La Vigilante demeurait muette.
Sans que je n'en comprenne l'intérêt immédiat, elle s'était éclipsée avant mon arrivée au fortin. Encore l'un de ses plans à plusieurs options. Hyperactive. Elle ne parvenait vraiment pas à rester en place !
Je captais, à quelques minutes de marche de là, deux esprits Lanyshtas qui avançaient prudemment, probablement guidés par les instructions de Jade.

Attendre.

Je contemplais l'entrée de la grande tour. Il y avait quelque chose de poétique dans cette ruine. L'ambiance m'inspirais une certaine paix. Tout n'était que silence. Par moments, des oiseaux au plumage noirâtres coassaient. Mélodie mortifère. Pourtant, je ne me sentais pas en danger. Peut-être aurais-je du rester sur mes gardes. Si piège il y avait, notre comité d'accueil avait d'or et déjà du nous repérer plusieurs heures auparavant, juchés en haut de ce grand édifice. Alors au final, pourquoi s'en inquiéter outre mesure?

Un coup de vent rafraîchissant vint m'arracher quelques frissons. A l'avenir, si de tels voyages devaient se multiplier, je ferais doubler voir tripler mes tenues d’apparat. Comme un réflexe non maîtrisé, le bout de mes doigts se mit à nouveau à luire. Mon corps tout entier fut envahis d'une chaleur douce, rassurante, enivrante. Sans savoir l'expliquer, je savais que quelque chose se passait. Était-ce du au fait d'avoir échappé de peu à la mort quelques jours plus tôt? Ou bien seulement la poursuite de mon évolution comme être supérieur?

C'était excitant.

Pour camoufler aux deux arrivants mon état instable, j'enfilais ma paire de gants.
Une dizaine de minutes plus tard, je voyais apparaître deux silhouettes distinctes. Une femelle et un mâle. L'un grand, l'autre dans la moyenne. A mesure qu'ils approchaient, je distinguais un chapeau, comme quoi la mode Kil'sinite ne différait pas de celle de son Kil voisin, mais surtout, cette peau....bleue?!
Mes yeux s'écarquillèrent.

Fabuleux.

Je sentais mon sang palpiter. Était-ce tout comme ce fut le cas pour moi, la conséquence de la transformation? Ou bien encore une altération naturelle qui aurait pu, de fait, expliquer mon état?
Arrivé à mon niveau, la jeune femme aux cheveux courts m'adressa ce qui semblait être un salut.

Yloyse : Bon, nous avons donc deux kildarien et un kilsinite. Enchantée d'ailleurs. Parait que c'est ce qui se dit. Il manque d'autres kilsinites à part la Verte?

La question entra dans mon cerveau aussi vite qu'elle y fut rentrée. Je penchais légèrement la tête, comme pour apprécier la créature face à moi puis me risquais même à tendre la main, pour l'effleurer, peut-être?!
Un sourire illumina mon visage. Une idée, un nouveau spectacle !

Oh ! La belle bleue ! Avec vous et la grande verte, il nous sera bientôt possible de composer un bel arc en ciel de corps mêlés ! Oh oui oui !

Les yeux grands ouverts, j'imaginais déjà la scène, le public, pour peu qu'il y en ait un, épaté par un mélange équilibré de nuances. Je tapotais mes mains les unes contre les autres, à la manière d'un gosse à qui l'on aurait promis une sortie auprès du Comité des divertissement pour la jeunesse kil'sinite.

 
Le moins qu'on puisse dire c'était que l'endroit n'était pas vraiment accueillant. Norlail était le genre de personne qui savait apprécier le silence mais celui qui régnait en ce lieu n'annonçait rien de bon. S'il n'y avait eut que cette absence de bruit très déplaisante Norlail ce serait contenté de hausser les épaules. Mais il y avait plus perturbant que ça. L'endroit était mort et rien n'indiquait que ce lieux ai été habité dans les dernières semaines. Norlail s'était douté que Klem les avait dirigé vers une fausse piste. En revanche il était perplexe quant aux raisons de celui-ci. Pourquoi cet endroit? Qu'avait-il de spécial mis à part le fait qu'un mausolée était sans doute plus chaleureux?

Soudainement les réflexions de Norlail sont interrompues par un son qui vient briser ce silence si perturbant. En tendant un peu l'oreille Norlail réussit à mieux entendre. Il s'agit d'un tintement. Trop faible pour qu'on puisse identifier clairement de quoi il s'agit mais assez fort pour que tous les membres de l'expédition l'ai entendu. Sans plus de cérémonie Norlail sort ses armes. Mieux valait être prêt en cas d'embuscade.

De sa cachette derrière les rochers Norlail entend des bruits de pas. Deux krolannes approchaient. Il s'agissait probablement de Jahel et d'Yloyse mais mieux valait en être sûr. Il laissa donc passer quelques secondes avant de sortir de sa cachette. Ni l'un ni l'autre ne le virent, ce qui était tout à fait normal: il avait récupéré ses capacités depuis quelques heures; ce qui lui avait fait le plus grand bien. Mais il ne comptait pas en parler ni à la Verte ni à la Bleue. Mieux valait garder un atout dans sa manche.

Discrètement il suit Yloyse et Jahel jusqu'à un autre krolanne qui semblait...haut en couleur? Arrivé à leur hauteur il dit simplement aux groupes:

Je suis là.

Il ne prend pas la peine de ranger ses armes devant eux. Ils étaient en territoire ennemi et une menace planait potentiellement au dessus de leur tête à tous. Il enchaîne donc calmement à l'adresse du groupe sans prendre la peine de se présenter au clown.

Je suppose qu'on a tous entendu ce tintement et je suppose que personne n'a la moindre idée de ce dont il s'agit. Donc ma question est la suivante: maintenant qu'on est là, qu'est-ce qu'on fait?

Il jette un coup d'œil au Fortin. Il ne savait pas pourquoi mais il avait le vague pré-sentiment que quelque chose de pas vraiment sympathique les attendait à l'intérieur. Et il faudrait rentrer pour en avoir le cœur net. Mais bon. Cela ne dérangeait pas vraiment Norlail. Après tout, il était venu pour ça non?

 
Fichues. Bonnes à jeter. Sacrifiées sur le Chemin du Savoir.
Ta botte droite avait gardé de vilaines marques de ta rencontre avec les Krynanns et la manche de ta veste que tu avais reprisé pendait à nouveau, plusieurs fils étant décousus. Témoins de votre début d'escapade mouvementé. Fort heureusement ta canne et ton couvre-chef demeuraient intacts jusque là. Et puis il y avait Yloyse. Qui se montrait aussi décidée dans l'action que complice dans les soirées et danses nocturnes.
En somme, un début d'expédition mouvementé mais qui n'avait guère émoussé ton -votre- envie d'en Savoir plus et de pousser vers l'Avant.

Votre troisième comparse avait fortuitement disparu au moment ou vous vous engagiez dans le défilé et tu avais pu profiter de ce calme et cette sérénité qui avait fait défaut au premier jour. La compagnie d'Yla était plaisante et presque rassurante. Tu n'avais pu résister à l'envie de lui glisser une fleur derrière l'oreille à un moment et elle avait soupiré en levant les yeux au ciel. Un poil trop théâtralement et en souriant.

Nonobstant cette bonne humeur retrouvée, vous aviez devisé. De Chose et d'Autre. D'indications trop floues, de piège trop évidents, de manipulation probable, de trahison possible. Et vous aviez continué à avancer. Tu étais là pour Savoir et Apprendre. Aucune condition à la participation à cette aventure si ce n'est espérer l'investissement sur la confiance et la réponse à certaines questions, voire des informations.
Enfin, le Fortin était apparu.

