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Des runes dans les cendres
Une semaine avant le grand départ
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 22h07
 
Durant l'été, un petit comité de Lanyshtas s'est formé au Kil'sin, tout à fait officieusement. Ses membres se sont donné pour but une excursion du côté des Portes et de leurs mystérieux ressortissants, à qui l'on donne entre autres noms ceux d'Appelés ou d'Ist'taghs. Rhôz, qui fait partie du petit groupe, malgré sa première réticence s'est trouvée désignée porte-parole auprès de leur guide. Fidèle à lui-même, l'initiateur de tout cela, le bariolé et espiègle Arlequin, a su manœuvrer et se contorsionner pour qu'une autre que lui occupe le devant de la scène. L'Étudiante en est bien consciente et pourtant s'obstine à lui accorder une vague confiance – peut-être parce que c'est un Krolanne plein de ressources qui a su au moins une fois se montrer d'une aide appréciable.

En parallèle à ses recherches officielles à l'Institut et aux préparatifs de l'expédition, Rhôz avait commencé à consacrer une partie de son temps à l'apprentissage de cette langue occulte appelé « runique des Lanyshtas », un langage ésotérique encore nouveau pour elle, d'une grande complexité, qu'elle assimilait à coup de cubicules – toujours plus de cubicules. Au point que ses économies avaient déjà bien fondu qu'elle n'était pas encore parvenue à un début de maîtrise satisfaisante. C'est alors qu'au détour d'une conversation l'Arlequin lui avait fait une proposition qui lui avait parue pas totalement malhonnête : financer une partie de ses dépenses pour poursuivre plus intensément son étude du runique, en contrepartie de l'enseignement du langage, une fois acquise une bonne connaissance. Un accord avait rapidement été conclu.

Grâce à ce coup de pouce, Rhôz a pu rapidement parfaire son apprentissage sans se mettre sur la paille. Le temps de « renvoyer le passage » est venu, mais le moment propice ne s'est pas encore présenté, les occasions de rencontrer l'Arlequin en tête-à-tête s'étant malicieusement dérobées jusqu'à présent... Jusqu'à ce jour de début d'automne où, suite à une série de désistements du reste de l'équipe, ils se retrouvent seulement deux pour un exercice de randonnée en Extérieur – une simple petite excursion d'une journée, à distance raisonnable des murs du Kil. Partis peu après l'aube, miraculeusement épargnés par la pluie noirâtre qui avaient pourri toute la semaine précédente, les deux Lanyshtas ont passé la matinée à avancer par les sentiers tortueux des friches urbaines entourant le Kil'sin. Aucune mauvaise rencontre n'a été à déplorer, hormis une demi-poignée de Krynäans rapidement mis en fuite. Faisant une pause pour casser la croûte, les promeneurs se sont laissés aller à se préparer un ka'afë sur un petit feu de camp – chose sur laquelle Rhôz tenait aussi à se faire la main, sur le terrain, avant le grand départ.

Alors qu'ils terminent leurs boisson, le Bariolé fumant sa pipe, l'Enseignante regarde les restes du petit feu déjà presque entièrement consumé – seuls quelques braises mourantes rougissent encore tant bien que mal à travers une fine pellicule de cendres. Comme des signes cachés sous la surface des choses. Cela lui fait penser aux Runes lanyshtas.


De jolies formes, n'est-ce pas ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 24 Saptawarar 815 à 04h46
 
*** Extérieur, à proximité du Kil'Sin.
Quelques jours avant le départ pour les Portes. ***


Sans que je ne puisse vraiment l'expliquer, j'éprouvais pour l'Enseignante une sorte de crainte partiellement assumée. Oh certes, elle n'était pas le genre de lanyshta à vous truffer de plomb si votre tête ne lui revenait pas sur le moment, chose qui, d'un certain point de vue, la rendait moins dangereuse que Jade. Cependant, il y avait quelque chose en elle qui me dérangeait. Était-ce son agaçante normalité?
Peut-être.

Quoiqu'il en soit, j'avais fait en sorte de la placer comme responsable du groupe d'expéditionnaire, un bon moyen pour l'impliquer pleinement et la forcer à briser son image soigneusement lissée si les choses en venaient à mal tourner. De plus, j'avais perçu en elle, et ce depuis plusieurs mois déjà, un outil me permettant d'atteindre mon plein potentiel de manière plus rapide.
Une linguiste.
Etudiante tout autant qu'elle enseignait, Rhôz disposait d'un savoir qui me paraissais à présent indispensable pour tout Éveillé qui voyait son futur au delà des murs oppressant de son Kil. Son étude des runes lanyshta avait confirmé mon grand intérêt à son égard, me poussant même à la financer en vue d'obtenir plus tard les leçons adéquat en retour.
Et cette heure était venue.

La jeune femme m'avait invité por une petite marche à l'Extérieur. Rien de bien dangereux. J'avais accepté, conscient que j'avais tout intérêt à me tenir proche de celle qui avait toujours manifesté une certaine retenue vis à vis de mes projets. Rhôz n'était pas le genre d'animal facile à apprivoiser. D'où le danger qu'elle représentait à mes yeux.

