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La grande excursion (1)
Vers les Portes et leurs mystères
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 28 Otalir 815 à 21h26
 
Imaginé au début de l'été, repoussé à l'automne, le projet un peu fou d'une poignée de Lanyshtas s'est enfin concrétisé – enfin ils sont sortis de la Cité pour se rendre aux Portes. Le recrutement d'un guide était une sage précaution, car sa connaissance de l'Extérieur est sans commune mesure avec celle des autres expéditionnaires. Qu'il s'agisse de savoir quelle route suivre, quel détour faire pour éviter une mauvaise rencontre ou pour trouver un bon abri, quelle plante utiliser pour le repas du soir ou quel piège idiot éviter – aucun livre n'aurait été à la hauteur du savoir d'un homme de terrain.

Partant du Kil'sin, la petite troupe n'a pas tardé à quitter les quartiers abandonnés bordant le Kil pour s'enfoncer dans des montagnes plus sauvages, une grande chaîne entourant le plateau citadin qu'il leur faut traverser pour atteindre, plus à l'est, le site d'une Porte abandonnée, première étape de leur périple. Grâce aux talents d'Olaf le Brancal, la petite troupe a jusque-là échappé aux embuscades de Krynänns et autres pillards gravitant autour des murs de la cité – son style bruyant et braillard est manifestement très dissuasif pour tous les charognards du Dehors...

Le soir approche sur un plateau gris et désertique, et le moment est venu de chercher un lieu de halte pour la nuit, où l'on pourra poser ses lourds bagages. Malgré sa robuste charpente et sa force nouvelle de Lanyshta, Rhôz ne manquera pas de sentir les effets d'une longue journée avec son paquetage sur les épaules. Heureusement, le moment où elle se sentira vermoulue ne sera que de relativement courte durée – bien plus courte que si elle n'avait pas connu l'Éveil. Et cela vaut mieux car, une fois la marche quotidienne terminée, il ne sera pas encore temps de se reposer – il faudra encore préparer le camp pour la nuit, infuser la mûghanne, faire la popote, se répartir des tours de garde pour la nuit, etc. Ce n'est qu'après qu'ils pourront se relaxer un peu, se détendre autour du feu, riant des petites mésaventures du jour et relatant des histoires de l'Extérieur. Pour Rhôz, c'est le grand retour des Contes du Dehors.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Olaf dit le Brancal
Comitaire actif,
Mercenaire

Kil'sin  
Le Julung 29 Otalir 815 à 15h10
 
Quand je suis, allé, voir la Charlotte
On s'est bien vite retrouvé au pieuuuu
Je lui ai, bien vi, sité sa motte
Mais elle m'a dit "à deux c'est encore mieux".

Quand on est, allé, voir la Charlotte
On s'est bien vite retrouvé au pieuuuu
On lui a, bien vi, sité sa motte
Mais elle a dit "à trois c'est encore mieux".

Quand on est, allé, voir la Charlotte
On s'est bien vite retrouvé au pieuuuu...


Et oui, il avait prévenu : au bout d'un moment, on en revient toujours à Charlotte.
Par bien des côtés, le Brancal était atypique. Préférant l'Extérieur à la sureté du Kil, participant à n'importe quel d'expédition, se faisant payer une misère, ne facturant pas ses conseils en tant que frais supplémentaires, voyant dans les inévitables approximations des débutants des occasions d'instruire plutôt que de se plaindre...
Et utilisant, en guise de méthode de furtivité de groupe, le pire des boucans.

Gros patapouf, son Yloataku, était déjà un digne représentant de sa race, gros, pesant, malhabile, et délicat comme un coup de maul sur le nez. Mais la masse d'éléments qu'il transportait semblait agencée de telle façon que le plus infime des mouvements ne pouvait se faire sans engendrer une cacophonie sans fin, divers éléments s'entrechoquant entre eux. Pas facile pour parler, mais cela ne gênait pas trop pour chanter. Et une fois qu'on avait épuisé les chansons connues, on en revenait à Charlotte.

Charlotte avait ses avantages : c'était facile de retenir les paroles, et cela rythmait la journée, à quatre Charlotte la minute, 240 à l'heure, on pouvait s'en servir comme d'une montre pour savoir combien de temps marcher.
Puis surtout, persuadé qu'on allait l'entendre raisonner en boucle toute la nuit si on y faisait pas quelque chose, cela s'assurait de délier les langues, le soir, pour parler d'autre chose, de n'importe quoi d'autre qui nous sortirait Charlotte de la tête. Et cela développait l'imagination pour créer de nouvelles chansons, attisait la curiosité pour pouvoir parler pendant vingt minutes de cet étrange papillon qu'on avait vu à la pause, bref, tout ce qui pouvait éviter, après une minute de silence ininterrompu, la reprise de Charlotte.

Mais le but premier, pris très au sérieux vu les quinze kilos de miel emportés pour la gorge, restait de faire du bruit.
Comme le leur avait dit le Brancal, il y avait, à l'extérieur, deux types de créatures : celles qui voulaient vous chercher des noises, et les autres. Celles qui voulaient vous chercher des noises vous trouverez à moins que vous ne soyez plus subtiles qu'elles -et une demi-douzaine de personnes peu habituées à l'Extérieur ne l'étaient pas.
Les autres pouvaient être dangereuses si on tombait dessus par hasard, mais avec Charlotte, elles entendaient le groupe arriver à un kilomètre, et le temps de faire un kilomètre à dos d'Yloataku, elles avaient le temps de faire leurs valises.

Alors forcément, la méthode aurait pu être contestable à certains endroits, mais force et de constater que le Brancal connaissait son affaire, et que le parcours tracé évitait pas mal de dangers.
Ils avaient bien rencontré une petite troupe de krynänns les ayant suivi, sans doute à la recherche d'une ouverture, mais Olaf avait demandé aux compagnons de bien montrer leurs armes, et lui-même s'était dirigé droit vers la petite troupe, les invectivant copieusement. Ceux-ci réévaluèrent la situation, et décidèrent que la petite troupe semblait tout compte fait trop coriace pour tenter quelque chose.

