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Le laid atterrissage du Sin'dara
Expéditions au Fortin d'Aküra.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 16h54
 
*** L'exploration du fortin d'Aküra promettait d'être des plus mémorables.

De mémoire de Lanyshstas -du moins de mémoire de Lanyshsta s'étant exprimé sur ce sujet, ce qui signifiait en gros moins d'une cinquantaine de personnes sur une durée se condensant principalement sur le dernier mois, mais de telles considérations avaient tendance à saccager la poésie d'expressions telles que "de mémoire de Lanyshsta" - ce serait la première expédition à l'extérieur, composée exclusivement de Lanyshstas !

Et pas des Lanyshstas d'un seul Kil, non, car -à moins d'un élan de lâcheté, d'un brusque accident du type "mortel et généralisé", d'une confusion sur les dates, ou d'un changement de priorité, tel la présence o-bli-ga-toire à la réunion annuelle du Comité des Confiseurs et Cochonneries Sucrées- deux expéditions se retrouveraient au lieu dit du Fortin d'Aküra.
Kil'sin et Kil'dara.

L'expédition du Sin'dara, quoi.

Et comme toutes les expéditions, elle s'organisait, avec efficacité, rigueur et diligence. Et bonne humeur.
Théoriquement, du moins, était-ce ce qu'on attendait de la partie Kil'dara.
D'après la vision que certains avaient du Kil'sin, la théorie revenait dans ce cas à un excès d'enthousiasme et de bonne humeur sensés compenser le manque de rigueur, de diligence et d'efficacité.
Dans les faits, c'était à peu près ce qui se passait, l'enthousiasme et la bonne humeur en moins. ***


Jade n'était pour ainsi dire jamais de mauvaise humeur.
Une humeur mauvaise, ou bonne, était synonyme de fluctuation de l'humeur, donc de fluctuation des perceptions et des capacités d'analyse.
La seule humeur autorisée était une humeur optimisée.
Et tant mieux, car Jade aurait sinon était de sacrément mauvaise humeur...

La probabilité que toute cette affaire soit un piège quelconque était de l'ordre de la quasi-certitude.
Les dernières pensées de "Klem" laissaient à penser que l'adolescent n'avait pas d'importance, l'expédition n"était quant à son fond d'aucune utilité, même si la forme semblait primordiale -étant même le fond du piège, à priori.
Les risques qu'il y ait au moins un groupe de néo-Lanyshstas victimes d'une attaque, potentiellement de la part de Lanyshstas anciens, étaient élevés.
Pour autant, participer à l'expédition restait la meilleure voie pour obtenir plus d'informations, comprendre ce qui se passait, et survivre.
Oh, joie.

En ajoutant à cela que l'expédition l'intéressant le plus se déroulerait dans les zones sauvages, une zone qu'elle connaissait bien plus mal que les quartiers abandonnés, remplie de créatures imperméables à l'intelligence et donc à la manipulation, on obtenait de bonnes raisons de déprimer.

Jade avait agit comme son entrainement lui avait appris à le faire : en se débrouillant à partir des connaissances et des extrapolations pour bâtir un protocole précis destiné à augmenter les chances de survie de l'ensemble.
Mais que lui avait dit Cal Keran, déjà ?
C'est le Kil'Sin, mais on est de pauvres mortels comme les autres, quand une personnalité émerge, tout le monde la suit. Aucun coordinateur ne le reste s'il ne dirige pas ses gars un minimum, hein ? Quand une Sommité parle, les gens la ferment.
C'était plus ou moins ce qui se passait : elle n'avait rien demandé, s'était contenté de donner des instructions que chacun aurait pu déduire en y consacrant suffisamment de temps de réflexion, et les gens se tournaient vers elle comme si elle disposait d'une autorité quelconque.
C'était agaçant.
D'un autre côté, si un autre qu'elle avait tenté de fédérer un groupe sous son autorité, se serait-elle rattaché à lui ? Dans l'absolu, oui. Diamant était clairement un chef. Par défaut, toute Précieuse aurait fait l'affaire. Même Onyx et Opale auraient convenu, plutôt qu'elle.
Si on se restreignait à "toutes les personnes qu'elle avait côtoyé ou dont elle avait entendu parler au cours des quinze dernières années", probablement que non.

Mais n'empêche, c'était une question de principe.


Alors, la liste...

Au moins, la sortie pourrait passer pour officielle. L'endroit était idéal, après le nouveau choix : les Comités de Vigilance peu nombreux pour une grande activité assuraient que la feuille, déposée juste avant le départ au bureau le plus proche, serait sans doute à peine lue.
Quand bien même, l'intitulé était parfaitement honnête, à priori.


RAPPORT D'ACTIVITE
Objet : Sortie de repérage en zone sauvage, en vue de la mission de sortie d'un groupe de rencontre et de discussion diplomatique demandé par le Comité de Stabilité des Approvisionnements.
Dispositions particulières : Groupe de volontaires bénévoles encadrés.
Responsable : Jade Myrhissal Srhaggelle
Membres :


Ne restait plus qu'à remplir les noms. L'association de "volontaires" et "bénévoles" faisait de toutes façons assimiler cela à un "test d'éventuels volontaires pour rentrer aux Comités", pas le genre de personnes dont on se préoccupait tant qu'elles n'avaient pas fait leur choix.

Néanmoins, il fallait maintenant se décider.
Elle-même. Forcément.
Rhôz. Une petite erreur d'écriture, suivi de la mention "étudiante" pouvait vouloir tout dire, ou rien. Qu'on la questionne à son retour et elle aurait toute latitude pour justifier son absence, notée préalablement sur papier officiel. Qu'on oublie, et le "Rose, étudiante" pourrait faire référence à n'importe quelle prostituée aventureuse.
L'Arlequin. Qui apparaitrait sous le nom du Bariolé, nom qui remplissait les mêmes fonctions d'évidences floues.
Et restait... Cal Keran, qui devait encore lui livrer son choix d'identité. Au pire, elle improviserait.
Adrian Dao, aussi. Qui pourrait apparaître sous son propre nom, les activités étant compatibles.

Possibilité que certains esprits libres se décident à contrer ses instructions, et veillent garder leur indépendance tout en bénéficiant de la protection d'un groupe.
Elle avait explicitement demandé que de tels indépendants partent pour la Place du Martel, mais c'était possible. Ce ne serait pas forcément une mauvaise chose, par ailleurs : quand les choses tournaient mal, on avait parfois besoin de lest à abandonner sur place.

Dommage que le Cynique n'ai pas répondu à son offre, lui était intéressant. Mais même sans cela, parmi ses quatre accompagnants officiels -et les deux à trois réels- il serait handicapant de devoir se libérer de l'un ou l'autre. Les autres seraient utiles, rien que pour éviter le choix.

Sauf l'un d'eux. Le nuisible. Si lui faisait l'erreur de venir s'incruster dans le petit groupe, Jade ne perdrait pas l'occasion d'abandonner son cadavre aux créatures de la zone sauvage, histoire d'avoir le calme.

Encore environ deux heures avant le coucher du soleil, qui sonnerait la mise en route.

Jade n'était pour ainsi dire jamais de bonne humeur.
C'était dommage, car la perspective trouer la peau de l'inutile aurait pu la mettre sinon de sacrément bonne humeur.



La perfection est amorale.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 19h50
 
C'était son truc, les couchers de soleil. Pourtant, comme le nom l'indique, les couchers de soleil sont faits pour se coucher ! Pas pour commencer les expéditions trekkings à l'extérieur ! Même si, au fond, Cal comprenait sans peine l'intérêt de sortir le soir, et pas en pleine lumière au vu et su de la populace. Un groupe de lanyshstas, dehors, attirerait forcément l'attention.

Mais cette femme était d'une paranoia... Bon, d'accord, dans les faits, la parano de la Verte arrangeait fortement ses affaires. Au lieu de crapahuter dans l'inconnu, lui se gaverait gentiment de sauciflard en attendant la fin de l'action. Et, si Jade attendait de lui qu'il se pose pendant une semaine, elle allait être salement déçue. Enfin, non, elle lui avait dit "discret". Il le serait. Mais il n'allait pas rester enfermé une semaine. S'il aimait lire et apprendre, c'est l'action qui restait son domaine de prédilection. Oui, madame, parfaitement.

