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D'égoûts et des couleurs
Chasser les chasseurs
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 4 Marigar 815 à 12h15
 
Ils n'avaient pas grand chose.
Mais on pouvait parfois faire de grandes choses avec pas grand chose.
L'ensemble était ancien. Très ancien. Mais les traces...
Hum. Minute. Ils étaient trois. Pourquoi n'avait-elle pas fait cette expédition seule ? Parce qu'elle avait besoin de talents complémentaires. Des façons de se comporter différentes. Et tant qu'on faisait le tri, de nouvelles informations n'étaient jamais mauvaises. Au pire elles étaient à jeter, au mieux, elles contenaient des éléments utiles.
Conclusion : mieux valait faire son analyse à voix haute. Ils pourraient peut-être saisir un élément au vol et rebondir dans une direction imprévue.


L'ensemble est très ancien.
Mais il y a de l’électricité, et des traces de petits animaux. Il reste donc des liens, des passages, avec l'extérieur. Difficile d'imaginer la génération spontanée d'un écosystème stable dans un milieu soudainement autarcique.
L'ensemble est créé de façon rigoureuse, efficace. Une bonne gestion de l'espace. Pas de fioritures. Typique de la construction d'un Kil. Mais justement, c'est resté stucturé. Pas de constructions additionnelles, pas de rajouts d'étages : un Kil créé, pas entretenu par une pression démographique constante.
Les murs ne sont pas détériorés. Pas de secousse sismique ou d'explosion cataclysmique.

Présence de meuble et de vaisselle : pas de déménagement, les personnes pensaient revenir.
Portes closes : elles ne sont pas justes sorties chercher le pain, elles savaient qu'elles partaient. Quelque temps.
Hypothèse : évacuation. On envoit des personnes signaler à la population d'évacuer pour cause de risque majeur. Ce n'est pas l'affolement, on a le temps de s'habiller, de fermer la porte à clé, mais pas de tout prendre. Sans doute les éléments les plus précieux, les plus indispensables.
Simplement, ils ne sont pas revenus...

Sous terre, longeant un canal de merde. Utilisation initiale ? Possible, mais peu probable. Même sans tenir compte du bonheur des résidents, au niveau de l'administration globale d'un Kil, on prend en compte leur santé, par soucis de rentabilité.
C'est en se déversant ici que c'est devenu un canal de merde. A l'origine, sans doute un canal de transport classique. On aurait couvert un système d’égout simple. L'hypothèse qu'on se fiche de la vie des habitants ici étant incompatible avec les habitats mis à disposition. Sauf contre-hypothèse de création d'habitations de façon répétitive par l'une des Machines initiales. Habitat de qualité car créé aussi aisément que des habitats médiocres, simplement aucune considération pour les habitants. Je ne connais pas assez l'histoire des origines pour savoir les spécificités des machines, ou l'ampleur de l'esclavage. Aurait-on évacué des esclaves ? Seulement en cas de danger extrême. Et ils n'auraient pas fermé. Ou alors tout aurait été fermé. Hypothèse peu probable, donc. Retour à l'hypothèse de canal classique.


Tout ce mettait en place. Mais alors qu'habituellement les pièces du puzzle permettaient de tirer une image globale claire, on esquissait ici juste la silhouette d'un mythe. Marge d'erreur importante.

Kil'darogan, donc. Le Kil anéanti par un amas de boue.
Le plafond n'est pas naturel : l'ensemble a été créé de façon souterraine. Mais sans doute juste "légèrement souterraine", un premier sous-sol.
Les histoires qu'on raconte sur le Kil'darogan peuvent laisser penser que l'ensemble fut descendu sous la boue... Mais elle peut avoir été ajoutée sur le dessus. S'étant solidifiée. On a pas reconstruit le Kil'dara sur les ruines du Kil'darogan, mais sur la terre ayant englouti le niveau primaire du Kil'darogan. Laissant les niveaux souterrains tout simplement...
Intacts.


Mais pourquoi personne n'était-il revenu ? Si les Darogans avaient évacué après un incident en surface, ils étaient soit tous morts dans un coin -et leur trio était alors quasi condamné- soit ils avaient atteint la sortie. Et avaient les moyens de revenir, de rebâtir, de réhabiliter ces niveaux.
Ou alors ils avaient évacué avant, s'étaient regroupés en surface... Et avaient été laminés, à moins qu'ils aient simplement pensé que les souterrains étaient eux aussi irrémédiablement perdus.
Pourtant il restait cette fichue centrale.


Les Darogans ont-ils inventé le mouvement perpétuel ?

Question oratoire.

La centrale qui alimente cette zone fonctionne. Cette zone est à l'abandon. Implication : la tenue de cette zone n'est pas prévue. C'est une conséquence indirecte.
Implication : quelqu'un a l'utilité d'une centrale alimentée en sous-sol, sans doute indépendante de tout le reste. Quelqu'un qui a vraisemblablement un accès avec l'extérieur.


Ils avaient peut-être fait, bien malgré eux et non sans désagrément, d'une pierre trois coups : trouvé le Kil'darogan, trouvé leur cible, et trouvé une entrée non prévue par leur cible. Ou juste deux coups. Peut-être un seul. Voire aucun. 1D4-1, quoi, grosse incertitude.

Pour sortir, plusieurs méthodes proposée. Chacune à ses risques.
A : on reste groupé. Exploration plus longue, possibilité de se fourvoyer.
B : on se sépare. Contact télépathique, ou un coup de feu en cas de problème. Très bruyant, mais audible. Risqué pour les cas de problèmes, mais augmentation des chances de trouver quelque chose.
Et pour la direction :
1 : au hasard.
2 : dans le sens d'écoulement du canal. Il finit bien quelque part. Vraisemblablement dans la matière noire. D'un autre côté, une ouverture sur l'extérieur à flanc de falaise avec deux cents mètres à escalader ne nous aiderait pas beaucoup.
3 : on coupe le circuit électrique. En dégommant les branchements dans un lampadaire par exemple. Ce qui peut nous permettre d'éteindre une partie de la rue, et de se diriger vers la partie éclairée, donc vers la centrale. Qui est peut-être derrière un mur de grès infranchissable. Et au risque de faire une erreur qui fait sauter toute l'électricité et nous plonge dans le noir complet. Préparation de torches nécessaires.


A voir maintenant ce qu'ils choisiraient, ou s'ils avaient d'autres idées. Des compétences en électricité supérieures aux siennes seraient également utile, mais mieux ne valait pas trop espérer.
En tout cas trouver la centrale devenait d'un coup sacrément plus intéressant.



La perfection est amorale.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 4 Marigar 815 à 19h31
 
*** Déception. Cela avait pris du temps, du temps pour rien. Rapidement, il en avait profité pour... bref. Les lieux étaient aussi intéressants qu'opaques. Il avait bien tenté de fouiller une ou deux baraques, mais il n'avait rien trouvé de bien précieux. Conscient que ses deux compagnons n'étaient pas là pour le laisser faire ses emplettes, il n'avait pu que jeter un coup d'oeil superficiel dans les habitations, pour son plus grand dam.

Et lorsqu'elle se met à parler, ses yeux s'écarquillent. Alors c'est comme ça qu'elle pense, la Verte... D'ordinaire, celle-ci semblait réagir rapidement, sans faire preuve du moindre instinct mais en calculant chaque élément donné pour tenter de parvenir à un résultat optimal. La voir penser à haute voix, car il ne fallait pas être un génie pour deviner que c'était exactement ce qu'elle faisait, c'était quelque chose. Après, de là à savoir si c'était efficient... Comme si celle-ci ne faisait aucun tri entre les informations utiles sur le moment ou vaguement intéressante pour le côté "académique" de la chose. Une débauche d'analyse pour tenter de recueillir le moindre grain de sable, au risque de perdre son temps à ratisser la plage.

Alors ça fonctionnait comme ça une machine ?

Levant une main à mi-discours pour tenter de l'ouvrir, il la baisse rapidement. Sa bouche s'ouvre également... Et se referme. Regard vers Nortail, plein de détresse. Puis profite de la question de la Verte pour, enfin, s'exprimer, dans un souffle pris un peu trop rapidement : ***


Cal : B et 1. B, car se séparer augmente nos possibilités de tomber sur ce qu'on cherche OU sur une sortie et nous évitera de négliger le maximum d'option. Surtout pas 3. Si c'est pour laisser une carte de visite à ce qui vit ici, c'est sans moi. On est aussi pour repérer quelque chose de suffisamment agressif et puissant pour nous laminer avec les yeux bandés, une main dans le dos, et un handicap de trois points. Si c'est pour lui gueuler qu'on arrive en bousillant la moitié de ses installations, on peut signer notre testament, appeler le notaire, et réunir nos proches. Quand aux torches, je t'invite à te peindre une cible fluorescente sur le torse. Aussi efficace.