Tu avais rajusté ton couvre-chef pour lever les yeux vers la Tour.
Tu avais rejeté en arrière tes cheveux pour prêter attention au silence.
Bien... Calme plat, ambiance glauque.
Le Piège est prêt, place aux acteurs.

Un nouveau s'est joint au groupe -en plus de votre comparse- dont la tenue ferait presque paraitre morne et sans grâce la tienne. Mais un style peut-être un poil trop... excentrique. Même pour toi.
'La Verte, la Bleue'.
Bien. Si on exclut le fait que le Réveil lui ait gentiment chamboulé la matière grise, admettons qu'il soit simplement... Particulier. Enfantin. Fol.
Le costume lui va à merveille en réalité.

''L'image est plaisante. Une mêlée à laquelle on aimerait assister si ce n'est participer, pour sûr..
Nous voila, gentil Fol.
Ou est le reste de votre expédition?''

Alors il y eut le Bruit.
Répété.
Les trois coups du théâtre. Place au Jeu.
Et même si le bruit se répète au delà, même si le Piège encore est présent dans probablement tous les esprits, l'Invitation est là.

''Messieurs-damoiselle, l'idée serait simple: continuer. Encore que pour aborder le sujet de la continuité et de la poursuite, faut il avoir un objectif. Nous sommes là, braves badauds, car cela nous a été demandé. Par un inconnu, admirez la singularité. Et nous nous sommes tous empressés d'accourir. Nos raisons, sont personnelles, même si j'en devine certaines que je pense, nous partageons tous. De même que certains à-priori sur le possible but caché de notre présence. Possible piège. Nous sommes probablement de simples Pions. Nous brûlons peut être d'avancer. Mais peut être faudrait-il demander au Joueur en premier lieu?''

Il serait ridicule maintenant de s'arrêter ici. Mais peut être Klem pourrait-il faire preuve d'une certaine franchise. Quel est donc sa raison profonde de vous avoir guidé ici?
Ton regard se tourne vers la Seule en qui tu estimes pouvoir avoir confiance.

Pensée :

 
Un tintement.

Carillon oublié dans ces ruines ou bien autre chose. A regarde autour d’elle, Yloyse s’interrogeait sur la vie qui avait pu y germer et sur ce qui lui était arrivé. Il n’y avait aucun bruit, aucune vie. Des limaces, rares. Et des charognards.

Le silence l’avait choquée à la sortie du Kil’dara. Le ronronnement rassurant des moteurs s’était tu. Mais là, c’était pire que tout. Elle avait l’impression que l’écho de ses pas sur la roche nue résonnait à des lieux. Peut-être était-ce le cas.

Le tintement était de mauvais gout considéra la chanteuse en elle. Une entrée en scène peu conforme aux diktats du moment. Il aurait pu au moins sonner trois fois. Le cygne lui au moins chantait et ne se contentait pas de tintinnabuler.

Ce manque d’esthétisme était rédhibitoire. Elle n’aimait pas ces lieux !

Foutraille, elle n’aimait pas ça et c’était un doux euphémisme

Bon, ils avaient probablement été repérés en s’approchant.. S’il y avait guetteur du moins. Et s’il n’y en avait pas, la chose n’avait pas vraiment d’importance.

Un sourcil se haussa à l’exclamation enthousiaste d’Elyas. Une main est tendue vers elle. Et une invitation bien particulière lancée. Ah, celle-là on ne lui avait jamais faite.

Et la main tendue est acceptée. Un baise main y étant déposé par des lèvres outremer

Le Sinite était gris. Le Papillon blanc. Et l’artisane bleue. En y rajoutant la pierre, il ne manquait plus grand-chose effectivement… Mais cela risquait d’être difficile de trouver les teintes manquantes dans le coin.

Heureusement d’ailleurs.

Allons joli papillon, à voir trop de fleur vous ne sauriez laquelle butiner.

Le dernier membre de l’expédition les rejoignit finalement.

Pas d’autres membres à priori… on rejoignait donc la fourchette basse de son estimation. Dommage. Il eut été plaisant d’avoir une personne supplémentaire. Jade ne l’avait pas recontactée. Elle le ferait sans doute si elle jugeait la chose indispensable mais cela signifiait qu’en attendant, elle agirait comme si la Verte n’était pas prise en compte. Elément chaotique donc ? Pas vraiment, mais en lui laissant sa marge de manœuvre ouverte, il suffisait de la prendre en compte comme pouvant intervenir à tout moment. Elément dont les buts étaient tangents mais pas forcément identiques. Soit. Le Fou lui transmettrait sans doute certains éléments. Ou bien elle escomptait qu’il soit intégré dans leur propre groupe. Relativement cohérent si elle l’avait laissé sur le chemin pour que les kildariens le trouve. Cela permettait à Jade de ne plus s’en préoccuper réellement. Ou du moins, en sachant que ce ne serait pas à elle de se soucier de son compatriote.

Soit.

En évitant d’être reliée à un groupe, elle évitait de payer le prix d’un appât. Certes. C’était cohérent… mais plus risqué. Quoique… quelqu’un se jugeant apte à survivre seul serait plus en sécurité pourvu qu’il ne prenne aucun risques qu’il ne se pense pas à même de gérer. Et laisse les autres prendre des risques éventuels. Retirer l’éventuel. Prendre des risques. Et attirer les éventuelles ripostes pour avoir la voie libre.

Tant pis. Ca augmentait les chances de l’ensemble d’avoir des informations en cas de problème et s’il n’y en avait pas, ça ne changeait pas grand-chose.

Une pensée fila. Un temps de pause… une seconde.

Un objectif ? Autre que celui de servit d’appât pour espérer avoir l’occasion de tirer des conclusions de ce qui nous tombera probablement dessus ? Certes.
Nous avons apparemment sonné à l’entrée. La politesse implique de se présenter à d’éventuels hôtes.

Et il n’y a qu’un passage pour l’intérieur de ce que j’en voit. Il faudrait vérifier depuis l’autre côté du pont… enfin pont.. ruine… Jade nous contactera si elle désire que nous la prenions en compte dans nos actes. Puisque ce n’est pas le cas, autant lui laisser l’opportunité d’agir comme elle l’entend. Je ne vois pas d’accès immédiat d’ailleurs à l’entrée…. Il va falloir faire un peu d’escalade. Qui de vous est doué ? Il faut être un minimum précautionneux. Ces moellons me semblent tout sauf fiable. Friables surtout.

Pensée :

Norlail ou vous Arlequin, il va falloir me couvrir avant de monter si vous le désirez. Vérifier que rien ne se passe au niveau du fortin pendant que je me concentre sur ma montée. Et que rien ne se passe non plus au niveau du pont.
Il serait d’ailleurs sage que l’un de vous trois reste en relative sécurité en dehors du fortin… histoire que si quelque chose se passe mal, il ait ses chance.

Le contact de la pierre sous ses paumes la ramène quelques années en arrière. Pas tant que ça. A faire le mur de l’Institution avec Jil’ pour rejoindre la vie du quartier. Elle n’a pas perdu la main, ou du moins par trop puisque sans difficulté, elle s’éleva au-dessus du sol. Chaque appui est testé, elle préfère monter en jouant sur l’équilibre plutôt que sur la force. Elle sait qu’elle est couverte derrière, au moins par Jahel – qui soit est un maitre, soit est digne de confiance… aussi… aussi lui soit il !

