'envoûtement qu'il a provoqué ?


Le groupe progresse, et peu à peu d'autres informations lui montent au cerveau. Des informations sonores. Une créature lui a parlée, une créature dont la pensée lui arrache une petite grimace. Elle a eu la cruauté de l'arracher à sa contemplation, et il s'en rend enfin compte.

« Yloyse... »

Un peu voûté, il se redresse. Mollement. Sans essuyer la bave qui a coulé sur les bords des lèvres de son masque. Il tourne alors vers les Lanyshtas ses yeux vides, son visage effrayant, son expression masquée qu'il vaut mieux maintenir ainsi.

« Je suis… calme… »

Sa voix s'avale, se fait écho. Elle sonne grave et perturbée.

« Deviens calme… accélères la charrette… »

La voix traîne, puis retombe.

Dassen sent le flux. Ils arrivent près du mur. Jade est là-bas mais il s'en moque, il avance directement vers le mur et colle son masque contre lui. Ses mains effleurent sa surface. Il se déplace lentement. Il ressemble un peu à une mouche qui se cogne contre la vitre qui l'empêche d'avancer. Mais si on l'observe attentivement, on peut comprendre qu'il observe lui aussi. Il exploite l'état de ses sens pour examiner cette frontière. Au milieu du barrage, il essaye d'attirer les flux en lui. Perçoit-il des fissures ? Une ouverture ? Comment cette barrière est-elle faite ?

 
Alors que les flux et reflux se faisaient sentir sur l'allure de ses compagnons, celle de Jade ne semble pas affectée.
Ou du moins, à moins d'un observateur attentif pouvant repérer quelques signes, elle ne semble pas avoir changé.
Différence de méthodes : alors que l'effort d'autrui est constant, aboutissant à un résultat différent selon les phases, Jade produit un effort certain pour maintenir sa vitesse contre le courant de magie, se laissant au contraire porter quasiment sans peine mais sans pour autant gaspiller d'énergie pour continuer à avancer dans le cas contraire.
Du point de vue énergétique, ce n'est pas la meilleure solution -c'est même sans doute la plus mauvaise, la meilleure consistant au contraire à s'immobiliser la moitié du temps et à courir l'autre moitié- mais c'est sans doute la plus précises des vérifications portant sur la puissance des flux et reflux.
Conclusion : puissant, et ressenti en augmentation, au point que bientôt, même en forçant au maximum, grillant autant de forces que lors d'un sprint, elle ne parvient plus à maintenir sa vitesse. Arrêt des mesures, ça suffira pour l'instant.

Dassen ayant exigé à mi-mots un compte-rendu régulier, elle se contente de garder le silence, pour tout élément non pertinent.
Ce qui explique d'ailleurs que, face aux mêmes couloirs, aux mêmes Arachs en retrait, et à la même augmentation constante de la puissance magique, elle réponde à l'interrogation de Yloyse sur la présence d'éléments particuliers d'un simple "non".

Lorsqu'elle arrive devant le mur, elle ne cherche pas d'autre issue : c'est ici que les Arachs les ont mené, ici que le fleuve les guide, et au final, ici que se trouve un élément d'incohérence avec le reste. Bref, ici que son temps sera le plus rentablement utilisé.

Aux constatations de Carmïnn, elle ne fait pas plus l'effort de répondre : un sacrifice ? Possible. Un piège ? Question de point de vue.
Pour les Arachs, le simple fait d'avoir tenté de détruire le mur confirme que c'est un problème pour elles. A le voir, à le ressentir, on constate que c'est quelque chose d'étranger à elles.
L'expédition est également étrangère à elles. Et a tué des sentinelles, se positionnant donc en problème.
Confrontés à deux problèmes sortant de leur compréhension, elles ont décidé de les mélanger, des fois que leur interaction les annulerait, ou les atténuerait.
Soit elles n'ont pas envisagé que cela pourrait augmenter l'ampleur des problèmes, soit l'un des deux est déjà à un stade critique, et le risque qu'il empire est négligeable, car imperceptible, face à l'espoir qu'il soit réglé.
A leur façon d'exprimer cela, sans exclure totalement qu'elles soient naïves, elles sont assurément acculées, désespérées.
C'est une façon d'agir totalement conforme à leur instinct de survie. De fait, totalement prévisible. Un piège servant à duper, ce n'est, par définition, pas un piège, mais un problème prévisible et cohérent pour l'expédition.
Est-ce utile de réfuter l'usage de ce mot et de lancer un débat ? Non. La faculté de traitement de l'information en parallèle n'est pas suffisamment répandue dans le groupe, les faire se pencher sur une précision sémantique risquerait de leur faire louper une information plus importante.