Alternant entre une gorgée de ka'afë et une bouffée de fumée, j'observais d'un air tranquille mon interlocutrice.
Je baissais un instant les yeux en direction des cendres avant de reporter mon regard sur la jeune femme.


De bien jolies formes effectivement. Cependant point aussi voluptueuses que les vôtres, si c'est là ce que vous vouliez entendre chère demoiselle Rose.

Sourire moqueur.
L'Etudiante ainsi accoutrée tenait plus de la bûche que d'un canon de beauté féminin.



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Julung 24 Saptawarar 815 à 22h34
 
Vil flatteur. Vil moqueur. Taquinerie d'Arlequin toute crachée. Pas de quoi se fâcher.

Je parlais des formes que l'on aperçoit à travers les cendres, Bariolé.

L'Étudiante remue les braises avec un petit bout de branche qui traînait à côté.

Elles me font penser à ce que l'on peut apercevoir à travers la figure psychique d'un Lanyshta. Quelque chose qui chatoie et se contorsionne sous une surface plus banale. Des formes profondément entrelacées en plusieurs dimensions – trois, quatre, peut-être plus...

Un morceau de bois calciné un peu plus élevé que les autres se rompt dans un craquement sec, comme un dernier souffle rendu, et s'effondre dans une pluie de copeaux incandescents. En sens inverse, l'espace d'une seconde ou deux, quelques flammèches s'élèvent avant de disparaître.

Cela ne vous évoque pas quelque chose ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 25 Saptawarar 815 à 03h38
 
La pédagogie de l'Enseignante n'était plus à démontrer.
J'avais déjà suivi plusieurs de ses leçons auprès de son Comité. Perfectionnement du patois des délaissés, Dath'ogal, ses cours avaient été d'une efficacité redoutable. Combiné à mes capacités d'apprentissage accéléré par mon état de lanyshta, c'est du moins ce que j'en étais venu à supposer, j'étais parvenu en quelques semaines à une connaissance suffisante dans différentes langues de l'Extérieur pour déchiffrer les grandes lignes d'un discours.

Il était temps de se concentrer.
D'un coup sec, je renversais le contenu encore fumant de ma pipe dans le foyer.


...La figure psychique d'un lanyshta... Son empreinte... Est-ce là ce que vous voulez dire?
Tout autant de dimensions que l'esprit est capable d'en lire. Saveurs, sentiments, spatialité, temporalité... Ce sont là des éléments dont nous nous servons pour reconnaître ceux qui s'expriment dans les Entrelacs.


Je replongeais mon regard dans les braises.
Il y avait...des formes, effectivement.


Néanmoins, nous n'avons pas encore su déceler le moindre caractère de ce type. Tout est si...brouillon, comme un puzzle à recomposer.


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 25 Saptawarar 815 à 22h09
 
C'est bien à l'empreinte psychique que je pensais... entre autres. Et on peut effectivement comparer cela à un puzzle. Au-dessous la face la plus directement perceptible, l'empreinte recèle des signes plus subtils. On finit par les distinguer de mieux en mieux, puis les décrypter, au terme d'intenses exercices. Ou par l'absorption de cubicules en grand nombre.

Elle sort son bout de branche du feu. De sa pointe encore incandescente s'élèvent deux minuscules volutes de fumée blanche qui se dilatent et finissent par se combiner en une seule traînée vaporeuse.

Ces signes peuvent aussi transparaître dans des messages oraux – au travers de certaines intonations, intentions, impressions... – ou même sur des objets portant des inscriptions ou des motifs.

Ce disant, elle trace avec la fumée de son bâton des sortes d'arabesques dans l'air. Difficile de dire si ces dessins évanescent sont le fruit du hasard ou pas.

Les formes les plus matérialisées aussi sont les plus grossières, il leur manque souvent certaines dimensions subtiles qu'on ne retrouve vraiment que dans l'expression psychique du runique lanyshta. Cependant, les inscriptions et les vocalisations permettent de commencer en douceur, à partir de motifs de base parmi les plus simples.

Je vous donne un ou deux exemples avant qu'on reparte ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 26 Saptawarar 815 à 03h32
 
Un ou deux, voir même trois ou quatre. Ne soyez pas avare en exemple chère demoiselle.

Elle avait su capter mon attention. Il faut avouer qu'avec le runique lanyshta comme sujet, ce n'était pas bien compliqué.
Je compris assez rapidement que ce langage ne se traduisait pas par de simples caractères. Certes il y avait de ça, mais comme l'expliquait Rhôz, ce n'était qu'une partie visible de l'iceberg, aboutissant à une lecture incomplète.
Déchiffrer une identité sur les Entrelacs nécessitait par exemple une sensibilité toute autre, liée probablement encore une fois à cette psyché éveillée lors de la mutation.

Une question me pendait aux lèvres.


