Onä avait suivi le groupe jusqu'à la faille un peu machinalement. De plus en plus plongée dans sa double vision, dont il devenait difficile de sortir, elle se sentait devenir nauséeuse, vacillante.
Fugacement, son esprit fut traversé par la pensée que si elle devait vomir, elle aimerait bien le faire sur Dassen Dorn. Comme ça au moins il aurait une bonne raison de râler pour une fois.

Puis dans un éclair de plus grande lucidité, elle perçut à travers l'Outrevision que la rivière souterraine pourrait leur permettre de sortir de la grotte, par ses flots.
Et que la porte pourrait être brisée simplement, par une simple déflagration magique.
Mais que la briser les entraînerait dans le flot de magie, et donc en arrière dans le temps, via la faille

Et puis elle ressentit que la Voix aimerait qu'il y aillent...
Ou alors elle délirait de plus en plus...?

Elle essaya de parler, mais ne réussi qu'à murmurer deux-trois syllabes inintelligibles, de nouveau plongée dans une grande confusion...

 
Ils ont fini par atteindre un puits et une porte... murée bien sur.

Le puits semble être naturel... ou du moins suffisamment ancien pour que faire la différence ne soit pas aisé pour la petite artisane.. Elle s'y connaît mieux dans ce qui relève de l'ingenieurie krolanne que de la formation naturelle Mais elle suppose qu'il doit y avoir un vaste réseau noyé, siphon inexplorable pour l'heure... Aucun d'eux n'étant amphibien, la voie est bloquée par là... mais cela rend bien plus cohérent le fait que des dathogals aient pu vivre là.

Le mur lui est neuf. A une échelle géologique.
A leur échelle, il n'est pas jeune, mais pas tres vieux non plus. Les pierres qui le forment sont bien ajustées, le mortier ne souffre pas de défaut apparents. C'est du travail soigné et, plus que ça, du travail renforcé par quelque chose. De la magie. Consolider la structure, en assurer la jointure avec le mur pour une imperméabilité parfaite.

Elle observe, attentive, comme on observerait un objet de maître dont on tenterait de comprendre la structure. Comment se repartit ce renforcement magique, cette maille ?Y a t'il des points de faiblesse ?

C'est là, derrière ce mur, qu'est le bijou qu'on perdues les arachnes. Et qui les avait modifié, aiguisant leur esprit et leur intelligence.

Elles n'ont pas réussit à percer le passage par elles mêmes, les traces de griffes en témoignent. L'art de la construction leur est par trop inconnu pour qu'elles aient sut comment détruire cela. Mais elles sont toujours présentes. Si l'ouverture est brisée, les lanyshsta devront agir vite car ils auront probablement perdu leur utilité. Cela étant, continuer est clairement plus tentant que l'inverse, mais puisque c'est deja l'idée globale, autant ne pas en rajouter.

Dassen s'est calmé.. tant mieux. Au moins il leur fichera la paix pour l'heure.

C'est vrai qu'Ona bave aussi maintenant... Autant pour l'avertissement sur l'attrait manifeste qu'a la magie... Elle répondit à Yiu....

Pensée :

Ona, est il possible d'orienter légèrement tes visions dans le temps ? Voir la scellée du passage.

Probablement pas, mais au moins ça fera peut être réagir la taxidermiste.

 
Carmïnn a fait une pause.
Assise au sol et croisant les jambes, posant ses diverses armes et autres bagages, elle ferme les yeux.
Elle médite.
Elle reprend le dessus.
Elle laisse son corps reprendre sa sérénité, lui donnant un répit avant la prochaine fois où elle le trainera dans ses retranchements.
Elle ressent les changements en elle.
Minuscules, comme à chaque fois.
Mais ils s'accumulent. Bientôt les mutations deviendront visibles...

Dassen, de son côté, est en quelque sorte "en transe".
Il se sent bien. Infiniment bien. A sa place.
Il ne ressent pas d'afflux d'énergie, pas plus de puissance.
Mais il sent qu'il se fond dans un tout fort agréable.
Il se fond ?...
Une pensée, fugace, terrifiante.
Il se fond !
S'il ne cesse pas rapidement, il va se perdre dans la contemplation diffuse qu'il effectue.
Mais il entrevoit un moyen.
Des fissures dans le mur.
Oui... en poussant un peu là, avec sa magie. Oui... ça devrait s'ouvrir.
Facilement.

