La petite créature blottie dans ses bras et un sourire attendris, irrépressible, flottant sur ses lèvres la brunette à hoché la tête aux paroles de Jade. Acquiescement.

Que le Gardien ne parvienne pas à dissimuler sa présence comme ils peuvent le faire eux est plutôt normal. Compréhensible. Ce ne sont pas les même échelles qui sont comparées et leurs capacités respectives peuvent se rapprocher sur certains points, elles ne sont pas identiques.
C'est une forme de manipulation sans doute. Manipulation des émotions.

Un peu à la manière dont les vieux ont appris à manipuler les perceptions d'autrui. Probablement fait de manière instinctive ici, et non pas froidement raisonnée mais.... C'est la même chose.

Mais quel qu’en soit l'origine, cette boule de poil là lui apparaît plus comme un enfant agissant à l'instinct que comme un adulte manipulateur. Et elle est tout bonnement adorable. Même si elle songe que les pouvoir du Gardien ne font qu'amplifier un sentiment déjà présent.

Lever les yeux au ciel en constatant le scepticisme dont il fait preuve envers Carminn et les semis aveux de celle ci. Il n'y avait là que des confirmations quand à la nature de celle ci... Une tendance à minimiser sa responsabilité et oublier de façon très pratique les éventuelles boulettes faites. En tout cas, c'était ainsi qu'elle voulait qu'on la voit. Logique si les autres anciens préféraient l'éviter... et qu'elle ai estimé qu'ils manquaient d'humour.

Il gigote. Elle retient un rire.
Visiblement, il se sent des pulsions belliqueuses envers leur adversaire tout en étant lui même en sécurité. Bon, hors de question de l'attacher, il pourrait mal le prendre.

Pensée :

S'adressant au guerrier en herbe elle ajoute, affectueuse, tandis qu'elle l'installe dans le creux entre le sac de Yiu et la nuque de celle ci. Il lui suffirait de se glisser sous la cape de la kildarienne pour se cacher et.. lui chatouiller la nuque... mais bon.

Pensée :

Dernières grattouilles autours des embryons de cornes. Sensation de chaleur, d'encouragement, d'approbation. Elle reviendrais bientôt. Quelques mots murmurés, et des minuscules étincelles s’échappent de ses doigts, pour se glisser sous la peau de sa collègue. Barak s'est déjà révélé. Il est trop avancé pour qu'elle puisse agir pour lui. Au moins Yiu devrait tenir un peu plus longtemps...

Ramassant rapidement son sac, elle s’éloigne avec Ona et Carminn d'un pas léger et silencieux.

Pensée :

 
Ah, problème.
Prévisible, mais néanmoins problème.

Avant que les positions ne se figent, la Vigilance enchaina deux sorts destinés à assurer sa discrétion : le premier, classique, la faisait se glisser dans les ombres en supprimant quasiment toute possibilité de la repérer par des biais naturels. Le second, nettement plus puissant et complexe, perturbait tout le reste, obligeant à se concentrer sur autre chose.

Le gardien tenait à la fois d'Obadia et de la créature du Fortin, ayant atteint un fort degré de polyvalence.
L'hypothèse qu'il soit axé sur le seul combat et bénéficiant de l'appui de soutien d'observation s'éloignait : à l'instar de la technomancienne, les éléments volants devaient lui servir de capteurs externes.
A en croire Elyas, ils étaient protégés par un champ d'énergie, un simple caillou ne suffisant pas à les abattre : il faudrait pour ce faire utiliser contre eux la même puissance de feu que contre une créature de plusieurs fois leur taille, et/ou agir avec un élément de surprise assez fort pour qu'ils puissent ne pas déclencher leur bouclier à temps. En partant du principe qu'ils n'avaient pas évolué au point de pouvoir maintenir une protection énorme en permanence.

En temps normal, sans sorts, elle aurait sans doute pu espérer éliminer trois des entités avant de les voir se disperser hors de portée. Là, entre le temps de latence qu'il leur faudrait pour déterminer que oui, il y avait une menace, et la vague triangulation indispensable pour trouver la zone à fuir, elle pouvait espérer en éliminer entre le double et le triple.
Dans le meilleur des cas.
Mais même si elle éliminait l'intégralité des capteurs aériens, il resterait, outre l'unité centrale, les unités terrestres.
Elle pouvait embrasser tout les volants d'un coup d'oeil, et à part en plongeant où en s'éloignant, ils n'avaient nul part où fuir. Même dans les conditions actuelles, favorables, qu'elle vise en priorité les unités terrestres, et elle ne pouvait que difficilement en éliminer que 2 ou 3...

D'ailleurs, qu'étaient ces choses ? En gros, trois hypothèses.
- Premièrement, des soutiens offensifs. Aptes à rabattre et à éliminer la cible, sur le même principe que les félins mécaniques de la Faction Ombre. C'était la moins pire des solutions car, même si Barak courrait alors un danger immense, il suffirait d'éliminer l'unité centrale.
- Deuxièmement, moins agréable pour elle, des unités de repérage terrestre. Car si les "oiseaux" pouvaient, des hauteurs, servir de détecteurs globaux, des détecteurs terrestres, basés sur une perception des vibrations ou de la chaleur, des fureteurs à courte portée et très mobiles, ne tarderaient pas à la découvrir, en se fixant sur des éléments qu'elle ne pouvait pas dissimuler aisément. Quand on maîtrisait un domaine, on savait comment le contrer, mais quand on était novice...
- La dernière était la plus problématique, se basant sur les hypothèses portant sur les "palpeurs" du Kil'darogan : ils étaient peut-être des enveloppes externes mécaniques animées en leur sein par des larves thirdhoks. Et dans ce cas, évolution oblige, rien n'empêchait qu'il s'agisse de "nids" mobiles indépendants. S'ils se faisaient submerger par les larves, ça allait très mal se passer, et l'élimination des oeufs deviendrait une priorité absolue.