Enfin, les ruines sont laissées derrière eux, une zone plus désertique, plus pentue, aussi. Ils ont non seulement laissé le Kil, mais aussi la Cité toute entière derrière eux, plus d'Aqueduc pour se guider, rien d'autre que la nature hostile... Même si celle-ci semble continuer à éviter Charlotte.


 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 29 Otalir 815 à 21h04
 
***
Comment décrire ce que ressentait Danthos?
Et bien, même la Charlotte ne pouvait entacher son humeur. Car depuis que le petit groupe avait quitté la ville malgré les avertissements des gardes, il avait l'impression qu'à chaque bouffée d'air, une fraction de liberté l'envahissait.
Tant d'heures passées aux bureaux, entre bière et infusion, à discuter avec les autres Lanyshtas de leur expédition; quelques frayeurs aussi à fouiner des informations, que ce soit dans les égouts ou à la bibliothèque; beaucoup de galères, alors même qu'ils n'avaient pas franchi les murs.
Pour finalement pouvoir passer au Chapitre suivant : la Quêtes des Portes Oubliées.

Bien qu'il doutai qu'un tel roman soit intéressant pour le krolanne lambda, pour le groupe de Lanyshtas ici réuni, cette quêtes de réponses, quête de soi-même et quête de l'Extérieur allait constituer un épisode intéressant

Et déjà, sans s'en rendre compte, le temps de satisfaire le Charlotte un sacré nombre de fois, les vacarme ambiant du Kil'Sin se faisait oublier. Loin des rumeurs, loin du stress ambiant, les pensées et les réflexions fusaient dans l'esprit du Prospecteur.
Seul l'immensité du vide alentour, l'excitation du paysage à découvrir et les nombreux kilos à porter le ramenaient dans la réalité du monde.
Sans oublier ses dangers qui les guettaient de toute part. Cela expliquait sans doute pourquoi le Moustachu se mit lui aussi à fredonner la chanson, avant de la reprendre à vive voie.
***



 
Lamka
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 00h43
 
Alors qu'elle suivant silencieusement ses compagnons, une question se posait à elle. Une question simple mais sans réponse. Au fur et à mesure que le petit groupe s'enfonçait sur les terres hostiles et inconnues, cette question devenait de plus en plus prégnante : laquelle de l’expérience de la douleur ou de la mort était la plus problématique ? Celle de la douleur sans aucun doute. La mort n'étant qu'une promesse, ou qu'une expérience sans réalité.

Quelque chose semblait avoir changé la "discrète" en quelque chose de plus sur, plus incisif, plus offensif..
Elle n'en restait pas moins passive et attentive, mais il semblait que quelque chose en elle était devenu moins juvénile et plus dangereux...




 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 06h31
 
*** Premier jour, Quartiers abandonnés. ***

Dire qu'il avait fallu attendre un jour de plus pour prendre notre départ.
Intérieurement, je bouillonnais. Extérieurement, j'affichais mon habituel sourire artificiel, ce masque figé sur un visage coloré.
La Brancal n'avait pas laissé la place aux doutes. Il avait prit la tête du groupe secondé par son Yloataku. Ce dernier, le bien nommé Gros Patapouf, ressemblait plus à une montagne de ferraille animée qu'à un animal.
Le rythme n'était ni trop rapide ni trop lent. Un juste milieu qui convenait visiblement à tous.
De mon côté, je restais vigilant. Disposer d'un guide d'expérience ne signifiait pas devoir faire abstraction des principes de base de survie.

En une petite heure, nous perdions de vue les remparts du Kil'sin et approchions déjà du quartier abandonné.
C'est à ce moment là que le Brancal rentra véritablement en action. A la surprise général, le colosse se mit à...chanter. Haut et fort, le tout secondé par sa monture dont la non-discrétion ne faisait aucun doute. Charlotte, sacrée Charlotte. Allions-nous bouffer du Charlotte jusqu'à la fin du voyage? A priori, oui.
Muet, je me contentais d'observer les alentours. Ça, puis à dodeliner la tête sous le chant du guide. Pour le coup, nous étions repérés et ce des kilomètres à la ronde.

Des deux côtés de la rue, des bâtiments en matériaux divers et variés allant de la tôle au bois rongé par les mites, s'élevaient comme des vestiges d'un âge passé. Les murs étaient à moitiés effondrés, les toitures percés. La moindre secousse pouvait conduire à l'éboulement d'un pâté de maison, comme un château de carte renversé par un coup de vent. La nature, reprenait petit à petit ses droits. La mousse gagnait les poteaux et le sol privé de lumière naturelle tandis que d'épaisses lianes et fougères s'entortillaient là où le soleil perçait.
Par moments, entre deux couplets du Brancal, des cris lointains se faisaient entendre. Du patois krynanns. Machinalement, je serrais les dents puis portais la main à mon Crach'Feu sans pour autant dégainer.

Musique d'ambiance

Les minutes passèrent.
Aucun délaissé ne tenta la moindre attaque à notre égard. Était-ce du simple fait de la réputation de notre guide? Ou peut-être notre armement qui, bien que d'apparence sommaire, augmentait considérablement le risque de subir des pertes du côté de nos potentiels assaillants?
Quoiqu'il en soit, je commençais à comprendre la stratégie qu'adoptait le colosse : faire un bordel monstre pour prévenir de notre arrivée plutôt que de tenter une progression plus discrète qui n'avait pas de grandes chances de succès vu la taille du groupe.
Ainsi, à mon tour, je repris le refrains avec Olaf, secouant un peu plus fort la tête de gauche à droite pour y ajouter le tintement de mes grelots.


...Quand on est, allééééé, voireu la Charlotte
On s'est bien vite retrouvééééé, au pieuuuu
On lui aaaaa, bien vi, sitééé sa motte
Mais elle a dit "à quarante-six c'est encore mieuuuuux"...


Je chantais fort, très fort, mais aussi faux, très faux.
Par manque de pratique voir absence de talent en matière de chant, mes couplets étaient de bien moindre qualité que celui du Brancal. Je me rapprochais de Salimân et, l’œil taquin, lui adressait un coup de coude pour l’entraîner dans la chanson. Je donnais l'air de participer à une joyeuse balade dans les Estaminets, insouciants. La vérité était toute autre. En était-il de même pour mes compères?
Mon pas devint plus léger, dansant. Y'a pas à dire, marcher en chanson, c'était le pied.