Se regardant dans le miroir, il sourit. Parfait. Les huiles prises à son père colore à merveille sa blonde chevelure, et en plus, ça partira à l'eau dans quelques bains. A ne pas renouveler s'il ne veut pas ternir sa somptueuse blondeur, mais ça irait pour une fois. Pour les yeux, il ne pouvait rien faire, hélas, aussi se contenterait-il d'une large capuche protégeant au maximum son visage. Après tout, son accoutrement était largement justifié par son "rôle" dans cette expédition. Rôle complètement bidon mais rôle tout de même.

Ajustant donc sa lourde capeline, ses bottes de marche et sa tenue sombre, il sort. A l'heure cette fois. Il est Derek, pas Cal. Un peu trop tôt. Le soleil en a pour deux bonnes heures à se coucher. Une rapide pensée :

« CK : Rappelez moi, "boss", c'est où la réunion de famille ? »


Un point d'importance. Il n'avait pas envie de se plonger dans le flot de pensées. Trop de questions, trop d'embrouilles, rester simple était préférable. Vérifiant rapidement à ses côtés la présence de son sac de voyage -plein de nourriture, et d'un nécessaire pour constituer un briquet, ainsi que d'une gourde-, il sourit. Il n'aurait besoin de rien mais venir les mains vides, "avec sa b*** et son couteau", c'était plus suspect qu'un... Qu'un...

Pause réflexion.

Qu'une bête de somme bourré de stupé... Non, c'était stupide, il ne suffisait pas d'accoler "bourré de stups" pour faire une métaphore convenable. Plus suspect qu'un usurier honnête. Ouais, ça c'était bien. Facile, mais bien.

Sourire, à nouveau. Allons nous perdre dans les quartiers en attendant que la nuit ne tombe.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 22h53
 
Les préparatifs de Rhôzëe s'étaient plutôt bien déroulés. En plus du livre sur Les règles d'or du voyage en Syfaria (intra et extra muros), qu'elle avait déjà eu le temps de parcourir rapidement en s'arrêtant aux passages lui paraissant les plus essentiels, elle avait trouvé le matériel et les provisions dont elle avait besoin.

À l'Institut comitaire des grandes études, elle n'avait pas eu trop de mal à justifier sa subite absence. Il lui avait suffi de dire qu'elle avait besoin de quelques jours pour une étude de terrain préliminaire, pour son mémoire d'institution, pour qu'on les lui accorde sans poser plus de questions. Elle avait de toute façon plus que rempli son quota de cours aux étudiants débutants et on trouverait facilement des volontaires pour la remplacer quelques jours. Qui plus est, l'expédition à venir lui donnerait peut-être vraiment des pistes pour son mémoire.

Elle avait tout de même confié au comitaire professeur Müschrën, son référent pour la préparation du mémoire, que son terrain l'emmènerait probablement à l'Extérieur.

Alors comme ça tu suis les traces de ta mère ?

Les plus vieux des professeurs chercheurs avaient encore le souvenir de Na'anä-Karhenä Borghez et ses recherches dans les terres sauvages du Dehors. En guise de bénédiction, Müschrën l'avait emmenée dans un petit local voisin de son bureau et, après avoir fouillé quelques tiroirs, lui avait sorti un petit sac contenant quelques végétaux séchés.

Des mughânnes. Elles ne datent pas d'hier, mais je pense qu'elles ont été bien conservées. Ça pourra peut-être te servir.

Les Règles d'or expliquaient comment utiliser ces feuilles. Le plus dur était généralement de s'en procurer. Il n'y en avait cependant pas beaucoup dans son sachet. Elle les garderait comme provisions de secours et prévoyait d'emporter comme réserve de base dix litres d'eau potable. Cela pèserait, mais comme c'était la ressource dont l'absence se ferait le plus cruellement sentir, cela valait sans doute la peine. Le fardeau irait de toute façon en s'allégeant.

Le plus difficile avait été d'annoncer à son oncle et sa tante qu'elle allait partir en vadrouille à l'Extérieur. Il aurait été difficile de le leur cacher. Oncl'Az avait bien accusé le coup. Cela avait été plus difficile pour Tante'Yw, qu'il avait fallu consoler un bon quart d'heure avant de partir. Dans la famille aussi, cela réveillait des souvenirs.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 12h10
 
Ah, les joies des interactions sociales !
Les discussions, les imprévus, les discussions, les changements, les discussions, les rattrapages, les discussions, les justifications, les discussions, les rapports préliminaires, les discussions, les adaptations, les discussions, LES DISCUSSIONS !
Certains trouvaient cela intéressant, fascinant
D'autres étaient d'un avis assez différent.

En voyant Cal arriver avec deux bonnes heures d'avance, Jade comprit qu'une organisation millimétrée était une utopie, et qu'il allait y avoir une bonne part d'improvisation dans tout cela. Deux heures d'avance pour l'un pouvait signifier deux heures de retard pour un autre.

Il y avait deux solutions, dans un cas comme celui-là, lorsque le flot des événements voulait vous orienter dans une direction ou une autre. La plupart choisissaient l'attitude de la feuille, et se laissaient porter par la vie, s'efforçant de rester en surface.
Mais Jade était une Pierre jusqu'au bout des ongles, et elle resterait à la place qui était la sienne, laissant les événements se briser sur elle et la contourner, si besoin était. Qu'ils arrivent ou pas, elle serait dehors au coucher du soleil.

D'abord, donner ses clés à Cal. Geste non dénué de conséquences.
Vidage du cellier : quasi certitude. Conséquences prévues.
Crasse et bouteilles vides : probable. Risque tolérable.
Vol de ses petites culottes : possible. Ennuyeux mais maitrisable. Penser à en garder une de rechange propre pour le retour, au fond du sac, le temps que le chiffonnier du coin puisse lui en teindre une demi-douzaine de nouvelles en cas de besoin.
Incendie du logement : risque faible. Prévoir une sanction ferme à l'issue d'une traque si cela arrivait. La fracture des deux jambes était courant dans ce cas là. En espérant dans ce cas que l'incendie ne s'étendrait pas et ne provoque pas un éboulement complet d'un pan de falaise, comme cela s'était déjà vu par le passé.
Découverte de son faux-journal : risque modéré. Le journal était justement fait pour être découvert en cas de besoin, elle ne pouvait donc pas se permettre de l'emporter. D'un autre côté, sa découverte par un Lanyshsta amoindrirait son impact potentiel, surtout si ce dernier était bavard.
Mise au secret de Cal Keran : entre quasi certitude et improbabilité totale, selon le temps d'absence.
C'était aussi pour cela, qu'il fallait aller le plus vite possible : sa confiance en le jeune Lanyshsta était limitée, et la protection qu'il fournirait décroitrait au fur et à mesure.

En tout cas, une petite notification, et le papier était prêt.

RAPPORT D'ACTIVITE
Objet : Sortie de repérage en zone sauvage, en vue de la mission de sortie d'un groupe de rencontre et de discussion diplomatique demandé par le Comité de Stabilité des Approvisionnements.
Dispositions particulières : Groupe de volontaires bénévoles encadrés.
NB : sortie en ordre dispersé destiné à favoriser la prise d'autonomie. Tout personnel armé.
Responsable : Jade Myrhissal Srhaggelle
Membres :
- Jade Myrhissal Srhaggelle, Coordinatrice des Comités de Vigilance.
- Rose, étudiante (conditions de vie en extérieur)
- Adrian Dao, enquêteur
- Derek Cairn, éclaireur expérimenté
- Le Bariolé, soutien moral des troupes en extérieur


Voilà. Un mélange de mensonges, d'approximations, et de vérités destinés à tenir le temps nécessaire. De quoi rassurer les gratte-papier sans fournir de piste véritable à des fouineurs.
La mention "sortie en ordre dispersé" pourrait même être utile, en cas de besoin, pour justifier de l'incapacité à reconnaitre telle ou telle personne.
Papier remis au comité de vigilance locale. Ne restait plus qu'à en remettre un assez semblable aux Garde-murailles, et le groupe pourrait partir.

