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D'égoûts et des couleurs
Chasser les chasseurs
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 15 Manhur 815 à 22h48
 
Les tirs s'enchainaient, rapidement.
Ordonnancement logique. Retourner la logique contre l'adversaire.
Alors que son premier tir avait eu lieu dès la fin de la descente de l'escalier, Jade se décalait vers le mur ouest en enchainant les destructions de globes.
Une fois à destination, elle pourrait retourner la logique du lieu afin d'avoir tout les globes confondus en une unique ligne de tir.

Oh, pas afin de tous les détruire en un tir, il ne fallait pas rêver, l'impact contre chaque globe atténuant trop la balle pour espérer pouvoir en briser un second. Sans même parler des déviations de la balle lors du choc.
Cependant, une fois bien alignée, elle pourrait verrouiller certains degrés de rotation de l'arme, en contractant les muscles nécessaires : on passait du tir sur cibles dispersées, demandant une grande mobilité, à un enchainement de tirs sur cible unique(s).
De quoi à peine éliminer un globe ou deux de plus, un détail au vu du reste, mais c'était par les détails qu'on trouvait les failles.

A l'exclamation de Cal, elle répondit d'une pensée précise.


Pensée :
Adaptation du potentiel offensif selon courbe de croissance rapide, à analyse liée.


Hum. Pas forcément clair pour tous.

Pensée :
Il va vite monter en puissance. Jusqu'à atteindre son maximum, ou jusqu'à nous éliminer. Mais il veut voir jusqu'où on peut aller avant de nous tuer.


A entendre les multiples *Cling* là où on aurait pu s'attendre à du *Slach*, Cal aussi était sur une courbe croissante de potentiel offensif, jouant les niais en frappant les parties métalliques, réservant ses talents martiaux pour lorsque le combat véritable commencerait.
Ou alors il était en crise de panique et faisait n'importe quoi, et il ne tiendrait pas longtemps, ce qui pourrait être problématique à court terme pour Jade.
Et pour Cal, aussi, accessoirement.

En attendant, à s'être déplacé, elle pu voir ce qu'avait libéré le premier globe brisé -ou plutôt percé, leur composante plus ou moins organique rendant ce mot plus précis, et tant mieux d'ailleurs, une sphère métallique parfaite aurait été problématique à détruire à ces distances, par balle- avait contenu, à la faveur d'un changement de chargeur.

Il y avait bien des choses, là dedans, ce qu'en un autre monde une personne plus habituée à la pêche aurait pu rapprocher d'une apparence de seiche.
Là, pour le coup, c'était une sorte de grosse larve, bourrée de tentacules.
Et à la croissance très, très rapide, dans la mesure où les petits cadavres alignés au pied des globes semblaient grossir, et changer de couleur aussi, d'un aspect assez jaunâtre à quelque chose de plus sombre, un vert bleu qui continuait encore à progresser.
Tout un dégradé d'arc-en-ciel qui progressait vers le fond de la salle, le tout étant de savoir s'ils parviendraient à éliminer le tout avant d'arriver aux violets profonds.

L'abattage se poursuivait, mais les questions sur la suite devenaient plus pressantes.
Et après ?
S'ils détruisaient tout les globes, ils seraient dans le noir complet, avec un Obadia complètement opérationnel.
S'ils gardaient des globes, ils pourraient conserver un peu de lumière, mais les ombres projetées dans la salle seraient des plus longues, promettant de nombreuses cachettes. Cela pourrait jouer en leur défaveur, sans compter qu'ils auraient à gérer quelques larves.
S'ils se concentraient sur Obadia, ils seraient submergés par les larves. Et même si celles-ci ne semblaient pas bien redoutables, elles risquaient de poser problème en grand nombre.

En grand nombre...
Croissance rapide...

Hum. Pas de tergiversation, il était possible qu'une fois une larve sortie, un globe puisse en ressortir une autre dans la foulée. Il fallait donc éliminer les globes dans leur totalité.

Néanmoins, alors que la destruction arrivait à sa fin, Jade se replia -sa position le long du mur ne lui apportant de toutes façons plus aucun avantage pour éliminer les globes de fond de salle- vers les escaliers. Préparation au noir.


Pensée :
Il peut lutter contre notre magie. La maîtriser. Mais n'y est pas imperméable pour autant. Mieux vaut régulièrement l'assaillir de nos pouvoirs, afin de conserver une trace magique liée à lui.
Puis concentrer la mana dans nos yeux afin de percevoir la magie : cela devrait permettre de continuer à le voir suffisamment, même dans le noir complet.


En théorie du moins. Dans la pratique, elle savait pouvoir maintenir cette méthode de détection tout en faisant autre chose, mais elle n'était pas sûre que ses deux compagnons puissent s'y faire. Adaptation ou mort.
Et même pour elle, s'il parvenait à s'isoler totalement de la magie, à la faire glisser sur lui, elle le perdrait de vue.

Et dans le noir, toutes les armées sont réduites à une personne, elle ne pourrait être sûre de ses cibles. Problème à prévoir. Pas qu'ils aient le choix, d'un autre côté.


***

Deux larves s'échappèrent in extremis de leur cocon, les balles de Norlail et Jade faisant exploser au même moment leur globe.
Un unique restant, jetant sur la pièce des ombres inquiétantes, dégorgea lui aussi sa larve.
Bien. Il lui faudrait quelques secondes avant d'en sortir une quatrième.

Norlail et Jade ne l'exploitèrent pas de la même façon, l’Écumeur enchainant avec la même aisance les tirs sur des cibles mouvantes.
Mouvantes et... Rapides, d'ailleurs, ces choses grotesques se déplaçant dans un étrange mix de glissade/roulade/cavalcade ondulant, mais surtout déstabilisant.
Au même instant, Jade étudia la scène, tout en enchainant deux sorts.
Ses deux clones imitaient ses gestes, comme ils avaient imité chacun de ses tirs (malheureusement sans duplication des effets destructeurs), et subirent les mêmes effets.
Soudainement Jade sembla... Disparaître, se délitant en trois flaques d'ombres. Un observateur attentif aurait pu continuer à discerner une forme plus solide au milieu de cet ensemble, mais encore aurait-il fallu que Jade lui en laisse le temps.


Pensée :
Danger. Latéral.


Hum... Visiblement, la destruction des globes n'avait pas systématiquement conduit à la destruction de leur hôte, les plus matures parvenant à s'extraire aussi.

La créature aux pieds de Norlail se remettait déjà lorsque six balles -dont quatre purement illusoires- la percèrent de part en part.
La dernière s'élançait par le flanc -tactiques d'attaques de groupe, même si celles-ci restaient de bas niveau- fouettant l'air de ses tentacules afin de localiser sa proie plus efficacement.
Elle y parvint au moment de la seconde détonation, sautant à la tête de Jade... Pour s'effondrer à terre, bernée par une illusion, une balle logée à la naissance des tentacules pour la peine.

Norlail haletait, la blessure étant visiblement plus problématique qu'une simple griffure.
Venin ? Habituellement, on pouvait trouver des crochets dans les tentacules, mais là, pas de trace. A moins que ce ne soit la gueule qui ait...

Nouveau coup de feu, à côté, la créature blessée ayant d'un coup tenté une nouvelle attaque.
Jade l'acheva rapidement. Le dernier globe avait à nouveau atteint une taille conséquente, prêt sans doute à recracher une larve pleinement fonctionnelle. Tant pis pour l'étude, ne restait plus qu'à espérer qu'ils aient agit assez rapidement pour pouvoir encore prendre Obadia en défaut, et que Cal se soit préparé à la suite. Au cri poussé, il venait d'ailleurs de réaliser qu'il était pris à revers, mais quelques tirs conjugués éliminèrent rapidement les quelques larves restantes.

Ils avaient à nouveau la supériorité numérique, pour l'instant, et il fallait s'arranger pour que ça dur.
Au revoir madame lumière, au revoir saletés de larves.

Car avec une dernière balle, ils se retrouvèrent soudainement dans le noir.



La perfection est amorale.
 
Narrateur
 
Le Dhiwara 17 Manhur 815 à 09h39
 
Noir.
Mais pas tout à fait obscur.
La vision "magique" fonctionnait pour détecter un Obadia dorénavant pourvu de ses griffes et d'une armure fonctionnelle.
Fini la mollesse...

Une fois les larves détruites, Obadia entreprit d'attaquer.
Moins lentement, mais toujours sans véritable tactique.
Deux attaques plus tard, esquivées toutes deux, un schéma semblait prendre forme.

Surpris par la première esquive, comme s'il ne s'attendait pas du tout à ça, la deuxième tentative fut clairement un essai pour analyser, comparer, apprendre.
Gestes lents, mesurés, attentifs, position de repli, pas de surprise.

Comme à chacune de ses attaques, peu rapprochées, son corps se régénère presque entièrement.
Un net afflux de puissance, dont la provenance ne peut être déterminée, tant l'éclat de "magie" est intense à ce moment là.
S'ils ne voyaient pas que par leur vision Lanyshsta, peut être arriveraient-ils à distinguer mieux ce qui se produisait ...