Après un bon moment, plusieurs jours pour être moins précis, nous quittions les quartiers abandonnés.
J'avais pour ainsi dire perdu la notion du temps. Nous nous étions arrêtés un petit moment pour casser la croûte. Ma nourriture et ma mûghanne se trouvaient sur le paquetage du devant, à portée de main, pratique. Ce n'était pas bien prétentieux de me prétendre ingénieux. J'avais toujours apprécié apporter de petits arrangements aux objets du quotidiens pour leur donner ce petit plus qui faisait la différence. Ergonomie façon Elyas. A chaque pause, il me suffisait de défaire les multiples sangles qui retenaient les trois autres sacs (deux sur les côtés, un -plus volumineux- dans le dos) pour me soulager un peu d'un poids qui au final ne m'handicapait pas tant que ça.


*** Troisième jour. Désert de Phralin. ***


Artiste : Appylon
L'air devenait petit à petit plus lourd.
Ici, peu de signes de vie. C'était bien là le côté le plus inquiétant de ces dunes.
La rumeur métallique, bien que camouflée par le chant du Brancal et mon horrible cacophonie, s'estompa, cédant sa place à un vent tenace. Par endroits, on décelait quelques vestiges de campements ensevelis sous le sable. Le chemin devint subitement moins agréable, la pente, plus prononcée.
L'atmosphère était étouffante, la chaleur plus difficile à supporter. De grosses gouttes de sueurs commencèrent à perler le long de mon visage immaculé. Le maquillage autour de mes yeux perdait de sa superbe, forcément. Je ressemblais à une sorte de clown triste ou dépravé. Certes, je ne m'étais pas attendu à garder mon faciès impeccable au cours de ce voyage, mais quand même... Fort heureusement, le costume en losanges noir-blanc-gris savaient relevait le niveau d'ensemble. Ouf.
Entre deux couplets, j'adressais un message télépathique à l'ensemble de mes compagnons.

*Tout roule? On a l'air d'être bien tombé avec lui hein?*

Puis la seconde d'après, comme si le message n'avait été là que pour confirmer l'état du reste de l'équipe, j’enchaînais sur un énième coup de Charlotte. La centaine largement passée, nous fîmes une autre pause. Après avoir bu une petite gorgée de matière noire infusée, je m'étirais de tout mon long - soit pas grand chose - puis m'approchais du colosse.


Dites-nous cher monsieur-Branque-al, vous auriez pas une petite -voir même une grande - liste des saloperies qui pourraient nous tomber dessus sur ce désert? Non parce que bon, les krynanns encore on sait un peu à quoi s'en tenir, enfin un minimum quoi. Mais le désert, on sait pas bien pour les autres mais pour nous, c'est la toute-toute première fois.

Grand sourire. Et va y que je te rajoute un petit coup de clochettes tout en sautillant sur place.

Ah et aussi, c'est quand qu'on arrive?

Je fixais le guide avec de grands yeux, comme un gosse en face d'une friandise.
Nous ne savions pas grand chose de ce type. Il fallait le tester, lui envoyer quelques ficelles histoire de savoir auxquelles il s'accrocherait.
Quasi simultanément, les autres lanyshtas reçurent une nouvelle pensée.

*Pendant qu'on papote, quelqu'un a pensé à noter le chemin? Pas avec des p'tits cailloux hein, mais bon, on sait jamais des fois qu'on perdre notre Brancal, qu'on puisse revenir sur nos pas.*



- Thème d'Elyas -
 
Olaf dit le Brancal
Comitaire actif,
Mercenaire

Kil'sin  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 09h06
 
Charlotte avait beau être gourmande, elle était facile à vivre, et sitôt le couplet en cours terminé, le Brancal ne se fit pas prié pour répondre à la question.

En fait, à l'Extérieur, mieux vaut se dire que tout peut nous compter dessus, sauf quelques exceptions. Par exemple, ici, y'aura quasi jamais de grosses bestioles : rien à bouffer.

Et en effet, les bâtiments délabrés émergeaient à peine de tas de sable, poussière, ou autres débris étranges. Seuls les historiens les plus pointus connaissaient les détails de ce qui s'était passé à Phralïnn, mais même pour le novice, il était aisé de constater qu'on avait eu la main un peu lourde ici. On aurait pu renommer l'endroit les terres stériles, car plus rien ne poussait ici.
Dans les quartiers abandonnés, dans les fissures aparraissant sur des bâtiments pouvant paraître quasi intacts, la végétation reprenait lentement ses droits. Ici, même parmi des vestiges méconnaissables, on ne distinguait pas le moindre grain d'herbe...


Idem, pas de fuscusiens. Ils recherchent du vivant, ou à minima, de l'ancien vivant. Si on partait vers le cimetière, ce serait une autre histoire.

Un bras tendu vers la gauche, désignant une montée vers un endroit à peine moins dévasté que celui où ils se trouvait, mais qui, malgré le soleil, semblait noyé dans une brume matinale éternelle. A l'allure où ils avançaient, ils auraient pu s'y rendre en une journée de marche, mais en voyant d'où ils venaient, où ils se trouvaient, et où ils allaient, il semblait évident qu'ils avaient au contraire fait un détour pour contourner la zone.

Là-bas, hors de question de chanter Charlotte. Et j'aurais même tendance à dire hors de question d'y aller pour une autre raison que "apprendre à une troupe d'élite à combattre des fuscusiens". Mais ici, on est trop loin, aucune chance.

Il continuait son énumération sur ses gros doigts.

Krynänns, possible. Très possible, même. Mais en tout petits groupes. Il n'y a plus rien à récupérer ici, c'est plus une zone pour parias, pour ceux qui veulent se planquer et se faire oublier... A nous entendre, ils se barreraient.
Les Frobekhs, pas en zone dégagée comme ça, mais ils peuvent toujours avoir un nid à proximité, et rayonner partout alentours. C'est à la fois très malin et très con, des Frobekhs.
Puis sinon, dans le désert...