L'eau était le plus problématique. Jade avait la chance d'être de ces personnes buvant peu, et le temps, ni trop chaud ni trop rigoureux, limiterait la consommation au maximum. Pour autant, il lui fallait bien boire, et se reposer sur un animal de bât signifiait devoir rester collé au groupe, protéger un être supplémentaire, qui pouvait être tué, volé, effrayé.
Elle puiserait dans d'éventuelles réserves communes si elle en avait l'occasion, mais devait garder la possibilité de faire le trajet seule si elle le souhaitait.
Se rationner dès le début, principalement des fruits frais pour les premiers jours, les provisions salées pour plus tard, vu la soif qu'elles donnaient. Et la Mughânne en dernier recours, de quoi tenir deux ou trois jours de plus.

Rhôz et l'Arlequin étaient arrivés. Parfait. Même si Rhôz l'avait sans doute reconnu, le discours était autant pour les Lanyshstas que pour les Garde-murailles.
Jade leva une main jusqu'à l'épaule de Cal -l'avantage étant qu'elle n'avait pas à la lever trop haut.


Derek. Vous assumerez le rôle d'éclaireur lointain. Repérage des chemins, anticipation des problèmes. Je prendrais le rôle d'éclaireur de proximité, adaptation en fonction des informations. Vous connaissez votre travail, j'ai toute confiance en vous. Ne nous décevez pas.
Puis, dans la foulée, d'une pensée bien moins emphatique :
Pensée :
Oh non. Ne me déçoit pas. Planqué.


Ce qui signifiait qu'elle allait devoir assumer un rôle "d'éclaireur de proximité". Pas assez loin pour pouvoir prendre son temps pour gérer les problèmes rencontrés, pas assez près pour intervenir rapidement en cas de coup dur.
A peine sur le départ, le groupe de cinq était déjà réduit au mieux à un groupe de trois, plus une solitaire devant.

Mais c'était un choix à faire : soit souffrir avec certitude face aux aléas du voyage, soit former un groupe compact trop vulnérable à un piège (à) Lanyshstas.
Jade avait fait son choix, et se préparait à partir plus ou moins seule et plus ou moins en groupe au fortin d'Aküra.
Ne restait plus qu'à espérer que les autres suivent le rythme...



La perfection est amorale.
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 14h42
 
===> Les Tours & Détours, Les Détours de Kil'sin, Repérage de la phase préparatoire à l'opération de repérage

J'avais laissé le jeune Cal, une demie portion, se présenter à Jade. Il serait des leurs, du moins en apparence. Par la suite, une grande femelle - décidément c'était à la mode - fit son apparition et rejoignit le groupe. La belle équipe.
Je m'extirpais de ma cachette et les rejoignait d'un pas engagé.


Ah ! Bien le bonsoir ! Le Bariolé vous salue ! Soyez ravis de sa compagnie pour cette excursion par delà les remparts !

Courbette, sourire charmeur.
Je n'étais pas véritablement inquiet. Certes je n'avais pas une grande connaissance de l'Extérieur. Mais je ne parvenais pas à douter de ma capacité à me tirer de n'importe quelle situation. Des loups? Ah ah ! Un pétard dans la tronche et ils me laisseraient tranquille ! Des bandits? Lâchez leur deux ou trois babioles brillantes et ils se battront entre eux pour s’emparer du maigre butin. Le seul problème potentiel émanait du commanditaire de l'opération. D'où la présence du groupe. Des pions à sacrifier, ni plus ni moins. Qui irait courir après un clown bariolé?

Il ne manquait que le Dao. Ah ce coquin, toujours à se faire désirer. Sa présence me rassurais. Une tête connue de plus.

Je me rapprochais de la géante au point de la coller, littéralement.


Dame d'Emeraude, quel est le plan? Formation serrée, dispatchée? Quels sont les risques potentiels?

Question niaise.
Dehors, ce serait chacun pour soi. Face au prédateur, la proie veut sauver sa peau. Ou pas. Les idiots.



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 15h08
 
Rhôz débarque avec son gros paquetage dans le dos et un lance-pierre glissé dans la ceinture. Arme rudimentaire, mais silencieuse, avec une meilleure portée que ses gants à doublure armée.

Jade-Myrhissal et Cal Keran sont déjà là. Ce dernier se nomme aujourd'hui Derek, apparemment.
La Femme Verte joue la commandante-chef, comme à l'accoutumée (l'habitude commence à partir de deux fois, et Rhôz sent qu'il y en aura d'autres). Elle a déjà inscrit des noms sur un registre. « Rose »... pourquoi pas ? Elle aurait préféré éviter entièrement ce genre d'enregistrement et de visibilité, mais tout avait été organisé trop vite pour qu'elle trouve un moyen de contourner cela.

Un drôle d'individu au visage crayeux, tout maquillé et bariolé, se trouve là aussi. Nul doute qu'il fasse aussi partie de ses nouveaux semblables. Elle le ressent, bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés.

Salutations silencieuses, pour sa part. Elle ignore si d'autres doivent encore arriver. Elle se sent fin prête pour la grande aventure.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Mizar
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 15h31
 
Il ne manquait plus que Dao.
Ou presque.

La silhouette d'un krolanne s'approcha du petite comité en formation.
Armé d'une canne, serrant la hanse d'un sac à dos, il allait droit vers eux.
Lorsqu'il fut assez prêt pour que chacun voit son très large sourire, il s'adressa même directement au groupe.
Sans regarder quelqu'un en particulier.


« Si vous comptiez jouer cette farce sans moi, c'est raté. »

Phrase lancée comme une plaisanterie amicale.
Mais peut être que certains pourraient se sentir plus visé que d'autre.

Il continuait de chercher vaguement les ombres ça et là, les formes.
Sans trop le savoir, il s'était trouvé près de celle qui se nommait Rhôz.


« Vous n'êtes pas...la Saveur Mécanique... »

De quoi parlait-il?
De la Commandante en chef?
Il n'y avait qu'une personne dans l'Entrelac à la nommer ainsi.
Et visiblement, il avait deviner que Rhôz n'était pas Jade.
Vu les profils et les attitudes, il ne semblait y avoir là aucun exploit.

Le ton qu'il avait été des plus bienveillants. Même plutôt délicat.


« Pourriez vous discrètement m'indiquer où elle se trouve? »






***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 16h39
 
Un homme aux yeux livides vient d'arriver. Un aveugle avec sa canne. Et probablement un Lanyshta, même si avec la densité de télépathes sur les lieux, il devient difficile de sentir avec précision.

C'est à Rhôz qu'il s'adresse en premier, pour lui parler de « Saveur Mécanique ». Elle a déjà entendu ce sobriquet quelque part dans l'entrelacs des pensées, il désigne Jade. Pour ce qu'elle commence à connaître du personnage, ce n'est peut-être pas totalement inapproprié. Au moins pour une certaine facette de son caractère...

Mais ça manque singulièrement de discrétion au goût de l'étudiante. Même si le petit groupe qu'ils commencent à former se tient un peu à l'écart des Garde-Murailles. Elle préfère lui répondre télépathiquement.


Pensée :
Jade ?
C'est celle qui donne des consignes et parle aux Garde-Murailles.

Elle s'adresse ensuite de nouveau à lui, en se concentrant pour inclure les autres Lanyshtas présents :

Pensée :
En dehors de Jade et « Derek », les présentations n'ont pas été faites... Moi c'est Rhôz.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Luang 3 Nohanur 814 à 10h48
 
Pendant ce temps à Kil'dara...