Une fois sûre de sa discrétion à court terme, la Verte s'était déplacée obliquement par rapport à Barak, conservant une distance à peu près fixe avec la créature tout en la prenant par le flanc, mais surtout préoccupée pour l'instant par le fait de ne pas perdre de vue les éléments volants.

En tout cas, que ce soit par une improvisation chanceuse ou par une réflexion intense, la méthode choisie par Barak pour la diversion lui convenait parfaitement : c'était globalement incohérent, mais localement cohérent. Une bulle de délire illogique ayant sa propre stabilité interne.
Cela ne durerait pas, ne pourrait pas durer, mais c'était peut-être l'approche ayant le plus de chances de destabiliser son interlocuteur, de l'obliger à se focaliser sur ses capacités d'échanges, au détriment du reste.

Mais même si le Lanyshsta leur gagnait à tous de précieuses secondes, ça n'était pas parti pour être une partie de plaisir.

 

L’enthousiasme d’Yloyse vis-à-vis de cette boule de poil si mignonne était contagieux, et la voilà désormais qui trônait fièrement à califourchon sur le sac de Yiu. La forgeronne en avait fait sa nouvelle mascotte – le temps de l’expédition au moins, et avait presque relaché sa méfiance. La preuve, elle en avait fait une « elle ». Tout juste s’était-elle assurée que le gardien miniature ne le gênerait pas dans ses mouvements ni pour dégainer. Elle avait même pris le temps de s’assurer qu’il avait de quoi se tenir à l’aide des lanières de son sac et ne pas être éjecté au premier mouvement brusque.

Barak se place en première ligne, prêt à attirer la créature (quitte à se faire remarquer en tapant du bouclier ou autre virilité mal placée mais efficace dans ce contexte) et lui signifier qu’il ne la laissera pas passée. Yiu un peu en retrait en vierge effarouchée accompagnée d’une peluche qu’elle au moins, à défaut de l’Obadia, fait semblant de croire inoffensive. Pas si semblant que cela d’ailleurs, car pour les capacités offensives d’une créature de quelques pouces, elle attend de voir (mais elle a assez vu ce que la nature et la magie peuvent réserver pour ne pas avoir d’a priori).

Reste à espérer que la créature va tout faire pour faire pour contourner Barak et foncer vers elle sans se méfier. D’autant que là où la nouvelle mascotte de Yiu est placée, elle cache un peu le pommeau de Yiu, sans pour autant le rendre inaccessible.

Yiu a toujours mis un point d’honneur à être capable de dégainer et d’attaquer dans la foulée à la vitesse de l’éclair, bien qu’elle joue souvent la comédie en prenant tout son temps pour sortir sa lame sœur de son fourreau. Aujourd’hui elle allait devoir être sérieuse et elle n’aurait pas droit à l’erreur. Surprendre rapidement l’Obadia pour se créer une ouverture puis en profiter pour l’éliminer.



Elle avait éveillé sa fille bâtarde. Au rien de spectaculaire, ce qui rendait la chose indétectable pour le moment mais aussi quasiment insignifiante. Disons que sa lame (cette épée batârde qu’elle avait fait naître avec tant de soin avant de l’apprivoiser) ne ferait plus qu’un avec son corps le moment venue, son tranchant serait légèrement plus fin qu’il ne devrait être et malgré tout ne s'émousserai pas. Bref, si l’Obadia était toucher trop souvent, il se rendrait compte que cette lame tranchait un peu trop, mais en attendant, l’aspect de la lame restait banale et n’irradiait pas de magie.

Tant qu’à faire dans le détail, sa « magie » ne savait aller au-delà, elle se concentra quelques secondes sur ces capacités défensives. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, son corps fonctionnait désormais à 103,2 %. Elle encaisserait à 103,2 % de ces capacités habituelles et récupérerait à la même vitesse. Ces 3.2 % était trop faible pour être perçu à la distance à laquelle se trouvait l’être de chair et de métals qu’ils allaient affronter mais feraient peut-être la différence sur le long terme.
Yiu avait bien compris qu’il ne fallait pas commencer trop fort, mais face à une créature plus évoluée que celle qui avait tué Cal, elle ne comptait pas non plus sous estimer son adversaire.



Pensée :

Alors que tout aller bien (affronter une créature aux capacités d’apprentissage et de régénération énormes faisait presque partie des désagréments prévus de la mission), la créature se divisa.


Pensée :
Elle se tourne alors vers sa mascotte, tentant de lui transmettre par la pensée sa furie, sa volonté de ne pas céder et de réaliser l’impossible.
Pensée :
Ces mots s’accompagnent d’émotions et d’images, s’appuyant sur l’empathie de sa mascotte pour se faire comprendre.

 
La créature est un Obadia. Évolué.
Pas une quintessence de la version vue précédemment, mais de plus près les similitudes sont évidentes.
C'est la même créature.
Plus... vieille. Mais pas non plus extrêmement avancée, compte tenu du temps écoulé.
L'obadia apprend vite.
Mais... peut être oublie-t-il vite aussi ?...

Bref, il stoppe finalement son avancée à distance de tir.
Il aligne sa lance, chargée d'énergie, sur Barak.
Il a aperçu Yiu, et son visage se tourne un instant vers Jade pour la perdre ensuite rapidement.
Les créatures dans le ciel font leur office, et tournoient autour du lieu de la rencontre.
Les choses jaillies vers le sol restent pour l'instant indétectables ou immobiles...

STATUT NON AUTORISE !
INTRUSION DE TYPE 2B.

ACQUISITION DE DONNÉES.

Puis il tire sur Barak.
C'est... violent. Mais Barak pare cette attaque là...

CAPACITÉS AMELIOREES.
MATÉRIEL INTERDIT.
INTRUS DE TYPE 4C.

CALIBRATION EN COURS.

La mascotte ne réagit pas aux imprécations douces de Yiu.
Elle grogne.
Mais elle n'agit pas...

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De leur côté, Carmïnn, Onä et Yloyse s'approche d'une maisonnée, faiblement éclairée de l'intérieur.
Il n'y a pas un bruit.
Pas de fenêtres, la lumière visible s'échappant de parois pas vraiment soudées.
De près, l'habitation parait très ancienne.
Peu entretenue.
L'ambiance est délétère.
Une odeur de charogne s'échappe des lieux.