Yloyse, de son côté, perçoit aussi les failles dans le mur, les points de fragilité.
Et comprend aussi qu'il serait aisé pour un Lanyshsta pas trop niais d'ouvrir le passage.
Tiens, même Dassen pourrait l'ouvrir s'il le décidait !
Donc...
Il parait évident que le mur est là pour empêcher les non Lanyshstas de passer.
Mais qu'il permet à un ou plusieurs Lanyshtas de s'y précipiter...
Comme si celui, celle ou ceux qui ont construit ça avait "besoin" qu'un Lanyshsta passe ?
Un sorte d'appel évident ?

Car ce ne pouvait être un piège, Yloyse le comprenait.
Trop évident. Aucune dissimulation dans la structure magique.
Oui, cela ressemblait plus à une invitation...

Par ailleurs, à la question qu'on lui pose, Onä réagit et entend.
Un instant, sa vision se fige.
Elle comprend ce qu'on lui demande.
Elle voit qui a construit ce mur... ou alors sa vision s'est-elle encore mélangée au présent ?...
Peu à peu, elle reprend pied.
Comme si voir cela, qu'elle décidera ou non d'expliquer - quoi que ce fut -, l'avait ancrée dans le présent.

 
Un moment de frayeur lui glace les os. Un regain de conscience. Son corps se crispe, un cri, soudain Dassen s'arrache du mur. Il chancelle sur deux pas en se rapprochant instinctivement des autres. Ses yeux vides se remplissent lentement de leur opacité. Il cherche quelque chose auquel raccrocher son regard. Des choses réelles, des choses connues. Il force le sortilège à se dissoudre, et de nouveau les vieilles informations sonores lui montent au cerveau.

Mou, perturbé, encore en lutte avec les phénomènes envoûtants, il piétine sur place mais répond enfin à Jade. Avec un sourire cynique.

« Dans le passé. Dans le futur. C'est comme le présent : je me vois frapper. »

Frapper ? Frappé ? Fait-il un choix ou pense t-il aux deux ? Djet Tamère, Le Vieux Démon, n'est sûrement pas la bonne personne à qui demander de se projeter dans le temps.

Il continue de se traîner. Jusqu'à Onä. Il pose une main sur son épaule, ça l'aide à rester debout.

« Moi aussi, j'ai entendu la Voix. »

Sa voix est solennelle. Mais vacillante, pleine de trous. Il essaye de revenir.

« Elle n'est, pas folle. Moi aussi j'ai, vu les Dath'ogueux. Il, veut qu'elle nous guide et que, je lui ouvre la porte. J'ai vu les fissures. Il veut que, j'entraîne Onä, là-bas. On doit être les premiers. Nous permettrons... le chemin. »

Il prend une respiration. Se concentre.

« Mais d'abord. Nous devons préparer ce que nous voulons leur demander. Et consolider le lien. Nous pouvons voir d'autres choses avant de toucher la faille.

Carmïnn. Si nous apparaissons aux Dath'ogals, comment réagiront-ils ? Quels sont les rites, pour entrer en contact avec eux sans se battre ? À leur époque, auront-ils des indices sur ton amant ? »

Vers les autres.

« Et il y a les Arachs. On peut faire un trou, dans le mur, puis le reboucher. Pour qu'elles restent faibles, pendant qu'on en apprend plus. »

 


Ha, tu veux apprendre les rites pour les saluer ? Toi ?
Alors déjà sache que j'en ai parlé il y a quelque jours lors de mes cours de langue dath'ogale mais bien sur Monsieur n'a pas écouté ! Ensuite la première des règles est que les Dath'ogals sont très sensibles. Même si on parle dans une langue qu'ils ne comprennent pas, ils ressentent instinctivement quand on leur manque de respect. Donc tu laisse parler les autres et surtout pas de "dath'ogeux" devant eux. C'est bien clair !

 
La forgeronne sourit à la réponse de Dassen. Elle ajoute, comme un murmure, à peine audible :
Frapper ? Quelle surprise = Espérons qu'au moins dans le future, tu frapperas avec plus d'expertise.