Il serait bientôt tant de partir pour le fortin d'Aküra. Ne restait plus qu'à attendre les autres Lanyshstas qui seraient membres de l'expédition. Il aurait trois compagnons d'aventure. Ça n'était pas plus mal qu'ils se déplacent en groupe. Les environs directs de la cité n'était plus très sûr, se déplacer en groupe aurait au moins l'avantage de dissuader les petits groupes de bandits. Avec un peu de chance ils ne croiseraient pas la moindre créature vraiment dangereuse. Parce qu'il faut l'avouer certaines des créatures dehors sont vraiment des calamités. Norlail avait lui-même déjà entendu parler de bêtes qui venaient à bout de tous les membres d'une expédition en à peine quelques minutes. Et hélas ces bêtes n'étaient pas de simples contes que l'on racontait aux enfants pour leur faire comprendre que sortir du Kil seul était d'une dangerosité sans nom. Pourtant l'existence de ces monstres n'empêchait pas la sortie de plusieurs milliers de krolanne hors de la cité. Des marchands, des aventuriers, des fous ou encore des enfants un peu trop téméraire, beaucoup de krolanne voyageaient entre les Shaars voir plus loin. Certains reviennent en un seul morceau, d'autres pas. Sans compter ceux qui ne reviennent jamais.

Norlail se rappelait parfaitement de son oncle: Ermeth. Il s'agissait d'un mercenaire à moitié alcoolique. La plupart du temps le job d'Ermeth consistait à escorter des convoies de marchandises entre Kil'dara et Kil'sin. L'oncle Ermeth était un gars vraiment costaud, plus que Norlail ne l'était maintenant. C'était également bon tireur. Les armes d'Ermeth étaient de vraies petits bijoux de puissance et de précision. Et puis un jour l'expédition à laquelle participait Ermeth s'est faite attaqué par une bande de Krynänns un peu plus organisée que les autres. Ça avait été un véritable désastre ainsi qu'une boucherie sans nom. L'oncle Ermeth avait été l'un des seuls survivants mais il avait fallu le ramener sur un brancard de fortune. Sa jambe gauche avait été littéralement arraché par un coup de fusil à pompe et il avait reçu pas mal de shrapnels dans le corps. Un médecin avait tenté de l'opérer mais que Ermeth était arrivé sur la table d'opération il était déjà trop tard, il avait perdu beaucoup trop de sang. Le docteur a dit; en guise d'excuse, que ça avait déjà été un miracle qu'il réussisse à survivre jusqu'à Kil'dara. Mon père avait insulté le toubib d'imcompétent et était parti les larmes aux yeux. Ma mère est parti sans rien dire et moi; qui devait avoir 13 ans, j'ai dit « au revoir Docteur ». Parce que le Doc avait dit vrai, tonton Ermeth avait eut du bol de survivre aussi longtemps. Et puis si les Krynänns ne l'avait pas plombé la cirrhose du foie s'en serait sans aucun chargée à leurs places.

Tout ça pour dire que les Lanyshstas allaient devoir se montrer prudent. Mais bizarrement il ne se faisait pas de soucis la dessus. Ceux qui s'étaient portés volontaire semblaient raisonnable. En revanche l'un d'entre eux semblait vouloir jouer au chef. Pas que cela déplaisait franchement à Norlail qui était conscient que chaque groupe à besoin d'un leader pour ne pas se disloquer. Cependant il se demandait si cette personne avait les qualités requises pour être un meneur. Pour avoir la réponse mieux valait attendre de voir la personne en action.

Il caresse la crosse de ses pistolets. Il les a complétement nettoyer et il ne doute pas qu'ils feront leur office de manière correct s'il a besoin de les sortir, ce qu'il n'a pas très envie de faire d'ailleurs. Il préférait de loin une approche discrète. Pénétrer dans un fortin abandonné ne devrait pas être trop compliqué. Le prendre d'assaut; en revanche, était suicidaire. Car malgré le fait qu'on l'ai laissé à l'abandon plusieurs années un fortin restait un bâtiment défensif relativement dur à prendre, en particulier à quatre. Il espérait que ses coéquipiers seraient aussi de cet avis.

Il fouille les alentours des yeux. Il est seul pour le moment mais les autres ne devraient pas tarder à arriver.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 3 Nohanur 814 à 11h01
 
Lors de l'arrivée des autres membres, il lèvera une main.

CK : "Derek ! Pour vous servir !"

Du monde. Mais il devait s'abstenir de trop l'ouvrir. Oui, en temps normal, il adorerait s'intéresser à chaque individualité. Surtout le bariolé personnage, qui avait l'air des plus... Intéressants. Et un aveugle. Résister à la tentation de lui claquer les doigts devant le nez, résister... Mais dans le cas présent, il se devait de la fermer, et d'écouter. Lorsque la verte leader s'adresse à lui, à voix haute il répond :

CK : "Affirmatif. Loin devant, bille en tête, première-garde. Le moindre escargot qui se pointe, je le repère et je le signale !"

Et à pensée basse :

CK : "Je rentre, je me mets au chaud sous la couette, et je bois à votre santé, ça va, vous pouvez globalement me faire confiance."

Ajustant son sac... Il regarde à nouveau la leader, après un bref regard vers Rhoz.

CK : "Je pars devant, pas le temps pour les présentations, le temps presse, court, file ! On a l'autorisation de sortir ?"

Regard vers la porte.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Luang 3 Nohanur 814 à 14h55
 
Le compte était bon.
Mais pas les différents termes de la somme.
Un aveugle se tenait là, et à la demande de présentations de la part de Rhôz, il n'était pas nécessaire d'être grand clerc pour associer l'aveugle à l'Aveugle.
Et après sa déclaration, il devait être là en espérant pouvoir rejoindre le reste du groupe.
Il y avait quelque chose de potentiellement intéressant à cette présence, mais les formes primaient parfois sur le fond. Surtout quand la forme pouvait influer sur le fond.
Comment prenait-on un air dégoûté, déjà ? Ah, oui. Outre la bouche serrée mais entrouverte, ne pas oublier le plissement de nez. Un élément indispensable de l'air dégoûté.
Alors qu'elle s'en revenait avec l'un des Garde-Murailles, Jade attrapa son bras, l'obligeant par réflexe à se tourner vers elle.
Action
.
*** Moue dégoûté de facture moyenne. ***


Je dois déjà m'occuper de ça
regard en coin vers l'Arlequin. En prenant bien le temps et en insistant bien, histoire d'être sûr que le Garde-Muraille comprenne quelle douleur était sous-entendue dans le fait de se voir assigner un bouffon parmi les personnes dont on devait s'occuper il est hors de question que je traine en plus ceci Même jeu avec l'aveugle.

Puis, se tournant vers le Garde-Muraille dont elle tenait toujours le bras, comme si elle ne le remarquait que maintenant.


De toutes façons il n'a rien à faire avec nous. Pas sur la liste, pas prévu, perturbation de la sécurité de la sortie. S'il a l'intention de sortir, c'est hors de mon encadrement et de ma responsabilité.

D'un ton lent, comme si la réponse n'avait aucune importance

Maintenant, si vous voulez laisser sortir un aveugle tout seul à l'extérieur des remparts, c'est vous qui voyez...

Elle n'avait pas approfondi son analyse du Garde-Muraille au delà des éléments nécessaires à la sortie en bon ordre du groupe. Peut-être était-il quelqu'un qui prenait à coeur la sécurité de ses concitoyens et qui interdirait formellement une telle sortie, allant jusqu'à passer le message lors de la relève. Peut-être était-il au contraire un salopard vicieux qui encouragerait un aveugle à sortir seul, même si ce n'était pas l'intention initiale de l'aveugle en question.
Sans doute était-il quelque part entre les deux...
De toutes façons, si l'Aveugle voulait sortir, il lui restait la place du Martel. S'il voulait sortir par ici, il était bien assez grand pour passer l'obstacle de Garde-Murailles récalcitrants.

Signe de tête vers Cal.


Bonne chance Derek. Rapport toutes les trois heures, je suis sur vos pas.
Pour les autres, au programme : sortie nocturne sur l'aqueduc, vous me laisserez un quart d'heure d'avance, avant de commencer votre recherche.


Autant laisser croire à un exercice de recherche nocturne, tant que le garde-muraille était là. Après tout, l'intitulé était vague, et quelques fausses pistes de plus ne feraient pas de mal.
Le tout étant que les fausses pistes n'embrouillent pas le groupe.


