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Observations vagabondes
Petits détours en marge de la grande excursion
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 20 Astawir 816 à 21h16
 


HRP : Ce petit récit prend place en parallèle du trajet ouvrant le volet (2) de « La grande excursion », avant l'arrivée chez les Krynänns.


Pendant le voyage vers la deuxième Porte, Rhôz avait souvent faussé compagnie au groupe. Elle en profitait pour exercer son œil à l'environnement de l'Extérieur, à ses différents milieux. Il y avait des ruines de différents âges et de toutes tailles, des broussailles, des taillis et des bois, des collines douces et des monticules abrupts, des terres spongieuses et d'autres arides, des cours d'eau grisâtres mais vives, et des étangs méphitiques et boueux. Chacun de ces lieux avait ses habitants naturels – et parfois d'autres moins naturels ; il n'était pas toujours évident de distinguer les uns des autres, même si l'Étudiante s'y essayait.

En sortant du 'Sin en direction du 'Dara, comme ils avaient commencé par le faire à leur départ, on traversait une couronne de ruines plus ou moins étendue autour du Kil qui cédait rapidement la place à une steppe boisée encore parsemée de vestiges urbains. Il y avait là toute une végétation d'arbres biscornus et d'arbustes, de lianes et de ronces, de mousses envahissantes qui semblaient littéralement ronger et ébouler tout ce que les Krolannes s'étaient évertués à édifier sur le haut-plateau syfarien. On avait parfois peine à réaliser qu'un siècle auparavant, peut-être, se tenait encore des quartiers de la Cité sur ces terres. Mêmes les Krynänns semblaient éviter cette partie de la campagne. Ici était le territoire des loups sauvages et des gastéropodes géants.

Les yeux de l'Étudiante étaient grands ouverts tout au long du chemin – pas seulement pour éviter les embûches du terrain, mais aussi pour mémoriser ce qu'elle voyait. Avec son carnet facilement accessible dans une sacoche à son côté, aussi, elle faisait fréquemment halte pour dessiner un bout de ruine intéressant ou une curiosité naturelle. Dans ces moments-là, elle se rendait inaccessible à tout contact télépathique afin de mieux se concentrer sur ses observations. Elle avait ainsi pu croquer quelques escargots au naturel quand elle était parvenue à en avoir une bonne vision sans être toutefois trop proche (elle ne tenait pas à tester empiriquement les différentes variétés de leurs venins) et même, une fois, un gros loup, apparemment assoupi en contrebas d'une crête où elle progressait, sans qu'il remarque sa présence. Elle s'était bien habitué au déplacement en extérieur.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 22 Astawir 816 à 15h35
 
Lors de ses crochets solitaires, il lui arrivait aussi de tester, à nouveau, ses capacités de localisation psychique. Elles ne lui avaient été que d'une utilité modérée durant les événements déroulés il y a peu encore dans les égouts du Kil'sin. Par des essais nombreux et répétés elle pouvait finir par déterminer la position d'un autre Lanyshta, mais sa perception des directions et des distances restait fluctuante, avec des variations très fortes, comme une aiguille de boussole affolée. Comme son sens de l'orientation lui permettait de garder, au fil de leur déplacement, une certaine certitude concernant la position de ses compagnons, elle s'exerçait sur eux quand elle se tenait à l'écart. Elle avait vraiment besoin d'entraînement et ce n'était pas loin d'une situation idéale pour cela.

Tous ses comparses éveillés n'étaient pas aussi faciles à localiser. Elle n'avait pas trop de difficultés à repérer le Moustachu, le Chapeauté ou la Discrète (malgré son surnom), tandis que le Doc ou l'Arlequin se montraient des sujets plus rétifs à ses sondages psychiques. Le Bouffon retors, en particulier, lui faisait l'effet d'une véritable « anguille psychique », réclamant de gros efforts pour un résultat moins fiable. C'était en soi assez instructif sur les personnalités des uns et des autres – et cela ne faisait que redoubler la détermination de Rhôz à viser un degré de maîtrise plus poussé.

À l'occasion, il faudrait qu'elle discute avec ses compagnons, qu'elle leur demande s'ils percevaient quelque chose de ses tentatives de localisation et, pour les plus « glissants » d'entre eux, s'ils utilisaient des techniques particulières pour se dérober aux tentatives de localisation. Elle ne doutait pas qu'un jour ou l'autre ces talents seraient cruciaux, pour sa sécurité comme pour celle des autres.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 22 Astawir 816 à 16h33
 
*** Neuvième jour, sur la route vers la seconde Porte. ***


La marche fut plus silencieuse que lors du précédent départ. Pas de chants ni de blagues salaces pour ce coup ci. Chacun vaquait à ses occupations pendant son temps libre, échangeant ici et là quelques impressions ou mots par télépathie ou évoquant l'empressement de trouver cette seconde Porte.
L'Erudite profitait de l'absence apparente de danger pour parfaire ses connaissances, c'est du moins ce que je supposais.