Autre changement notable, les mouvements d'Obadia deviennent plus fluides après sa dernière attaque.
Il semble imiter les gestes de ceux qui l'ont esquivé.
Il... apprend vite. Très vite.

 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 17 Manhur 815 à 10h33
 
Alors qu'elle terminait les larves, Obadia avait surgit derrière elle. Ou plutôt, approché suffisamment vite pour qu'elle soit obligée de se retourner rapidement. Conséquence néfaste, ses doubles aussi se retournèrent pour tourner leur regard dans la même direction, leurs mouvements incohérents -trop rapide pour l'un, trop lent pour l'autre- du à la différence d'angle permettant de facilement trouver quelle image était la bonne.
Il faudrait travailler cela, incorporer de l'autonomie dans ses doubles.

Un coup au ventre, un uppercut puissant.
Prévisible.
S'il était impossible d'esquiver une balle pointée sur notre coeur au moment de sa sortie de canon, c'était possible d'éviter de se faire toucher : la vitesse du projectile n'était qu'une part de l'équation, la lisibilité de l'intention de l'agresseur en était une autre.
Là, à voir l'épaule partir en arrière, coude replié, elle n'avait eu aucun mal à visualiser la cible du coup, et un simple pivotement sur un pied avait fait frapper le poing dans le vide.
Plus surprenant fut à ce moment là le mouvement du second bras, un violent mais aussi très prévisible crochet.

Si elle avait pris le premier dans l'estomac, le second aurait pu lui perforer la tempe. Mais ce n'était pas cela, le plus important : c'est que le second coup dépendait de la réussite du premier. Un combattant classique aurait avorté le second coup dès l'échec du premier.
Là, non : il avait enchainé les deux coups, parfaitement, quoique de façon très "scolaire", sans réaliser l'incohérence.

Il attaque par séquences.

Il est encore trop isolé d'eux, trop dans une méthode "moi et le monde". Ils ne sont que du décor pour lui, il a encore du mal avec la notion de réaction aux actions de l'adversaire.
Il se contente d'analyser l'environnement et de proposer des séquences. Uppercut-crochet.
Le problème étant que les séquences risquent d'évoluer très vite en arbres. Du genre uppercut-si-réussi-crochet-si-raté-fin-séquence. Réduction du temps perdu.
Puis viendront les enchainements, le si-raté évoluant selon le sens de l'esquive en un coup de pied, de tête, ou encore une extension de bras pour transformer en prise.

Bref, il va progresser, jusqu'à les avoir, jusqu'à établir des séquences suffisamment complexes pour pouvoir être confondu avec de l'intelligence.

Analyse.

Elle aurait pu réagir d'un contre violent à la lame de poignet, ou d'un tir à bout touchant, mais Jade avait préféré sauter en arrière, réinvoquant ses copies du même mouvement.
Eux parvenaient à le repérer.
Lui parvenait à les repérer.
Mais pour l'instant, il ne servait à rien de faire dans les exploits personnels : à se surpasser, il s'adapterait à leur meilleur niveau.


Pensée :
Surtout, ne forcez pas. Pas pour l'instant.


Deux tirs, classiques, visant le poitrail. Qu'il se soit si rapidement remis des coups précédents était prévisible, mais n'en devenait pas moins problématique.

Cal repartit à l'assaut, sa lame fendant l'air. Nouvelle attaque d'Obadia contre le voleur, qui esquiva lui aussi.

FLASH !

Nouvelle attaque ? Non, c'était juste lié à leur vision, au brusque afflux de puissance. Couper la vision magique pour mieux analyser ?
Non... Non, pas pour elle, et pas pour l'instant en tout cas. Mieux valait trop voir quelques instants que ne rien voir trop longtemps. Si le rythme des attaques augmentait, il faudrait sans doute revoir sa position, mais pour l'instant...

Pour l'instant, les lésions avaient disparu. Sans que cela soit complétement clair, le mouvement d'attaque, le flux de magie et la guérison étaient liés.

Deux possibilités, vu qu'il semblait très improbable que la guérison soit la cause.
1) L'enclenchement de l'attaque déclenchait un afflux d'énergie suffisant pour le soigner.
2) Un afflux périodique d'énergie déclenchait à la fois attaque et réparations.


Pensée :
Concentration des assauts : articulation. Épaule droite.


Lui faire perdre un bras. Le transformer en charpie de sorte qu'un bon coup de lame puisse achever le travail. Cela permettrait de repérer l'autonomie des membres, la localisation d'un éventuel centre d'émission de réparation-soin, et de valider ou non la première hypothèse, celle-ci signifiant qu'à stopper l'attaque, ils stopperaient la récupération.
Ceci dit, Jade n'y croyait pas trop.


Attention, il risque d'accélérer le rythme.

A voix haute, cette fois. Qu'il puisse l'analyser. Qu'il réalise que ennemi+risque = chose à faire pour ennuyer l'ennemi.
Qu'il accélère, qu'il rapproche ses assauts, qu'il puisse plus régulièrement dans cette source d'énergie.
Qu'ils en chient, certes, mais qu'ils le pousse proche du maximum. En se contentant de déployer leurs talents basiques, qu'Obadia ne s'adapte qu'à cela.
Et quand il sera proche du maximum, lui balancer un bon surplus d'énergie magique, afin de provoquer une surcharge.

Après tout, c'est ainsi que l'Architecte avait dit avoir éliminé l'Oeil. Une bonne surcharge. Il fallait simplement attendre.
Attendre que les choses se corsent un peu.



La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Luang 18 Manhur 815 à 22h24
 
La phase de combat avait été un succès pour les membres de l'expédition. En effet l'Entité Négative avait surestimé la puissance des pions qu'elle venait d'avancer sur l'échiquier. Les larves avaient été déchiquetées par les tirs de Jade et de Norlail. Les larves n'avaient quasiment pas opposé de résistances et n'avaient causé que des dégâts superficiels. Puis Obadia était entré en jeu. Et il s'était fait laminé par le trio de Lanyshsta. Il avait certes causé quelques blessures avec ses griffes. Norlail avait lui même récolté un coup sur le pectoral qui laisserait sans aucun doute une jolie cicatrice. Mais mis à part cela il n'avait pas été un adversaire dangereux.

L' Entité Négative s'était trompé. Obadia ne les avait pas tué. Ils avaient tué Obadia. L' Écumeur était satisfait. Il avait l'impression d'avoir remporté une victoire. Pas parce qu'ils avaient tué Obadia, non. Mais plutôt parce que l'Entité Négative avait eut tord.

Et ça c'était sans aucun doute la meilleure nouvelle de la journée.

Dans le noir Norlail Menrar sourit alors que Jade demandait à Cal de couper l'avant bras d'Obadia, pour pouvoir l'étudier plus tard surement. Ou alors pour en faire un trophée.


Un trophée était une bonne idée. La tête de cette chose serait parfaite pour caler une porte.


Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 19 Manhur 815 à 21h55
 
*** La chose était morte. Et lorsque la machine... La lanyshta, pardon, lui demande de couper un bras... Le blondinet regarde Jade. Le corps. Jade. Le corps... Comme si les saloperies à tentacules ne l'avait pas suffisamment mis à mal !

Si la chose mouvante avait été un adversaire coriace, Cal avait eu l'avantage de la vitesse, et si sa force de frappe n'avait pas été déterminante, malgré quelques belles entailles sur le corps mécanique, l'une des choses tentaculaires l'avait forcé à bondir en bas du promontoire. Blessé, il avait senti qu'il ne faisait pas le poids face à quelque chose d'aussi rapide sans une force de frappe suffisante. Il devrait définitivement parler à sa meilleure, et seule, amie du Dara ! Grimaçant sous la douleur, il avait concentré toute l'énergie qu'il avait pu tirer afin de refermer la plupart de ses plaies. Mais le mal était fait. Plus aucune blessure visible. Mais une douleur lancinante dans la cuisse, là où la mâchoire de la chose avait décidé de boulotté un bon gros steak. Bordel ! Ce n'était vraiment pas bon signe. Et même si les lanyshtas ne mourraient pas, pas définitivement, l'idée d'une agonie, peu importe le poison, ne l'amusait pas vraiment.

Mais revenons au corps. Levant un sourcil, le blond explose, toujours sous le coup de l'adrénaline : ***


Cal : Découper un bras ?! Pourquoi pas l'empailler ou préparer un boeuf carotte pendant qu'on y est ?!

*** Il lève sa lame. ***


Cal : Tu peux m'expliquer comment tu scie un membre avec ça, Jade ? C'est pas une hache, et enchanté ou pas, je ne me vois pas attaquer les putains d'os avec ! Donc ton bras, tu le prends, tu colles ton fusil contre une articulation et tu tires une bastos !

*** Une grimace. Douleur. ***


Cal : Suite du programme ?... Dites moi qu'on sort d'ici... Et qu'on va boire un verre.

*** Manifestement, si les bébêtes n'avaient pas posé problème aux deux tireurs, il en était tout autre pour le voleur. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 20 Manhur 815 à 18h12
 
Ils n'avaient pas augmenté leur potentiel, juste accéléré le rythme, au fur et à mesure que Obadia augmentait sa vitesse et sa technique.
C'est avec une célérité surprenante qu'il s'était jeté à nouveau sur Jade, avant que celle-ci ne soit parvenue à recalibrer ses clones, et avec une technique supérieure, deux coups simultanés, un direct du gauche qui aurait du inciter à une esquive vers l'intérieur, laquelle se serait empalée sur le crochet du droit.
En l'occurrence, Jade avait préféré un roulé-boulé, sans lâcher son arme, en profitant d'ailleurs pour loger une balle dans l'aisselle exposée.