Son visage s'assombrit, sa voix devint plus grave.

Y'a ceux qui vivent dans le désert, et ceux qui font le désert. Ailleurs dans Syfaria, là où y'a du désert,, on trouve facilement un petit Foedien. Et quand on en trouve un petit, on en trouve dix gros. Ceux-là, ce sont des saloperies sans nom.

Il se redresse, reprend son ton jovial.

Mais dans celui-ci, normalement, pas de problème. Ils ne s'approchent pas aussi près de la Cité, habituellement. Au pire on pourrait tomber sur un éviscerateur, un de leurs éclaireurs... Mais dans ce cas là, on aura pas le temps de s'interroger qu'on sera déjà tous morts, alors autant ne pas y penser ! Hahaha !

Et, avant de repartir sur Charlotte, il désigna un point, droit devant.

D'ici ce soir, par là-bas, on verra comme deux pics. Et demain, on approchera d'un truc ressemblant à une main de pierre. C'est là. On y sera avant demain soir.

 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 11h20
 
***
Enfin, les Sharss commencent à céder la place aux grands espaces!
Malgré la chaleur étouffante et le sol meuble qui s'enfoncent sous ses pas, le Doc' est transpirant mais souriant : pour la première fois de sa vie, son champ de vision peut embrasser le vaste horizon plutôt que de contempler les béton et la pierre du paysage urbain. Et les dangers ont beau être nombreux ici, ils sont moins certains que ceux encourus par un lanyshta au Kil'dara...

Alors oui, même si le vent soulève parfois des nuages de sable chaud qui leur fouette le visage, même s'il a le souffle court à force de se trimballer son bardas, Helhar'sen se sent bien plus léger qu'il ne l'a jamais été depuis son Eveil.

A la mention de krynänns qui pourraient se planquer dans les parages, le Doc' ne peut s'empêcher de formuler son interrogation à voix haute.
***

- Je me demande bien comment ceux qui se planquent ici trouvent de l'eau potable... A moins qu'il n'y ait des réserves enfouies avec ces ruines, la plus proche source doit être la Cité.
D'ailleurs, en parlant de krynänns, est-ce que nous devrions pas faire notre arrivée demain de nuit, discrètement, au cas où la Porte ne soit pas si abandonnée que ça?


***
Il adresse une pensée à tout le monde en réponse au Bariolé soudain concerné par une éventuelle absence - définitive ou pas - de leur guide.
***

Pensée :
"A priori pas de souci pour un retour sans Olaf, nous avons encore les plans que nous avions établi dans les Grandes Archives. Mais espérons que nous n'en arriverons pas là..."





(Agur 816)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 11h24
 
Certains se sont pris à chanter « Charlotte » avec le Brancal. Rhôz, quant à elle, se contente de subir stoïquement cet assaut sur les tympans. À la guerre comme à la guerre. Et cela ne l'empêche pas d'ouvrir l'œil sur tout ce qui les entoure. Autant pour la curiosité que pour la sécurité.

Pensée :
Oui, je crois que nous sommes bien tombés avec ce guide... même si je ne goûte pas complètement son goût du chant, au moins ça éloigne les Frobekhs.
Et pour ce qui est de la route, je garde les yeux bien ouvert, et ces notes que je prends dans mon carnet, à chacune de nos haltes, ce sont, entre autres, des indications cartographiques complémentaires.


Les ruines se sont espacées et le terrain est devenu de plus en plus sablonneux. L'Étudiante ne peut réprimer un frisson à l'évocation par Olaf du cimetière de Phralïn. Combien d'histoire elle a entendu sur ce lieu, où l'on raconte que des morts très anciens se relèvent pour danser des gigues obscènes. Malgré un soupçon d'excitation à l'idée de frôler une légende en vrai, elle ne peut qu'approuver la décision de contourner l'endroit, assurément très dangereux si seulement la moitié de ce qu'on en dit est véridique. Et elle est heureuse d'entendre que leur premier objectif d'expédition, en tout cas, n'est plus très loin.

Tant qu'aucune question vraiment urgente ne se présente, elle continue d'observer silencieusement le paysage, laissant ses autres compagnons poser les questions et faire la conversation.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 13h05
 
Le Compteur, lui, piaffait intérieurement, comme toujours au Dehors. Curieusement, l'excitation ne s'amenuisait pas les jours passants, contrairement à l'excitation - d'une toute autre nature, qu'il rencontrait au contact d'une nouvelle créature (c'est comme ça qu'il les appelait). Quelle limite y aurait-il donc ?

Bien sûr, il ne perdait rien du voyage. Une fois qu'ils eurent quitté les quartiers abandonnés, ses yeux se mirent à fureter tout le long de la ligne d'horizon. Il s'éblouissait sur cette lumière chaude au point d'en pleurer, et la nuit, s'endormait tard pour se perdre sur un ciel étoilé qui n'était pas découpé par des lignes de toit.

Il fut, comme les autres, impressionné par le boucan généré par le guide et sa monture. Mais il s'en réjouit.
groupe en sifflotant, reprenant avec brio les harmonies paillardes du Brancal, Et parfois, surgissait une note si stridente et cristalline qu'un de ses compagnons se retournait, surpris. Quand l'Arlequin lui donna un coup de coude, il sortit, en souriant, un tambourin et une flûte, dont il joua sans modération, transformant la cacophonie du cortège en quelque chose de plus mélodieux, au grand plaisir de certains.

A la mention, dans les pensées qu'ils s'échangeaient, d'un retour sans le Brancal, il fronça les sourcils, mais se retint de rebondir là-dessus.

*Pareil. Je trouve juste bizarre qu'il ne s'inquiète pas plus de savoir ce qu'on va y faire, précisément.*


 
Lamka
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Sukra 31 Otalir 815 à 01h35
 
Depuis qu'ils étaient partis, le temps était passé de manière simple et douce. Cette excursion ne ressemblait en rien à celle qu'elle avait vécu auparavant, que ce soit seule ou accompagnée. Il règnait dans cet étrange équipage une certaine forme d'insouciance qui rendait la dangerosité de l'expédition comme une certaine forme de promenade de santé.

