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D'égoûts et des couleurs
Chasser les chasseurs
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 31 Marigar 815 à 18h51
 
*** Description complète... Lui en foutrait de la description. Tout en dialoguant d'un côté avec un -ou une- "mystérieux" interlocuteur -trice, mais je vous préviens, on arrête tout de suite la blague-, en tentant de repérer un chemin pour s'approcher des mécaniques, et de repérer le secteur, pendant que son esprit, lui, était attiré sans cesse pour les courants lanyshtas, il marmonne. ***


Cal : Taisez vous.

*** Et à Jade, mentalement : ***


Cal : Comportement d'éclaireurs ,petites lumières, comme une alerte, recule à petits pas, examen des indices puis transmission des données à un automate différent, qui repart àl'arrière et...

*** Nouveau message, son propre fil se coupe. Il sourit. Sourit moins lorsque son esprit repart vers le fil lanyshta. Pas maintenant ! Jade à nouveau. Non, Jade et Nortail. ***


Cal : Venez. Plus de mental, plus de mental. Je n'aime pas ça, je ne supporte pas ça.

*** Et encore le fil. Le chemin. Les automates. Ses partenaires. Trop de données pour la tête blonde, trop de... ***


Cal : Vos gueules...

*** Souffle-t-il à voix basse. Récapitulons, les automates de sa soeur sont verts, verts comme Jade et comme... Non, non c'est pas ça, quelque chose lié à l'Ecumeur et à la poudre, et... Au chemin, au chemin, c'est ça, au chemin jusqu'à ce que... Pensée encore, torrent Lanyshta. Pensée encore, torrent... Jade, poudre, automate, chemin à trouver, passer les automates, capturer les automates, démonter... Non, laisser démonter les automates. Par Jade ou par... ***


Cal : Vos. Gueules.

*** Plus fort. Pas beaucoup. Mais pas serein. Et le bruit du tir. Coupure, il ouvre les yeux. ***


Cal : Hein ?

*** Commentaire pertinent, isn't it ? ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Julung 2 Astawir 815 à 12h40
 
Observer. Noter les chemins possibles. Tenter le coup.
Perturbé.
Observer. Noter les chemins possibles. Tenter le coup.
Perturbé.
Observer. Noter les chemins possibles. Tenter le coup.
Coup de feu !
Qui n'eut aucun effet notable, en dehors d'un boum dans le plafond...

Décidément, la séparation est toujours une gageure.

Cal Keran arrivait effectivement à observer.
Facile !
Les créatures se repliaient, en bon ordre, en "regardant" derrière elles.
Il fallait attendre qu'elles tournent au coin d'une maison.
Voilà, c'était fait.

Cal Keran arrivait effectivement à noter les chemins possibles.
Facile !
Entre la rue peu éclairée, les débris, les maisons abandonnées sur le côté, il avait le choix.
Et suivre les créatures dans leur retraite serait aisé.
Les contourner ?
Les dépasser ?
Là, il y avait un vrai danger à être repéré.

Tiens, puisqu'on en cause...
Le groupe était repéré.
Pas en danger, ni immédiat ni proche, mais voilà... ils étaient repérés.

Tandis que Jade Srhaggelle tirait au plafond, que Norlail Menrar revenait rapidement dans le feu de l'action - car le temps passait, mine de rien - , Cal Keran tenta le coup.
Tenter le coup ?
Se jeter dans la gueule du méchant loup ? Point du tout !
Avancer prudemment, observer, rester en vie.

Sur le papier, tout était beau. Joli. Parfait.
Et durant quelques minutes, tout se passa bien. Pour tout le monde.
Mais les contre mesures, une fois le repérage effectif, ne pouvaient que se mettre en place.
Les lampadaires.
Quoi les lampadaires ?
Les lampadaires, là... ils brillent de plus en plus.

Des filaments de métal se détachent de leur sommet.
S'enchevêtrent.
Des étincelles.
Comme une charge. Oui, les hauts des lampadaires avaient maintenant des allures de structures métalliques en arceau, et de l'énergie s'accumulait rapidement.

La lumière devint en deux secondes bien plus importante dans toute la galerie !

Calcul rapide, estimation simple, bruit d'étincelles croissant.
Une trentaine de secondes, et toute l'énergie accumulée allait se décharger.
Dans toute la galerie...

Aucun de nos trois explorateurs ne serait à l'abri, sauf s'ils avaient vite - très vite ! - une idée... brillante ?

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 3 Astawir 815 à 22h39
 
*** Forcément. La loi de Meur'Phie était très clair. Rappel pour toute personne ne connaissant pas cette sympathique diseuse de bonne aventure : Si une tuile peut arriver, si tu peux péter une petite durite au pire moment, si ton contrôleur fiscal a une pause café près de chez toi, si ta femme cuisine, ou si tu te retrouves à poil après une partie de poker... Les choses peuvent encore empirer, et la tuile arrivera. Inutile de dire que dans le Kil'Sin, Meur'Phie était paradoxalement la voyante la plus exacte de la communauté, mais aussi la moins appréciée.

Et la loi allait s'appliquer bientôt. Il n'y connaissait rien dans le domaine électrique. Fait. Mais la lumière devenait intense. Fait. Et ça n'augurait définitivement rien de bon. Fait encore. Alors lorsque les étincelles se font voir... On comprend qu'on ne peut pas penser. Inutile d'être un expert pour comprendre que ça puait sévère. D'être un expert, ou une voyante.

Alors on court. Si un truc vient à cramer les alentours, autant être le plus loin possible. Il aurait eu quelques bases en conductivité, il aurait cherché un plancher, ou un sol non conductible pour ne pas se transformer en prise terre géante. Manque de pot, Cal était scientifiquement une bille. Et là, de suite, le regrettait. Alors il court, s'enfonçant dans les derniers recoins sombres des rues et laissant toute prudence de côté. Plus le moment ! Trouver un coin d'ombre, loin de tout lampadaire tueur. Si tant est que ces lampadaires tuent. Et qu'il dispose du temps nécessaire pour se mettre à couvert. Puis serrer les fesses, et prier.

Avisant un petit monticule de gravat, il saute par dessus. Un couvert, c'est fait. Serrer les fesses maintenant... ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 4 Astawir 815 à 10h37
 
Amusant.
Comme un artiste peintre à qui on demande, après plusieurs années d'exposition, de mélanger du bleu et du jaune et de prédire la couleur finale.

Car il y a les questions compliquées, du genre "et on fait quoi, maintenant ?", ces questions ouvertes où une multitude de réponses sont possibles, et où il faut peser, extrapoler, juger, trancher.
Et puis les questions simples, du genre "trois portes, une bonne, prend la mauvaise, tu meurs, tu as trois secondes".
Là, la réflexion devient pure, ne s'embêtant pas de circonvolutions complexes et accessoires. Il n'y avait qu'une seule solution, ou du moins, une seule raisonnablement atteignable. Même si la réflexion a postériori en présentait plusieurs.

C'était le même principe qu'un entrainement physique : même le plus talentueux des épéistes avait répété en boucle les mêmes exercices de bases, afin de court-circuiter la réflexion. La volonté devait pouvoir s'effacer devant les réflexes dans une situation compatible avec l'entrainement, afin de garantir la meilleure vitesse d'exécution.

C'était donc un processus de réflexion réflexe, d'analyse instinctive, ou de quelle qu’autre appellation qu'on pourrait lui donner. Quelque chose de pur, rapide... Mais incapable de faire marche arrière.

Analyse des faits : le nettoyage de l'arme était suffisant, elle pouvait faire feu. Ils allaient avoir droit à une réplique électrique. Type attaque de zone. Esquiver de l’électricité fusant vers soi : impossible, trop rapide. Jouer sur l'aspect visuel : inutile, attaque de zone. Connaissances de base de l’électricité : va au plus court. Au sens de la résistance. S'éloigner perpendiculairement à la galerie serait bien joli dans le cadre de décharges calorifugiques, mais là, entre le métal porté, y compris les petits éléments inclus dans le cuir, et l'eau dont elle était encore imprégnée -commencer à courir pour revenir vers Cal avait certes commencé à la sécher, mais elle restait indubitablement beaucoup plus mouillée que son environnement- elle restait une cible de choix.
Forcer un bâtiment ? Dégommer une serrure, ou passer à travers une fenêtre ? Trop aléatoire, et comme de bien entendu, le coin était justement pauvre en opportunités. Tant mieux : mieux valait un potentiel immédiatement nul qu'un autre faisant perdre de précieuses secondes d'analyse.

Les gens respectent la force, mais ce n'est pas la force, qui importe. Ce n'est pas la force, qui brise le maillon faible d'une chaine, qui perce le cuir d'une armure. C'est la pression : la force, appliquée à une surface. Si on ne peut influer sur la force, autant influer sur la surface...

