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Rouge sur blanc
et rien ne bouge pourtant.
 
Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Luang 19 Jangur 815 à 17h34
 


Ça sent l’urine.
L’urine, l’huile de moteur et le moisi.
L’urine, l’huile de moteur, le moisi et les restes faisandés d’une tourte à l’oignon.
Le brûlé aussi.
L’urine, l’huile de moteur, le moisi, les restes faisandés d’une tourte à l’oignon et le brûlé.


*** Inconscient au milieu de ce dépotoir un petit bonhomme pâle et chenu dort en mâchouillant un objet non identifié, qui pourrait être un quartier d’orange...
...ou un dentier.

Il s’éveille doucement, contrarié de ne pas réussir, à grands coups de langue, à replacer ce dentier correctement dans sa bouche. Il faut dire que la chose n’est pas aisée lorsque l’on a encore toutes ses dents. Finalement une bouche est faite pour accueillir 32 dents et pas 64.
Il faut se rendre à l’évidence : Ce dentier n’est pas le sien… ***


Pouah ! Beurk ! Rhaaaaaa ! Kof ! Koff !

*** Il recrache les dents surnuméraires et tente de se relever, glisse, se rattrape à un câble, évite d’un cheveu le bloc de filtration d’air arrimé au bout et retombe sur la tourte.
C’est ce moment que choisit la fanfare des petits joueurs d’enclumes réfugiée dans sa tête pour interpréter leur grand succès :

“Fracas, tonnerre et grincements stridents en ut majeur pour migraine philharmonique ”

Le solo final est particulièrement réussi, le petit joueur de cymbales, crécelles, scie et explosifs se donne à fond mais il s’arrête au premier sang.

Drop’ Dee, les mains plaquées sur le visage, sent un liquide goutter sur ses paumes moites.
Il ouvre les yeux. Sa migraine est partie comme elle est venue. Il essuie le sang qui lui coule du nez sur sa face de carême. Rouge sur blanc.
Il s’assoit dos au mur les bras posés sur les genoux. ***


Ça sent l’urine.
L’urine, l’huile de moteur et le moisi.
L’urine, l’huile de moteur, le moisi et les restes faisandés d’une tourte à l’oignon.
Le brûlé aussi.
L’urine, l’huile de moteur, le moisi, les restes faisandés d’une tourte à l’oignon et le brûlé.

Un tour d’horizon lui indique l’origine de toutes ses odeurs:
Un morceau de cuir calciné à deux pas de lui.
Une tourte sous ses fesses.
Une auréole humide ayant vaguement la forme d’un s’sarkh miniature.
Quant à l’urine…

*** Un rat cornu albinos lui sent l’entre-jambe puis le regarde avec une intelligence peu coutumière aux représentants de son espèce. ***


« Le Rat : “Ce n'est pas la votre »


*** Drop’ Dee s’évanouit à nouveau ***



 
Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Matal 20 Jangur 815 à 21h46
 
Ça pue toujours autant dans la ruelle.
Mais le rat a disparu.


***
Drop’ Dee se réveille et jette un oeil inquiet aux alentours.
Il est seul.
Ça ne dure pas.
Des voix s’invitent dans sa caboche. Une, deux, dix, vingt puis d’autres et encore d’autres.
Certaines lui souhaitent la bienvenue, d’autres le raillent, d’autres encore le traitent de lanyshta…

C’est pour lui une révélation, presque une évidence; rien ne sera plus pareil :
Il existe dans les sharss une horde de rats lanyshtas !
Ils lisent les pensées et l’albinos est leur chef…

Il se lève.
Décolle la tourte de son fondement avec plus ou moins de dignité, s’époussette...

...et cavale.
S’enfuir c’est l’art majeur des couards et Drop’ Dee est l’artiste prometteur du milieu.
Il cavale comme personne. ***


Les rues défilent et les voix s'entremêlent.