De mon côté, j'avais passé une partie de mon temps à tracer Dassen Dorn, l’effronté qui était parvenu à s'infiltrer dans l'expédition de la grognasse. Il n'était certes pas le seul que je tenais à l’œil. Jade, plus alerte qu'à l'accoutumée, m'avait d'ailleurs menacé de mort si je poursuivais mes localisations. Comme si ça allait m'arrêter... Pour les autres, de la Bleue à la petite Yiu, elles ne semblaient rien remarquer.

Toutefois, je m'aperçu bien vite que je n'étais pas le seul à parfaire mes talents de détecteur à lanyshtas. J'ignorais depuis combien de temps elle s’exerçait ni à combien de reprises elle avait réussie, mais la Rose s'employait à percer mes défenses que je savais difficilement pénétrables. Oh certes, je n'en étais pas encore arrivé au niveau d'une Carmïnn ou d'un Klem. Néanmoins, je pouvais me vanter de pouvoir sentir lorsqu'on tentait de me retrouver, ce qui n'était pas rien.

La gamine avait probablement ressenti ma présence. Elle savait que je savais. Toutefois, je restais muet. Un simple sourire se dessina sur mes lèvres.
Nous serions amenés à discuter. Après tout, c'est ce que fait un Consensus. Ah-ah.



- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 23 Astawir 816 à 19h30
 
***
De son côté, le Doc' n'a en réalité pas conscience de servir de cobaye pour les entrainements de l'Erudite.
A vrai dire, le kildarien - malgré de nombreux efforts - est lui-même bien incapable de se livrer à se genre d'exercice de localisation psychique...
En théorie, on aurait pu s'attendre à ce qu'il soit facile à repérer d'ailleurs, compte tenu de sa perméabilité aux flux magiques et de sa relative incapacité à se protéger des tentatives de détection.

Depuis le départ des Sharss, les lanyshtas ont pris l'habitude de s'entrainer discrètement à leurs petits tours, se cachant du Brancal mais profitant au maximum de ne pas être en ville, entourés de krolannes!

De son côté, le médecin peaufine ses techniques de collecte des flux magiques. Il y a en effet un problème qui paraît relativement insoluble : plus le débit des flux augmente plus il entraine des effets secondaires délétères. En cas de blessure grave, ça pourrait même finir le travail...
Tout en cheminant, Helhar'sen se concentre donc sur différents tissages de sortilèges susceptible de prévenir ou au moins de compenser les blessures internes liées à l'accélération des flux.
***





(Agur 816)
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 24 Astawir 816 à 13h57
 
C'était peut-être seulement le hasard ou une interférence quelconque qui avaient rendu difficile la tâche de localiser le Doc, mais à vrai dire Rhôz s'était assez vite focalisée sur le Bariolé. Que ce soit volontaire ou non, ce dernier réagissait à ses tentatives de manière étonnante, se montrant spécialement insaisissable : chaque fois qu'elle avait l'impression d'enfin parvenir à le situer, elle se retrouvait aussitôt face à un champ de possibilités démultiplié qui la désorientait. Ce qui avait commencé à se dessiner comme une position bien circonscrite se révélait soudain n'être qu'un élément difficilement discernable parmi une myriade d'autres, telle une goutte d'eau parmi ses voisines dans un nuage. C'était comme voir un sac de billes se déverser sur le sol au moment où on allait attraper celle qu'on cherchait : on avait toutes les chances de perdre sa cible. Et si, en redoublant d'efforts, on parvenait à en retrouver la trace, au moment d'y arriver se produisait une nouvelle dispersion.

C'était profondément perturbant. Et même un peu agaçant. Localiser l'Arlequin devenait une sorte de défi.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 24 Astawir 816 à 18h46
 
La marche faisant, les multiples tentatives de l'Etudiante pour me localiser apparaissaient comme une distraction des plus plaisante. Ça et le paysage, évidemment.
Mon esprit s'attarda cependant plus sur ce qui pouvait pousser la Curieuse-Rose à explorer ce genre de talents lanyshtas.
Oh bien sûr, de mon point de vue, la maîtrise de son empreinte m'étais vite apparu comme une priorité compte tenu du jeu qui se jouait. Toutefois, je restais à priori l'un des rares issu de la troisième vague qui s'y été réellement intéressé. L’Érudite faisait officie d'exception.
C'est qu'elle finirait presque par monter dans mon estime !

L'air de rien, je profitais d'une nouvelle tentative de la jeune femme pour lui adresser un message télépathique exclusif.