Une chose avant d'aller plus loin... Vous dites que l'absorption de cubicules permet de développer de manière plus rapide ce langage lanyshta. Bien que nous ayons une petite idée concernant le "pourquoi", nous sommes curieux d'en savoir plus sur le "comment". Cela fonctionne t'il de la même manière que les sortilèges usant de l'énergie psychique lanyshta?

Quelle étrange sensation que devait ressentir Rhôz.
J'avais délaissé le masque du comédien pour quelque chose de beaucoup plus sérieux. Les traits de mon visage vieillissant, malgré le maquillage, ressortaient plus durement. Mes yeux étaient rivés sur elle, prêt à bondir sur le moindre mouvement de lèvres.



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 26 Saptawarar 815 à 21h18
 
Le moment de la leçon runique est venu, et voilà que l'Arlequin affiche tout à coup un air bien plus sérieux qu'à l'accoutumée, quelque chose de férocement curieux... Sont-ce là des nuances plus vraies du Bariolé, ou bien un masque de plus ? Probablement une clé, en tout cas, pour saisir la complexité du personnage.

Les cubicules, c'est un vaste sujet... J'en connais mal les principes de fonctionnement. Je n'ai guère pu faire que l'observation empirique qu'ils permettent d'assimiler des connaissances nouvelles de façon presque instantanée. Ce qui procure une sensation étrange – j'oserais presque dire grisante... C'est un peu comme si des connaissances nouvelles venaient se graver toute seules dans notre tête.

Certains cubicules parmi les plus puissants – ceux livrant les secrets de tel ou tel sortilège – aspirent en effet une partie de l'énergie de l'Éveillé qui l'assimile. Mais d'autres n'ont aucun effet perceptible à ce niveau. C'est le cas de ceux qui m'ont servi à acquérir rapidement le langage runique.

Pour en savoir plus, il faudrait interroger les comitaires d'une Cache – mais je doute qu'ils soient très diserts sur la question. Peut-être sinon un artisans lanyshta de grande expertise, mais j'ignore si nous en avons de ce niveau parmi nous – je veux dire ceux et celles de la troisième vague...

Faisant une pause dans son exposé, Rhôz entreprend de lisser une portion du sol ensablé devant elle avant d'y tracer avec la pointe de son bâton une double ligne incurvée.

Ceci est la version écrite de l'un des signes runiques parmi les plus simples : Trace. Son sens le plus fondamental recouvre à la fois l'idée d'une empreinte laissée sur une surface et celle d'une graphie – un dessin ou une écriture. C'est sa forme la plus brute, mais on peut rajouter tout un ensemble de signes diacritiques qui vont en préciser le sens. Trois plus petits traits orientent vers l'idée d'une imprégnation olfactive ou psychique, un petit rond de ce côté signifie plutôt un résidu humide, et cetera. On peut utiliser jusqu'à une cinquantaine de ces petits signes pour affiner le sens de la rune, et le combiner de diverses façons qui influent sur sa sémantique, parfois dans le sens de la précision, parfois dans vers un flou plus intuitif...

Et il ne s'agit là que d'une forme écrite rudimentaire. La texture du support, la finesse de l'inscription peuvent aussi influer sur le sens. Et comme je vous le disais, quand on passe à des voies d'expression plus immatérielles, quelque chose de vocal ou psychique, un tas d'autres éléments encore entrent en jeu.

L'Enseignante ajoute quelques petits traits ici et là. Puis, brusquement, efface tout en lissant de nouveau le sable.

Et on n'a parfois qu'un bref instant pour tout saisir.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 28 Saptawarar 815 à 01h33
 
Mes yeux suivirent le bâton de l'Enseignante.
Ce langage était inédit, teinté de la sensibilité de celui qui l'utilisait.
Lorsque Rhoz effaça sa rune, je secouais la tête d'un air pensif.


Mhm...
En définitive, ce langage lanyshta laisse une grande place à l'interprétation du fait de son caractère sensitif. Bien que le sens global soit toujours similaire d'un lecteur à un autre, diverses variations dans les détails de la traductions doivent inévitablement apparaître dés lors que le langage implique une ou plusieurs sensation. Non?


Je réfléchissais à voix haute plus qu'autre chose.
Ce paramètre n'enlevait rien à l'intérêt du langage. Le runique dans le forme que me le présentait la jeune femme se focalisait sur la nature même du sujet qu'il traite, y ajoutant par addition diverses informations.
De fait, ceci le rendait particulièrement puissant en terme de langage codé, notamment écrit.


Une question nous chatouille l'esprit...
Lorsque vous écrivez une rune, est-il possible d'y appliquer une quelconque énergie psychique pour le rendre plus forte? Prenons les saveurs télépathiques des Entrelacs. Pensez-vous qu'il soit possible - voir nécessaire - de les retranscrire via notre propre énergie le tout étant canalisé dans la rune lors de son écriture?


Pause.
Mon regard s'illumina.


Si oui...Alors...Oh...Oh oui-oui-oui... Alors il serait possible de sceller au moyen de ces runes certains objets, certains espaces... La rune ne pouvant être descellée que par la voix ou la main d'un autre lanyshta... Oh...