*** Portant son bras à son nez, il grimace. Cette odeur ne partirait pas. Secouant malgré tout sa cape : ***


Cal : Nous sommes dans une situation où nous n'avons aucun élément pertinent pour nous guider, sûrement pas le fait d'analyser ces antiquités avec notre esprit du dehors qui nous aidera. Rien ne nous dit que l'architecture suit la même logique, ou que la Chose sera au centre. Donc je ne sais pas vous, mais moi...

*** Il regarde aux alentours. Compte du doigt les ruelles, chantonnant dans sa tête les comptines pour gosse. A la dernière syllabe, son doigt se stoppe. L'opposé du sens d'écoulement. ***


Cal : Là, je vais vers là.

*** Regard vers ses compagnons. Et, à moins que l'un d'eux ne décide de lui tirer une balle pour le stopper net -un peu extrême, non, un simple "stop" suffirait-, le voilà qui part, d'un pas rapide et étonnamment silencieux. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Vayang 6 Marigar 815 à 19h08
 
Norlail était d'accord avec Cal. Il était évident que se séparer pour chercher au hasard dans un endroit qu'il ne connaissait pas le moins du monde était dangereux. Mais il fallait quelques fois savoir prendre des risques pour faire évoluer la situation. Après tout n'était-il pas venu précisément pour cette raison? Il n'était cependant pas question de se comporter comme une tête brulée et de prendre de risques inutiles qui compromettraient l'expédition dans son entier. Mieux valait être entièrement préparé à ce qui risquait d'arriver. C'est pour cette raison qu'il complète l'analyse de Jade avant que le cambrioleur ne s'éloigne trop d'eux.

Le passage de petits animaux est peut-être signe de la présence de notre ennemi. Au Fortin la Technomancienne était un genre d'assemblage de plusieurs oiseaux mécaniques. Il est possible que notre ennemi est créé d'autre créature qui s'assemble à base d'autres types d'animaux mécaniques. Prudence donc, il est possible que l'ennemi est plusieurs yeux minuscules à sa disposition.

Il ne pense pas qu'ils tomberont sur le même genre de créature qu'au Fortin mais mieux vaut prévenir que guérir.

Comme il ne voit rien d'autre de pertinent à ajouter Norlail préfère se taire. Ces deux compagnons sont loin d'être des idiots aussi il ne doute pas qu'ils sauront se débrouiller et agir de manière pragmatique en cas de besoin. Le temps n'était donc plus à la concertation mais plutôt à l'action. Norlail regarda quelques instants autour de lui. Cal partait à l'opposé du sens de l'écoulement du canal. Il était donc logique de partir dans l'autre sens. L'écumeur vérifia une dernière fois son arme. Elle était chargée et prête à l'ouvrage. Parfait. Il pouvait y aller.


Je vais suivre le sens d'écoulement du canal.

Il attendit de savoir ce que décidait la Verte avant de se mettre en route.


Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 7 Marigar 815 à 17h49
 
C'était étonnant comme certains éléments purement contextuels donnaient l'impression d'avoir une vie propre.

Exemple, les conventions narratives.

Lorsqu'elle était arrivée au Kil'sin, Jade avait dans un premier temps été prise d'une forme de frénésie d'accumulation d'informations, le tri n'étant venu que plus tard.
Elle avait notamment lu un nombre assez impressionnant de romans divers, parmi lesquels bon nombre de livres de "terreur".
Lesquels étaient tellement prisonniers du carcan d'un tas de règles stupides qu'ils en étaient non seulement prévisibles, mais en plus totalement inexploitables dans la vie réelle.

Sauf que...
Sauf qu'à se retrouver seuls, perdus, dans des souterrains, à pourchasser d'étranges monstres -ou, comme le signalait si justement Norlail, peut-être en plein coeur de la forteresse ennemie- ils avaient tout l'air d'être dans un mauvais film d'horreur.
Elle avait proposé plusieurs choses histoire qu'ils puisent en discuter mais immédiatement, instinctivement, viscéralement, même, la solution "se séparer" semblait s'être imposée.

Règle numéro six : "Si vous avez le bénéfice du nombre, ne vous séparez pas en groupes plus petits ! Et surtout, ne vous éloignez pas seul pour faire le malin".
D'un autre côté, avant même le début des problèmes, Cal avait participé au viol de la règle 30, "Ne faites pas n'importe quoi sous prétexte que quelqu'un vous le demande", et ils se retrouvaient pile poil dans le cadre de la règle 59 "Votre super plan est prévu pour toutes les situations... sauf pour celle que vous affrontez maintenant."
Il y en avait aussi une rapport aux armes à feu qui sont bien, mais qui sont toujours inutiles au moment d'affronter le véritable ennemi. Là encore, les "règles" qu'elle avait classé dans un coin de son esprit sous l'étiquette "inutile" revenaient en force, comme éprises d'un sentiment de revanche.
Heureusement qu'elle avait fait réviser ses lames de poignet.

Bon... Que pouvait-elle dire aussi ?
Règle 45 : "Si vous êtes un gars, filez le plus vite possible avant la fin du film. Le dernier survivant est presque toujours une femme. "
Règle 48 : "Si vous êtes une femme, n'exposez pas vos seins ou vos fesses au public. Les filles faciles sont sacrifiables. "

Les choses, au moins, se présentaient bien là dessus. Il y avait des problèmes de chute en cas de fuite ou autre, mais la fuite était une option contrebalançable par d'autres règles telles que "viser les yeux".

Sur la version expurgée à trois règles, "pas de sexe, pas de drogue ni d'alcool" , elle était déjà à l'abri pour les deux premières.


Et merde...

Pour aussi délirant que cela semble, elle était en train de se conformer à des règles de survie qui, deux minutes auparavant, étaient encore dans la catégorie "affabulations".

Biais.

Un vers un bout, l'autre vers l'autre, et elle vers les rues perpendiculaires. Ils pouvaient difficilement faire plus éclaté. Au moins, personne n'avait dit "je reviens".
Et... Bon. Règle 81 : "Dès qu'une arme étrange se présente (lance-harpon, fusées de détresse, ouvre-bouteille, etc.) prenez-la ! Si ce n'est pas vous ce sera le méchant, et tôt ou tard l'arme sera utilisée. Il vaut mieux que ce soit par vous. "
Ils avaient justement une drôle d'arme, étrange, qui s'était présentée à eux. La raison de leur présence ici, d'ailleurs.

Elle avait formellement interdit l'usage des capacités Lanyshstas. Avant.
Sauf que pour le coup, elle doutait qu'ils soient dans la zone de détection, et elle extrapolait que Onyx s'en sortirait mieux qu'elle. Alors autant l'aider un peu à sortir.

Immobile, sous la lumière crue des réverbères, Jade fit appel à ses pouvoirs. Bientôt, sans que rien ne semble changer, elle sembla s'effacer progressivement. Comme si la lumière la délaissait, ne intéressait plus à elle. Plongée dans les ombres, même en pleine lumière. Perceptible quand on savait où la chercher, mais il suffirait qu'elle s'éloigne, et les yeux, au moins, déclareraient forfait.
D'ici à ce qu'elle puisse se laver, par contre, l'odeur risquait de poser problème. Il allait lui falloir vérifier si les conduites d'eau étaient aussi entretenues que le réseau électrique.
Elle partait dans une direction où il était plus facile de se perdre, où les ombres seraient plus nombreuses. A contrecourant des endroits où on pouvait espérer trouver avec le plus de certitude une "sortie" ou un "point d'origine".
Mais s'il y avait quelque chose de caché, sciemment, ou quelque chose d'annexe à leur quête à trouver, elle serait aux premières loges.


Prêts ? Alors allons-y.


La perfection est amorale.
 
Narrateur
 
Le Luang 9 Marigar 815 à 13h27
 
***


Explorer
Parcourir, visiter une contrée, un lieu mal connus ou inconnus, en les étudiant avec soin...

Définir, c'était exister.
Agir, c'était survivre.

Leurs options n'étaient pas nombreuses, et nos explorateurs prirent trois routes.
Communes et distinctes à la fois.

Une heure s'écoula...