Yiu envoie une pensée à tous sauf à Dassen :
Pensée :
Regardant Jade, elle ajoute :
Pensée :

Elle s'adresse finalement à tous, d'une voie forte, pour que tout le groupe, un peu étalé, puisse l'entendre :

Elle s'approche d'ailleurs d'Ona, qui semblait absente et dont le regard se fait très légèrement moins vague. Elle la saisit à l'épaule, suffisamment pour que la taxidermiste ne puisse ignorer ce stimulus, mais assez peu pour ne pas la déséquilibrer malgré sa jambe ni lui faire mal.

 
Son visage s'est fermé, au fur et à mesure que parle Dassen.... La jeune femme le regarde un peu comme elle regarderait une grosse moisissure baveuse sur le mur de son atelier... Elle avait pourtant pas du tout semblé lui être hostile avant le départ de cette expédition. Visiblement, cet a priori favorable a disparu. Et s'il touche le fond de son point de vue, il arrive encore à creuser. Barak au contraire continue de monter dans son estime.

Et bien... Si tu méprise autant les dathogals, qu'est ce que tu fout içi? Tu est là pour t'amuser? Pour... "frapper"?

L'intonation est particulièrement ironique...

Tu croit que ce sont quoi? Des chien savant? Si c'est ce que tu imagine tu est encore plus con que je ne le penses.

Tu vois le problème, c'est que quoi que tu n'as pas compris un truc, et que là le bénéfice du doute me parait beaucoup trop foireux : je ne te croit pas.

Deux solutions : il mentait ou il disait la vérité. Qu'il dise la vérité n'était pas impossible, après tout, la voix de cendre s'était bien adressée à la seconde vague. Mais qu'il mente était encore plus probable et... entre les deux options, elle préférait parier sur la seconde. La première lui semblait par trop destructive. On parlait quand même du mec qui avait proposé sur les entrelacs de capturer et de torturer Carminn pour la faire parler... Il était toujours intéressant de se souvenir des positions de chacun... d'autant plus quand on se rappelait qu'il se sentait très à l'aise à l'idée de rejoindre la faction Ombre, ne serait ce que pour les espionner...

Non sérieux. Ona, on la croit toutes ici. Inutile de nous le rappeler, c'est toi et toi seul qui doute d'elle. Et t'es mignon avec tes sous entendu plus ou moins foireux sur Carminn mais ta mémoire semble aussi foireuse que toi. On va chercher des informations sur un connard nommé Jykos qui est un ennemis intime des dathogals... Pour le pister. C'est bon ? Tu te souviens ?

Certes, une fois qu'ils l'auraient trouvé lui, ils auraient moyen d'avoir des informations sur ce qui était arrivé à Klem et comment le retrouver. Mais ça restait une conséquence secondaire.


Donc ensuite sur cette porte, elle est blindée de magie... T'emballe pas, t'es pas le seul à voir les fissures, n'importe quel idiot lanyshsta pourrait l'ouvrir. Y 'a masse de failles dans sa structure magique. Il suffit d'une simple poussée magique. Elle est même faite pour ça. A ce point là c'est volontaire qu'elle soit aussi accessible et c'est bien fait. Elle est faite pour empêcher les non lanyshsta, et réserver son seul usage aux lanyshsta. Et non, on a pas les moyens de la rebâtir derrière. Ça demanderait soit une putain de maîtrise magique, soit du matos qu'on a pas. Si on l'ouvre comptez pas la r'fermer.

Sa structure magique est vraiment pure. Le piège, s'il y a, est pas dans la porte. Ceux qui ont battis ça veulent qu'un lanyshsta la franchisse. Y en ont besoin.. C'est c'qui y'a derrière qui sera folklo.

Ceci dit, j'suis pour continuer hein. Mais on va éviter le trip mystique et mégalo.

Il n'était pas dur de sentir sous le vernis de l'artisane, l'adolescente au vocabulaire bien moins leché.

 
A l'interpellation d'Yloyse, Onä se sentit peu à peu émerger du nuage de confusion épaisse dans lequel elle surnageait. Puis les choses allèrent soudain très vite, à moins que ce ne soit son retour dans la réalité qui lui semblait brutal...

