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La Main de Kil'Dé
Le Club des Cinq
 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Luang 12 Jangur 815 à 19h08
 
Linsey cesse de marcher à la suite de Thaïs. Son visage se referme, elle comprend les pensées qui lui sont envoyées et les partage. Thaïs a d'autres choses à faire, ce n'est pas cette fois que les liens seront resserrés entre les membres de la Main.

Elle se retourne un instant vers le petit groupe, leur affichant sa mine dépitée.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 13 Jangur 815 à 12h36
 
Cette rencontre n’aura pas manqué de suspens et de piquant, décidément. Oromonde reste imperturbable tandis que le groupe se divise, l’affaire temporairement conclue. Certes, les deux partis se sont entendus sur un point ; mais on devine aisément que le reste, la fameuse sémantique, pose problème. On peut comprendre pourquoi. Oromonde, pour sa part, n’y parvient pas, et se sent embarrassée par cette situation. A-t-elle commis une erreur en faisant courir un risque à la Main pour qu’elle soit, au final, rabaissée ? A-t-elle trompé Yloyse en l’attirant ici, alors que l’azurée a plusieurs répéter et fait part de son esprit d’indépendance ? Peut-être est-ce sa faute.

Elle reste les bras ballants lors de la discussion, finit par se relever après avoir répondu mentalement à Thaïs. La question du Destin, pour aussi rhétorique qu’elle soit, semble lui revenir. Elle répond, donc :

« A nos yeux, vous aviez déjà un Destin, Yloyse.

Bien sûr, votre existence, comme votre venue ici, est liée à des causalités extérieures dont la prédiction et l’agencement ne dépendent pas de nos Précepteurs du Concile – cet ordre qui s’occupe de l’étude des textes et qui assure l’éventuelle modification des Augures. C’est ce en quoi nous vous appelons Sans-Destin : vous passez entre les mailles du filet, si vous voulez. Personne ne s’est occupée personnellement de savoir ce que serait votre vie, de vous donner une place et un rôle à jouer dans la scène sociale. Pour nous, cela est triste, et c’est pourquoi nous considérons les Sans-Destins à la façon d’enfants ; mais même nos plus jeunes bambins sont au sujet de l’histoire, du présent et de l’avenir moins ignorants que le plus vieux des Sans-Destins.

Mais ces causalités existent bel et bien, et elles ont un ordre : celui du Cantatère. Ainsi, tous ont un dessein dans la marche du monde.
Le vôtre, en particulier, est important.

Vous êtes l’incarnation vivante d’une des visions du Scylla. Le simple fait que vous soyez ici est une réalisation de ses prophéties.
Notre espèce, si je puis m’exprimer ainsi, échappe en son entier aux précisions des augures et aux déterminismes. Au lieu d’être causée, elle provoque des effets. Et concorde avec de grands changements qui doivent bouleverser tout ce que nous connaissons.
Vous faites partie du Un.
Déjà, et à jamais.
Vous êtes un des visages vivants du Destin… »


Oromonde sourit pauvrement.

« J’imagine que cela ne vous plaît guère. Mais venez. Si vous le souhaitez, je peux vous faire visiter mon Quartier, le temps que vous mettiez au point votre voyage de retour. »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Merakih 14 Jangur 815 à 11h58
 
Elle a sentit sa paume commencer à chauffer, puis la sensation s'est estompée au profit d'une agréable fraicheur faisant barrage à la chaleur. Protegeant contre une éventuelle brulure. La pheremancienne n'en dit rien mais s'interroge un instant sur la volonté de l'adolescente de tenter de lui broyer la main. Les prunelles marécageuses s'éclaircissent légèrement et ne se détournent pas.

Elles suivent ensuite la silhouette androgyne qui disparaît.

Yloyse le regretterai presque. Presque parce qu'elle a obtenu la réponse qu'elle voulait. Presque parce que cela s'est produit en présence de spectateurs. Et qu'elle ne désirait pas être blessante. Juste précise. Mais Thais n'aime pas être contredis et... et la Bleue reconnaît intérieurement qu'elle même a un caractère comparable à celui d'un frobhek réveillé en sursaut.

