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La Main de Kil'Dé
Le Club des Cinq
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 28 Dasawar 814 à 23h00
 
Une simple note portée par Harvain à la mère de Thaïs suffit à la prévenir de la présence d'une invitée. Une étrangère de confiance liée à son travail d'Adjointe aux Sans-Destins. La génitrice ne cherchera pas plus loin et évitera avec soin Yloyse, n'usant son temps que pour des relations qu'elle jugera intéressante et productive à court terme. Quant au père, jamais à demeure passé les premiers rayons du soleil, il y a très peu de risque qu'il croise la lanyshsta bleue.

Thaïs réitère son message télépathique à toute la Main et à la nouvelle venue à une dizaine de minutes de l'heure dite. Elle se rend elle-même à la grotte, au fond du parc. Sa mise est plus conventionnelle que la veille : robe d'élève noire informe, perruque de cheveux longs bien peignés, maquillage très blanc.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Luang 29 Dasawar 814 à 19h03
 
S’absenter de ses travaux matinaux à l’atelier du Maître Li Yun ne s’est pas révélé simple.
Ce dernier a croisé les bras, froncé les sourcils et est allé jusqu’à lisser sa moustache délétère. Pour un homme aussi économe de ses attentions que de ses mots, cette gestuelle vindicative représente le summum du mécontentement. Tous les élèves de l’imprimeur tremble à la vue de ce doigt fripé et agile qui vient s’enrouler autour de l’abominable système capillaire.

D’ailleurs, Oromonde a obtenu sa permission de justesse. Il a fallût inventer un quelconque travail à l’Hermine, appuyée par le soutien d’Harvain, pour justifier de son écart. Du coup, elle écopera du balayage de l’atelier pendant les prochains jours. Chouette.

A l’heure dite, Oromonde se trouve à la grotte, la gueule cernée par la fatigue imposée par sa vie polymorphe. Elle est repliée sur elle-même, ayant ramené ses genoux cagneux et raides contre son menton. Ses courts cheveux noirs, un peu gras, sont éparpillés en désordre sur sa figure.
Mais c’est pour la bonne cause, elle en est sûre. Il faut trouver un moyen de justifier la présence d’Yloyse ici et de pouvoir la laisser repartir.

Et peut-être lui demander des explications sur ce qui s’est passé au Fortin.
Elle salue Thaïs qui arrive, non sans réprimer un demi-sourire devant l’austérité de son costume. La perruque, de toute évidence, a subi quelques réparations depuis leur escapade au musée.

"Merci d'avoir réagi si promptement hier."




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 29 Dasawar 814 à 20h43
 
Thaïs sourit franchement à Oromonde -il semble qu'elle nourrit une sympathie certaine pour la jeune femme. Elle répond du tac au tac :

De rien. Et puis, ça me permet de mettre un peu en pratique des enseignements très... théoriques.

Un clin d'oeil. En vérité, c'est la première fois que Thaïs a affaire directement avec un krolanne d'un autre Quartier. Les leçons du vieux Pujado n'ont encore jamais été appliquées. D'ailleurs pas un instant la d'Ascara ne pense à avertir son Maître de la présence de l'étrangère : trop d'explications à venir. Et puis il faudrait vouloir du mal à Yloyse pour la coincer avec ce radoteur soporifique, qui aurait eut vite fait de la renvoyer telle quelle dans ses pénates.

J'espère juste qu'elle n'est pas en train de cambrioler la maison.

Rigole Thaïs en haussant les épaules -pas que la disparition d'objet l'inquiète, mais force est de constater qu'au fur et à mesure des semaines, de plus en plus d'inconnus passent les portes de la demeure d'Ascara sous l'impulsion d'une adolescente décidément bien accueillante. Référence aussi à la première venue d'Oromonde dans la propriété, alors que Thaïs pensait discuter avec une voleuse étrangère au Musée des Machines Antiques.

Ter surgit des buissons sur ces mots et vient blottir sa tête entre les jambes de la lanyshsta assise, tandis que Thaïs fronce les sourcils en constatant qu'un certain embonpoint empêche l'animal de se faufiler entre les mollets d'Oromonde.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 30 Dasawar 814 à 14h01
 
Nous sommes en fin de matinée, je pense qu’une petite orangeade serait appropriée. L’heure n’est pas au thé, à moins que je ne prenne un thé vert pour ouvrir les papilles mais les enfants sont tellement compliqués, ils ne savent pas apprécier les bonnes choses. Humf ! Dommage, j’aurai bien servi un petit darjeeling « première récolte » qu’on a reçu la semaine dernière, il m’a l’air tout à fait prometteur. Faut dire, à cinquante graines le bocal, j’espère bien…

Je n’ai pas confiance dans ce presse-oranges mécanico-pneumatique. Sale machine. Pourquoi pas une machine pour faire le café ou le thé tant qu’on y est ?! Fichue technologie…

Alors pour l’orangeade, je l’accompagne avec quoi…ah tiens, une petite verrine d’avocats en marinade, je comptais le servir en entrée de toute façon…


Ah, Osho, vous pouvez commencer à préparer le déjeuner pour…quatre personnes pour dans une heure. Quelque chose de léger bien sûr, une viande blanche, petite sauce, pas de patates, mademoiselle Thaïs en mange trop souvent. J’emporte les verrines comme amuse-bouches dis-je au cuisinier qui venait de rentrer dans la pièce.

Je dépose la carafe d’orangeade et les verrines sur le plateau puis le plateau sur le caddie. Ce matin, je l’ai fait aménager en version « tout-terrain », je sens que les déjeuners champêtres à la grotte risquent d’être plus fréquents et je n’ai pas envie de porter ça à la main. J’espère que le jardinier a bien nivelé le sol sinon il va m’entendre.

J’arrive donc à onze heures et cinq minutes, grimaçant intérieurement de ce retard. Je n’avais pas prévu de rouler si lentement… Je vois les deux krolannes déjà en train de discuter, j’approche, inclinaison trente degrés, mal de dos, redressement, regard noir sur la boule de poils aussi large que haute qui roule davantage qu’elle ne marche. Toi mon gaillard, je fais te mettre à la diète sévère…


Mademoiselle Thaïs, mademoiselle Oromonde…

Je gare mon petit caddie au centre présumé. Je sers les deux verres aux jeunes filles puis mets le plateau de verrines sur le haut. Une fois fini, je me place dans un coin, raide comme un I et immobile avec ma carafe de jus d’orange.


