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La grande excursion (2)
vers les Portes et leurs mystères
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Sukra 5 Marigar 816 à 12h56
 
*Merci, Doc'. Merci, la Rose.*

A vrai dire, plus le temps passe, moins le Compteur est rassuré. Pourtant, les sorts du Doc' commencent à faire effet : il se sent progressivement gagner en force et en vigueur, et se sent incroyablement à l'aise sur ses pieds.

Lui-même, tout en emboitant le pas vers l'arène, puise en ses réserves pour augmenter progressivement la cadence de son cœur. Une douce chaleur se répand dans tout son corps.

Le tout, c'est de ne pas avoir l'air trop ... magique. Peut-être est-il possible, après tout, que les krynänns n'aient aucune idée de ce qu'est un lanyshta, puisqu'ils n'ont pas réagi plus tôt aux paroles de l'Arlequin et aux siennes.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 6 Marigar 816 à 12h04
 
Moins courageux qu'ils en avaient l'air, ces petits Délaissés.
En guise de réponse, je reniflais bruyamment.


Peuh ! Vous renoncez au défi du coup? C'est une forme d'abandon.
Bien...Bien-bien-bien.


Haussement d'épaules.

Un à zéro pour l'Arlequin tra-la-la !

Puis, alternant entre rires saccadés et claquements de langues, je pris la direction de l'Arène.

*Si ça part en pistache, on est là hein.*



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 6 Marigar 816 à 12h58
 
Pensée :
Ah, on n'en doute pas, Bariolé !

Les deux groupes, celui des Lanyshtas et celui des Krynänns, se mettent en branle. Direction le périmètre d'arène aperçu un peu plus tôt, en empruntant un autre sentier que celui frôlant le troupeau d'yloatakus. Rhôz abandonne sa scrutation de la Porte et suit le mouvement. Le ténu rayonnement aperçu aux interstices n'a pas semblé varier au gré de leurs facéties, ce qui orienterait les hypothèses vers une source magique fixe (un objet, un monticule, voire tout un environnement) plutôt qu'une personne ou un quelconque être animé. Il se peut que le seul moyen d'en savoir plus soit de se payer un tour en chariot. À moins peut-être de gagner l'amitié des Krynänns. Mais c'est loin d'être gagné, même si la perspective de « jeux » a détendu l'atmosphère d'un petit cran.

Tandis que les uns et les autres avancent sur le chemin, après avoir à son tour donné quelques tapes dans le dos du Chapeauté, transmettant au passage un petit supplément de vigueur magique, l'Étudiante fait en sorte de se rapprocher du gros Krynänn titubant qui mène la marche. Histoire de tenter d'entamer une conversation moins formelle.

Il est vrai que nous sommes venus ici en en sachant peu sur les lieux ou ses habitants. Chacun ses petits secrets, bien entendu. Cependant, il y au moins une chose que je serais curieuse de savoir, et qui n'est sûrement pas confidentielle : cette Porte, elle a un nom, n'est-ce pas ? Comment l'appelle-t-on donc ?

Ce serait intéressant à savoir pour leur début de géographie des Portes. Mais, quitte à rompre la glace, des présentations plus personnelles pourraient également aider.

Et vous, au fait, c'est quoi votre nom ? Moi on m'appelle... la Rosière.

Une variation sur son nom qu'elle vient d'inventer sur-le-champ et qui sera très bien pour les relations avec les Krynänns. Une façon de se dévoiler un peu sans trop en donner. De se montrer peut-être plus naïve qu'elle ne l'est vraiment. Si cela pouvait inviter au partage des connaissances...


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 10 Marigar 816 à 16h49
 
***
Tandis que le petit groupe se dirige vers l'arène avec les rebelles, le Doc' fait abstraction des discussions autant que possible pour se concentrer sur le renforcement magique du Compteur.

Le premier sortilège que le kildarien a tissé visait à accélérer la transmission synaptique au niveau des jonctions neuromusculaires tout en assouplissant légèrement les tendons afin d'affûter son agilité. Mais rien ne garantit que cette amélioration de son potentiel physique lui permettrait d'esquiver tous les coups. Ni tous les jets de flamme, si le Doc' a bien compris la teneur des propos des rebelles.
Il s'agit de faire en sorte qu'il encaisse également mieux...

Etant donné que le médecin vient de vider approximativement les deux tiers de sa réserve énergétique, il doit faire le plein avant d'envisager la suite... Le Doc' commence donc par capter activement le mana ambiant pendant qu'ils marchent. Le processus, déjà relativement douloureux au calme, provoque une intense brûlure dans le crâne du kildarien et il lui faut toute sa contenance pour ne l'exprimer que par une brève crispation du visage.

Le reste du trajet est mis à profit pour préparer le double sortilège qui, tel un fluide, se répandra dans le sang de Salimân pour renforcer la résistance de ses tissus internes et stimuler sa régénération. L'effet ne serait pas drastique, mais peut-être suffisant pour lui sauver la mise en cas de blessure grave.

Ce n'est qu'en arrivant à l'Arène que le Doc' met à l'oeuvre sa magie, profitant de mettre une tape d'encouragement dans le dos du Compteur pour appliquer aussi discrètement que possible le sortilège patiemment tissé.
***

- Ne prenez pas de risques inutiles, hein?




(Agur 816)
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 14 Marigar 816 à 13h32
 
*** Ne comprenant pas le langage employé par ses compères, c'est comme amputé d'un membre que le Prospecteur se tenait à leur côté.
Certes il avait pour lui un œil averti qui via les faciès, postures et gestuelles employées par les différents protagonistes lui permettait de comprendre plus ou moins ce dont il était question. Le corps finissait toujours par trahir l'esprit! Même si les quelques traductions fournit par les Lanyshtas étaient toujours appréciées.

Néanmoins il comprit bien assez vite que l'échange ne menait à rien. Ne serait-ce que par les loufoques proposition émises par les Rebelles ou le spectacle fournit par l'Arlequin.
Quand à l'intonation qui d'un coup se fit plus brusque, elle ne confirma que ses suppositions. ***


Pensée :
Soit.
Un duel dans une arène... l'occasion sans doute de comprendre un peu plus les mœurs locaux chère Rose?
Quoiqu'il en soit vous n'êtes pas seul compteur : si la magie infusée dans vos veines décuple votre potentiel, n'oubliez pas que vous êtes doté de bien plus d'une paire d'yeux ou oreilles...
Ce que nous avons peaufinés face aux Frobekh se révélera peut-être payant ici!


*** Car s'il n'était doté que d'une paire de bras, le partage d'informations simultané pouvait se montrer payant. Au moins tel un coach analysant les erreurs de son disciple ou les faiblesses de l'adversaire.

Le combat serait-il équitable? ***


 
Narrateur
 
Le Matal 15 Marigar 816 à 21h18
 
Le trajet jusqu'à l'arène n'était pas bien long, et en quelques minutes l'assemblée était sur place.
Oui, l'assemblée : car outre le gros arbitre et quatre des gardes, (et les Lanyshstas, bien sûr), une petite troupe était sortie de la Porte, se faufilant par une étroite ouverture, afin de suivre le groupe à distance respectueuse.
Après l'erreur sur les gardes, il aurait été délicat de dire que c'était "les femmes", même si celles-ci représentaient au moins la moitié des personnes présentes. Et outre la quinzaine d'adultes -qui, sans être des gardes bien équipés, affichaient clairement au moins une arme par personne- une petite dizaine d'enfants, de quatre à quinze ans, accompagnait les adultes en faisant trois fois plus de bruits qu'eux. L'ambiance était visiblement à la fête.

Tandis qu'ils se déplaçaient, Rhôz s'étant approchée du gros krynänn, il lui répondit d'un ton aimable, mais non sans une lueur d'espièglerie dans les yeux.