Les lampadaires étaient solides, ou en tout cas largement trop solides pour elle et en aussi peu de temps. Les structures délicates qui avaient été mises à jour, par contre, pouvaient souffrir. Le temps de choisir le bon chargeur, têtes plates (des têtes creuses étaient inutiles contre de l'inanimé, quant aux têtes fines, face à du métal, le risque de déviation était trop grand), et Jade s'était déjà positionnée à l'endroit de son choix.
Pas spécialement éloigné de l'axe des lampadaires, un éloignement susceptible de modifier les choses lui aurait pris trop de temps. Non, situé à 1/4 de la distance entre deux lampadaires. Instinctivement, on se disait que le milieu était la meilleure position pour se tenir éloigné des décharges. Vrai si on voulait désactiver un nombre pair de lampadaires. Avec un nombre impair, le dernier ne servait à rien. Alors que là, dès le premier supprimé, sa distance au lampadaire le plus proche était systématiquement augmentée d'une demi-distance.
La cible était petite -ce n'était pas le lampadaire qu'elle visait, mais le centre névralgique des structures, quelque chose de suffisamment petit, justement, pour qu'une balle s'y loge- et la prise rapide d'intensité rendait la fixation douloureuse. C'est pourquoi, naturellement, se servant d'une partie de son esprit qu'elle n'avait que dernièrement appris à exploité, elle s'enveloppa d'ombres. Théoriquement inutile en terme de défense (à moins que les sentinelles ne soient prêtes à sauter sur les victimes electrifiées), mais pouvant peut-être lui protéger les yeux.
D'un autre côté, la cible était immobile, son fusil spécialement conçu pour le tir de précision, ses enchantements compensant le recul, et elle avait dernièrement pu s'entrainer à enchainer les tirs avec une précision diabolique.
Bref, le premier lampadaire devrait être un jeu d'enfant, le second, relativement facile. Les suivants... Nécessiteraient sans doute une visée plus longue, alors justement que le temps avant la décharge finale s'amenuiserait.

Mais bon, si elle en éliminait deux, un de part et d'autre, ce serait déjà l'essentiel : à moins d'une construction spécifique, les relais se transformeraient alors en un couple de paratonnerre, sans compter que les décharges pourraient trouver d'autres cibles plus intéressantes "ailleurs", n'ayant rien à se mettre sous la dent à proximité.
Si tous les autres restaient à se charger malgré la perte d'un élément. A voir si chaque lampadaire était une dérivation d'un gros cable d'alimentation, ou si l'alimentation passait directement par ces arceaux. Globalement. Les bases d'électricité n'étaient pas suffisantes, décidément.

Au final, elle en revenait à la première solution proposée avant la séparation : faire sauter le système et voir si ça s'éteint, et dans quel sens.

Et si elle survivait à ce coup là, il lui faudrait aussi user de ses pouvoirs pour se sécher mieux, au cas où l’électricité serait la spécialité du coin...



La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Dhiwara 5 Astawir 815 à 02h21
 
Là c'était vraiment la merde totale. Comme quoi les expéditions entre Lanyshstas étaient de plus en plus amusantes. Il lui restait quoi? Trente secondes pour tenter quelque chose? Challenge accepté! Pas vraiment le choix de toute manière.

Deux solutions s'offraient à lui: se planquer ou tenter de dézinguer le plus de lampadaires possible. Comme il doutait fortement que l'ennemi ai mis des abris à leur disposition, il enleva la sécurité de sa carabine et souffla un grand coup. Le moment était venu de voir si il savait bien se servir de sa carabine.

Trente seconde. Il avait trente seconde environs pour se débarrasser d'autant de lampadaires qu'il pouvait. Combien pourrait-il en détruire? Quatre? Cinq? Six si il se débrouillait bien?

Surtout ne pas se poser de question. Tirer le plus vite et le plus juste possible, c'était cela qui comptait.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Narrateur
 
Le Luang 6 Astawir 815 à 22h16
 
Des tirs.
Pétarades !
Petites explosions lorsque les sommets des lampadaires finissent par exploser.
Un de moins.
Deux de moins...

Fesses serrées !


L'air devient vite électrique, faisant se hérisser les cheveux sur la tête.
Une forte odeur d'ozone.

Trente secondes environ se sont écoulées.
La décharge va se produire.

Les deux protagonistes qui ont tiré se retrouvent à plus grande distance.
Car les autres lampadaires ont continué leur charge, nul doute que le système d'alimentation est prévu pour un cas d'avarie.
Celui qui sert les fesses... commence à sentir sa tête tourner.

La décharge se produit.

Bizarrement, il n'y a pas d'éclair à proprement parler.
Plus un énorme flash.
Un flash si puissant qu'il illumine toute la rue souterraine.
Un flash si intense que même les yeux fermés on le ressent.
Un flash qui pourrait aveuglé, mais qui ne le fait pas.
Un flash qui paralyse les esprits.
La lumière n'est pas blanche. Mordorée, plutôt...

Cal Keran s'évanouit quasi aussitôt.
Aucune échappatoire possible, à peine deux secondes pour faire une dernière chose, dire une dernière parole...

Jade Srhaggelle et Norlail Menrar ont un peu plus de temps.
Six secondes environ...
Ils sentent leurs esprits flancher, pris dans un tourbillon de douleur !
La lumière vise à assommer. A paralyser.
Clairement, c'est une arme de capture, et non de destruction.

Six secondes, c'est bref. Et une éternité en même temps, si l'on veut avoir une chance - un jour - de se réveiller après un tel assaut.
Car ils le savent, sentant l'esprit de Cal Keran s'évanouir... échapper à ça relèverait du pur génie !

Décidément, les choses allaient de mieux en mieux...

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 7 Astawir 815 à 10h15
 
*** Diable. NE MARCHE PAS VERS LE TUNNEL LUMINEUX, CAL, NE... Oh, attendez une seconde, il n'y a même pas à avancer, la lumière vient d'elle-même. Qu'elle est serviable !

Cet état de "pré black out", il l'avait déjà connu, mais en meilleure compagnie. Remarquez, non, parfois en moins bonne... Et parfois dans des lieux encore plus glauque qu'ici ! C'est bien, restons positif !

Et juste avant le black out suivant le blanc, c'est un message mental qui part : ***


Cal : Et maintenant, après les nouvelles du jour, la mé...

*** Téo. Noir. Ah, recouvert de merde, la tronche contre le sol, le cul en l'air. Glorieux voleur. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 8 Astawir 815 à 21h49
 
La lumière s'intensifiait, et les coups de feu s'enchainaient. Le deuxième chargeur était presque vide lorsque la décharge eut lieu. Ou plutôt, l'absence de décharge. Si le sort était suffisant pour permettre une visée à moindre désagréments, sa faculté à atténuer le pouvoir du flash fut négligeable.
Légère crispation en attente d'un choc qui ne vint pas. Yeux fermés, tête penchée comme pour amorcer par réflexe un mouvement de protection contre une déflagration purement lumineuse.

Sauf que... Quelque chose clochait.


*** UN ***


La sensation d'agression était sensée aller croissante au fur et à mesure que le corps réalisait ce qui lui arrivait. Là le tout avait une saveur de... Coton. Comme si la sensation, pas critique, allait s'atténuant, tout en se diluant dans l'intégralité de l'esprit. Une décharge ne touchant pas le corps.

Il y avait de la lumière, juste de la lumière, mais c'était indéniablement un système de défense.
Conclusion simple : se soustraire au système de défense. A la lumière.


*** DEUX ***


Problème détecté : la présence de Cal fut mouchée. Quelque chose auquel on ne fait pas attention, présent là, naturellement, comme le ciel. Et là, plus de ciel bleu, d'un coup, la nuit étoilée. Il était... éliminé de l'équation, comme un drame se jouant en arrière-plan, témoin de la redoutable efficacité du processus.

Merde !

L'énergie ambiante pris la forme d'un sort, lancé instinctivement. Ou du moins selon un processus de réflexion-réflexe qu'on qualifiait d'instinct. Il fallait se soustraire à la lumière, et cela, de façon plus efficace que ce que le corps était en train de faire de lui-même, se recroquevillant, courbant plus la tête vers l'intérieur, mouvement étrange dans sa lenteur mais qui, si on ne tenait pas compte de l'étalement narratif, était ce que les spécialistes auraient appellé les prémisces d'un "tomber en boule".

Un sort, donc, fut lancé. "Lancé" étant bien le mot. Si le terme est courant, il est généralement en réalité incanté, sculpté, introduit, manipulé...
Là, il fut lancé. Jeté. Avec toute la vitesse possible. Et de ce fait, toute l'imprécision, toute la violence...