 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Julung 1 Jangur 815 à 18h57
 
Bien dormir était sans doute trop espérer, mais,du moins elle a trouvé un sommeil sans rêves dans la chambre des cartes.
C'est le silence qui l'a réveillé au matin. Bien sur Yloyse est habituée à se lever avec le soleil, voir avant lorsque c'est à elle de veiller à ce que le feu soit allumé à l'atelier ou qu'elle a une commande importante à terminer, mais habituellement déjà résonnent des moteurs et des chaudières dans la ville. Là, c'est le silence. Le parc doit sans doute servir de tampon. C'est un peu perturbant bien même si ce n'est pas désagréable.

Les yeux fixés sur le plafond , la jeune femme a pris le temps de réfléchir, de penser. Tenter de comprendre et de savoir où elle en est. Qui elle est désormais et ce qu'elle va devenir.
Se pencher également sur ce qui va se passer. Que désire t'elle maintenant ?

Que désire t'elle... La question est bien vaste. Yloyse sait ce qu'elle désirait, ce qu'elle a osé caresser comme espoir l'espace de quelques semaines. Elle sait aussi que ce rêve tenait plus de la bulle de savon que de quoi que ce soit d'autre.

Il lui faut accepter le fait d'être revenue. Et accepter ce que ça implique. Pour elle. Pour les autres.

Elle était morte après tout. Qu'il en soit ainsi. Trop de choses avaient été dites, insinuées ou falsifiée. Et, puisse l'Outre Science la pardonner, mais elle n'a pas la foi se se lancer dans un débat aussi stérile qu'ignoble. Tant pis pour l'image qu'ils garderont d'elle. Elle ne se fatiguera pas pour ça. Il y a tellement plus à faire.

Il lui faudra changer, renoncer à beaucoup de chose mais elle s'en sait capable. Elle l'a fait une fois, même si les choses étaient différentes alors.

Le lit est confortable, il faut bien l'avouer. Trop peut-être pour ceux qui doivent se lever. Allons, elle peut bien s'accorder ce petit moment de repos supplémentaire... Petit ? La lumière est peut être un peu forte pour l'heure qu'elle pense être... La bleue se redresse brusquement, s’inquiétant de l'heure.

Quelle heure est il ?!? Il n'y a pas de réveil dans cette pièce, ou d'horloge. Où en est le soleil ? Manquant de se retrouver au sol dans son empressement, l'artisane se précipite, nue, vers la fenêtre. Visiblement son sens du temps fait parti de ce qui a été... perturbé. Piston rouillé ! Il doit être bientôt 10h à ce qu'elle en voit. Comment as t'elle pu dormir autant ? Putentraille... Ce relâchement est fort peu sérieux ! Une pleine matinée de perdue.

Perdue... heu...Non... pas vraiment, ce n'est pas comme si son temps était limité ou qu'elle avait du travail. Des vêtements sagement pliés avaient été déposés sur une petite table. Sans doute ceux qu'Hirvain lui avait dit faire porter. Elle soulève le tissu pour contempler une longue robe noire très sobre. La coupe sans aucune fantaisie était néanmoins d'excellente qualité, tout comme le tissus qui glisse sous les mains. Cela lui convenait très bien. Il n'y avait pas les multiples coquetteries ou fanfreluches d'une robe de soirée ou de ce qu'elle peut penser être le style des habitants de la maison. C'est propre, pratique et sans doute solide. Bref, de quoi séduire la jeune femme. Sauf au niveau de la poitrine... Visiblement entre elle et la détentrice réelle de la robe, il y a une différence de bonnets. Pas monstrueuse mais suffisamment marquée pour qu'elle soit heureuse que la coupe originelle ne soit pas trop ajustée. Le seul défaut réel vient du manque de poches.

Il lui reste encore du temps avant l'heure supposée du rendez vous. Du temps qu'elle passe sur une chose qu'elle a remarqué la veille, la porte en bois. Ce n'est pas juste la porte où elle sent une tres légère résonance mais aussi le bois du plancher, et de la petite table juste à coté de l'armoire. Du bois du tertreà chaque fois. Intéressant. Très intéressant même si elle se fie à ce qu'elle ressent. La perturbation presque infime... et le sentiment d'un glissement plus subtil, plus fin. Un peu plus ordonné peut-être. Oui... c'est cela. Et plus encore sur la table où un travail soigneux de l'artisan à permis au cœur du bois d'être mis à nu et sculpté.

C'est... intriguant...

Le message de Thais la tire de son étude et elle quitte la chambre pour tenter de retrouver le chemin vers le parc sans se perdre, silencieuse. Une inspiration... il faudra bien donner des réponses. Elle espère simplement qu'ils ont su garder le silence.

Les trois semblent déjà arrivés lorsqu'elle parvient en ayant évité des rencontres intempestives à les rejoindre.



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 2 Jangur 815 à 10h18
 
Thaïs dégustait tranquillement les mets apportés par Harvain lorsque Yloyse se présente. Elle la salue d'un sourire franc et laisse le temps à la lanyshsta de prendre place sur quelques bûches faisant office de sièges ou l'un des gros rochers environnants. Elle lui laisse également le temps d'être servie par Havain et de commencer à déguster breuvage et nourriture.

Linsey ne tarderait pas à arriver.

Thaïs semble chercher quelques minutes ses mots, puis se lance, envoyant quelques œillades à Oromonde et Harvain en encouragement d'un soutien, d'une correction ou d'un complément :


Ma Dame, j'espère que la nuit vous a permis de quelques peu vous remettre de votre... mésaventure.

Visiblement oui, Yloyse semble aller mieux physiquement -mais la toilette propre et le bain ont dû bien aider à ce fait. La d'Ascara s'amuse d'ailleurs un instant de constater que la robe simple rend autrement mieux sur la krolanne bleue -bien plus charmante et féminine qu'elle- que sur son corps sans forme, sans genre, sans âge.

La noxamancienne reprend :


Nous sommes ici pour vous aider. Nous ne vous cacherons pas notre curiosité quant à ce qui s'est passé là-bas..


Thaïs s'arrête puis se corrige rapidement :

.. non sur le volet conflictuel -je l'ai exposé sur les bulles télépathiques avec franchise : pour moi la vérité n'est qu'un point de vue subjectif dans la bouche de celui qui la formule- mais sur ce que vous avez pu apprendre.