On m'appelle... très simplement le... gros. Ou plutôt... le Gros en... appuyant bien sur... la gutturale afin de... faire sentir la majuscule... sur le G.
Et oui nous... avons un nom pour cette... Porte. Nous l'appelons... "chez nous" ou la... "maison", voire...
la créchodière.

Une petite pause plus longue que d'autres, tandis qu'il regarde la linguiste du coin de l'oeil.

Mais je devine... que vous cherchez le nom ancien.
Nous ne... gardons pas ce genre... de mémoire. Les premiers... appelés lui ont donné... un nom. J'ignore si... c'était "le" nom ou... juste un nom... comme ça. Ils... l'avaient gravé... au niveau de... l'arène mais ça n'a... pas tenu et nous... ne nous en... souvenons plus.


L'Arène était une belle construction, quoique clairement non liée à l'architecture des Portes. Peut-être un des premiers krynänns venu à celle-ci s'était-il enfui avec un chargement complet de pierres de taille, mais en tout cas la structure était impressionnante.
Et pas du tout construite comme une arène classique, vastes variations sur le thème de la fosse : non, ici un cercle d'approximativement douze mètres de diamètre s'élevait près de deux mètres au dessus du sol, un large escalier permettant d'y accéder.
S'il était facile de trouver alentours de quoi se surélever assez pour voir même les pieds des protagonistes, la plupart des gamins foncèrent et se battirent même afin de pouvoir escalader diverses pillasses qui rompaient la monotonie de l'endroit, se retrouvant de fait directement au dessus des combattants.


Conteur... à vous.

Des "non-gardes", un krynänn plus vieux, plus sec et plus petit que les autres parvient à s'extraire, et vint se planter directement devant Saliman, s'adressant aux Lanyshstas dans un krolanne impeccable.

Le flamandon ! L'épreuve de la sueur et de la flamme !
Pas d'armes, pas d'armures, pas de coups portés. Seulement des prises et des immobilisations. On ne brise pas les membres sciemment -même si, oh, des accidents arrivent toujours.


Quelques rires dans l'assistance, parmi ceux comprenant le mieux le krolanne. Surtout les plus vieux, d'ailleurs, aucun des gamins ne semblant maitriser la langue commune.

Dès avant le début du combat, la flamme sera allumée sous vos pieds, chauffant la dalle centrale, de plus en plus fort. Le but est de forcer son adversaire à l'abandon, ou à l'évanouissement. Vu qu'il s'agit de votre première fois, un conseil : plaquez votre adversaire au sol, et laissez la flamme saper ses forces, sans vous fatiguer. Même si c'est toujours plus rapide d'étrangler son adversaire. Ah, d'ailleurs... Il est temps de mettre la flamme !

Et tandis qu'un des gardes amenait une branche enflamée près de la base, une rumeur obsédante enfla dans la foule.

Mastfard. Mastfard. Mastfard ! Mastfard !

De petites cavités étaient visibles sur le pourtour de l'arène, assez larges pour y glisser un avant-bras fin... ou une branche. Quelques secondes après que la branche fut introduite, une lumière rouge fut perceptible depuis tout les orifices semblables.
Pendant ce temps, un krynänn approchait : torse nu, pantalon de cuir moulant, des bandes de tissu sale serrées sur les mains, une tête presque entièrement rasée, un menton en forme de brique...
S'il n'atteignait pas tout à fait la taille de Salimän, il devait lui prendre une bonne vingtaines de livres, et le torse couvert de cicatrices montrait bien trop de muscles pour qu'on puisse le qualifier de "enveloppé".
S'approchant de celui qu'il avait deviné être son adversaire du jour, il le regarda droit dans les yeux, s'adressant à lui en détachant bien chaque syllabe, tel un défi rituel :


Je vais t'arracher le chou et chier dans le trou.

 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 16 Marigar 816 à 21h43
 
Le Gros. La Créchodière. Des noms descriptifs simples et fonctionnels. Des surnoms. Difficile cependant d'avoir la certitude que leur culture soit réellement si dépouillée de toute fioriture. Ce peut n'être qu'une façade – c'en est probablement une, puisqu'on ne souhaite manifestement pas leur dire grand chose sur l'Appel et tout ce qui tourne autour – ce qui peut inclure la majeure partie des choses relatives à la culture ist'tagh.

C'est bien dommage que le souvenir des noms se soit perdu... Il n'y a pas chez vous de gardiens de la mémoire, ou des gens qui se font une spécialité de conserver votre histoire et vos légendes ? Des conteurs, des bardes, peut-être un ancêtre plein de connaissances, ou que sais-je ?

La composition de l'équipage descendant à l'Arène et ce qu'elle peut voir de leurs manières sur place donnent finalement plus d'informations peut-être à l'Érudite sur l'organisation de la petite communauté de Krynänns que ce qu'elle parvient péniblement à tirer du nez du Gros. Des vieux qui ont du connaître les Sharss. Des enfants qui ont dû naître sur place et ne jamais rien connaître d'autre. Et des coutumes peut-être anciennes qui commencent enfin à montrer un peu de leur sophistication : un duel sur plaque chauffante aux règles biens codifiées (et énoncées par un vieillard aux airs de gardien des traditions).

Pensée :
Bonne chance, Chapeauté.

C'est un divertissement insensé du point de vue de simples Krolannes citadins. L'expérience et les capacités de Lanyshta aident heureusement à prendre un peu de distance face au risques encourus par leur champion. Et puis la curiosité est plus forte que la crainte. Rhôz observe la façon dont les uns et les autres se placent autour de l'Arène, et tous ces détails d'architecture qui leur avaient échappé à leur premier passage. L'Étudiante cherche aussi un promontoire qui lui donne une bonne vision de l'action quand elle se déroulera et où ses compagnons puissent se joindre à elle s'ils le souhaitent.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Julung 17 Marigar 816 à 10h27
 
En écoutant les règles, le Compteur se souvient des histoires de tortures anciennes. Celle de plaque chauffée, sur laquelle le supplicié commence par courir en hurlant, puis, s'épuisant, se brûle les abattis à quatre pattes pour finir crevé brûlé dans d'atroces souffrances.

Sympa...

Les concentrations magiques de ses compagnons se faisaient sentir, de plus en plus. Quelle allégresse ! En quelques gestes, il se débarrassa de son armure et de son barda, et sautilla sur ses pieds, léger comme l'air.

Il ôta ensuite son chapeau et sa chemise. Plus pour faire plaisir à ces dames que pour le confort. Il vit les muscles de son torse et de ses bras saillants de magie. Accentuant son propre pouvoir sanguin de lanyshta, il augmenta sa température corporelle, tablant sur l'idée qu'il en supporterait mieux la chaleur de la plaque.

Il accueillit la tentative d’intimidation de son adversaire avec un sourire.


Ah ouais ? Bah moi j'vais te crever les yeux et te pisser dans le crâne !

Lui-même, se montra très intimidant : dominant légèrement son adversaire, le sourire presque sadique qu'il se mit à arborer avait de quoi en inquiéter plus d'un.

Quand le signal du combat fut donné, il ne tergiversa pas longtemps : d'un geste rapide, il tenta de saisir le bras de son adversaire, pour jauger sa réactivité.

*Merci les gars, je vais tenter de me montrer des digne des mutants que nous sommes.*


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 17 Marigar 816 à 12h25
 
Après un bref échange d’amabilités, le petit jeu entre Mastfard et Salimân débutait enfin.
L'exercice était assez basique : un combat de lutteur sur un sol qui se réchauffait petit à petit. Le fait que le sol de l'arène dispose d'une telle fonction laissait présager une technologie légèrement plus évoluée que celle des Krynnans classiques. Rien de bien fou pour autant.