Dassen Dorn s'approcha d'elle, lui empoigna l'épaule, et se mit à déballer un tas d'inepties plus ou moins crédible. La taxidermiste, encore habitée par la Voix de Cendres à cet instant, n'avait pas un instant le moindre de doute sur le fait que ses propos ne reflétaient aucune réalité.
Certains réagirent, dont Yiu qui à son tour lui toucha l'épaule, un contact bien plus doux et qui l'aida à finir de reprendre pied.

Onä sentit cette fois que la Voix la quittait, et en ressentit à la fois une sorte de soulagement et un vide presque douloureux...

Son regard croisa celui de la jeune forgeronne, puis dériva vers Yloyse, et quand cette dernière eu fini de parler, revint sur Yiu, à qui elle adressa un hochement de tête :

Ca va mieux, merci...
La rivière souterraine pourrait nous permettre de sortir de la grotte, par ses flots, suffisamment vite pour ne pas nous y noyer.

Réussit-elle enfin à dire à ses compagnons. Ses nausées avaient cessé, remarqua-t-elle.

La porte pourrait être brisée facilement, par une simple déflagration magique. Mais la briser nous entraînera dans le flot de magie, et donc en arrière dans le temps, via la faille...
J'ai ressentit que la Voix aimerait que nous y allions... Je crois.

Et puis j'ai vu, dans une des visions, que ce mur... c'est nous qui l'avons construit, avant de repartir...

Elle jeta un très bref regard vers Dassen Dorn avant d'ajouter, par une pensée adressée à tous sauf à ce dernier :

 


Bien, vu la situation nous allons faire appel à un vote démocratique pour savoir si on demande à Dassen de rentrer chez lui. Nous avons ici une issue par laquelle il peut partir, et il semblerait qu'au moins la majorité des personnes ici présentes souhaite son départ.
Si l'unanimité est d'accord pour son départ - lui même étant exclus du vote bien entendu - il devra repartir, mais si une seule personne souhaite qu'il reste parmi nous pour la suite alors il restera. Il a perdu mon soutiens en insultant les Dath'ogals, il me parais trop dangereux de l'emmener au risque qu'il les insulte en leur présence aussi je vote pour qu'il parte.
Y a t il qui que ce soit qui le soutient ?

 
Dassen commence par sourire de toutes ses dents. Sa voix lui a fait défaut, alors il utilise la pensée.

Pensée :

Puis il plante ses yeux emplis de défiance dans les yeux des artisanes.

Pensée :

Onä intervient. Dassen hoche la tête.

Pensée :

 




Tout d'un coup Onä revint à elle. Ce qu'elle dit était sidérant. Sidérant mais pas impossible. Quoiqu'il en soit, cela mériter d'être digéré. Aussi Yiu ne réagit qu'a la dernière pensée.

Là c’était simple. Dassen disait n’importe quoi. Il jouait ou été un illuminé. Soit un fou, soit quelqu’un qui se fouttait de leur gueule. Et dans un cas comme dans l’autre, Yiu n’aimait pas cela. Elle n’était pas d’une nature confiante. Elle avait appris à connaître Yloyse petit à petit, avec le temps. Avant l’aventure précédente, elle avait aussi déjà rencontré Jade et si une chose était certaine, c’est qu’elle n’était pas l’ennemi des lanysthas, mais cherchait à la défendre à sa manière et c’était souvent efficace et parfois … Mais pour le moment laissons le passé au passé. Dans tous les cas, tous avait fait leur preuves à la taverne. Elle ne leur confierait pas forcément sa vie, mais elle leur faisait assez confiance pour ce voyage.

Barak et Dassen était des éléments nouveaux, vis-à-vis desquelles elle gardait donc naturellement une réserve, même si elle cherchait à ne pas être désagréable pour autant. Mais Dassen, plutôt que de diminuer sa réserve, l’augmentait. Il avait mis le groupe en danger et n’avait pas été le plus efficace pour abattre le loup qui l’avait attiré. Il n’avait eu de cesse de provoquer tout le monde et lorsque Yiu lui avait tendu une perche avait cherché une approche moins frontale, il n’avait pas joué le jeu longtemps.