Pensée :
Marche prévue le long de l'aqueduc, sur la moitié de la nuit. Puis il faudra le quitter, direction nord-ouest. Vous serez en zone sauvage, attention. Montez le camp jusqu'en milieu de matinée, et continuez votre route. Derek me fera le point régulièrement, et je répercuterais après adaptation aux évolutions, afin de vous guider. Si tout va bien, nous en avons pour deux jours.



La perfection est amorale.
 
Mizar
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 3 Nohanur 814 à 22h28
 
L'Aveugle s'était amusé des gamineries de Jade.

Dans son monde avec tant de rouages et de mécanismes, la Vigilante oubliait parfois que tout n'était pas qu'équation.
Le Chaos s'organise en statistique que l'on ne comprend pas forcément en les calculant toutes. Et ce n'est pas là affaire de chance. Juste une autre façon de voir les choses.

Moins cubique.


« Ya bien ton nom en haut du papier, mais ça m'fait une belle jambe, commence de répondre le Garde-Muraille.
Personne est responsable de personne dehors, ma 'tite dame.
Ou plutôt tout l'monde l'est de tout l'monde.

Tout ce qui compte c'est que ceux qui sont marqués là,
il lève la feuille et la montre à tous, y sortent tous, puis y reviennent tous.

Pas un de plus.
»

Pas un de plus. Bah oui, du coup, comment ils allaient faire avec le soit-disant fils perdu de Klem? Jade était sans doute partis du principe que c'était des foutaises, mais si il y avait un fond de vrai? Là au moins ils étaient fichés par les Gardes-Murailles, ils avaient plus qu'à espérer que Klem ait menti sur toute la ligne.

Le Bonhomme continue sur sa lancée.


« ...et qu'ils reviennent pas plus chargés qu'ils ne l'étaient.
J'ai vos têtes et vos noms, alors vous amusez pas à détourner un keram de viande ou d'cuivre, où j'vous en ferais bouffer de la zone sauvage.
»

En fin de compte, la situation n'était pas si carrée que ça. Ils sortaient certes, mais ce n'était pas un voyage scolaire où on remplit juste un simple formulaire et hop l'aventure. Et le Garde-Muraille s'inquiétait d'avantage d'une présomption de trafic, que de la possibilité que certains aient des envies suicidaires.

Sur cet entrefaite, Mizar ajoute alors, un léger sourire en coin.


« Un nom se rajoute si facilement sur un bout de papier.
N'est ce pas, mon bon ami?
»

Le type regarde l'Aveugle, il le jauge avant de lui dire sur un ton mordant.

« Pfff! 'fais bien ce qu'tu veux.
Si tu meurs j'viendrais pas te chercher de toutes façons.
Et tu seras fouillé comme les autres. Mort ou vif.
»

Après tout, on peut cacher tellement de chose dans un cadavre. Le scénario prenait une toute autre tournure si on l'envisageait ainsi. L'Aveugle fronça quelque peu ses froncils devant cette réaction dénuée de toute compassion. Le gars faisait son job et il y avait des chances que -contrairement à Mizar- il en voyait des vertes et des pas mûres tous les jours.

En tout cas, il n'avait pas l'air de vouloir plaisanter et sans le dire, il était évident qu'il emploierait la force en cas d'infractions aux règles des Sharss. De quoi en exaspérait plus d'un. D'une.



***
Dans l'Entrelac, vous reconnaîtrez son empreinte entre toutes. La sensation de passer la main sur une peau rêche. Un léger amusement qui ne sera pas le votre. Une grande lueur puis...l'image: une pupille brûlée.

L'Aveugle
***
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 4 Nohanur 814 à 09h21
 
Et ça parle et ça parle.
Si ça peut les rassurer. J'ignorais combien nous serions en totalité. Comme beaucoup, la grande pomme mécanique s'était finalement laissée avoir par mon personnage. Elle serait moins vigilante, moins regardante. La bouffonnerie à ses bons côtés.

Un aveugle avait encore retardé le départ.
A ce rythme, nous ne partirions pas avant l'aube.
Je restais muet. Si Jade voulait jouer à la chef, c'était son affaire. D'expérience, je savais que ceux qui se voulaient trop décisionnaires étaient les premiers à tomber. Et pas seulement sous la vindicte !

Je laissais une pensée filer vers mes compagnons de route.

*Pas présenté car vous arrivez en retard Rhôz des nuits ! Mais nous ne vous en tiendrons pas rigueur. Le bariolé, c'est de lui qu'émane cette pensée.*

Galipette télépathique. Imaginez l'affaire !

*Eh l'Emeraude, vous qui connaissez l'extérieur, à quels types de dangers doit-on s'attendre? Bandits? bestioles? En fonction, nous pourrions faire un feu...ou non. Deux jours ne sont pas bien long et pourtant, peuvent le devenir en cas de mécanique mal huilée.
Vous vous êtes huilée ma Jade?*



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 4 Nohanur 814 à 10h53
 
L'Aveugle... Le Bariolé... Des surnoms qui ne faisaient que souligner des facettes bien visibles de ses comparses. Des renseignements superficiels – mais elle le savait, que les choses les plus intéressantes s'obtiennent autrement qu'en posant des question. Au moins elle savait comment ils voulaient qu'on les appelle.

Elle en venait à regretter la fois où pleine de confiance, d'insouciance ou d'étourderie – mais elle était convalescente à ce moment-là de sa première migraine de Néo-Lanysta – elle avait donné son nom dans l'entrelacs des pensées. Certes, ce n'était que le diminutif de son prénom raccourci, et elle n'était certainement pas la seule à répondre à l'appellation phonétique de roz... Elle avait juste le sentiment d'en avoir donné plus que nécessaire, plus qu'elle n'avait reçu, d'être un peu flouée dans l'histoire. De s'être flouée elle-même, pour dire vrai.

Pensée :
Je crois que vous pourrez aussi me surnommer La Rose, si vous voulez bien.

C'était presque la même chose, tout en étant sensiblement différent. C'était aussi le nom que Jade lui avait attribué dans ses papiers. Un vague début de brouillage de piste. Pas pour ses compagnons, mais pour ceux qui pourraient être tentés d'enquêter sur eux et elles.
À l'avenir il faudrait peut-être qu'elle songe à se constituer des identités de rechange, au cas où.


Jade et l'Aveugle s'affrontaient en ergotages par Garde-Murailles interposées. Il lui semblait que l'Émeraude, comme l'appelait le Bariolé – Rhôz sentait que celui-là avait un penchant comédien qui le rendrait difficile à déchiffrer –, que Jade, donc, avait choisi un poste où l'on était particulièrement tatillon. Cela faisait apparemment partie de ses facettes, de choisir le chemin le plus compliqué, encombré d'innombrables paperasses falsifiées.

Rhôz quant à elle était fin prête pour le départ. Mais il manquait semble-t-il encore l'un des convives.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 4 Nohanur 814 à 23h09
 
***
Il est de ces récits
Dont on peut être fier
Ils sont justes et précis
Ornés de "Tralalère"
Toutefois cette fois-ci
Ils virent à la galère
Eh oui, telle est la vie...

Après ce petit interlude poétique à l'acrostiche prémonitoire, retrouvons cette équipe de bric et de broc et de bras c... assés -non, nulle honte à égayer ce récit d'odieux plagiats- ou plutôt la plus verte de ses membres, dans la narration du récit qui allait la mener jusqu'au bout de la nuit. Et même sans doute un jusqu'au lendemain.

Détails plus précis au fur et à mesure de l'avancée des éclaireurs. avait-elle lâché de sa douce voix modulée de... heu... Personne peu intéressée par la modulation et la douceur de la voix. Mais disons que si elle avait voulu, elle aurait pu. Peut-être. Ou pas. Mais les faits avérés sont déjà si nombreux qu'on ne saurait parler en plus des faits potentiels passés n'ayant jamais abouti.

Première nuit.
***


Jade était parti ainsi qu'il était initialement prévu. A quelques minutes près. Ce qui était déjà une concession majeure.
Les autres Sharss s'organisaient eux aussi, et si être le premier n'assurait pas systématiquement les meilleures retombées, être le dernier était encore moins profitable.
"Derek" était rapidement parti, la nuit nouvelle faisant vite perdre sa trace. Parfait. Parvenir à le localiser aisément aurait été mauvais signe.