*Besoin d'un coup de main? Hé-hé-hé...*

La pensée était moqueuse sans être pour autant condescendante. Un sentiment véritable - ou du moins, à ce qu'il semblait - de vouloir aider son prochain transparaissait clairement.



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 25 Astawir 816 à 21h08
 
L'Étudiante était toute à ses sondages dans l'espace psychique mouvant quand la pensée d'Elyas résonna dans son esprit. Elle en sursauta presque.

Pensée :
De l'aide ? Mais cela serait trop facile, Elyas.

Elle avait été un peu désarçonnée par cet appel laissant entendre que ses tentatives avaient été repérées. Si elle avait appelé l'Arlequin par son vrai nom plutôt que l'un de ses multiples surnoms, c'était pour donner le change et retrouver un peu d'aplomb. C'était la première fois qu'elle l'utilisait pour s'adresser à lui. Elle était désormais capable de décrypter les contours psychiques de ses congénères avec suffisamment d'acuité pour déterminer leur « nom runique », une sorte de code runique personnel difficilement prononçable par une bouche krolanne – Elyas n'était que l'approximation phonique de quelque chose de bien plus complexe et immatériel.

Pensée :
Ce serait presque de la triche.

Mais seulement « presque », car malgré tout elle ne cracherait pas sur un indice. Tout conseil méthodologique était bienvenu.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 25 Astawir 816 à 22h22
 
Prononcer la formule "Elyas" eut un effet étrange, pour moi comme pour l'Etudiante. Un mélange d'émotions vives, diamétralement opposées, mêlant l’extrême allégresse à une fureur sans pareille. Il y eut également une pointe rafraîchissante suivi d'un tourbillon qui s'engouffra lui même dans vortex pétillant.
C'était atypique. Unique.

Y avait-il quelque chose de surprenant dans le fait que la Rose me nomme par mon vrai nom? Pas vraiment. Après tout, c'était d'elle que venait cette capacité à déchiffrer les identités lanyshta. Il n'y avait là aucune provocation, simplement une petite boutades entre deux marcheurs curieux.
Malgré ça, je ne pu m'empêcher de me demander jusqu'où la compréhension de mon identité avait pu la mener. Où s'était-elle aventurée dans le décryptage de ma personne? Avait-elle recoupé ses sensations à des enquêtes? Peut-être...

Oh puis après tout, cela n'avait plus grande importance.
Ceux présents ici n'étaient pas des Ennemis. Qu'ils me voient sous mon vrai jour n'était pas très problématique...Quoique.

*De la triche jolie-Rose? Mais qu'est-ce que la triche sinon savoir se montrer plus malin que son opposant? Hmm? Et puis pour qu'il y ai triche, il faudrait qu'il y ai jeu...un jeu et un adversaire. Quel est le vôtre? Vous même? Oh-oh-oh !*



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 26 Astawir 816 à 19h30
 
Tout en poursuivant la discussion télépathique, Rhôz gravissait une pente montante et caillouteuse.

Pensée :
C'est de la triche dès que ça devient trop facile.
Le reste est un jeu d'astuce et d'érudition qu'on appelle l'existence.

Sans aucun doute les empreintes trahissaient quelque chose de la singularité et du caractère de leur possesseur. Là où l'Arlequin laissait transparaître des sensations de joyeuse pétarade, évoquant l'artificier autant que l'histrion, celle de l'Étudiante suggérait une plante dissimulée dans un rideau de brume, calme et robuste, peut-être un peu épineuse. Elle aimait se positionner en observatrice tranquille et gardait généralement un certain sérieux pour s'exprimer. Quand elle voulait plaisanter c'était toujours façon pince-sans rire, et si elle s'énervait ce n'était jamais très longtemps.

Pensée :
Il n'est pas impossible, en effet, qu'une bonne partie du jeu soit une lutte contre soi-même.

Elle approchait du sommet d'une crête. Un nouveau pan de paysage n'allait pas tarder à se dévoiler à son regard.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 30 Astawir 816 à 19h53
 
*Vous semblez bien sûre de votre fait. Un peu trop? Peut-être bien hé-hé-hé !*

Minutes après minutes, heures après heures, les tentatives de l'Etudiante se faisaient ressentir. Elle n'était pas du genre à baisser les bras. A ce rythme, elle finirait bien par pouvoir passer outre mes défenses.
Alors que le sentier déclinait légèrement, rendant la marche moins fatigante, je décidai de lui donner une petite leçon. Après tout, elle ne se montrerait pas contre un petit coup de pouce.

Je fermais brièvement les yeux.
Ma respiration se fit plus lente. Mon corps tout entier n'était plus qu'une enveloppe de laquelle je m'extirperais pour une fraction de secondes. Mon esprit tout entier filerait vers ma cible, comme un chien qui flairerait le cul de sa compagne égarée.