De même, si on est certain d'avoir une mauvaise surprise, ce n'est plus vraiment une surprise, juste une confirmation d'un problème anticipé. Disons qu'ils allaient être confronté à un problème de forme encore indéfinie...

Les réflexions de Onä attirèrent nettement plus son attention : une capacité à voir dans le passé ? La Voix des Cendres pouvait leur donner un coup de main en leur montrant, par ce biais, qu'il y avait ici un danger ancien.
Lié aux Dath'ogals. Dath'ogals => Créateurs des Portes. Portes => Ists. Ists => Appel. Appel => Intervention d'ordre supra naturel.

Oui, les Lanyshstas étaient des créatures de magie... Mais la magie n'était pas forcément liée aux Lanyshstas. Un problème magique ancien, donc ? Que les Dath'ogals n'avaient pas jugé utile de circonvenir... Ou qu'ils n'étaient pas parvenus à cloitrer totalement.

Le principe d'un flux temporel étant quant à lui plus problématique.
Un être vivant passait par diverses phases de potentiel : naissance, croissance, stabilité, décroissance, mort.
Un phénomène naturel précis, ponctuel, était quant à lui différent dans son agencement : c'était généralement une explosion de puissance, suivi d'une lente atténuation, jusqu'à le rendre inaperçu. Alors oui, bien sûr, avalanche, tremblement de terre, éruption volcanique étaient des phénomènes demandant des semaines, ou des siècles d'accumulation, jusqu'à une explosion finale, mais si on se fixait sur l'événement seul, comme en se fixant sur un krolanne et non pas sur l'indispensable présence de sa chaîne d'ancêtres, on arrivait à un phénomène d'une puissance démentielle au tout début, puis décroissant.

En quoi était-ce un problème ? C'était un flux temporel, selon les propos de Onä. De Onä sous Outrevision. Forte probabilité de véracité, à priori. Un flux, c'était continu, et ici, les mouvements étaient répétés. Ce n'était pas des sauts. Condition indispensable à la suppression de paradoxes. En effet, qu'on rajeunisse de vingt ans un krolanne de 15 ans, ou qu'on le vieillisse de 200 ans, et le retour en arrière serait problématique. Alors qu'en agissant comme un ressort qu'on étend ou qu'on compresse, et ce dans les limites du domaine de définition d'un référentiel conscient -en s'accordant à ce sur quoi on agit, au final- on pouvait varier depuis "les origines" jusqu'à "la fin" sans causer le moindre paradoxe. Si la personne mourrait parce qu'un bambin ou un vieillard ne pouvait pas bien survivre, le décès serait provoqué de façon différente du simple phénomène de flux-reflux temporel.
Flux temporel pouvant donc agir sur tout être conscient, mais n'affectant en rien la matière inerte, de sorte qu'un simple mur ne subirait pas de changement, mais que tout être plus évolué se verrait accordé sur le flux, et pourrait varier entre ses propres projections de "moi au début" et "moi à la fin".

D'où deux hypothèses. Largement plus hypothétiques que la plupart de celles avec lesquelles elle jouait habituellement.
Premièrement, s'ils allaient plus loin, s'immergeant vraiment dans le flux temporel, mieux valait se considérer comme immuable et intemporel, afin de subir le moins d'altérations possibles. Difficile mais faisable. Pour certains.
Deuxièmement... Le "Gardien" dont Carmïnn avait projeté une image mentale était une incarnation anthropomorphique d'une puissance brute, magique, un avatar de phénomène naturel qui avait inquiété les Dath'ogals. Et, par lui-même ou par l'action d'autrui, il était... Ma foi, si c'était un phénomène conscient, et vu que la puissance avait plus d'attrait que l'impuissance, il était quasi certainement en train d'user de flux temporel pour remonter dans le temps, jusqu'à sa puissance initiale.

A noter que si le phénomène était analogue à un cheminement, cette "chose" devait sans doute remonter le temps. Si c'était analogue à une balance, elle devait au contraire évacuer du "temps passé" aux alentours pour se propulser vers l'arrière, en compensation.
Dans un cas ils risquaient de se laisser entrainer dans le sillage et de repartir vers l'arrière, dans l'autre, de se trouver à servir de zone de déchargement, et vieillir prématurément.
Pour des créatures, c'était dans chaque cas synonyme d'affaiblissement, d'où la crainte des Arachs.