Le parapet est proche. Elle se fige. Toujours aucun bruits. Tres lentement elle fit un dernier mouvement. Rien. Rien de perceptible. La lanyshsta passa le parapet et s’accroupis, dans l’ombre de morceaux de parapet brisée. Trop vite sans doute. Elle retint un gémissement de douleur. Elle avait oublié cette cheville. Tant pis. Ca tiendrait le temps qu'il faudrait.

Elle voyait désormais l’entrée.

Rien.

Pensée :

La pensée file vers les trois autres tandis qu'une nouvelle lui proviens.

L'oeil? Oh Putralle.... L'odeur de cet endroit empirait encore...

 
Un troisième arriva. Kil'darien lui aussi, à en croire la connaissance qu'il avait des deux autres. Nul ne s'était présenté. A quoi bon? Nous étions là dans un bourbier, prêts à être piégés comme des rats.
Les futurs cadavres n'avaient pas à avoir de noms.
Bien heureusement, mes pensées pessimistes étaient balayés par le jeu qu'entretenait la femelle au teint bleue. Une fabuleuse créature. Je ne cessais de m'en étonner. Mon admiration pour son allure ne pouvait pas me laisser de marbre. J'aspirais à l'intégrer à l'un de mes spectacles. Elle ferait une fabuleuse assistante, bien plus que Mi-mains ! Quoique leur rôle fut différent...Oui. Très différents.

Le grand Rouge au chapeau esquissa une question. Je songeais à ma réponse, naturellement incomplète quand tout à coup, un tintement me perturba.
Mon visage devint de marbre.
La scène débutait. Les pions étaient en place. Habituellement, le fou était épargné. Mieux valait-il viser le Roi ou la Reine. J'espérais que l'adversaire ce soit fait la même réflexion. Qui choisirait d'éliminer en premier un clown ridicule dont la raison même de la présence ici était un mystère? Non, à la place, il porterait son intérêt sur les meneurs. la Jade, qui œuvrait en solitaire, ou bien la Bleue, ou encore les deux costauds.

Un sourire manqua d'habiter mes lèvres.
Je le refrénais. Il fallait feindre l'effroi, ou bien l'ignorance.

Je me tournais vers Jahel. Ma tête bascula de gauche à droite. Bruit de grelots.

Bien malin serait celui qui sera qui est le Joueur du Jouet ! Notre vie n'est-elle pas d'ailleurs un somptueux Jeu? Nous nous sommes précipités ici, plus ou moins rapidement pour certains, rires étouffés, car nous étions guidés par une curiosité, un défi, une connaissance. Mais peu importe la raison. Nous y sommes et comme vous le dites si bien, confrère chapeauté dont le physique tient également une certaine singularité, nous n'avons plus qu'à continuer.

La Vigilante mènerait sans doute sa propre enquête sur l'origine de ce bruit. Peut-être en était-elle la cause. Qu'importe. ne pas attirer l'attention. C'est tout ce qui importait. Je devais les laisser se faire avoir pour en savoir plus sur mon adversaire. Il en avait toujours été ainsi.

Voilà que la kil'darienne voulait se laisser aller à l'escalade. Un choix périlleux quand bien même nous ne serions pas perdu en pleine zone sauvage, dans un fortin supposément piégé. La moindre chute pourrait lui être fatale. Dans le meilleur des cas. Autrement, elle finirait avec une jambe cassée. Pratique en cas de fuite ou pour le chemin du retour. Les escargots géants n"auraient aucun mal en faire leur dîner.

Elle ferait une bonne diversion.
Une chair encore tendre. En fin de compte, ce choix là était plutôt bon, pour nous autres en retrait...

Voyant Yloyse distribuer ses instructions, j’acquiesçais de plusieurs gestes frénétiques de la tête.

Nous craignons de ne pas être très bon en crapahutage. Ce n'est plus de notre âge vous savez. Mais, nos yeux sont encore vifs et notre voix puissante. Nous resterons ici pour vous alerter en cas de besoin.

...Ou vous faire trébucher, si le danger vient d'en bas... La pierre glissante... En serais-je capable?
Quelle question.

 
La réponse de Klem avait donné des éléments... Intéressants.
Il allait falloir prendre des dispositions, et surtout, reprendre contact rapidement avec les autres.

Et trouver un chemin d'accès, aussi.
Le pont-levis écroulé était pour ainsi dire impraticable. Une telle batîsse devait bien avoir au moins un deuxième accès. Plus praticable.

Ou alors était-il prévu de totalement le condamner à l'exception d'une unique entrée délicate, afin d'en faire un piège ?
Dans ce cas, les autres éviterez sans doute d'avancer avant d'avoir localisé une seconde issue...
Ou pas.

Bon, tant pis. Pas de vie à l'exception des limaces. Aucune trace. Et ce signal, purement physique.

L'expédition Kil'darienne avait un éclaireur aussi, mais Jade ne l'avait pas encore croisé. Tant pis pour lui, si l'information transitait mal.
Tandis qu'elle atteignait l'arrière du bâtiment, Jade se concentra sur l'Arlequin, la bleue et le blondinet.

Pensée :

Sans l'ouïe -et donc sans la parole- il serait toujours possible de communiquer par télépathie, de toutes façons.
La suite promettait un certain intérêt...

 
Répugnant. Horriblement peu hygiénique et surtout i-n-e-n-v-i-s-a-g-e-a-b-l-e.
Tu avais d'abord répondu à la pensée d'Yloyse par un sourire silencieux moqueur avant de lui tendre la main en silence pour l'aider dans son ascension. Elle avait alors commencé son ascension et tu avais scrupuleusement obéi à ses consignes. A savoir ne pas quitter son joli fessier du regard.

Et voilà qu'à peine arrivé là-haut elle te transmet ce peu ragoutant message. Malaxer ces mollusques et s'enfoncer la bouillie obtenue dans les conduits auditifs? Non merci, très peu pour Toi. La frustration se lit sans peine sur ton visage qui a perdu son impassible sourire de coin. Sans mot dire, tu entreprends l'ascension à ton tour. Tu es plus grand qu'Yloyse et n'a aucune peine à trouver tes appuis, et parvient sans encombres en haut du muret qui borde le reste du pont après avoir grimpé le long de la paroi du défilé.
Yloyse est tapie juste sous toi.

Glissement, fracas et poussière. Le muret vient de s'effondrer, t'emportant avec lui et tu te retrouves le cul au sol, à moitié enseveli sous les gravats, et nez à nez avec une Yla en mode stupéfaite.

Nez à nez...
Tu l'embrasses furtivement, profitant de votre isolement derrière les restes du muret.
Et ca évitera les remarques trop cinglantes trop rapidement.

Petit sourire négligent.
''Je suis certain que si il devait y avoir des guetteurs, nous sommes repérés depuis longtemps déjà, ce Bruit en serait presque une preuve. Pas d'inquiétudes donc.''


Et puis ça doit être elle aussi qui a fragilisé ce muret. C'est quasi-certain mais ta galanterie ne peut que te retenir à le signaler.
Mauvaise foi? Toi?

Tu t’époussettes tranquillement en sortant des gravats, puis y farfouilles pour retrouver ton paquetage.
''Ne m'en veuillez pas, belle enfant, car si je prends de tels risques en vous suivant, et je parle des risques de chute, voire même de dégâts vestimentaires, ce sont pour vos beaux yeux, ou plus précisément vos charmantes oreilles.''

