dis-je en essayant de paraître surpris que cette histoire séculaire soit connue d'autres. Puis je réfléchi à une histoire plus terrible à raconter histoire de renforcer l'ambiance plutôt que de la détendre.

commençais-je en chuchotant toujours,

 
Le visage de Kharib était toujours dissimulé par le capuchon de son manteau. Il était donc invisible à son interlocuteur, lequel praissait s'agiter inopinément sans raison. Hormis l'odeur, rien de particulièrement horrible les attendait à cet endroit, pour l'instant tout du moins. Il fallait donc le tranquiliser.

Reste calme. Cela ne sert à rien de te turlupiner l'esprit ainsi. Il faut simplement attendre. Par contre, il faut ouvrir l'oeil et les oreilles concernant ce qu'il pourrait se passer autour de nous. Il est donc superflu de chercher à ajouter une touche personnelle.

Attendre en silence. Voilà ce qu'il demandait. C'était simple, légitime, logique et rationnel. Il reprit une position apte à lui permettre d'observer les alentours pour éviter toute mauvaise surprise.

 

 

 
Tandis que Rubus continuait de se mettre Martel en tête, Napishtim arriva sur la place du même nom. Lui aussi avait été présent au rendez-vous fixé devant le grimborg grillé, rendez-vous auquel le Lecteur n'a jamais assisté... officiellement. De son côté, s'il savait que quelque chose se préparait, il en restait soigneusement à distance, les risques à courir étant trop grands à son goût. D'ailleurs d'autres ont quitté le groupe et la réunion s'était disloquée. C'était ainsi. Quelques-uns étaient alors restés à Kil'dé, pour enquêter. Mais, pour l'instant, les recherches demeuraient vaines... Là encore, c'était ainsi. Et ils étaient désormais trois à avoir bravé individuellement les dangers du quartier abandonné pour se retrouver sur cette morne place. Enfin, les autres étaient peut-être partis ensemble. Le Lecteur l'ignorait et cela importait peu. Ils étaient désormais trois et, encore une fois, c'était ainsi.

A l'approche du nouvel arrivé qui était reconnaissable, Kharib opina du chef toujours enfoncé dans le capuchon de son manteau. Il poursuivait ses observations alentours. Ne pas se laisser surprendre. C'était la moindre des choses. Ils ne pouvaient pas se le permettre.

Le mystérieux Klem était annoncé. Les habitants du lieu, à l'air absent pour le moment,dérouleraient-ils le tapis rouge à son arrivée? Il était permis d'en douter. Où alors rouge sang, le tapis. Cela correspondait plus à l'atmosphère de l'endroit.

La question était: est-ce que le fils de Klem se trouvait bel et bien en ces lieux? Enfin, cela, c'était la question d'origine. Depuis lors, elle avait mué quelque peu. Des éléments étranges, rapportés dans les Entrelacs, indiquaient que des événements particuliers se passaient au fortin et le mystérieux Klem semblait en savoir beaucoup à ce sujet, qu'il souhaita intervenir à la Place du Martel pour épargner un bis repetita.

D'autres questions se posaient toutefois depuis un certain temps, si ce n'était depuis le début, depuis l'appel. Le débat avait été amorcé, très tôt remis à plus tard, les questions renvoyées aux calendes d'un autre monde. Il faudrait un jour le reprendre.

Pour l'heure, une question hantait l'esprit du lanyshsta: était-ce une bonne chose que Klem se rende à la Place du Martel? Qui était-il en fin de compte? La réponse viendrait avec le temps, du moins celle correspondant à la première question...

 
Fétide...

Le lieu était, comme le Fortin, vide de vie animale.
Plus encore, car cette fois aucun oiseau dans le ciel, aucune créature au sol ou sur les murs.
Réellement... rien.



A leur arrivée, les expéditionnaires décidèrent de rester en retrait, hors de portée ou presque de la brume qui envahissait las place.
Ce qui leur permit de vivre paisiblement ces jours d'attente.

Car une fois pénétré dans les ruelles, on percevait cette brume basse, à l'odeur immonde !, qui persistait jour et nuit, obscurcissant le ciel même en plein midi.
Cette brume, si l'on insistait, était tellement chargée d'humidité qu'elle se collait rapidement aux vêtements et aux corps.
Humide... et grasse à la fois.
Elle n'avait pas de couleur véritable, ressemblant à de l'eau, mais c'était elle qui dégageait cette odeur infecte.
Par ailleurs, elle ne semblait avoir aucun effet sur la peau ou les yeux.
Seul le nez était incommodé...