Une pensée fuse. Deux. Résonance.

Elle n'est pas seule. Ce qui est foncièrement rassurant quand elle songe qu'il est tout à fait possible que Thais ai dénoncé sa présence. Peu probable mais possible. Mais les choses seraient un peu différente cette fois. En attendant, Yloyse prefere croire que les Kildéens sont dignes de confiance.

Une esquisse de sourire gêné.


Désolée. J'ai un caractère de braxat acariatre mais je ne désirais pas la vexer. Ou vous blesser. Si mes mots l'ont fait, je le regrette, ce n'était pas mon but.

Elle ne les retire cependant pas car elle sait qu'elle risquerait de réagir de nouveau ainsi si la situation se répetait. Soupir intérieur.

L'attention est sincere aux explications d'Oromonde et la jeune femme reponds, songeuse.

Votre conception du Destin me reste... étrange même si je comprends un peu mieux. Nous préférons songer que ce sont nos propres capacités qui nous permettent d'avancer et de progresser et non des paroles déclarées à notre naissances. Que nous sommes seuls responsables de ce que nous réussissons à faire. Responsables de nous si vous préférez. Si nous échouons, d'autres réussirons ensuite mais savoir à l'avance le résultat empêcherait d'avancer... nous cantonneraient sur une seule voie et donc limiteraient notre curiosité outre scientifique.

Peut-être tout cela est il déjà écrit mais... ne pas le savoir permet de garder un peu de surprise, de fantaisie. Comment dire... ça permet d'imaginer. D'une certaine maniere, il est plus gratifiant de penser avoir réussit par soi même que parce qu'on était sencès réussir. Ou pouvoir rever changer que suivre une voie tracée d'avance qui ne nous plaît pas.

Cela ne me déplaît pas, mais si j'ai déjà un Destin, je pense préférer en garder la surprise.


Silence. Yeux étonnés et... est il nécessaire de le dire, qui s’éclairent.

Cela ne vous dérange pas ? J'ai déjà apporté beaucoup de bouleversement dans votre quotidien.

Bien sur qu'elle apprécierait mais... elle ne veut pas déranger plus encore.


Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Julung 12 Fambir 815 à 20h58
 
Combien cela fait-il de temps que nous avons accédé pleinement à nos pouvoirs de Lanhysthas ? Mademoiselle Thaïs légèrement avant moi. Depuis peu mademoiselle Oromonde. Et nul doute que prochainement ce sera mademoiselle Derfùn. L'équipement a été commandé, même moi j'ai du m'y résoudre. Quel accoutrement ridicule. Que pensent-elles ? Aller s'aventurer à l'extérieur de notre Kil ? Dans ces autres sharss qui savent à peine comment tenir un couteau à poisson ? Ou pire, dans ces régions désertiques où règnent les monstres en tous genres et autres krylannes ? Je soupçonne fortement mademoiselle Thaïs de se renseigner sur le quartier déchu, le Kil'darogan. Humf ! Ces jeunes !

Sur l'entrainement de ces magies, je ne peux pas faire grand chose pour les aider mais pour le reste, je dois leur apprendre quelques ficelles. Le Locus Solus disposait vraiment d'un assortiment large de cursus. Si cela continue, je vais devoir reprendre...des cours du soir moi aussi. A mon âge, si ce n'est pas malheureux...

J'ai du procéder à quelques aménagements dans cette petite alcôve pierreuse. Niveler le revêtement, installer des mannequins d'entrainement rembourrés, des barres d'exercice, une corde à nœuds et d'autres joyeusetés de ce genre. J'attends encore la livraison d'une bobine de fil barbelé maintenant que j'y pense. Je finis l'installation du "métronome". Une bille de bois de belle taille suspendue par une corde assurant un va et viens régulier, parfait pour esquiver mais terrible pour mes lombaires. Bien sûr, je ne pouvais pas demander à d'autres personnes de m'aider à installer ça. Je ne me voyais pas dire à madame "je pense que l'éducation de votre fille pourrait aussi se faire sur un aspect plus...physique et martial au lieu du ballet et de la poésie".