Nous ne nous sommes pas engagés dans cette expédition -trop peu sûrs de nos pouvoirs et de nos forces- mais escomptons bien être membres actifs dans toute quête future. Toute piste, tout savoir nourrit notre intérêt.
Pour comprendre ce que nous sommes. Pour éclaircir notre Destin.


Un haussement d'épaule : le but est généraliste et manifestement nourrit pour du long terme. Il ne s'agit pas d'extorquer toute information dans la minute à Yloyse. Plutôt de l'inviter à de futures collaborations.

Au-delà de cela et prioritairement, nous souhaitions savoir si vous aviez un plan pour votre avenir, auquel il faut penser, je le crains, assez rapidement. En tant qu'Adjointe aux Sans-Destins, je peux officialiser et justifier votre présence en Kil'dé si nécessaire -bien que le Quartier n'ait pas pour habitude de garder des étrangers bien longtemps. Ou arranger votre retour. Peut-être avec vous d'autres visées que ces deux choix qui nous apparaissent comme les plus évidents.

Dans tous les cas, nous sommes tous là pour vous aider du mieux possible.



 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 10h21
 
Ces dernières semaines, Linsey s'était réellement préparée à un nouveau départ, coupant tout lien avec les Lanyshtas dont elle avait fait la connaissance. Depuis qu'elle était devenue l'une d'entre eux, elle avait pu constater qu'ils étaient nombreux, certes, mais surtout qu'ils avaient pratiquement tous une assurance, une force, une intelligence, ou toute autre capacité que notre Linsey était bien loin de posséder. Elle se savait dès lors en danger, mais de quoi ? De mort ? D'autre chose... ? Elle était déboussolée et devait renoncer à tout ce qui lui était cher, avant de se jeter à corps perdu dans des aventures périlleuses.

*** Linsey tire hors de sa poche la clé que lui avait remise Thaïs. ***


Les passants sont rares. Linsey se tient face à une petite porte qui n'a rien pour attirer l'attention, plantée au milieu d'un imposant mur de pierres. C'est tout juste si l'on pourrait distinguer la poignée, mais cette serrure en revanche, concentre toute son attention. Elle parvient à arracher son regard à cette entaille béante pour balayer du regard les environs. Rien de plus qu'un léger brouillard et quelques lumières faiblardes. Un frisson la parcourt, l'hiver semble à son apogée et elle a besoin de chaleur... D'un bon feu ?

Elle enfonce la clé dans sa serrure et commence à la tourner, jusqu'à arriver au point de résistance du mécanisme. Qu'y trouvera-t-elle ? Est-ce, cette fois, un véritable piège ? Ne devrait-elle pas renoncer ?


Que tu es bête des fois... Vas-y, souffle un grand coup et tourne cette clé.

Elle murmure pour elle-même, et trouve là la force de faire un tour de poignet, puis deux. Ses mains gantées ne saisissent pas la froideur de la poignée tandis qu'elle la tourne. Dans un grincement sinistre les charnières pivotent. Linsey fait un pas en avant, et referme rapidement la porte derrière elle, la verrouille à double tour.

Elle soupire, son souffle enveloppe son visage dans une légère brume qui se dissipe tout aussi rapidement. L'environnement urbain, inquiétant, a laissé place à une nature recomposée et rassurante. Derrière de hauts arbres, Linsey pouvait discerner la présence d'une énorme habitation, sans doute celle de la famille de Thaïs. Que disait-elle déjà ? Ah oui, se faufiler... Là-bas.

La jeune femme suit les indications de son hôte et finit par apercevoir cet abri, comme arraché hors de la terre. C'est assez rudimentaire, en particulier lorsque l'on connait Thaïs, mais c'est bien assez pour leur permettre d'atteindre leurs objectifs.

En retard sur l'heure du rendez-vous, Linsey s'avance vers le groupe sans chercher à sa dissimuler. Bien au contraire elle emprunte le chemin le plus exposé et marche intentionnellement une ou deux fois sur des branches mortes pour bien annoncer son arrivée. Elle parvient finalement face à eux et reconnaît, enfin devine, Thaïs sans tous les apparats de la dernière fois mais derrière un maquillage pâle - cette Thaïs a réellement un problème avec son apparence ? - , et Harvain si reconnaissable de par son attitude. Il y a deux autres personnes, l'une doit être Oromonde, quant à l'autre... ? Ces personnes sont en train de prendre leur petit déjeuner apparemment, c'est bien loin de l'image qu'elle s'était préparée à voir.


Bonjour, veuillez m'excuser d'avoir tant tardé je... J'avais certaines choses à régler.

Ces deux masses accrochées au niveau de sa ceinture, bien dissimulées sous un épais manteau d'hiver doublé d'une cape, le lui rappellent.

 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 4 Jangur 815 à 21h22
 
La rondeur apparente de Ter commence à devenir un problème, Oromonde s’en rend bien compte aux coups d’œil appuyés et perplexes que lancent les propriétaires du félin occasionnellement. Le fait que ce dernier vienne juste de se coincer les côtes entre ses mollets croisés finit d’attirer l’attention du duo.
Ils ont probablement deviné. Elle devrait peut-être cracher le morceau…à trois, elle avoue la présence d’un petit sac rempli de croquettes « spéciale Friskassée » dans sa poche. Un…deux…

Heureusement, le majordome lui permet de conserver son honneur en choisissant ce moment précis pour leur remettre de l’orangeade fraîche entourée de verrine. Oromonde s’en empare avidement et avec reconnaissance, remerciant tout bas Harvain pour cette diversion bienheureuse.

« Je ne suis pas sûre qu’une personne issue du Kil’Dara ait beaucoup d’intérêts dans votre mobilier, Thaïs », sourit-elle en réponse, et elle continue à bavarder avec sa comparse jusqu’à l’arrivée d’Yloyse.

Cette dernière fait plaisir à voir : elle s’est visiblement bien remise de la veille. C’est même étonnant, la vitesse à laquelle ses blessures ont cicatrisé.
Elle écoute attentivement le discours de la d’Ascara, mais n’a guère à redire : sa jeune amie montre que sa voie d’adjointe est toute méritée. C’est à l’arrivée de Linsey qu’elle prend la parole :

« Yloyse, je vous présente Linsey. Linsey, Yloyse.
Le cinquième doigt de la Main »,
dit-elle avec l’ombre d’un sourire, en se grattant le mollet. La façon dont Harvain et Thaïs discutaient de « La Main du Kil’Dé » l’avait très tôt amusé et déconcerté : pourtant, cela n’est pas désagréable de référer ainsi à leur petit groupe. Cela lui évoque vaguement cette série de livres à laquelle elle tenait tant petite, et qui contaient les aventures de gamins qui prenaient le rôle de Conjurateurs à l’extérieur. A l’époque, en tout cas, ça avait l’air très bien.