Regarder à l'intérieur est possible.
Mais si c'est un piège, cette lumière peut être un appât à papillons curieux.
La porte est une autre possibilité.
D'un autre côté, si ce n'est pas un piège, il faut inspirer confiance à ce qui se terre à l'intérieur, quoi que ce fut.
Bref... ils doivent choisir comment entrer.

Carmïnn regarde ses consœurs, les interrogeant du regard.

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Dassen a attendu.
Quelque temps...

Mais cela finit par payer.
Au matin, il entend des voix, et aperçoit trois krolannes s'approcher.
Des brutes. Armées. Qui semblent suivre leurs traces vers la caverne...
Des éclaireurs ?
De simples charognards à la recherche de brebis égarées ?
Ou alors...

 

Krolanne en force !!!

 
Il y avait le temps des hypothèses, le temps de l'analyse, le temps des projections... Et le temps de la mise en pratique.
Ce qui n'empêchait pas de continuer à récupérer des informations.

Il était "mieux" mais non pas "fini". La quête d'amélioration permanente semblait avoir eu un rude ralentissement. Pourquoi ?
Etaient-ils dans le futur d'une autre Cité, où les Obadia n'avaient pas pu prendre tant de connaissances que cela ?
Sinon il y avait des limitations possibles.
Limitations du transfert de connaissances : les Obadias du Kil'dara pouvaient être suprêmement efficaces, mais parmi les Dath'ogals, ils n'avaient pas tant appris que cela.
Limitations de la capacité d'assimilation : ils amassaient des masses considérables de données, mais étaient incapables de toutes les traiter efficacement en simultané. Comme une personne connaissant toutes les lettres mais qu'on limitait à des mots de 5 lettres maximum : potentiellement, il pouvait tout faire, dans les faits, il était limité.
Limitations de la fixation : ils n'apprenaient pas. Ils copiaient. Mais sans réelle capacité d'analyse, ils ne pouvaient pas en tirer les éléments indispensables, et ne pouvaient reproduire que très sommairement ce qu'ils observaient. Ils étaient donc toujours adaptés à leur environnement immédiat, mais ils perdaient, avec le temps, leurs capacités les plus élevées, faute d'observation réalisable.

En tout cas, mis à part s'ils étaient dans un "mauvais futur", il n'y avait là qu'une bonne nouvelle à exploiter.

Ils continuaient à vocaliser leurs actions, sans doute comme moyen de transfert de données aux autres éléments alentours, au fur et à mesure. La télépathie devait encore être sûre. I
Et is avaient une classification des intrus, donc les problèmes ne devaient pas être réglés. On interdisait que ce qu'on n'avait pas pu annihiler...

Pour autant, il restait quelque chose d'étrange, tandis que Barak, dans son rôle, lançait la charge.
Le tir de la lance n'avait pas percé ses défenses, ce qui était heureux, mais compréhensible.
Alors qu'est-ce qui...
La lance !
Précédemment, il avait su s'adapter au combat à distance, mais c'était simplement en projetant ses griffes. Une adaptation rapide de son corps pour une situation donnée.
Là, le tir semblait plus puissant, amélioré, mais provenant d'un outil, d'une extension autonome.
Elle était sans doute reliée au moins en partie au reste du corps -difficile à voir de là où elle se tenait- mais c'était en soi une modification de la façon de faire : ils se spécialisaient, se mettaient à utiliser des outils spécifiques, afin de palier leurs lacunes. C'était à la fois une preuve d'intelligence et de dégénérescence, vu d'où ils partaient.
Même s'il n'y avait que très peu de chances que l'arme continue à fonctionner hors des mains de l'Obadia, ce serait intéressant de l'étudier...

Ceci dit, elle avait un autre travail pour l'instant. Seule, avec plus de temps, elle aurait sans doute opté pour le fusil étouffé : rendu encore plus discret par des infusions bien choisies, elle aurait pu faire passer les premières victimes pour des causes étranges et impossibles à identifier.
Là, elle ne pourrait miser que sur la magie pour profiter de la confusion initiale. Car les enchantements de son arme l'avaient surtout rendu plus puissante, plus stable, plus rapide, un engin de mort capable de dessiner un sourire sur le plastron d'un harnois posé à 200m avant que son porteur ne se rende compte que quelque chose clochait. Mais, même s'il était loin d'être assourdissant, le moindre tir était synonyme d'un sifflement suraigu se dispersant alentours.
Ils auraient du mal à la localiser précisément, mais les phases "il y a un problème" et "le problème c'est que quelque chose nous tire dessus" seraient sans doute très rapprochées. Restait à optimiser le temps supplémentaire qui leur permettrait de se dire "ce qui nous tire dessus est dans ce coin-là".

Proches ? Ou lointains ?
Si elle s'attaquait aux plus proches, elle protégeait sa position, mais les autres risquaient de pouvoir fuir.
Si elle se focalisait sur les plus lointains, son angle de vision s'adapterait à une telle cible, et il y avait un risque pour que les plus proches passent momentanément hors de vue. S'ils tentaient de s'enfuir, ce ne serait pas un problème, s'ils la localisait plus facilement, c'était un problème pris en compte, mais s'ils adoptaient une méthode de protection du genre "foncer en piqué vers le sol", elle en louperait au moins un, sans doute plus.

En tout cas, ce qui était sûr, c'est qu'il fallait opérer selon une proximité vis à vis de Barak : en trois cibles, n'importe qui pouvait tracer une direction globale de la progression des cibles, et en extrapoler un axe. Les recherches se feraient donc dans un sens ou l'autre, mais suivant cet axe, la meilleure solution se transformant en une très mauvaise, du simple fait de son caractère prévisible. Au moins, en étant légèrement sur le côté, elle pouvait espérer compromettre la recherche initiale.