Obadia accélérait le rythme, et chacun de ses assauts refermait ses tissus à une vitesse folle.
Mais comme une éponge sur un tableau noir, les blessures laissaient des traces, et aussi rapide soit les facultés de récupération, elles ne pouvaient contenir le tir nourri qui se focalisait sur un unique point.
Au final, lardé de balles et de balafres, Obadia finit par chanceler sous un impact. La zone droite du thorax était une charpie immonde plus qu'un bout de corps. Une dernière balle, et il s'effondra.

C'est aussitôt qu'avait jaillie la demande/ordre de Jade : Niveau du coude. Tranche vite. On devrait vite voir s'il s'agit d'un Lanyshsta.

Il y avait en effet plusieurs raisons à agir vite : il risquait de se régénérer et de se redresser, ou de se dissoudre et de disparaître, ils n'avaient dans tout les cas que peu de temps.
Et dans les deux cas, l'amputation était utile : soit pour réduire ses capacités offensives, soit pour rapidement prélever un morceau d'étude, ou un trophée.
Mais bien entendu, le risque mortel ayant passé, Cal en profita pour reprendre ses habitudes.


Nous n'avons pas de matériel de taxidermie adéquat, et transporter le corps en entier serait problématique. En plus, l'empaillage complet risquerait d'altérer les échantillons.
Et le boeuf carotte est un plat demandant un temps de préparation inadapté à la situation actuelle, des fruits secs seraient plus indiqués.


Il y avait certaines choses qu'elle avait encore du mal à comprendre, comme l'intérêt d'un repas spécifique dans une telle situation. Mais pour le moment, elle tendait la main vers la lame de Cal. C'était d'une lame plus pratique que ses armes de poignet qu'elle avait besoin, bien plus que du voleur.

En frappant de façon répétitive sur l'articulation. L'épaule est théoriquement plus solide, mais plus endommagée. L'humérus est brisé, aussi, il est possible de trancher à ce niveau. Je peux le faire moi-même, mais nous ne sortons pas d'ici sans élément d'étude.

Elle aurait préféré emmener le tout, tout les objets d'étude, pour vérifier leur origine, et aussi pour voir les échantillons d'étude choisis, afin d'extrapoler sur la progression des connaissances de l'ennemi.
Aurait-elle eut ce qu'il fallait comme moyens de transport, lumière, main d'oeuvre et trajet vers la surface qu'elle aurait opéré un déménagement complet. Dans les circonstances actuelles, elle se contenterait d'un avant-bras, beaucoup de métal, un peu de chair.

La régénération, l'animation posthume du membre, semblaient peu probable. A l'instant du coup fatal, toute trace de magie avait fuit. Ce n'était pas, vraisemblablement, un Lanyshsta. Juste une enveloppe temporairement habitée par quelque chose de plus grand, et qu'ils avaient vaincu.
Vous le tuerez. Vous tenterez de fuir.
Puis Obadia vous tuera.


Effectivement, dès qu'elle aurait récupéré son morceau, ils tenteraient de fuir. Une autre issue dans la salle ? Aucune n'avait été visible. Et en chercher une dans le noir risquait de poser quelques problèmes.
Par le labyrinthe ? Tout n'avait pas été exploré la première fois.
Le point suivant était plus problématique. Il y avait trois interprétations possibles.
La première, une régénération du corps qui reviendrait, ayant encore appris. Très délicat à gérer, mis à part via un démembrement complet et systématique du cadavre, mas également improbable.
La seconde, l'arrivée d'une nouvelle unité autonome de type "Obadia" qui partagerait ses connaissances avec la première. Plus probable, aussi délicat, à ceci près qu'il "suffirait" d'éliminer toutes les unités de type Obadia présentes.
La troisième, que la mise à mort soit posthume. Des pièges ? Possible. Mais ils s'étaient montré plein de ressources, leur capacité à surmonter un piège était incertaine. Leur captivité n'avait à priori rien modifié en eux.
Depuis... Depuis, oui, il était raisonnable de se dire que, même avec une victoire contre Obadia, ils ne s'en sortent pas indemnes.
Et si Jade avait échappé à la fois aux larves et aux griffes, ce n'était pas le cas de ses compagnons. Un poison quelconque était une possibilité forte, qu'il fallait traiter le plus vite possible, d'autant plus qu'ils n'étaient pas sûrs du temps qu'il leur faudrait avant de rejoindre la civilisation.
Ou simplement la lumière.
En parlant de lumière...


Sitôt le morceau récupéré, oui, nous partons. Deux issues potentielles : à partir d'ici, issue à chercher dans le noir, ou en repartant vers le labyrinthe et la lumière.

Pause.

Lumière issue de globes. Forte probabilité que le processus ait été global, afin de couper toute retraite. Autrement dit, que la zone soit pleine de larves.
Vu la topologie, et en absence de cible initiale sur laquelle se fixer il est possible -comprendre que la probabilité existe, pas que la faisabilité soit assurée- de se faufiler à travers le labyrinthe pour y chercher une autre issue. Je peux partir pour le labyrinthe.


Et donc se retrouver en première ligne face aux larves. Si c'étaient elles qui étaient sensées les achever, c'était une très mauvaise idée de mettre en première ligne leur seul pion intact. D'un autre côté, seul Obadia avait semblé capable, et via une nécessaire concentration, capable de supprimer leurs pouvoirs. Des trois, c'était sans doute la plus apte à se faufiler via sorcellerie à travers un environnement hostile.

Quitte à attendre ici, autant chercher une issue ici même. Avec de la lumière, cela pourrait aider. Sinon, on sort en bloc.


La perfection est amorale.
 
Narrateur
 
Le Julung 21 Manhur 815 à 22h04
 
Obadia était tombé.
Découpé.
Haché.
Un trophée avait été emporté.

Le bras, comme le corps, ne se décompose pas en un joli effet pyrotechnique.
Ils restent tels qu'on s'y attend, des bouts de cadavres bien sages...

Une fois Obadia mort, le silence règne dans ce lieu pour le moins oppressant.
Les dimensions, la propreté, les différentes machines, tout fait penser à un repaire habité, un lieu de repli et d'étude, une forteresse.
Et pourtant, ils n'ont vu qu'Obadia - peu dangereux - et les larves qui sortent des globes.
Personne d'autre, aucun bruit.
Le lieu est paradoxalement désert.
Comme si ses habitants étaient - pour le moment - ailleurs...

Une fois Obadia mort, les trois compères observent la grande pièce où ils étaient, celle du trône, mais dans le noir complet ou avec un faible éclairage - magique ou naturel, peu importe - ils comprennent vite qu'ils ne trouveront pas d'issue "cachée" s'il y en avait une. Pas ici...

Le labyrinthe, par contre, était toujours éclairé.
Car les globes étaient toujours là.
Ils avaient pondu leurs larves, et on pouvait conclure de leur développement rapide qu'ils étaient capables d'en pondre plusieurs par heure, comme si leur matière se régénérait au fur et à mesure.
Sans doute les veinures bleues dans les murs - qui reliaient tout - y était pour quelque chose...

Se faufiler discrètement dans le labyrinthe était possible, et même plutôt aisé.
Ce fut presque par hasard - si, si... - que Jade sentit à un moment donné un très faible courant d'air.
Ou un air à l'odeur différente.
Ou alors une simple intuition...
Bref, elle sut à un moment qu'il y avait un passage.
Après une analyse rapide, elle découvrit aisément le mécanisme d'ouverture.
Tout était... si simple.
Tellement simple...

Soit ce lieu n'était pas ce dont il avait l'air.
Soit... leurs ennemis ne s'attendaient vraiment pas à cette incursion.

Une nouvelle pièce derrière le passage.
Mêmes veinures, mêmes globes, mêmes larves.
Une salle de réflexion, de commandement stratégique !
Des plans, des écrits en tout sens, des cartes.

Impossible de déchiffrer l'écriture, mais les cartes étaient clairement celles de zones dans les Sharrss.
Et certains graphiques ne trompaient pas, il s'agissait bel et bien de plans d'attaques.
Les plans étaient précis, anciens.
Sans doute volés ou achetés en ville.

Un double porte était aussi présente.
Fermée à clef.

La situation était certes stressante, mais nos trois compagnons avaient la main.
Tout allait dépendre de leurs choix, de leur rapidité et de leurs tactiques.
En tous les cas, le silence environnant fut soudainement perturbé par un bruit surprenant.

Un bruit derrière la double porte.
Comme le crissement de griffes sur le bois...

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 22 Manhur 815 à 19h33
 
*** Regardant Jade, il... Il... Retient un rire nerveux. Et secoue doucement la tête. Même ça. Même ça elle ne peut pas... Elle n'a pas compris. Ou a répondu d'une manière tellement Xème degré que sa réponse ne passe pas autrement dans les oreilles du voleur. Détachant la ceinture retenant l'une de ses lames, il la tend à la jeune femme. Pas son épée longue, mais une lame plus grande que ses couteaux à huîtres. Un "qu'elle se démerde" silencieux, en quelque sorte. Dire que le blond voleur était loin, très loin de son état d'esprit habituel était un euphémisme.