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 30 Saptawarar 815 à 21h21
 
L'Enseignante réfléchit un instant tout en examinant la pointe de son bâton, noircie par le feu.

Il y a toujours des variations dans une traduction, quelle que soit la langue. Mais si le runique en appelle grandement à une sorte de perception intuitive, il n'en est pas moins fortement codé. Sa difficulté vient surtout du nombre d'éléments et de combinaisons qui entrent en jeu, qui ne sont pas toujours évidents à percevoir ou décrypter. C'est un langage qui laisse en réalité peu de place au hasard.

Relevant la tête, Rhôz voit comme le regard de l'Arlequin s'éclaire à l'évocation de la puissance qu'il entrevoit dans les runes. Ce qui semble trahir un esprit plus préoccupé par l'usage pouvant être fait des choses que par leur sens profond ou leur esthétique.

Pour ce qui est de canaliser de l'énergie, on peut le faire dans un objet mais pas, à ma connaissance, dans une rune. Car c'est le support qui reçoit l'énergie, pas les runes elles-mêmes, que je vois plutôt comme un vecteur thaumaturgique.
Mais il est certain qu'au-delà du simple fait de communiquer, des combinaisons de runes ritualisées forment des sortilèges. Ce que vous évoquez est peut-être possible, donc. Mais je dois avouer que c'est un domaine que je connais peu. D'autant plus que la magie se décline apparemment en voies bien différenciées selon les Éveillés.


Il reste en effet à Rhôz beaucoup de mystères à percer concernant les capacités spéciales Éveillés. Même les plus avancés des Lanyshtas de la troisième vague restent là des néophytes en comparaison de leurs prédécesseurs des précédentes vagues. La magie des cubes, par exemple, lui reste un complet mystère.

Mais pour en revenir aux exemples, je vais vous montrer autre chose... Si vous voulez bien m'aider à déblayer un peu les cendres.

Sur ces mots, joignant le geste à la parole, Rhôz entreprend, à l'aide d'un autre bâton, plus épais que le premier, de pousser les morceaux de bois que les flammes n'ont pas encore totalement consumés, et de lisser une surface de braises et de cendres au centre de ce qui était leur feu de camp.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 1 Otalir 815 à 04h49
 
Pas à votre connaissance hein?...

Donc pas impossible.
Là où l'Enseignante faisait erreur, c'était dans le raccourcis prit entre la nature de l'énergie psychique et sa transformation : la magie. Certes il y avait différentes écoles de magie. Néanmoins, je restais persuadé que l'énergie à l'origine des sortilèges restait la même quelque soit le lanyshta. C'était d'ailleurs ce qui rendait son transfert possible.
Sans vouloir entrer dans un débat qui n'avait pas sa place ici, j'empoignais un bâton et aidais Rhôz à mettre en place un lit de braise régulier, légèrement crépitant.


Bien-bien, quelle est la suite? Vous vous mettez pied nus et sautez là dedans?


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 3 Otalir 815 à 13h26
 
L'Enseignante ignore si c'est parce qu'il n'est pas convaincu par ses explications, qu'elle a manqué de clarté ou qu'il s'agit simplement un besoin d'approfondir la question en lui-même, mais l'Arlequin semble se plonger dans des réflexions suite à ses explications sur la magie et ses différentes voies – différentes façons de canaliser une même énergie psychique pour produire des effets variés, sur soi comme sur les autres. S'est-elle bien fait entendre ? La question importe peu, ou pas longtemps, car le Bariolé, tout en l'aidant à préparer une surface lissée, l'interroge bientôt sur la suite des opérations.

Je vous inviterai peut-être, vous, à y sauter pieds nus, oui... Mais seulement quand nous en viendrons aux travaux pratiques sur la guérison des brûlures profondes. Peut-être pas aujourd'hui.

C'est bien entendu une boutade, mais elle a parlé avec un ton aussi sérieux que si l'exercice était vraiment prévu. Une plaisanterie pince-sans-rire pour dissiper un instant de flottement. Elle va ensuite reprendre son premier bâton, celui au bout brûlé, qu'elle trouve bien adapté au traçage de signes dans la poussière ou la cendre.

Ces débris calcinés, gris et refroidis en surface, mais encore ardents en-dessous, nous donnent une bonne illustration de la façon dont un signe, pour un même tracé bidimensionnel, peut receler des différences plus difficilement perceptibles, situées à un autre niveau.

Elle dessine dans la cendre une série de traits qui s'entrecroisent en une figure complexe. À certains endroits le trait effleure à peine les cendres grises, à d'autres, il se creuse plus profondément, laissant entrevoir un rougeoiement de braise.