Sûreté et compromis, ou risque calculé.
Bah, Barak prenait déjà un sacré risque, autant adopter une tactique globale cohérente...
La distance entre le duo Yiu-Gardien et Obadia se réduisait. Il était temps de s'y mettre.

Jade épaula son arme et, ayant pris le temps d'ajuster celui des oiseaux mécaniques qui était le plus éloigné de Barak et d'elle, elle commença à tirer sur les créatures volantes.

 

Adversaire coriace, passage en mode acquisition de données.



Pensée :

 
La rouquine, la taxidermiste et la musicienne s'étaient éloignées discrètement et avaient fini par atteindre une maisonnée..
Elles s'étaient immobilisées pour écouter : pas un bruit.

L'odeur par contre... : quoi qu'il se fut passé, les habitants de la demeure n'avaient pas eut la possibilité de nettoyer derrière. C'était... glauque... Elle imagina un instant un corps resté là. Au moins depuis plusieurs jours pour que le cadavre ai eut le temps de commencer à faisander. Ou alors c'était juste les restes d'un repas qui avaient décidés de devenir vivants et de prendre leur indépendance. Dans les deux cas, s'il y avaient encore des vivants elle n'osait imaginer dans quel état.

Dans l'absolu ça pouvait même être quelqu'un d'encore vivant et atteint de gangrène. Elle se souvenait d'un homme au Dara qui, après s'être fait écraser le pied dans une presse avait refusé d'amputer le membre. Il avait pourri sur pied, et lorsqu'il s'était enfin décidé à couper, le mal avait trop progressé. Elle s'adressa à ses deux compagnes.

Pensée :
Ce qui n'était peut être pas sans rapports....

Pensée :

La jeune femme glissa la main dans son sac, cherchant à taton le petit miroir de métal. Après tout, envisager l'approche « cette fois ce n'est pas un piège » n’empêchait pas de faire d’abord ce qui semblait le plus prudent. Histoire de peut être avoir un argument pour justifier ladite approche ou totalement l'invalider.

 
Dassen compte sur ses doigts.

« 4… 3… Au moins 6. Moi, Barak. La charrette et le pied-bot, facile. Plein de petits pieds plus les grands légers.

Hum. »

Difficile pour lui de distinguer les 8 à leur poid et à la taille de leurs pieds.

« Mais rien de nouveau. »

Le jeune homme se redresse, un peu déçu. Il observe la grotte, le regard fixé quelque part dans son obscurité. Pour une fois ses yeux prennent une expression.

Il a l'air de réfléchir.



Derrière lui la brume matinale commence à se dissiper. Finalement Dassen retourne ses pas. Jusqu'à ce que les voix des trois brutes lui montent aux oreilles.

Un large sourire se fige alors sous son masque. Ses dents jaunes apparaissent, voraces. Ses yeux pétillent. Ses mains se crispent. Un rire manque de partir de sa gorge.

« Les voilà. »

Eux ? Peut-être.

« Mais pourquoi ils parlent ces crétins ? »

Dassen court. Il se cache derrière les rochers pour les observer fugitivement. Les étrangers viennent bien dans sa direction. Le jeune Lanyshta s'écarte. Il revient tranquillement vers la grotte, jusqu'au milieu du chemin. Il sort sa lance. La plante dans le sol à côté de lui. Et s'assoit en tailleur.

Il les attend tranquillement.

 
pensée de Jade a dit :


Phase d'analyse terminée, prêt à éliminer la cible.



...



Pensée :

 
L'obadia les avait surpris en se séparant en plusieurs choses. Mais le plan semblait encore viable. D'autant que les autres parties ne montrait pas signe de vie. Autant ne pas attendre qu'elles se réveillent, ils auraient déjà à faire ainsi.


Avec le gardien sur son dos, l'Obadia viendrait tôt ou tard. Il fallait juste que ce ne soit pas après avoir tué ou affaiblit tout le monde. Donc autant apparaître comme la proie facile. Jouer l'idiote, ça devait être possible, non ?

Yiu saisit de caillou au sol, des pierres de plusieurs centimètre et commença à les lancer, avec énergie mais sans y mettre toutes ces forces. La première pierre est trop courte pour toucher l'Obadia. Elle s'approcha un peu plus et recommença.
Cette fois-ci la pierre toucha. À la plus grande surprise de Yiu, la créature ne tenta même pas de l'esquivait alors que la trajectoire était très prédictible. Cela ne veut pas dire pour autant que la pierre blessa ou gêna l'Obadia le moins du monde : il continuait de s'attaquait à Barak comme si de rien était.
Comme Barak semblait tenir, Yiu poursuivit. Elle visa différent point et tendait l'oreille. Elle tentait d'identifier au son la nature et l'épaisseur du métal qui barde son corps. Autant mettre à profit cette première phase.


Yiu trépigne d'impatience. Elle commence à se faire une idée sur l'être. Sa défense est entièrement basée sur son armure et sa capacité à encaisser. Mais ces dernières ne semble pas excéder celle des créatures les plus résistantes qu'elle a pu croiser. Petit à petit, l'obadia se met à saigner. Même les pierres commencent à l’érafler.
Pensée :
Puis l'Obadia fait quelque pas et enclenche la suite. Il l'attaque. A cette occasion, elle remarque qu'il ne rigole pas avec ces griffes.
Pensée :


Jade entre dans la danse et lance le signal. A ces pensées se joint l'action : déjà l'Obadia semble sérieusement blessé et chancelle. Yiu dégaine avec vivacité et déjà atteint l'être. Son coup est puissant, l'armure l'atténue mais cette pierre vient s'ajouter à l'édifice qui le mènera vers la mort.


Mais soudain l'Obadia se fige. Quelques instants après, il semble de nouveau d'attaque. Le groupe persiste, mais quelques instant plus tard, l'Obadia ré-itère.

Pensée :

 
Du côté du combat.

L'Obadia Prime n'exprime plus vocalement ses "impressions".
Visiblement, il observe chaque coup reçu, chaque blessure infligée, chaque petite décision de ses adversaires.
Jade a détruit les oiseaux métalliques.
Il s'est alors arrêté 2 secondes.
Observant les alentours.
Puis il se désintéresse du souci.