Un vrai, doux euphémisme. Alors on se renfonce dans le labyrinthe, de sombres pensées en tête. Un nouveau bestiau à tentacules. Mais une détonation. Le mercenaire. Un vague signe de la tête. Ca, sur la partie "dératisation", il s'y connaissait foutrement. Le mécanisme d'ouverture, la porte, l'entrée dans la pièce. Et là, l'étonnement.

Se rapprochant des tables, le jeune voleur prend une série de papiers entre les mains pour un examen rapide et sommaire. Merde. Même pour quelqu'un qui n'était pas habitué à la stratégie militaire, ce qui se tramait là était plutôt évident. Regardant ses deux compères, il soupire, leur tendant les papiers et autres cartes. ***


Cal : Je ne sais pas ce que celui qui est ici cherche à faire. Je ne suis pas non plus sur des cibles. S'ils voulaient nous attaquer pourquoi proposer la "paix" ? Ca n'a pas de sens. A part s'il n'avait pas prévu que nous arrivions ici, et que la trève n'était qu'un moyen de gagner du temps. Qu'il n'attaque pas de front suggère qu'il n'a donc pas la puissance nécessaire pour être sur d'une victoire dir...

*** Un grattement. Il lève les yeux. Vers la porte. Nouveau soupir. Et posant ses deux mains sous la table la plus en retrait, possible à utiliser comme une protection, la force à se retourner dans un grognement... épique ! Ok, justeu n grognement. Et un "un peu d'aide ?" si la table s'avère trop lourde pour lui. Regard vers les deux tireurs. ***


Cal : J'ouvre. Si ça grogne, vous flambez. J'ai assez soupé avec ces foutues tentacules.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 24 Manhur 815 à 23h47
 
La découpe s'était faite dans le noir et le silence, la vigilante ne semblant pas perturbée à l'idée de charcuter un cadavre. Puis ils étaient sortis, direction le labyrinthe...

Comme prévu, celui-ci était désormais peuplé de plusieurs larves. D'autres viendraient.
Par contre, que ce soit parce qu'elles n'étaient pas guidées par un organisme supérieur, ou parce qu'elles n'avaient pas pu se focaliser sur eux dès leur émergence, par la fureur des combats, les larves semblaient bien moins receptives à leur environnement. Elles reposaient, quasi inoffensives, en apparence du moins.

La topologie du labyrinthe les rendaient aussi relativement simples à éviter, un chemin de contournement étant facile à trouver. Même s'il valait mieux les garder à l'oeil.
Ce fut d'ailleurs un peu grâce à elles que Jade découvrit l'accès : lors de son premier passage, elle s'était appliquée à reconnaitre des données macroscopiques, des éléments de positionnement, d'architecture. Là, elle devait surtout regarder les larves, surveiller leur comportement.
Aussi, lorsqu'elle en vit une qui, loin d'être amorphe comme ses consoeur, semblait "têter" le mur, elle y préta attention. Quelque chose attirait la créature. Et... Oui, là, une fissure, indiscernable du reste en passant trop rapidement, mais clairement trop rectiligne pour être naturelle.
Sauf que se pencher au dessus de la bestiole pour observer le mur n'était pas quelque chose d'acceptable.

Deux coups de feu plus tard, Jade observait les alentours, figée, l'oreille aux aguets. Non, pas de réaction excessive, pas de ruée générale.
Pas d'oreille, peut-être, les larves avaient pu ressentir une vibration, mais rien qui les pousse à foncer vers l'origine des coups de feu. D'ailleurs, d'autres tirs se firent entendre, tandis que Norlail nettoyait aussi le passage.

Alors, la fissure venait du sol, verticale, jusque... Oui, jusqu'à une veinure bleue qui la traversait, à environ un mètre de hauteur. Et reprenait ensuite. Une dépression à l'endroit de la jonction, là où se serait trouvée une poignée sur une porte.
Le premier mouvement de test -une pression du canon de son fusil- s'avéra suffisant pour ouvrir l'accès.


Pensée :
Nord-Ouest.


Hum. Ils n'avaient pas forcément les mêmes références. Uniformisation.

Pensée :
Avec accès à salle du trône dans le mur est.


Et tandis que Jade progressait avec prudence, les deux mâles la rattrapait vite, si bien qu'ils débarquèrent en groupe dans la salle.
La... Salle de réunion.
Ce n'était pas un couloir, c'était quelque chose d'importance. Quelque chose d'importance qu'il allait falloir étudier, et étudier rapidement, sans quoi les globes aux murs engendreraient encore plus de larves. Celles qui étaient là étaient gênantes.
Aussi, d'un commun accord tacite, l'élimination des créatures présentes eue lieu. Rapide. Brutale. Efficace.
Mais pas très propre...

Puis ils purent prendre pleinement conscience de ce qui se trouvait là. Si pour Cal c'était du charabia à peine utile, il s'agissait là pour Jade d'un cadeau de ceux qui arrachent des cris de joies aux enfants. Et assortis d'une énigme, en plus.
Des cartes, des tas de cartes, couvertes d'annotations. D'une vue globale de la Cité à des plans détaillés de blocs d'habitations. Comme les grognements sourds d'une bête, on ressentait l'intention, à défaut des mots. Cal était troublé.


Cela à un sens. Dans sa conception. Il a vraisemblablement été honnête : c'est une guerre d'extermination contre les krolannes, et il a proposé la paix le temps de trouver un moyen d'éliminer définitivement les Lanyshstas, la variable problématique. Qui retarde vraisemblablement la mise en oeuvre du plan global.
Extrapolation sur le mode de raisonnement : ils visent la victoire parfaite, pas la lutte. Ils veulent frapper une fois, une seule, et que cela leur apporte une victoire absolue et certaine. Ils analysent. Tâtonnent. S'améliorent. Mais n'aiment pas le risque, ni les complications.


Tandis que Cal s'affère, visiblement en réponse aux grognements audibles, Jade reste à passer en revue les cartes, l'une après l'autre. Quelques secondes sur l'une, suivante. Quelques secondes, suivante. Parfois, elle en glisse une dans son sac. Dommage qu'ils ne puissent tout emporter...
Mais alors que le remue-ménage continue, elle lâche un claquement de langue sec, sans lâcher les cartes du regard.


Laisse. Si ça veut nous voir, ça nous ouvrira la porte. Ou se fatiguera à la défoncer. A moins de trouver une autre issue, il faudra de toutes façons passer par là, inutile de se presser.

Et toujours la même lente progression, attentive.
C'était trop. Même avec dix fois moins de cartes, annotées dans une langue connue, même en étant en pleine forme, sa mémoire, pourtant excellente, n'aurait pas pu retenir l'ensemble des données.
Là, le principal problème était les annotations : alors qu'on pouvait retenir un mot dans une langue connue, demander à un analphabête de recopier le mot "elle" donnait des résultats intéressants : plusieurs se contentaient de quatre boucles identiques, n'ayant pas perçu que la hauteur de celles-ci était une information essentielle. De même, les accents disparaissaient, se déplaçaient, etc. Là, chaque élément aurait nécessité de longues secondes d'observation pour en garder une image correcte. La poignée de cartes saisies permettraient peut-être de trouver un lien. Un début de correspondance. Plus tard.
Pour l'instant, c'était à la fois une réserve potentielle d'informations futures vitales, et des preuves de l'ampleur du problème. C'est pourquoi, alors qu'elle continuait extérieurement à passer tranquillement d'une carte à une autre, Jade projetait dans les Entrelacs des images de ce qu'elle voyait.



La perfection est amorale.
 
Obadia Prime
 
Le Merakih 27 Manhur 815 à 16h58
 
Deux minutes environ s'écoulent.
Les crissements se sont arrêtés peu après que Cal - on le suppose - ait avorté son entreprise "Table-porte-poum-pam-pim" sous les injonctions de Jade.
Les études des cartes et autres plans allèrent bon train, mais... deux minutes, c'était à la fois très long et très court.

Après ces deux minutes, on entend clairement derrière la porte un changement.
Des pas, lourds.
Un cliquetis métallique.
Plusieurs cliquetis métalliques.

Les créatures ont eu du temps.
Et ils allaient sans doute le sentir passer...

La porte s'ouvre soudain à la volée - puisqu'on considère que rien n'a été fait pour la bloquer, ce qui par ailleurs aurait certes enfermé nos héros - , et derrière apparait un Obadia en pleine forme !

Il a changé.
Son armure semble un peu plus solide.
Ses griffes plus acérées.
Et... les griffes !
Elles sont différentes, vraiment différentes.
Comme si...

Il pointe ses deux pattes vers un des héros, et de fines lames se détachent, propulsées visiblement par une énergie interne.
Les lames vont vite, sont affutées comme des rasoirs !
Il peut dorénavant attaquer à distance ! Et percer sans doute des couches d'armure...
Mais heureusement, sa première attaque est imprécise, mal menée, sans aucun temps de visée.
Il regarde ses griffes, surpris.