Et voilà que l’homme au masque éructait de haine à l’attention des Dag’othal, comme aurai pu le faire deux vieillard sénile, alors qu’il s’agissait là d’un peuple dont on savait si peu de chose (les idées préconçues n’était pas ce qu’on appelle un savoir ! )
Pour ensuite l’engueuler !!



Aussi, sa réponse à Barak fut simple :

A cela, elle ajouta une pensée aux membre de la première expédition – donc tous moins Dassen, mais aussi Barak, qu’elle ne connaissait pas encore suffisamment et qui avait eu la malchance d’arriver avec l’autre fou – encore plus parano qu’elle ! - et de le connaître.
Pensée :

 
"Peuh ! J'en ai assez. Vous êtes beaucoup trop naïfs. Ça ne sert à rien de continuer de voyage. Si vous vous êtes persuadés que je suis un fou."

Il s'approche de Perle, toujours silencieuse.

"Je vais la ramener au Kil'sin. Et je ne vous souhaite pas bonne chance. Sans moi vous avez déjà perdu."

 
Carmïnn a écouté, silencieuse.
Les échanges sont vifs. Intéressants au demeurant.
Les dissensions...
Comme avant. Comme toujours.
Avec sans doute les mêmes conséquences qu'il y a des années...

Elle se relève. Prend ses affaires.
Déterminée.
Elle s'approche de Perle, qui semble pour le moins hagarde.
Elle regarde Dassen Dorn, et parle d'une voix froide.

Non.
Tu pars.
Seul.

Tout de suite, ajoute-t-elle en montrant la rivière souterraine.

Elle nous suit. Ou décidera de partir quand bon lui semblera.

Dépêche toi, tu as fait ton temps ici, tu l'as parfaitement compris et énoncé...

Le surveillant du coin de l’œil, elle reprend pour les autres.
Jade aussi semble ailleurs, perdue dans ses pensées.

Quiconque veut rester ici le peut.
L'endroit est stable.
Nous allons briser le mur.
Yloyse, tu t'en charges dés que Dassen a disparu.

Ensuite, on passe à l'intérieur, et on se laisse entrainer.
Soyez prêts.
Nous allons arriver en un autre temps, et si l'on ne veut pas que ce soit un voyage sans retour, il va falloir être réactifs.

Une fois dedans, le passage restera ouvert.
J'espère que Jade ou Perle pourront nous rejoindre, mais sinon rentrez chez vous.

Yloyse, Yiu, Onä et Barak, on y va dès qu'Yloyse a agi.

Elle se positionne, attendant que Dassen parte.
Les choses tournaient plutôt mal, mais cela n'avait pas d'importance.
La découverte d'un tel passage temporel avait plus d'importance que la recherche de Klem.
Bien plus d'importance...

 
La petite artisane entrouvre les lèvres, sous le choc des paroles d'Ona. Ce... Ce mur... c'est donc eux même qui l'ont construit ?
Les implications se font. Ils ont déjà franchis cette porte car elle n'a aucun souvenir d'avoir pu créer ça. Putentraille ! A la fois ça sent pas bon du tout, à la fois elle se sent infiniment curieuse sur la succession d’événement qui se promet et....

Et ils ont un autre problème à régler.

Elle a vu juste... Il a mentit... Par les rainures des Vombralles. Elle déteste avoir raison dans ce genre de cas. Yloyse soutint son regard.

La pensée est légèrement railleuse.

Pensée :

La solution proposée par Barak est simple, élégante. Yiu, Barak, Perle et elle ont d'ailleurs grandis dans ce système de vote. Celui à l'unanimité. Celui, de son point de vue, qui fait appel à la responsabilité de chacun. Elle acquiesce a son tour à son départ.

Il lui fait penser à quelqu'un aux abois. Il doit se sentir acculé. Elle espère intérieurement qu'il acceptera la décision commune, quel qu'elle soit. Parce que franchement, elle préférerait éviter de devoir lancer un atelier couture ensuite...

Le temps s’accélère de nouveau, il cède. Tente de s'approcher de Perle, silencieuse, pour l’entraîner avec lui. Que compte il lui faire ?

L'intervention de Carminn permis d'éviter des problèmes potentiels. C'est vrai qu'armée comme elle l'était, c'était pour le moins... convainquant.