Un seul but : traiter les symptômes, ralentir la propagation.


*** TROIS ***


Ce n'était pas le sort qu'elle maîtrisait le mieux, et pas forcément le plus indiqué. La réaction consciente aurait pu en choisir un autre, mais l'inconsciente avait tout misé sur celui-ci. Peut-être le sort le plus subtil qu'elle maîtrisait, et sans doute le plus violemment créé depuis qu'elle maîtrisait le processus. En théorie, il permettait de créer une forme de superposition de conscience avec la victime, de se couler dans sa capacité à appréhender le monde de façon subtile, indécelable, afin de l'altérer tout en douceur, comme un marionnettiste s'amusant avec un être. De quoi brouiller avec une efficacité redoutable chacun des sens de la cible et donc, dans le cas présent, de théoriquement pouvoir faire barrage à la diffusion de l'effet en se privant des récepteurs.
Sauf que, d'une part, il était contre-indiqué de l'employer sur soi-même -à moins de vouloir se handicaper volontairement, sans compter que se superposer à soi-même était parfait pour virer schizophrène- et d'autre part, ce qui était généralement un subtil assemblage où chaque élément prenait sa place avait ici été propulsé d'une façon qui, sauf miracle, risquait de lui procurer une rude migraine, si tant soit le fait qu'elle conserve la faculté d'avoir une migraine.

Au final, c'était un graissage de l'esprit, comme les lutteurs qui se huilent consciencieusement avant un combat. Une couche supplémentaire, insignifiante par bien des côté, mais qui leur permettait de gagner du temps, face à quelqu'un de plus costaud. Car même une maison en ruine protégeait mieux de l'hiver que pas de maison du tout.

Hibernation.


*** QUATRE ***


Oui, c'était ça, le but : une hibernation. Lorsque l'hiver vient, on peut se mettre torse nu en plein blizzard et hurler sa fureur de vivre. On meurt vite, et comme un con.
Ou alors on peut évaluer les forces en présence, comprendre qu'on ne fait pas le poids, et concéder la victoire. En partie.
Hiberner, comme les ours. Comme les bulbes des plantes. Abandonner tout ce qui n'est pas nécessaire afin de se concentrer sur le noyau dur, sur l'indispensable graine à partir de laquelle on pourra tout relancer. Qu'importent les millions de morts de la chute d'un Empire, sa civilisation survie tant que tient sa bibliothèque.

Cal, Norlail : OUBLIES ! -impossible d'un coup de ressentir si Norlail suivait la même voie que Cal.
Son arme : OUBLIEE ! -le fusil entama lui aussi sa chute vers le sol.
Son corps : OUBLIE ! - à commencer par les jambes, inutiles, et le torse, pareil. Heureusement que le mouvement était déjà bien amorcé, recroquevillée au sol, car se privant désormais se des réflexes, elle aurait pu autrement chuter lourdement.

Etrangement, le processus était encore plus rapide que ce à quoi elle aurait pu s'attendre, si elle avait pris le temps d'y réfléchir. L'effet de la lumière se faisait de plus en plus fort, anesthésiant l'esprit, et coupant elle aussi l'accès aux zones de conscience périphérique. Jade déboisait au lance-flamme sur les pentes d'un volcan en éruption...


*** CINQ ***


Le terrain qui se préparait pour la survie de la graine, c'était bien, mais il fallait la graine.
Une chose. Une seule. Un unique point de départ d'où repartir. Quelque chose de si ancré en elle que c'en serait quasi indestructible.
Je suis Jade. CONVENTION SOCIALE !
Je suis Onyx. COMPLEXITE DANGEREUSE !
Je suis une Pierre. TROP VAGUE !
Je suis...

Et alors elle su. Tandis qu'elle perdait l'accès à la conscience de ses membres supérieurs, recroquevillée en position foetale, la dernière information qu'ils lui envoyèrent contenait... Peut-être pas "la" réponse, mais en tout cas "sa" réponse. Sa cicatrice. Ce demi-cercle si riche qu'il contient une moitié d'infini, au point de lui donner des cauchemars. Ce qui la caractérise elle-seule, tout en la caractérisant toute entière. Une cicatrice qui porte en elle le germe de tout un être.
Il est facile, alors, d'en tirer un mot qui est à la fois le plus court résumé et le plus détaillé des exposé.
Sa condition nécessaire et suffisante.
Je suis...


*** SIX ***


Je suis moi.


La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Julung 9 Astawir 815 à 12h59
 
Il avait dégommer le plus de lampadaires possibles mais cela n'avait pas été bien utile. La décharge avait tout de même eu lieu. Cela ne les avait pas blessé. Mais dans quelques instants ils seraient probablement tous au pays des rêves. Quoique le pays des rêves faisait probablement moins mal à la tête. Car l'esprit de l' Écumeur n'était plus qu'un amas de douleur. Il savait à peine qui il était et où il se trouvait. Il savait qu'il devait tenter quelque chose mais quoi? Difficile de raisonner et d'agir intelligemment. Pourtant il fallait faire quelque chose, s'évanouir au milieu de la rue était hors de question.

Alors Norlail profite de la poignée de seconde qu'il lui reste pour foncer dans une ruelle dont il espère qu'elle sera assez sombre pour le cacher. Puis il s'assoie. Tant qu'à s'évanouir autant le faire dans une position peu dangereuse. Voilà, cela n'avait probablement servis à rien. Mais au moins il avait fait quelque chose.

Décidément cette expédition était de plus en plus glorieuse.

Norlail Menrar sombra sans dire un mot.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Narrateur
 
Le Julung 9 Astawir 815 à 22h42
 
Nos trois protagonistes sombrèrent dans le néant.

Pour autant, ils ne sombrèrent pas de la même façon.
Comme quoi, sombrer n'était pas un acte anodin...

Cal Keran sombra sans chichis.
Rapidement, sans accroc, plof.
Une bien belle performance, qui fait qu'il n'ouvre les yeux que lorsque (et si...) ses compagnons décident de le réveiller...

Norlail Menrar sombra... mollement.
En douceur.
La conséquence en fut un sommeil agité.
Des sons, des odeurs, quelques visions lui parviennent.
Il n'arrive pas à rester concentré, mais il observe qu'on les trimballe sur des supports métalliques, durs, bruits cassants, odeurs désagréables.
Vision de quelques pans de structures de créatures mi bêtes-mi machines, conçues pour des taches de transport lourd...
Il finit par se réveiller, courbaturé, en un lieu inconnu, sans doute plus tôt que prévu par leurs ravisseurs.


Jade Srhaggelle, elle, sombra avec classe.
Artistiquement.
La conséquence de son repli intérieur, et du sortilège lancé, fut des plus surprenantes.
Contrairement à Norail Menrar, elle n'entend rien, ne voit rien, ne sent rien.
Mais elle perçoit.
Difficile de définir comment, mais elle perçoit les alentours, sa place en ce monde, spirituellement et matériellement.

On les déplace.
On ne leur veut pas de mal.
On est surpris.
On veut temporiser. Apprendre...
Ils montent.
Descendent.
Remontent.
Un passage, qui s'ouvre sur un ordre mental. Elle "entend" l'ordre.
Un Lanyshsta est présent. Un mâle.
Pas d'autres informations sur lui.
Les autres créatures sont à moitié dans ce monde, voilà la seule définition qui lui vient.

Un autre passage.
Elle sent que vers le haut, c'est la vie.
Kil'dara.
Les Krolannes.
La vie à l'état pur.

Puis le sol. Dur. Silence.
Ils sont seuls.

Elle ouvre les yeux.
En même temps que Norlail Menrar.



 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 10 Astawir 815 à 17h55
 
Noir.
Telle est la convention narrative pour traiter de la reprise de conscience, en partant de rien.
Mais le noir n'est pas rien, ce n'est qu'une information sur l'aspect visuel des choses. Le noir peut être silencieux, insipide, engourdissant toute capacité sensorielle, il n'en reste pas moins peuplé d'une absence d'informations. Ce qui est terrible avec la privation sensorielle, ce n'est pas la privation des stimuli, mais leur stagnation à un état nul clairement défini.
Dans le cas présent, la bonne définition serait plutôt...
Néant.
Et puis... Et puis dans ce néant, on voit poindre le noir, un noir insipide, inconsistant, silencieux, et cette non-information enfle, telle un cocon protecteur, avant de se fissurer et de laisser émerger autre chose.