La foule semblait en délire.
Hommes femmes et enfants hurlaient le nom de leur champion, visiblement persuadés qu'il allait l'emporter.
Ah-ah-ah, s'ils savaient !
Outre les nombreuses augmentations physiques prodiguées par les talents lanyshtas du Doc' et de la Rose, le Compteur disposait d'un atout supplémentaire : moi.
Ma Farce faisait des ravages en duel. Au cours des mois qui suivirent ma transformation, j'avais pris un malin plaisir à m’exercer sur des créatures variées. Il y avait eu les rats, bien évidement, puis les chats. S'en suivirent, pour confirmer le progrès, les Ylo pour enfin aboutir sur les krolannes. C'est ainsi que chaque matin durant une semaine, j'avais appliqué sur mon cher Mi-mains une petite Farce visant à saper son attention. En résultait un Premier-assistant encore plus tête en l'air qu'à l’accoutumée, ce qui n'était pas peu dire. Passé cette série d'exercices, les potentialités s'ouvrirent. J'étais ainsi parvenu à altérer sa dextérité, sa capacité de récupération et sa force brute.

Ce combat était un parfait terrain pour appliquer ce travail de recherche Farcesque.
Ainsi, dés lors que Salimân tenta de se saisir du bras de son opposant, j'agissais.
Premièrement, limiter les réflexes, palliant dés lors à toute possibilité de riposte sur la première prise du champion lanyshta. Avec délicatesse, j’effleurais l'esprit du krynnan, comme pour évaluer ses défenses. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne semblait pas être au point. une cible facile en somme.
J'esquissai un fin sourire carnassier.
Soudain, à la manière d'un félin qui bondit sur sa proie, je me saisissais de son corps, identifiant chaque flux le régulant. Je localisai les ficelles à perturber puis y projetai ma propre énergie.
L'effet serait immédiat.

Le message qui suivit fut uniquement adressé au Compteur, teinté d'une profonde malice.

*Maintenant ! Verrouilles la prise !*

Le timing serait parfait. L'avantage de la télépathie.
J'en profitais pour agrémenter mes mots d'une image floue mimant un mouvement de clé de bras, le b.a-b.a des combats de rue qui rythmaient ma jeunesse.
Toutefois, je n'en restais pas là. Il fallait à présent saper la force physique du Délaissé pour l'empêcher de se dégager.

Sans relâcher mon attention de son corps, je délivrais une nouvelle charge psychique vers ses muscles, les atrophiant sans la moindre pitié.
Enfin, en guise de cerise sur le gâteau, j'ajoutais un petit effet visant à freiner les mouvements du krolanne.
A moins d'une intervention magique extérieure, c'en était fini du Délaissé.

A vous de jouer les bouseux.



- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Vayang 18 Marigar 816 à 12h00
 
***
Le "Conteur" n'a pas précisé que les interventions extérieures ne sont pas autorisées, et c'est sans surprise que le Doc' - quand il utilise sa capacité de vision magique - voit les sortilèges se tisser autour du combattant krynänn. Cependant le kildarien n'a pas à chercher bien longtemps pour trouver l'origine des flux, même sans vision magique le rictus de l'Arlequin est suffisamment éloquent pour deviner que le bougre est en train de jouer un tour à sa façon.

Il y a quand même quelque chose de bizarre dans le fait qu'aucun des krynänn n'ait vraiment réagi quand Elyas a évoqué son état de lanyshta : la plupart des krolannes auraient au moins eu une réaction. Soit les rebelles n'ont jamais entendu parlé de la Voix des Cendres, soit ils ne considèrent pas les lanyshtas comme assez dangereux pour s'en inquiéter.
En mettant en parallèle le fait que le Gros - qui est déjà à l'agonie sans avoir à faire d'effort - est tout de même capable d'aller de la Porte à l'Arène sans que ça semble changer quoi que ce soit pour lui, et l'étrange trace de pouvoir perçue sur le site de la Porte, Helhar'sen commence à se demander sérieusement s'ils n'ont pas sous-estimé les rebelles des Portes et que ceux-ci ne recèlent pas de quelques magie de leur côté aussi.

Le Doc' a beau retourner la question dans sa tête, il ne voit pas beaucoup d'options pour expliquer l'état du Gros : il y a quelque chose qui le maintient en vie et le meut. Reste à savoir si ce quelque chose vient de lui, ou d'une autre source, et à comprendre pourquoi il est incapable de le détecter par vision vitale ou magique.
***





(Agur 816)
 
Narrateur
 
Le Dhiwara 20 Marigar 816 à 16h50
 
Lorsque Salimân répond à la provocation par la provocation, le champion local a un sourire dédaigneux.
Puis, grimpant jusqu'au lieu du combat, il retire, avec une lenteur théâtrale, ses chaussures, afin de se retrouver pieds nus.

Quelques rires, pas mal d'applaudissements, deux ou trois cris "à la Bane, ouais !", pour ce qui est manifestement une affirmation que le combat ne va pas durer.

Puis le combat débute, le krynänn attendant son adversaire.
Très vite, le Lanyshsta comprend que quelque chose ne va pas.
Non pas que son adversaire ait dissimulé une arme quelconque, que le public soit hostile ou autre, ou qu'il se montre particulièrement fourbe, mais il s'agit visiblement de quelqu'un bien pourvu par la nature, en pleine forme, et spécialement entrainé pour ce genre d'affrontement. La première fois qu'il lui saisi l'épaule, l'autre entoure le bras par un mouvement tournant, finissant la paume contre le coude de Salimân, tandis qu'il coince la paume sous l'aiselle, et c'est précipitamment qu'il doit renoncer à sa prise pour ne pas voir son bras se plier dans le mauvais sens.
A une brève prise de lutteurs dans la plus pure tradition, paumes contre paumes, il romp également rapidement, les doigts de son adversaire se resserrant bien vite tels des étaux douloureux.

Pendant ce temps, tandis que Rhôz cherchait un promontoire, le Gros continuait à badiner paisiblement, sans lâcher les combattants du regard.


Nous avons tous... une histoire personnelle. Et... qui mieux que nous... peut la conserver ? Nous... sommes nos propres conteurs... et historiens. Mais pour... les éléments un peu... plus pratiques -techniques diverses ou... même règles, ce qui... pourrait se qualifier de... traditions- nous avons, comme... vous avez pu le constater des... spécialistes comme le... Conteur qui ont... le soucis du détail. Il... travaillait aux Archives du... Kil'dé avant d'entendre l'Appel. Sans... doute une forme de déformation... professionnelle.
Mais non, nous avons... une tradition qui... quoique orale est bien... plus tournée vers l'utilitarisme... que vers la symbolique.


Salimân ne ménageait pas ses efforts, les aides de ses camarades le rendant apte à éviter de se faire prendre au piège ou de s'essouffler, mais il apparaissait clairement que ce qu'il lui manquait surtout, c'était quelques kilos de muscles et plusieurs centaines d'heures d'entrainement pour pouvoir vraiment mettre un tel adversaire en difficulté.

Mais les sorts de l'Arlequin n'était pas non plus sans effet, ce qui s'entendait dans les commentaires échangés à la volée.


Ouais, ben c'est pas du Bane, hein.
- Il veut faire le malin, mais ça reste mou...
- Il avait pas dit qu'il était en forme ? Grande gueule, petits bras.
- Il est quand même pas mal le Sinite. Plus fin, mais bien. Mastfard... Il lui manque un truc.
- Ou trop. Trop de muscles. Il a voulu imiter sur l'aspect plus que sur la technique.


