vide fam
 
 

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Ouverture
 
Nethald
 
Le Julung 24 Astawir 814 à 14h26
 
L'adolescent hurle. Les yeux grands ouverts et braqués sur un point invisible dans la ruelle, il hurle. De terreur? D'horreur? Peut-être.

Son cris prend fin aussi soudainement qu'il a commencé lorsque le coude de son voisin, réveillé en sursaut, lui rentre dans les côtes. Nethald se redresse brusquement, haletant et jete un regard paniqué autours de lui.


T'toi! marmonne l'autre mioche en se renfonçant sous la toile humide qui leur tenait lieu de couverture et en tirant à lui celle que Nethald avait repoussé sur le coté. Ce dernier ne réagit pas et l'enfant ensommeillé ne tarda pas à replonger dans la semi somnolence que suggérait l'heure. Il faisait encore nuit.

Le garçon attendit de longues minutes que sa respiration se calme. Adossé au mur froid, il a l'impression de reprendre lentement ses esprits après une longue plongée. Il n'est pas reposé. Au contraire. Il ne se sent même plus lui même. Nethald se met à trembler et resserre ses bras autours de lui. Qu'est ce que... c'était...? Il ne comprend pas ou plutôt refuse de comprendre. Ce n'est pas possible...

Non... pas lui.... ça ne peut pas lui arriver ! Il n'est pas un monstre !

Cette pensée le frappe de plein fouet.

Un monstre...

Un Lanyshsta.

Et cette... pression... ce lien étrange qu'il sent bourdonner sous son crane. Non !

L'adolescent se releve et s'enfuit dans les ruelles, dans l'espoir que cela n'est qu'un mauvais rêve, un cauchemar qui disparaîtra s'il courre suffisamment vite


 
Nethald
 
Le Vayang 25 Astawir 814 à 22h42
 
Les rues défilent sous ses pieds. Il ne prête pas attention à son environnement. Le bruit de sa course effrénée résonne, amplifié par le silence nocturne, mais ce n’est pas suffisant pour couvrir le bruit qui couve dans sa tête.

La rue des Ombres Fanées est dépassée tout comme celle de Razte le Jeune, la place de la démonstration est laissée derrière… Certains noctambules se détournent quelques instants de leurs occupation quand il passe et observent l’adolescent qui court comme s’il fuyait une menace ou que sa vie en dépendait mais, à cette heure, personne ne se sent d’humeur à tenter de l’arrêter ou de le rattraper. Il faut dire qu’ils ignorent où à bien pu traîner ce mioche. On ne sait jamais, des fois qu’il risquerait de les mordre...Alors ils se contentent de hausser les épaules et de reprendre leurs activités.

Il se perd...


 
Nethald
 
Le Sukra 26 Astawir 814 à 23h55
 
Sur le bout de rempart où il s’est réfugié, Nethald ne bouge plus. Il s’est planqué dans une infractuosité, à l’abri du vent et réalise douloureusement que fuir ainsi n’a rien changé. Le murmure dans sa tête est toujours là. Plus confus peut-être. Mais toujours présent. Il est marqué. Définitivement. Ce n’est pas le nier qui va changer quelque chose à la situation foireuse dans laquelle il se trouve. Et encore, foireuse, il est généreux.

De frustration, son poing s’écrase sur la muraille de pierre. La douleur explose dans ses phalanges et remonte le long de son bras et c’est un serrage de dents au dernier moment qui l’empêche de gémir.

Bordel de Shr'agg.


La suite du chapelet d’injure se perd dans le vide et le laisse vidé. Le silence reprend ses droits. Il fait encore nuit. L’adolescent n’y prête pas vraiment attention. Une chance pour lui qu’il soit seul. Au moins, songe-t-il, la douleur lui éclaircit la tête. Fin… manière de parler parce que c’brouillard qui marmonne sous son crâne il le ressent encore.

Dans la bouse de kropocle jusqu’au cou. Voir pire. Il s’y noie. Un monstre. Il le sait, il le sent. Un de ces maudits mutants de Lanyshstas. Enfin… maudits… pffff… ouais, il se sent maudit pour le coup. Epuisé, avec une foutue main qui l’élance, et surtout… avec
ça dans sa tête.

Un monstre qui va muter, se transformer jusqu’à ce que son apparence reflète ce qu’il est… Heu… ouais… minute là…. Faut pas tomber dans l’mélo non plus. Il est diffèrent okay. Un lanyshstas… mais surtout Nethald se sent capable de plus. Plus… complet en quelque sorte. Plus avide de vivre et de découvrir l’avenir. Et aussi, il a le sentiment de... potentiel. Ouais, c’est cela. D’être comme un œuf d’quelque chose prêt à se développer.

Ce qui, même s’il a de base une assez haute opinion de lui-même, est assez perturbant. C’vrai quoi. il déteste qu’on joue avec sa tête. C’est la faute de cette caricature de rêve. Fin… C’est pas mal mais…

Mais il n’a pas l’choix. Il ne l’a plus.

Et chialer là-dessus ne va pas faire avancer la chose.

Il est un Lanyshstas.

Shr’agg !



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