***
Moi.
Je suis moi.
Je suis marquée.
Je suis Jade, marquée.
Je suis Jade, jumelle d'Onyx.
Je suis Jade, Pierre jumelle d'Onyx.
Je suis Jade Myrhissal Srhaggelle de Lhyn.
Je suis Jade, Lanyshsta et Vigilante du Kil'sin.
Je suis Jade, actuellement en traque sous le Kil'dara.
Je suis Jade, et j'étais en expédition avec Cal et Norlail.
Je suis Jade, j'ai mal au crâne, et il est temps de se réveiller.
***


La douleur revient en même temps que les autres sensations. En fait, c'est presque leur façon de revenir : en faisant découvrir de nouvelles formes de douleur. Quels qu'aient pu être les autres effets de son sort, il est indéniable qu'elle a réussit à se flanquer une migraine monumentale.
Note à caractère offensif : si la capacité d'influer sur l'esprit est acquise, la mixer avec un sort de manipulation subtile met hors d'état de protester quelque temps.
Néanmoins, là, elle va avoir besoin de ses facultés de réflexion, et avec le mal de crâne, ça ne sera pas possible. La douleur semble trop forte pour être combattue simplement. Tant pis. Léger retour en arrière, retourner à un état de conscience précédent pour mieux gérer cette cochonnerie.


* * * * *
Réinitialisation des paramètres.
Clignement des yeux.
Amélioration de la vision.
Analyse de la causalité.
Conclusion.

Test1 <-- 0;
Test2 <-- 0;
Arrêt <-- 0;
Tant que Arrêt = 0
* faire
* * Réaliser (clignement_yeux);
* * Réaliser (évaluation_vue);
* * Récupérer Test;
* * Test1 <-- Test2;
* * * Test2 <--Test;
* * * Si Test 1 < Test2
* * * * alors
* * * * sinon
* * * * * Arrêt <-- 1;
* * * Finsi
Fin Tantque;
* * * * *


Et c'est ainsi que, après onze lent clignements d'yeux, la vision s'était stabilisée, la lumière passant de éblouissante à éclairante. Les autres sens connurent des rectifications identiques, de même que les stimuli quelconques.
La douleur se retrouva affublée d'une simple variable -certes élevée- parmi d'autres, passant au second plan.
Bon...
Il y avait bien sûr un prix à payer pour cette petite gymnastique mentale, de la même façon qu'on ne pouvait pas faire Onyx sans devenir un peu Onyx, sa tranquillité de réflexion retrouvée risquait de la renvoyer temporairement une bonne quinzaine d'années en arrière sur le plan des rapports humains.
Question de priorités...

En attendant, c'était l'heure de l'analyse et des hypothèses.
Sur le système de défense ? Non prioritaire. Il avait fonctionnait, et n'avait pas de raison de se redéclencher avant qu'ils ne regagnent une liberté non prévue. Inutile d'y accorder de la ressource cognitive.

Sur les perceptions qu'elle avait eu ? Utile en ce sens que la compréhension pourrait influer sur la confiance à avoir en elles. Si elle devait décrire le phénomène, elle dirait qu'à force de plonger au plus profond d'elle-même, elle était allée trop loin et était ressortie de l'autre côté. Une telle atténuation de sa propre personne -fortement accentuée par l'usage de la lumière de capture- lui avait permit de supprimer temporairement la plus grande source de perturbations et d'imprécision dans toute observation : l'observateur lui-même. Accédant ainsi -c'était du moins l'hypothèse apparaissant comme la plus probable, bien plus en tout cas qu'une réaction entropique du sort créant un effet imprévu de connaissance accrue- à une pleine conscience de l'environnement, au détriment de la conscience du soi.
Cela aurait aussi pu être de simples délires, bien sûr, mais l'adéquation entre ce qu'elle découvrait par elle-même et ce qu'elle retenait de cet état n'était pas cohérent avec une pure invention, et le devenait statistiquement de moins en moins au fur et à mesure de l'étoffement des points de comparaison.
Ce n'était qu'une hypothèse du "comment" sans rien sur le "pourquoi", mais ce n'était pas forcément nécessaire. Il n'était pas nécessaire de comprendre comment dansaient planètes et étoiles pour constater que le soleil, avec une exemplaire régularité, se levait le matin.
Conclusion : jusqu'à élément de contradiction, les informations récupérées durant sa phase de repli seraient considérées comme vraies.

D'où une foule de points suivants.
Localisation actuelle ? Elle avait une vague notion du déplacement relatif ayant eu lieu. Mais en y ajoutant leur dégringolade précédente, qui les avait déjà perdu, rien à en tirer. Ils étaient sous le Kil'dara. Inutile d'en savoir plus, de toutes façons, le déplacement à courte portée étant bien plus problématique actuellement.
Intentions ? Non létales à court terme. Il est aisé d'éliminer les personnes inconscientes. Et ils ne se réveillaient pas en salle de torture. Donc cela signifiait du temps, et des interactions souhaitées. Qui dit interactions dit informations, et qui dit temps dit analyse possible des informations. Jour de fête.
Identité ? Il y avait deux familles. Un vivant, et le reste. Des semi-vivants, au moins partiellement aux ordres du premier. Qu'est-ce qui pouvait faire une semi-vie ? Verre à moitié vide ou à moitié plein ? Des machines autonomes pouvaient sans doute aboutir, selon les définitions, à une semi-vie. A l'inverse, un corps animé par un Fuscusien avait perdu quelque chose sans être inanimé. La magie, également, avait un comportement quasi organique.qu'on cumule deux, ou même trois de ces choses, et on aboutirait sans doute à un résultat plus vivant que le krolanne moyen.
Le rapport de servilité pressenti favorisant cependant plus la magie et la mécanique que les fuscusiens... A moins d'un fuscusien lanyshsta ?

Car au final, c'était là le fin fond du problème : le Lanyshsta.
Ils auraient sans doute rapidement d'autres éléments, mais rien n'empêchait de tracer les grandes lignes possibles.
- Un Lanyshsta en lien avec leur recherche. Ils avaient dans ce cas parfaitement réussi leur coup, quoique de façon assez peu satisfaisante. Et surtout, entre la tentative d'élimination de Klem et leur capture, il y avait une différence à comprendre, pouvant aller du bénéfique -un gentil Lanyshsta ne désirant pas mêler quiconque à un différent l'opposant à Klem- au mauvais signe -jugés trop faibles pour être dangereux, ils allaient servir d'amusement avant de mourir.
- Un Lanyshsta sans lien avec Klem mais en lien avec l'extérieur. Une sorte de savant-fou ou quelque chose du même genre. Débouchés très ouverts.
- Un Lanyshsta sans lien avec quoi que ce soit. Après tout, rien n'obligeait que ce soit un krolanne. Une question avait été posée sur les Dath'ogals. Que les Kil'daroganiens aient survécu en autarcie ou qu'un crabe fouisseur géant puisse devenir Lanyshsta, il était possible qu'ils soient confrontés à un cas encore plus intéressant que le cas précédent... A ceci près que la sortie risquait d'être plus délicate.
- Klem. Oui, cela nécessitait une bonne dose de mensonges de sa part, beaucoup de préparation, mais... Pourquoi pas ? Une sorte d'épreuve à laquelle il aurait soumis les autres Lanyshstas, pour une raison quelconque.

Dans tout les cas, il était la pièce centrale, et pour leur tirer les verres du nez, il lui faudrait se dévoiler. S'ils ne lui en livraient pas trop d'eux-même.
Un Lanyshsta, donc éviter le consensus de faction, et même les communications à courte portée n'étaient pas forcément des plus sûrs.
Quant aux moyens d'observation plus classiques, on pouvait faire des miracles avec deux godets et un fil en terme d'écoute, et un simple trou livrait une image suffisante.

Moins elle en dirait, moins elle en ferait, plus il serait nécessaire à leur "hôte" de se dévoiler pour en apprendre plus sur eux.
Ce qui n'empêchait pas de s'assurer de la présence des autres.

Jade se redressa. Norlail avait bien repris ses esprits, visiblement. Cal... Non. Tout en étant vivant, visiblement. Procédure de réveil.


*** En d'autres circonstances, Cal aurait pu avoir un réveil plus paisible. Ou du moins plus conventionnel. Mais la priorité de Jade se résumait à "influer sur la variable de réveil", avec un maximum d'efficacité et un minimum d'ennuis et d'énergie.
Stimuli intense nécessaire, pouvant être multiplié. Pas de seau d'eau froide à portée. Niveau sonore modulable. Le typique "réveil" ou "debout" fut abandonné pour un cri bref, suraigu, simple, tandis que la combinaison de "douleur forte" et "handicap réduit" se traduisait par un coup de pied dans les côtes, pas assez fort pour en casser une, mais assurément aussi efficace d'un seau d'eau... ***


Hiiiiii !