Durant leurs journées d'attente, et alors que Napishtim arrivait, rien de particulier ne se produisit.
Mais au matin de ce dernier jour, une silhouette apparut au loin dans les ruelles !

Elle déambulait, sans but précis, et ils l'aperçurent suffisamment longtemps pour distinguer son allure.



Rapidement, alors que pourtant sa tête se tourna vers eux, elle marcha vers le coin d'une rue et disparut.
Son aspect, comme sa tranquille aisance, inspirait tout sauf une envie de câlin...

A peine une heure plus tard, Naoko et Klem firent leur apparition, rejoignant les expéditionnaires à leur campement.
Fatigués par le voyage, ne se parlant pas, mais visiblement extrêmement concentrés.

Le soleil du matin peinait à réchauffer les corps et les cœurs...

 
dis-je en regardant Napishtim.

 
Derrière Klem et la tachée arrivait une silhouette encapuchonnée.



Un peu en retrait par rapport à ses camarades de voyage, il semblait observer en silence. C’était la deuxième fois que Khan sortait des Sharss, il savait l’extérieur dangereux mais avait oublié depuis sa mutation le sentiment de liberté que le voyage pouvait procurer. C’était bien loin du Kil’dara et de la discrétion constante qui était de mise pour tous les Lanyshtas.

La première intervention d’un des membres du campement lui rappela de la même manière que ceux de sa catégorie n’était pas considéré pareil partout. Jamais dans le Kil’dara quelqu’un se serait présenté comme Lanyhsta… Ici l’intimité rendait les conditions bien différentes. Habillé d’une capuche de voyage qu’il avait rabattu sur sa tête pour se protéger du froid, d’une armure en cuir serrée dans laquelle il avait rangé plusieurs de ses armes, d’un pantalon gris et de bonnes bottes de marche, le voyage lui avait semblé extrêmement court.

Il avait peu échangé durant celui-ci même si en réalité, la curiosité lui brûlait les lèvres.
Thanal’ot s’était en fait juste contenté de répondre lorsqu’on lui adressait la parole et d’apporter son aide au bon déroulement du voyage. Son prototype de pistolet à rayon énergétique lui avait pris beaucoup de temps depuis son départ. L’ajout d’un commutateur et d’une base soudée au Kild’ara lui assurait une bonne compression de la cellule énergétique. Il n’aurait peut-être pas à l’utiliser mais il finirait bien par en faire quelque chose d’utilisable.

Un peu en retrait donc, Khan reniflait l’odeur désagréable tout en mangeant les derniers fruits secs qu’il gardait dans son sac en bandoulière.

 
Bienvenu ?


Salutations.

Ho ? Et bien donnons du Napishtim, plutôt correct si vous voulez bien me croire.

 
La situation était ubuesque. La situation paraissait lui glacer les sangs et, l'instant d'après, il s'approche de deux parfaits inconnus pour se présenter et leur souhaiter la bienvenue. Heureusement qu'ils n'étaient que tous les deux. Quiconque arriverait après ne pouvait prétendre avoir entendu quoi que ce soit. Même le vent distordait les paroles murmurées la gorge tout de même serrée. D'ailleurs, il n'y avait personne derrière eux.

Il faudra tout de même qu'il lui parle. Cela ne pouvait continuer ainsi. Naïveté soit, mais inconscience, non. Il ne bougea pas lorsque les deux formes firent leur apparition. Cela n'était pas à lui d'entreprendre. On le lui avait déconseillé. Il resterait coi. Il attendait déjà depuis des jours. Il n'était plus à cela près.

Manifestement, quelqu'un voulait être là. On attendait donc qu'il y soit. Le fait qu'il escorte une demoiselle était par contre plus surprenant. Mais il la connaissait bien, semblait-il, l'ayant nommée dans les Entrelacs, et puis chacun ses goûts. Il devait avoir ses raisons. Cela ajoutait au mystère du personnage.

Qu'importe !

L'attente se poursuivait. Inlassablement. La brume ne bougeait pas. Le Lecteur la gardait à l'oeil tout comme les trois silhouettes qui avaient fait leur apparition, soit les deux du côté du quartier abandonné et celle sise au milieu de la brume, laquelle avait disparu entretemps. Annonçait-elle la venue des deux autres silhouettes? Le silence demeurait. Une curiosité malsaine commençait-elle à naître? Si quelqu'un devait jouer de la musique en ce moment-là, alors de l'harmonica, avec des distorsions répétées dans les trous deux et trois...