Dans le sens d'écoulement cacatesque, rien à signaler.
Le canal puant continuait de s'écouler, tranquillement, le long de cette rue à la longueur surprenante.
Une heure plus tard, néanmoins, sans rien avoir entendu, vu, senti ni même perçu de pertinent, la rue s'arrêta.
Net.
Un éboulement avait finalement stoppé le cercle - c'en était visiblement un - du canal, et le flot s'écoulait à travers les gravas, toujours plus profond.
Cette exploration là confirma au moins une chose.
Les lampadaires fonctionnèrent tout du long, jusqu'à ce glissement de terrain qui bloquait toute tentative d'avancée dans ce sens là...

Les ruelles perpendiculaires, elles, ne révélèrent là non plus rien de neuf.
Mêmes maisons abandonnées, même délabrement, même silence ennuyeux...
Si quelques chose de notable en ressortit, c'est que cette rue - sorte de chemin périphérique autour du Kil ? - était bien vivante avant son abandon.
Des restes de boutique, d'écoles, apparurent de proche en proche.
Ce n'était donc pas juste une rue dortoir...

A rebours de l'écoulement...
Dans un long premier temps, tout sembla indiqué que les choses étaient strictement identiques à ce qui se passait dans le sens cacatesque.
Rien à signaler.
Puis, au bout d'une heure, un cliquètement sur le sol.
Devant.
Infime.
Forcément inquiétant... et paradoxalement rassurant à la fois.
Il se passait quelque chose !

Se mettant à couvert - les lieux pour se planquer ne manquant pas - l'un, l'une ou les explorateurs présents (même le narrateur s'y perd, dans ces dédales innommables...) put (purent) observer ce qui... approchait !
Car le cliquètement se transforma peu à peu, mais rapidement !, en un bruit de "pas" sur le sol.



Deux créatures mécaniques firent leur apparition.
Elles se déplaçaient vite, semblaient patrouiller, allaient, venaient, repartaient, revenaient, se touchaient les papattes, repartaient, etc...
Néanmoins en restant comme à une limite invisible, sans jamais s'approcher du (des) explorateurs...

Gardiennes ? Gardes ? Juste des bestioles abandonnées ?

Impossible à dire, mais... la situation s'améliorait pour nos "perdus dans la mouise".
Si, si... forcément...


***


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 9 Marigar 815 à 14h15
 
*** Et le vainqueur : Cal Keran le bienheureux. Comme quoi, jouer à plouf-plouf pouvait parfois amener à faire des rencontres intéressantes.

Sitôt les "clic-clic-clic" entendus, le blondinet se stoppe... Avant, d'un bond, de se décaler du côté de la rue. Sautant par dessus l'un des murets attenant à l'une des habitations abandonnées, il baisse rapidement la tête, qu'il recouvre du noir capuchon. Lorsque les pas se font plus sonores, il lève la tête, doucement, plongé dans l'ombre. Et écarquille les yeux. Merde, ça c'était le premier truc étonnant du jour.

Rabaissant la tête, il réfléchit. Ces bestioles sont clairement là pour le maître des lieux, peu de chance qu'elles tournent ici depuis des années pour rien. Il leur faut une source d'alimentation. Si elles appartiennent à quelqu'un, alors elles ont un rôle lié à ce quelqu'un.

Surveiller, probablement. Pas de bras. Des alarmes sur pattes ? Le tube à l'avant pouvait être une arme. Mais où était les "yeux" ? Le bulbe ? Ou réagissaient-ils au son ?

Portant une main à sa ceinture, il en sort une petite pierre, qu'il lance derrière les choses. Si celles-ci ne réagissent pas, il tatonnera autour de lui pour trouver un plus gros morceau de caillasse.

Prévenir les autres ?

Quelque chose le bloque. Non, pas de danger pour l'instant. Trop excité par sa découverte, le voleur sourit. Il y avait le moyen de se faire un sacré paquet de pognon s'il trouvait un acheteur pour ces pièces mécaniques... Enfin, s'il pouvait en ramener une à la maison. Tiens d'ailleurs... C'était grand, ces machins ? Il n'était pas opposé au fait de prendre par surprise ces trucs, mais jouer à David versus Méca-Goliath, ce n'était pas vraiment sa tasse de thé.

Qui était David et Goliath ? Oh, David était son vieux pote de fauche, un gamin de la taille de Cal. Il avait assommé un ado bien plus grand quand ils étaient gosses. Enfin certains disent qu'il s'est assommé seul en se plaçant sous ce pot en équilibre. Mais ça restait super impressionnant. Yup. Quoi, vous attendiez une meilleure histoire ?

Fin de la parenthèse, estimation rapide des choses... Allez... Une cinquantaine de centimètres pour l'une, oui. L'autre était plus petite... Dur à estimer depuis sa position. Non, dans le genre, c'était plutôt eux les Davids.

Sa pierre ricoche au sol, et la première bestiole entre en action. La seconde reste toute bête, en plein milieu du chemin. Action concertée, les deux ne foncent pas sur ce qui pourrait être un piège. Oui, ça doit être ça. Une sacrée mécanique. Et lorsque la grande revient, elles... Se font des calins ? Enfin, elles semblent communiquer vaguement à l'aide de leur bras -oui, elles en ont un... Dur de le voir avec cette luminosité-.

Mais soudain, les deux choses se retournent, droit vers lui. Il retient un mouvement de recul. Ne pas perdre les pédales, ne pas bouger. L'ombre le camoufle, bouger ne le rendrait que plus vulnérable. Et après une longue seconde -minute, heure ? Difficile à dire, le stress aidant...- les bestioles se détournent. Un large sourire barre le visage du voleur. Intelligente, une vraie réflexion et une stratégie établie. Il n'avait jamais vu ça. Finalement, sa journée allait être plus intéressante que prévu. Mais ces bestioles seraient une véritable plaie à éviter. Et il en savait trop peu pour une approche frontale. Le point positif, c'est qu'elles patrouillaient. Et qu'on patrouillait rarement autour du vide. Mmmmh....

Noter leur mouvement et tenter de discerner un rythme. Une fois ce rythme acquis, chercher le meilleur angle d'attaque. Enfin, il tenterait de passer. Attendre. Il devait attendre et faire preuve de patience. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Matal 10 Marigar 815 à 21h57
 
Norlail regarde les éboulis pendant quelques secondes puis il hausse les épaules. Il venait de passer une heure à marcher dans ses souterrains puants pour tomber sur une impasse. Un autre que Norlail aurait sans doute été excédé d'avoir marcher plusieurs kilomètres pour rien mais Norlail savait garder son calme. Il venait de perdre une heure entière mais ça n'était pas dramatique. Il savait désormais que cette partie des lieux était sans réel intérêt. Les autres auraient sans doute plus de chance que lui. Peut-être avaient-ils peut-être déjà trouver quelque chose d'ailleurs. Quoique pour le moment ils n'avaient rien communiqué. Étaient-ils en danger? Peu probable qu'ils n'aient pas eut le temps d'envoyer une petite pensée pour donner l'alerte.

Quoiqu'il en soit il fallait les rejoindre. Il pouvait courir et ainsi gagner un peu de temps mais il n'en avait pas spécialement envie. En effet courir le rendait moins discret et il tenait à le rester le plus possible. Ce n'était pas parce qu'il n'avait rien croiser à l'aller qu'il ne croiserait rien au retour après tout. L'idée de perdre une heure de plus ne l'enchantait pas vraiment mais il n'avait pas vraiment le choix.

Il prit le temps d'envoyer une pensée à Jade et Cal.


RAS. Chemin obstrué par éboulis. Je reviens sur mes pas. Et vous?

Ceci dit il fit demi-tours et refit le chemin en sens inverse.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 11 Marigar 815 à 16h01
 
On s'appuyait beaucoup sur l'organique. Beaucoup plus que ce qui pouvait sembler être la norme, de prime abord.
La pierre, le métal, étaient le squelette de la ville. De loin, elle gardait la même silhouette.
Mais de près, tout semblait désormais si... Mort.

Auparavant, les maisons devaient être bien délimitées. Jusqu'à la jointure du mur, notre famille. Au dela, les voisins.
Désormais, toute la rue était à l'identique, tous unis dans l'oubli.

Alors, ne pouvant recueillir plus d'informations du détail, Jade avait tenté d'avoir une vue plus globale.
Il y avait un peu plus de mousse vers le bas. Gravité... Ou restes ?
S'il y avait eu une inondation jusque, mettons, deux mètres de haut, cela se serait vu instantanément le lendemain, ou même plusieurs semaines après.
Mais plusieurs années ? Plusieurs siècles ?
S'il y avait eu une ligne bien nette, elle avait eu le temps de disparaître. L'humidité ambiante avait imprégné le tout avec la même ferveur, inculquant une forme d'égalité absolue à toutes les structures.