Lorsque les portes du Kil'Sin furent franchies, les gardes ne firent aucune réflexion. Il y eu bien quelques échanges entre les cerbères et ses compagnons de route, mais rien de bien exceptionnel. Lamka se rappela alors ses nombreux déboires avec ces soldats qui ne rataient pas une occasion pour railler, interdire voire profiter d'une situation... Le plus étonnant est sans doute qu'elle connaissait bien ces gardiens et que cette fois ils ne semblèrent pas la voire. Était-ce que sa mue lui conférait une réelle nouvelle identité qui la rendait totalement méconnaissable ? Peut être que tout simplement, la présence du Brancal avait occulté la présence de ses suivants...

Une fois les portes passée, il y avait eu les quartiers abandonnés. Elle s'était déjà promenée dans cette zone sans jamais avoir fait de mauvaises rencontres.

Les quartiers furent dépassés et alors que s'étendait de vaste étendues, le Brancal se mit alors à chanter. Lamka eut d'abord peur et faillit lui faire une remarque, malgré sa légendaire "discrétion", mais elle réfléchie longuement et il lui sembla que cette technique avait deux conséquences possibles : la première était d'attirer des créatures hostiles et la seconde de les faire fuir. Dans le premier cas, les créatures auraient très bien pu leur tomber dessus et dans le second cas, ils évitaient des problèmes... Elle se fia à l'expérience du vieux briscard qui semblait avoir bien des virées à son compteur...




Pensée :
...



 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 03h06
 
*Qu’il se pose des questions ou non, qu’est-ce que ça change ? Le machin ne nous a pas l’air d’être du genre à vouloir écharper du lanyshta. Au pire, il pourrait nous fausser compagnie. Pour ça, fort heureusement notre bouton de Rhôz cartographie à merveille.
Non-non-non, nous nous inquiétons moins de lui que de ceux qui se pavanent dans les Entrelacs, et ce malgré la distance qui nous sépare, c’est dire !*


Le Brancal était, de mon point de vue, un homme droit. Nous avions passé un marché, il avait été payé. Si l’envie lui avait pris de nous mettre en défaut, nous ne serions certainement pas en train de marcher un plein désert accompagné des airs de Charlotte.
La réponse du guide ne m’avait pas forcément rassuré. C’était pour le mieux. Un trop plein de confiance mène à la mort. Je préférais me sentir perpétuellement menacé. Toujours à moins de deux mètres du Brancal, je claquais la langue en signe de satisfaction.


Faut bien mourir un jour pas vrai ? Hé-hé-hé !

…De préférence le plus tard possible, cela s’entend.


Ceci étant, si le cas arrivait qu’une troupe de foediens veuillent faire de nous leur casse-croûte, comment réagir? Il doit bien y avoir des méthodes pour faire face à ces bestioles pas vrai? Un bon coup de Crach’feu dans la tronche pendant qu’un collègue joue la saucisse sur patte en guise d’appât, ça devrait suffire à s’en débarrasser non?

L’idée de voir le colosse enrobé de viande séchée cavaler avec deux ou trois foediens aux fesses m’amusait énormément. La technique de l’appât faisait souvent mouche. Oh certes il fallait considérer que le dit appât n’était pas assuré de s’en tirer. Mais bon. Il existait toujours un pourcentage de pertes acceptables en cas d’imprévus.

D’ailleurs entre nous, vous avez déjà eu affaire à des créatures de l’Extérieur ? Autres que des krynanns cela s’entend. On raconte pas mal d’histoires au Kil’Sin et pour en avoir passé certaines, notre petit doigt nous dit qu’il n’y a pas plus de vérités dans celles-ci que d’eau dans ce désert.

*** Quelques minutes après. ***

Notre pas s’était légèrement ralenti. Le sable chaud rendait la progression plus lente, forçant l’ensemble du groupe à s’économiser. Les pauses furent un peu plus fréquentes. J’en étais venu à m’habituer au goût étrange des infusions de mûghanne. Malgré tout, je me demandais encore par quels moyens nous pourrions survivre dans un tel environnement si nos réserves tombaient à sec. La remarque du Doc’ allait d’ailleurs en ce sens.

Quand même, comment les krynanns se débrouillent-ils pour survivre ici? Enfin c’est vrai quoi, y’a pas un chat, pas un animal qui semble comestible, pas d’eau, peu de végétations… C’est quoi l’astuce? Ils se bouffent entre eux ? Se désaltèrent avec leur pisse? Personne n’a encore réussi à cultiver la mûghanne et il ne nous semble pas que les clébards du désert en fassent le commerce. Ceux à qui nous avons pu récupérer la nôtre font exceptions mais ça reste rare. Vous devez bien avoir une petite idée là-dessus, pas vrai monsieur le super-guide-de-l’Extérieur?

Je restais persuadé que le Brancal traînait avec lui tout un tas de connaissances pratiques capables de rendre la survie en dehors des Cités plus acceptables. Il avait lui-même avoué se sentir plus à l’aise dans ces terres sauvages qu’entre les murs des Kils. Du point de vue des gens de l’Intérieur, cela paraissait difficilement concevable. Par contre, dès lors que l’on considérait les ressources secrètes que produisait probablement cet environnement d’apparence stérile, les cartes étaient redistribuées.

A la fin du troisième jour, nous plantions notre campement de fortune au sommet d’une butte, à l’abri d’un rocher qui émergeait du sol et constituait une bonne protection contre les bourrasques qui sévissaient durant la nuit. Au loin, les deux pics décris précédemment par Olaf se détachaient de l’horizon.
D’ici une journée, nous serions en vue de notre premier objectif.



- Thème d'Elyas -
 
Olaf dit le Brancal
Comitaire actif,
Mercenaire

Kil'sin  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 08h38
 
Les jeunots ne s'intéressaient pas qu'à leurs projets, ils se posaient aussi des questions sur le contexte.
Et c'était tant mieux : ce serait d'autant plus facile pour tout le monde s'ils avaient un peu de plomb dans la cervelle. Puis ça permettait à Charlotte de se reposer.