Un jour, quelqu'un prendrait la parole pour échanger autre chose que des banalités et des balivernes. Mais ce jour n'était peut-être pas encore arrivé. D'ailleurs, cela lui était égal. On voulait qu'il attende, il attendait... des explications...

 
Les deux êtres avaient paru et rien n'avait changé. Personne d'autre n'avait embrassé du regard la Place du Martel et les individus présents attendaient toujours. Si c'était la fonte des neiges qui était attendue, l'attente promettait d'être de longue durée. Mais dans l'immédiat, il était également vrai que rien ne pressait véritablement. Par ailleurs, était-ce peut-être une bonne nouvelle d'attendre encore. On ne risquait rien, à attendre. Parce que l'on pouvait bien se douter d'une chose: dès que cette attente serait rompue, les choses se mettraient en mouvement, quelles qu'elles soient.

Qui était la dame aperçue dans la rue, au-dessus de la brume envahissante? Que faisait-elle là alors que Klem ne dépeignait la Place du Martel que comme un repaire de jeunes Kryänns? Que recelait cette place? Pourquoi tant de mystère autour d'un enfant? Quand le personnage arrivé prendrait-il la parole?

Plus le temps passait, plus les questions s'entassaient, plus les réponses s'amenuisaient dansd l'esprit du Lecteur. Que se passerait-il ensuite? Que pouvait-il se passer, respectivement? Une fouille en règle de l'endroit? La visite d'une maison ou d'un lieu en particulier, le groupe étant guidé par le mystérieux Klem? Qu'est-ce qui se cachait ici même? Pourquoi cet appel? Pourquoi sa présence? Trop de questions.

Si des réponses existaient, elles n'étaient pas vérifiées, uniquement supputées. Que penser de tout cela? Qu'il fallait attendre pour voir? Le groupe parti au fortin avait connu des difficultés encore non appréciées dans toute leur complétude mais dont Klem paraissait très au courant. Les échanges télépathique faisaient sans doute perdre beaucoup d'argent aux dresseurs de pigeons voyageurs.

L'attente était devenue un jeu. Une sorte de Hâte-toi lentement. Pour l'instant les pions ne pouvaient quitter leur position. Mais devait-on raisonnablement espérer qu'ils puissent le faire bientôt?

 
Plutôt grand, habillé de cuir de qualité, il émane de Klem une certaine assurance.
Il porte en bandoulière une mallette visiblement lourde, ainsi qu'un sac à dos bien rempli.
Un bâton dans une main, dont il n'a évidemment pas besoin pour marcher...

Klem salua poliment les différents membres de cette expédition.
Naoko et Khan Thanal'ot l'avaient accompagné durant le court voyage vers la Place.
Court, car Klem avait pris les devants et promptement débarrassé leur route de tout importun.

Les deux voyageurs avaient eu le temps de tenter de faire sa connaissance.
Juste tenter.
Non pas qu'un froncement de sourcil ou une histoire contée au coin du feu ne vous apprennent rien.
Mais Klem était resté concentré et plus que discret, ne répondant pas aux questions... gênantes.
Néanmoins, il était apparu comme efficace, maniant avec aisance les armes à feu tout comme une magie pour le moins... destructrice.
Pourtant, le soir venu il était capable de lancer plusieurs sortilèges complexes qui protégeaient leur campement.
Surprenant...

Rubus Tectus, Napishtim et Kharib étaient les trois seuls autres membres de cette équipe réduite.
Après les avoir salué, il avança en silence vers la place, se tenant à la limite de la brume et observant ce lieu dénué de toute vie.
De toute vie sauf celle évoquée par Rubus Tectus.
Il renifla, soupira, et revint vers les comparses.

Il s'adressa à eux d'une voix claire, grave et presque mélancolique.

Nous savons que c'est un piège.
Mortel pour les Lanyshstas.
Je suis conscient que vous prenez de gros risques en venant ici, mais votre survie dépend de ce que nous allons pouvoir apprendre.

L'expédition au Fortin s'est mal finie. Très mal.
Mais nous avons appris plusieurs choses primordiales.

Celui ou ceux qui nous tendent ces pièges cherchent à nous détruire définitivement.
A absorber notre... comment dire cela simplement... notre puissance intrinsèque, ce qui fait de nous des Lanyshstas.
Mourir physiquement est grave.
On souffre. On subit un traumatisme.
Mais on revit. Toujours ou presque toujours...
Là, ce piège peut nous détruire. Nous annihiler.