Pour autant, elle parvenait à discerner certains changements.
Une enfilade de salles plus grandes, ouvertes sur l'extérieur, et bénéficiant, luxe certain, d'une cour non négligeable, mais fermée. Peu de mousse, mais des armatures métalliques, légères, soigneusement alignées. Sans doute des restes de tables. Une école... Voilà qui réglait au moins la question de l'esclavage, à priori.
Plus loin, ce devait être une rue commerçante. Ouvertures plus grandes, restes de vitrines, mais s'ouvrant sur des salles larges au rez-de-chaussée. De l'espace pour accueillir les clients et exposer ses marchandises.
Mais surtout, c'était les couleurs, qui indiquaient cela.
Ou les ombres de couleurs, plutôt.

Deux courtes sections de chaines, reliant deux amas de ce qui avait du être du bois : une pancarte, vraisemblablement. Mais généralement, c'était plus une légère coloration au dessus de l'entrée, qui renseignait. On y devinait les enseignes de jadis, proclamant "épicerie fine", "tailleur sur mesure" ou autre. Si ce n'était pas forcément impossible, avec une observation minutieuse, de deviner qui faisait quoi, ce n'était pas affaire d'un simple coup d'oeil : aucune lettre n'avait survécu - sauf celles du maréchal-ferrant, en métal, clouées dans la roche- et pour pouvoir associer couleurs et métiers, il aurait fallu connaître les us et coutumes de l'époque, les modes du moment... Et donc l'époque précise, déjà.


Ceci dit...

Hum. Non. Le formuler à voix haute serait une source de création d'espoir. L'espoir était une pondération irraisonnée d'un phénomène statistiquement minoritaire. Le développement probable de l'espoir était de le voir déçu, ce qui impliquait un désespoir, élément sentimental négatif.
Donc ne pas verser dans l'espoir.

Ceci dit, ils étaient dans un endroit abandonné depuis longtemps. Tout ce qui était ancien n'était pas forcément précieux, mais était sensiblement plus proche d'une période où les Machines fonctionnaient encore. Sensiblement plus proche d'une période où les schémas du Créateur n'étaient pas une denrée à la fois rare et commune.

Chances de tomber sur un schéma du Créateur, en vadrouillant au hasard ? Aucune.
En partant du principe qu'il y en avait un ici, il faudrait qu'il ne tombe pas en morceaux comme tout ce qui n'était pas gravé dans la pierre -avait-on déjà retrouvé de tels schémas dans la pierre ? Il ne lui semblait pas en avoir jamais entendu parler- qu'elle tombe dessus alors qu'il faudrait plusieurs semaines à une équipe correctement formée pour explorer la zone, et surtout, qu'elle le reconnaisse en tant que tel. Alors qu'entre un schéma de machine à vapeur archaïque, et un autre révolutionnaire malgré ses multiples particularités le rendant archaïque, elle s'estimait parfaitement incapable de faire la différence.

Quant aux chances de tomber sur un objet antique bien conservé, qui pourrait peut-être, plus tard, révéler ses secrets... Les chances de conservation en état correct étaient bien plus importantes. Sa capacité d'identification, nettement plus correcte. Restait à tomber dessus.
Chances faibles, mais pas totalement nulles...

Ne restait plus qu'à espérer que le quartier était suffisamment huppé pour avoir une bijouterie. Impossible à déterminer comme cela, l'évolution des mentalités, son influence sur l'architecture, pouvant aboutir à des extrêmes.
Quoiqu'il en soit, Jade continuait son inspection, s'intéressant plus à ce qui semblait les anciennes boutiques.
Essayer de voir, par les ouvertures, si l'une d'elle pouvait correspondre. Sans doute un peu plus petite que les autres -il y avait moins de clients, et les pièces exposées étaient plus petites- avec des ouvertures plus resserrées, la porte peut-être de meilleure qualité -la sécurité était en principe un peu plus renforcée, juste au cas où- et peut-être des... Présentoirs. Du verre, du métal. Possible qu'ils aient été en bois, aussi. Hum. Présentoirs semi-pertinents, non indispensables.
Un reste de peinture dorée était aussi un signe d'un potentiel plus important de tomber sur une bijouterie. Mais ni une certitude, ni une obligation.

Elle n'avait rien croisé de vivant, ou de prouvant une quelconque activité dans le coin. S'il fallait forcer les serrures -à condition que simplement passer par la fenêtre soit impossible- elle n'hésiterait pas à faire feu là où il fallait.

Oh, et de l'eau, aussi.
Généralement, les bâtiments avaient accès à l'eau.
C'était quasi sans espoir, mais après tout, si le réseau électrique continuait à fonctionner, ça ne risquait rien de vérifier si le réseau de distribution d'eau aussi continuait à être entretenu.
Car là, non seulement elle donnait un sacré avantage à d'éventuels observateurs afin de la traquer, mais elle se privait aussi d'un de ses sens.

Hum. Ah, oui. Justement.
Quitte à forcer des serrures en tirant dedans, autant le faire dans la rue. Ou tester les intérieurs à flamme nue.
Ce serait dommage qu'une vieille fuite de gaz ait empli un intérieur et qu'elle fasse tout sauter simplement parce que l'odeur de merde avait empêché de sentir celle du gaz.

Norlail repris un contact, laconique. Elle répondit de même.


Pensée :
Intérêt minime. Poursuite étude.


Perdue dans un endroit antique, ses priorités semblaient pouvoir se résumer à cela :
- Trouver des objets (idéalement des bijoux) à récupérer.
- Pouvoir se nettoyer.
Alors certes, on aurait pu parler d'intérêt historique et de recouvrement de capacité d'analyse. Mais aussi de pillage et de narcissisme. Surtout quand son esprit synthétique condensa les deux projets en un seul, "se trouver des boucles d'oreilles visibles à travers les cheveux, une fois lavés." Surtout avec la vision, en flash, d'une des possibilités de boucles d'oreilles : un long cristal, noir.

Si même son cerveau prenait des initiatives, surtout de cette couleur... C'est qu'elle laissait sans doute un peu trop de place à Onyx.
Bah, tant pis. Elle verrait bien.



La perfection est amorale.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 13 Marigar 815 à 20h32
 
*** Sans se détacher de son observation et de son décompte, le voleur sent venir à lui les pensées. Merde. Une idée soudaine : et si les bestioles pouvaient capter les communications entre lanyshtas ? Après tout, personne ne savait comment cela fonctionnait...

Peu probable, néanmoins. Alors une pensée vole vers ses deux "partenaires". ***


Cal : Créatures mécaniques. Probablement sentinelles. Rondes à pattes. Inverse de l'écoulement. Pas de bruit, zéro bruit, le premier qui déclenche une alarme, je le saigne moi-même.

*** La pensée est saccadée. Ne pas perdre son compte, pas le temps de se concentrer sur eux. Mais c'est bien une froide détermination qui passe dans son état d'esprit. Ce n'était plus le moment de déconner. Plus du tout. Et le Cal des égoûts n'était pas le Cal de la ville. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 15 Marigar 815 à 22h10
 
Contact.
Sur Cal.
Calculs préliminaires.

Cela faisait une heure qu'ils s'éloignaient les uns des autres.
A vol d'oiseau, elle était la plus proche des deux autres, mais la disposition des rues, sans grand chemin de traverse, l'obligeait à un trajet en angles droits, qui la privait de l'avance qu'elle pouvait avoir sur l'un ou l'autre. Donc deux heures de distance de séparation.
En partant du principe que Cal restait bloqué sur place, il lui faudrait donc, en allant le plus vite possible, au moins un dixième de ce temps. Sans compter que le repérage final (qui nécessitait soit un ralentissement drastique de la vitesse et donc du bruit si Cal n'était pas repéré d'ici là, soit une approche tactique si un combat avait commencé et qu'il fallait repérer l'ennemi et établir des positions de tir sans fournir soi-même une nouvelle cible), les dix derniers pourcents de l'approche, ne pourraient pas se faire à plus de deux fois la vitesse de déambulation.
Plus de quinze minutes de trajet si elle se décidait à foncer tête baissée.
Si un combat se déclenchait, mettant sa vie en péril... Ma foi, dans un échange de coups de feu, on pouvait avoir de telles impasses. Cal étant à priori dépourvu d'attaque à distance, le combat aurait tendance à couper court. Soit il survivait, soit il tiendrait bien moins longtemps.

Dilemme.

En présence de sentinelles, face à une preuve de vie -ou du moins d'activité- d'autre chose qu'eux, ne pas produire de son, ne pas se faire repérer, était la base.
Que faire ?