Bien. Le réveil était fait. Leur équipement présent. Maintenant, il convenait de jeter un coup d'oeil plus approfondi à leur environnement immédiat...


La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Vayang 10 Astawir 815 à 21h31
 
Des visions, des sons, des odeurs.

Rien de véritablement exploitable. Des créatures mi-bêtes mi-machines les avait déplacer, c'était la seule chose qu'il était capable de dire. Le reste n'était qu'un tas des sensations confuses. Cela lui rappelait les nuits lorsqu'il s'était couché en ayant trop bu. Ces nuits où la réalité était terriblement instable. Ces nuits où l'on comate plus que l'on ne dort. Ces nuits desquels on se réveille mort de fatigue, complétement cerné et avec la gueule de bois en prime.

Lorsque Norlail se réveilla, il regarda longuement le plafond de la salle dans laquelle il se trouvait. Il était content de ne pas être mort et encore plus heureux de ne sentir aucune entrave. Mais mieux ne valait pas se réjouir trop vite. Car malgré le fait qu'il soit en bon état pour le moment il avait été capturé par l' Entité chez qui ils avaient pénétrés. Et cela c'était loin d'être réjouissant. C'était même affreusement vexant. Vexant car ils s'étaient fait capturés aussi facilement qu'un chat attrape une souris. Et encore, il arrive quelques fois que la souris échappe au chat. L' Écumeur se sentait presque insulter par cette Entité qui en plus de les séquestrer venait de les humilier.

Norlail souffla un grand coups pour reprendre le contrôle. Il aurait l'occasion de se venger de cette saleté d' Entité le moment venue. Il se redressa et fit craquer son dos. Il aperçut ses affaires dans un coin de la salle. D'un pas rapide il se dirigea vers son arme et en enleva le chargeur. Les balles étaient là, toutes les munitions étaient là et son fusil semblait en état de marche. C'était...une blague? Perplexe il remit le chargeur en place. Leur ravisseur semblait très sûr de lui. Ou alors il était totalement stupide, ce qui semblait hautement improbable vu la tournure actuelle des événements.

Il jeta un bref coup d'œil à ses comparses. Jade bougeait déjà et Cal se réveillerait bientôt tout en douleur. Il eut un petit sourire amusé.

Il observait la pièce. Il était calme, il était prêt.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 10 Astawir 815 à 22h45
 
*** Et Cal ouvrit un oeil sur... Un territoire en fromage. Comprenons nous, il s'agit en réalité d'une immense plaine. En fromage. Des vallons d'emmenthal du Sin, surplombés des fameuses montagnes en Chedar Kildarien. Si, elles sont fameuses, renseignez vous mon vieux ! Enfin bref, toujours est-il que c'est dans ce monde laitier et moisi (noble, mais moisi), que le jeune voleur ouvre les yeux. Parcourant la plaine des yeux, il pose son regard sur... ***


Cal : Maman ?

*** Elle est là, de dos. Habillée de noir comme c'était son habitude. Aussi blonde que son fils. Aussi petite. Et les yeux aussi bleus. Se rapprochant d'un pas rapide, le jeune homme ne parvient pas à dissimuler sur son visage... De la colère ? Cal, en colère. ***


Cal : Qu'est ce que tu fais là ? Pourquoi tu es là ? Ca n'a pas de sens, tu... Tu devrais être avec papa !

? : Tu sais très bien que ce n'est pas ma place Cal.

Cal : Stop ! Stop pas de putain d'énigme, tu me parles toujours comme ça, papa me parle toujours comme ça, tout le monde dans cette foutue famille parle comme ça ! Entre nous ! Bordel, on dirait que nous sommes des...

? : Etrangers
.

*** Un silence. Le blond baisse les yeux. ***


Cal : Oui...

? : Et comme si nous n'avions jamais vécu ensemble.

Cal : Oui...

? : Il y a une raison, mon Cal.


*** Une pause. ***


Cal : Quoi ? Quelle raison ? On n'est pas sur scène, maman ! Abrège le théâtre !

? : Je suis ton père.


*** Grosse, grosse pause. ***


Cal : Quoi ?...

*** Et la tête se retourne. La tête de Jade ***
.

? : Je. Suis. Ton père.

Cal : Mais ça n'a aucun putain de s..... !!!!!!


*** Son cri est interrompu lorsqu'éructante la Jade blonde et fantomatique hurle, vomissant de sa bouche déformée un long flot de bile, percutant ses côtes et... ***


*****************

*** Et le voleur d'écarquiller les yeux, et, sursautant, de sonner comme un gong contre un repli métallique dans le mur. Et de s'effondrer au sol, hagard. Regard vers la Verte. Et quelques secondes plus tard. ***


Cal : J'ai déjà connu mieux comme réveil. Tu n'as jamais entendu parlé du café ?

*** Se remettant sur ses pattes, frottant doucement son crâne, il grogne. Ses armes sont toujours là. Tout est là. Bon. C'était une bonne chose mais un mauvais signe ? ***


Cal : Point positif, on est toujours en vie. Ils attendent quelque chose de nous. Point négatif, on ne sait pas quoi.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 11 Astawir 815 à 11h03
 
Le fonctionnement de l'unité indépendante Norlail semblait à nouveau autonome.
Le fonctionnement de l'unité indépendante Cal avait repris conformément aux attentes, en constatation/questionnement.
Les constatations n'attendaient pas de commentaire, la question n'avait pas de potentiel utilitaire à court terme, ele fut donc ignorée.
Comportement considéré comme à nouveau autonome.
Parfait, elle pouvait donc désormais se livrer pleinement aux analyses environnementales.

En tout lieu, dans toute discussion, on pouvait classer les informations en trois grandes familles : celles qu'on voulait vous faire découvrir, celles dont on se fichait que vous les découvriez, et celles qu'on ne voulait absolument pas vous voir découvrir.

Les informations qu'on ne voulait pas vous voir découvrir -le cadavre dans le placard, l'argent dans la valise, le passage secret derrière le miroir- étaient à l'évidence le summum en la matière, l'élément déterminant qui bouleversait à lui seul l'équilibre d'une rencontre. Pour autant, chercher à tout prix cet élément était initialement une perte de temps. D'une, sans connaitre son adversaire, on risquait de ne pas creuser là où il fallait. De deux, la chose était par définition cachée avec soin, et sans localisation précise, il devenait quasi impossible de la trouver. De trois, n'en déplaise aux romanciers, mais bien souvent, de tels éléments n'existaient pas, nombre de passants n'étaient pas des meurtriers, et l'essentiel des salles était désespérément dépourvues de passages secrets.
Conclusion : la recherche de tels éléments cachés attendraient que le reste n'ait pas porté ses fruits.

Les informations qu'on voulait vous faire découvrir étaient intéressantes. Un nom, une menace, un tableau de maître accroché dans le vestibule, autant de choses qui étaient jetées à la tête de l'interlocuteur pour lui faire passer un message. Inutile là aussi de les rechercher puisque par définition on allait leur apporter sur un plateau, peut-être même insister s'ils faisaient mine de ne pas comprendre. L'absence de recherche ne signifiant pas l'absence d'intérêt, ceci dit, car au contraire c'était une profonde plongée dans l'inconscient de l'autre, qui nous livrait soit ce qu'il trouvait important, soit ce que lui pensait que l'on trouverait important.

Le dernier point était généralement le plus délaissé, la catégorie des "ça ne change rien", quelque chose sur lequel on attirait pas l'attention sans pour autant chercher à le dissimuler. De façon générale, sa taille, son sexe, était des éléments jugés secondaires, de même que le nom de la rue sur laquelle donnait le balcon, ou la date de construction des meubles de cuisine. Des éléments sans valeur, car innombrables, et ne pouvant pas apporter grand chose.
En théorie.
En pratique, Jade s'était faite une spécialité d'analyser le "sans intérêt", de cacher des choses en pleine lumière, là où personne n'aurait le réflexe de les chercher.

La taille de l'endroit, par exemple : pas une cellule exigüe où ils auraient été entassés, mais loin d'être un espace franchement ouvert. De quoi marcher, fouiner, entreposer... Mais où il valait mieux éviter de tirer avec les armes qu'on leur avait plaisamment laissées. Le bruit dans cet espace confiné risquait de leur ruiner les tympans...
Sans compter la possibilité -certes réduite- qu'on leur ai laissé leurs armes mais tout en prenant soin de les saboter, afin de les pousser à un excès de confiance. C'est en tout cas ce qu'elle aurait fait si les rôles avaient été inversés.
D'où vérification des lames de poignet fraichement entretenues, mieux valait ne pas se fier à une seule chose.