La brume doit être un moyen de détection.
Je ne pense pas que l'on puisse communiquer avec ce qui va chercher à nous tuer.
Mais nous pouvons tenter de le faire et à tout le moins l'analyser, le comprendre voir le capturer.

Il va falloir un plan.
Et que chacun sache exactement quoi faire.

Des idées ?...

 
Le personnage prit finalement la parole, après une petite visite des lieux que le Lecteur avait observée depuis sa position. La brume n'avait pas bougé à son approche, ne s'était ni dissipée, ni renforcée de son côté. Il l'avait humée et en avait déduit qu'il s'agissait d'un moyen de détection.

Lors de sa prise de parole, il renforça le nombre des interrogations plus qu'il aida à répondre à celles qui préexistaient. La seule réponse qu'il donnait était que les lanyshstas étaient là pour apprendre et non plus pour retrouver qui que ce soit. Et que de ce qu'ils apprendraient dépendait leur survie… Le groupe de six individus se voyait ainsi confier une mission consistant tout simplement à contribuer à assurer la survie de ceux de leur condition !

Echapper à quelques Frobekhs et autres Krynänns était une chose, permettre de triompher d'un adversaire autrement plus coriace et cherchant tout bonnement votre perte en était une autre. Il faudrait jouer serrer, à l'évidence.

Il faudrait, comme disait Klem, avoir un plan. Le Lecteur ajouterait même, en mordant un cigare, avoir un plan qui puisse se dérouler sans accroc…

Pourtant, pour y parvenir, il manquait des informations, des variables diront d'autres. Pour les obtenir, il tenta le questionnement direct :

Pouvez-vous nous en dire plus et commenter la fin de l'expédition au fortin ?
Que savez-vous de celui ou de ceux qui veulent nous nuire ?

Sans y croire, Klem voulait tout de même qu'ils communiquent avec ce qui allait chercher à les tuer ou au moins que ils l'analysent, pour le comprendre. Le capturer paraissait la cerise sur le gâteau. Mais pour cela, il fallait encore qu'il y ait un gâteau...

 
dis-je pragmatiquement.

 
Le Lecteur écoutait ce qu’il se disait autour de lui tout en poursuivant ses réflexions. Regrouper les forces pour former une expédition sur le premier point puis sur le second aurait peut-être été préférable, finalement. Il y aurait eu davantage de personnel sur les deux terrains. Le pré-requis de la fuite du fils de Klem avait conduit à former deux groupes agissant plus ou moins simultanément. L’histoire a montré qu’ils avaient agi en décalage. C’est ainsi que le second groupe, celui de la Place du Martel, bénéficiait des expériences du premier, celui du fortin d’Aküra. En vérité, l’expérience avait été traumatisante. Des morts avaient été à déplorer. Quelqu’un ou quelque chose cherchait à anéantir les lanyshstas.

Savoir pourquoi était vraisemblablement une question à renvoyer à plus tard. Dans l’urgence, l’élément le plus pertinent à découvrir était de toute évidence comment.

Il s’agissait d’un piège de l’avis du commanditaire lui-même, mais il était question de s’y aventurer tout de même. Il fallait légitimement comprendre tous les paramètres.

Manifestement, nous ne sommes pas ici pour chercher votre fils. Qui a choisi ce lieu pour une « rencontre » : vous ou l’adversaire ? Dans les deux cas, comment en avez-vous eu connaissance ?

Le choix du terrain était en effet important. Il convenait de savoir lequel des belligérants avait imposé son terrain à l’autre. Le Lecteur avait déjà son idée sur la réponse. Mais il espérait être surpris.

Pénétrer dans la gueule du loup, c’était une chose ; mais il fallait pouvoir en ressortir ensuite. Et pour cela, rien de tel que d’être non comestible.

Il était parti seul il y avait de cela des jours et, de deux il n’y avait encore pas si longtemps, ils étaient désormais six. Quatre Kildéens et deux sans-destins. Il ne restait qu’à espérer que le mélange soit suffisamment acide et explosif pour être rendu difficile à ingérer par le loup, ou que l’harmonie entre eux soit assez solide pour que le loup y brise sa dentition.

Restait à échafauder un plan qui tienne la route et fédère les forces. La présence de la brume pouvait effectivement être interprétée comme un moyen de détection lorsque les lanyshstas s’y aventureront. A y bien regarder, la brume ne montait pas haut. Donc, en passant par les murs et les toits des maisons, il devait être possible de ne pas attirer l’attention, même s’ils ne savaient pas de quoi ils n’attireraient pas l’attention. Cela demanderait de l’agilité ou de la magie.