Il s'agit d'une rune plus complexe, celle du Regard-Perçant, qui dénote à la fois une acuité de perception et une appréhension opératoire – au sens d'une possibilité d'action sur l'objet observé. Comme la précédente rune, elle peut être combinée à toutes sortes de signes qui en préciseront le sens de diverses façons. Mais ce qui importe ici, pour la démonstration, ce sont les différences de profondeur que vous pouvez voir dans le tracé de l'inscription : la façon d'appuyer sur telle partie plutôt que telle autre influe tout autant sur son sens et sa portée. Et, de même, tous les signes diacritiques accompagnant la rune peuvent être marqués plus ou moins forts. Et ces variations de profondeur ne se jouent pas sur une seule dimension, mais plusieurs, dont je vous détaillerai les principales plus tard.

Une des grandes difficulté du langage runique vient du fait que certaines de ces dimensions correspondent à des réalités psychiques difficilement transposables à des objets matériels en seulement trois dimensions – ou même quatre, si l'on tient compte d'une temporalité du signe.

Elle marque une pause dans ses explications pour voir si son élève semble la suivre, et s'il a d'éventuelle questions avant d'aller plus loin.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 6 Otalir 815 à 12h01
 
J'écoutais sans broncher.
Toujours aussi sérieux, totalement détaché du rôle burlesque que je me plaisais à jouer la plupart du temps.
Mes yeux fixaient intensément les signes tracés dans la braise. Je n'en comprenais pas encore le sens mais j'imprimais chaque traits dans mon esprit, chaque lueurs rougeâtre comme autant d'informations visant à nourrir mon esprit.


Mouai... Le runique serait donc plus aisé à transmettre par la télépathie qu'à l'écrit. Ça se tient.
L'écriture et le dessin ont toujours eut ce retard comparé au formidable engin qu'est notre esprit. Vous dites quatre dimensions, vous en oubliez une : le mouvement. Ces cinq niveaux permettent de définir un espace, un objet, mais pas un concept.


Les applications du runique ne se limitaient pas, de mon point de vue, à un simple langage. Il y avait quelque chose de puissant derrière ces sonorités et ces lignes. Si un lanyshta était capable de décrypter le nom d'un autre mutant dans les Entrelacs, alors que pouvait-il faire d'autre?
Falsifier une identité? Altérer un autre esprit?
La maîtrise de se langage ouvrait indéniablement de nouvelles possibilités.

J'adressais un mince sourire à Rhôz.


Simple remarque, ne nous en tenez pas rigueur.


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 6 Otalir 815 à 21h32
 
Le mouvement, la vélocité... Oui, on peut y voir une dimension distincte du temps qui s'écoule. Elle a rarement vu l'Arlequin si sérieux. Elle perçoit maintenant mieux l'artisan ingénieux et appliqué qu'il semble être derrière la façade de ses bouffonneries.

Allons, Bariolé, pourquoi vous en tiendrais-je rigueur ? Il n'a jamais été interdit aux élèves de faire part de leurs réflexions au professeur – surtout quand on touche à un domaine encore aussi mal connu que le langage runique. On progresse dans l'échange des points de vue, après tout.

Mais voilà que Rhôz frissonne. Un brise froide balaye le lieu de leur halte. Au loin, elle aperçoit des nuages sombres venir dans leur direction.

Si vous voulez bien, avant qu'il nous faille quitter ce petit campement, je vais rapidement vous montrer quelques autres runes simples.

Rhôz se tourne de nouveau vers le sol poussiéreux et entreprend de tracer quelques lanyshtogrammes.

Alors... voici Surface... et voilà Profondeur.

Elle se décale un peu pour en tracer trois autres dans le prolongement.

Élévation... Chute... et Stase.

Une goutte tombe dans la poussière non loin de la ligne d'écriture formée sur le sol sablonneux. La météo ne va pas tarder à interrompre la leçon. Juste le temps d'une petite poignée d'autres caractères, peut-être.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 9 Otalir 815 à 03h47
 
Le temps se gâtait.
Mes clochettes s'animèrent sous la brise qui redoublait d'intensité.
Rien qui ne puisse toutefois entailler ma concentration. Alors que l'Enseignante écrivait, je plissais les yeux... Non, rien à faire. Pour l'heure, tout ces signes restaient indéchiffrables, dénués de sens.
J'émis un grognement d'insatisfaction.


Et qu'est-ce qu'ils veulent dire tout ces signes?
Quel que soit le sens, pas moyen d'en saisir un brin de signification. Vous pourriez écrire d'aller nous faire fourrer par un milicien que nous ne le comprendrions pas.


Une goutte d'eau.
La pluie ne tarderait pas à tomber. Bien que nous n'étions pas loin des portes du Kil'Sin, traîner sous la flotte en Extérieur était rarement une bonne idée. L'humidité combiné à la fraîcheur du vent poussait l'organisme à produire un effort supplémentaire pour se réchauffer. La moindre course ou embuscade nécessitait alors plus de ressources qu'à l'accoutumée.
Je n'aimais pas la pluie.

Je me relevais puis jetais un coup d’œil vers le ciel grisâtre.
Une main s'était posée machinalement sur mon Crach'Feu.


Vaudrait mieux qu'on décolle. Peut-être pourrions nous poursuivre cette leçon à l'oral mhm?