Ils pouvaient tenter un regroupement rapide. Dans le quart d'heure, du moins. Mais en supposant que les sentinelles vues par Cal soient les seules, car si elles étaient plus nombreuses, selon un maillage plus lâche, à le rejoindre rapidement, ils se feraient immanquablement repérer.
Ils pouvaient tenter un regroupement lent. Au moins le double. Plus sûr. Du moins pour eux. La question... La question venait alors de Cal.
Celui-ci était-il capable de passer inaperçu pendant une demi-heure ? Peut-être. Sans doute. Il n'était pas forcément le meilleur, mais il était loin d'être mauvais, assurément.
Mais était-il capable de rester calme durant ce temps ? Sans tenter quelque chose ? Tester ? S'amuser ? Difficile de lui reprocher un trait de caractère qui avait justement poussé son intégration dans le groupe, mais tout aussi difficile de l'ignorer. Oui, il pouvait se tenir tranquille. Ou pas.


Ou on peut inverser les rôles...

Courir serait problématique. A moins d'être en plein coeur de combats, et de savoir avec une certitude absolue que l'attention de l'ennemi était occupée ailleurs, il n'était jamais bon de se précipiter quand on voulait passer inaperçu.
Le premier qui bouge, le premier qui meurt.

C'était facilement compréhensible : chaque personne disposait de deux champs. Le champ de repérage -distance à laquelle il était repérable- et le champ de détection -distance à laquelle il repérait.
Immobile, le champ de repérage était réduit, en fonction du talent de la personne, et le champ de détection s'étendait selon une sphère, avec une très forte augmentation de distance dans le sens de la vue.
Plus on allait vite, plus notre champ de repérage augmentait : drastiquement dès le premier mouvement, la vue repérant très bien les mouvements, même lents, et continuellement après, principalement à cause du bruit qui allait croissant.
Le champ de détection, par contre, souffrait grandement. Qu'on se déplace, et seule la plus forte des odeurs était sentie à temps. Il fallait un son supérieur à celui qu'on produisait, et incongru (ne correspondant pas à nos activités) pour qu'on l'entende.
Mais surtout, c'était la vue qui souffrait, tandis que la vitesse augmentait. A vitesse basse, elle ne perdait presque rien. Mais plus on accélérait, plus on devait se baser sur la vue, seul sens à conserver sa vitesse de traitement de l'information. Plus on perdait la vision du mouvement, puisque l'ensemble du champ de vision était lui-même en mouvement relatif par rapport à nous. En cas de trajet irrégulier, on devait même consacrer de plus en plus de ressources à simplement suivre un trajet dépourvu d'obstacle. Phénomène bien connu des amateurs de vapocyclette en descente : ils ne voyaient quasiment qu'un tunnel.

Bref, si on pouvait forcer l'ennemi à bouger le premier, et idéalement à bouger vite, on était quasi assuré de le trouver avant que lui-même ne nous trouve.

Le forcer à bouger... Ne pouvait pas se faire en lui imposant de nouvelles procédures. Cela signifierait, obligatoirement, qu'il soit au courant de notre présence.
Ce qui était, à ce jour, peut-être leur meilleur atout. Car jusqu'à preuve du contraire, ils n'étaient pas repérés.

Extrapolations sur le maillage de sécurité. Il n'était que modérement étendu. Et modérément performant. Si Cal avait pu trouver les sentinelles, sans les chercher activement, c'est qu'elle-même ne devaient pas le chercher activement, et par conséquent pas chercher non plus à se cacher. A moins d'un système de sécurité à deux niveaux -un visible dissuasif et surtout fictif, le second invisible et efficace, se basant sur la sous-estimation globale du système de sécurité induite par le premier système- il n'était pas repéré. D'une part parce que les sentinelles devaient effectivement être plus proches de son secteur, d'autre part parce qu'elles n'avaient pas capté les indices de leurs déambulations.

Que se passerait-il si elle tirait ?
Elles capterai... Non. Que se passerait-il si elle tirait, et que c'était elle qui avait géré le système de sécurité (ou du moins, si on avait gardé que le premier niveau d'un système de sécurité qu'elle aurait conçu) ?
Le bruit était autrement plus fort qu'une pierre délogé. Mais ils étaient distants de plusieurs kilomètres, à priori. A l'air libre, la détonation étouffée passerait inaperçue, sauf au milieu d'une nuit calme. Ici, l'écho devrait pouvoir entretenir le son avec assez de force pour qu'il se propage. Mais tout en se propageant, il diluerait sa source.
Si elles n'avaient pas repéré Cal, c'est que leur système audio, s'il existait, ne devait ps être beaucoup plus performant qu'une oreille krolanne. Ils sauraient -à moins que des bruits forts ne soient courants, mais le bon aspect des bâtiments tendait à récuser cette hypothèse- qu'il y avait un intrus, mais sans pouvoir avoir mieux qu'une direction très vague.
Direction de laquelle il faudrait approcher le plus vite possible, dans un effet "tunnel" de perception avant que le responsable du bruit ne s’éclipse. Avant de ralentir pour mieux l'attraper.

Bref, si elle tirait, elle aurait vraisemblablement quelques longues minutes devant elle -pas de quoi prendre une douche et se sécher, mais largement de quoi prendre quelques bricoles- avant que la cavalerie n'arrive, à une vitesse lui permettant de les repérer en premier.
Ensuite, elle devrait jouer à qui est le plus discret -et si les sentinelles avaient un odorat, ce serait délicat- car leur présence serait connue.
Cal devrait par contre pouvoir continuer plus avant, passant à contre-courant des sentinelles focalisées sur un point bien plus distant.

Moui. Les conclusions, assorties de propositions et contre-propositions se mettaient en place.
Changeant légèrement l'ordre de ses priorités.
Pour l'instant, Cal avait gagné le droit de se débrouiller seul.

- Si possible de le faire dans le calme, trouver de l'eau.
- Si Cal balançait un "je crois qu'elles m'ont repéré", tirer afin de faire diversion.
- Si un magasin prometteur était repéré, et qu'il était protégé par une serrure récalcitrante autant que dépourvu de fenêtres praticables, ne pas se laisser arrêter, et tirer.

Dans les deux derniers cas, prévoir moins de dix, idéalement cinq minutes, afin de fouiller et/ou trouver un endroit adéquat à une observation discrète.
Un plan trop fluctuant par rapport à d'habitude.
Logiquement, malgré une réévaluation constante des paramètres, la ligne de comportement optimale était définie, et unique.
Une arborescence de potentiels était une façon différente de pensée. Mais il fallait faire avec les inconvénients, quand on cherchait les avantages. Il y avait, outre la patte, la curiosité d'Onyx qui perçait aussi.


Je serais curieuse de le voir tenter de me saigner...


La perfection est amorale.
 
Narrateur
 
Le Merakih 18 Marigar 815 à 22h12
 
Cal Keran observait, comptait, notait mentalement.
Les secondes, les minutes s’égrainaient.

Un schéma se mettait en place.
Les deux créatures mécaniques allaient, venaient selon une structure complexe, en partie aléatoire mais pas totalement.
En particulier, leurs allées venues étaient toujours ponctuées, toutes les 54 secondes d'un rapprochement suivi d'une patouillage de papatte centrale.
Elles communiquaient par ce biais, sans doute réactualisant leur schéma de patrouille selon les informations recueillies.

Cal Keran comprit que des informations, elles en recueillaient beaucoup.
Sonores. Visuelles. Et peut être même olfactives. Elles tapaient aussi le sol régulièrement de leurs gros pieds plats.
Captations des échos ou des vibrations ?...

Au bout d'un peu plus de 9 minutes - pas un multiple de 54 secondes en tous cas - une nouvelle créature vint s'ajouter à la fête.
Plus grosse. Un mètre de haut environ.
Similaire en dehors de sa taille.
Elle arriva, ils se firent des papouilles, puis la grosse créature repartit en arrière.
Visiblement, les informations recueillies étaient régulièrement mises à jour...

Norlail Menrar revenait, tranquillement, et comme à l'aller ne croisa rien de notable ni donc de dangereux...

Jade Srhaggelle, de son côté, continua son exploration.
De l'eau "propre", elle finit par en trouver.
Une sorte de place, elle aussi délabrée, avait par un miracle assez surprenant sur l'un de ses côtés une fontaine à eau mécanique, métallique et... en état de fonctionnement.
Quelques tours de manivelle plus tard, et une eau - d'abord chargée de corrosion - se mit à couler pure et fraiche.
La réserve d'eau avait survécu, intacte.

Des magasins prometteurs, par contre, elle n'en trouva point.
Des magasins, il y en avait.
Mais après une étude complète et attentive, ce n'étaient que des boutiques "utilitaires" ou d'alimentation.
Rien de notablement bourgeois, luxueux ni même de lieu de loisir.
Non, aucun lieu de loisir...