Tes propos sont complètement décalés dans la situation et tu t'en amuses toi même, en rajoutant volontiers dans les paroles et le maniérisme. Tout est Jeu.

''Je n'oserai les imaginer subir pareils affronts, ainsi je viens vous proposer différentes alternatives aux... mollusques suggérés par votre délicate amie. J'ai ici un onguent, dont l'objectif premier est de panser les plaies mais qui saurait remplacer à merveille l'infâme bouillie sus-citée.''


Tu exhibes ta trousse de secours qui a déjà servie précédemment dans le voyage. Plusieurs petits fioles y sont soigneusement rangées dont celle que tu désignes. Il y a largement, sous peine de vider le flacon, assez pour plusieurs personnes ou plutôt plusieurs oreilles.


Ce n'est qu'ensuite que tu prends soin d'observer les alentours.
Au bout du pont, la porte du fortin est largement béante.
L'invitation est trop belle...

 
Jade poursuivait son exploration méthodique quand une pensée la percuta de plein fouet.
Pas que la pensée émana d'une personne à la présence inignorable, ou qu'elle fut chargée d'une puissance émotionnelle extraordinaire, non, juste une pensée en réponse à sa dernière communication.
Qu'avait-elle dit, déjà ? Ah, oui. "pour ma part après cet avertissement considérez que je reprends un fonctionnement autonome". Ce qui aurait du se traduire par "ne cherchez pas à me contacter". Mais, effectivement, on pouvait y voir "je reste de mon côté", sans une interdiction formelle de communication.
Soit. C'était envisageable, en effet.
Mais la teneur de la réponse...

Accès visiblement irrémédiablement bloqué de ce côté.

Elle avait maintenant longé pas moins de trois côtés du Fortin, à la recherche d'un accès secondaire, sans succès
La fameuse tradition de la "porte de derrière" avait laissé un renfoncement, mais muré aussi sûrement que le reste.
Ce qui ne laissait que trois possibilités.
- Le seul accès praticable était pour ainsi dire impraticable. Le dispositif de piégeage était alors soit très réduit, soit le chasseur avait des moyens logistiques particuliers, mais dans tout les cas le Fortin était bâti pour être un piège mortel.
- Il existait un accès sur le quatrième côté, la partie la moins praticable. Hautement improbable, personne n'ayant intérêt à avoir un chemin d'entrée exposé pour l'ennemi, tout en rendant le ravitaillement problématique.
- Il y avait un accès aisé, sur l'un des côtés qu'elle avait étudié. Simplement, elle l'avait loupé. Peu crédible en temps normal, mais si on mêlait des pouvoirs Lanyshstas aux conditions nocturnes, en le diluant par la surface à traiter, cela devenait autrement plus concevable.

Elle devait donc envisager le pire scénario possible : un accès très aisé pour l'ennemi, une sortie très problématique pour l'expédition. Que le moindre problème ai lieu sur place et ils risquaient l'annihilation.

Le pire des scénarios prenait aussi en compte la pire composition de l'équipe. Et la réponse allait en ce sens.

Pensée :

La première solution était visiblement à ranger dans la catégorie de la provocation. Du tissu, forcément, sous une forme ou une autre, ils en avaient. Du miel ? Il existait un tas d'autres méthodes de soin plus efficientes. Peu probable, mais rien d'impossible. En conjuguant cette réponse avec la présence même de la réponse, sans compter la corruption de ses propres propos, parlant de "bouillir" les limaces, acte des plus stupides et des moins aisés, on aboutissait à une analyse de comportement de sous-catégorie méprisable, qui cherche toujours à avoir le dernier mot. De façon intelligente, ceci dit.
Mais se crever les tympans...
Ne restait plus ensuite qu'à se crever les yeux en cas de forte lumière, et à s'écorcher vif si on nous mettait du poil à gratter dans le cou.

Ce n'était plus de la simple morgue, c'était plus profond. Un réajustement était nécessaire.
Réfléchir vite, c'était bien, mais il fallait parfois réfléchir plus en profondeur...

 
Très vite, les trois Kil'dariens se retrouvèrent perchés. Que voyaient-ils? Je n'en savais rien pour le moment. Il ne fallait pas les brusquer, ne pas les inviter à penser que sous ce joli costume Bariolé se trouvait un esprit profondément intéressé.
J'étudiais brièvement les environs : la seule entrée visible semblait être celle que nous avions emprunté.
C'était probablement faux.
Bien qu'étant constitué pour tenir des positions, difficilement prenable donc, l'édifice devait disposer de passages tenu secrets par ses anciens occupants, à supposer qu'il soit réellement abandonné. Cependant, les conditions n'étaient pas réunies pour une étude exhaustive.
D'ailleurs, quel en serait l'intérêt?

La pensée de Jade me parvint.
Des limaces?! Et puis quoi encore. Cette grande courge devait bien s'amuser, depuis on ne sait où, à nous dicter des instructions toutes plus stupides les unes que les autres. Mais il ne fallait pas lui en vouloir. Un esprit ne peut pas être à la fois rationnel et créatif. Son adaptabilité était d'ailleurs limitée, bien qu'elle ne le montra pas sous couvert de tout savoir.
Ah les femmes...

Néanmoins, le son persistant pouvait présenter un danger potentiel.
Que faire? Altérer mon ouïe au risque de ne pas entendre arriver un éventuel ennemi? Ou bien se prémunir contre ce son soit disant mortel?

Tout en réfléchissant, je fis passer la pensée aux trois kil'darien. Peut-être me feraient-ils ainsi un peu plus confiance.

*La Grande Verte nous transmet une information. Il paraîtrait que cet étrange son soit nocif. Elle suggère les limaces. Peut-être qu'un peu d'herbe mastiquée ferait l'affaire tout en apportant une hygiène disons...plus convenable. Oh, non pas que nous doutions de la propreté de la Vigilante ! Disons simplement que certains aspect de sa personne laissent à désirer... Avez-vous déjà reniflé son odeur? A vous faire chavirer d'horreur ! Celle là passe trop de temps seule qu'en dites vous?
Oh eh ! Vous voyez quelque chose de là haut au fait?*

J'avais volontairement passé sous silence le désir de Jade à s'isoler. Peut-être avait-elle eut peur. Face au danger, l'animal cherche à survivre. Pas si mécanique que ça finalement.

Mais la Vigilante importait peu.
Dans l'instant, il me fallait en revenir à ma personne. Comment pouvais-je altérer mon ouïe sans pour autant m'encombrer de limaces ou de ridicules boules d'on ne sait quoi dans les oreilles? C'est que j'avais une image à respecter bon sang !
Un frisson me parcouru l'échine.
J'inspirais.

Cette sensation. Depuis l’agression, elle s'accentuait. Comme une sensibilité nouvelle à ce qui m'entourait. Sous mes gants, mes doigts dégageaient à nouveau cette lueur blanchâtre. Un appel.
Mes yeux se fermèrent.
Ma tête se mit d'elle même à pivoter, animant en rythme mes grelots. Je sentis comme une brise me traverser, m’envelopper. J'essayais de le saisir, d'abord avec précipitation, puis avec délicatesse. Mon esprit s'était figé sur le son qui venait à mes oreilles. A présent, je m’employais, avec la même minutie que lorsque je manipulais mes explosifs, à façonner un voile entre mon être et l'environnement. J'étirais la parois jusqu'à ce qu'elle m'entoure. Chaque porosité était progressivement effacée. Le processus aurait pu être plus rapide. Mais j'étais un être de précautions, de perfection.