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 10 Otalir 815 à 20h55
 
Le Clown plisse les yeux et grimace un peu, avec l'air sérieux de celui qui se concentre plutôt que de qui veut amuser la galerie.

Ici ce ne sont guère que quelques signes alignés, comme une liste ou un répertoire...

Il faudrait sans doute que nous nous arrêtions plus longuement sur chacun d'entre eux pour que vous commenciez à vraiment sentir ou voir en eux.

La menaçante grisaille du ciel se fait de plus en plus nette. Les gouttes plus rapprochées.

Oui, il est peut-être temps de lever le camp. On peut effectivement continuer d'en parler en marchant.

Rhôz n'a pas très envie d'être trempée par la pluie. Apparemment l'Arlequin encore moins. En se rapprochant du Kil, ils trouveront plus facilement des endroits abrités. Il leur faudra tout de même une bonne marche. Pourvu que le temps ne se détériore pas trop vite.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 17 Otalir 815 à 04h09
 
D'un geste du pied, je recouvrais les braises fumantes du foyer avec un peu de terre.
J'ajustais mon couvre chef à clochette puis indiquais à Rhôz le chemin à emprunter.
Mon pas était plus pressé qu'à l'aller. Mes yeux allaient et venaient entre les rochers et bosquets environnants. Mon esprit restait toutefois focalisé sur ces runes lanyshtas.

*Seriez-vous capable de matérialiser, bien que le mot soit maladroit, vos runes par la télépathie?
Ainsi, nous pourrions éventuellement confirmer ou infirmer s'il est possible d'y appliquer une quelconque énergie psychique et d'en mesurer les effets sur un esprit : le notre dans le cas présent.*


Pourquoi parler ou dessiner lorsque l'on peut penser?
De surcroît, le fait de se rapprocher des remparts nous rendait plus vulnérables à l'espionnage.

*Ce langage offre tant de possibilités...Il nous faut expérimenter...Ne pas demeurer ignorants...User de notre plein potentiel... Qu'en dites-vous?*

Pour la première fois, Rhôz pu sentir, un bref instant, la soif de pouvoir qui se dégageait de ma personne.
J'avais prit conscience que mon évolution était freinée par les limites de mes expérimentations. La télépathie n'avait aucun effet sur krolannes. Toutes mes suppositions quand à ces applications ne pouvaient pas être vérifiée via Mi-mains.
Il me fallait un partenaire, quelqu'un qui ait saisit l'intérêt de l'énergie psychique et soit doté d'un esprit analytique, scientifique.



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 20 Otalir 815 à 13h25
 
À y songer, si, pour beaucoup de matières, un cours télépathique amoindrirait probablement la qualité de transmission entre professeur et élève, dans le cas du langage runique, cela pourrait au contraire la faciliter. Pour une enseignante éveillée, il y a là une idée à creuser.

Pensée :
Quand on s'exprime en runique par télépathie, il y a un toujours un tracé fondamental sous-jacent – un schéma psycho-sémantique implicite dont les runes ou la formulation télépathique ne sont que des approximations. Il est sûrement possible, oui, d'en livrer une expression plus explicite, plus exhaustive, plus marquée – de matérialiser, en quelque sorte, une ou plusieurs runes – en appuyant davantage dans l'espace psychique sur l'intonation ou l'articulation des caractères, des mots, du ressenti.

Quand elle entame un exposé, Rhôz peut parfois rester longtemps sur sa lancée à raisonner oralement. Peut-être une déformation professionnelle d'enseignante habituée à dispenser des cours magistraux.

Pensée :
Dans le cas de certains pouvoirs et capacités des Lanyshtas, il est raisonnable de supposer que la magie opère par la circulation d'énergie fluidique dans une structure psychique runique – une formule plus ou moins figée, bien plus qu'une simple phrase de bavardage, plutôt un sortilège qui canalise l'énergie via un schème donné pour produire un effet calculé.

Certains circulations énergétiques sont très subtiles, comme dans la communication télépathique où l'on ne sent quasiment aucune dépense énergétique, bien qu'elle ne soit sûrement pas inexistante – disons plutôt infinitésimale... D'autres fois, pour outrepasser ses limites physiques habituelles, faire jaillir du feu, ou autre, il est vraiment nécessaire de mobiliser une importante quantité d'énergie. C'est parfois un gros effort, quelque chose qu'on sent passer. Mais avec de l'entraînement, on parvient à canaliser des quantités d'énergie de plus en plus importantes, avec de plus en plus de facilité... Vous en avez sûrement fait l'expérience.

Bref, avec une grande maîtrise des structures et des flux, on peut sûrement produire des effets des plus époustouflants.

L'Arlequin se montre de plus en plus nerveux. Est-ce l'approche de la tempête qui en est la cause ? Ou bien le sujet abordé pique-t-il si vivement son intérêt qu'il en oublie son habituel masque d'espièglerie ? À en juger par ses réactions, les applications pratiques du langage runique le préoccupent beaucoup plus que, par exemple, le potentiel expressif de la langue. Difficile de le blâmer – la télépathie et les autres capacités des Lanyshtas ouvrent de fait de nouveaux horizons très larges.