Elle résume brièvement et télépathiquement à Linsey le discours que vient juste de tenir Thaïs, et se penche en avant en attendant la réponse d’Yloyse, attentive. Après tout, tout dépend d’elle. Elle se demande comment doit se sentir cette azurée personne, à faire face à cet étrange conclave de kildéens sans points communs et à la curiosité pointue. Après réflexion, elle n’est pas sûre de vouloir un jour être à sa place.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Dhiwara 4 Jangur 815 à 23h50
 
Saluer les présents d'un sourire (particulièrement Oromonde) et remercier Harvain.pour l'orangeade. Celle ci est fraîche et agréable. La verrine par contre rencontre un regard perplexe. La Kildarienne n'a encore jamais eut l'occasion de s'aventurer à tester pareil met et... il faut dire que l'aspect la déstabilise un peu. Ça se mange ça ? C'est comestible ? Sans doute que oui mais... Poser le met à coté d'elle, de façon très naturelle comme on dépose quelque chose pour le grignoter plus tard.

Elle se sent légèrement ciblée, voir carrément observée. Etre le point de mire de toute une assistance ne lui est pas inconnu mais habituellement elle est sur scène... et ce public là n'a pas l'air d'attendre du chant. Ou du moins pas du même genre que ceux qui l'emportent usuellement. Non, chanter la révolution et la vapeur n'est pas au goût du jour.

Evidemment. Il n'est pas besoin d'être un génie pour supposer leur curiosité. C'est.. normal. Mais c'est aussi pour ça qu'elle ne peut se laisser aller. Parce qu'elle a entendu avec acuité les paroles lâchées dans les Entrelacs et qu'il lui faut savoir si elles n'étaient qu'un masque ou si elle doit en tenir compte. Et elle espère, sincèrement, qu'elle n'aura pas à se fier à ce qui a été dit.

Son hôtesse se lance. Quelques instants sont nécessaires à Yloyse pour qu'elle comprenne que c'est bien à elle qu'on s'adresse.


Le « Dame » est inutile. Ou bien aurais je pris plusieurs décennies en une nuit ? Vous jouez avec le feu Thais, ma propre magie répare et créé. Nous pourrions discuter longtemps sur pourquoi ou comment cela résonne avec nos psychés mais dans le cas présent, je ne peut qu'en être heureuse.

Laissant la diplomate poursuivre, Yloyse se tait et écoute.

Le problème d'avoir un visage expressif, c'est que justement, il laisse transparaître ses émotions et le ressentit face à ce qui lui est asséné.
L'avantage, c'est que ceux qui regardent peuvent admirer le sourire qui se fige, l'incrédulité qui apparaît et les sourcils qui se froncent tandis que la colère monte. Alors elle la laisse finir, histoire de voir jusqu'où elle osera aller et si quelqu'un aura l'intelligence de voir où pèche le phrasé.

Personne.
Personne n'ose intervenir, personne ne désapprouve ou laisse entendre une nuance, un avis différent.


Vous vous foutez de moi ?
M'aider ? Vraiment ? Foutraille !

Parce que sinon, pourquoi m'insultez vous Thais ?


Et mon poing, tu veux voir si il est subjectif ?

Je suis morte. Je me suis pris cinq ou six balles dans le corps avant qu'on ne daigne m'en loger une dans le crane pour abattre, c'est assez concret pour vous? Vous voulez tester aussi pour savoir si c'est subjectif ? Ce n'est pas bien dur. Vous voulez apprendre que vos amis sont mort simplement parce qu'ils ont voulu vous protéger ? Là encore, je peux vous en parler aussi. Même si je doute que vous considériez mes paroles évanescentes comme valables.

La voix n'est pas montée, pourtant l'incrédulité et la colère y est d'autant plus lisible.

Elle s'interrompt quelques instants, mais visiblement a encore des choses à dire si nul ne la coupe




Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 5 Jangur 815 à 10h11
 
Un salut à Linsey.

Thaïs écoute la colère se déverser et répond un peu trop frontalement, interrompant le flot abrupt :


Je ne vous insulte pas. Je dis que nous ne vous avons pas accueilli pour que vous vous justifiez sur ce qui vous est arrivé, comment, pourquoi, par qui. Nous ne sommes pas là pour peser des versions. Vous n'êtes pas un spécimen d'étude. Et si je vous froisse en tenant ces propos, réjouissez-vous que j'insulte également par le même raisonnement Jade, votre assassin, qui répand le plus grand mal sur vous.

Se réjouir qu'ils soient neutres, donc. Jade avait manifestement préparé le terrain et il aurait pu en être tout autrement pour la Bleue si les Kil'déens avaient décidés de se faire arbitres des expéditionnaires.

La voix de l'adolescente s'était un instant élevée, et une ou deux étincelles s'étaient échappées de ses doigts.
Débordements émotionnels vite réprimés.

Thaïs se radoucit. Son sang -un instant échauffé- reprend la froideur des Diplomates. Se rappeler les courts de Maître Pujado. Sur les tournures. Ne pas s'exprimer trop directement. Laisser tomber le "Dame", en effet, inapproprié -vieux réflexe, vieux réflexe.

Et puis... Il est manifeste que Jade est une tueuse -avec tout ce que cela implique- et que Yloyse demeure la victime de tout ceci -quoi qu'elle ait dit ou fait avant. Factuellement, l'une était morte et l'autre l'avait abattu de sang froid.

Il y a une subtilité dans les propos de Thaïs : elle ne se considère pas comme non-concernée par ce conflit -après tout, tous les lanyshstas en sont quelque-part impactés. Simplement ne veut-elle pas se laisser influencer par les mots de l'une ou l'autre des parties. Pour elle, le temps est le meilleur allié pour discerner les âmes pures de celles aux sombres desseins. Comme elle l'avait dit sur les Entrelacs, pas un instant Thaïs ne pense que le fait de devenir Lanyshsta a lavé les krolannes mutés de tout vice et vilenie.

Plus posément Thaïs expose :


Vous êtes morte et nous en sommes désolés, réellement. Ne mésinterprétez pas mes propos : nous compatissons tous à votre situation. Nous imaginons tous combien doit être difficile cette... résurrection, au delà d'une simple douleur physique, dans l'acte lui-même que vous avez subi.