La question était cependant encore de savoir ce qu’il s’agissait de trouver, car s’il ne fallait que déclencher le piège afin de pouvoir être confronté à l’horreur pour pouvoir l’analyser, il était inutile de tergiverser plus longtemps.

Nul doute que cela ne serait pas aussi simple. Un tel scénario se résumerait à un combat face à face moyenâgeux. Sans intérêt et surtout trop risqué dans la mesure où l’on ignorait ce que comportait le camp opposé. Par ailleurs, il était permis de s’interroger sur la capacité offensive de plusieurs personnages présents.

Donc l’exploration par les toits paraissait intéressante dans cette perspective. Il faudrait amener tout le monde sur le premier toit puis, de là, atteindre les suivants tout en observant la place depuis ce point élevé. De la sorte, il devait être possible d’éviter de toucher la brume puante qui hantait les rues autour de la place.

Pour mettre ce plan à exécution, il fallait des individus par trop gauches, des cordes, des éléments adhérents, éventuellement une aide magique. Trouverait-on tout ceci chez les lanyshstras présents ?

Du courage, il en fallait déjà pour être venu jusqu’ici. D’aucuns auraient renoncé. L’audace venait avec le courage. L’abnégation constituait l’étape suivante.

 
La capuche continuait de regarder les Lanyshtas en silence et ceux-ci lui parurent de la troisième vague ou en tout cas le plus bavard. Il était clair que son rêve ne datait pas de plusieurs années. Suivant des yeux Klem, Khan peut apercevoir correctement cette espèce de fumée qui soulève tant de questions.

Difficile d’imaginer la magie ou la technologie à l’œuvre ici. On avait de la brume, plutôt basse qui empestait et il était impossible de savoir d’où elle venait.

Malgré un Krolanne proche de la perfection, ses sourcils se froncent pour comprendre correctement ce qu’il se dit. Et d’après les mots échangés, l’ancien Kil’déen comprends qu’il n’est pas le seul à ne pas faire totalement confiance à Klem.

Il y a beaucoup de secrets et les secrets, surtout importants, ont la mauvaise habitude d’entraver la confiance. Thanal’ot continue donc de mâcher ses fruits secs, car pour le moment il n’interviendra pas. Certaines questions, même si elles ne répondent pas à la question directe de Klem, lui semble intéressantes et les possibles réponses tout autant.

Dans sa tête il pense tout de même à certaines solutions pour éviter cette brume de détection mais sans en être vraiment convaincu. Escalader, envoyer un leurre…Il lui faudrait bien plus d’informations pour être sûr de son coup.

 
Klem tiqua... puis sourit.
Des questions.
Logique, ces Lanyshstas de la troisième vague n'étaient définitivement pas rendus idiots par leur nouveau statut.

Il alla vers le campement des Compères Rubus et Kharib, arrivés là depuis un bon moment et visiblement bien installés.
Tout en marchant ces quelques mètres, il répondit d'un ton courtois.

Se tournant vers Kharib.

L'expédition au Fortin a sans doute plus profité à notre ennemi qu'à nous mêmes.
Mais en aucun cas vos compagnons qui s'y sont rendus ne sont responsables de cet échec.
Ils sont tombés, par ma faute, dans un piège qui les dépassaient.
Que la plupart d'entre eux s'en soient sortis vivants est déjà un exploit...

Je ne sais rien de qui - ou quoi - veut nous nuire.
Rien du tout, sincèrement.
J'ai été influencé via l’œil pour vous demander de l'aide, afin de se rendre au Fortin et... ici.
Magiquement influencé.

D'ailleurs, j'en suis désolé mais je n'ai pas de fils.
Ni d'enfants.
Je n'ai jamais compter que sur moi même...

Vers Rubus.

Votre idée de servir d'éclaireur est bonne.
Je pense en effet, au vu de ce qu'il est advenu au fortin, que vous serez invisible.
Tant que vous ne ferez aucun usage de la magie...

La télépathie ne semble aucunement nous mettre en danger, mais rien n'est prouvé de ce côté.
Je ne suis pas un scientifique.
J'agis. J'avance.