Jade avait préconisé une marche initiale lente sur la moitié de la nuit, tandis que elle avait vite adopté un train plus rapide, devançant le petit groupe pour prendre sa position isolée "d'éclaireur proche" qui n'avait pas l'intention de rester proche.

La première partie de trajet n'avait qu'une unique difficulté : la noirceur qui devait paraître incroyable à des personnes n'ayant jamais quitté les lumières nocturnes du Kil. A plusieurs kilomètres, en pleine nuit, il resplendissait tel un flambeau gigantesque, tandis que sur l'Aqueduc, la seule lumière était celle que l'on apportait...
Mais l'Aqueduc était plat, résistant à l'érosion, et le trajet y était somme toute plus facile qu'en ville.
Il faudrait par contre le quitter avant le lendemain matin, s'en éloigner pour ne pas être repéré par une des caravanes régulières l'empruntant, et s'enfoncer dans la zone sauvage.

Après quelques heures, Jade trouva une piste lui convenant : un ancien aqueduc secondaire, de bien plus piètre qualité, une de ces constructions tentées après l'arrêt des gigantesques machines, et abandonné en cours de route, avec les projets de nouveaux Sharss. Elle notifia l'embranchement. L'endroit continuait jusqu'à un bosquet, suffisamment proche pour être rejoint sans nécessité d'une marche forcée, et suffisamment éloigné de l'Aqueduc pour en être invisible.


Pensée :
Campement pour le reste de la nuit et le début de matinée dans le premier bosquet de la piste. Présence d'escargots.


Les escargots en question étaient un problème théoriquement gérable. Même s'ils pouvaient atteindre le mètre de hauteur, leur lenteur n'en faisaient pas des prédateurs de grand chose. Ils aimaient se déplacer dans une atmosphère humide, aussi le camp serait-il dressé durant leur période d'activité -et celle de leurs cousins de taille bien plus modeste.
Mais aux premières lueurs du jour, il serait possible de faire un feu, et les bestioles fuiraient...
Ils étaient bien assez malins pour repousser les lents assauts de quelques mangeurs de salade surdimensionnés.

Jade, cependant, n'avait aucune intention de s'arrêter là. Elle avait l'intention de continuer toute la nuit durant, afin de ne s'arrêter qu'à l'aube passée d'une heure. La petite sieste de l'après-midi précédent aiderait. Puis elle dresserait le camp pour une partie de la journée.
Des périodes mixées, en décalage, afin d'approcher l'objectif sous différents angles. Et de rendre une traque ou une observation des plus délicates. Période marche+repos de 16 heures, suivie d'une de 4 heures, puis une de 12 heures...
Elle n'avait pas prévu au dela, partant du principe que l'aléatoire dans ses multiples de quatre heures lui servirait de protection plus efficace contre un éventuel suiveur qu'un plan monotone.

Ce n'est que lorsque le chemin bifurqua vers le nord que les choses se compliquèrent.
Les autres devaient dormir, désormais, si tout se passait bien. Pas de pensée violente, intrusive, juste un fil laissé à leur attention, qui les informerait au réveil. Et les assurerait de la douce présence de leur duo d'éclaireurs.

Pensée :
Derek m'annonce un défilé qui se dirige vers le nord. Un unique défilé. Et de la présence de loups. Méfiance lorsque vous vous mettrez en route.


C'est ce qu'aurait du moins signalé un éclaireur réel. Là, Jade devait le constater depuis son rôle d'éclaireur sans grande expérience de la zone sauvage. Autrement dit en tombant quasiment nez à nez avec le loup.
Sans doute destabilisé alors qu'il luttait contre une chèvre des montagnes ou autre, il gisait au pied de la falaise, gémissant doucement.
Elle aurait pu l'achever, mais... Pourquoi ? Par compassion ? Par envie de s'abreuver de son sang ? Par envie d'attirer la meute par un coup de feu qui déchirerait la nuit ?
Il était bien plus judicieux de le laisser agoniser.
Et de se dépêcher. Qui disait loup disait meute. Qu'il ne soit pas encore mort semblait indiquer qu'il n'était là que depuis peu. Sa meute devait festoyer là-bas, plus haut. C'était le moment idéal pour passer. Dans quelques heures, la meute risquait d'avoir refermé ses machoires sur le passage, la traversée se faisant autrement plus dangereuse.

Encore deux petites heures de marche, et elle pourrait se reposer, tout irait pour le mieux.
Tout allait presque pour le mieux.

Jusqu'au cris, évidemment...



La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 5 Nohanur 814 à 14h41
 
Jade est partie d'un pas énergique, pour ne pas dire hargneux, laissant trois Lanyshtas derrière elle au poste des Garde-Murailles.

Avant de décoller, elle a « préconisé » diverses choses, avec une fermeté quelque peu martiale – un ton suggérant qu'elle n'avait pas prévu beaucoup de place pour la discussion de ses instructions. Le groupe est censé démarrer dans le quart d'heure et sans doute, par conséquent, sans le retardataire.

Rhôz est prête à partir. Même impatiente. Il reste juste un point à élucider, et ce sera peut-être plus simple maintenant que Jade a pris le large.

Elle se tourne vers ses deux comparses et s'adresse cette fois-ci à eux de vive voix :


Alors, l'Aveugle vient avec nous – ou pas ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 5 Nohanur 814 à 19h04
 
*** Départ du Kil'sin - Crépuscule ***


Toujours aucune réponse. Saloperie de Vigilante. Elle compte nous laisser sur le carreau. Peut-être espère t'elle nous voir disparaître et s'accaparer la connaissance de Klem. Je ne la laisserais pas faire, oh que non !
Conformément à ses instructions, car nous devions paraître dociles, nous restâmes, la Rose et moi, avec l'Aveugle. C'est qu'elle cavalait vite la géante, avec sa grosse carabine sur l'épaule.

Je posais mon regard sur la femelle puis sur le krolanne à canne. Je dodelinais la tête. Grelots agités. Sans avis. Sans importance.


Une Rose, un Aveugle et le géniallissime Bariolé, c'est une belle équipe pour partir aux trousses d'une géante tout de vert vêtu...même si nous ne serions pas contre de lui courir après lorsqu'elle fut dévêtue. Mais la décision ne nous appartient pas, c'est au concerné de choisir. Nous marcherons conformément aux indications. Car nous obéissons sagement. Un brave porte-bonheur, un soutien inébranlable quel que soit la situation ! Ça oui !

J'avançais en gigotant vers la porte qui donnait sur les terres sauvage. Toujours pas d'Adrien Dao.
Je n'attendais pas mes deux potentiels camarades de route. La nuit noire ne tarderait pas à tomber. J'espérais pouvoir éprouver les environs histoire de ne rendre pas plus complexe un périple qui s'annonçait d'ors et déjà périlleux.
Une pensée suffirait le temps venu. Être Lanyshta avait ses avantages.


*** Première nuit ***


La marche fut lente. Je restais à l'affût du moindre bruit suspect. L'environnement m'étais totalement inconnu, naturellement hostile. Comme se sentir en sécurité alors qu'il nous était impossible de voir à plus de trois mètres?!
Après quelques heures, une pensée de Jade me parvint - et probablement au reste du groupe -. Le campement serait donc établi près d'un bosquet vers le nord en quittant l’aqueduc. Soit. Quand aux escargots, je ne savais pas quoi en penser. S'agissait-il vraiment d'un danger?

Une bonne moitié de la nuit s'était écoulée lorsque nous atteignîmes la fameuse bifurcation. Aucune trace de la Vigilante. Tu parles d'un éclaireur. Était-ce ici? Visiblement. La description correspondait. Un lieu suffisamment éloigné de l'axe principal pour ne pas être repéré par les caravanes circulant potentiellement dès l'aube et également protégé, en apparence, d'éventuels brigands. Restait le problème de la faune...
Je n'étais pas serein. Mes pensées fusaient vers mes camarades de voyage.