Nan, faut pas compter sur des réserves. Pas enterrées et laissées sur place, du moins. On se trimballe sa propre eau, comme nous avec la citerne. Les animaux se sont adaptés, et après plusieurs années à l'Extérieur, pas mal de personnes apprennent à consommer vraiment peu d'eau. Pas mal des survivants, du moins, je suis pas sûr qu'un sur trois parvienne à la fin de la première année. Du coup, ça devient possible pour de petits groupes mobiles de se trouver assez de Mûghanne pour ne pas crever de soif.
Pour les plus gros groupes... Aqueduc. Et un dérivateur. Ils pompent l'eau comme des pucerons sur une tige, assez pour survivre, trop peu pour mériter qu'on lance une grosse campagne d'éradication. Ils arrivent, se remplissent une grosse citerne, et se barrent avant que les Sharss se rendent compte qu'entre ce qui est arrivé et ce qui est parti, y'a des différences. Et personne n'a envie d'aller dénicher des krynänns dans leurs foutues Portes pour quelques dizaines de milliers de litre d'eau de la Faille.


C'est des survivants.

Haussement d'épaules.

Mais justement, vaut mieux éviter d'y aller de nuit, discrètement. Si -et y'a peu de chances, mais si- y'en a qui sont là, ils se méfieront. Ce qui cause le plus de pertes chez les krynänns, c'est les krynänns, après tout. Des animaux, on peut espérer les chopper dans leur sommeil, les krynänns, faut pas rêver. Ils nous repéreraient, mais sans doute trop tard pour se carapater. Autrement dit, ça friterait forcément. Nan, franchement, les krynänns, vaut mieux y aller franco avec eux : sont pas habitués, ça déstabilise.

Et ça s'intéressait plus loin, avec cette curiosité du débutant. On les reconnaissaient facilement des vétérans : les vétérans, il y avait des choses dont ils préféraient ne pas parler.

Pour Foediens, ça dépend. Majoritairement, ils sont stupides. Et majoritairement, ils sont lents. Si on tombe sur des lents stupides, oui, on peut jouer à l'appât. Ou se barrer s'ils sont trop nombreux, c'est toujours le plus prudent. Si on tombe sur la mauvaise bestiole...

Haussement d'épaules.

On peut choisir comment mourir. Si plusieurs restent pour le retenir et que les autres se dispersent en courant, peut-être qu'il ne se donnera pas la peine de pourchasser tout le monde, mais franchement, faut pas trop y compter. Nan, franchement, y'a vraiment des grosses saloperies parmi les Foediens.

Et ouais, j'ai déjà eu l'occasion de voir un peu de tout. Rien de trop gros, heureusement -enfin si, j'ai déjà vu un foutu tunnelier foedien, et ça, je crois pas qu'il existe un truc plus énorme que ça ! Mais bon, à moins de vouloir le trucider, suffit de s'éloigner lentement- pas de Mère Foedienne, pas de fuscusien mature dans son antre, et rien de plus gros qu'un métamorphe Frobekh, mais j'ai parlé avec pas mal de gars qui ont vraiment morflé -ou généralement, vu les autres morfler pendant qu'ils se carapataient. Ah, si, puis une fois on a été à la chasse au Knorg pour un nobliau du Kil'dé ! Mais ça, aucune chance d'en croiser un ici.


Deux pics. Qui s'avéraient deux formations de pierre plus grandes que les autres. Olaf avait parlé d'une "main de pierre", et on comprenait mieux de quoi il parlait. En imaginant une main aux doigts légèrement repliés, chacun d'entre eux long de 20 à 40m, et recouverte de débris jusqu'à en masquer la paume, on aurait eu ça : cette drôle de concentration d'éléments monolithiques, amochés, tel un squelette dont la chair de pierres se serait détachée sous l'effet d'un cataclysme, recouvrant la paume en une large zone de débris, connaissant une forte dépression vers le centre, lieu où, selon toute probabilité, se dissimulait l'entrée ensevelie par l'effondrement de la structure.

 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 11h07
 
***
Même si le Brancal est plutôt docile pour livrer ses connaissances, ses réponses sur les techniques de chasse ne font qu'effleurer la surface des choses, ce qui occasionne une légère frustration chez le Doc.
Après tout, quel pourrait être l'intérêt d'expliquer à des bleus-bites à quel endroit il faut attaquer la carapace d'un éclaireur foediens?

Mais c'est aussi une bonne nouvelle. Ca signifie que leur guide pense qu'aucun d'eux ne serait capable de survivre à ce genre de bestiole, et qu'il n'a donc encore aucun soupçon sur la véritable nature du groupe qu'il guide. Il faut bien avouer que tout le monde semble avoir bien pris soin de n'utiliser aucune capacité lanyshta.
Pourtant, un petit sortilège de jambes de fer n'aurait pas été de refus à certains moments!

En réalisant que les deux pics aperçu déjà depuis loin sont en réalité des constructions faisant partie intégrante de la Porte, le kildarien ne peut s'empêcher de songer que personne n'aurait bâti une telle structure au milieu de nulle part sans une très bonne raison. Savoir laquelle allait être une autre paire de manche...
***

- Cette ruine est gigantesque... et ça devrait être encore plus impressionnant quand les structures étaient intègres!

***
Fasciné par l'endroit, le kildarien fait quelques pas vers le centre de la structure pour observer les débris effondrés, essayant de se faire une idée de ce à quoi ça devait ressembler.
***

- Si l'entrée se faisait par le centre, il semblerait que l'éboulement de tout ces gravats l'ait condamnée il y a longtemps... Vous pensez qu'il pourrait y avoir une entrée secondaire plus praticable, à l’extérieur du cercle des monolithes? demande-t-il au reste du groupe.