Okay.

La brunette s'approcha de la porte et attendit que le Kilsinite parte. Les araignées serait un autre problème mais la coordination devrait permettre de les gérer. Après tout, si c'était elles qui avaient prévu la chose, elle se faisait confiance pour ne pas avoir complètement oublié ce détail.

Quelques pensées s'envolent.

Elle est prete à lancer son esprit appuyer sur les failles, s'insinuer dans les points de faiblesse pour faire tomber ce mur. Apres tout, il est fait pour ça. Dès qu'il les aura quitté, le mur chutera.

C'est parti les filles ! Et Barak, mais t'es compris dans les filles pour le coup...

Rock N' Roll ! Ça va balancer !

 
Le temps était venu de reculer dans le temps (qui alors ne sera plus venu mais on s'en fout on sera dans le passé).

Hum ? Qu'est ce que tu raconte Yloyse ? Ha oui c'est du krolanne donc on devrait dire les gars. Bah ça ne m'a pas choqué vu que depuis la réforme 49.33 de la grammaire kil darienne on dit les filles quand il y a une unanimité moins un de filles.*

Hum, vu qu'on risque d'être attiré dans le passé dès que le mur chutera, je pense qu'il vaut mieux qu'on se donne tous la main pour être sur d'être entrainés ensemble. Au pire si on n'est pas plongé dans le courant on pourra toujours se lâcher après alors qu'on ne pourra plus s'agripper après si on ne se tiens pas les uns aux autres avant.




*à savoir que la réforme précédente demandais à ce qu'on dise les filles et le gars dans le cas où il y avait exactement 1 hommes et que des femmes mais que ça sonnait mal aux oreilles de quasi tout le monde.
On dit les gars et les filles ou les filles et les gars si il y a au moins 2 de chaque en commençant par celui où il y en a le plus - en cas d'égalité on s'en fout - et les filles ou les gars dans le cas ou il y a un seul homme, respectivement une seule femme. Naturellement avant on disait aussi les gars et la fille dans le cas de plusieurs hommes et une seule fille.

 
Jade n'avait effectivement pas parlé, laissant les échanges se faire sans intervenir.
Il n'y en avait nul besoin. Lorsque le fleuve coulait dans le mauvais sens, il était nécessaire de le détourner. Quand il allait dans la bonne direction, il était inutile de ramer, se laisser porter par le courant suffisait largement...

Il était néanmoins amusant de voir les réactions des uns et des autres - hum ? Amusant ? Elle aurait du dire instructif. Amusant, hein ? L'Onyx reprenait ses droits, visiblement, il allait falloir faire attention- concernant Dassen.
L'idée de Barak, notamment, mettait en place un système solide... Tant qu'il était accepté par tous, y compris le premier concerné. Il suffisait de renverser les rôles et de s'imaginer elle-même face à une assemblée souhaitant à l'unanimité son départ pour qu'elle voit que le simple souhait commun n'était parfois pas suffisant.

La remarque de Yiu sur une immobilisation non létale était également symptomatique de bonnes résolutions malheureusement en adéquation imparfaite avec le reste du monde. Tandis que Carmïnn énonce la sentence finale, elle redonne enfin un signe de vie, avec un ton légèrement espiègle qui n'est pas dans son habitude.

Dassen ? Fou ? La folie est l'étiquette qu'on met sur l'écart à la norme. Si on réalise que la notion de norme pour les Lanyshstas, qui s'en éloignent de façon exponentielle avec la montée de leurs pouvoirs, devient de plus en plus caduque, alors la folie cesse d'exister pour n'être qu'une question de point de vue.

Et pour ne pas être suivis sans pour autant tuer ou mobiliser des ressources pour s'assurer d'une bonne volonté poursuit-elle comme si la question avait été posée à tous, de façon qu'on pourrait qualifier de naïve et innocente, presque, il est toujours possible de lui briser les quatre membres et de le trainer plus loin. C'est rapide, efficace en terme d'immobilisation, et s'il a un minimum de pouvoirs, il guérira, lentement, au point de pouvoir repartir. Mais avec trop de retard pour nous suivre. Et il pourra s'exercer à la technique de pont mental pour tenter de négocier avec les Arachs afin d'éviter de se faire dévorer le temps de se remettre.