Derrière lui, un couloir, avec un tas de portes fermées.
Un passage, sur leur gauche, ouvert celui-là.
Ils ne voient pas plus loin où il mène...

 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Merakih 27 Manhur 815 à 22h06
 
Obadia était de retour. Plus fort et aussi plus rapide. A peine la porte s'ouvre-t-elle qu'il envoie ses griffes tranchantes comme des lames de rasoirs sur l'Écumeur. La première attaque passe à quelques centimètres de son torse sans faire de dégâts. La deuxième est mieux calculée mais un rapide bon en arrière permet à Norlail de s'en sortir sans la moindre égratignure. Sortant de la pièce l'Écumeur ne vit en revanche pas arrivé les deux larves qui lui fonçait dessus. Décidément ses saloperies étaient de partout. Les tentacules des larves lui cisaillèrent l'avant bras droit. C'était douloureux. Norlail Menrar ne craignait pas vraiment la douleur. Mais les coupures étaient profondes et le sang; son sang, coulait abondamment sur le sol.

Pourtant il fallait continuer. Il fallait se battre. Il fallait sortir d'ici vivant. Il fallait donner tort à l'Entité Négative.

D'un coup de crosse il se dégagea de l'étreinte de ses deux assaillantes. Sans vraiment prendre la peine de viser il arrosa les deux créatures de balles. Quelques tirs se perdirent dans le couloir et terminèrent leur course contre un mur. Les autres découpèrent les larves en morceaux libérant le passage pour l'Écumeur.

Jade était partie en avant et Cal était encore dans la salle de commandement; seul avec Obadia. Au bout du couloir, une larve semblait attendre de recevoir les projectiles de Norlail.

Le blondinet souffla. Il espérait que la sortie n'était pas loin. Il n'avait plus beaucoup de balle. De quoi tuer encore une dizaine de larves peut-être...



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 30 Manhur 815 à 18h05
 
*** Bordel de... Ils ne l'avaient pas tué ?! Ils ne l'avaient pas tué ?! Se baissant et laissant siffler une lame au dessus de sa tête, le voleur lâche un juron. Soit la créature avait une famille nombreuse, soit celle-ci était définitivement un lanyshta, capable de non seulement "ressuciter", mais aussi réapparaitre ailleurs entre deux incarnations. Il avait encore son bras. Mais donc les mutilations ne touchaient les êtres définitivement que si elles étaient pratiquées AVANT le décès ? Bon à savoir.

Mais s'élançant, il passe sous l'attaque pataude d'un hybride encore déboussolé, frappant comme un perdu dans le vide. Le couloir. On court. Les larves. L'une d'elle, au coin d'un mur, lui saute à la gorge. Impossible d'esquiver, il laisse les dents pénétrer sa chair, avant de lui-même enfoncer son épée dans le corps de la chose, qui pousse un couinement strident. Quelques coups de lame supplémentaires, et la bête lache le morceau, au sens propre, morte avant même de toucher le sol. Il continue d'avancer au milieu des larves, aux côtés de ses deux compagnons continuant joyeusement le carnage. Bordel. Bordel. BORDEL !

Et une porte, enfin. Scellée. Non ! Avec, encore, Obadia sur leurs trousses. Il se retourne. Des larves, la chose. Et des coups de feu qui claquent, faisant exploser de nouvelles larves.

L'hybride l'attaque, à nouveau. Le voleur disparait. Littéralement, ou presque. Dans son dos, entaille. La créature semble surprise. Encore plus lorsque les bastos de l'écumeur et de la Verte déchiquette son attirail, pièce par pièce. Surpris. Il semble surpris. Il tente à nouveau d'attaquer le voleur, qui esquive de nouveau. Et, accumulant de nouveau un peu d'énergie au bout de ses doigts, il en profite pour referme la plaie à sa jambe. Foutrement utile, cette capacité ! Léger soulagement tandis que la douleur s'évapore, seconde après seconde. Et un bruit, la porte s'ouvre doucement. L'extérieur. Difficile d'affirmer pourquoi leur hôte ouvrait mais... La créature semblait souffrir. Ils leur avaient fait peur ? Ils ne pouvaient pas finir le test en tuant les lanyshtas, et lâchaient le morceau ? Regardant les deux tireurs : ***


Cal : Passez devant !

*** Diifficile de faire autrement. Le plus au front, il ne pourrait pas avancer avant que ses compagnons n'en fassent de même... ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 30 Manhur 815 à 22h13
 
Le temps.
C'était la ressource essentielle, la seule qui ne pouvait pas s'échanger, se monnayer. Le temps était une chose précieuse, quelle que soit son utilisation.

Aussi, alors que Norlail pointait la porte et que Cal tentait d'organiser une défense-offensive, Jade avait continué à envoyer les visions des cartes sur les Entrelacs.
Un maximum d'informations à partager. Il serait toujours possible de faire le tri après. Mais pour l'instant, chaque seconde était précieuse, et elle sentait que cette manne d'informations lui glisserait bientôt entre les doigts.
Lorsque la porte claqua contre les murs, Jade avait encore le nez sur les cartes.
Dans les secondes qui suivirent ce fut... Différent.

Ses compagnons avaient pu observer leur ennemi, ils savaient donc que ce qui allait débouler risquait d'être dangereux, mortel, même, et qu'il faudrait sans doute y regarder à deux fois avant de faire une ânerie.
C'est sans doute en partie ce qui sauva Norlail, qui se remit à temps de la réapparition de Obadia et de l'évolution de ses griffes.

Mais Jade aussi avait pu observer, et elle avait tiré d'autres éléments.
Leur ennemi les analysait, et évoluait pour les contrer. Il connaissait désormais leur capacité de réaction à une menace donnée, de coopération qui leur permettait de rester à distance optimale.
Règle tactique numéro 5 : Une tactique ne doit jamais devenir une routine. Surtout si elle marche.
Face à un adversaire tel que celui-ci, la deuxième fois, c'était déjà une routine. Choix encore plus justifié par la règle tactique numéro 2 : Sortez du champ d'expérience de votre adversaire, inventez des nouveaux terrains de lutte dont il ne dispose pas encore du code de conduite.

Leur adversaire risquait de très vite progresser dans la partie d'échecs qu'ils se jouaient, ce qui était une bonne raison pour jouer aux dés.

Autrement dit, lorsque Jade releva la tête, elle était déjà en train de charger.
Les deux premières balles percutèrent la cible, tandis qu'elle augmentait sa vitesse. Ce n'est qu'en passant à côté qu'elle reconnue Obadia. Ou du moins quelque chose qui ressemblait à Obadia.
Peut-être un Obadia, tout comme ils étaient des Lanyshstas. Pour l'instant, le couloir était plus important.

Plus peuplé, aussi : des larves en veux tu en voilà.
Et n'en veux-tu pas en voilà quand même, en fait.
Pour l'instant, sa vitesse était sa meilleure alliée : entre ses clones, sa cape d'ombre et la trace visuelle qui l'accompagnait, les larves ne pouvaient ignorer son arrivée : c'était un véritable mur de ténèbres qui déboulait dans le couloir. Mais tant qu'elle bougeait, c'était justement cela qui la protégeait : les larves étaient incapables de repérer une cible dans cette bourrasque de noirceur, quand elle-même n'avait pas la moindre difficulté à les éviter.

Un couloir, des portes. La plupart vers l'ouest, ceci-dit, autrement dit vers le labyrinthe. Un unique couloir vers l'est, où elle s'engouffra.
Une porte.
Poignée.
Fermée.
Merde !
Coup de pied.
Solide.
Re-merde !

Bon, ce n'était pas un portail massif, et sans doute qu'avec un peu de préparation elle pouvait faire sauter la serrure en quelques minutes.
Mais combien de temps avait-elle ?
A l'arrêt, les ombres se condensaient autour d'elle, elle passerait bientôt de "mur flou" à "cible floue", et les larves, elle l'entendait, se regroupaient déjà. En plus, si Obadia décidait de rebrousser chemin... Cela allait se corser.
Même si les bruits laissaient entendre qu'il avait commencé à s'occuper.

La vitesse était sa protection pour l'instant. Elle repartit en sens inverse, sans se préoccuper des portes vers l'ouest. S'il fallait s'en occuper, ce serait... Plus tard.


Pensée :
Sorties potentielles : multiples.
Sorties accessibles en ayant à gérer un agresseur : néant.
Neutralisation Obadia apparaît comme nécessaire.


Du point de vue de Jade, ce fut quand elle revint dans la pièce que les choses avaient commencé à dégénérer.
Elle venait de s'enfoncer la première dans le couloir, en "essuyant les plâtres" selon l'expression, mobilisant l'essentiel de ses capacités pour cette course folle.
Malgré la courte durée de l'exercice, elle avait du puiser dans ses réserves. Et voilà que, alors qu'elle arrivait à la conclusion d'une élimination de Obadia nécessaire, sous-entendu une élimination avec un tant soit peu plus de coordination que dans la salle du trône, leur adversaire ayant visiblement évolué, elle vit Cal et Norlail lui... Passer à côté, fonçant dans le couloir.
Oh.
Visiblement, leurs déductions étaient autres, alors.