Finalement, j'ouvris les yeux.
Ma tête continua de tourner à trois ou quatre reprises. Cependant, le bruit des clochettes apparaissait lointain, étouffé.
J'affichais un sourire satisfait. J'ignorais la manière dont je m'y étais prit. Quand à la raison qui m'avais poussé à effectuer un tel exercice : mystère. Je m'en savais capable, voilà tout. Comme un nourrisson qui s'apprête à faire ses premiers pas. Chancelant, rarement hésitant.

Ne sachant combien de temps mon voile parviendrait à me protéger de ce soit disant tintement nocif, je décidais de m'éloigner vers l'entrée non sans en informer mes trois comparses.

*Nous retournons vers l'entrée principale.
Vous n'avez plus besoin de nous pour guetter les hauteurs puisque vous vous êtes vous même élevés ! Nous assurerons la jonction des informations, si vous le voulez bien. Nous vous préparons également quelques boissons lorsque vous aurez fini votre inspection. prenez garde à ne pas vous blesser, nous craignons de ne pas savoir comment vous réparer...*

Prendre de la distance, s'isoler et projeter des pensées...plus privées.
C'était à mon tour d'avancer mon pion. Jouons, jouons.

 

Norlail était monté après Jahel et comme lui il avait chuté. L'atterrissage avait été douloureux mais pas assez pour le clouer au sol et le forcer à abandonner. Encore heureux. Il aurait trouvé légèrement ironique de se retrouver dans l'impossibilité d'entrer à seulement quelques mètres de l'entrée du Fortin. En se remettant sur pied il entendit plusieurs de ses articulations craquer et il se promit d'aller voir une masseuse une fois qu'il serait rentré au Kil. Mais là n'était pas la question. Devant eux se trouvait l'entrée du Fortin qui semblait n'avoir attendu qu'eux.

Soudain il reçoit la pensée de la Verte qui lui arrache un haussement d'épaules. Non il ne mettrait rien dans ses oreilles et encore moins des limaces. Sérieusement elle en avait encore des idées comme ça? Le risque que ce son soit nocif paraissait vraiment minime. Norlail préférait rentrer dans ce bâtiment avec chacun de ses sens en éveil. Car il en était à peu prêt sûr: quelqu'un ou quelque chose les attendait à l'intérieur. Et il risquait de ne pas faire de cadeaux aux Lanyshstas une fois qu'ils seraient rentrés.

Déjà Norlail reprenait ses pistolets en mains quand Ylose vint lui demander si il se sentait d'aller jeter un coup d'œil à l'intérieur. Il lui sourit. Elle l'utilisait désormais comme éclaireur. Ou comme chair à canon. Il la comprenait. Après tout pourquoi envoyer son joli petit Papillon quand on avait un Norlail sous la main. Il lui dit une réponse courte.

Oui.

Impossible de faire plus court et plus clair. Le fait de rentrer le premier l'arrangeait bien. Ainsi il serait le premier à acquérir les informations et il ne tiendrait qu'à lui de les partager. Bien-sûr il serait aussi le premier en danger si danger il y avait. Mais quelques fois il fallait savoir prendre des risques.

C'est donc avec tous ses sens en éveils qu'il entra dans le Fortin d'Aküra. Son pas était discret mais il faisait tout de même attention où il mettait les pieds. Déclencher un piège était si vite fait..

 
Tandis...

Tandis que les expéditionnaires s'agitaient.
Qu'ils farfouillaient.
Qu'ils cherchaient. Qu'ils grimpaient. Qu'ils exploraient.
Qu'ils chutaient, dérapaient, se bouchaient, se débouchaient.

Tandis que Klem ne répondait pas à leurs messages pensés.
Que ce dernier et ses deux comparses se débattaient avec un œil revêche.
Que le jour se faisait sur un piège qui voulait se refermer.
Que le tintement continuait.

Tandis que Norlail Menrar entrait dans le Fortin.
Le tintement cessa !

Les oiseaux qui planaient au dessus du fortin, si loin au dessus qu'on les distinguait à peine, descendirent brutalement vers celui-ci.
S'engouffrèrent à l'intérieur !

Un bruissement incroyable, une centaine de paires d'ailes fonçant vers le bas à toute allure.
Les expéditionnaires virent des paires d'ailes noires, entendirent le bruit de cliquetis surprenants.
Ceux sur le pont aperçurent des oiseaux noirs, indistincts, au profil acéré et aux reflets par endroits... métalliques !
Norlail Menrar les vit s'engouffrer au dessus de lui, mais ils semblèrent l'ignorer.
Ils allaient vers la Tour Centrale.
Fonçaient vers le bas.

Le silence se fit.
Impressionnant.
Puis un nouveau bruissement, plus puissant.
Une créature s'élève peu à peu de la tour Centrale.
Ils l'aperçoivent et doivent décider rapidement que faire !



Elle tourne la tête de tous côtés, à l'affut.
Elle s'élève doucement, semble chercher quelque chose ou quelqu'un.
Ses ailes s'entrechoquent, métal contre métal.

Elle est en chasse...

 
Sang froid...

Norlail jette un regard froid comme l'acier à la créature aillée qui s'élève dans les cieux. Il n'était pas surpris de l'apparition de celle-ci car il s'était dès le début attendu à un comité d'accueil des plus spécial. Jamais il n'avait vu un être comme celui qui planait au dessus de leurs têtes. Et pour cause cette monstruosité était en partie faîte de métal ce qui ne pouvait signifier qu'une chose: elle avait été construite. Quelqu'un avait donné la vie à de la ferraille. Norlail avait devant les yeux une chose qui ne devrait pas exister et pourtant il n'en était pas plus perturbé que ça car pour le moment le côté improbable de cette chose volante. Trois choses le dérangeaient bien plus. Premièrement, la créature paraissait agressive et décidée à les découper en petits morceaux. Deuxièmement, il était plus aisé de mettre en pièces détachées un être de chair et de sang qu'un être de chair et de métal. Et troisièmement, les Lanyshstas devraient agir vite car de là où elle était la bestiole les repèrerait très vite. Norlail serra un peu plus fort la crosse de ses pistolets.

Il regarda la Tour Centrale. La créature venait de cet endroit. D'abord les oiseaux de métal y étaient rentrés, puis elle en était sortie prête à en découdre. La tour contenait peut-être un dispositif en rapport avec la créature, avec un peu de chance quelque chose à l'intérieur permettrait de la détruire. Et puis à défauts de trouver un dispositif quel qu'il soit, il serait dans un endroit plus confiné où leur adversaire perdrait l'avantage de ses ailes. Mais pour ça il fallait encore se rendre dans la tour et pour cela il faudrait courir, ce qui n'était pas sans risque. La créature pouvait effectuer un piqué sur eux durant leur course. Piqué qui serait sans doute rapide. Mais il fallait tenter la chose maintenant avant que la chose ne les repère.

Il attend qu'elle ne regarde pas dans sa direction puis il fonce. Une fois la tour centrale atteinte il serait moins à découvert, donc moins en danger. Il pourrait se cacher à l'intérieur et même tenter une réplique. Mais pour le moment il court le plus vite possible direction la tour.

Dans le même temps il envoie une pensée au Papillon et à la Bleue:

Dans la tour Centrale! Vite! On sera plus à l'abri de cette chose à l'intérieur!

 
La bleue cille en recevant l'avertissement. Tient, reprise de contact ? Ah...