L'arrivée de ses co-expéditionnaires ne la trouble pas particulièrement, restant face au mur, immobile.
Le choix ? Le choix est un concept intéressant. La seule bonne voie est la voie d'optimisation des circonstances présentes, un choix n'étant souvent qu'une incertitude sur la meilleure voie, par défaut d'informations. Dans un monde où l'information serait absolue, il n'y aurait idéalement pas de choix, juste un unique chemin idéal.

Ce n'est pas qu'un chemin soit tracé d'avance qui est nuisible. C'est quand il est tracé par quelqu'un dont la finalité diffère de la notre.

Dassen lui passe devant, va se coller au mur... S'il a besoin d'un contact, tant pis pour lui.
Le mur laisse filtrer la puissance. Il a un effet sur elle.
La magie régénératrice n'a pas d'effet sur les cailloux, une épée ne défend pas contre la pluie, la note la n'a pas d'odeur... On n'interagit qu'avec quelque chose avec lequel on a quelque chose en commun.
Qu'il agisse sur la magie signifie donc qu'il a une essence magique.
Les Arachs ont échoué par la force brute, et même s'il serait possible de cogner de façon plus adaptée, il y a un coup à jouer.
Toute magie n'est pas liée aux Lanyshstas. Par contre, toute magie datant de moins d'un an et associée à des entités ayant les appendices requis pour faire un mur de cette qualité a toutes les chances d'être d'origine Lanyshsta.

Moins d'un an, mais plus d'une semaine, la possibilité que ce soit une manifestation de type "sort" est donc très faible. Bien plus certainement, c'est un type d'infusion, expérimenté pour l'occasion, créé sur mesure, et injecté dans un support spécialement adapté afin d'obtenir l'effet maximum.
Si c'est bien cela, pour s'occuper de l'infusion d'un Lanyshsta, il leur faudrait alors un Lanyshsta spécialiste de l'infusion...
Coup de chance, ils en avaient au moins quatre, à priori. Ou du moins, ne pouvant préjuger de l'adéquation entre intérêt affiché et talent réel, Perle, Barak et Yiu avaient à priori les compétences pour faire des assistants/analystes tout à fait corrects, elle-même devant à priori chercher dans les vagues précédentes pour trouver quelqu'un susceptible de la dépasser. Mais vu l'isolationnisme de la première Vague, et la paranoïa de la faction Ombre, la probabilité qu'il s'agisse d'un ouvrage communautaire était assez faible.

Du coup, même s'il s'agissait de quelque chose sortant de son domaine de compétence, il était peut-être susceptible de parvenir à compenser la qualité par la quantité.

Pointant le doigt vers le mur et Dassen en train de lui faire un câlin, elle s'exprima à haute voix.

Une infusion, c'est un tissage de magie qui s'apparente à un pull. Aussi solide que puisse être un pull d'acier, il suffit d'appliquer toute sa force sur une unique maille pour avoir de quoi le détricoter entièrement. Autant commencer par ça.

Ou commencer par vérifier qu'il s'agissait bien d'une infusion, déjà : soumise à l'interdiction d'usage de la magie qu'elle avait elle-même préconisé en attendant de voir les effets sur le canaryloyse, elle n'avait pas encore poussé l'expérimentation à l'aide de ses autres sens, et c'était le moment d'obtenir ou non confirmation de ses seules déductions.

Et en attendant, il fallait aussi se prévoir un second canari. Qu'elle-même soit en train de se recroqueviller sur elle-même, sur le présent, comme elle l'avait fait pour échapper aux lumières hypnotiques du Kil'darogan ne l'empêchait pas, bien au contraire, d'activer le processus inverse chez quelqu'un d'autre. Qu'il réponde ou pas ne serait pas l'indispensable, le tout était de poser la question à quelqu'un...

Pas trop fort, histoire que seuls les plus curieux qui tendraient l'oreille sciemment puissent saisirl'incongruité de l'échange, elle glissa quelques mots à Dassen après s'être approché d'un pas dans son dos.

Tu étais comment, quand tu étais petit ? Et comment t'imagines-tu, plus tard ? Vieux croulant à la rue ou papy gâteau faisant sauter ses petits-enfants sur ses genoux ?