Ensuite, il combat. Il frappe. Mais de la même façon qu'il reçoit les coups, il inflige les siens avec méthode.
Sans style. Brutalement. Estimant la résistance...

Il se régénère.
Plusieurs fois.
A chaque occasion, il se stoppe 2 secondes, et de minuscules filaments (une demi douzaine) rougeoient autour de lui, courant sur le sol alentour.
Puis les filaments disparaissent à la vue.
S'enterrent peut être...

Il est probable que les parties surgies vers le sol lui servent de réserve d'énergie.
Et qu'il ne s'y connecte qu'en cas de besoin, durant un temps minimal.
Il est ainsi virtuellement immortel...

Le combat pourrait durer. Mais...
L'Obadia s'adapte. Il se met à bouger.
Il cherche quelque chose. Quelqu'un ?
Il combat toujours, mais sans vraiment s'y intéresser, comme s'il avait jugé la menace négligeable.
Presque une attitude lambda face à quelques moustiques gênants...

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Du côté de la masure.

Yloyse observe à l'aide d'un petit miroir à l'intérieur.
Ce qu'elle entrevoit lui glace le sang.
Un Dath'ogal. Vivant, si l'on peut dire.
Ses quatre membres ont été sectionnés.
Seul son tronc et sa tête sont viables, mais en piteux état, d'où l'odeur de charogne...

Il est "assis" sur une sorte de machinerie, avec des câbles qui s'enfoncent dans le sol.
La machinerie luit, mais ne fait aucun bruit.
Des liquides circulent dans des tubes reliés au corps du Dath'ogal.
Il est conscient. Tellement las qu'il est au delà de la souffrance...

Carmïnn observe aussi, et aussitôt se recule.
Elle envoie une brève pensée, tranchante.

Je ne peux pas entrer.
Il faut lui parler, mais comme je l'ai déjà dit il n'acceptera pas ma présence.
Tout cet équipement sue la magie à plein nez, il faut que ce soit vous deux.
Particulièrement Onä, si tu t'en sens capable...

Parlez lui, chantez lui, apaisez le.
Et essayez de savoir ce qui lui est arrivé !

Nous avons très peu de temps.


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Du côté de Dassen.

Les trois grognards qui s'approchent sont des vétérans, pas de jeunes recrues écervelées.
Pour autant, s'ils ont appris au cours de leur existence, ils n'en sont pas plus intelligents qu'à leur puberté...

Donc, dès qu'ils voient Dassen, ils se séparent.
Deux se mettent à couvert en courant sur le côté, en encerclement.
Un, le plus âgé, qui s'approche lentement, les bras écartés.
Dans une main, il tient néanmoins un long coutelas...

Bonjour Chasseur.
Nous ne faisons que passer... Mais tu peux nous renseigner peut être.

Nous cherchons un petit groupe de Krolannes.
Accompagné d'une guide aux cheveux rouges.
Tu ne les aurais pas croisé ?

Évidemment, ils suivaient les traces.
Et donc, ils savent que Dassen est en plein sur leur chemin pour rejoindre la grotte...

 
Horreur. Dégoût...

Les sentiments se lisent sur son visage tandis qu'elle découvre dans le verre la silhouette du dath'ogal. Une telle abomination dépasse ce qu'elle aurait pu imaginer. Ce qu'elle aurait voulu imaginer.

Elle avait envisagé de tomber sur un corps dans un état plus ou moins avancé de décomposition. Un adulte, un vieillard, ou même un enfant... Elle avait songé qu'il y aurait peut être un problème de fucussiens s'il y avait du cadavre... Elle n'avait pas imaginé que la victime serait encore vivante.

Comment peut on faire une chose pareille à autrui... Comment peut on seulement voulo-

La pensée de Carminn la sort brutalement de cet état de stupéfaction horrifiée...

Comme il doit souffrir...

Yloyse ne réponds pas à la rouquine, se contentant se se diriger vers la porte qu'elle ouvre, se présentant dans l'encadrement de la porte.

Ne craignez rien, je suis une amie.

Ses mains sont libres, elle a retiré le capuchon de sa cape et le voile qui dissimulait en partie ses traits, se montrant totalement au dath'ogal. A le voir ainsi, directement, elle doit retenir des larmes. Il a l'air tellement las.

Après un instant d'hésitation pour lui laisser le temps de réaliser, elle s'avance rapidement, pour s'agenouiller à ses cotés, posant une main douce sur son pelage. Sa voix par contre laisse transparaître toute l'horreur, la tristesse et la compassion que lui inspire son état dans la langue mélodieuse qu'elle avait appris.

Je m'appelle Yloyse, je suis là pour vous aider. Oh que puis je faire pour vous ? Que s'est il passé ? Qui vous a fait ça ? Comment pouvons nous vous aider.


L'un des points les plus tragique étant sans doute qu'il refuserait la magie même si elle pouvait lui sauver la vie. Si ce que Carminn avait dit était vrai, il risquerait de le voir comme une torture supplémentaire.

Une pensée, mêlant colère, tristesse et horreur, a atteint les membres de l'équipe d'assaut. On sent qu'elle fait un effort pour rester factuelle et ne pas y mêler ses sentiments.

Pensée :

Comment pouvait on faire cela à un être vivant... ?
La réponse est simple. Un être totalement amoral, totalement détaché de leurs codes moraux et éthiques. Ou un être ne les considérant pas différemment que des insectes, dont la souffrance éventuelle n'a pas d'importance. Qui se soucie des insectes?

 
Alors que l'Obadia se tournait vers Yiu, le premier tir avait retentit.
Conformément à ses prévisions, la puissance de l'arme était telle que le projectile n'avait laissé aucune chance au volatile, fut-il mécanique. En fait, toute protection ne pouvait qu'espérer écraser le projectile, élargissant ainsi la zone qui serait pulvérisée à l'impact.
Si certaines armes, arcs et arbalètes, voyaient parfois leurs projectiles finement conçus, afin d'être réutilisables, il était impensable de récupérer ceux de la Vigilante. Déjà les identifier serait délicat...