Néanmoins, un éclaireur peut vite se transformer en appât, si l'on n'y prend garde.
Il me semble qu'il y ait une statue au centre de cette place.
Et plusieurs maisons autour, certes effondrées pour certaines, mais dont nous pourrions nous en servir pour avancer et couvrir vos arrières.
Pour ma part, je sais déjà que si je rentre dans cette mélasse, je serai sans doute immédiatement détecté et attaqué.
Je préfèrerai éviter, mais je le ferai si cela doit vous sauver.

Puis il finit par s'asseoir, détachant les lanières de son sac.
Nous avons une ébauche.
Juste une ébauche, car il est évident que nous devons pouvoir réagir vite et ensemble à tout ce qui pourrait arriver.
Fuir aussi.
Rapidement si nécessaire...

 
Je ne peux pas faire de magie non plus. D'habitude je ne suis pas discret, mais si je puis l'être je veux bien essayer.
Fouiller les maison devrait être dans mes cordes. Pour aller plus vite séparé serait le mieux, mais c'est aussi plus risqué s'il y a d'autre danger que l'inconnue qui menace de réduire en rien.


On peut compter sur les enfants, moyennant quelques préliminaires. Je me perds.

L’expédition du Fortin, vu que tel est son nom, nous aurait-elle informé sur les méthode de notre adversaire ? ou rien de plus que de la brume ? Histoire de savoir ce qui pourrait, devrait, nous mettre la puce à l'oreille. Vu que le nez sera bien prit.

 
Si Klem agissait, avançait, le Lecteur, pour sa part, attendait, observait. Trop de choses le chagrinaient encore pour parler d'intervention sur le site à côté duquel ils se trouvaient. C'était devenu une habitude chez Klem de ne pas exprimer son savoir et parler à demi mots. Peut-être un jour les lanyshstas créeront un néologisme pour décrire cette attitude: une Klem'Entine. Pour l'heure, le Lecteur restait sur sa faim. Non pas que ce qui avait été dit soit totalement insignifiant, mais cela éludait soigneusement certains points délicats du propos.

La plupart des personnes présentes au fortin en avaient échappé au piège. Bien. Mais il s'enquit auprès de son interlocuteur occupé à délier les lanières de son sac, adoptant le même ton courtois que ce dernier:

Savez-vous pour quelle raison l'un des lanyshstas en a tué un autre au fortin?

Certes, pour concevoir un enfant, il fallait être deux, jusqu'à maintenant. N'avait-il pas osé accorder une certaine confiance à une femme? Ou avait-il découvert sa condition de lanyshsta très tôt et n'avait-il pas voulu y mêler quiconque?

Dans tous les cas, Kharib avait compris qu'il ne fallait pas faire usage de magie et en avait pris bonne note. Il resterait "invisible". Pour autant, la dame blanche avait bel et bien regardé dans leur direction, lors de son apparition, peu avant l'arrivée de Klem. Avaient-ils été vus? Perçus? Ou le spectre venait-il simplement vérifier ce qu'il se passait à l'endroit?

Pouvoir fuir rapidement, sur des positions préparées à l'avance. C'était clairement une logique de toute expédition. Mais jusqu'où pourrait-elle être suivie?

Quand à l'intervention directe de Klem, qui semblait s'apparenter dans son discours à un sacrifice pour permettre la survie du groupe, jusqu'où pouvait-il y prêter foi?

 
Hum ? Un meurtre entre nous dans l'autre expédition ?
Ha quand l'autre a crié au meurtre c'était un meurtre sur l'autre expédition ? Il ne me semble pas avoir entendu que c'était le cas mais ça parais logique que des personnes lanysthas regroupées soient en fait l'autre expédition.
C'est effectivement une bonne question. Est ce un effet possible de la brume de nous faire nous attaquer entre nous ? Approuva Rubus.
pour le reste :
quel est l'objectif a atteindre ? Aller examiner la statue ? Qu'espérons nous y découvrir ?
Est ce que ça a un intérêt de passer par les maisons ? Certes ce sont des ruines, mais si on doit escalader les mur pour ressortir on risque fort de se faire mal et d'attirer l'attention. Et si on doit ressortir par la même porte que là où on est entrer ça ne nous avance à rien.
à moins que vous pensiez que les ruines nous permettent de nous couvrir par rapport à ce qui peut nous attaquer ? On cours d'une maison à l'autre, on se cache puis on court de nouveau ? Je ne suis pas persuadé qu'on y gagne en discretion mais les maisons sont effectivement plus défendable contre certains danger. Plus difficile de s'enfuir par rapport à d'autres danger aussi. Donc c'est à utiliser avec prudence comme stratégie.