Je souhaitais simplement souligner que nous ne sommes pas là pour revenir sur ce qui vous est arrivé. Nous avons bien noté votre drame, sa gravité, et en tirons nos enseignements. Pour l'heure, seul le futur compte.

Une pause. Comment formuler l'idée concrètement ?

Aussi difficile que cela doit l'être, il faut envisager l'avenir. Et nous sommes réunis pour vous accompagner dans cette optique.

Dans cette optique seulement.


L'adolescente ne se démonte pas et ne paraît pas outrageusement gênée par la maladresse de ses propos. Elle n'a pas pour habitude de mentir et l'affect semble avoir peu de prise sur elle. Yloyse est morte : c'est terrible. Mais qui est-elle, pour eux, sinon qu'une étrangère ? Ils peuvent lui proposer un toit, de l'eau, de la nourriture, l'aider matériellement et construire les meilleurs rapports pour le futur. Peut-être une amitié se créera, solide et durable.
Ils semblent le souhaiter, réellement.

Mais son conflit actuel n'est, pour l'instant, pas directement le leur.
Il y a une différence entre générosité et bon-vouloir -ce dont ils semblent regorger- et crédulité.

Pour des Kil'déens, Quartier peu réputé pour sa capacité d'accueil et d'accompagnement des Sans-Destins, qu'ils accordent simplement de l'importance à cette étrangère est déjà beaucoup. Les Entrelacs regorgeaient d'avis sur l'affaire, des camps se dessinaient nettement : quoi de plus normal que la Main ne saute pas dans l'imbroglio à pieds joints ?

Thaïs lance un regard appuyé aux autres Kil'déens, à la recherche d'une intervention.


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Luang 5 Jangur 815 à 10h39
 
Et bien, quel accueil ! Linsey sent son courage vaciller, tandis qu'elle réalise qu'elle aurait pu arriver à un meilleur moment. Elle répond d'un sourire aux brèves salutations d'Oromonde et de Thaïs, fixe même un instant ce petit félin auquel elle n'avait pas réellement prêté attention en arrivant. Puis elle remet dans l'ordre les pensées envoyées par Oromonde. Une étrangère, morte, est revenue à la vie et se trouve maintenant face à elle dans ce parc. Elle doit repartir, mais avant cela il faut trouver comment justifier sa présence. Facile ? En tout cas, la question posée est relativement simple une fois que l'on admet l'hypothèse de départ : Yloyse a été assassinée, mais elle est toujours en vie. Après l'intervention de Thaïs elle ne peut s'empêcher de partager sa surprise.

Alors c'est vrai, les Lanyshtas peuvent revenir à la vie ?

Oui Linsey débarque, et en apprend de bien belles chaque jour. Quoi que celle-ci la terrifie. Que se serait-il passé si elle avait... Peu importe, elle ne l'a pas fait.

Pardonnez-moi, Yloyse, je suis très heureuse de faire votre rencontre. Linsey poursuit en langage commun par politesse. Je ne connais pas encore les détails de votre situation, mais comme le dit Thaïs, mon aide vous est toute acquise.

En privé, un message est adressé à Oromonde. De quelle main parlez-vous ? Pourquoi Yloyse est-elle en colère ?

 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Luang 5 Jangur 815 à 10h51
 
Je hausse un sourcil en écoutant tout ça. Je n’ai pas suivi toute cette histoire, j’ai cru comprendre que ça avait agité ce consensus télépathique même si de temps en temps, certains parlaient dans leurs idiomes et que pour l’instant, je ne sais même pas dire « tasse de thé » dans une autre langue que la mienne. Faudrait que j’apprenne les rudiments d’ailleurs… Humf ! Apprendre une langue d’étrangers, Scylla me vienne en aide. Mais bon, politesse oblige, faisons un effort. Je dois bien pouvoir emprunter un livre « Le Kil’sin pour les nuls » à ce vieux sénile de Pujado contre une tasse de thé et quelques pâtisseries. Enfin bref. Donc pour résumer, mademoiselle Thaïs parle de vérité donc d’un discours donc une interprétation donc par nature subjective. De l’autre côté, notre invitée parle de faits donc d’événements donc d’actions donc par nature objective. Les deux ont raisons et les deux mériteraient une tape sur les doigts pour ne pas bien écouter l’autre. Ah ces jeunes.

J’aurai du prendre un thé plutôt qu’une orangeade. Une petite tasse de « nuit tranquille » m’aurait évité ce piaillement intempestif pour mes oreilles. Les bonnes manières se perdent. Il va falloir que je trouve à mademoiselle un précepteur un peu plus au point sur le langage diplomatique… La franchise mal maîtrisée est encore plus dangereuse que le mensonge. C’était quoi ce proverbe qu’on nous apprenait en cours ? Ah oui, « 90% de franchise ». Pour un majordome ça suffit. Pour un diplomate, je pense qu’on peut descendre à…75% non ? Et le reste en subtilité linguistique par pitié ! Moi les seules questions qui m’intéressent sont de savoir s’ils ont des us et coutumes spécifiques si jamais on doit accueillir d’autres étrangers. J’ai trop peu d’informations sur les autres quartiers pour les recevoir convenablement sans prendre un risque diplomatique… Ah et aussi s’ils ont des thés originaux. Le reste…la vie, la mort, tout ça… Est-ce que je demande si quelqu’un veut reprendre un verre d’orangeade ? Peut-être vais-je me plonger dans ce consensus et voir tout ce qu’il se raconte lors de cette expédition… Comment devant un ennemi commun des lanhyshstas peuvent s’entretuer ? L’une est verte, l’autre est bleue ? Ma parole, les étrangers ont tous des couleurs bizarres ? D’un œil, je surveille la scène tandis que mon esprit part farfouiller ce capharnaüm télépathique que d’aucuns appellent entrelacs.



 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Luang 5 Jangur 815 à 15h19
 
Oromonde répond brièvement à Linsey.

La Main de Kil’Dé : c’est ainsi que Thaïs appelle notre groupe officieusement. Vous en faites partie, je crois. Quant à Yloyse…elle a mal pris un des commentaires de notre amie : celle-ci lui a signifié que la vérité rapportée est un fait subjectif, ce à quoi a peu goûté notre invitée qui l’a pris comme une agression. C’est qu’elle a subi cette vérité de façon un peu trop subjective, j’imagine.