Le premier oiseau n'avait pas encore rejoint le sol que le second entamait déjà sa chute, atteint lui aussi de plein fouet.
Presque aussitôt, l'évolution des survivants devint anarchique, leurs mouvements ne cherchant pas tant à les éloigner du danger qu'à être difficilement touchés.
Pourtant, même là dedans, il y avait une cohérence, une musique à décrypter.
Un, deux, trois -changement de trajectoire.
Un, deux, trois -changement de trajectoire.
Le troisième avait était détruit à la fin du premier changement, mais elle attendit un peu afin de décrypter les mouvements du suivant.
Un cycle de plus, et un quatrième fut éliminé.
C'était presque facile, les restant volant en harmonie. Un pour analyser, deux pour viser, trois pour tirer, et l'oiseau était abattu au moment même où il virait brusquement.
Cinq.
Six...
Loupé.
Le septième avait encore modifié sa méthode de fonctionnement, infléchissant sa course une fraction de seconde trop tôt.
De plus il semblait désormais avoir défini la zone de menace, car il s'éloignait d'elle, devenant de plus en plus difficile à viser.
Se concentrer.
Inspirer.
Bloquer.
Il accélérait son rythme de modifications, il était passé à deux secondes et demi, puis deux, et modifiait désormais sa course toutes les 1,5s.
Le conserver dans le viseur, et s'en remettre à l'instinct pour analyser la trajectoire de façon plus rapide...
Là.
Le dernier volatile mécanique fut percuté par l'arrière, s'écrasant au loin, à deux doigts de lui échapper.

Pensée :

La demande, froide, précise, avait enclenchée des réponses précipitées, dont elle avait pu tirer une information essentielle, qu'elle avait résumé simplement.

Pensée :

Non, ce qui le serait, ce serait la faculté de régénération, exactement comme cela avait déjà été le cas...
Le temps de se replacer après les oiseaux, et sans signe de présence des éléments terrestres, Jade pu commencer à tirer en plein coeur de la mélée.
Si les lames n'avaient causé que des lésions légères, les tirs du fusil transpercèrent l'ensemble de part en part, causant des lésions importantes, qui ne pouvaient être ignorées.
Première immobilisation, première régénération importante. Comme jadis.

Mais il y avait quelque chose d'autre...
Jade continua à s'approcher, enchainant les tirs tout en réduisant l'énergie apportée à sa protection. Bientôt, il allait non seulement falloir passer à autre chose, non seulement pour la défense, mais aussi pour l'attaque.
Obadia semblait désireux de déplacer l'emplacement du combat.
Recherche ? Piège ? Fuite ?
Difficile à dire.
En tout cas, tout en continuant à combattre de façon mécanique mais néanmoins efficace, il se déplaçait, forçant Jade à se placer dans la queue de sa trajectoire afin de conserver une distance optimale. Si elle avait entamé le combat de loin, elle se rapprochait désormais pour mieux apprendre de son adversaire.
Si celui-ci oeuvrait afin de la localiser, il était en tout cas sur la bonne piste...

Nouvelle immobilisation, cette fois, elle était assez près pour observer le phénomène.
Dans la droite ligne de la lance : mieux, mais plus fragile.
Un avantage qu'il convenait de transformer en faille.

Pensée :

Les filaments semblaient plus efficaces encore que le flux d'énergie interne qu'elle avait pu constater. Mais il était peut-être possible de l'en couper.
Si la méthode échouait, il faudrait aller au contact, tenter de corrompre le vecteur même de transmission, ou altérer celle-ci : elle userait du poison de ses griffes pour tenter de modifier le sang de la créature, tandis que les autres auraient à combiner leurs décharges magiques pour enflammer, au sens propre du terme, le flux régénératif.

En attendant, il allait falloir savoir précisément quand les filaments allaient surgir, car deux secondes pour réaliser que quelque chose se passait, lâcher ses armes, prendre à bras de corps une créature susceptible, selon la masse de métal, de peser plusieurs quintaux, et synchroniser ses efforts tout en dosant la magie pour l'arracher temporairement de terre, avant de reprendre une position défensive au cas où la méthode échouerait...
Cela faisait peu.

Sans cesser son barrage de tirs, approchant de sa proie par le sud, Jade délaissa son champ de confusion pour plutôt concentrer l'énergie dans ses yeux, afin d'user d'une vision magique pour anticiper la régénération de Obadia.

Pensée :

 

prêt pour la prochaine régénération, mais soulever obadia : impossible. Trop lourd à priori, et même si on le soulève ça risque de ne pas être assez haut. Taper violemment le sol quand il régénère plus simple !

 
L'obadia avait encore évolué. Jusque là, la forgeronne arrivait à lui infliger des égratignures sérieuses. Ce n'était pas elle qui le tuerait, mais elle le gênait. Le ralentissait alors qu'il cherchait à se déplacer, le fatiguait alors qu'il cherchait à récupérer des graves blessures que Jade lui infliger. Désormais, elle n'était guère plus qu'un moustique. Sa lame qui auparavant blesser les chaires au travers des protections métalliques. Maintenant, ces chaires étaient devenus plus résistantes et ces attaques ne lui causait plus le moindre bleu.

Elle allait donc changer son fusil d'épaule. Il lui restait la phérémancie. Si elle ne pouvait blesser Obadia, elle pouvait aider les autres à le faire plus efficacement.

Elle émit une pensée puissante, que tout ceux aux alentours percevraient clairement. Assez puissante pour que quelqu'un sachant naviguer parmi les eaux rugissante des pensées la perçoive peut être de très loin. Au cas où l'évolution de l'Obadia lui permettrait de détecter les flots des pensées lanystha, elle ne souhaitait pas cibler spécifiquement Jade et révéler ainsi sa présence.