Outre la taille, il y avait...
Stop. Arrêt de la procédure.
Ils étaient un groupe, choisis pour leur complémentarité. Si elle se penchait sur ce que les autres faisait, elle saccagerait leurs efforts.
Vu les mentalités, Norlail devrait probablement verser dans le pragmatisme, évaluant les éléments concrets afin d'en tirer parti. Cal, quant à lui, s'interrogerait plus sur le potentiel, sur les intentions... Et éventuellement sur la recherche du caché, une fois finie l'analyse de l'évidence.
Elle avait donc l'analyse pragmatique, et l'analyse créative qui étaient au moins partiellement couverte.
Que restait-il ?
L'analyse Lanyshsta.

Tout acte tend vers une mesure proportionnée. On n'enferme pas un canari dans un coffre-fort à double serrure, on n'utilise pas un marteau-pilon pour écraser une mouche.

Si on tenait à les maintenir ici, pour quelque temps que ce soit, on avait du estimer que l'endroit conviendrait à leurs personnes. La mentalité sous-jacente pouvait être naïve, prudente, fainéante, orgueilleuse, tant de choses qui pouvaient faire varier dans un sens ou dans l'autre l'adéquation efficacité en terme de confinement de l'endroit/potentiel ds résidents forcés, mais globalement l'idée restait la même : on les avait mis dans un endroit adapté.
S'ils pouvaient accroitre leur potentiel de quelque façon que ce soit, ils pourraient se retrouver inadaptés à l'endroit.

Mais en attendant, il fallait en savoir plus sur cet endroit. Avec le Doc, elle avait pu expérimenter une méthode d'analyse purement Lanyshsta, se basant sur la vision et la compréhension des flux magiques. Il était temps de regarder au fond des choses en ce lieu également.
D'abord, la recherche.
Après seulement viendrait peut-être l'action...




La perfection est amorale.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 15 Astawir 815 à 16h33
 
*** Le voleur grogne. Et, posant une main sur le mur, commence à se relever. Mais rapidement, quelque chose cloche. Regard sur Jade. Blonde comme... Maman ?

Il secoue la tête. Retour à la normale. Merde. Est-il toujours en train de rêver ? Non, non, c'est bien la réalité mais... Autour du voleur, tout semble cotonneux. Confortable, même, la sensation que l'on ressent lorsque l'on ouvre les yeux un instant, la nuit, et que les fermer à nouveau suffit à nous renvoyer au pays des songes. Ce qui était logique et acceptable sur un édredon, moins debout dans une cellule de pierre froide. Quelque chose n'allait pas.

Et malgré sa violente envie de refaire la sieste, un objectif, résister. Mais avant ça... Un énorme, colossal baillement résonne dans la cellule de la prison. Ouaipe, l'héroïsme et l'épique en chaque instant. Commençant doucement à avancer pour se maintenir en éveil, le voleur examine l'environnement. Pas la pierre, non, ce serait inutile. De la caillasse, solide, une lourde porte, et une fosse d'aisance, rien de bien fameux mais rien de bien exceptionnel, à l'exception des veines bleues pulsant aux murs. Un truc pour Jade, même si l'apparence du bouzin l'attirait étrangement. Il doutait en revanche que tirer sur une chaîne révèlerait un passage secret. On tenterait en cas de dernier recours, mais pour l'instant, on allait éviter les solutions du club des Cinq -Fameux gang de racailles de bas-étages empêcheurs de tourner en rond pour tout honnête voleur et contrebandier, accompagné d'un molosse féroce et... Enfin bref, on n'est pas là pour digresser-, et se focaliser sur des questions tout aussi importante. Qu'on allait d'ailleurs poser directement aux intéressés. Enfin façon de parler. Et, proche de la porte : ***


Cal : Hola, du château ! Personne pour nous recevoir ? Nous donner un indice sur notre présence ? Allez, les gars, je vous jure, c'est pas...

*** Un baillement. Saloperie. ***


Cal : C'est pas pour les impôts fonciers en retard qu'on est là, si ça peut vous rassurer. Et un bol de noix pour l'apéro serait sympa aussi !

*** Voila. Au moins, ça le maintenait quelques secondes éveillés. Au pire du mieux, il passait pour l'abruti du groupe. Et l'abruti est toujours celui qu'on torture en dernier. Et au mieux, on lui répondrait peut-être ? Allez savoir. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Merakih 15 Astawir 815 à 23h21
 
Encore une fois les solutions au problème n'étaient pas nombreuses. Soit ils attendaient patiemment que leur geôlier vienne à eux soit ils sortaient de cette cellule par eux même pour tenter de trouver celui qui était à l'origine de leur emprisonnement. Attendre pouvait s'avérer très risquer dans la mesure où ils n'avaient aucune idée des intentions de leur hôte. Certes il aurait pu les tuer dans leur sommeil, ce qui aurait été extrêmement simple. Mais le fait qu'il les ai épargné jusqu'ici ne voulait pas dire qu'il leur voulait du bien non plus. Pour le moment l'Entité les testait juste comme elle l'avait faîte au Fortin d'Aküra. Il était donc probable que cette cellule soit un test elle-aussi.

Norlail enleva la sécurité de son arme. Quelque chose dans cette endroit ne lui plaisait pas et quelque chose lui disait qu'il saurait bientôt quoi. Probablement le sauraient-ils dans quelques minutes quand ils essaieraient de sortir de cette fichue pièce.

L'Écumeur réfléchit quelques instants puis il prit la parole.


Notre ennemi doit penser que nous sommes encore sous l'effet de son attaque. Cela nous accorde donc un effet de surprise si l'on arrive à sortir d'ici.

Il jeta un coup d'œil à Cal Keran. Puis il reprit.

La porte ne doit pas être facile à ouvrir et il se peut même qu'elle déclenche un mécanisme de défense dans la pièce si l'on tente de la crocheter. Pourtant je pense qu'il faut essayer d'ouvrir cette porte.

Une dernière pause. Il posa son regard sur Jade.

Je n'ai aucune idée de ce qui nous attend derrière mais je suis persuadé que si nous sortons rapidement nous pourrons surprendre l'ennemi. Qu'en pensez-vous?


Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 16 Astawir 815 à 20h12
 
Approche créative, approche pragmatique.
La sous-traitance des catégories semblait prometteuse, les quelques mots échangés -ou ânonnés, cela fonctionnait aussi- prouvant que les processus cognitifs de ses compagnons suivaient la voie prévue.
Elle gérerait leurs conclusions plus tard.

La première partie de l'analyse ne visa pas les murs, ni même la lumière, mais ses deux compagnons.
Ils avaient tous été évanouis suffisamment longtemps pour que des actes aient été commis à leur encontre. Et leur laisser une apparente liberté pouvait être le pire des pièges. Elle tenta donc de les évaluer à l'aide de ce qui ne pouvait que se caractériser comme une... Détection de la magie.
Elle ignorait si une façon de lancer un sort pouvait être si subtile qu'elle ne soit pas visible de cette manière, et il aurait été préférable de s'être livré à une telle analyse avant de partir.

***
Ajout à la procédure de préparation d'expédition : se livrer à une analyse magique des intervenants, afin de détecter toute altération future.
***

Mais pour le coup, rien de marquant ne se détachait. Elle ne pouvait décemment pas espérer se livrer de façon cohérente à sa propre analyse, et l'un de ses compagnons l'aurait-il fait, la déclarant altérée, qu'elle n'aurait pas pris en compte une telle remarque. Inutile, donc, de le leur demander. Ou de leur parler du test qu'ils venaient de passer.
Cela risquait de leur faire se poser des questions du genre "qu'aurais-tu fait si tu avais découvert quelque chose ?" avec des répercussions potentiellement sous-optimisées pour la survie du groupe.

Le reste de l'analyse fut plus rapide : sur un corps animé, il fallait chercher à différencier ce qu'on voyait. Sur de l'inanimé, c'était comme repérer un mouvement sur fond immobile : beaucoup plus aisé.
Elle ne repérait rien qui sembla être le fruit d'un sort.
Jusqu'à réévaluation forcée, la pièce pouvait être considérée comme "sans magie".

Mobilier/maçonnerie : elle les parcouru d'un regard, sans plus, ces éléments tombant plus sous le coup de l'analyse des autres.
Les globes, par contre, lui rappellaient quelque chose.

Texture. Couleur. Consistance.

Bestiole.

Les caractéristiques communes avec Nicodron sautaient aux yeux, tout comme les différences. Si le lien était aussi développé, ils pouvaient faire très mal en les détruisant, d'autant plus qu'ils avaient peut-être des capacités semblables à celles de Nicodron, d'emmagasinnement de l'information, voir de transmission, non pas par vibration de l'air comme le sien, mais par lumière, par exemple.
Ils pouvaient aussi être une forme volontairement beaucoup moins perfectionnée, dont la seule nature était de produire de la lumière, et dont la destruction ne ferait que les priver de lumière.
Cas le plus défavorable : les considérer comme des mouchards très précis, sans que leur destruction ne puisse les servir.
En tout cas, leur simple présence semblait confirmer la sensation qu'elle avait eu : Lanyshsta.