Et, tandis qu'un coup malhabile atteignait une des colonnes, quelques rires fusèrent, mais cette fois aux dépends du champion local, lequel enchaina avec une prise à deux mains couplée à un jeu de jambes rapides qui devait vraisemblablement entrer dans la catégorie "irrespect des règles totalement involontaire, par déplacement conjoint soudain" mais qui devait aussi pouvoir s'interpréter comme "coup de genoux vicieux dans la cuisse auquel on ne pouvait pas vraiment opposer l'interdiction de frapper, vu que Salimân ayant tenté d'esquiver au même moment, on pouvait plaider l'erreur d'appréciation".
Mais c'était quand même douloureux, et le Lanyshsta jouait à raison la carte de la prudence, laissant son adversaire dépourvu d'attention magiques se faire doucement roussir la plante des pieds.
D'ailleurs celui-ci sautillait désormais beaucoup plus sur place, tandis qu'une légère odeur se faisait sentir aux alentours, les brindilles sèches encombrant l'emplacement du combat exhalant leurs arômes avec la chaleur montante.


Trahison !

Après avoir loupé une nouvelle prise, ses membres tremblant bien plus que ce que la fatigue encore légère n'aurait pu provoquer, le Mastfard avait crié son incrédulité.
S'attirant immédiatement une pluie de projectiles divers, des petits gravillons aux trognons de pomme, ainsi que des quolibets agressifs.


- Le chasseur pas doué accuse le chien !
- Et l'archer aveugle le vent !
- C'est Bane qui va se marrer quand on lui racontera ça !
- Trahi par qui ? Ton égo ?


Mais lorsqu'il tenta à nouveau le "coup de genoux par inadvertance", cette fois-ci sur une colonne que Salimân gardait entre eux, poussant un cri de rage et de douleur mêlées, les quolibets firent place à des murmures intrigués et une multiplication des coups d'oeil ailleurs que vers l'arène : on pouvait certes essayer de minimiser ses erreurs, mais il y avait assurément un stade au delà duquel la maladresse et l'égo n'étaient plus les seuls responsables.

Le Gros restait le seul à sourire benoitement de la situation.


Il semblerait... que vous avez gardé... un as dans votre manche.
Souffleurs ? Voyons... ce que la flamme... de la vérité peut... tirer de ça.

Et tandis qu'on le regardait avec un air d'incompréhension totale, il eut un geste las vers l'arène.

Activez... moi ça.

 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Dhiwara 20 Marigar 816 à 23h58
 
***
L'issue du combat est importante bien sûr, cependant il n'y a pas grand chose que le Doc' puisse faire pour le Compteur à présent, à part croiser les doigts pour que ses sortilèges fassent leur office et lui permettent de continuer à résister à la brute épaisse face à lui, et à la chaleur qui monte sous leurs pieds.

Une victoire serait probablement synonyme d'une certaine d'une certaine forme de respect, tandis qu'une défaite leur vaudrait au mieux de se faire rire au nez et renvoyer chez eux...

Vu la tournure que prend le combat, le kildarien commence à se dire que la victoire va vraiment se jouer à l'endurance... Cherchant à mettre à profit ce temps plutôt que d'attendre passivement, il repense au gros krynänn et aux explications possibles de son état, incapable de détourner ses pensées de cette anomalie.
Il faut bien avouer que cet individu représente une véritable énigme médicale qui titille tous les sens du médecin, à la culture Outre-Scientifique bien trop implantée pour faire fi de sa curiosité.

L'Arlequin a bien bidouillé Mastfard pour le rendre pataud, alors pourquoi ne pas tenter de bidouiller le Gros pour le rendre plus enclin à coopérer aussi?

La manipulation mentale n'est pas une discipline dans laquelle Helhar'sen excelle - ni aucun des lanyshtas de la troisième vague à sa connaissance - car il n'a jamais eu le cran d'aller au delà de la simple observation de l'esprit de ses patients krolannes, mais il a beaucoup réfléchi au sujet et fortement développé sa sensibilité magique. Si ce que Carmïnn a dit est vrai, alors la manipulation est totalement du domaine du possible à partir du moment où on trouve sur quels leviers appuyer pour changer le paradigme du ou des krolannes ciblés... En l'occurrence, il s'agirait que le Gros cesse de les voir comme des étrangers, des inconnus potentiellement nuisibles : tant que ça serait le cas, son hospitalité se bornerait au mieux à les accueillir au pas de sa Porte, et ils n'auraient guère plus chances d'obtenir des indices ou des précisions sur les Ists.
Peut-être que si le Gros ne les perçoit pas comme étant juste des "citadins", il sera plus enclin à les inviter boire un coup après le combat, quelle qu'en soit l'issue...

Sans plus attendre, le Doc' procède à un premier essai l'histoire de vérifier tout de même que le krynänn moribond n'est pas un lanyshta, en ouvrant un bref lien télépathique vers lui. Helhar'sen a plus l'habitude de se fier aux saveurs télépathiques pour cibler ses pensées vers telle ou telle personne, mais la communication directe à courte distance reste une option viable quand on veut s'adresser à un lanyshta dont on n'a jamais perçu les pensées.
Le médecin détourne son regard du centre de l'Arène pour observer le Gros.
***

Pensée :
"Nous sommes là en amis."

***
Aucune réaction. Pas même un battement de cils...

Soit c'est un télépathe qui a totalement fermé les écoutilles, soit le plus probable est qu'il s'agisse juste d'un krolanne auquel cas la manipulation mentale est entièrement envisageable.
Le Doc' regarde à nouveau en direction du combat, mais son esprit est ailleurs, en train d'élaborer son plan d'action.

Les chances de réussite d'une telle opération dépendent sûrement d'une multitude de paramètres dont le Doc' ignore l'existence, mais il y a au moins une chose qui est presque sûre : plus l'intervention est intrusive, plus il y a de chance que l'esprit ciblé oppose de la résistance et repousse en bloc la tentative d'intrusion. Le changement de paradigme doit donc s'opérer en douceur, il faut agir sur l'esprit de façon la plus subtile possible... Le Doc' oriente donc sa stratégie vers une intervention dans le subconscient du Gros : ça sera peut-être trop subtil, mais mieux vaut commencer doucement, quitte à forcer un peu par la suite.

La question reste de savoir ce qui pourrait pousser le Gros à se montrer plus hospitalier, mis à part le wagon-citerne-tank de ses rêves pour piller les aqueducs.
Fondamentalement, le Doc' voit deux soucis majeurs s'opposant à ce que les lanyshtas visitent la Porte : non seulement c'est leur première rencontre avec les habitants de la Porte ce qui les rend naturellement méfiants, mais en plus ce sont des habitants de la Cité dont ils ont rejeté les valeurs.
Si le Gros ne les voyait plus comme des membres d'une faction ennemie, ça aiderait. Et s'ils leur trouvait quelque chose de familier, ça aiderait certainement encore plus.
Cependant, formulées ainsi, ces notions restent encore sûrement trop complexes pour être insérées de façon discrète dans l'esprit du Gros : il faut simplifier, trouver un concept simple pour susciter sa sympathie...

Le Gros, s'il ne semble pas encore avoir atteint un âge vraiment avancé, n'est clairement pas de première jeunesse et a sûrement déjà accueilli bien des visiteurs à cette Porte, qu'il s'agisse d'aspirants-rebelles, de mafieux à la recherche d'affaires juteuses, de Veilleurs Noirs au cours d'un de leurs voyages, ou d'explorateurs en quête de connaissances... Et parmi ces gens, il y en a certainement qui ont dû finir par se lier d'amitié avec le Gros.
Si un des lanyshtas pouvait lui rappeler le souvenir d'une personne qu'il apprécie, ça pourrait peut-être avoir un effet boule de neige et changer les dispositions du Gros suffisamment pour le pousser à les aider...?

Le voilà son concept élémentaire pour changer le paradigme du Gros : il n'y aura pas de message explicite, juste une association entre les traits d'un des lanyshtas et le souvenir d'une personne avec qui le krynänn a eu une relation heureuse.