Très pratique, cette télépathie. On s'y habitue vite.
Puis, à haute voix, pour le groupe – car, au vu des coups d’œil que lançaient Yloyse et Thaïs, elles guettaient des prises de parti :
« Nous autres kildéens sommes de coutume souvent déconcertante pour les rares personnes que nous croisons, et je m'en excuse si cela vous a heurté.
Je rejoins Thaïs sur sa position. Pas sur la question de la subjectivité, car c’est un questionnement un peu trop philosophique pour moi, et j’ai peur de ne pas être douée en la matière : je ne suis pas philosophe. Mais sur le fait que nous n’avons pas de lien à voir avec cette affaire pour l’instant. Ni théorique, ni juridique. »


Elle se sent très maladroite. Thaïs parle mieux qu’elle. Elle pousse un soupir et repousse une mèche de cheveux de son visage.

« Je veux bien en discuter ou écouter votre avis sur la question. Mais je ne sais pas si je serais très utile. Par contre, je pense sincèrement que pour ce qui est de votre état administratif, il est possible de faire quelque chose auquel je peux au besoin participer. C’est une des raisons pour lesquelles je voulais vous amener ici en premier lieu. »
Et j’espère ne pas m’être trompée, rajoute-t-elle pour elle-même.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Luang 5 Jangur 815 à 20h57
 
Vraiment ?
Sont ils si... tristes ? Thais pense elle ce qu'elle dit au plus profond d'elle même ?

La réponse qui lui a été faite ne mâche pas ses mots. Ce n'est pas pour déplaire à l'artisane mais là encore, les mêmes limites. Les limites de son imagination ? Les limites de son rêve ? De ses espoirs ? De sa verve ? Des murs !

Est il vain de ressentir de la colère face à la sérénité de ceux qui pensent comprendre les autres et ne les écoutent pas ? Ou de se battre contre les chimères de ceux qui savent ? Sans doute. Sans doute et la colère retombe.

Ou bien est ce elle qui est vaine à vouloir vivre.


Je vous remercie Linsey et votre sollicitude vous honore mais je croit que ce n'est pas vraiment d'aide dont j'ai besoin. C'est d'espoir. C'est de pouvoir penser que les lanyshsta valent la peine qu'on leur sacrifie son rêve. De pouvoir penser qu'ils méritent que je croie en eux. Qu'ils sont vivants. Qu'il y a des gens qui vivent, qui rient, qui ressentent derrière ces esprits et pas juste des carapaces vides.

Sinon, autant qu'elle aille frapper aux Esprits Nocifs directement. Eux au moins ne devraient pas rater leur coup.

Pensée :
Vous m'avez offert cet inestimable présent Oromonde.


Sincère, elle l'est en cet;instant mais, et elle pourrait presque en rire tant c'en est risible, elle a conscience qu'il est très improbable qu'on la croit. Après tout, elle est la Bleue dont il a été avertis que tous devaient se méfier. Le Croquemitaine manipulateur caché sous le lit. Tant pis, là est la beauté de la chose.

Une inspiration. Oh et puis au nom de la Vapeur, autant terminer. Comme on expliquerait des choses qu'on juge évidente mais que d'autres visiblement ne perçoivent pas.


Thais, vous le faites en dénigrant mon intelligence ou ma capacité à concevoir les choses sans pour autant les polariser. Vous me supposez des intentions sur cette affaire, et pensez que j’agis en fonction de celles ci. Un jugement pour reprendre vos termes? Une « optique » ? Et puis, après, quoi ? Vous me donnez l'impression de savoir mieux que moi ce que je suis censée vouloir faire ou dire.

Suis je sensée n'être définie qu'au travers de ce prisme ? Voila ce que je vous reproche. Comprenez vous ? Vous me reduisez à ce... rien.

Je connais les mots, je connais le pouvoir de ce qu'ils impliquent et vous devriez aussi si vous avez choisit la voie de la parole. Le terme « justifier » sous entends que je pourrais le faire, que je devrait le faire mais que vous m'en dispensez généreusement. Voyez vous où il pèche ? Si j'avais désiré le faire, voilà de nombreuses heures que je suis réveillée.
Je sais ce que dit Jade a mon propos et grand bien lui fasse si elle a besoin de cette justification. Mais je ne m'en mêlerais pas. Je n'en ai pas l'envie.


Les Kildéens auraient pu être arbitres. Elle n'aurait pas agit différemment. Certaines événements changent la façon de voir le monde. Au fond, elle est déjà morte. Que risque t'elle désormais ? Ce qui pouvait être brisé l'a été. Ce genre d'expérience permet de se recentrer sur ce qui est important.
Elle hausse les épaules.


Pour ce qui est du Fortin... je n'ai pas vraiment d'informations à vous apporter. Les lieux étaient surveillés par des oiseaux mi organiques, mi mécanique. Technologie inconnue. Nous étions donc repérés de loin si tel est la question. L'un des kildariens est entré dans le fortin ce qui a du provoquer une alerte. Une créature volante s'en est élevé, apparemment en chasse. Composée en grande partie de ces oiseaux qui avaient du se recombiner. Elle était également capable de les contrôler. Elle utilisait les ultrasons ou le son pour les diriger. Ce qui, en les coupants de leur émetteur par exemple avec un bruit parasite, peut apparemment les rendre inoffensifs puisque sans instructions. Je ne l'ai pas testé personnellement.

Apparemment c'est le facteur magie qui étant la marque caractéristique (pour ce que nous en savons) des Lanyshshta qui « attirait son attention ». Nous l'observions en nous interrogeant sur les façons de réagir quand on a commencé a me tirer dessus. Vous m'excuserez de ne pas pouvoir être plus précise sur la suite de ce qui s'est passé...


Il ne faut pas creuser beaucoup pour trouver l'ironie amère.

Un moyen de passer les portes de votre Kil et une gourde suffiront. Ne vous inquietez pas pour moi, je sait marcher.


Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 5 Jangur 815 à 21h47
 
Thaïs écoute attentivement la lanyshsta. Elle hausse les épaules, entendant bien les propos, notant les remarques, mais n'en démordant pas pour autant.

Vous justifier, oui. J'ai peut-être parlé maladroitement mais cela n'en reflète pas moins votre situation. Vous apparaissez comme une victime publique. Avec tout ce que cela implique. Ne vous en déplaise, beaucoup vous regarderons avec des yeux curieux ou des oreilles avides. Que j'exprime notre positionnement un peu... abruptement ne nie en rien votre intégrité ou votre intelligence. Des justifications, c'est ce qu'ils attendront pour la plupart. Vous n'avez qu'à ouvrir votre esprit aux Entrelacs pour entendre leur appétit. Nous, non. Je vous sors de ce carcan en ne souhaitant pas me positionner sur cette affaire. Ne demandant qu'à recueillir votre vouloir.