Pensée :
Pour revenir à la télépathie, une de ses caractéristiques intéressantes, c'est qu'elle permet de mettre deux être en relation sans trop se soucier de la distance ou des obstacles qui les séparent. Une liaison réciproque s'opère entre deux éveillés (ou plus) à un niveau de structure assez profond pour ignorer les dimensions physiques courantes. Difficile de dire si par ce biais on peut agir sur l'autre à distance, mais j'ai tout de même noté qu'on pouvait, grâce à des sortes d'infra-messages, parvenir à localiser une personne avec laquelle on a une certaine familiarité... Une potentialité autant qu'un risque, à mon avis.

De nouveaux espaces s'ouvrent assurément aux relativement jeunes Lanyshtas qu'ils sont encore. Ce qu'ils ont pu en percevoir pour le moment n'en constitue probablement qu'une infime lisière... Une exploration plus poussée des arcanes psychiques réservera sûrement des surprises – bonnes ou mauvaises.

Pensée :
Il y a sûrement des tas de choses à expérimenter, en effet... Vous pensez à quelque chose en particulier ?



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 21 Otalir 815 à 00h54
 
Je suivis l'exposé télépathique sans en perdre un morceau.
La linguiste apportait cette dose de rigueur qui me faisait cruellement défaut. J'apprenais généralement en expérimentant, mettant volontairement l'aspect sécuritaire de mes recherches de côté. Il y avait quelque chose d'aventureux là dedans qui me provoquait un plaisir inégalé. Cependant, pour progresser efficacement dans mes recherches concernant le potentiel lanyshta, un peu d'organisation ne ferait pas de mal.

L'Etudiante progressait pas à pas, sautant d'un fil à l'autre en s'efforçant de relier chaque hypothèses à quelque chose de connu, de plus simple à appréhender. Néanmoins, je sentais chez elle les mêmes limites qui me tiraillaient : comment échanger sur quelque chose que l'on ne sait décrire?

*Pas vraiment une chose en particulier, plusieurs choses, des tas de choses, voilà ce à quoi nous pensons.*

La route principale était en vue. D'ici quelques minutes, nous pourrions quitter ce sentier qui bien que nous camouflant des hauteurs, ne m'inspirait pas une grande confiance.

*Vous parlez par exemple de détection. Ah, voilà un domaine à explorer, dangereux effectivement, à moins que l'on apprenne à s'en protéger. Ça ne vous est jamais arrivé de sentir qu'un lanyshta n'était pas localisable bien que vous ayez eut la sensation de réussir votre bidule - ouai, nous n'avons pas vraiment de mot pour définir ce truc -?*

Un rire, qui tenait plus du hoquet, résonna dans la pensée.

*Enfin c'est un autre sujet. Le runique est déjà gorgé de possibilités... Une vie ne suffirait pas à toutes les explorer. Deux ou trois...oh oui-oui-oui, ce serait déjà bien mieux.
Prenons l'idée d'appliquer de l'énergie psychique dans la rune. Il y a le cas matériel, au moyen d'une gravure, d'une peinture, d'un tatouage. Puis le cas immatériel, par la pensée, où la rune pourrait tout aussi bien jouer se rôle de verrou ou bien de perturbateur dans l'esprit ciblé. Ce langage semble toucher aux choses de manière bien plus profonde que nos patois. Du moins, c'est notre sentiment en vous écoutant. Une sorte de nouveau point de vue.*


Pour Rhôz, le contact télépathique ressemblait de plus à plus à une genre de valse endiablée avec une puce. Mon esprit allait et venait sans arrêt, piochant des idées sans savoir les arranger correctement. Un chaos de réflexions qui ouvrait des portes, tant de portes...

*A partir de là, il serait possible de déterminer si ce runique peut agir comme un limiteur ou, au contraire, un amplificateur au moyen de l'énergie contenue dans la rune. Rappelez vous de l’œil que le Doc' a fait péter. Il nous a confié avoir la sensation d'être aspiré, du moins que son pouvoir l'était. Nous savons également qu'il est possible de transférer de l'énergie psychique d'un éveillé à un autre. Ainsi, peut-être que les runes pourraient servir de catalyseur pour un procédé similaire mais avec pour différence qu'il s'agisse d'un transfert involontaire. Comme l’œil.*

La pensée s'assombrit brusquement.

*..Car si nos ennemis sont semblables à nous...Ou usent des pouvoirs télépathiques qui s'en approchent...Alors oui...ce type de connaissances pourraient bien nous apporter les armes qui nous font actuellement défaut... La survie chère petite. La survie.*



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 24 Otalir 815 à 13h32
 
Les deux Éveillés kilsiniens progressent sur un sentier bordé de ruines déjà anciennes, enchevêtrées de végétation. Une embuscade pourrait facilement avoir lieu dans un tel endroit, il faut ouvrir l'œil. Néanmoins, la discussion télépathique suit son cours.