Sachant que les voyages de la mère de Rhôz ont très bien pu la mener à l'endroit même où ils se trouvent à présent, Helhar'sen prend le pari d'utiliser l'Erudite pour son tour de manipulation. Le médecin commence pour construire mentalement une image de la jeune femme en se focalisant sur les traits de son visage et quelques une de ses expressions pour que la représentation soit floue, mais avec suffisamment de caractéristiques pour être facilement associée au souvenir d'une autre personne avec quelques ressemblances. Il faut aussi saupoudrer le tout d'un tantinet de personnalité : un sourire pédagogue, une aura de douceur mêlée de respectabilité, et une bonne dose d'ouverture d'esprit...
Une fois cette image fabriquée, il reste à l'insérer dans l'esprit du Gros, à l'associer au bon souvenir et surtout à le faire sans qu'il s'en rende compte!

Le Doc' commence donc par un "coup de sonde" pour prendre la mesure des défenses à contourner en abordant l'esprit du Gros. La stratégie consiste grosso modo à envoyer une impulsion télépathique vide, qui peut être utilisée comme un écho-sonar.
Evidemment, c'est beaucoup moins performant que les pouvoirs de détection des lanyshtas à grande distance développés par certains d'entre eux, mais ça permet de prendre la mesure de l'esprit à cibler, une sorte de vision psychique.

En l'occurrence, l'écho lui fournit une représentation de l'esprit du Gros qu'on pourrait décrire comme un véritable petit bastion, avec un mur d'enceinte et des vigies contrôlant les points d'entrée et de sortie. L'image est un peu simpliste car ce bastion n'a rien d'un bâtiment en pierre construit sur le sol, car il n'y a ici ni haut ni bas, ni ciel ni sol, et le mur d'enceinte ressemblerait plus à des plaques de la croûte planétaire agitées par les forces tectoniques plutôt qu'à un empilement de pierres : il y a plutôt des structures externes et internes, des réminiscences et des idées nouvelles qui se réorganisent sans cesse et s'ordonnent pour entretenir ou ajuster la structure générale du bastion comme autant d'habitants vaquent à leurs occupations.
En regardant dans le détail, Helhar'sen constate que si la surface externe parait bien de nature minérale, son comportement est au contraire de type organique : des rivières de boue sombre palpitent sous la surface comme des vaisseaux sanguins, certains endroits sont mous, tels des dune faites d'un sable épais et gras, tandis que d'autres sont fortifiés par des plaques d'aspect osseux. Les ouvertures ne manquent pas, sous forme de crevasses, véritables plaies suppurantes dont les lèvres s'ouvrent et se ferment au gré des pensées qui agitent l'esprit du Gros.
En guise de vigies, les "plaies" actives sont bordées de grands appendices aux allures variés, des sortes de gros pédoncules enracinés sous la surface, tels des bosquets tentaculaires qui fouettent et palpent les alentours.



Cet esprit est vraiment différent de ce à quoi s'attendait le médecin. Les "bastions" des quelques esprits qu'il a précédemment eu l'occasion de sonder ressemblaient plus à des bâtiments, avec des strates plus définies, une structure certainement aussi complexe, mais d'aspect beaucoup plus organisé et.... propre!
Cela a sûrement à voir avec le fait qu'il s'agissait de ses patients, des citadins dont les représentations internes sont relativement formatées...

Pour entrer dans l'esprit du Gros, pas de paillasson sur le seuil ni de pièces bien éclairée : le Doc' va devoir littéralement plonger dans ce marais organique pour atteindre son objectif.

Tout le jeu consiste maintenant à trouver une ouverture non-surveillée qui permette d'accéder aux "caves et oubliettes" de ce bastion... L'esprit du Gros est bien gardé, mais le krynänn est comme n'importe quel krolanne, incapable d'avoir un contrôle absolu sur toutes ses pensées, et en particulier sur celles qui sont tellement anciennes que le Gros en a oublié l'existence. Il faut quelques minutes au lanyshta pour repérer ce qu'il cherche : une toute petite cicatrice éloignée des pédoncules-vigies, si petit que le Doc' doit envoyer un second "coup de sonde" pour être sûr de ne pas se tromper. Mais il ne l'a pas rêvé, il s'agit bien d'une porte quasiment oubliée, qui est tellement désuète qu'elle en a presque disparu.

Une fois le point d'attaque localisé, le kildarien passe à la phase phase d'intrusion, la plus risquée du procédé.
Si pour pénétrer dans un esprit plus "citadin", le Doc' aurait certainement eu à crocheter quelques mécanismes ou résoudre quelques casses-têtes, le bon côté d'un esprit aussi "organique" est qu'il suffit au lanyshta d'exercer une brève pression psychique très localisée pour rouvrir la plaie. L'ouverture ainsi pratiquée n'est pas bien grande, mais l'élargir plus risquerait de faire craquer les bords et potentiellement de mettre en branle une réaction de rejet compromettante pour sa tentative.
Vu la taille du point d'accès, le Doc' ne peut pas insérer d'un bloc l'image mentale de Rhôz sans risque de se faire repérer. Avec mille précautions, le médecin sépare donc chaque composant de l'image, et les fait passer par l'ouverture. C'est un peu comme d'essayer d'enfiler plusieurs fils dans le chas d'une même aiguille à coudre : il faut passer les fils un à un, ça prend du temps, et il ne faut surtout pas s'énerver car la moindre indiscrétion pourrait faire sentir au Gros que quelque chose de pas naturel du tout est en train de se produire dans sa tête!

Dans cet état de semi-décorporation, concentré sur sa tâche, le Doc' est incapable de dire combien de temps s'est écoulé depuis qu'il a commencé quand il parvient enfin à faire entrer la dernière partie de l'image mentale de l'Erudite.
Néanmoins conscient qu'il doit opérer vite pour réduire les risques de se faire repérer, le kildarien se prépare un camouflage psychique, une sorte de cheval de Troie qui prend la forme d'une odeur de fleur printanière, l'histoire de se donner une légère marge de manœuvre. Au cas où l'esprit du Gros repère son intrusion, il perdra quelques instants à se demander ce qu'est cette fragrance qu'il perçoit, ce qui devrait laisser un peu de temps au lanyshta pour se retirer de son esprit avant d'être détecté.
Le Doc' pénètre ainsi sous l'équivalent d'un tentacule psychique par l'ouverture pour reconstituer l'image mentale simplifiée de Rhôz à l'intérieur et la déposer à un endroit propice. Un peu comme un puzzle ne comportant qu'un nombre restreint de pièces, l'image mentale se reconstitue assez naturellement ; quant à là où la déposer... la petite plaie oubliée a mené le lanyshta dons un boyau étroit et gluant. Chaque avancée est pénible car le lanyshtas est véritablement enserré dans le boyau, écartant les parois devant lui avec l'équivalent mental d'un bruit de succion, tandis qu'elle se referme rapidement derrière lui comme si de rien n'était.
Après de longs effort, le boyau finit par déboucher comme espéré sur un secteur de l'esprit du Gros qui n'a pas été utilisé depuis très longtemps : il y a là de vieux souvenirs pêle-mêle, dans un état de délitement plus ou moins avancé. On aurait dit un grand hangar mal éclairé, jonché d'étagères poussiéreuses où s'entassent des vieilleries plus ou moins bien classées, et surtout rongées par le temps. Chaque chose qui y est stockée est composée de différents éléments avec des niveaux d'intrication variables : images, sons, goûts, sentiments...

Si le Doc' devait décrire ce qu'il perçoit, il dirait certainement que c'est comme quand on accède pour la première fois aux Entrelacs des Pensées des lanyshtas, mais sans pouvoir déchiffrer les fils de pensée. Il y en a de différentes formes, avec des couleurs, des odeurs... parfois des motifs ou des textures immobiles ou changeants, sans qu'on en sache avec précision la signification.