L'endroit, l'ensemble de ce quartier abandonné, était un lieu de vie, certes, mais un lieu empreint de pragmatisme exacerbé.
On ne pouvait vivre sans loisir ?
Difficile à imaginer, peu optimisé, mais c'était bel et bien le cas ici...



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 19 Marigar 815 à 19h08
 
*** Un schéma se dessinait, c'était déjà ça. Il faisait bien de prendre son temps... Mais le schéma est soudain troublé par une troisième créature. Merde. Impossible d'être sur de son rythme, à celle-ci, avant qu'elle ne revienne pour un second tour... Mais si ce tour durait trois heures, et que, coup de bol, il avait débarqué... Quoi, 10-11 minutes avant ? -oui, compter de tête, c'est vague...-, il était baisé.

Néanmoins une idée germe dans sa caboche. Il aurait voulu foutre le boxon. Il aurait vraiment voulu, mais c'était trop risqué pour lui. En revanche... ***


Cal : Jade, Nortail... Est ce que vous auriez le moyen de faire le maximum de bruit d'ici... Cinq minutes ? Un bruit "naturel", mur qui s'effondre, éboullis, je ne sais pas, quelque chose... A deux endroits différents, en même temps. Pas de coup de feu, ils sauraient qu'il y a une présence krolanne, je suis sûr que ces saloperies savent analyser les sons...

*** Dans le meilleur des cas. Dans le pire ils les transmettraient directement à un supérieur mieux membré et capable de lui arracher les bras... ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Dhiwara 22 Marigar 815 à 15h14
 
Le chemin du retour était peut-être sans intérêt mais au moins il était sans danger, ce qui était loin de déranger Norlail. En effet Cal avait eut plus de chance que lui et la Verte: il avait trouvé des sentinelles mécaniques. Il était donc possible que le kil'sinite soit à l'entrée du domaine de l' Entité Négative. Bientôt les choses seraient probablement plus tendus et peut-être même que les balles siffleraient de partout. Donc autant profiter des quelques minutes de calme qui restaient avant qu'ils ne se retrouvent plonger au cœur de l'action. Enfin..profiter était un bien grand mots, il ne faut pas non plus oublié que lui et ses compagnons étaient couvert de matière fécale. Une fois cette expédition finie Norlail ne remettrait pas les pieds dans les égouts à moins d'avoir une bonne raison de le faire. Mais là n'est pas encore la question, ils avaient encore beaucoup de choses à faire ici.
Et justement en parlant de choses à faire voilà que Cal leur demande de créer une diversion. Surement pour se débarrasser des sentinelles afin de pouvoir passer discrètement. L'idée n'était pas mauvaise pourtant Norlail n'avait pas vraiment envie de laisser partir Cal seul en avant. Pas qu'il se souciait que celui-ci puisse être en danger, non. Ça ça n'était pas vraiment un problème, on ne fait pas d'omelettes sans casser les œufs. Ce qui dérange Norlail c'est plutôt qu'en partant en avant Cal sera celui qui récoltera les informations le premier. L' Écumeur poussa un soupire, il n'avait de toute manière pas d'autre choix que de faire confiance au Manieur D'Ombre pour le moment. Et puis si Jade l'avait choisi c'était probablement qu'elle avait confiance en lui. Probablement. Néanmoins il devait aussi se rapprocher des deux autres. Il n'était plus qu'à une dizaine de minute de l'endroit où ils étaient arrivés donc encore à une heure de Cal et des créatures. Peu probable que les créatures bougent de leur position pour un bruit provenant d'aussi loin. Il envoya une pensée à ses partenaires.


Cinq minutes est un délais trop court. Laisses nous nous rapprocher de ta position, la diversion n'en sera que plus efficace. Nous sommes trop loin pour le moment, en supposant qu'elles entendent le bruit qu'on fera, il y a peu de chances pour qu'elles quittent leurs positions.

Ceci dit il continua discrètement d'avancer vers Cal Keran, attendant une réponse de celui-ci ou de Jade.


Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Dhiwara 22 Marigar 815 à 16h06
 
*** La pensée du mercenaire arrive à ses or... Ah, bah non, justement, pas à ses oreilles. Une petite grimace de déception se peint sur son visage. En même temps, il ne pouvait pas s'attendre à ce qu'on lui sorte soudainement un éboulement en effet de manche. Merde. Regardant à nouveau les sentinelles, il réfléchit. ***


Cal : Si vous rapprochez trop, les bestiaux ne partiront pas bien loin. Et vos deux positions seront alors trop proches pour voir ce que donne leur réaction en cas d'intrusion sur deux points différents. Ils collectent les infos et ils échangent entre eux, ça veut dire qu'ils ne sont pas connectés 'à distance" comme nous le sommes, en tout cas, on peut le penser, mais qu'ils ont besoin d'une communication physique. Si on arrive à éloigner deux sbires, non seulement je pourrai tenter d'avancer un peu plus, mais en prime, toi et Jade, vous pourrez comprendre comment ils pensent. C'est ton truc Jade, non ?

*** En espérant que l'Ecumeur ne la jouerait pas par derrière. Autant il attendait cela de Jade, si cela pouvait permettre à la Verte d'apprendre il n'avait aucun doute qu'elle n'éprouverait pas le moindre remord, autant Nortail était la constituante la plus incertaine de l'équation. Et si Cal aimait le Chaos et le cultivait, Keran aurait bien voulu s'en passer à court-terme. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Dhiwara 22 Marigar 815 à 17h53
 
Norlail écouta la pensée de Cal tout en se rapprochant de sa position. Mouais. Il n'était pas vraiment d'accord avec son homologue blondinet mais il pouvait comprendre qu'il désire éloigner les sentinelles au maximum. Et puis au moins cela avait la proposition de Cal avait le mérite de fournir de potentielles informations. Il transmit de nouveau une pensée à Jade et Cal.

C'est d'accord. Dans cinq minutes à partir de maintenant. Top.

L' Écumeur compta les secondes dans sa tête. Cinq minutes c'est court. Surtout quand on cherche quelque chose bien précis. Alors qu'il ne restait qu'une trentaine de seconde Norlail finit tout de même par trouver quelque chose en rentrant dans une maison. Il s'agissait d'une armoire pleine à craquer de vaisselle.

Fantastique. Exactement ce qu'il lui fallait.

Au bout des cinq minutes il la flanqua par terre sans plus de cérémonie en espérant que le bruit produit serait suffisant.

Puis il alla ce cacher dans une maison une centaine de mètres plus loin. Ne restait plus qu'à attendre.







Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 22 Marigar 815 à 21h47
 
De l'eau.
Une petite merveille en soit.
Certains devaient trouver qu'il y avait de plus belles choses, comme un tas de richesses, et d'autres devaient y voir un attrait encore supérieur, comme les assoiffés.
Mais soyons honnêtes, même si elle avait eu le temps de sécher, la matière fécale dont ils étaient encore couverts devait arriver à les placer correctement dans la catégorie "joie ressentie à trouver de l'eau".

Si elle avait eu le choix, elle aurait mis les bijoux en premier lieu. Mais paradoxalement, l'absence de tout élément lié au luxe n'était pas décevant. Déjà parce que la déception nécessité l'espoir, et ensuite parce que cette absence avait le mérite d'être claire. Et une donnée précise, ne connaissant pas d'exception visible, était une denrée précieuse qui avait sa beauté propre.
En second lieu, elle aurait pris de l'eau dans un endroit à caractère privatif et aisément défendable.
La petite place n'était pas exactement ce qu'elle avait eu à l'esprit, mais... Cela dépendait du point de vue.
Comment qualifier un endroit de privé ? Comment définir l'intimité ? On avait tendance à y associer un confinement physique, mais c'était en fait une confusion avec le confinement social.
En d'autre termes, étant à priori seule, sans observateur à, probablement, plusieurs kilomètres à la ronde, elle était aussi isolée que dans une salle de bain plongée dans le noir.
Et même si Norlail remontait vers Cal, il passerait loin d'elle -quand à remonter vers elle, ce serait problématique : l'éloignement entre les deux krolannes se gérait en un unique paramètre de distance. Sa propre position injectait une seconde dimension, compensable uniquement par des approximations.
Elle était -à d'hypothétiques sentinelles non repérées près- seule.


C'est l'heure du bain.

Ou du moins de la trempette.
L'endroit différait assez largement d'une salle de bain, par quelques aspects très pratiques.
L'eau, déjà, n'allait pas être réglable à la bonne température.
Et niveau serviettes, elle était assez démunie. Elle ne pourrait donc qu'échanger une tenue assez... Merdique, et encore humide, contre une autre nettement plus propre, mais tout aussi nettement plus humide, même après essorage.
Ceci dit, si ce serait plus désagréable les premières minutes, à la longue, ce serait infiniment préférable...