Obadia, au moins, était fiable à sa façon.
Il était là pour apprendre, en l'occurrence pour apprendre à exterminer.
Une Jade épuisée et isolée était une cible aisée, et tandis que les deux Lanyshtas mâles fonçaient dans le couloir, Obadia put faire sentir à la vigilante l'étendue de ses progrès.

Pour la première fois depuis qu'elle avait mis les pieds dans ces fichus égoûts, le sang de Jade coula. Certains auraient pu être surpris par sa couleur : pour une fois, quelque chose directement lié à la Vigilante n'était pas vert.

C'était douloureux.
Handicapant.
Inhabituel.
Mais surtout, par un certain côté, particulièrement vexant.

Même si au sein des Comités de Vigilance Jade était connu pour sa redoutable capacité à coller une balle là où ça faisait mal, elle était la première (et une des rares, en fait), à ne pas se considérer comme une combattante.
Apprendre à se battre était un pis-aller, une roue de secours. C'était ce qui devenait nécessaire quand l'équipe d'intervention n'était pas assez efficace, ou quand le plan proposé à l'équipe était défaillant.
Avec les Pierres, elle n'avait pas à se battre.
Ce pour quoi elle était douée, c'était l'analyse, les plans
Les déficiences chroniques des Multicolores lui imposait trop souvent le combat, mais là où eux voyaient de l'excellence, elle y voyait systématiquement un aveu d'échec, une marge de progression.

Devoir se battre et en plus être malmenée... Frisait carrément l'infamie.

Alors au dela de la douleur, de la réévaluation des paramètres, naissait autre chose, qui aurait sans doute épaté Cal s'il en avait eu conscience : un sentiment.
Ceci dit, c'était peut-être mieux qu'il ne soit pas au courant, la situation étant assez tendue pour qu'il ne soit pas déconcentré par le fait de savoir que la Vigilante était désormais sacrément en colère.

Un instant, elle carressa une idée. Entre deux attaques de Obadia. Une idée simple : la poursuite des deux Lanyshtas dans le couloir, leur élimination pour non conformation aux données tactiques. Mieux valait éliminer un paramètre que le laisser hors de contrôle.
Mais en parlant de contrôle, elle reprit le sien, tandis que sous ses yeux les graves blessures infligées à un Obadia laissé en paix guérissaient d'elle-même, et elle analysa sa propre réaction.
Incohérence suite à leur propre perception des choses.
Avec les Pierres, chacun était à sa place, la chaîne de commandement était claire pour tous, selon les cas. Tous pouvaient se retrouver en charge dans un domaine particulier, aucun n'était donc plus important que les autres, mais pour chaque élément séparé, il y avait un donneur d'ordre tacite, l'efficacité de l'ensemble venant de la pleine acceptation de ces éléments.
Là, elle avait accompagné des Multicolores comme elle le faisait avec des Pierres : chacun à égalité, car chacun savait sa place.
Elle n'avait pas pris en compte les différences de conception, chacun s'estimant décideur potentiel pour toutes les décisions.
Du coup, si elle se retrouvait en tête à tête avec une machine à tuer tandis que les deux autres nettoyaient le couloir, elle ne pouvait s'en prendre qu'à la seule responsable : elle-même.

* * * * *
Note de fonctionnement.
Si Survie
* Modifier modalités de coopérations avec Multicolores. Arrêt affirmation égalité. Exiger reconnaissance autorité.
* Si refus
* * Refus collaboration.
* Sinon
* * Si autorité contestée malgré reconnaissance
* * * Elimination contestataire immédiate.
* * FinSi
* FinSi
Sinon
* Si application impossible protocole Dao
* * Fin activité imposée.
* Sinon
* * Refus d'application de la rematérialisation. Toute chaîne d'événements aboutissant à une dématérialisation prouve défaillance critique du processus de déduction tactique. Rematérialisation matériel défectueux inutile.
* FinSi
Finsi
* * * * *

Bon. Cela, au moins, c'était fait. Obadia s'en était donné à coeur joie, tandis qu'elle semblait tourner au ralenti.
Jade se replia dans le couloir en partie purgée pour le trouver... Plus peuplé encore qu'une minute auparavant.

Les globes lumineux étaient non seulement nettement plus nombreux ici qu'ailleurs, jetant une lumière crue sur l'ensemble, mais ils avaient surtout atteint une sorte de rythme de croisière, comme un moteur fini son rodage et tournant désormais à plein régime.
On pouvait littéralement les voir grossir à vue d'oeil.


Pensée :
Il faut se débarrasser d'Obadia. On peut le vaincre à trois. Je lui ai mis un coup dont il me dira des nouvelles.


C'était Norlail qui venait de s'exprimer. Les deux Lanyshstas s'étaient rué vers la porte, et Jade se repliant vers eux, ils se retrouvaient dans la position qu'elle avait voulu éviter : coincés le dos contre l'enclume sans avoir pris le temps de s'occuper du manche du marteau en premier lieu. Il fallait donc tout recommencer, mais dans des circonstances plus désagréables et plus pressantes.

Un déclic, dans leur dos. La porte ?
Oui, la porte s'ouvrait. Sans un troisième Obadia pour les accueillir, ce qui sans être une grandissime amélioration, était au moins une nouvelle qui aurait pu être pire.
Obadia était mal en point, Jade tentant de trouver entre ce corps et le précédent des différences. Un tatouage différent, une pièce de protection d'autre facture.
Cela ne ressemblait pas à une rematérialisation de Lanyshsta : trop lente dans la dématérialisation, trop rapide dans la rematérialisation. Elle était prête à parier qu'un corps restait gisant dans la salle du trône.
Mais c'était une forte probabilité, pas une certitude absolue, un autre type de Lanyshsta pouvant se comporter différemment.
Que ce soit des enveloppes créées à la chaîne par un esprit unique, ou des krolannes modifiés selon la même manière pour abriter un esprit, cela ne changerait pas grand chose, dans les faits.
Dans les faits immédiats. Mais c'était une information, et les informations finissaient par être utile, en leur temps. C'est pourquoi Jade, tout en maintenant les tirs sur un Obadia faiblissant, tentait de l'observer, de comparer aux souvenirs récents, quoique agités, de la précédente copie de Obadia.

La situation allait vite devenir intenable, surtout que derrière cette porte soudainement ouverte, comme une invitation à la sortie, on entendait d'autres larves.
Pourtant Jade ne reculait pas.

Informations. Ils pouvaient encore récupérer, dans les secondes à venir, quelques unes de ces précieuses choses, même si elle savait déjà qu'elle ne pourrait pas recouper un morceau de celui-ci pour le comparer au premier.
Méfiance. Qu'on veuille qu'ils empruntent cette porte, alors qu'ils avaient visiblement toutes les raisons pour le faire, lui semblait une excellente raison de ne pas obtempérer immédiatement. Au mieux, pour se préparer, au pire, pour contrarier l'analyse de leurs actes, que leur ennemi ne voit pas en eux des êtres systématiquement capables de choisir la meilleure solution : car si ce n'était pas un piège cette fois-ci, cela pourrait très bien en devenir un la prochaine fois.

Et... Oui. Une pointe de revanche.
Elle avait été placée dans une situation rendant une blessure possible, et elle avait été blessée.
Alors dans la mesure du possible, tant que Obadia serait debout, ils allaient rester, en évident d'y glisser un "y".
Oh.
Humour.
Décidément, l'heure était grave.



La perfection est amorale.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 16h25
 
*** A partir de là, les choses allèrent vite. Il aurait voulu sauter dans l'ouverture nouvellement créé. Mais lorsqu'il se retourne... Elle est là. Elle n'a pas entendu la porte ? Elle ne voit pas la sortie ? Que se passe-t-il ? Pourquoi ne bouge-t-elle pas ?

Un demi-tour sur lui-même. Juste assez long pour sentir le poing de la créature s'abattre sur son torse. Il s'écrasse contre le mur, le souffle coupé, incapable de focaliser sa vision sur quoi que ce soit. Regard vers le Verte. Pourquoi reste-t-elle plantée là ? Il ouvre la bouche. Le gout du sang, rien d'autre. Pas un son. Un vague râclement, sortant de ses bronches rendant l'âme.

D'un geste de sa lame, il détache le plastron de cuir sur son torse. Plusieurs longues entailles, dans sa chair. Tentant de réunir un peu de ses forces, de soigner les plaies les plus profondes, il se relève.

Relève les yeux.

Obadia.

Les griffes pénètrent son torse. Un vague sourire s'inscrit sur le visage du voleur. Un "merde", silencieux. Et un "vas te faire Jade", tout aussi silencieux.

Blanc. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 21h57
 
Ils y avaient glissé un "y".

Là, acculés dans ce stupide couloir, une larve en profitant pour se glisser par l'ouverture, les tirs se poursuivaient.
Toujours le même processus, visible à l'oeil nu : Obadia avait beau avoir le corps déchiré, il attaquait, et en même temps qu'il attaquait, son corps se reconstituait à une vitesse folle. Puis il passait en phase d'analyse, comme au ralenti, étudiant ce qui n'allait pas.