Il y a parfois un remous dans cette réserve de souvenirs tandis que le Gros assiste à la lutte entre Mastfard et le Compteur, et que certains souvenirs rejaillissent des oubliettes pour rejoindre les zones de traitement des informations récentes.
Difficile de dire quel souvenir est en relation avec quel évènement de la vie du Gros : Helhar'sen n'a pas le temps ni les compétences pour fouiller et étudier en détail tous les souvenirs potentiellement intéressants. Guidé par son instinct, le Doc' commence par s'éloigner des zones où les souvenirs ressembles à du basalte sombre, irrégulié, anguleux et rugueux, se focalisant plutôt sur les souvenirs plus pâles et et de forme harmonieuse. Une zone en particulier attire son attention, les souvenirs qui y sont entreposés sont plutôt lisses et de couleurs pastels. Ils sont environnés par un léger tintinnabulement, comme un rire claire carillonnant de façon au loin, à la limite de l'audible. Supposant que ce regroupement signe une période heureuse, le kildarien jette son dévolu sur une grosse sphère rose pâle en son centre, dont il émane une saveur évoquant une apaisante féminité.
Sans plus attendre, le lanyshta insère l'extrémité de son tentacule psychique sous la surface de la sphère pour y injecter délicatement l'image mentale de Rhôz...

Il ne reste plus qu'à espérer que le subconscient du Gros ne détectera pas l'anomalie.
Malgré l'envie de rester pour observer la manière dont le souvenir altéré serait intégré, ignoré ou rejeté, le lanyshta rétracte son "tentacule psychique" avec autant de précautions qu'il l'a inséré. La sortie est tout aussi laborieuse que l'entrée, et le lanyshta finit par s'extraire de l'esprit du krynänn comme une pustule expulsant son contenu vicié : à cet instant, dire que le médecin ressent une terrible envie de se laver ne serait qu'un doux euphémisme!

Ce n'est qu'une fois l'opération terminée, en réintégrant complètement son corps et en reprenant la pleine possession de ses sens physiques que le kildarien réalise qu'elle n'a probablement pas duré aussi longtemps qu'il le pensait. Malgré ineffable sensation de crasse qui lui rappelle qu'il a passé bien trop longtemps dans l'esprit du rebelle moribond, le Compteur et le Mastfard en sont à peu près au même point, s'empoignant sans ménagement, et sans qu'on puisse encore dire si l'un ou l'autre a pris l'avantage malgré les fourneaux qui s'activent sous leurs pieds.

Le médecin se risque à observer de nouveau le Gros du coin de l'œil, en quête d'un indice quand au succès ou à l'échec de sa tentative.
***





(Agur 816)
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Matal 22 Marigar 816 à 00h04
 
Dès les premières empoignades, Salimân comprit que c’était cuit pour lui. Que ce serait cuit du moins, sans l’intervention de la magie. Ce qu'il comprit aussi, c'est que son adversaire l'avait bien vu lui aussi.

Ce gars-là était visiblement un genre de champion ; ou plutôt un champion dans son genre. C’étaient pas tant les muscles que la technique. Ou plutôt : les deux allaient de pair. Le Compteur avait bien tenté de lui choper le bras de la façon dont Elyas le lui avait proposé –c’était d’ailleurs joliment montré, mais l’autre s’était dégagé d’un mouvement sec et assuré du coude.

Il déglutit. Pas vraiment moyen de l’emporter par la lutte. La magie que l’érudite et le médecin lui insufflaient était comme fluctuante, instable, par manque de préparation. L’effort qu’ils devaient porter à la maintenir devait être considérable, et malgré tout, il lui était difficile de compter dessus. Surtout, de fait, elle ne lui offrait pas le dessus sur le Mastfard.

La seule chose sur laquelle il pouvait compter, à vrai dire, c’était sur son endurance. Machinalement, il porta la main à son oreille pour tripoter le bijou. Les armilles confectionnées par Yloyse fonctionnaient à merveille. Le sang qui circulait dans ses veines, chauffé par la magie mutante, lui faisait oublier, pour le moment, la chaleur montante qui devenait insupportable.

Le temps s’écoulait, et sans doute qu’Elyas y allait un peu fort en sapant les forces du Mastfard. Il jouait à un jeu subtil. Et, autant il ne comprenait toujours pas pourquoi les krynanns, s'ils avaient bien compris qui ils avaient en face d'eux, proposaient de se mesurer à eux, autant la notion de 'combat loyal' semblait avoir une relative importance. Ou alors, le message était mal passé, et ils n'avaient toujours pas compris -ou ne savait tout simplement pas ce qu'était la Voix de Cendre.

Perdu dans ses pensées, esquivant mécaniquement les accolades du massif, le Compteur constata, un peu tard, que la foule semblait tiquer de la faiblesse du champion.

Et la foule, c'est elle qui fait tout.

Il lui envoya une pensée à l'Arlequin.

*Eh, l’ami, vas-y mollo avec tes tours. Sinon, je sens qu’il va mal le prendre… Patiente un peu, attendons qu'il fatigue ... vraiment.*

Il fallait renverser la donne, côté cour et côté jardin. Faire du spectacle. Profitant d'un moment de répit, de Mastfard qui fulminait après une charge manquée, il lui balança un :


Bah alors chéri ? J'te fais tant d'effet que ça ?

Puis, passant en trottant devant la rangée de spectateurs, il passa la paume de sa main, à ses pieds,sur le sol presque brûlant, puis les regarda avec un sourire sardonique.

C’est tout ? J'ai tâté des cuisses plus chaudes que ça pas plus tard qu'hier.

Il s'arrêta net, puis toisa son adversaire avec une moue dédaigneuse.

Mais bon, j'peux comprendre ta frustration. Dès qu'je t'ai vu j'ai compris que t'avais quelque chose à compenser.

Ne sachant pas si la subtilité de son adversaire incluait les mots à plusieurs syllabes, il envoya vers l'Arlequin :

*En plus, j’ai comme un tour dans mon sac, moi aussi, que je garde pour quand ça sentira vraiment le roussi.*

Ce pensant, Sal’ se rendait compte qu’il jouait littéralement avec le feu. Pour peu que la brute se décide pour de bon à lui sauter dessus et lui écraser la face au sol, il n’aurait pas d’autre choix que de renoncer.

Il concentra ses forces pour les empoignades suivantes, et décida de compenser sa faiblesse en accentuant l'amplitude de ses mouvements. Ça donnerait un truc un peu théâtral, à la limite du ridicule, mais qui donnerait peut-être l'illusion de quelque chose de moins ... préhensible.

Ah ! Et puis, histoire de déstabiliser l'autre un peu plus,il entama une petite mélodie, en sifflant.


Vous m'accompagnez ?

A grands renforts de gestes et de sourires -et il était plus que doué pour ça, il encouragea ses compagnons et même le public à le suivre :

*** ***


 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 22 Marigar 816 à 20h07
 
Le Gros continue de ne dévoiler que le strict minimum. Ces bribes qu'elle glane sont tout de même de petites pièces qui viennent s'ajouter aux autres pour former une image de plus en plus nette.

Un ancien archiviste ? Pas étonnant en effet qu'il ait pour marotte la conservation de la mémoire du groupe.

Un évadé des Sharss. C'est somme toute assez conforme à la légende. Un ancien Kildéen parti vers un autre destin, c'est tout de même une trajectoire intrigante. Connaissait-il depuis le début la date de son départ, ou bien le cours de son destin a-t-il été brusquement changé de route de façon inattendue ? Une question qu'il faudra peut-être étudier avec Oromonde quand elle les visiter, Cal et elle, à Kil'dé. Pour une naissance. Ce qui lui rappelle qu'il n'y a pas dans le groupe de Krynänns que des adultes, mais aussi des enfants, dont la plupart sont sans doute nés à l'Extérieur.

La plus grande partie d'entre vous semblent avoir connu les Sharss avant d'arriver ici, mais il y a tout de même une chose qui me turlupine... C'est qu'il doit bien y avoir des naissances ici-même. Qu'en est-il de l'Appel pour eux ?
Sont-ils, pour ainsi dire, « appelés de naissance », ou est-ce que cela arrive plus tard ? Arrive-t-il que l'un d'entre eux n'entende pas l'Appel ? Trouve-t-on des non appelés parmi vous ?