La pâte bleue, elle, ne ressemblait à rien de connu. Mais était une extrapolation compréhensible. Les Lanyshstas pouvaient créer du vivant... Le vivant, cela avait des inconvénients -fragilité, besoins à combler- mais aussi des avantages -adaptabilités, capacité à l'auto-reconstruction.
Une structure organique aurait demandé d'immenses ressources pour un résultat médiocre, un bâtiment classique avait ses failles.
En mixant les deux, beaucoup de minéral, un peu d'organique -et la tentation était très grande ici de prendre le raccourci vers du "partiellement vivant" - on pouvait aboutir, à l'aide d'une poignée de conditions très simples, à une structure très résistante, non seulement à la contrainte mais aussi au temps.
Pour peu que la pâte bleue se nourrisse de lumière tandis que la lumière n'était créée que par transformation innée du champ magique ambiant... On avait la possibilité pour un unique Lanyshsta de maintenir une forteresse entière à lui seul.


L’Œil.

Et bien plus qu'une forteresse, en y réfléchissant bien.
Des créatures mécaniques, avait dit Cal.
Qui collectent des infos, qui pensent. Qui réagissent. Impensable, du moins pour un ensemble purement mécanique.
Mais qu'est-ce qui les avait lancé dans cette quête ? Pas l'attaque de Klem, non, l'amorce initiale : l’œil. Bio-mécanique.
En reprenant le parallèle avec Nicodron, il était aisé d'imaginer qu'une Bestiole puisse analyser, et aboutir à une forme de réflexion. Si Nicodron pouvait vibrer, d'autres pouvaient sans doute actionner des choses. Pas des poignées de porte, non, bien trop difficile, mais un petit levier construit sur mesure et réagissant, même sous une traction très faible, sans doute. Que cette très faible traction soit ensuite amplifiée par l'électricité ou la vapeur jusqu'à pouvoir actionner quelque chose capable d'ouvrir une porte -ou de la défoncer d'un coup- n'était qu'un problème mécanique.
En terme de miniaturisation, d'ingéniosité et de maîtrise des pouvoirs Lanyshstas de création, on flirtait avec les limites de l'imagination. Mais rien de foncièrement, totalement impossible.
Une unique personne contrôlant une assemblée de Bestioles manipulant des créatures mécaniques.
Un marionnettiste de marionnettiste.
Qui entretenait sa forteresse et toute l'armée attenante. Impressionnant... Fragile, aussi, dans toute sa force, car coupez la tête, et tout le reste s'effondre.
Mais pour cela, il allait falloir sortir de là.

Ils n'avaient pas tout observé. Le tas d'excréments, notamment, dans un coin de la pièce, n'était selon toute vraisemblance qu'exactement ce qu'il semblait être : un tas de merde.
Mais un esprit solitaire, soumis aux altérations délirantes de préjugés narratifs, ou encore un pervers désireux de prouver sa supériorité par une fausse apparence de fair-play, pourrait bien s'amuser à cacher là dedans un élément indispensable genre "la clé de la pièce".
Si ce n'était pas le cas, ce serait dévalorisant, et surtout puant, si la couche séchée recelait d'autres parties plus odorantes. D'un autre côté, deux d'entre eux étaient encore bien sale...


A fouiller.

En désignant clairement le tas. Mais sans indication plus précise. Sans même le regarder, en fait, son attention portée vers la serrure mentionnée par Norlail.
Son analyse se tenait, et il y avait un coup à jouer.


Pièce adaptée. Crochetage initial inopérant prévisible. Modulation crochetage impossible. Crochetage inopérant prévu.
Action en force initiale inopérante. Modulation de action en force possible. Pistes : augmentation force appliquée. Diminution résistance.
Application.


La porte avait l'air solide, et l'était assurément. Assez, en tout cas, pour leur résister, à eux et à leurs armes. Sinon on ne leur aurait pas laissé.
Elle n'était à priori pas piégée magiquement non plus. Peut-être mécaniquement, mais dans ce cas, ce serait une réaction à une tentative de crochetage.
Au Fortin d'Aküra, elle avait déjà pu constater que l'enchantement rapide pouvait faire des miracles dans l'augmentation du potentiel offensif d'une arme.
L'enchantement en lui-même était un processus pour le moins complexe mais qu'elle pensait être, sans prétention excessive, l'une de celle qui le maîtrisait le mieux parmi la nouvelle Vague. Sans compter l'étrange babiole, issue des schémas du Créateur à priori, qui aidait grandement au processus.
Elle s'en était initialement servie pour renforcer les structures, avant de mieux comprendre le phénomène et de pouvoir modifier les effets, légèrement. La base consistait à insérer un peu de magie dans les inévitables interstices de la matière, afin d'en accroitre la densité, de la renforcer.
Simplement, il devait être possible de réaliser cette inclusion... Avant de gonfler les éléments.
Comme de l'eau se transformant en glace à l'intérieur d'une structure.
Lésions internes.
Fragilité imperceptible à l'oeil nu.
Et, sous un coup assez puissant, rupture.
A la différence près qu'elle pourrait en plus s'arranger pour que, frappé à l'aide de magie, la mana incluse réagisse un peu comme de la poudre frappé d'une flamme.

En partant du principe que la porte était faite pour résister à leurs armes, une serrure fragilisée frappée d'une arme renforcée et générant une décharge interne pouvait très bien ne pas avoir été prévu et leur ouvrir la porte de la liberté. On se retrouverait alors dans le cas pré-cité par Norlail.
Sinon... Sinon il était aussi possible qu'elle n'ai rien perçu parce que la lumière projetait une sorte de champ anti-magique, annulant toute la belle stratégie.
Ne resterait alors que la destruction des globes, après avoir fouillé la merde.

Bon, quoiqu'il en soit, elle avait une serrure à modifier, et même en le faisant "rapidement", elle devrait en avoir pour un bon bout de temps...



La perfection est amorale.
 
Narrateur
 
Le Vayang 17 Astawir 815 à 22h03
 
Les paroles de Cal Keran ne rencontrèrent aucun écho.
Soit on ne l'avait pas entendu, soit on ne souhaitait pas lui répondre, soit il n'y avait personne pour entendre ou répondre...

Pour ce qui était de leur situation d'ensemble, elle était pour le moins déplaisante mais instructive.
Partis pour comprendre un paradoxe - l'attaque évoquée par Klem - ils se retrouvaient de fil en aiguille dans un enchainement sur lequel ils n'avaient que peu de prise.
Frustrant...
Mais oui, instructif, aucun doute là dessus.
Car de deux choses l'une, soit le hasard et les suites d'improbabilités étaient véritablement contre eux, soit... "on" les avait sciemment amené jusqu'ici.

Cette idée, aussi folle et délirante qu'elle puisse être, leur vint naturellement.
En effet, là dans cette cellule et assez brusquement, une sensation de manque incompréhensible les envahit.
Comme si jusqu'à présent on les... regardait ? On les orientait ?
Difficile à définir, mais c'était comme si soudain un être aimant, silencieux et protecteur cessait de vous observer en silence tandis que vous faites un si beau dessin...

La porte semblait attirer l'attention de nos protagonistes, et après quelques minutes d'analyse et réflexion, il devint "quasi" certain qu'elle pouvait s'ouvrir sans risque.
Certes un peu difficile à faire pour un krolanne lambda, mais sans impossibilité insurmontable pour des Lanyshstas.

Maintenant, la question essentielle était "que faire de cette double liberté ?", récemment acquise par la soudaine solitude ressentie et probable une fois la porte ouverte...



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 22 Astawir 815 à 15h25
 
*** Rien. Que dalle que tchi que nenni. Aucune. Foutue. Réaction. Et cette foutue envie de piquer du nez. Dammit. Une sale situation pour le voleur, une situation frustrante, une situation énervante.

Et les enfants, quand Cal est frustration, Cal est colère. Quand Cal est colère, Cal est violence, et quand Cal est violence il est... Il est...

Rzzzzzzzzzzzz...