Le reste n'est qu'une question de sémantique. Tournons cette page.


Un rire qui s'échappe. Une Diplomate foulant la sémantique. Mais après tout, quoi ? Thaïs est sûrement la Kil'dénne la plus ouverte et accueillante du Quartier dans la branche des Sans-Destins, là où les relations entre les Quartiers sont régies par des nécessités de ressource et les étrangers ignorés -quand ce n'est pas méprisés- au sein de Kil'dé. Des tournures pleines de sucres ? Des mots enrobés ? A quoi bon. L'inéluctable est une route droite, les gestionnaires des Sans-Destins -comme les Commis à la Défense en interne- sont payés pour en dégager les obstacles. Qu'ils le fassent avec des gants n'est pas leur première prérogative.

Ceux qui imaginent les Diplomates de Kil'dé comme des agneaux enrubannant leurs paroles ne connaissent pas la réalité de ce monde. La réalité n'est qu'un immense bras de fer : ils ne peuvent rien faire sans notre eau, nous ne pouvons rien faire sans leurs produits.

Thaïs conclut :


Je ne vois pas en vous une morte. Je vois en vous un espoir.

La d'Ascara écoute ce qui est arrivé au fortin. Elle prend note mais sans attention excessive. Tout ceci, elle le savait déjà.
A quand bien même, elle n'est pas une chercheuse à proprement parler. Curieuse, certainement, mais plus directement des conclusions que des expériences. L'impatience de la jeunesse, sans doute. Pas du genre à poser des questions précises pour faire avancer la science, sinon que la meilleure façon que de dégommer la bête.

Ce n'était qu'un début. Ce n'est qu'un début. Nous le savons tous ici. Nous sommes aux prémisses de nos pouvoirs, de nos capacités. De nos ennemis.

Yloyse ...

C'est la première fois que Thaïs utilise le prénom de l'étrangère -du moins avec cette sonorité particulière, familière. Elle s'approche et lui tend la main.


Ne nous prêtez pas des intentions que nous n'avons pas, comme nous ne vous en prêtons pas, je vous assure. Notre Quartier est fondé sur l'Unité. Laissez-nous vous faire une place dans nos Destins.

Les épreuves sont devant.

Le voyage de retour peut être dangereux. Si votre résolution est de partir, laissez-nous au moins vous escorter.
Et gardez en mémoire que vous serez toujours bien accueillie ici.


Il n'y a nulle malice dans cette dernière phrase. Il ne faut pas oublier que la Main a hébergé la Bleue d'office, sans considération profonde de ce qu'il s'est passé au Fortin ou prétention de juger son passé -comme pourtant exposé dans le quiproquo précédent.

Thaïs consulte du regard les autres membres de la Main. Elle est l'interlocutrice principale mais semble proposer plus qu'imposer aux autres lanyshstas une décision.




 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 8 Jangur 815 à 17h04
 
Oromonde contemple l’éclat de rage de la renarde non sans retenir un sourire menu et lointain. Oui, évidemment : comment Yloyse aurait-elle pu être autre chose que cette boule de nerfs, de tension et de vivacité, cette enfant sauvage qui refuse qu’on lui prenne la main ? Face à cela, la religiosité placide des kildéens doit paraître aberrante, les bonnes intentions de Thaïs irritantes – et Scylla sait pourtant que l’adolescente se décarcasse à sauver ce qui peut l’être. Thaïs : une sainte à damner, Yloyse : une damnée à sanctifier. Il y a de l’idée.

Oromonde aurait aimé intervenir et faire part de ses émotions, mais force est de constater qu’elle ne sait pas très bien comment s’y prendre. Certaines personnes sont douées pour les mots, savent s’exprimer avec précision. Elle…oh, elle en se débrouille pas trop mal. Tant qu’on reste impersonnel. Elle se contente donc de répondre au message mental d’Yloyse :

« Merci, Yloyse. Ce que vous dites m’est très important. »
Et c’est vrai. Comment imaginer qu’elle, cette petite chose sèche et grande, puisse être le sujet d’une telle gratitude ? Elle éprouve un sentiment confus de fierté : peut-être qu’on peut devenir meilleurs avec le temps. Peut-être que sa condition de lanyshta lui offrirait cela : l’audace dont elle a toujours manqué pour être ce qu’elle voulait vraiment être.
Elle est aussi teintée de mélancolie, car elle se rend bien compte qu’Yloyse va partir bientôt : c’est un animal libre.

« Je vous accompagnerai, bien sûr. Surtout si Thaïs peut justifier d’une éventuelle absence. Mais ne serait-il pas plus aisé de passer par une station de transport… ?
Dans tous les cas, si lors de votre retour vous avez besoin de documents ou autre pour son bon concours, il ne faut pas hésiter à revenir vers nous. J'ai entendu parler du traitement du Kil'Dara envers...ses lanyshtas, et je n'aimerais pas vous en savoir la cible. »




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Dhiwara 11 Jangur 815 à 17h54
 
Les yeux ne se sont pas détournés de Thais et ne se sont pas adoucis. La comparaison d'Oromonde est très juste et espérer apprivoiser un animal blessé demande de la patience. Beaucoup de patience.

Vous êtes trop aimable... vraiment. J’espère que ça ne vous est pas un trop grand sacrifice que de renoncer à m'enfermer dans un rôle préfabriqué. Même si en faisant cela vous m'en inventez un autre peu flatteur, celui de votre débitrice. Rôle que je rejette d'ailleurs. Que vous en ayez conscience ou non, c'est ce que portent vos paroles.

C'est de la sémantique oui, mais la sémantique importe.


La sémantique importe pour la chanteuse. Les mots ont de la valeur pour la compositrice. Les mots sont le support de la pensée. Et des idéaux. Elle précise plus doucement.

Ce qui pour vous n'as peut être de valeur en a pour d'autres.

Elle inspire et reprends, une touche railleuse dans la voix.

Je vous l'accorde, ils sont nombreux à attendre, à espérer une intervention de ma part pour pouvoir tels des charognards se repaître d'un grand spectacle a rebondissement. Je suis mesquine, ils n'auront pas ce plaisir. Je ne leur accorderait pas cette mascarade.