(Agur 816)
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 13h54
 
*** Les quelques jours loin du Kil se ressentait déjà. Le tracas du quotidien s'était mué en une crainte des autres créatures vivantes, et les problèmes sans importance en impératifs pour survivre. La Charlotte se confondait même avec la respiration de chacun. Quant au poids du sac, il paraissait déjà plus léger et chaque pas plus aisé que le précédent.
Seulement quelques jours s'étaient écoulés. Et pourtant...
Ce vide ambiant, cette impression -qui n'était pas qu'une impression- de n'être qu'un grain de sable de plus parmi le désert prenant place sous leurs pieds, cet air pur qui vous emplie les poumons... Voilà pourquoi le Prospecteur avait toujours voulu partir, s'échapper. Mais il fallait croire qu'à passer trop de temps entre des murs et on oublie qui on est.

Le petit groupe affrontait la longueur des journées et la chaleur du soleil de plomb sans trop de difficultés. Fidèle à lui-même, l'Arlequin faisait la comédie, et de temps à autres voulait profiter de l'expérience du Brancal. Car il fallait avouer que le mercenaire était une mine de savoir, et qu'en récolter quelques uns pourraient avoir son importance tôt ou tard.

Puis au fur et à mesure qu'ils se dirigeaient vers leur objectif, c'était avec une excitation tout aussi grandissante que les silhouettes lointaines que Danthos devinait le spectacle qui les attendait. Et au vu du silence qui s'était installé dans la troupe d'aventuriers, ce ne devait pas être le seul.
De ce qu'il pensait être de simples rochers, il s'agissait en fait de gigantesques amoncèlement de pierres, dressées les unes sur les autres et réparties de manière concentriques. Un spectacle géologique auquel l'oeil du Prospecteur ne pouvait rester indifférent, et analysait presque inconsciemment les alternances de strates et les superpositions de couches différentes de minerai qui trahissait les origines de cette structure.
Et compte tenu de l'érosion qui les avaient touchées et la nature qui tentait ici aussi de s'imposer en ces lieux, nul doute que s'il s'agissait d'une porte abandonnée, celle-ci ne devait plus servir. ***


Ce site est fascinant...
Sauf erreur de ma part, ces blocs de pierre ne sont pas tout de la même nature.... j'ai peut-être raté quelque chose, mais j'ai l'impression que certains ont été acheminés ici.
Et ce qui les a amené ici... et bien ce ou ceux là auraient transporté ces tonnes depuis une sacrée distance...




 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 20h19
 
Au long de ces quelques jours de voyage, Rhôz parle relativement peu, mais elle écoute et regarde beaucoup. Et elle prend des notes. D'abord mentalement (dans cette partie de son esprit qui semble encore correspondre à sa propre cervelle à elle toute seule) puis, le soir venu, ou à chaque pause un peu prolongée, dans son carnet : parcours de la journée, observations directes sur la topographie, sur la faune et la flore, sur les conseils prodigués par le Brancal, et toutes les autres choses qu'il peut dire sur la vie Dehors. Elle s'arrange pour ne jamais être trop loin des discussions avec leur guide – qui a de toute façon la voix qui porte. Somme toute, cette excursion a pour le moment la tournure pas trop désagréable d'une randonnée d'étude mêlant les plaisirs du voyage à ceux de l'érudition.

Bientôt apparaissent au loin de gigantesques protubérances qui, peu à peu, en s'approchant, apparaissent comme un étrange cirque rocheux chiromorphique. Les masses de pierre se révèlent ne pas être une formation naturelle mais un impressionnant arrangement architectural (bien que le mot semble inadapté à son échelle) combinant montagnes sculptées et empilements des roches géantes. L'érosion a beaucoup dégradé l'ensemble, et il faudrait une très longue étude pour seulement établir des hypothèses sur la façon dont tout cela a été édifié.

Je dois dire que c'est assez impressionnant.

Et c'est un bel euphémisme. Seulement qualifier la Main de Pierre de cyclopéenne serait encore en minimiser l'envergure. Si les bâtisseurs furent les ancêtres des Dath'ogals, comme il se dit parfois, alors ces derniers ont beaucoup rapetissé depuis les temps anciens.

On pourrait commencer par faire le tour de la partie centrale, pour voir si on aperçoit ce qui aurait pu être une entrée.

À moins qu'il existe un passage connu et encore praticable aujourd'hui ?


Si ses premiers commentaires s'adressaient à l'ensemble du groupe, la dernière question, elle, s'adresse plus directement à leur guide Olaf, le seul parmi eux qui possède déjà une connaissance du site.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 21h19
 
*** Quatrième jour, fin de journée.
A la Porte abandonnée. ***

Enfin, nous y voilà !

C'est après un jour supplémentaire de marche, que nous arrivions finalement auprès de la première Porte. Le soleil commençait dés à présent à décliner. Les premières recherches seraient donc très sommaires, un repérage des lieux en quelque sorte.
La structure de la dite Porte était quelque peu différente de ce à quoi je m'attendais. Il ne s'agissait en effet pas d'une Porte à proprement parler mais plus d'un genre de trou ensevelis autour duquel on aurait positionné -ou bien auraient émergés du sol- plusieurs autres rocs agencé de manière circulaire.
Alors que certain(s) s'avançaient d'ors et déjà en direction des vestiges, je restais un peu plus longtemps auprès du Brancal.


Dites-nous cher-bon-monsieur, ça ne vous dérange pas de vous occuper seul de monter le campement? A moins que vous ne connaissiez un endroit qui pourrait faire office par ici...

Je secouais la tête.

Vous comprendrez que nous soyons tout excités à l'idée d'aller se frotter à ces gros cailloux et que nous en oublions presque les conditions de notre survie à l'Extérieur. L'un des mauvais penchants des bleu-bites comme vous dites hé-hé !

Mes yeux se projetèrent vers le centre du cercle vers lequel Helhar'sen s'approchait tout en gardant ses distances.

Des recommandations avant qu'ils ne commencent leurs trucs? Du genre "n'allez pas trop près du centre au risque d'être aspiré dans les entrailles de la terre", ou bien "une entrée se trouve dans ce coin là".

Puis juste après, la pensée atteint l'ensemble du groupe. Étonnamment calme, maîtrisée, presque...sage.