Heu... En fait, présentement, le voleur avait appuyé sa tête contre le mur de la cellule non loin. Et venait de piquer du nez, toujours bien campé sur ses jambes, mais manifestement inconscient. Être aimant et protecteur ou non, le voleur, lui, était dans les vapes. Et avait manifestement besoin d'un nouveau coup de pompe pointure fillette. S'il fallait un voleur au top de sa forme pour crocheter une serrure, c'était sans lui. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 24 Astawir 815 à 21h09
 
La plupart des théories n'étaient pas à l'épreuve de la pratique, et le cas présent était similaire. Il apparu rapidement que la fragmentation par l’intérieur de la serrure n'allait pas être possible. Sur autre chose, un bout de bois par exemple, peut-être. Avec un esprit plus aguerri, possible. Mais si les facultés d'enchantement décuplaient le pouvoir personnel, elles y étaient liées.
Bref, Jade réalise rapidement que de faire sauter la serrure par la seule force de l'esprit n'était pas pour maintenant. Par contre, la charger de mana, en insérer dans chaque microscopique défaut comme on caserait de la poudre dans les fissures d'une bâtisse, cela était possible.

Ceci dit, la transe nécessaire à l'enchantement avait un autre effet : à devoir faire plus attention à l'extérieur, elle prit conscience d'un manque, une disharmonie par rapport à ce qu'elle avait appris à considérer comme les changements induits par son statut de Lanyshsta.
Il devait être impossible de le distinguer avant : c'était quelque chose de pleinement inséré dans tout le reste des bouleversements. Mais là, dans cette pièce, sous terre, elle réalisa que quelque chose manquait.

Une présence. Une infime pression. Le retrait de quelque chose de si évident, de si immense qu'il en devenait invisible. Le ciel passant inaperçu jusqu'à ce qu'il soit retiré et qu'on observe brusquement les étoiles...


Doc.

Elle allait encore mettre quelque temps à récupérer ses facultés normales de vocalisation/sociabilité. Pour l'heure, les mots clés prononcés permettaient de réorienter la focalisation de ses pensées.
Oui, avec le Doc, elle avait émis quelques hypothèses. Dont celle d'une guerre, une guerre dont les Lanyshstas ne seraient que des pions, et la Voix de Cendres un -sinon le seul- joueur.
Si tel était le cas... Il y avait trois grandes familles de possibilités à cette sensation de vide.
- Faculté physique. La pièce était moins une cellule qu'une oubliette, un endroit coupant les Lanyshstas de leur lien avec la Voix de Cendres. Ce qui renforçaient l'aspect anti-Lanyshstas, ou en tout cas l'adaptation spécifique aux Lanyshstas.
- Le retrait volontaire. Soit parce qu'ils avaient été jugés inefficaces et abandonnés, soit qu'ils aient été échangés avec un autre joueur récupérant le contrôle des pions, soit encore qu'ils arrivaient à une étape de développement supérieur, un octroi d'un degré de liberté supplémentaire. Mais toutes ces choses portaient en elles une forme de conclusion, alors que la situation semblait au contraire capable de basculer d'un côté comme de l'autre. Peu probable.
- Le retrait imposé. Par un arbitre ou des règles quelconques. Du genre "les pièces parvenues dans un avant-poste adverse ne peuvent plus bénéficier de la règle du point de destin".

Et là, aussi désagréable que cela soit, c'était presque... Plausible. Si on regardait les événements les ayants conduit ici, on pouvait, sous un certain angle, y voir une main qui les aurait guidé précisément ici. Sur le fil du rasoir. Avant de les y laisser.
Du coup, l'épreuve prenait une dimension plus profonde. Le Lanyshsta présent était un rouage essentiel, assurément. Mais peut-être n'était-il pas l'instigateur du test, de ces obligations de se servir de leurs pouvoirs Lanyshstas, mais était-il tout simplement le test en lui-même. Soit un membre d'une autre "armée", leur affrontement se déroulant sur un terrain neutre exempt de toute intervention extérieure, soit un processus d'affinage des compétences d'une troupe, une étape pour déterminer quels pions seront promus fous.

D'ailleurs, l'aspect Lanyshsta était vraiment très fort...
Un Lanyshsta n'aurait pas pu -s'il n'avait pas menti- déclencher l'attaque sur Klem.
Un Lanyshsta n'aurait peut-être pas pu découvrir ce qu'ils avaient découvert.
Un non-Lanyshsta n'aurait pas pu résister au système de défense.
Un non-Lanyshsta n'aurait pas pu espérer sortir rapidement de la pièce.

Si leurs facultés les mettaient dans l'embarras, elles semblaient aussi pouvoir les en sortir. C'était donc potentiellement -même si pour l'heure le potentiel semblait des plus importants- non pas une tentative de détention, mais bien une mise à l'épreuve de leurs talents.
De leurs talents de Lanyshstas.
Bon à savoir pour la suite : s'appuyer sur l'analyse krolanne, mais y appliquer des moyens Lanyshstas...

Les réflexions continuèrent, enflèrent, se ramifièrent, tandis que l'enchantement se poursuivait.
Norlail ne posait pas de problème : il avait exposé sa conclusion, et s'y tenait, attendant une occasion pour exploiter une faille.
Cal en posait encore moins : il semblait s'être rendormit. Pas plus mal, mieux valait cela qu'une agitation inappropriée.

Aussi, après plusieurs minutes de silence, Jade s'estima satisfaite : la serrure débordait d'un mana "passif", tandis qu'elle avait appliqué un flux violent non pas sur son arme, mais sur la prochaine balle. Si un krolanne n'y aurait rien vu, des yeux exercés pouvaient y voir une aura forte, fluctuante, entourant la balle. Elle se devait d'avoir un côté... Explosif.

Bien. Mais cela risquait de faire du bruit. Le problème n'était pas d'avertir de leur fuite, mais plutôt de ne pas se rendre sourd. Aussi, après plus d'un quart d'heure à pratiquer l'enchantement, n'y avait-il rien de mal à passer une minute supplémentaire à entourer sa tête et celle d'un Cal au pays des songes de tissu. Surtout les oreilles. Pour Norlail, le cas était plus simple.


Protection oreilles.

Puis viser, plus par habitude que par nécessité vu la facilité de la cible, et tirer...

*** PLOF. ***


C'était pour le moins... Décevant.
Le son n'avait pas tellement été atténué, il avait surtout était réduit à la base. Peut-être un problème avec l'enchantement, qui au final avait freiné la progression purement physique du projectile. A voir la balle encore collé à la serrure, luisant d'une faible lueur verte, elle avait peut-être même fait fondre la tête de...

*** BANG ! ***


La seconde détonation, deux secondes après la première, s'apparenta plus à une fusée d'artifice : le son et la lumière. Tout en clignant des yeux pour retrouver son acuité visuelle, il apparu bientôt que la porte bougeait, n'étant clairement plus accrochée des deux côtés.

L'épreuve actuelle était passée, il était temps d'aller vers la suivante.

Un rapide coup-d'oeil derrière la porte dévoila un couloir à l'avenant : murs veinés de réparations bleues, globe lumineux... Sans doute moins de merde perdue dans un coin. Inutile de trop se pencher sur les détails pour l'instant, Norlail pouvait se charger de prendre les devants sur la phase d'exploration. Elle-même souhaitait de toutes façons consacrer quelques instants à la serrure.

Elle n'était pas brisée. Et avait été... Dispersée. La partie fragilisation/renforcement du potentiel d'attaque avait été bâclée, trop imprécis pour avoir une quelconque utilité. Mais la partie charge/déclenchement de l'explosion avait fonctionné a merveille. La serrure n'avait pas réellement explosé, peu de débris ayant volé, mais elle reposait là, en un tas informe de métal. Elle avait été pulvérisée en une myriade de minuscules morceaux, le tas restant laissant même à penser qu'une partie, trop au contact du mana, s'était purement et simplement volatilisé en énergie pure.


Métamagie.

C'était une voie assurément attirante. Pouvoir ne pas se contenter des effets prévisibles mais tenter de les combiner selon des procédés atypiques, parfois à contre-emploi, pour créer de nouvelles choses. La magie pouvait être une arme, un bouclier. Mais avec du temps, de l'imagination et de l'entrainement, elle pourrait peut-être en tirer des méthodes de manipulation magique plus subtiles, et en même temps plus utiles. Des protocoles de défense, de déviation spécifique des flux. De contrôle, d'annulation.
Plus tard.

Pour l'instant, la seconde déflagration semblait avoir produit sur Cal le même effet qu'un bon coup de pied dans les côtes, et il semblait en train de reprendre ses esprits à vitesse grand V.
Parfait. Il y avait un temps pour la théorie, et un autre pour la pratique.
Elle avait quelques hypothèses sur la nature de l'endroit à confronter à la réalité du terrain.
Et même si ce n'était pas vraiment nécessaire, elle formula un nouveau mot, afin de remobiliser ses facultés vers leur tâche en cours.


Extraction.


La perfection est amorale.

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