Pensée :

A cette pensée, Barak lui répondit que lui pouvait encore aider mais qu'il aurait grandement besoin de son aide pour être pleinement efficace. Car ses bottes pouvaient encore blesser la créature bio-métallique mais le fatiguaient beaucoup. Elle s'y mit avec un succès inattendu vu les capacités du bougre à résister à la magie.

La pensée d'Yloyse lui parvint alors.
Pensée :

Puis vint une pensée de Jade. Cette dernière proposait d'user de magie pendant la régénération de l'Obadia pour tenter de déclencher un emballement.
La résolution de Yiu était prise. Maintenant que Barak était remis sur pieds, elle se concentra pendant plusieurs minutes. Quelques instant après, elle était elle même au top de sa forme. Elle avait renouveler ses sorts, ceux qui la rendait un peu plus forte et altérer la réalité en sa faveur. Individuellement ils étaient faibles, mais il se démultiplier. Et si elle ne parvenait pas à blesser l'obadia, les filaments semblaient plus fragile.

Usant de toute son agilité et ses capacité d'esquive et de contre esquive, elle se mis à suivre l'Obadia de près tout en évitant, autant que possible ces attaques.
Dès que les filaments jailliront je les attaquerais. Dès qu'il auront rejoint l'être je le submergerai de décharges de mana sans cesser mes moulinées d'épées. Ceux-ci seront moins précis mais je connais assez ma lame pour poursuivre mes attaques en tailles et contre-tailles de façon automatique pendant que je mobiliserai ma magie. Et si mes premières attaques ont été assez efficaces, je n'aurai de toute façon pas de sort à lancer et donc mon attention à porter sur ma magie plutôt que sur mes attaques.

Pensée :

Elle était prête, concentrée, son esprit affuté.

 
Devant l'entrée de la caverne...


« Hé hé. »

Dassen sort une bouteille, penche la tête en arrière et en avale la dernière gorgée.

« Merde.

Déjà vide. »

Il lance la bouteille d'un air négligeant. Pourtant dans ce geste son regard fugace passe d'un sous-fifre à l'autre. Il détaille leur équipement. Quelles armes et armures portent-ils ? De quelle qualité ?

La bouteille se brise sur l'une des gigantesques carcasses d'araignées, lacérée d'impacts de balles, de coups d'épée et de lance.


« Cette garce manipulatrice ? Tu poses vraiment la question ? »

Il y a de la colère dans sa voix. Dirigée contre Carmïnn ou contre le plus âgé des grognards, difficile à dire. Mais malgré la situation Dassen reste plus calme qu'à l'accoutumée. Il refrène son agressivité, sans l'éteindre, pour discuter avec cet entrain brutal propre aux brigands des Dessous.


« Je sais où ils sont. Je sais où elle est. Je sais comment les rejoindre, et comment ils peuvent vous échapper.

On peut commencer par faire un marché. Une info contre un autre. Je garde vos secrets. Vous gardez les miens. Et je démultiplie vos chances de succès. »

Assit en tailleur au milieu de la route, le personnage masqué les dévisage avec malice.

 
Onä avait vécu les derniers événements passivement, l'esprit encore engourdi par son overdose d'Outrevision.
Et tant mieux, car au vu de la créature qui s'apprêtait à les accueillir, et à ce que semblaient en dire les autres qui connaissait visiblement déjà ce genre d'adversaire, elle aurait très bien pu avoir envie de détaler en courant si ses pensées ne mettaient pas autant de temps à se connecter...!
Bref, une fois de plus les choses s'étaient organisées, et une fois de plus les décisions prises lui semblaient parfaitement sensées.

La taxidermiste suivit donc Carmïnn et Yloyse en essayant de se faire elle aussi le plus discrète possible, et après s'être assurée que son Tranquiliseur se trouvait toujours à portée dans sa poche, en cas de grosse mouise imprévue... ce qui au vu du décors, de l'odeur et des circonstances, n'allait certainement pas manquer d'arriver à un moment ou un autre.

Après la réaction de ses consoeurs, Onä jeta à son tour un oeil par la fenêtre, et sur le coup seule sa solide expérience de taxidermiste l’empêcha de dégueuler son dernier casse-croûte.
Carmïnn leur suggéra d'aller réconforter le dath'ogal, Onä acquiesça, bien qu'elle n'était pas sure de comprendre pourquoi elle était particulièrement indiquée pour cette tâche... pour l'instant elle ne s'était pas vraiment distinguée par ses capacités de communications... Elle ne parlait pas Dath'ogal, ne savait pas chanter...

Elle entra tout de même à la suite d'Yloyse.

La vision de cette créature mutilée et torturée était vraiment difficile à soutenir. Onä avait certes l'habitude de dépecer des corps, du sang, des fluides visqueux, des chairs parfois pourrissantes, des odeurs peu ragoutantes... mais ce qu'elle avait là sous les yeux était justement radicalement à l'opposé de son travail : la torture, la souffrance, le non respect de la vie -passée ou redonnée- ne faisait absolument pas partie de son quotidien.

Yloyse prit les choses en main, Onä la suivit doucement. Elle avait écouté, les soirs de campement, les cours de Dath'ogal délivrés par Barak Hastus, mais c'était évidemment bien insuffisant pour envisager déjà de s'exprimer dans ce langage complexe et encore largement mystérieux. C'est tout juste si elle parvint à reconnaitre ou deviner certains mots et intonations dans ce qu'adressa la Krolanne au dath'ogal martyr...

Alors, s'acroupissant au côté d'Yloyse, elle ajouta simplement d'une voix hésitante, joignant à la parole une vague de douceur et de compassion télépathiques :

Bonjour, je suis Onä Ephrä. Vous nous entendez ? Me comprenez ?

Tout en guettant une réaction du dath'ogal, elle jeta de brefs coups d'oeil dans la pièce, à l’affût d'une autre présence, soucieuse de ne pas se laisser surprendre par les vilains qui avaient fait ça...

 
Du côté du combat.