Voilà une question qui peut être épineuse et sensible. Mais la curiosité est trop forte pour que Rhôz ne la soulève pas. Elle a l'impression de pouvoir d'autant plus se le permettre que le centre de l'attention n'est pas leur conversation mais le duel qui se joue sur la plaque chauffante de l'arène. Leur bavardage est une petite chose légère pour agrémenter le spectacle, une trivialité tenant du grignotage verbal, tandis que Sâliman affronte un lutteur accompli. Il fait de beaux efforts pour tenir et ne s'en sort pas trop mal, mais le transfert préalable d'énergies fluidiques par le Doc et elle-même n'était sans doute pas une précaution superflue – tout comme les farces magiques de l'Arlequin, dont l'Érudite discerne les fils subtils derrière les étonnantes maladresses du champion krynänn. Elle peut les repérer parce qu'elle sait qu'il fallait s'y attendre et que son œil d'Éveillée et capable de percevoir ce genre de manipulations.

Elles espère tout de même que les difficultés subites de Mastfard n'éveilleront pas trop de suspicion. Elle tressaille intérieurement quand de sa bouche jaillit le mot « trahison ». Le public ne semble pas, au début, prendre la déclaration très au sérieux. Cependant, quand le Gros à son tour évoque un « as dans la manche », un soupçon d'embarras l'envahit. Elle s'efforce de ne le pas montrer, ne laissant apparaître qu'un demi sourire entendu. Heureusement pour elle, ce n'est pas une discussion les yeux dans les yeux, tous les regards, les leurs compris, sont tournés vers le face-à-face des duellistes. Un flottement commence tout de même à se faire sentir dans le public. Mais Sâliman semble à son aise pour donner du spectacle – s'il n'est pas aussi bon lutteur que son adversaire, il se montre un excellent chauffeur de salle. Rhôz se joindrait bien au sifflotement si elle avait plus de sens musical qu'une casserole, et si elle ne craignait pas de complètement couper sa conversation avec le Gros.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Lamka
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Matal 22 Marigar 816 à 23h27
 
Oui, elle avait bien compris, ils allaient se mettre sur la courge sans réellement savoir pourquoi. Juste une sorte de passage obligé pour dégeler la glace, montrer qui était le patron ou simplement montrer qu'on acceptait de ne pas être le patron... Bref, un truc de mec et de testostérone, même si le Conteur n'était pas celui qui en dégageait le plus.

Un court instant Lamka se demanda comment tout cela était arrivé et pourquoi c'était pas le gros costaud de la bande, Danthos, qui avait la place du jouteur. Limite, le bariolé aurait aussi pu faire l'affaire, mais elle le sentait si sournois qu'elle était plutôt rassurée qu'il ne soit pas aux premières loges.

Alors quoi, ils allaient se mettre sur la courge et après ?
Qu’allait-il se passer et quelles étaient les issues possibles ?

Le Conteur gagne honorablement et on fait la fête ensemble ?
Le conteur gagne avec une suspicion de triche, ou pas comme il faut et on est massacré ?
Le conteur perds et meurt et notre voyage s'arrête là en même temps que celui du Conteur ?
Le conteur perds mais avec les honneurs et finalement on fait la fête ensemble ?

Il y avait sans doute d'autres hypothèses mais pour l'instant, Lamka se laisse aller... Elle s'assoit avec les autres spectateurs et spectatrices et crie, acclame et encourage l'un et l'autre des combattants sans distinguo à partir du moment ou le geste semble beau. Le plateau commence à méchamment chauffer, aussi bien concrètement qu'ambiancement parlant. Lamka sort alors une bouteille d'alcool, se sert une rasade et la passe à ses voisins... elle en oublierait presque qu'elle fait partie d'un groupe, tout cela semble si puérile...


Ah, ah, ah !!! Je ne sais pas qui va gagner, mais je ne raterais pas le barbecue...
Ah, ah, ah...


Dans ce contexte, assez naturellement, lorsque le Conteur entame sa mélodie en sifflant, elle le reprend en suivant le mouvement et la mélodie...

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 23 Marigar 816 à 07h54
 
Le Spectacle tournait plus à la Comédie qu'autre chose.
Si je pouvais être certain que les lanyshtas eurent conscience de la convergences de flux psychiques qui se déchaînaient dans cette Arène, il ne semblait pas en être de même pour les Délaissés.

En un sens, j'étais déçu.
N'avaient-ils donc que ça à nous montrer? Un type pied nu qui roulait des mécaniques sur une dalle chauffante?
Devant les messages télépathiques de Salimân, je décidais de relâcher quelque peu ma pression autour de Mastfard. De toute manière, vu son état, il ne parviendrait pas à renverser la tendance. Cette joute était terminée.

Je dodelinais ma tête de gauche à droite, mêlant le son de mes clochettes à la musique du Compteur.
D'un air léger, détaché, je lançais vers la foule :


Eh, votre gars ne va pas tarder à griller à ce rythme. C'est pour le dîner? C'est ça? Mettez-nous une cuisse alors ! Ou juste une moitié ! Vu la taille du machin, ça devrait suffire ah-ah-ah !

Malgré une apparente décontraction, je restais sur mes gardes.
Dés lors que le Gros signerait la fin du combat, nous serions fixés sur la suite des opérations. Tout pouvait aller très vite : d'une invitation à un procès, en passant par une tentative d’exécution.
Je passais ma main au niveau de ma ceinture, sous mon pardessus, m'assurant de pouvoir décrocher une fiole de feu liquide en cas de pépin. Combiné à une Farce, cela suffirait à couvrir notre fuite.




- Thème d'Elyas -
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 23 Marigar 816 à 22h48
 
*** Le spectacle qui prenait place avait beau être un jeu de main, il était loin d'être vilain.
Fallait même avouer que c'était captivant : voire deux athlètes (du moins était-ce le cas pour Mastfard) s'affronter dans un combat technique, où les prises les plus audacieuses étaient les plus payantes. Qui plus dans un décors hostile et où tension et chaleur se faisaient ressentir jusque dans les gradins.
C'était une manière fort surprenante de régler les litiges, traditions que si certains pouvaient qualifier de "barbare", aux yeux de Danthos l'adjectif "divertissant" était plus adapté.
Pour sûr, ça c'était du voyage culturel!

Et si pour sa part le Prospecteur maîtrisait la Phérémancie, il n'avait que trop peu travaillé ses sortilèges. Du moins, jusqu'à présent il n'avait pas pris soin de veiller à leur discrétion tant ses usages étaient rares. Et vu ses talents linguistiques, il se voyait mal expliquer la nature lumière blanchâtre émise de sa paume pour interférer dans le duel qui prenait place aux Arènes de la Justice...
Aussi se contenta-t-il de lier son énergie avec celle du Doc', en espérant que le peu qu'il lui transmettrait permettrait de maintenir l'enchantement sur le Compteur et faire durer le spectacle.
Car s'il y avait un moyen de gagner le combat, c'était sans nul doute en jouant le temps.
Et accessoirement grâce la magie.

Et quel spectacle! Si Saliman savait captiver une foule entière de Sinites révoltés à la moindre occasion, envouter plusieurs de dizaines de spectateurs s'avérait tout aussi facile pour lui.

Continuant de faire le peu qu'il pouvait, Danthos continuait de profiter de l'instant présent. Et ne put refuser la bouteille de la Discrète. ***




 
Narrateur
 
Le Vayang 25 Marigar 816 à 21h22
 
Sur l'injonction du Gros, une demi-douzaine de krynänns se précipitèrent vers les orifices de l'arène, introduisant des bouffadous dans les orifices, et soufflant fortement dedans. La lumière jaillit d'autant plus fortement des trous restant.