Pour le reste, il n'y a rien à ajouter. Alors qu'elle a tendance à établir de nombreuses ramifications dans ses plans, le potentiel de ce qui se tient derrière le mur est tout simplement trop énorme pour être computé de façon classique. Si elle avait emporté Nicodron, elle aurait peut-être demandé une pause de quelques heures pour entrevoir un début de voie d'optimisation dans leurs actions, une série de "et si" monumentales, aux infinies boucles imbriquées, mais pour le coup...
Elles vont briser le mur.
Et elles verront après.

Une dernière remarque sur celle de Barak.

Si le contact physique peut avoir une influence, la suggestion est bonne, pour des questions de sécurité. Mais le potentiel d'utilisation d'un saut dans le passé est lié à l'amplitude du saut, et une répartition aléatoire est d'autant plus bénéfique que, statistiquement, il y a plus de chances pour l'un de nous d'être projeté plus loin. S'il a du moins la capacité à survivre et à influer sur son environnement.

Bon, vu que c'est un système de flux et reflux, il y a toutes les chances d'être globalement expédié au même endroit, tant temporel que spatial, en restant à côté des autres, que ce soit en bougeant ou pas. Mais aussi faible soit la chance de tirer un avantage de la situation, il ne faut pas le négliger, les risques étant en comparaison faible, par rapport à l'apport.

Bref prenez-vous la main si vous le souhaitez, oui. Mais inutile de me toucher. Si nous sommes séparés -temporellement parlant- possibilité de donner sa situation en...

En gravant quelque chose ici ? Non, les Arachs, ou d'autres choses, y seraient sans doute déjà, ce serait dangereux. Et puis s'ils avaient construit ce mur dans le passé mais qu'il n'y avait rien de gravé à côté, c'est soit qu'ils n'avaient pas été séparés, soit qu'ils n'étaient pas parvenu jusqu'ici.

... gravant les indications -date d'arrivée, quitte à devoir retourner au Kil'sin pour la savoir, si elle existe déjà, sinon il faudrait se baser sur la taille d'arbres à très lente croissance présents dans le coin- sur la pierre surplombant l'entrée de la grotte des Arachs.
Même s'il est peu probable que ce soit nécessaire.

D'un autre côté, il y avait... Comme une idée, derrière cela. Elles avaient ici des artisanes douées, ayant à coeur les intérêts des Lanyshstas. Et pas bêtes, et discrètes.
Le phénomène Lanyshsta était récent. Mais qu'un Lanyshsta soit envoyé dans le passé, et il serait confronté à un peuple n'ayant aucune idée du phénomène, tout en sachant très bien, lui, ce qui se passerait.
Du coup, quelqu'un d'intelligent pourrait grandement influer sur la vie d'autrui, sans que pour autant il laisse la moindre trace.
Le Créateur... Et ses si étranges machines, ses créations si atypiques qui avaient soudainement révélé un potentiel insoupçonné, et ce dans tant de domaines différents...
Était-ce un Lanyshsta projeté dans le passé ?
Il y a une heure, elle n'aurait pas pu envisager cette possibilité, mais à voir la composition de leur groupe, un accident expédient le trio Yiu Yloyse Perle loin en amont pourrait produire des effets très similaires à la marque du Créateur, tant dans l'expansion globale de la Cité que dans les schémas subtilement dissimulés.
A moins que le saut en arrière ne crée pas de boucle mais une spirale, Dassen ou elle n'avaient pas été concernés par un tel saut loin en arrière, en tout cas : de Dassen serait assurément resté dans l'histoire la trace d'un tyran mégalomane, et elle-même aurait veillé à s'octroyer à un endroit ou à un faisceau de circonstances connus d'elle-seule le moyen de se faire passer des objets, des informations ou autre. Mais les autres avaient ce potentiel, et même si ce n'étaient pas elles, quelqu'un d'autre avait...

Rha, c'était là l'essence même du problème.

Potentiel trop important pour être complètement pris en compte. Pour l'instant, la meilleure planification possible, c'est l'improvisation. Fait tout sauter.