Pensée :
Repérer un Lanyshta sans le trouver... Vous voulez dire qu'il opposerait une sorte de résistance psychique à la localisation ?
Tout ce que je peux dire c'est qu'il s'agit d'un mode de perception très imprécis, qui demande une familiarité avec la cible. Peut-être en effet que certains sujets peuvent être plus difficile à repérer que d'autres.

L'Arlequin saute sans cesse du coq à l'âne, du rire saccadé au sérieux le plus grave. Difficile de suivre une ligne de raisonnement continue avec un tel interlocuteur. Mais Rhôz fait son possible pour garder le fil.

Pensée :
Le runique est un langage qui prend en effet sa pleine mesure quand il est exprimé psychiquement. Il touche à des dimensions multiples, et cela permet toutes sortes de manipulations. Logiquement, il peut donc aussi bien servir à aider une personne qu'à la gêner, par le biais d'un contact sensoriel classique, comme la vue ou le toucher, ou par une liaison télépathique, qui touche effectivement plus en profondeur.
Tant qu'on aura pas établi par la pratique et l'observation quelles choses sont absolument impossibles à faire par magie, on pourra supposer que virtuellement tout est possible du moment qu'on trouve la bonne formulation runique et qu'on canalise une quantité d'énergie adaptée.

Quand le Bariolé évoque des « ennemis » doué des mêmes pouvoirs qu'eux, l'Étudiante est tentée de faire la remarque que les Lanyshtas eux-mêmes peuvent parfois être de funestes congénères, mais elle garde sa réflexion pour elle-même.

Pensée :
Il est certain qu'une bonne connaissance des autres êtres éveillés pourrait nous donner contre eux des défenses – ou des armes. Qu'ils usent de magie, de pouvoirs télépathiques, d'arcanes runiques, ou autres, nous avons dans tous les cas intérêt à percer les secrets des « poseurs d'yeux ». Pas seulement leurs capacités, mais aussi leurs motivations.
Au-delà du constat d'une attitude visiblement hostile, nous ne savons rien de leur vision ou de leurs visées – il serait bon de savoir, par exemple, s'ils entendent nous éliminer purement et simplement, comme veulent le croire certains, ou s'ils voient plutôt en nous un objet de curiosité et d'expérimentation, sans considération pour notre bien-être ou notre survie. Aucune de ces deux hypothèses n'est réconfortante, mais les perspectives qu'elles offrent l'une et l'autre sont bien différentes.

Et la question se pose toujours, se dit-elle intérieurement, de savoir comment obtenir sur eux de telles connaissances.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 29 Otalir 815 à 14h42
 
Les remparts étaient en vue désormais.
Ma vigilance se relâcha quelque peu. A ce niveau-là, le danger de l'Extérieur était pratiquement inexistant, seule le Sin demeurait menaçant. Comme toujours.

*Ouai, certains lanyshtas sont moins simples à localiser. On a fait pas mal d'essais dans ce domaine-là. Le petit Cal par exemple, c'est un cas d'école : c'est comme de repérer un phare au milieu d'un lac un jour de beau temps. La Verte par contre, c'est déjà plus tendu. Avec elle, on a parfois l'impression de la capter, qu'on peut même l’attraper puis pof, elle s'évapore !
Mais le plus marrant dans tout ça, c'est quand même ces deux oiseaux de Klem et Carmïnn. Le premier est entouré d'une sorte de bouclier. On peut le sentir, quelque part, mais pas moyen de savoir où. Pour la chipie, erf, c'est un poil différent. On était arrivé à la trouver dans un quartier du Kil'dé mais depuis quelques temps, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Vous concernant...mhmm... On se réserve la surprise pour plus tard. Une petite friandise.*


Sourire.
La silhouette des premiers gardes se distinguait à présent.

*Un nouvel acte a débuté avec l'arrivée sur scène de la grognasse. Votre scepticisme quant aux intentions véritables de ces "Choses" est louable. Oh oui-oui-oui, et nous le pensons de tous nos êtres. Après tout, il est si facile de mal interpréter les actes maladroits d'un étranger.
Du coup, nous préférons rester en retrait et regarder. La Vigilante fut le sujet d'une expérience intéressante. D'autres l'ont été sûrement eux aussi. Nous pensons qu'il convient de les laisser faire, comme des petites souris cherchant à renifler le bout de fromage coincé au bout de la tapette puis d'intervenir au moment opportun - soit au moment où la dite tapette présente le moins de danger -.*


Mes yeux se posèrent dans ceux de Rhôz, pétillants, joueurs. Trop peut-être pour abriter un esprit sain.

*Ahhh...Enfin bref.
En attendant, il nous suffit de nous armer au mieux, par de jolis petits jouets capables de vous faire cramer un blindage de plusieurs épaisseurs, ou également par des talents plus spécifiques à notre état de lanyshta. Après tout, il parait qu'ils ont été surpris au contact de nos semblables pas vrai?*



- Thème d'Elyas -

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