Nouvelle... intéressante même si Yloyse ignore comment l’interpréter. Le tintement entendu ? Mortel ? Se fichait elle d'eux ? Depuis quand un son pouvait il être mortel ? Et d'où le savait elle ? De Klem potentiellement si c'était vrai. La verte ne lui semblait pas du genre à envoyer des blagues, sauf pour tester la façon dont fonctionnait la chaîne d'informations et la façon dont on se fiait à ses avertissement. Mouais, le risque potentiel était trop élevé pour qu'elle décide de l'ignorer -et puis cela pouvait justifier le fait que les animaux aient fuis les lieux. Comme le signalait Jade, sacrifier momentanément son ouïe ne les handicaperaient pas vis à vis de leurs compagnons, la télépathie pouvant pallier à cet inconvénient. Par contre, ça signifiait qu'ils seraient incapable d'entendre des bruits d'approche ou tout autre signe prévenant d'un danger proche – voir même le bruit de quelqu'un ayant décidé de mettre un terme à leur... mascarade ? (oui, le terme était adapté). Tant pis, l’intérêt l'emportait sur le risque.

Par contre, l'idée de limaces à réduire en bouillie la laisse sceptique. Très sceptique. Bien sur, le but proposé étant de constituer un filtre protecteur sur l'oreille, l'animal gluant peut tenter... mais quitte à, autant utiliser autre chose qu'une créature pleine d'eau et qui n'offrirait qu'une protection la laissant dubitative. Le son s'affaiblissait aux interfaces. Multiplier les interfaces ? Le coté visqueux de la limace était intéressant car il permettait une bonne adhésion du bouchon d'oreille. Si ce n'était que ça... Un produit visqueux et collant disponible ? Du miel ? Aussi ridicule que puisse paraître l'idée, le cérumen lui évoquait .. du miel. Ou n'importe quelle cire capable de remplir cet office. Mais le miel en tant que gourmandise et aliment très nourrissant faisait parti des choses qu'on apprécie d'emporter avec soit en randonnée. Au même titre que les pattes de fruit.

Surdité. Cela lui évoquait autre chose, un phénomène connu des musiciens ou de ceux étant en permanence dans un environnement sonore important. Ou des personnes atteinte d’otites. Un tympan percé n'était pas rare. Si la lésion était prise en compte suffisamment vite, il pouvait, parfois, se réparer de lui même. Dans le cas contraire ou si la lésion était trop importante... l'audition baissait. Drastiquement. Jusqu'à pouvoir, même, entraîner la surdité. Jamais elle n'aurais songé à cela si elle n'avait pas, moins de 24 h auparavant, pu reconstruire des peau déchirées et les blessures dues aux loups. Cette énergie qu'elle avait fait couler entre ces doigts pouvait soigner ce genre de chose. Reconstituer une épaisseur de peau détruite. Elle s'en savait capable. S'en sentait capable. Ça n'était pas très différent que sculpter minutieusement une crosse. Expérimenter sur elle même n'était pas par contre son plus grands plaisir. Sans compter que, bien qu'efficace, c'était douloureux.

Mais, quitte à... autant transmettre les autres possibilités existantes que celle proposée... non vraiment, le coup des limaces écrasées et réduites en bouillie ne lui semblait pas offrir une protection idéales. Pas une fois écrasées. Tant pis pour la fierté de la verte à rester indépendante. Elle en ferait bien ce qu'elle désirait.

Une seconde information lui parvint. L'arlequin. Un sourire n'est pas réprimé sur les lèvres de la bleue.

Pensée :

Réfléchir maintenant à la façon de redescendre... Après avoir pris soin de se boucher les oreilles. De toute manière elle ne voyait pas de limaces. Bon, que restait il.. ?

Un mouvement attira son attention et un Jahel apparu dans son champ de vision... Avant de s’écrouler dans un nuage de poussière. Elle se précipita en avant.

Nez à nez. Stupeur...

Mais... mais... mais....

Jahel !!!

Encore stupéfaite, Yloyse reste figée. Une multitude de réactions lui traversent l'esprit. Elles vont de l’abatage sur place au pincement de bras juste pour vérifier qu'elle n'est pas en train de rêver. Le ridicule ne tue plus. Un hélas fugace se propose avant de s’éclipser.

Qu'avait elle fait pour mériter ça ? Okay. Elle était là... c'était une raison suffisante.

Le beau lanyshsta avait fait s’écrouler son muret. Et puis qu'est ce qu'il fichait là... Soit... il était monté... Norlail l'avait fait aussi mais le blondinet avait prouvé être capable de se déplacer discrètement. Jahel lui, lui avait deja montré qu'il était capable d'attirer tous les regards. Ce qui n'était pas du meilleur effet quand le seul but recherché était d'avoir un meilleur point de vue sur le fortin. Pas de s'y promener.

Surtout avec l'avertissement qu'elle avait transmis.
Alors elle acquiesce. Simplement acquiesce. Estomaquée. Que peut elle faire d'autre de toute manière. Fondre en larme devant l'absurdité de la situation (l'autre option) ne lui semble pas approprié.

D'accord...

Il est certaines choses qu'il faut renoncer à comprendre... et qu'il vaut mieux contempler, sans vraiment y croire. Jahel Tyrell en fait parti.

La pommade est utilisée. Le son coupé.

Une suggestion est faite à Norlail qui s'est planté fièrement sur le pont. Ce dernier articule quelque chose et part en direction du fortin. Il était sérieux ? Et... comment avait il entendu sa remarque ? Il entendait encore ?

Le blondinet rejoint instantanément le papillon dans la liste des chose qu'elle doit renoncer à comprendre. Il est suicidaire ? Il... ? Mais mais mais....
Une main attrape le bras de Jahel, l’empêchant de suivre Norlail. Appuyer sur le gros bouton rouge a toujours un coté tentant mais... mieux vaut ne pas être là au moment où ça arrive.

Les oiseaux plongent. La lanyshsta ignore ce qui s'est passé ou ce qui va se passer mais l'option se planquer mieux que dans les décombres du pont n'est pas négociable. Elle n'a pas lâchée Jahel.

Pensée :

Redescendre est trop dangereux ou trop long si ils veulent éviter de se briser quelque chose. Suivre les oiseaux ? Pas folle non... Juste sous le tablier du pont, dans l'ombre de la pile, immobiles, ils seront à l'abri... tant que rien ne vient fouiller par là.

 
La bleue gardait son sens de l'humour malgré la situation.
Les autres? Sans intérêt.
Yloyse paraissait mener la barque. Suffisamment prudente pour ne pas se saisir de la première friandise qui lui était tendue mais jouissant tout de même de la fougue de la jeunesse pour se lancer à corps perdu dans l'inconnu.

Le silence de Klem face à mes provocations ne fit que confirmer mes soupçons.
Soit il était trop absorbé par l'étude de l’œil qu'il avait coupé tout contact télépathique, soit sa complicité dans le piège tendu était avérée. Je gardais toutefois cette bride d'information pour moi.

Rendu partiellement sourd par l'usage de mon talent naissant, la Farce, c'est ainsi que je l'appelais, le Fortin me paraissait d'autant plus calme. Trop calme.
J'observais les environs. La sortie n'était pas loin. Au moindre danger, je n'aurais qu'à récupérer mes affaires et filer en douce.
Mon regard fila vers la tour que les trois Kil'dariens avaient entreprit d'aller inspecter quand tout à coup, un drôle de phénomène se produisit... Les oiseaux se réunirent un tourbillon silencieux puis fondirent à l'intérieur de la fortification. Que s'était-il passé? Pourquoi ce soudain changement? Cela n'avait rien de...naturel.
Mes yeux restaient rivés sur le sommet de la tour. Quelques secondes plus tard, une nouvelle créature en sorti. Ma vue n'était pas des meilleures et pourtant, je distinguais une paire d'aile, un corps, ou ce qui y ressemblait, squelettique, acéré. Immobile, la chose paraissait aux aguets.