La bonne nouvelle, c'est que actuellement, il ne devait pas apprendre grand chose de nouveau.
La mauvaise, c'est que s'il n'apprenait rien de nouveau, c'était vraisemblablement parce que ça se passait plutôt bien pour lui.

Leur "hôte" semblait avoir en une dizaine de minutes et un corps de rechange avoir appris par coeur les chapitres débutants des manuels d'affrontement. Il était encore possible de le surclasser en combat réel, mais dans une salle bourrée de mannequins d'entrainement, il aurait fait un massacre, passant sans peine du combat rapproché à l'affrontement à distance.

Il était possible de le surclasser en combat réel... Dans une arène, ouverte, en un contre un. Là, le couloir empêchait Cal, en première ligne, d'esquiver correctement, mais la visée des deux tireurs était également gênée.
Jade, de par sa grande taille et par le style de combat relativement "ramassé" du voleur, parvenait à enchainer les tirs sans difficultés. Norlail, en revanche, semblait à la peine, et par deux fois, alors que Obadia semblait à deux doigts de s'écrouler, elle avait vu l’Écumeur ajuster, avant de devoir renoncer.
Et Obadia en avait profité, un nouvel assaut recousant ses propres chairs tandis qu'il déchirait celles du voleur.

Et le fait est que si le voleur aurait sans doute pu trouver un tas de plans sur lequel il était plus performant que l'hybride, en terme de régénération en un claquement de doigts, il avait du progrès à faire.
Sans compter que les larves, petites et rapides, avaient moins de difficultés à occuper les interstices et à se ruer sur le Kil'sinite.
Et Cal semblait telle une belette acculée en proie à l'hystérie, incapable aussi bien de se calmer pour ne plus attirer les larves, que de s'éloigner un peu, Obadia n'ayant jusqu'à maintenant qu'attaqué le plus proche.

Ils avaient l'avantage du nombre. Au poids. En nombre, et en faculté d'attaques simultanées, ils étaient dépassés.
Cal tomba, non pas comme quand on se prend le pied dans un trou, mais quand le coeur n'a plus assez de liquide à envoyer au reste, vu tout ce qu'il a déjà perdu par les divers trous.
La combinaison de cuir n'était plus qu'une serpillère un peu épaisse.
Pourquoi n'avait-il pas pensé, après le premier combat, à demander quelques points de couture d'urgence ? Le stress qui lui avait de même fait oublié sa capacité à se faire oublier, justement.

Il serait toujours simple, après coup, de trouver un coupable. Elle et Norlail qui étaient restés sur place, Norlail qui n'avait pas tiré, Cal qui n'avait pas alerté sur l'état de son matériel, et était resté sur place, Cal qui n'avait pas usé de sa discrétion pour éviter les larves, Norlail qui n'avait pas donné tel avis, Jade qui n'avait pas donné tel ordre...
Le coupable, c'était toujours les autres, et les arguments de ceux qui étaient présents resteraient profondément marqués de leurs propres convictions.

C'était encore plus vrais pour ceux qui n'étaient pas sur place : moins les gens en savaient, plus ils avaient tendance à en parler. On allait encore s'amuser.

Merde.
Bon, pour les côtés négatifs, ils étaient tellement évidents qu'ils en devenaient accessoires. Le tout, c'était d'y voir les côtés positifs.
Par exemple, ils avaient le champ libre.


Maintenant.

Un mot prononcé pour elle-même, la constatation d'un fait qui permettait de lui donner une consistance. Maintenant, ils pouvaient tirer ensemble.

Sauf que Norlail avait visiblement une autre notion du "maintenant". Sans doute plus proche du "maintenant que le gars devant moi s'est fait déchiqueté sous mes yeux, je me retrouve en première ligne, et mieux vaut partir affronter l'inconnu que de rester là à revoir mes perspectives d'avenir se réduire à un étal de boucher avec une étiquette indiquant que le steack tartare est frais".
Bref, quelques soient ses motivations ou ses déductions, Norlail profita effectivement de l'ouverture pour désorienter Obadia d'un tir, et filer avant qu'il ne s'en remette.

Bon. Au moins les choses étaient-elles limpides, désormais : c'était du un contre un.
Enfin du une contre un et un paquet de larves derrière.
Avec Norlail qui ouvrait la voie, elle pouvait sans doute se permettre de tout mettre sur la vitesse, au pire subirait-elle un coup dans le dos, et...
Et elle fuirait la queue entre les jambes devant ce qui l'avait blessée et venait de tuer Cal.
Ce qui serait un précédent facheux, mais mieux valait une lâche vivante qu'une héroïne morte.
Puis pour Cal, cela ne changerait rien.
Cal...

Ce fut Cal qui la décida, en fait.
Pas pour des notions d'honneur, de vengeance, de culpabilité ou autre. Pas pour une de ces fichues raisons sentimentales qui n'étaient que des altérations d'optimisation. Non. Cal était un Lanyshsta.
Il risquait donc de disparaître.
Sous les yeux de Obadia.
Qui verrait, analyserait, transmettrait.

C'était une guerre, mais là où nombreux étaient ceux qui justifiaient de tels faits en en faisant des guerres de principe, Jade comprenait profondément le sens d'une guerre d'information.
Et cette info là, elle n'était pas prête à la céder aussi facilement.


Viens par ici.

Elle restait là, sur place, rigide, insérant un nouveau chargeur. Un des rares restant, d'ailleurs.
Un de ceux doté d'un marqueur rouge : supplément de poudre.
Non pas qu'elle ait besoin de balles partant plus loin, vu la distance, mais il y avait d'autres applications possibles.
Obadia pouvait passer aisément d'attaques de contacts à des attaques à distance, mais il réévaluait sans cesse la pertinence de ses choix, au vu des résultats obtenus, et uniquement de ceux-ci.

A cette distance, il aurait pu la découper avec ses projectiles, sans que son arme de précision lui apporte le moindre avantage.
Mais il venait de faire sa première victime au contact, et ce mode de combat venait certainement de connaître une réévaluation des plus positives.
C'est ce qu'il prouva en fonçant sur elle, lui laissant l'occasion de tirer une fois de plus.

Visualiser le mouvement de l'adversaire. Se fondre en lui. Prédire la création d'un angle mort lors de l'attaque. L'exploiter, transformer l'assaut en bouclier visuel. S'y glisser et...
Disparaître.

Obadia était désorienté. Il venait de réaliser une très propre "accélération de direct" en trois enjambées s'achevant sur un coup en plein plexus. Ou du moins en plein plexus supposé, n'ayant que lacéré les ombres tandis que Jade se glissait derrière lui.
Il ne semblait même pas avoir régénéré pour le coup, le mouvement n'étant pas le seul vecteur d'activation. Peut-être la certitude, même erronée, même éphémère, d'avoir vaincu.
Tant pis pour lui. Alors qu'il se retournait, déboussolait, il se retrouva avec le canon du fusil posé sur son thorax.

Ah, toute la beauté du supplément de poudre...
Une balle ne perdait que peu de vitesse aux distances courtes, ses dégâts restant quasi constant si la visée était adéquate. A bout portant, il y avait la projection de la poudre qui pouvait laisser des traces, mais c'était quelque chose de purement visuel, pas de vraiment handicapant.
A bout touchant par contre... Ce n'était pas juste la balle, mais aussi les gaz qui étaient expulsés dans la plaie. Lesquels pouvaient même, selon la configuration, ressortir vers l'avant, pour peu qu'ils butent contre un obstacle décent, comme l'os d'un omoplate. Mais quoiqu'il en soit, l'effet, connu sous le nom de chambre de mine, avait tendance à endommager par ses gaz un volume plus conséquent que ce qu'aurait pu faire une balle.

Le coeur -si du moins il y avait bien un coeur à cet endroit- de Obadia ne fut donc pas juste transpercé, mais bien soufflé par le tir. Ce qui en était trop, même pour une telle machinerie.
Obadia 0 - Jade 2.
Et Cal n'avait pas encore disparu, mission accomplie.

D'ailleurs, en parlant de disparition...
Le corps commençait à onduler, de cette si étrange instabilité qui présageait d'une très proche disparition.
Disparition de Lanyshsta. Gros flux d'énergie. Larves. Des tas. Pouvoir offensif. On pouvait mixer le tout, mais...


Oh merde, ça se tente.

Un dernier tir sur une larve plus aventureuse que les autres, et Jade glisse jusqu'au corps du voleur, remettant son fusil à l'épaule.
Main droite paume tendue à la verticale, vers ce qui s'apparentait de moins en moins à une ruée, et de plus en plus à une marée, main gauche sur Cal.
Hum.
Dans Cal, en fait, même. Heureusement qu'il était déjà mort, sinon la main glissée dans les entrailles chaudes aurait risquée d'être assez mal supportée.

C'était le moment !
Elle sentait les parois de la plaie s'agiter, se brouiller, le corps se changeant en énergie pure. Si elle parvenait à bien l'utiliser, elle pourrait devenir un simple relai, l'énergie déployée pouvant purger le couloir de toute présence.
Peut-être en privant Cal de la possibilité de ressusciter, et en s'arrachant un bras au passage, mais c'est par l'expérimentation autant que par l'analyse qu'on progressait.
Elle tenta de puiser et...