L'Obadia Prime a cessé de combattre. Il est vulnérable.
Il s'est dirigé vers l'entrée d'une grotte, dans le village Dath'ogal.
Stoppant son avancée, il regarde à l'intérieur.
Il écoute ?
Il attend, insensible aux blessures qui lui sont infligées.
Il semble en communication avec quelque chose. Quelqu'un ?
Dans la grotte ?
Ou se sert-il de cette position particulière dans le village ?
C'est au centre, à peu près.
C'est...

La mascotte s'est mise à luire.
Faiblement, mais nettement.
Elle grogne toujours, mais semble plus... lourde. Un peu plus massive. Plus "présente".
Et s'il y avait un Nexus en ce lieu ?...

La seule chose certaine, c'est que quand l'Obadia aura fini de tenter de communiquer, cela risque de signifier des soucis bien plus importants...

Du côté de la masure.

Le Dath'ogal écoute les deux Krolannes entrées en ce lieu de souffrance.
Son visage est un masque de douleur, mais paradoxalement ses yeux reflètent un calme, une sérénité inattendue.
Il semble capable de séparer ses émotions, ses sensations.

Son corps souffre, et s'exprime.
Son esprit, fort et déterminé, est toujours vaillant. Serein. Courageux.

Il répond d'une voix faible, son intérêt étant mâtiné de curiosité, tandis qu'Onä ne perçoit aucune autre présence alentour.

Je vous reconnais.
Vous êtes les sœurs de l'orage.
Les filles du feu et des larmes.

Vous êtes revenues, comme vous l'aviez promis.
Je vous remercie.

Vous pouvez m'aider.
En acceptant que je vous sauve la vie avec ma voix.

Que voulez vous savoir, sœurs de l'orage ?


Du côté de Dassen.

Le vieux briscard et ses acolytes sont bien armés.
Ce sont des gens... "sérieux", comme on dit.
Des brutes. Des meurtriers sans nul doute.
Et on doit les payer suffisamment bien pour qu'ils s'équipent plus que correctement...

Tandis que Dassen se trouve encerclé, le vieux vient s’asseoir en face de lui.
Les deux autres sont sur ses flancs.

Très bien.
Un secret pour un secret.
Où sont-ils ?...

 
La phase "arrêt de régénération" avait eu lieu.
A l'opposition de Barak quant à la méthode, Jade avait commencé à compiler des données pour les assembler sous forme d'argumentaire : densité moyenne corps/métal, multipliée par le volume, divisé par les deux protagonistes, avec un coefficient additionnel du à la magie... Oui, c'était "dur et lourd", difficile à deux, sans doute impossible seul, mais faisable.
Quant à éliminer les filaments, s'il était aisé de s'occuper de ceux visibles, une pénétration via la plante des pieds nécessitait, pour être interrompue, de causer des dégâts au sol, et cela, c'était l'obligation de faire des dégâts de zone, assimilables à une explosion, du domaine de la Noxamancie, ou d'un déploiement de force largement hors de portée.

Elle était prête à expliciter cela après l'échec de l'élimination des filaments, en préparation de la session suivante, lorsque celle-ci s'avéra payante, en fait.
Pas de pénétration plantaire, juste externe ? Ou la nécessité d'avoir un nombre critique de filaments pour que cela soit efficace ?
En tout cas Barak et Yiu venaient d'efficacement enrayer la régénération de la créature.
Encore une fois, l'Obadia se révélait presque...

Décevant.

Il avait toutes les raisons d'être un danger mortel et invulnérable, tout les atouts en main. Et il s'avérait, pièce par pièce, déficient. En deçà de son potentiel. C'en était frustrant.

Aussi, lorsqu'il s'arrêta de combattre pour se déplacer plus à l'écart, Jade stoppa les tirs.
Que la pièce Obadia soit décevante par certains aspects ne signifiait pas que les Thirdoks n'avaient rien à leur apprendre pour autant.
Si la technicité n'était pas optimale, si les décisions pouvaient être biaisées, l'intention, elle, devait être restée pure.
Autrement dit ils ne faisaient rien au hasard. Et agissaient par priorités.

Ses perceptions ne devaient pas être à ce point endommagées. Il devait réaliser qu'en restant sur place, il pouvait éliminer au moins un des leurs avant de tomber.
Il devait aussi réaliser qu'en se déplaçant tout en combattant, il s'économiserait quelques coups dans le dos de la part des entités au contact, le fait de rester dans la mêlée rendant de plus les tirs un peu plus imprécis.

Pourtant il avait tout abandonné pour se diriger le plus vite possible vers la grotte, sans y pénétrer.
Soit la temporalité avait une importance extrême, chaque seconde ayant son importance, soit ce qu'il faisait lui demandait la totalité de son énergie, ne pouvant se permettre d'en gaspiller la moindre miette en auto-défense.

Ils sont un groupe de diversion...
Ils ont bien accaparé son attention. La boule de poils va sans doute accentuer le tout.
Yiu peut gérer la prise d'informations sur la bestiole.
L'Obadia est venu très précisément ici, sans pénétrer dans la grotte. Son emplacement est soit un point optimal -centre du village, pour déclencher une explosion cataclysmique par exemple ?- soit un compromis idéal -le plus proche possible de ce qui réside dans la grotte sans être trop proche du danger qu'elle recèle.

Yiu et Barak sont en train de tenter de perturber l'Obadia, frappant à s'en briser les os sur la créature. Il serait aisé de l'éliminer totalement, maintenant. Et de chercher ensuite, à tatons, ce qu'elle avait pu vouloir provoquer.
Il serait risqué -mais au combien tentant !- de la laisser continuer, pour avoir une vision plus dynamique des événements. Pour mieux étudier les rapports entre les Obadia, acquérir plus d'informations. La dernière fois, elle n'a qu'éliminé un élément pour constater que le suivant avait acquis ses compétences.
Si elles parviennent un jour à rentrer dans leur présent, ces informations du futur seront précieuses.

Sans un mot, Jade remet son fusil au canon encore chaud sur son épaule, et refocalise son énergie magique sur ses facultés de dissimulation.
Elle s'approche du trio de combattants, mais les ignore, se faufilant rapidement dans la grotte...