 
Barak était pragmatique, dès que l'"ordre" (oui bon c'est pas un ordre juste une recommandation) de se reposer avait été donné il avait sorti de ses affaire un tapis et s'était assis. Il réfléchirais mieux assis que debout, du moins il réfléchirais mieux une fois qu'il aura commencé à se reposer.
Après quelques minutes à être juste assis à regarder et écouter les autres, Barak parle calmement :

Je pense que du repos nous ferait à tous du bien, mais est il vraiment certain que la magie environnante ne nous fera pas de mal ? Enfin prendre quelques minutes, même une heure, à s'assoir et discuter est déjà prendre du repos et ne devrait pas trop nous affecter.

Reprenons points par points pour voir si on n'oublie rien. Le but était de rejoindre les dath'ogals en passant par le puits qui semble derrière ce mur à moins que j'ai mal compris. Considérer la mission comme un échec me parait un peu prématuré, rien ne dis qu'on ne puisse pas le faire quand même, le mur est un obstacle sur le chemin, rien ne dis encore qu'il soit infranchissable.
Que savons nous ?
1) Les flux et reflux que nous sentons sont de nature temporelle, du moins d'après Onä.
2) Le mur semble filtrer et probablement atténuer les flux et reflux, le mur a donc une nature magique d'un genre ou d'un autre.
3) J'imagine mal quelqu'un entrer au milieu des arachs et construire un tel mur sans se faire attaquer, et je n'ai pas vu de cadavres d'arachs ni d'arachs estropiées, j'aurais donc tendance à penser que le mur a été crée instantanément. Donc probablement un sort, peut être de manipulation de la terre environnante si c'est faisable. Je ne connais pas les limites de la magies lanystha donc ne sais pas si c'est crédible.
4) De toute évidence les Arachs attendent quelque chose de nous, j'aurais tendance à penser que c'est la destruction de ce mur, cependant ce n'est pas forcément une bonne idée vu la puissance qu'il semble contenir, et d'autre part, que feraient les arachs si elles pouvaient atteindre la source de cette puissance ? Je ne sais pas non plus.

Si quelqu'un pense à autre chose que l'on sait, qu'il parle, je peux avoir oublié quelque chose.

Dans tous les cas, je pense que nous avons principalement 2 options :
1) on laisse tomber la mission et on essaye de rentrer. Certes il faudra combattre les Arachs, à mon avis tuer les grosses suffirait à les désorganiser, mais on n'a pas tant que ça a se soucier d'économiser les munitions vu qu'on rentrera en ville peu après donc je pense que c'est largement faisable.
2) On essaye de continuer la mission, ce qui comporte de gros risques.

Personnellement je suis pour tenter de continuer la mission malgré les risques. Je vois principalement 2 possibilités :
1) soit on essaye de casser le mur pour rejoindre l'autre côté. Le principal soucis est que les arachs auront eu ce qu'elles voulaient et qu'on ne sais pas ce qu'elles veulent en faire. Après trouver un moyen de le détruire devrait être faisable, on est des lanysthas. L'autre soucis est que le mur permet peut être d'éviter un débordement de magie dangereux pour le monde et pas juste localisé.
2) Soit - et je n'ai aucune idée de si c'est possible, et même si c'est possible si ça a déjà été tenté précédemment - on essaye de se "dissoudre dans les flux de magies". Si on y arrive rien ne dis qu'on reste en vie, mais il y a une chance qu'on soit alors absorbé par la faille et qu'on puisse alors en ressortir ailleurs. L'avantage c'est qu'on peut espérer passer dans la faille sans avoir à détruire le mur ainsi.

Je ne vois pas d'autres solutions, mais peut être que vous envisagez d'autres choses. Même si certaines possibilités vous paraissent absurde, il y a moins d'un an la magie elle même me paraissait absurde et pourtant elle existe. Ne limitons pas les possibilités de la magie à ce que notre raison nous indique possible, on pourra toujours tenter d'inventer un sort en mettant nos capacités en commun si on pense à quelque chose qui peut marcher.

 



Elle poursuit par pensée, cette méthode, plus riche qu'une simple verbalisation, lui semblant plus adaptée à communiquer ces interrogations et ces doutes. Et de s'assurer que les arachs n'entendaient pas. À moins qu'elles n'interceptent les pensées.
Pensée :

Elle vit alors Jade s'adressait à Dassen. Comme à un idiot - cela dit la forgeronne n'était pas sûre de contester ce point - mais assez étrangement, de façon "gentille". C'était suspect. Du moins suffisant à attirer son attention. La verte avait forcément une idée derrière la tête. Et avait besoin de Dassen pour cela. Si le bougre pouvait se montrer utile, pourquoi pas.


Pensée :

Elle ajoute une dernière pensée, à l'attention seule de Yloyse.
Pensée :