Jade en était à se demander si elle devait tenter de procéder à un renettoyage de son arme - meilleur que celui de fortune réalisé initialement, mais seulement si elle avait le temps nécessaire pour laisser sécher les pièces, sinon ce serait pire- lorsque lui parvint la pensée de Cal.
Du bruit, hein ? Mais du bruit "naturel". Quel dommage, elle avait oublié son générateur d'ondes sismiques dans son autre sac.
Bon, en tout cas, si Cal avait décidé de bouger, cela allait bouger. Pas forcément tout de suite, pas forcément bien, mais il était en tout cas inutile d'espérer pouvoir faire le nettoyage.

Sans compter que l'eau fonctionnait. Pour le peu qu'elle en savait, ce type de réseau se déteriorait. Il devait donc être entretenu, ou à minima, surveillé. Sa prise d'eau avait potentiellement été repérée, et elle ne pouvait se permettre de rester trop longtemps au même endroit.

Même sans faire de diversion, elle...
Hum.
Ou peut-être que si ?


Pensée :
Tentative de diversion possible. Chances de réussite, moment de déclenchement et ampleur : incertains.


Elle avait déjà vu une machine à vapeur exploser. Trop de pression. Quand la pression s'accumulait, elle faisait sauter l'élément le plus fragile.
Pour l'eau, c'était sensé être plus ou moins le même principe. En plus lent, et, si l'ensemble était bien conçu, avec quelques sécurités basiques empêchant que cela ne se produise.
Que pouvait-on penser d'une société sans loisirs ? Qu'elle ne prétait pas d'intérêt, et se méfiait de sa population ? Ou au contraire que le sérieux était généralisé, rendant les sécurités inutiles ?
Et l'entretien, s'il existait, était-il étendu aux sécurités ?


D'abord, des fragments de maçonnerie.

Pas de temps à perdre, Norlail venait de déclencher le compte à rebours.
Si elle devait augmenter la pression, il fallait proposer un point plus résistant que ceux en interne. On ne pouvait pas simplement mettre un caillou dans un orifice et espérer qu'en le poussant assez fort il résisterait à l'eau. Par contre quelques petits morceaux, mêlés aux bandes de tissus qu'elle avait emmené pour Cal, pouvaient faire un bouchon à peu près étanche, vis à vis d'un débit important. Un bouchon qui ne tiendrait pas...
...sauf peut-être si on tordait suffisamment l'orifice de sortie, qu'on le déformait afin que le métal cabossé retienne le bouchon.
Ne resterait plus alors qu'à tourner la manivelle, appellant ainsi plus d'eau vers une sortie bouchée. Augmentation de la pression dans la canalisation et, si elle était assez fragile par rapport à un assemblage de brics et de brocs, rupture.
Bon, après, restait à savoir si le réseau était surveillé, et s'il l'était pas les sentinelles.

Bah, après tout, ne se voyant pas capable de faire s'effondrer un bâtiment à mains nues -sans compter que cela n'aurait pas été très "naturel", vu l'immuabilité apparente des lieux- mieux valait tenter quelque chose que de ne rien faire.
C'était ça ou faire sauter le réseau électrique, de toutes façons.

Mine de rien, l'un d'eux aurait pu les renseigner sur les chances de réussite de telles ou telles initiatives...
On sous-estimait clairement le potentiel d'exploration des architectes urbains.



La perfection est amorale.
 
Narrateur
 
Le Julung 26 Marigar 815 à 20h51
 
Cinq minutes.
Trois cent secondes ?

Non.
Certainement beaucoup plus de secondes dans cinq minutes, c'était une quasi certitude.
Car le temps que les pensées fusent, que les comparses se mettent en place, trouvent leur "point de bruit", déclenchent ou enclenchent, les secondes devaient forcément être plus nombreuses...

C'est ce qui devait les titiller en cet instant précis, car bien que les actes furent séparés, les conséquences furent simultanées.
A la seconde près.
Un esprit vif et alerte noterait immédiatement la quasi impossibilité statistique de cet évènement...

Clink, Clank, grink, BRUIT DE VAISSELLE !
glou...glou... Gl... G.... Gonk ? BRUIT D'EXPLOSION MÉTALLIQUE MÊLÉ A UN GROS JET D'EAU !

Deux bruits.
Deux lieux.
La vaisselle avait explosé au sol !
La canalisation n'avait pas pété en sous-sol.
La fontaine à eau... si ! Explosée ! Catapultée ! Braoum !...

De son côté, Cal Keran, même seconde, put observer les réactions des deux sentinelles.
Simultanément, elles se tournèrent vers les bruits au loin.
La rue étant circulaire de grand rayon, les deux bruits pouvaient sembler provenir juste... de plus loin.
C'est ce que Cal Keran perçut. Un gros fracas mêlé.

Mais les deux créatures se tournèrent bien selon deux angles différents.
La seconde passa.
Le globe au milieu de leur tête s'illumina d'une jolie couleur bleue !
Elles restèrent immobiles une seconde de plus.

Puis, comme au ralenti, elles commencèrent à reculer.
Cinquième seconde.
Elles reculaient de plus en plus.
Sixième seconde.
De plus en plus vite, même.

Cal Keran comprit alors ce qui se passait.
Deux bruits simultanés. Deux bruits parfaitement coordonnés.
L'intelligence qui était derrière ces créature, ou leurs propres méthodes de raisonnement, avaient conclu immédiatement à un phénomène non naturel.

Elle s'en allaient. Faisaient retraite.
Prudentes.

Très prudentes...

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 28 Marigar 815 à 16h16
 
*** Bon. Ca n'avait pas VRAIMENT marché comme prévu. S'il était satisfait des bruits -c'était de la vaisselle ? Vache, un sacré paquet de vaisselle !-, il l'était moins par la réaction des automates. Il avait bien sûr prévu qu'ils comprennent ce qui se passe. Mais il avait au moins prévu une réaction plus... Engagées de leur part. Bordel ! Elles se mettaient même en retrait pour renforcer leur position. Mais ce n'était pas les bestiaux qui l'avaient décidé d'eux même. Leur retraite était parfaitement coordonnée. Même pas, même allure. Il fallait forcément qu'elles soient reliées à quelque chose qui leur donne le même ordre au même moment.

Intelligence artificielle ? Non, c'est ridicule, un automate est un rouage, un rouage tourne, il a une série de comportements prédéfinis, il ne peut pas soudainement se mettre à réfléchir. Même si cette possibilité... Un message mental part. Puis un autre, vers ses compagnons : ***


Cal : Ok, ils savent qu'il y a quelqu'un. Mauvais point, plus le même effet de surprise. Bon point, ils vont peut-être se décider à bouger et nous laisser quand même le moyen de garder une partie de la surprise. Ramenez vous, je suis...

*** Une pause... ***


Cal : Je suis quelque part dans la direction que j'ai emprunté. Difficile d'être plus précis, tout se ressemble ici. Je vous attends, je pensais me jeter en face d'eux en beuglant mais s'ils sont armés, je vais... Je serai un mort en sursis potentiel. N'y voyez pas d'inconvénient, mais je pense que vos fusils seront plus efficaces que mes lames si ces trucs me trouvent.

*** Mais rester inactif ? Et attendre prudemment ? Jamais ! Du coin de l'oeil, le voleur tente une petite reconnaissance visuelle. Y'aurait-il le moindre coin d'ombre, le moindre recoin architectural qui lui permettrait d'avancer au plus près de... De l'ennemi faute d'un meilleur terme ? Il allait tenter le coup. Trouver un moyen de les contourner discrètement. Si ça rate, il n'aurait plus qu'à espérer que la cavalerie arrive. Se relevant, priant encore et toujours pour que sa position ne soit pas aisément repérable, il se met donc au travail. Observer. Noter les chemins possibles. Tenter le coup. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 29 Marigar 815 à 16h33
 
Le concept de densité narrative était fascinant. Il expliquait en gros que si, d'un point de vue de mesure stricte, deux événements pouvaient avoir la même durée, certains prenaient une importance démesurée dans les explications qu'ils suscitaient. A l'échelle personnelle, cela expliquait qu'on se rappelait bien mieux des événements sortant de l'ordinaire que de ceux de la routine, à l'échelle d'une nation, qu'on produise cent fois plus de livres traitant d'un conflit de deux ans que de livres parlant des vingt années de paix qui suivirent.