*C'est ici. Quelques heures de sommeil, pour s’alléger les guibolles. Nous repartirons dés l'aube, pas question de se faire surprendre par des indésirables. Nous prendrons le premier tour de garde. Pour manger un bout, également. Reposez-vous.*

Ni une ni deux, je tirais un peu de viande séché et avalait une petite gorgée d'eau. Si simple mais si rare.
Je restais assis, emmitouflé dans mon pardessus, bougeant de temps à autre la tête en direction d'un bruissement de feuilles, d'un hurlement lointain. Inquiétant. J'ignorais si je serais capable de fermer l’œil dans un pareil environnement. Pour m’apaiser, je mâchouillais une pâte récupérée chez Bragg, un genre d’anesthésiant. Le genre de choses qui vous fait relativiser votre situation, prendre du recul, de la hauteur. Parfois beaucoup trop.

Je me laissais aller à chantonner un air joyeux. Insouciant. Mes inquiétudes s'en allèrent avec ma vigilance.
Erreur fatale.
Un grognement de plaisir - à ce qu'il semblait - vint me tirer de mes rêveries. A moins d'une vingtaines de mètres de là au nord se tenait non pas un, mais deux loups. Le poil luisant sous la pâle lueur de la lune, les muscles saillants, les crocs sanglants... Ils dévoraient les restes d'un immense escargot. Mes yeux s'écarquillèrent.

Un pensée d'une violence inouïe explosa vers les autres Lanyshtas. Subite, terrifiée.

*DES LOUPS !
PAS UN BRUIT !*


Tu parle d'une consigne. Si à cet instant j'espérais que les bestioles allaient en rester là et se satisfaisaient d'un pauvre escargot, fut-il géant, je me rendis bien vite compte qu'ils comptaient faire de nous leur plat de résistance.
Mes membres se mirent à trembler.
Je n'avais jamais vécu pareille situation dans le Kil. Il y avait eut des bagarres, conséquences de désaccords en affaires. Il y avait eut des punitions, des privations...Mais ça...

Comme s'ils avaient saisit mon effroi, les deux prédateurs figèrent leur regard vers ma frêle carcasse. J'étais le cul à terre, vulnérable. Tranquileur? Ils étaient deux, pas question de prendre se risque là.
Réfléchir. Se calmer. Réfléchir. Vite.
Un autre bruit attira l'attention des loups. Une chance à saisir? Oui. C'était chacun pour soi à présent. Nous n'étions pas de taille.
Mes mots jaillirent tant en pensée que de vive voix.


FUYONS !

Il n'en fallu pas plus pour que l'un des lâche un hurlement puis jaillisse vers moi.
La meute. Nous étions fichus.
Ou peut-être pas encore.

Instinctivement, je me relevais, emportant dans le même mouvement mon sac. Ce geste superflus me coûta cher. Les crocs puissants vinrent se planter dans mon avant bras. Saloperie !
La poudre contenue dans les poches de mon costume s'écoulait lentement. Option numéro une : y mettre le feu. Conséquence : amputation probable d'un membre. Survie du loup : probable. J'écartais cette grossière idée. Néanmoins, de ma main laissée libre, je saisis une fusée explosive et la lançais vers l'arrière train de l'animal.

BANG !

L'explosion le fit lâcher prise. D'un bond, il recula de deux bons mètres. Il grognait.
Le sang coulait abondamment de mon bras. Ne pas le laisser approcher, le décourager. Peut-être se satisferait-il de la gamine. Plus grande, plus charnue, meilleure proie.
En doutant de l'efficacité de ma manœuvre, je projetais également mes pensée vers lui. De la haine, un désir de vengeance. Il fallait effacer toute peur. Porter le masque du chasseur.
A nouveau, je jetais vers lui une fusée. Le reste de la meute arriverait sous peu. Je devais filer au plus vite. Il renifla l'air. L'odeur de sang, de viande fraîche.
Dans un premier temps, j'enroulais mon bras blessé dans un pan déchiré de mon costume. Un genre de garrot de fortune suffirait à stopper le saignement et les traces potentielles. C'était là l'une des règles de base à respecter lorsque vous étiez poursuivi : ne pas laisser de traces. Ensuite, je tirais une peu d'herbe à fumer de Bragg et allumais ma pipe. Non pas qu'il soit temps de planer mais la forte odeur enivrante viendrait brouiller la piste...et atténuer la douleur.

J'ignorais où étaient passés les autres. Leur sort m'importait peu pour l'heure.
Je ne quittais pas des yeux le loup. De ma main blessée, je tenais à présent le tranquiliseur, de l'autre, quelques petits pétards.


Approche et je te fais sauter la cervelle, saloperie de canidé.

Il n'était plus question de jouer un quelconque rôle. Je jouais ma vie. Plus d'Arlequin ni de Bariolé à l'horizon, seulement un homme déterminé.
Le doigt sur la gâchette, je reculais de quelques pas dans la nuit. Je devais partir vers le nord. Les loups n'étaient pas stupides, ils connaissaient les lieux. Ils couperaient notre retraite, chassant jusqu'à l'aube le moindre d'entre nous. Le nord, aussi improbable que cela puisse paraître, me rattachais à jade et sa carabine, à une zone de chasse moins fréquentée par les loups.
Ma décision était prise.
D'un seul coup, je balançais les pétards vers l'animal. L'explosion le fit à nouveau reculer.
Je fis immédiatement volte face et filait en courant vers le sentier abandonné. Chaque foulée laissait derrière moi un épais nuage de fumée odorante. Je trottinais sans me retourner, le regard troublé. Le sol devint visqueux, corrosif. Je continuais malgré tout, ignorant qu'à cet instant, mon corps subissait l'attaque latente d'un salivosus passé par là il y a quelques minutes.

*Jade ! JADE ! Il y a quelqu'un ?!*

Dans la nuit, aveugle, l'espoir s'amenuisait.



- Thème d'Elyas -
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Julung 6 Nohanur 814 à 14h13
 

Vêtements de rechanges en quantité suffisante pour ne pas tomber à court durant l’expédition : okay. Les vêtements tombèrent au fond du grand sac. Inutile de prendre quelque chose de trop chaud, les températures ne devraient pas être trop contraignantes.

Bottes de cuir prévues pour tenir solidement sa cheville : lesdites bottes, déjà assouplies attendaient à côté de la porte. La lanyshsta laissa son regard glisser sur sa cheville… elle était remise après une semaine de port de l’attelle en permanence. Elle l’emporterait tout de même, juste au cas où.

Prévoir également une cape huilée en cas de pluie. Et une couverture. Importante la couverture.

Provisions à la fois suffisamment nombreuses pour ne pas souffrir de la faim et suffisamment compactes pour ne pas devenir handicapantes. Celles du premier jour seraient fraiches et rajoutées au dernier moment. Mmm, et avec de la sauce. Juteuses. Pour le reste…. Des fruits secs marchaient toujours, de la viande séchée, des légumes… Quelques graines de cacao aussi. Ça c’était pour le plaisir. De l’eau ensuite. Le principal problème. La principale difficulté. Pfff…

Bon… la première journée elle pouvait estimer qu’en buvant largement du thé avant le départ, elle n’aurait pas vraiment de problèmes. Pour les suivantes, il faudrait rationner. Emporter quelques feuilles de thé pour aromatiser l’eau… Elle couperait la soif plus efficacement. Les quelques feuilles de mughanne qu’elle avait pu récupérer étaient à réserver à une situation critique. Seulement s’il n’y avait plus aucune autre solution.

Yloyse soupira. Bon, il n’y avait plus grand-chose à faire de ce côté.

L’artisane porta un regard attendri au pistolet qui reposait sur le lit. Plus fiable que les pistolets habituels, celui-ci avait tout de même une facture classique. Plus précis. Plus léger et souple que les pistolets qu’on trouvait dans le grand commerce, elle appréciait l’arme. Elle la connaissait bien d’ailleurs, le temps passé à le concevoir avait été… formateur. Donc arme, okay. Même si elle ne s’en servirait pas. Elle n’avait pas récupéré son habilité. Il était trop tôt pour recommencer à tirer.