Le monde aux alentours, qu'il s'agisse des sifflements de Salimân aux son du vent qui fouettait les feuilles, s'évanouit. Tout n'était plus qu'un vaste réseau d'esprits, une nappe dont certains points s’allumeraient lorsque je ferais appel à eux.
C'était l'une de mes manières de procéder.
Au fil du temps, j'avais appris à retenir les saveurs des uns et des autres. périodiquement, je localisais les lanyshtas jugés dangereux mais également ceux qui, de mon point de vue, étaient dignes d'intérêt. Ensuite, je mémorisais leur localisation, recoupant cette carte psychique aux informations qu'il était possible de recueillir par télépathie ou sur les Entrelacs. Je pouvais ainsi suivre les mouvements des uns et des autres, assurant ma sécurité et contrôlant la position de tel ou tel pion sur l'échiquier lanyshta.

Rhôz n'avait jamais été une priorité pour moi.
Non pas qu'elle soit inoffensive. Non-non-non, loin de là. La sous-estimer aurait été une grosse erreur. Disons plutôt qu'elle bénéficiait d'un crédit qui faisait défaut à tant d'autres. Pour cette fois ci cependant, je m'autorisais à prononcer son nom, son véritable nom.

*Rhôz*


Immédiatement, une sensation fraîche et un brin piquante me traversa. Je sentais toute la force que cachait l'épaisse Erudite. Elle plierait sans rompre.
Alors, je lançais mon esprit en direction de la saveur nettement identifiée. Dans ce monde irréel, la distance importait peu. Les mécanismes psychiques, qu'il s'agisse de la localisation, du partage de pensées ou de sensations, étaient instantanées. L'espace et le temps n'obéissaient pas aux même règles que le monde réel, celui des simples mortels. Par moments, je m'imaginais nageant pour l'éternité dans cette dimension sans limites établies...jusqu'au moment où la réalité me ramenait près d'elle.
Je la vis alors. Distinctement. Il n'était pas question de voir par mes yeux. Il s'agissait plutôt d'une vision psychique. je savais où elle se trouvait de part la connexion effectuée entre son esprit et le mien. Néanmoins, j'aurais été incapable, du moins pour le moment, de me projeter à travers ses propres sens sans qu'elle ne m'en donne la possibilité.

Mon pied toucha le sol caillouteux.
Tout ceci n'avait duré que le temps d'un pas.

*Vous êtes une vraie passoire chère petite. C'est peut-être pour ça que l'on vous aime bien ah-ah-ah.*



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 4 Manhur 816 à 19h57
 
Du sommet de la crête, à l'abri de feuillages faméliques et clairsemés, Rhôz contemplait un plateau aux reliefs épars tout en poursuivant ses sondages télépathiques. Elyas se montrait toujours une cible aussi évasive, mais l'Étudiante persistait dans ses tentatives. Elle se tenait immobile sur la proéminence afin de s'occuper le moins possible de son environnement immédiat (moins qu'en marchant, en tout cas). À un moment elle ressentit une étrange sensation, comme un grattement ou une chatouille psychique – un instant avant que l'Arlequin ne lui envoie une pensée railleuse la comparant à une passoire.

Pensée :
Une passoire ? Et pourquoi pas une écumoire ou un panier percé, tant que vous y êtes ?

C'était surtout bouilloire qu'elle serait devenue si elle s'était laissée aller à se vexer. Il y avait cependant une chose trop intéressante pour qu'elle s'attarde à s'énerver : le tressaillement ressenti donnait un indice, et celui-ci était suffisant pour faire l'économie d'une discussion forcément abstraite et absconse (compte tenu du sujet). Son esprit éveillé saurait maintenant dans quels parages psychiques se tenir à l'aguet pour repérer une éventuelle tentative d'approche, amicale ou non, à travers cette étrange dimension qu'étaient les Entrelacs, ces fils télépathiques emberlificotés reliant les Lanyshtas entre eux, véritable toile télépathique dont il pouvait être bon de savoir tirer les fils autant que d'éviter de devenir l'insecte captif – on ne savait jamais sur quelle araignée on pouvait tomber. La chasse à l'Arlequin, sujet particulièrement rétif, l'aiderait à mieux saisir les ficelles et les nuances du contact infra-télépathique (comme elle se représentait les mécanismes de localisation télépathique).

Pensée :
Sur le plan psychique vous êtes glissant comme une anguille, mais il n'est pas de poisson que les pêcheurs n'aient appris à prendre – je finirai bien par trouver le bon angle pour vous saisir.

Si elle n'aurait jamais couru le risque de tels propos avec certains assassins psychorigides de sa connaissance, elle pensait pourvoir se le permettre avec Elyas. Ce n'était pas une menace mais plutôt une promesse amicale, dans un jeu d'initiés... Pourquoi se priver de plaisanter avec un arlequin ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)

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