 


S'adressant uniquement à Jade :
Pensée :

 
Il n'a pas d'affaires à récupérer. Tout est sur son dos. Un maigre paquetage duquel débordent toujours sa lance et ce large rouleau de cuir accroché au niveau de ses hanches.

Pendant un moment il défie Carmïnn du regard. Immobile. Furieux et arrogant.

« Très bien. »

Sans un mot de plus il avance fermement vers le petit lac qui tourbillonne sur lui-même à une dizaine de mètres du groupe.

Mais plus il s'en approche. Plus ses pas ralentissent. Arrivé au bord. Il s'arrête totalement.

Son masque ne laisse rien transparaître. Pourtant l'une de ses mains tremble un peu en tordant nerveusement le bord de l'une de ses manches. Il reste ainsi quelques instants, silencieux.

Et soudain il se retourne.

« Et si le trou se rétrécit et que je reste coincé au milieu, comment je fais ?! »

L'ont-ils entendu ? Il attend un instant, mais très vite il se retourne nerveusement pour observer à nouveau le tourbillon. Pour lui qui vient de remettre en cause La Voix, cette illusion vaseuse, l'idée de se jeter dans ce trou obscur doit être d'autant plus terrifiante.

« Ils veulent m'utiliser. Vérifier que la Voix existe. Ils veulent voir si Onä n'a pas halluciné. J'aurais jamais dû leur faire douter de nos visions. J'aurais jamais dû suivre ces mutants. Putain de merde je sais pas où ça va m'entraîner. »

Dassen grince des dents. Il marmonne dans son masque, les yeux écarquillés.

« Peut-être une faille. Une non-mort. Une noyade à l'infini. Bordel, je sais pas trop nager. Et puis si dans le vrai futur j'étais avec eux. Ça va peut-être me tuer. Ça va peut-être tout détruire. La vache. Et si... »

Il serre les dents et porte mécaniquement la main à son masque. Ce même geste qu'il fait de plus en plus souvent depuis quelques jours, comme s'il essayait de se gratter. Mais la main ne rencontre que du bois.

« Bordel ! J'en ai raz-le-cul ! »

Une soudaine impulsion. Il prend sa respiration. Il n'a pas le choix.

Il saute !

 

Aussitôt après le départ de Dassen, elle lâche la pomme de son épée, adoptant une position moins agressive.

Elle ajoute à voie basse :

Enfin elle termine par répondre à Barak :

Ajoutant, à peine audible :

 


Dassen saute.
Il disparait rapidement, englouti par les flots !

Yloyse, tendue et prête à agir, tandis que les autres ont donné leur assentiment, se déchaine.
Subtilement, certes, mais quand même !

Le mur se fissure, les failles s'ouvrent, la puissance déferle !

En une seconde, tout bascule !
Ils sont happés, entrainés vers l'intérieur.
Perle, réfugiée dans un coin de la salle et toujours atone, résiste au flot.
Comme si sans volonté d'y aller, on ne pouvait s'y rendre...

Qu'ils se tiennent par la main ou pas, ils restent groupés.
Continuent de se percevoir.
Leurs sensations sont complexes, indépendantes pour chacun, mais une constante demeure.

La sensation d'être happé par un fleuve puissant qui va et qui vient.
Et cette sensation de satisfaire La Voix...

Le voyage est bref.
Ils retrouvent immédiatement leurs esprits.
Ils sont... arrivés ?...



Le lieu est étrange.
Il fait nuit. Ils sont assez éloignés pour observer sans se faire voir.

Un village. Des lumières à l'intérieur des habitations.
Personne à l'extérieur.
Les habitants se terrent.

Aucun bruit. Aucun mouvement. Une impression diffuse de danger.
Puis une silhouette se détache lorsqu'un nuage découvre une lune blafarde.



Un gardien, positionné en hauteur.
Il observe le campement.
Sa structure, évidemment, fait penser à leurs ennemis.
En... très avancé !

Il guette.
Il surveille.
Les habitants ou leur arrivée ?
Seul ?

Carmïnn se pose, leur fait signe de se cacher.
Un geste pour signifier le silence.
Les communications doivent être mentales.

Carmïnn leur signale que c'est bien le village Dath'ogal.
Mais quand sont-ils donc ?!