Que manquait-il ? Raaahhh… elle ne savait pas. Une montre ? Déjà glissée dans le sac. Des outils de base ? Idem. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver.

Ah ! Oui ! Les papiers ! La jeune femme avait récupéré le formulaire à déposer à la sortie. Il était très bien vu que les artisans, lors de leurs apprentissages sortent pour découvrir la façon dont se récoltait les composants, qu’ils aient conscience de la valeur des matériaux et des contraintes liées à leur récolte. Pour aimer son travail, il fallait en connaitre tous les aspects. Pour savoir dans quelle voie rechercher, il fallait savoir ce qu’on avait à disposition. Bref, elle avait obtenu sans soucis les documents à fournir.




Déclaration de sortie du Kil dans le cadre d'une formation validée


Identité : Yloyse Dinn
Position et conseil de référence : ATI au Conseil des Solutions Défensives
Lieu de travail : Ateliers de la Bombarde, 34 avenue du Piston.
Raison de la sortie : formation initiale aux conditions de récupération des matières premières sur le terrain
Responsable de Conseil ayant validé la demande: Matrim Vart, Compagnon Expert du Conseil des Solutions Défensives
Durée envisagée : 6 jours.

Fait pour valoir ce que doit auprès du Conseil de Rétribution




Le cachet avait été mis et elle avait obtenu de pouvoir engager un ou deux accompagnateurs. Tsenereth bénéficierais de ce laisser passer.

Bien… elle… avait tout. Enfin… à priori. Même la pommade pour les éventuelles contusions. Tous les préparatifs qui lui venaient à l’esprit avaient été réalisés. Pour le reste… Yloyse ne voyait pas ce qu’elle pouvait y faire.

Organiser les lanyshstas du Kil’dara ? Fait, dans la mesure du possible. Elle faisait confiance à l’un. Il lui avait prouvé qu’il savait se servir de sa tête. C’était ce qui comptait. L’autre semblait être de bonne volonté même s’il était… très enthousiaste. A voir donc s’il pouvait être tempéré. Le dernier… de ce qu’il avait montré de sa personnalité, elle doutait de l’apprécier. Agressif et téméraire, sans vraiment de scrupule pour autrui, à la limite du méprisant… Mais ce n’était qu’un ressentit à l’écoute de ses pensées. La réalité serait peut-être autre.

Le voyage serait… mouvementé si elle ne se trompait pas. Bon… 10% de pertes autorisées… ça devait pouvoir se gérer.
Ce qui les attendait là-bas ? Un piège ? Probable. Très probable. Mais ce simple fait serait intéressant en soit et surtout, il y avait une petite chance d’en apprendre plus sur leur condition. Comme elle l’avait dit, on pouvait les comparer à des marionnettes de bois venant de s’éveiller à la vie et craignant que les marionnettistes ne le découvrent. Elles pouvaient soit rester dans leur placard jusqu’au jour où on les sortirait… soit prendre le risque de laisser le marionnettiste guider en attendant l’instant où les fils seraient brisés.

Et dans l’absolu… elle sentait lentement revenir ses facultés. Si elle devait se baser sur l’expérience de Vic… ça ne devrait plus tarder. Mieux valait qu’elle soit alors en compagnie de Lanyshsta. Elle risquerait moins de se trahir….
Demain matin, un peu avant l’aube, elle serait devant les portes pour y retrouver T. Ils seraient rejoints à l’extérieur par les deux autres qui avaient leurs propres moyens de sortie. Et ils partiraient.

Ce soir, elle ferait la fête.


*** ****** ***



Il n’est pas encore l’aube… les hautes portes du kil s’élevaient devant la jeune femme. La fille à la peau bleue n’était pas tout à fait réveillée... sa nuit et celui qui l'avait... perturbée en était pour beaucoup responsable… mais les nombreux krolanne qui se pressaient également pour une nouvelle journée de travail ne l’étaient pas beaucoup plus.

Était-ce une erreur ce départ ? Peut-être… Mais la vapeur était chaude. Il était temps. Une pensée file vers Tsenereth afin qu’ils se retrouvent et puissent passer les portes sans heurts.



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Vayang 7 Nohanur 814 à 19h58
 
Des cheveux courts et une peau bleue.
Voilà ce que cherche Norlail alors qu'il parcourt la foule sortant du Kil des yeux. Il ne devrait pas avoir trop de mal à la repérer. En effet la pigmentation de le peau de la Lanyshsta est assez peu commune et devrait donc attirer directement l'œil de Norlail.

L'espace d'un instant il se demande comment va se dérouler l'expédition. La plupart des membres avaient l'air de personnages assez sympathiques et Norlail pensait pouvoir les leurrer sans trop de mal. En revanche celle qui avait endossé le rôle d'organisatrice; cette même Lanyshsta que Norlail cherchait du regard, semblait beaucoup plus sèche et particulièrement à son égard. Ou bien s'agissait-il d'une simple impression? Il verrait bien sur le tas mais il se doutait qu'il devrait faire particulièrement attention à tout ce qu'il ferait ou dirait sous peine de subir une réflexion déplaisante.

Son esprit s'égare l'espace de quelques instants. Force était d'admettre que la plupart des Lanyshstas semblaient ne pas l'apprécier pour des raisons qui lui étaient plus ou moins obscurs. Norlail avait d'ailleurs dans l'idée que certains Lanyshstas le pensaient inconscient voir même stupide. Il ne s'en offusquait pas spécialement, ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait. Il préférait d'ailleurs que les autres le sous-estiment et le voient comme un idiot. Ainsi la chute n'en était que plus douloureuse.

Mais il s'égare il s'égare. Il ne faudrait surtout pas qu'il manque la Lanyshsta bleue.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 8 Nohanur 814 à 14h24
 
L'Aveugle est pris dans sa discussion avec le garde-murailles et sa réponse tarde à venir.
C'est alors que Rhôz remarque le Bariolé en train de passer la porte vers l'Extérieur, à l'autre bout du poste. Elle se dépêche de lui emboîter le pas, mais une fois sortie, ne trouve personne. Il faut dire que la nuit est déjà sombre et que la tête de l'aqueduc est large et broussailleuse. Elle explore un peu les alentours, espérant qu'il les attend quelque part pour un départ groupé, mais aucune trace de lui.


Eh !

Pas de réponse.

Rhôz revient à la porte pour au moins retrouver l'Aveugle. Une fois à l'intérieur, plus de traces de celui-ci non plus. Rentré en ville ou sorti pendant qu'elle cherchait le Bariolé de l'autre côté ? Il y a probablement une sentinelle ou deux, à l'abri de leur poste de guet, derrière une meurtrière ou un créneau, qui ont dû bien rigoler en suivant leurs chassés-croisés.

Son sang (ou peut-être un fluide spirituel plus subtil) s'échauffe de nouveau. Elle bout intérieurement et réprime de justesse l'envie de pousser un grand cri psychique. Qu'est-ce que c'est que cette expédition où personne n'attend les autres, où l'on s'en va un par un, comme au compte goutte ? L'intérêt de partir en groupe n'est-il pas justement d'être groupés ?
Si c'est ainsi, ce sera sans elle !

Elle se dirige vers le responsable qui a encore les paperasses en main :


Vous pouvez barrer Rose de votre liste. Je laisse tomber.

Sans attendre qu'on lui demande davantage d'explications, elle laisse le garde quelque peu abasourdi, et la voilà sortie du poste – côté ville cette fois-ci.

Elle préviendra les autres quand elle se sera calmée. De toute façon, vu la tournure des choses, qui se souciera de son absence ?



*** ** ***


Plus tard dans la nuit, une fois ses nerfs calmés, c'est un message presque laconique qu'elle envoie aux autres membres de l'expédition.

Pensée :
Une trop grande dispersion dès les premiers instants de notre expédition m'a fait me raviser : je n'en suis plus et suis rentrée à Kil'sin.

Faites quand même attention à vous.


Elle n'était pas loin de regretter son geste de dépit, mais ce qui était fait était fait.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)

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