Mes gestes devinrent lents.
Étais-je suffisamment discret? Je n'en savais rien... Je tentais de maîtriser ma respiration, m'imaginant que la bête serait apte à capte la moindre de mes expirations. Je me dirigeais vers un pan de mur partiellement détruit sur lequel s'étaient enroulées des racines noueuses, épaisses. J'étais hors de vue de la chose ailée.
Qu'en était-il des kil'dariens?
Mon esprit se projeta vers eux.

*Ne pas vous approcher semble être un acte raisonné.
Qu'avez vous fait pour qu'une telle chose fasse son apparition?
La voyait vous distinctement d'où vous êtes? De quoi s'agit-il exactement?*

Peut-être que la bête détecterait les pensée. Si tel était le cas, nous serions parfaitement renseignés sur sa fonction : trouver des lanyshtas. Pour en faire quoi? Mystère.
Je retournais les hypothèses dans ma tête.
Pourquoi Klem ou un autre chercherait-il à nous faire disparaître? Souhaitent-ils limiter le nombre de transformés de sorte à conserver un certain contrôle sur la population éveillée? Ou bien la portée de cette comédie était une simple capture. Le Fortin était un endroit parfait pour mener diverses expériences. Suffisamment à l'écart des kil, protégé de l'extérieur.

J'avais bien fait de prendre mes distances.

 
La créature plane au dessus du Fortin.
Bien que certains expéditionnaires soient sans doute repérables, elle ne semble pas les voir.

Son regard coule sur eux.
Un tintement revient, plus grave, plus lent, différent du premier.
Il provient clairement de ses ailes qui s'entrechoquent régulièrement, crissent l'une contre l'autre.

Elle observe.
Elle attend...

 
Des lapins.

Des lapins face à un serpent, tétanisés, immobiles, pour ne pas dire immobilisés.
Tandis que Jade avait cherché un accès secondaire, ils s'étaient visiblement dirigés vers l'entrée principale, avaient décidé de foncer dans le tas, sans doute obsédés par un orgueil kil'darien d'être les premiers sur le lieu d'une découverte...
Et se retrouvaient incapables d'en assumer les conséquences, se retrouvant pour ainsi dire paralysés.

Quelle était cette expression, déjà ? "Avoir les yeux plus gros que le ventre" ? Oui, c'était ça. Comparaison de deux éléments corporels, auxquels on reliait des fonctions traditionnellement associées -à tort ou à raison.
On avait ici une variation.

Jade s'était mise en route depuis l'autre côté du fortin, après avoir fait le point sur la situation, lorsqu'elle avait vu les oiseaux descendre en flèche et disparaître.
Il s'était vite avéré qu'ils s'étaient visiblement engouffré par l'entrée principale.

En l'absence de sons étranges ou d'appels télépathiques, elle en avait déduit que soit l'intégralité de l'expédition venait d'être éradiquée, soit rien de bien méchant ne s'était produit.
Mais alors qu'elle avait fait les deux tiers du trajet, un nouveau bruit la fit s'immobiliser.
En haut.
Pré-repérage. Fusil. Lunette. Ré-observation.

Effectivement...

On ne pouvait pas dire que Jade fut surprise. Mais il aurait été tout aussi faux de dire qu'elle avait prévu cela.
Quelque chose dans ce style-là, oui, clairement, elle s'y attendait. Mais aurait-elle du détailler précisément ce à quoi elle s'attendait que la créature n'aurait sans doute pas figuré dans les dix premières hypothèses, même d'assez loin...

Une fusion. Un hybride. Quelque chose qui pouvait sembler abject mais qui possédait sa propre approche de la perfection, sa propre beauté. C'était absolument fascinant.
La créature chassait, visiblement. Elle traquait. Quoi ?
Jade continua à l'observer, elle vit son regard s'orienter vers elle, glisser, repartir...
Parfait.
Sans plus se presser désormais, Jade reprit tranquillement sa route, concentrée sur le fait de retrouver les autres.
Le chemin était des plus caillouteux, inutile de perdre son temps à y chercher une piste.

Ils s'étaient vraisemblablement dirigés vers l'entrée, donc...
Lumière.
Oh, pas grand chose, rien de commun avec une torche ou même un coup de feu, et en pleine journée cela aurait pu passer pour un reflet sur une roche micacée, mais dans la noirceur ambiante, c'est un véritable cri d'alarme.
Jade reprend son fusil, le pointe, afin d'observer à travers la lunette...
Oui. Ils sont là, dans l'ombre du tablier. La Bleue et... Un autre. Menace ? Non, un krolanne, grand, vêtu de façon assez peu adaptée à son environnement, mais qui ne semble pas être sur le point de commettre un meurtre.
Sans doute l'éclaireur Kil'darien.

Lente observation, en silence, mais non, personne d'autre.
Lumière.
Il y a quelqu'un à l'intérieur, c'est une quasi-certitude. L'Arlequin et/ou le Blondinet.
Elle peut donc en localiser trois, avec une incertitude sur une identité, et une incertitude d'identité et de localisation sur le quatrième.

Jade s'approche, il va falloir pouvoir être prêt à réagir. Malgré son apparente fragilité, la créature à toutes les chances d'être mortelle.
Lumière.
Des lapins.
Des lapins qui ne bougent plus d'un cil, dans a peur du prédateur.
Mais là où on lapin ne peut que mastiquer, la Bleue semble préparer quelque chose, en utilisant ses pouvoirs d'altération de la réalité. But ?
Cela peut être une manifestation instinctive, incontrôlée. Peu probable, elle a affirmé avoir découvert ses pouvoirs après être passé par la passe, ce n'est donc plus la première fois, même si cela reste récent.
Un entrainement afin de pouvoir utiliser ses pouvoirs en situation de stress. Après tout, Jade a aussi tenté une telle chose lors de l'entrainement de Rhôz et Cal. C'est un peu tard, mais pourquoi pas.
Ou alors c'est un ensorcellement majeur, complexe, qu'elle tisse étape par étape. Peu probable qu'elle ai atteint un tel niveau de puissance en si peu de temps, mais envisageable.
Lumière.

De toutes façons, la cause importe peu, à utiliser ainsi sa magie en continu, il est probable que la Bleue débloque rapidement la situation.
Sinon ce sera à Jade d'agir. Encore.

 
L'échange télépathique avec le médecin en charge de l'étude de l’œil n'avait rien donné de bien probant. Kelm l'avait rejoint. Cela me permet de mettre de côté quelques théories loufoques sans pour autant le disculper de toute responsabilité dans cette affaire.

Aucune nouvelle de la Verte.
Avait-elle définitivement choisi de faire bande à part? Ou bien était-elle directement rentrée au Kil'sin pour faire lustrer son fusil?

Je ne quittais pas des yeux la créature.
La même question se posait sans arrêt dans ma tête : qu'était-ce? Une création lanyshta? Un nouveau genre de bestiole issues de la mutation des espaces dans les terres sauvages? Un ancien krolanne? Un...?
Mon esprit se figea.

Que savions-nous des limites de la transformation en lanyshta?
Était-il possible de se différencier à ce point de notre état initial de krolanne?
La chose disposait d'un corps, de jambes, de bras, d'une tête, d'un visage. D'après les témoignages, l’œil présentait des caractéristiques semblables dans la combinaison entre des éléments organiques et synthétiques, métalliques.