Et dans le cas présent, il était fascinant de voir que quelques secondes en apprenaient plus que les minutes précédentes.
Le lancer de fontaine, nouvelle discipline sportive inter-Sharss ? Non, mais pas mal d'indications néanmoins.
- La dégradation de l'ensemble. La fontaine semblait bien conservée d'un point de vue extérieur, mais une fontaine neuve n'aurait sans doute pas pu s'envoler ainsi. Elle avait été arrachée de son support, par une force devenue irrésistible.
Autrement dit, les bâtiments risquaient eux aussi d'être moins solides que prévus. A retenir s'ils se mettaient à faire exploser quelques éléments...
- Le poids, la hauteur, l'angle, ne pouvaient être qu'estimés. Mais les deux derniers donnaient une vitesse, et combiné au troisième... Une vague idée de la force. D'une part, donc, le débit devait être correct, mais surtout, c'était le point le plus fragile qui avait cédé. Même si "fragile" n'était pas forcément l'idée ici. Autrement dit, les canalisations étaient d'une robustesse des plus correctes, à moins qu'elles ne soient finement serrées dans une gangue qui n'aurait pas permis à d'éventuelles fuites de faire baisser la pression.
- La force de cette chose, quand même ! Jade avait de bonnes notions de mécaniques, même si elle était loin d'être un maître en la matière. Simplement, cela ouvrait une possibilité qu'elle n'avait pas envisagé.


Il existe des canons à vapeur. On augmente la pression jusqu'au point où elle devient impossible à contenir, et on ouvre alors la vanne, la pression se libérant en poussant un élément mobile : le projectile. Même principe qu'avec les armes à poudre.
Sauf que là où les armes à poudre produisent un déclenchement quasi instantané, les armes à vapeur ne peuvent atteindre cela : l'interface de confinement doit être solide, rigide, et hermétique. Des propriétés qui limitent sa capacité à disparaître instantanément. De ce fait, lorsqu'il y a ouverture de la vanne, la pression ressentie par le projectile monte rapidement, commençant à le faire bouger avec une pression faible. Lorsque la vanne est assez ouverte, permettant à toute la pression de s'évacuer... Le projectile a déjà parcouru une distance telle que le volume de détente est modifié. Il perd à priori les instants les plus profitables.


Comment faire pour maintenir une pression maximale et un déclenchement instantané ? Non pas en contrôlant la vanne, mais en introduisant un point de rupture contrôlé.
Fusionner interface et projectile, le projectile étant sa propre interface. Collé, ou aimanté -à condition d'avoir un aimant très puissant au contact, mais négligeable dès qu'on s'éloigne- ou encore soudé, mais de façon très régulière.
Sans doute difficile à faire pour une arme personnelle, mais pour un gros engin, on pouvait se permettre des munitions sur mesure.
La pression augmenterait alors, tirant sur l'élément le plus faible, qui maintiendrait la munition en place... Jusqu'au point de rupture, à partir duquel le projectile bénéficierait de toute la puissance de la pression.
Ne pas trop espérer de précision, par contre, la rupture pouvant induire de multiples mouvements parasites, sans compter un profil de fracture -et donc, de surface où s'exerce la pression- irrégulier.

Donc uniquement une utilisation en arme de siège, à moins de trouver un moyen de régulariser le transfert.


Pensée :
Ou une sorte de fonctionnement en élastique, qui emmagasine l'énergie pour ne la restituer que... Oui, ça y est !


Sans s'en rendre compte, Jade avait fait plus que parler à voix haute, ayant -littéralement- laissé ses pensées lui échapper. Elle était, assez étrangement et tout fait exceptionnellement...
Excitée.
Un nouveau processus d'enchantement.
Elle avait tenté d'introduire un effet pour "graisser" la balle, avec un résultat appréciable, mais limité.
La solution venait de la combustion de la poudre. Lorsque la poudre commençait à brûler, la pression explosait, et la balle commençait à bouger. Sauf que, comme avec la vapeur, la combustion n'était pas instantanée. Très rapide, certes, mais pas instantanée.
Elle se répandait en un éclair à partir de l'étincelle produite par le chien.

Il suffisait de modifier cela... La magie n'agissait pas exactement sous les mêmes contraintes que les éléments physiques, et l'opaque pouvait devenir transparent, et perméable. Il suffisait d'introduire une sorte de maillage magique dans l'arme, à l'endroit précis de la charge de poudre, et de relier cela au chien. Ainsi, lorsque ce dernier frapperait, ce ne serait pas un point unique qui provoquerait la combustion, mais un véritable filet incandescent, permettant de consumer la poudre de façon bien plus rapide. Moins de perte.

Plus tard, il y aurait aussi la seconde possibilité d'amélioration. Maintenir la balle par une sorte d'aimant magique, relié à une forme de capteur de pression. Qui s'opposerait à l'expulsion de la balle, jusqu'à ce que la pression ressentie inverse le mouvement.
Plus le moindre grain de poudre gâché, une vitesse absolue... Et pas mal de travail en perspective, ceci dit, car si la première modification pouvait se faire en s'appuyant sur la théorie, ne pouvant qu'améliorer le tout, la seconde dépendrait de pas mal de choses. Un capteur mal réglé, trop bas, et la balle commencerait à bouger trop tôt, ruinant le bénéfice. Trop haut, et la balle formerait un bouchon aussi efficace que ses cailloux liés de tissu, pouvant déteriorer l'arme pour de bon.
Le point d'écart entre "trop haut" et "trop bas" s'étendant à priori sur une différence parcourue en moins d'un centième de seconde, il lui faudrait sans doute pas mal d'expérimentations avec une bouilloire afin d'apprendre à sentir la pression dans un objet.
Cela attendrait le retour au Kil'sin.

Elle était tellement absorbée dans ses projets qu'elle failli louper l'intervention de Cal Keran.


Pensée :
Quel comportement adoptent-ils ? Description complète.


Car bon, "savoir qu'il y a quelqu'un" et "se décider à bouger", pour des "créatures mécaniques", cela faisait à la fois beaucoup, et peu. Avaient-ils une créature de deux étages de haut se terrant dans son coin ? Ou des boules de la taille de souris se ruant vers les bruits ?
Elle ne pouvait analyser que ce dont elle prenait connaissance directement, à moins de se baser sur la Cal Keran pour procéder à...
Hum, non. Disons qu'elle préférait faire son analyse personnelle, à partir des éléments fournis. Mais il lui fallait des éléments.

Tiens, d'ailleurs...
Potentiel d'utilité du fusil : renforcé.
Inconvénient de la détection d'un coup de feu : atténué.
Il était temps de vérifier si le nettoyage avait été suffisant.
Si oui, cela ne serait que "un nouveau gros bruit venant de l'endroit où s'était produit un gros bruit". Sinon, elle saurait au moins qu'il fallait procéder à un nouveau nettoyage. Et tant pis pour le temps pris, de toutes façons elle pourrait courir pour rejoindre Cal, cela permettrait de mieux sécher, au moins.

Bref, sans que ce soit pile au dessus d'elle (un accident est vite arrivé), Jade pointa son arme vers le plafond et appuya sur la gâchette.



La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Dhiwara 29 Marigar 815 à 20h59
 
La diversion était un échec qui n'avait fait que leur ôter l'effet de surprise. En effet les sentinelles avaient préféré jouer la carte de la prudence en se retirant. Ce qui était probablement le choix le plus raisonnable en supposant qu'il s'agisse d'un choix et non pas d'un protocole. Quoiqu'il en soit l' Entité qui régnait en ces lieux était réfléchie et préférait mettre ses pions en sécurités plutôt que de risquer de les perdre bêtement. Restait à découvrir ce qui ce passerait après. Allaient-ils se retrouver face à face avec une bestioles spécialement construite pour découper en tranche les Lanyshstas trop curieux? Il n'y avait qu'une seule manière de le savoir: avancer et prendre le risque. De toute manière c'était ça ou rester moisir sur place.

Norlail vérifia son fusil une dernière fois. Il n'avait pas envie que ce dernier lui fasse faux bon lorsqu'il en aurait besoin. Et l' Écumeur ne doutait pas qu'il devrait s'en servir dans quelques dizaines de minutes. Contre quoi il ne savait pas encore, mais il avait la certitude qu'il aurait à s'en servir.

Cette ultime précaution passée il se mit en route, en courant cette fois-ci. Il fallait rejoindre Cal au plus vite et puis de toute manière l' Entité était déjà au courant de leur présence sur les lieux.

Au loin un coup de feu retentit. Mais cela c'était le problème de Jade. La seule chose qui importait à Norlail était de respirer correctement pour ne pas être essoufflé trop vite .



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.

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