Il est temps de passer à un entrainement plus...moderne que les quelques bricolages amateurs que nous faisions au début.

*** Ambiance ***


Progressivement, à mesure que chacun des doigts de la Main se réunit, j'explique l'idée de tout ça. Scylla que je déteste prendre la parole... Une fois que tout le monde est là, je reprends.


Bien, maintenant que nous sommes tous là...

Je vois cette détestable bestiole qui commence déjà à roucouler autour des chevilles de ces demoiselles.

...nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses.

Je tourne la tête en direction de mon apprentie à l'Hermine.

Mademoiselle Oromonde, vous voyez ce chemin parsemé de graviers et de feuilles mortes par dessus ? Votre entrainement est on ne peut plus simple. Traversez-le jusqu'au moment où vous le ferez sans faire un bruit.

Ca devrait l'occuper quelques semaines je pense.

Mademoiselle Thaïs, vous allez travailler vos mouvements, vos réflexes et votre souplesse. Vous voyez le métronome ici, vous vous tenez dans le petit cercle que j'ai tracé sur le sol, vous le lancez et vous l'esquivez sans bouger les pieds.

Et ça ne fera pas de mal à vos cours de danse qui sont toujours aussi catastrophiques.

Du coin de l'oeil, je guette la troisième.


Mademoiselle Derfùn, je pense que nous allons courir un peu autour du domaine.

Je claque des doigts.

Exécution !


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Julung 12 Fambir 815 à 23h50
 
Linsey avait finit par prendre le rythme. Même si elle se sentait en net retrait par rapport aux autres membres de la Main, elle ne désespérait pas, elle aussi, d'avoir un jour ces capacités "surnaturelles". Ou plutôt, elle était heureuse de cette situation, elle se sentait plus normale que les autres. Sa condition de Lanyshta n'avait pas eu autant de conséquences sur elle que sur les autres doigts. Un espoir en un avenir plus serein, les choses resteraient dans l'état actuel ? Ou ... pourrait-elle redevenir comme avant ?

Harvain prend son rôle de patriarche très au sérieux, et ne manque pas d'imagination pour aiguiser les réflexes et entretenir les silhouettes de ses drôles de dames. Quand il annonce l'exercice du jour, Linsey ne peut s'empêcher de sourire. Elle laisse Harvain mettre les autres en place, se déleste de son sac et de son manteau, puis fait quelques étirements sommaires avant quelques foulées en rond autour d'Harvain.


Très bien j'attends votre signal de départ. J'espère pouvoir vous suivre, allez-y doucement voulez-vous ? Taquine elle l'est souvent avec lui, mais là, elle se montre malicieuse et prend un ton moqueur.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 16 Fambir 815 à 17h32
 
Thaïs est une élève assidue et motivée : c'est le moins que l'on puisse dire. Très enthousiaste à l'idée de se faire maltraiter physiquement, elle a revêtu un pantalon souple et une chemise ample, la faisant ressembler à un jeune coq écorché et entêté. Plus du tout à une jeune femme du monde habituée aux salons mondains : on jurerait plutôt un jeune soldat dont les traits lui donnent ce caractère torturé qu'affectionneraient sûrement justement les petites oies blanche.

Harvain a dit d'esquiver, Thaïs esquive. Avec mal, tout d'abord : elle se prend la bille de bois dans le front, dans la nuque, sur le nez, dans les dents, dans le haut du crâne, jure. Balance même une sorte de tourbillon de feu qui manque de réduire l'outil en cendre. Se reprend. Se re-concentre. Se reprend la bille sur la joue -ce qui lui laisse une admirable trace noire de suie. Peste intérieurement -de nouvelles étincelles crépitant au bout de ses doigts. Elle regarde ses comparses, guère plus épargnées qu'elle. La situation à quelque-chose de comique, à voir ce Majordome entraîner le petit groupe d'Amazones, aussi disparates les unes que les autres.

Allez : un, deux, un deux. La d'Ascara parvient de mieux en mieux à calculer les allers-venues, devient précise. Elle se permet même de fermer les yeux, pour se détacher un peu plus de l'environnement. Thaïs est jeune, souple et leste : l'exercice est loin d'être impossible pour elle, bien que difficile.