Un sourire anima mon visage.
Une idée.

J'inspirais profondément.
Projeter une pensée était une chose, y apposer une image et un sentiment fort, c'était tout autre. Les dernières semaines m'avaient permit de me familiariser avec l'exercice télépathique au point qu'il en devienne naturel. Je me remémorais ce fil de pensée ou d'autres lanyshtas s'adonnaient à des essais dans le tourbillon.
Mon attention se tourna exclusivement vers la créature.
C'était un risque.
Toutefois, j'étais proche de la sortie et d'autres proies potentielles lui servirait, s'il s’avérait qu'elle souhaitait me prendre en chasse, de diversion.

La pensée fusa telle une balle de pistolet vers la chose.
Un fil lancé, solide. Liés.

*Un...deux...Allons y.*

Je puisais dans mes souvenirs.
La filiation. Klem, père, puis son enfant égaré. Deux silhouettes se matérialisèrent dans mon esprit.



Ce n'était pas satisfaisant.
La représentation était brouillée. Plus de sentiment, plus de force. Comme un muscle en plein travail, mon esprit s'étirait puis se contractait. J'ajoutais progressivement les ingrédients. Des pleurs, des nuits d'inquiétudes, la perte de sa propre chair.



L'image se stabilisa.
Le visage de Klem ne m'était jamais apparu clairement. Il n'était pas envisageable de fausser le message en y ajoutant des détails imprécis. Seule la situation comptait : un père et son fils réunis, une pensée qui se voulait rassurante, bienfaisante.
Comme pour éveiller un hypothétique sentiment d'empathie chez la chose, je façonnais les corps et son image. Squelettiques, acérés, les visages masqués.



Bien.

Si la créature avait quoique ce soit de lanyshta, elle serait peut-être apte à me répondre. Si ce n'était pas le cas... Bah, je n'en savais fichtrement rien. L'hypothèse selon laquelle les non-lanyshtas étaient incapables de percevoir une projection télépathique n'était pas encore prouvée.

 
La chose ne l'avait pas attaqué et ça c'était très bien. Certes il ne pouvait pour l'instant pas l'expliquer. Mais cela restait une bonne chose. Il était; pour le moment, le seul expéditionnaire à être entrer dans le Fortin. Les autres étaient dieux savaient où. Sans doute étaient-ils cachés quelque part à attendre que la créature vienne les trouver et les étriper. Car oui elle ne semblait pas décidée à attaquer pour le moment. Mais cela ne durerait probablement pas longtemps. En effet Norlail doutait fortement que cette chose soit purement décorative. Un simple coup d'œil suffisait pour comprendre qu'elle avait été construite pour tuer et pas pour servir des cocktails aux invités.

C'était pour cette raison que Norlail continuait de courir jusqu'à la Tour Centrale. A l'intérieur du bâtiment les ailes de la créature la gêneraient sans doute plus qu'elles ne l'avantageraient. Et combien même ce ne serait pas le cas il pourrait toujours mieux se cacher à l'intérieur d'un bâtiment qu'à l'extérieur. Yloyse et Jahel ne l'avait pas suivi. C'était leur choix. Rien pour le moment ne permettait de dire s'il était mauvais ou non. Seuls les gestes futurs de la créature permettraient de le savoir.

Pour le moment Norlail se contente de courir seul jusqu'à la Tour qui n'était désormais plus très loin. Il accéléra pour l'atteindre au plus vite.

 
Il est peut être heureux qu'Yla t'ait agrippé le poignet et entrainé avec elle car tu aurai très bien pu resté immobile au milieu du pont, figé par l'apparition.
D'abord surpris et perplexe, puis très rapidement fasciné.

Symbiose de chair et de métal. Ensemble fonctionnel. Organisme compatible avec la vie.
Tu en oublierai presque sa physionomie guerrière et le fort danger potentiel. Si cette... Entité est une création, son créateur a des siècles d'avance sur tout ce que tu connais.
Si elle n'est pas le fruit d'un esprit extérieur, l'hypothèse est encore plus dérangeante et alléchante. Une espèce inconnue? Une mutation?

Un... Lanyshsta?

Alors que tu te fais trainer de force et que tu suis nonchalamment ta partenaire à l'abri sous la tablier du pont, il te semble pouvoir écarter cette hypothèse.
Une symbiose et de métal ne peut être le fruit d'une évolution spontanée d'un corps, mais refléterait plutôt une manipulation de celui-ci.

Il doit y avoir un créateur. 'Un' créateur. Un Créateur? Cette pensée s'efface rapidement, inutile de tergiverser sur une sémantique pareille sur le moment.

Elle sort de la Tour. N'aurais-tu pas été embarquée par Yla, peut être aurais-tu suivi Norlail. Une réponse y est peut être. Quelqu'Un y est peut être.
La Tour ou sont rentrés ces étranges volatiles et ou cette Entité en ressort seul...

Mêmes couleurs, mêmes reflets métalliques. Non c'est impossible... Il est plus simple d'imaginer qu'Ils sont les Guetteurs et Elle la Gardienne.
Ils et Elle ne peuvent être... Un.

Tous autant que vous êtes, vous devez en aller de vos petites théories en ce moment même.
Yloyse de son côté semblait s'amuser à... et bien... hum.... produire des bruits et couleurs au bout de ses doigts. Tiens donc, la petite semblait t'avoir caché certaines choses. Une nouvelle perspective d'études ... Pour plus tard.

Et diable qu'est ce que tu aurai aimé pouvoir courir vers cette Tour.... Quoiqu'il en soit, maintenant, votre situation était quelque peu... bloquée. On arrivait au stade ou on pouvait dire 'On nous a demandé de venir, on est venus, et maintenant?'


Pensée :

 
Elyas fait sa tentative tandis que les autres se cachent, foncent vers la tour ou se rejoignent.
Attendent un dénouement, quel qu'il soit.

A l'intérieur de la tour, Norlail Menrar ne voit rien qui puisse donner une piste à suivre.
L'endroit semble vide, abandonné, laminé par une présence trop pesante pour être longuement supportée.
Il sait que la Créature le verra s'il pénètre dans l'enceinte principale, car il aperçoit les plafonds partiellement effondrés.
Aucune trace des oiseaux.
Vers le centre de cette enceinte, un passage semble s'ouvrir vers les tréfonds, obturé par une grille apparemment plus que solide...

Quelques secondes s'écoulent après l'appel d'Elyas.
Une minute.
Le tintement cesse !

La créature se fige, puis fixe son regard sur le Passeur de Temps, où qu'il soit et même caché à sa vue directe.
Elle reste en suspension à plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol.

Son corps semble ondulé soudainement.
Des parties de son corps se détachent, et se transforment !
Les oiseaux !
Une dizaine d'entre eux se dissocient de la créature, et file vers Elyas.
Griffes, becs, agressivité probable !

La créature reste où elle est, et semble se désintéresser de ce qui se passe plus bas.
Le tintement reprend, ses ailes s'entrechoquant de nouveau.
Elle a la même apparence, ne semble pas avoir perdu en taille ou en vigueur suite à sa partielle dissociation.
Elle attend toujours...

Les oiseaux filent à toute allure, fondent sur leur proie.
Quelques secondes, deux grosses poignées à peine, pour pouvoir réagir.
Pas de réponse mentale, pas de contact, pas de voix qui sort de nul part.
Rien sauf...

Les oiseaux.