*Faites gaffe. La nuit va pas tarder à tomber. On ne sait pas encore où on met les pieds. Le gus s'est engagé à nous amener de Portes en Portes, pas à nous sauver la peau si on déconne pendant notre étude de celle-ci.
A première vue et sans indications supplémentaires de la part du Brancal, nous aurions d'abord tendance à vouloir connaitre la nature des cailloux tout autour. C'est quand même pas tout les jours qu'on voit un truc comme ça non?
Votre avis là dessus Moustache? Ça vous parle? Les rochers ont-ils été taillés? Polis par l'eau, l'acide ou n'importe quoi d'autre?
Pour la suite, la Rose et le Doc' avaient trouvés des cartes se rapportant aux Portes pas vrai? Nous pourrions comparer les informations recueillies de celles-ci avec ce que nous avons devant les yeux histoire d'en apprendre un peu plus sur l'architecture de ce...truc?*


Je tirais de ma poche ventrale un morceau de pain séché puis croquais timidement dedans.
Certains diraient que nous avion fait le plus dur. C'était faux. Nous venions simplement de plonger en plein milieu d'une mer jusqu'ici calme, sans repères véritables pour nous guider. Nous allions avancer à tâtons, à la merci de tout ce qui pouvait peupler ce fabuleux endroit.



- Thème d'Elyas -
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Matal 3 Nohanur 815 à 23h36
 
Le Compteur s'était contenté de répondre au Doc par un sourire énigmatique, suivi d'un haussement d'épaules.

La conversation qui se tenait entre eux tous était à l'image du groupe : prismatique. Comme autant de personnalités très distinctes, quasi incompatibles, réunies par une contingence : la mutation. C'est comme si chacun cherchait sa propre chose, ici, et qu'en même temps tous cherchaient la même chose.

Toujours en sifflant, mais cette fois en laissant l'air passer doucement entre sa langue et ses dents, Salimân caressa de la main la surface de la pierre.

La pierre aussi était contradictoire, elle aussi.. A la fois lisse et rugueuse, froide et chaude. Quelque chose dans ses nerfs tressaillit au contact de la matière.


Faisons-donc le tour, oui, Dame Rose.

*Et comparons, donc, aussi. Sortez donc ces cartes...*


Joignant le geste à la parole, il posa son sac à terre, et, toujours la main posée sur l'édifice avec ce demi-sourire aux lèvres, commença d'en faire le tour.

 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 4 Nohanur 815 à 19h39
 
Pensée :
Je ne suis pas sûre que nos cartes nous apprennent grand chose en matière d'architecture, car elles indiquent avant tout des positions à l'échelle d'un continent... ou de bouts de continent, car notre documentation est très fragmentaire.

L'Étudiante brûle d'aller voir tout cela de plus près. Cependant, elle laisse ses compagnons curieux prendre les devants, car elle entend procéder avec ordre, et attend de connaître en premier lieu les précisions que le Brancal peut leur donner sur le lieu.

Pensée :
Je vous montrerai ce que nous avons comme documentation, mais la plus grosse partie des relevés seront à faire par nous-même, je crois.

Et il risque d'y avoir là de quoi s'occuper un jour ou deux, au moins.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Lamka
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Merakih 4 Nohanur 815 à 23h03
 
D'habitude simplement timide et discrète, Lamka semblait vouloir devenir invisible. Sans aucun doute la crainte du danger la faisait avancer à pas compté, souple et lent, comme si le sol pouvait s'effondrer ou le moindre mouvement brusque déclencher un piège.

Mais en même temps, comme fascinée par cet étrange assemblage, elle avançait vers les "doigts" et scrutait puis caressait doucement la pierre comme pour sentir les vibrations intérieures de l'édifice ou tout au moins des éléments qui le composait.


C'est...
C'est fantastique
C'est magnifique...


Toute absorbée à sa contemplation, elle semblait en oublier même la présence de ses compagnons. En apparence seulement car à chaque fois qu'elle parlait, il s'agissait plus qu'une simple expression personnelle : elle souhaitait partager ce moment extatique.

Cela a été créé de toute pièce
C'est certain...
Il suffirait de déblayer le centre pour découvrir le "cœur" de la main non ?


 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 4 Nohanur 815 à 23h32
 
*** Bon nombres de questions fusaient dans l'esprit du Prospecteur. Il savait bien qu'il n'était pas le seul à être resté de marbre face à ces telles structures, du moins l'atmosphère silencieuse et les propos échangés à voie basse le lui avait suggéré. Et les interrogations de l'Arlequin le lui confirmèrent bien vite.
Mais il dut reconnaitre que son savoir de "technicien" était ici ridicule, devant ces œuvres sur-mesures dont la technique était toute différente de ce qu'il avait déjà rencontré.
Aussi il procéda à des relevés méticuleux de cailloux, annotant dans son calepin quelques informations sommaires, les observant avec ses verres diffractant ou encore tentant de comparer la solidité des divers matériaux. ***


Pensée :
Ma foi, mon expérience de Prospecteur n'a rien à voir avec celles d'un érudit. De telles constructions, je n'en ai visualisé que dans les comptes qu'on me lisait marmot. Je serais incapable de déchiffrer pour l'heure les mystères derrière ces simples cailloux, mais j'ai quelques hypothèses.

Plus que modelés par une technique quelconque, j'aurais plutôt tendance à voir là les effets d'une sorte d'infusion. Comme si un sort avait été appliqué, affectant les caractéristiques intrinsèques des éléments. Mais en tenant compte des quantités de roches, je me demande si l'utilisation de sortes de glyphes ne serait-elle pas plutôt appropriée...


*** Démuni tout autant que ses compères, il devait néanmoins être le plus frustré devant son ignorance.
Rangeant ses affaires et derniers prélèvements, il se dirigea vers leur guide qui était resté bien silencieux devant un tel spectacle.
Ce devait être là l'apanage des vétérans. A avoir tout vu vu et revu, plus rien ne vous étonne. Mais tout de même se dit Danthos, ne plus pouvoir s'émerveiller devant ce que le monde a de plus beau à nous offrir, quelle tristesse. ***


Alors Monsieur le Brancal, quel effet cela vous a fait la Première Fois que vous les avez vu?
Que vous-êtes vous dit : créatures divines? hasard? magie?


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