***
Il lui semble sentir leurs incisives creuser dans son cerveau pour lui voler des souvenirs.
Sitôt chez lui, dans son vieux hangar désaffecté, il s’enferme et pour faire taire les voix se prépare une tisane soporifique qui assommerait en un battement de coeur un ours-colibri. Il l'avale, se brûle et finira par s'endormir.
Pas aussi vite qu'il l'aurait souhaité mais avant de s'ouvrir le crâne pour faire taire les rats-nyshtas
***



 
Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Luang 2 Fambir 815 à 12h17
 
La bouche pâteuse.
L’oeil chassieux.
Le nez plein comme un oeuf.
Pas de doute Drop’ Dee se réveille.
Il se redresse et craque de toutes parts.
On pourrait croire que son pantalon de vieux cuir avec ses attaches grippées soit responsable de ces claquements matinaux, mais le vieux cuir c’est bien sa vieille peau et les attaches rien d’autres que ses vieilles articulations.
Il se lève, se traîne jusqu’à l’antique évier d’évacuation des déchets toxiques du hangar.
Du temps où on y construisait des prototypes de locomobile sur rails, cet évier récupérait le mercure, l’huile et les eaux usées.
Pour autant il continuait à se patiner tout les matins lors des ablutions du petit homme.
Drop’ Dee, entre deux brouillards, vise une tache d’acide dans l’émail blanc de la vasque et se vide le nez dans un bruit de valve à vapeur relâchant le trop plein de pression.
Il s’asperge le visage.
Se gargarise un temps et recrache le tout avec moults reniflements et raclements de gorges.
Il revient alors vers son lit en grommelant


« Foutu rêve de ralbinos à cornes… »


« Le Rat : “Plait il ? »


« Rhaaaaaaa ! »


« Le Rat : “Oui, enfin c’est la forme que vous m’avez choisie. »


Là sur son lit, vaguement translucide, un rat blanc pourvu de deux cornes le regarde avec insistance.
La discussion qui suivra sera la plus étrange de toute la vie de Drop' Dee.



 
Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Merakih 4 Fambir 815 à 16h39
 
Il y a les vêtements éparpillés un peu partout mais toujours à portée de main et qui font de parfaits projectiles.
Vient alors le tour des reliquats de repas et des bouteilles vides, pour finalement finir par un grand coup d'assommoir, l’instrument de musique que s’est construit Drop’ Dee.
Son fidèle REM.iBrick aBrock, deux manches, quatre cordes et une foultitude de possibilités de faire du bruit et parfois de la musique.


« Le Rat : “C’est bon ? Vous êtes calmé? »

Rien, pas un objet ne l’a touché.
Il n’a pas bouger une moustache.
Il reste sur le lit à dévisager Drop’ Dee


« Ok le rongeur, t’es foutrement rapide pour esquiver et je respecte ça, mais je refuse de t’adresser la parole. »


« Le Rat : “Vous ne pouvez pas y couper. »


« Oh que si ! Je vais te dire un truc. Je suis même pas obligé de t'entendre. »


« Le Rat : “Je suis curieux de voir comment vous allez vous y prendre pour m'ignorer. »








« Le Rat : “Rhaaaaaa ! Cessez ! Cessez ! »





 
Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara  
Le Luang 9 Fambir 815 à 11h51
 
Drop' Dee a trouvé la parade. La musique est une arme et visiblement le rat n'est pas mélomane.

« Tu ferais mieux de te faire une raison, je m'arrêterais pas tant que tu auras pas déguerpis. »


« Le Rat : “Je reste mais par pitié arrêtez ça ! »


« Oh que non ! Je vais faire tourner ce son des heures durant. »


« Le Rat : “Faites tourner si vous voulez, mais si le morceau que vous jouez est bien "le vol du colibri géant" il se joue en Mira et pas en Famuli Dièse. Vous êtes décalé d'un ton et ça me vrille les moustaches ! »


Il lâche ses manches d'étonnement.

« Amateur de musique ? »


« Le Rat : “Autant que vous puissiez l'être. »



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