Rien.
Enfin rien de notable, les deux énergies ne semblant pas miscibles. Un bref dégagement d'énergie qui aurait pu agacer une larve si la main avait été en contact avec, mais face à la masse grouillante des créatures, c'était comme cracher face à un incendie de forêt.

Repli.
Il n'y avait plus rien pour eux ici.


*** ***


La sortie avait pris le temps.
Privées de direction, elles étaient relativement simple à éviter : pas besoin d'artifices, de sorts ou autre, juste une avancée prudente, mais maintenant néanmoins un mouvement constant.
Une grande salle avait été traversée, une sorte de dévidoir des égouts.
Difficile de dire si cette salle avait été aménagée tel quel, ou si c'était un effet de la gravitation qui avait transformé une ancienne zone du Kil'darogan en un bourbier immonde.

Un escalier. La sortie est tortueuse, limite praticable pour un krolanne de taille normale. Car l'escalier débouche sur un boyau tortueux, plus une grotte, une crevasse qu'autre chose.
La montée est lente, pénible, et bifurquant sans cesse. Ils passent à côté de plusieurs boyaux remontant et fusionnant, laissant une unique voie vers le haut.
Au début, Jade tente de retenir la localisation de chacun, mais il y en a trop, et la fatigue monte.
En remontant, c'est pénible.
En redescendant, ce serait pour ainsi dire suicidaire, sans équipement adéquat. Et avec des centaines de culs de sac à explorer.
La fatigue, tant physique que mentale, se fait sentir.
D'autant plus qu'en rampant, elle en profite pour livrer ses conclusions sur les Entrelacs.

Combien préfereront juger, et commenter, plutôt que de simplement réfléchir aux conséquences des découvertes ?

De l'air. Sauvée.



La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Matal 2 Jayar 815 à 00h52
 
L' Écumeur attendait la Verte à la sortie. Après une dizaine de minutes à attendre il la vit arriver. Voilà. L'expédition était terminé. Et la guerre avec l'Entité Négative était déclarée. Ils avaient encore du travail devant eux.

D'une voix calme Norlail s'adressa à Jade.

J'ai vu que tu avais informé les autres.

Une pause. Il s'approcha d'elle de quelques centimètres et il lui sourit. Le sourire était fatigué mais sincère. Il appréciait la Verte. Elle était la seule personne vraiment censé qu'il connaissait parmi les Lanyshstas.

Nous allons avoir beaucoup de travail. Surtout que certains Lanyshstas vont nous mettre des bâtons dans les roues.

Il s'arrêta de parler puis il la regarda. Comme lui elle était fatigué. L'expédition n'avait pas été de tout repos.

Mais pour l'instant je pense qu'il nous faut nous reposer. Je t'invite chez moi. Un verre ne serra pas de trop ce soir.

Il doutait que la Verte accepte. Mais la proposition était lancée..



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 2 Jayar 815 à 15h23
 
Jade resta un instant immobile, les yeux dans le vague.
Ce n'était pas poli de ne pas discuter avec quelqu'un, et c'était dangereux de ne pas accorder une pleine attention à un interlocuteur armé.
Mais dans la mesure où elle se trouvait face à un interlocuteur en qui elle pouvait avoir une confiance à court terme intacte, autant en profiter.
Elle écoutait les Entrelacs.


Ils se fichent du message.
Ils préfèrent tirer sur le messager.

C'était affligeant, mais prévisible. Et c'est peut-être parce que c'était prévisible que c'en était affligeant.
Cal revenait. Bien. Au moins son action n'avait pas causé de perte quelconque.
Moins bien : les propos tenus. Tant pis.

Cal est perdu. Pris dans la toile des deux Garces. Et cela va continuer.


Elle continue à écouter, les paroles de l'analyse coulant naturellement, sans trace d'émotion.

C'est étrange. On oeuvre -de façon brutale mais efficace- pour le bien commun, en pleine lumière.
Elles continuent à baver dans l'ombre, pour détruire une personne. Et c'est ça qu'on retient.

Plus on parle, plus elles extraient un élément et le monte en épingle. Elles attaquent, piquent, réagissent.
Mais n'agissent pas. Ne produisent rien.
De purs éléments de destruction.
Et pourtant, le troupeau, aveugle, les suit.

Leurs yeux se dessilleront-ils assez tôt ? Ou trop tard ?


Elle secoue la tête, comme pour faire cesser les bruits intérieurs.

En effet, il y a du travail. Obadia doit déjà être à l'oeuvre.

Petit sourire rêveur.

Tu as vu ce qu'il a fait ? Il s'est sacrifié. Sans doute sans le prévoir, mais c'était l'essence même de son acte. Choisir la direction la meilleure pour l'ensemble, et l'emprunter, sans considération de sécurité personnelle. Il a pensé global, au lieu de penser local.

Le sourire s'efface.

C'est pourquoi ils vont gagner. Nous n'avons pas de cohérence, divers groupes se forment, mais opposés l'un à l'autre.
J'ai donné des informations. Simplement. Donné. Des informations.
Et aussitôt, le doute, l'attaque, l'affrontement. Il est inutile de tenter de sauver les Entrelacs, les Garces y sont mieux implantées, et manipulent à l'envie ceux qui n'ont aucune mesure de référence directe avec moi. Ils glisseront dans une opposition systématique sans même envisager qu'ils le font sur des bases altérées.

Il suffit de regarder Cal : il est en rage, en conflit.
Il pense sans doute avoir de bonnes raisons pour cela. Selon son point de vue, c'est sans doute justifiable.
Et pourtant, c'est lui qui doit prendre ma défense.
C'est lui qui, tout en souhaitant nuire, doit pondérer les accusations de meurtre, tellement elles sont grossières.

Ce soir, combien de personnes doutent ? Combien pensent que je l'ai tué, ou au moins laissé tué ?
Combien, dans un mois, avec la simplification mémorielle inhérente aux multicolores, se souviendront juste de "Cal, la victime de Jade" ?
Sans heurt. Sans risque. Simplement à force de bave, un splendide lubrifiant pour violer l'objectivité d'autrui. Sans qu'ils s'en rendent compte.

Demande leur qui est influencé, d'un côté comme de l'autre. Tous répondront diverses choses, mais pour finir de la même façon : "mais en tout cas pas moi".


Un petit soupir, plus du à la fatigue qu'à la résignation.

Non. Pas de phase de repos autre qu'une limitation du seuil de travail dans les activités à venir. Mieux vaut se séparer le plus tôt possible. Tu vas être en danger : trop proche de moi. Un dommage collatéral acceptable dans un premier temps, ou une cible secondaire tentante. Retarde cela. Au besoin, désolidarise-toi de moi si cela peut servir ta sécurité. Moi...

Nouveau sourire, mais qui reprend les composantes aperçues précédemment, ces fois où Jade "passe à l'Onyx". Un sourire avec un aspect carnassier.

Moi je vais accélérer le mouvement. Puisque c'est inévitable, autant que cela se fasse le plus vite possible. Nous pouvons difficilement supporter deux guerres successives, mais deux simultanées seraient pires.
Je vais jouer les Obadia : prendre la meilleure décision, sans soucis de préservation personnelle.
Eux ne diront pas sacrifice, ils diront meurtre, infamie.

Ils ont atteint un tel degré de bassesse, cela ne pourra pas être pire pour moi. Et au pire, s'ils s'unissent vraiment pour m'éliminer... Ce sera une forme d'union des Lanyshstas.


Petit rire sarcastique.

Mais bon, d'abord : les krolannes. Eux n'ont pas à souffrir de nos dissensions internes, et sans krolannes, pas de Lanyshstas.
On peut bien en manipuler -en sacrifier, même- quelques milliers si cela permet d'en sauver plusieurs millions.
Cela va me prendre un peu de temps. Mais cela m'aidera à décanter les choses entre les Lanyshstas pouvant peut-être être utiles... Et ceux qui seraient assez stupides pour venir me provoquer alors même que je leur laisse le temps de s'organiser.
Au final, ce sera eux qui déclencheront le début de la traque.


Elle semble enfin redevenir elle-même, prenant du même coup conscience de l'invitation. De ce qu'elle est, et de ce que, peut-être, elle cache.
Non.
Il y a des moments où même l'analyse atteint le stade de "trop". Une petite pause lui fera du bien.
Elle s'apprête à partir de son côté.


Quelque chose à ajouter ? De toutes façons en cas de besoin, doigt pointé vers le crâne on reste en contact.


La perfection est amorale.
 
Norlail Menrar
Affranchi
Kil'dara  
Le Merakih 3 Jayar 815 à 22h32
 
Il n'avait rien à ajouter, alors il n'ajouta rien. Norlail Menrar lança un dernier sourire à son alliée. Puis il partit de son côté. Il avait besoin de prendre une douche et de panser ses plaies. Ceci fait il quitterait le Kil pendant quelques temps. Il avait besoin de changer d'air. Et de trouver d'autres alliés.

L' Écumeur sourit.

La Guerre était déclarée. Jamais il ne s'était senti aussi vivant.



Je me prépare pour la guerre noble. Je suis calme. Je connais le secret. Je sais ce qui va arriver et que personne; même pas moi, ne pourra me stopper.

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