Si Oromonde ne m'avait pas trouvée, et menée à vous, vous n'auriez jamais eut la certitude de mon retour. Ils ne l'auront pas. Dites moi, qui saura que je suis revenue si ma pensée désormais reste silencieuse ? S'ils ne trouvent personne lorsqu'ils me cherchent ?


La jeune androgyne face à elle a écouté mais.. il est probable qu'elle savait déjà tout cela. Bien évidemment. Ce n'est même pas comme si elle n'y avait pas pensé. Peu importe au fond.

Les yeux se portent sur la main qui lui est tendue. La rejeter ou la saisir ? Elle l'appelle Yloyse d'un ton.. familier. Mais en quoi sont elles familières ? Et le symbole de la main tendue et acceptée. As t'il la moindre valeur entre deux personnes n'apparaissant pas sur un pied d'égalité ?


Nous sommes aux prémices oui...

Repete elle songeuse. Elle repense à la discussion qu'elle a eut ce matin. Elle regarde Oromonde. Le temps d'un battement de cœur, de deux, trois... La valeur de la confiance qu'elle accorde à l'enfant rat. A l'enfant grise aux cheveux d'Or... Le temps parait sans doute plus long qu'il ne l'est réellement.

La main est attrapée. La poigne de la jeune brune est celle d'une femme habituée à travailler de ses mains.


Je sait me déplacer vite et... éviter les ennuis sur la route. Et je préfère éviter d'utiliser un transport dont l'heure d'arrivée est facilement prévisible. Vous risquez de vous mettre en danger plus qu'autre chose, vous en avez conscience au moins? Sans compter que l'arrivée d'étrangers est... toujours surveillée. Au Kildara je saurais me débrouiller pour rentrer et disparaître. Je connais suffisamment mon Shar. Non, ce ne sera pas difficile.

Quand à partager vos Destins... dites moi, je suis revenue à la vie en ces lieux. Je suis née de nouveau au Kil'dé... cela ne me donne il pas un Destin ?



Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 11 Jangur 815 à 20h15
 
L'opportunité est saisie. C'est le principal. Mais Yloyse ressent une étrange énergie. Les membres de la Main aperçoivent une ombre fugitive sur le visage de Thaïs.
Une patience qui a commencé à se fissurer.
Une folie ravageuse. Un monstre avec des crocs.
Pas le vrai visage sous un masque, non : une évolution, plutôt. Une puissance lovée qui extrapole les sentiments. Rend la jeune fille dangereuse.
Dangereuse pour les autres.

Thaïs n'a pas apprécié la réponse de Yloyse. N'apprécie pas la tournure globale de tout ceci, et comment l'étrangère la fait se ressentir. Sur son domaine. Devant témoins.

Thaïs n'en a rien laissé paraître, premièrement, mais c'est comme un poison qui couve en elle. Elle le retient, l'empêche de sortir. Mais cela rend vicieux son sang. Son esprit.
Diabolise son âme.

Oromonde a recueilli la Bleue, Thaïs l'a logée, Harvain l'a nourrie, désaltérée, lavée. Linsey s'est dévoilée. Aucun, manifestement, n'a exprimé la moindre possibilité de balancer la nouvelle du retour de l'étrangère sur les Entrelacs, sinon à ses ennemis directement. Sinon que sa position précise : ligotée au fond d'une grotte de Kil'dé.
Et Yloyse tergiverse sur le fait qu'être dispensée de s'expliquer la rend débitrice, et qu'elle ne veut pas de ce statut ?
Quel est ce foutoir ? D'où viennent ces gens ?

Thaïs n'a plus envie de comprendre. A une seconde prêt, elle aurait pu déverser une colère brûlante et très mal contenue.
Est-ce à eux de considérer l'état d'esprit des étrangers ? De s'adapter ? De faire des ronds de jambe, de se contorsionner pour devenir la parfaite égale ?

C'est vrai, Yloyse est blessée. Et ses réactions peuvent parfaitement s'expliquer. Mais l'empathie de Thaïs n'est pas celle d'Oromonde. Prévenante et délicate, elle ne peut l'être qu'un temps. Elle n'est pas du genre à s'occuper d'un chaton ingrat avec instinct maternel et abnégation.
La pente est devenue soudainement glissante.

La Commis est devenue raide. Quelque-chose se brise. Les digues vacillent.
Les yeux de Thaïs se plongent dans ceux de Yloyse. Ils semblent changer. De jeunes et bienveillants ils coulent vers une absinthe incisive et cruelle.
La main se resserre autour de celle de la Bleue. Rendent l'étreinte inconfortable, en passe d'être douloureuse.
Et chaude, anormalement chaude.

La d'Ascara murmure simplement, en libérant rapidement les doigts :


Bien.

Elle lance un regard à Harvain pour qu'il prépare ce dont aurait besoin la krolanne pour son voyage. Un autre regard à Oromonde sur la question du Destin.

Tourne les talons et disparaît dans les bois, sans un mot de plus. A bout de patience.
Transfigurée.
Sur le point de l'achever.


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Luang 12 Jangur 815 à 13h28
 
Et bien ça, pour un premier contact avec "la Main du Kil'dé", Linsey s'attendait à mieux. Déjà, elle se sentait peut-être plus proche de certains autres Lanyshtas rencontrés précédemment. Ici tout semble la dépasser, entre magouilles politiques et échanges diplomatiques, menaces à peine voilées et coups de colère insensés. Quel est donc ce monde ? Quelle est cette main ?

Linsey scrute la scène, n'en perd pas une miette, et son regard se fiche dans celui de chacun des protagonistes. Oh ça oui, elle aurait pu se jeter à corps perdu dans cette nouvelle quête, comme pour se pardonner à elle-même de ne pas avoir suivi les autres. Elle aurait pu, si elle n'avait pas assisté à cet échange, et si le seul visage qu'Yloyse lui avait dévoilé, n'avait pas été celui d'une Lanyshta aussi arrogante... Dangereuse ?

Le rideau retombe et les comédiens retournent à leurs loges. Thaïs semble vouloir s'échapper, est-ce réellement ainsi que ce rassemblement qui se voulait fédérateur doit se terminer ?

Linsey quitte le groupe le pas rapide, à la suite de Thaïs, après s'être très sommairement excusée auprès des autres. Elle appelle, mentalement.


S'il-vous-plait Thaïs, attendez un instant !

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 12 Jangur 815 à 14h21
 
La pensée de Thaïs fuse, vers Linsey puis vers la Main.

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