Désormais, il y avait un spectacle en en son et lumière, mais aussi en odorama, de la part de l'arène.
La surface était maintenant assez chaude pour que l'air tremble légèrement au dessus, et les piétinements du Mastfard se faisaient d'autant plus frénétiques, la provocation de retirer ses chaussures apparaissant sans doute après coup comme une très mauvaise idée. Il cherchait plus volontiers le contact, tentant des prises hautes lui permettant de se suspendre à son adversaire, contre un Salimân évasif qui compensait le peu de spectacle martial par une habile prestation vis à vis du public.
Un sourire placide sur le visage, le Gros se laissait doucement tirer les vers du nez, tel un paiement pour le divertissement en cours.


L'Appel n'est pas... quelque chose qui se transmet... par le sang. Pas... plus qu'il ne peut... se résumer à des connaissances. Ou à... un lieu.
Mais on pourrait... dire que ce sont des... terrains fertiles à l'Appel. Nos enfants sont... éduqués et instruits comme... s'ils avaient... ressenti l'Appel. Et nombre d'entre... eux le reçoivent, souvent... bien plus tôt que leurs... parents. De toutes... façons, sans avoir entendu... l'Appel, la vie devient... vite difficile aux... Portes.


La foule devenait petit à petit plus silencieuse, guettant une forme de tricherie qu'ils ne connaissaient pas, prête à un déclenchement de violence.
Sur le plateau de l'arène, le Mastfard tenta le tout pour le tout, violant pour de bon les règles en ne cachant plus ses assauts, un petit bond lui permettant d'asséner un puissant coup de genou au sternum de son adversaire, lui coupant le souffle.
A ce stade, il ne faisait aucun doute que le combat n'était qu'à quelques instants de la fin : que l'un des deux parvienne à faire chuter son adversaire et à le maintenir au sol, et celui-ci abandonnerait au cours des quelques secondes nécessaires à lui brûler les chairs.
Mais quoi que malmené, Salimân parvint une fois encore à se dégager.


RHAAAAAAAAAAA ! Bordel de... J'abandonne !

Rage, frustration, douleur... La dernière retombée avait laissé le pied trop longtemps au contact du sol brûlant, vainquant les dernières réserves de bravades du champion local. Il bondit, mi sautillant mi trébuchant, vers le bord le plus proche, se laissant tomber de l'arène dans son urgence à la fuir. Les plus proches purent constater que la plante des pieds avait pris une teinte noire, et qu'une légère odeur de cochon grillé emplissait désormais l’atmosphère, tandis que Salimân restait seul en piste.

Aussitôt, ce fut l'explosion, la suspicion de la foule se faisant balayer par le désir mesquin de huer le Mastfard.
Car la seule chose que les peuples aiment plus encore que de porter un héros vers les sommets, c'est de le voir chuter de son piédestal.

Le Gros poussa un long soupir, sans se départir pour autant d'un sourire satisfait.


Ah, ça, ce n'est ...pas Bane. Ceci... dit je ne pensait pas... que le votre tiendrait... aussi bien la distance. Pour des... explorateurs vous cachez de... bien intriguants talents.

 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 26 Marigar 816 à 13h03
 
Pensée :
Chapeau, le Chapeauté !
Pas trop cuit de la plante des pieds ?

Les spectateurs huent et conspuent Mastfard, champion malheureux d'un match un peu truqué, dont les brûlures aux pieds ne vont pas tarder à se doubler de blessures à l'ego. Il reste à espérer que l'écornure d'amour propre ne tournera pas à la rancune. Peut-être y a-t-il là une autre carte à jouer, se dit l'Érudite...

Pensée :
Le champion déchu a dû bien déguster, lui, en ne bénéficiant pas du soutien de flux énergétiques clandestins... Peut-être qu'on pourrait lui prodiguer quelques soins efficaces, une fois l'attention de la foule détournée de lui ? Histoire de clore cette histoire sans rancune.

Au moins, le Gros s'est un peu détendu. L'Appel des Portes garde toujours un mystère mais, petit bout par petit bout, le voile commence à s'ajourer. C'est encourageant. Rhôz répond avec un sourire moins dissimulé mais un peu énigmatique.

Il faut croire que nous ne sommes pas complètement dénués de ressources, cher Gros...

Puis revient un nom déjà plus d'une fois sorti des bouches de leurs amis krynänns. Rhôz avait d'abord cru à un surnom du champion, mais elle n'en est plus si sûre.

Mais, hem, qui est donc ce Bane dont j'ai plusieurs fois entendu le nom aujourd'hui ?

Un dernier as dans leur manche ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 26 Marigar 816 à 19h17
 
Pensée :
"Ne croyez-vous pas que - déjà humilié par sa défaite - Mastfard ne va pas plutôt en accroître sa rancoeur en ayant confirmation que nous avons eu recours à des méthodes aussi peu... conventionnelles?
Après, c'est vrai que ça peut aussi être un bon moyen de faire la paix..."

***
Le Doc', après avoir applaudi debout la victoire de leur champion avec un enthousiasme non feint, ramasse son sac.
***

Pensée :
"Je vais voir s'il accepte déjà d'être soigné de façon conventionnelle, au moins l'histoire d'être sûr que ça ne s'infecte pas : je ne me trimballerais pas avec une telle quantité de feu liquide sur moi sans prendre aussi de larges réserves d'onguent ni gaze en cas de pépin, j'ai de quoi partager.
L'Arlequin doit savoir de quoi je parle...

Je vais tâter le terrain avec le Mastfard : s'il est coopératif, on pourra effectivement tenter ce que suggère l'Erudite.
D'ailleurs, pourriez-vous demander au Gros si - à la façon dont leurs enfants sont éduqués - nous ne pourrions pas nous aussi recevoir un enseignement pour atteindre l'état propice pour entendre l'Appel?"

***
Helhar'sen se dirige vers le perdant, qui est pour l'instant assis à même le sol au pied de l'Arène, tenant ses pieds dans ses mains comme s'il pouvait contenir la terrible douleur qui irradie depuis leurs plantes.

Si l'incroyable capacité de régénération de Salimân, soutenue par la magie de l'Erudite et du Doc', a parfaitement réussi à soigner les brûlures au fur et à mesure du combat, son opposant n'a pas bénéficié d'un tel coup de pouce : quelques minutes de plus sur la fournaise auraient probablement pu endommager irrémédiablement les muscles et tendons de ses plantes de pieds, l'handicapant à vie.
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- Ah ouais quand même... lâche le médecin avec une moue admirative en arrivant suffisamment près du Mastfard pour se rendre compte de l'étendue des dégâts. Alors là bravo, je ne pensais pas que tu aurais tenu si longtemps. Mais je suis désolé pour toi : même si t'es sûrement meilleur combattant que notre gars, t'avais perdu dès l'instant où la température est montée.

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De toute façon, les rebelles n'auront pas manqué de s'apercevoir que les pieds du Compteur ne portent aucune trace de brûlure et qu'il gambade sans problème, donc autant faire comme si c'était parfaitement normal.
Le Doc' jette un coup d'oeil aux autres krynänns attroupés autour du Mastfard pour le huer, puis fait quelques pas supplémentaires qui l'amènent à côté du blessé, avant de continuer de s'adresser à lui sans plus d'égards pour les autres pourtant parfaitement à portée de voix.
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- T'aurais pu rester jusqu'à ce qu'il ne te reste que des moignons calcinés, que notre gars aurait encore été en train de danser la gigue sur votre arène chauffante sans souci, dit-il comme s'il s'agissait d'une banalité en posant son sac par terre et en s'agenouillant à côté. Nan franchement, les écoute pas ces piches : je pense pas qu'il y en ait un qui aurait pu faire mieux que toi de toute façon.
Aller mon gars, je suis toubib, fais moi voir ça que je te remette d'aplomb.





(Agur 816)

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