Elle y arrive ! Elle y arrive ! La boule de bois noirci la frôle sans la toucher, alors qu'elle balance son bassin, se plie, ondule. Elle adresse un pouce vainqueur à Harvain : il n'en faut pas plus pour perturber sa concentration. Dans un cri étranglé, elle se prend la boule derrière l'oreille et s'étale piteusement à terre.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 18 Fambir 815 à 17h48
 
Je toise du regard mademoiselle Derfùn. Je n'aime pas ce ton, cela ne sied pas à une jeune demoiselle. Mais surtout, je sens le piège. Humf !

Quand vous aurez des créatures...affamées ou des ennemis...belliqueux autour de vous, je ne pense pas que vous pourrez leur dire "courez après moi mais pas trop vite s'il vous plait" mademoiselle Derfùn. Nous courrons à un rythme réglementaire dans un premier temps. Disons une heure.

Ces jeunes... Sans un mot, je m'élance à mon rythme, gauche, droite, gauche, droite... J'ai toujours essayé de garder une hygiène de vie irréprochable et cela passe aussi par un peu de sport de temps à autres. Depuis que je suis devenu lanyshsta, j'ai remarqué que je m'essouflais également moins vite. Peut-être effectivement, je deviens un peu plus résistant et fort. Même si j'ai toujours mal au dos quand je me baisse. La télépathie oui, les lombaires non.

Pendant une heure, je trotinne à mon rythme, celui que j'ai appris pendant mes études. Une régularité toute rigoureuse. Un tachymètre pourrait indiquer précisément 9,5 kilomètres par heure. Hum, toujours le genou gauche qui est un peu faible, faudrait que je muscle ça un peu plus. J'entends le souffle régulier de mademoiselle Derfùn derrière moi, à ma gauche, elle semble plutôt bien supporter le rythme ! Humf, son regard, elle se moque, petite peste !

Nous revenons au bout d'une heure au niveau de la grotte. Je suis en nage, rouge, haletant. J'essaye de conserver mon stoïcisme majordomien avec grande difficulté tandis que je reprends mon souffle avidement. Mademoiselle Derfùn est à peine en sueur.


Bien mademoiselle Derfùn, ce n'était pas trop mal pour une première séance.

Je lève la tête vers mademoiselle Thaïs qui fait la connaissance avec l'inattention. Je me redresse, essayant de paraître en forme puis m'approche de l'inattentive.

Bien mademoiselle Thaïs mais ne perdez pas votre concentration. Si cette bille de bois était une créature, le résultat aurait été différent. Allons, veuillez vous relever, continuez encore un peu.


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Merakih 18 Fambir 815 à 23h39
 
Pour une fois que Linsey est bonne en quelque chose, elle ne boude pas son plaisir. Quitte à en paraître terriblement prétentieuse. Du moins pendant la course. Elle suit Harvain sans trop le pousser, n'accélère pas la cadence, mais lui sourit jusqu'aux oreilles quand il la regarde. Elle est tout de même impressionnée, Harvain a l'air d'être assez vieux et il court plutôt bien. Il a quoi ? Soixante, soixante-cinq ans ? Elle aimerait avoir la forme à cet âge là !

Au bout d'une heure, le vieux monsieur est bien fatigué et Linsey reste souriante. Essoufflée bien-sûr, mais toute fraîche et aux joues bien rougies, revigorée par cette petite course au milieu du parc familial.

Merci Monsieur Harvain, c'était très agréable de courir avec vous. Vraiment, je veux dire. Oui, vraiment elle le pense. D'habitude je cours toute seule en ville, à l'aube une heure ou deux... Peut-être deux ou trois fois par semaine... Elle avoue sans tourner autour du pot ! C'est une bonne manière de se vider la tête non ?

Harvain s'éclipse, Linsey en profite pour pleinement reprendre son souffle et faire quelques étirements.

*** ***


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 20 Fambir 815 à 11h41
 

Du côté d’Oromonde, l’affaire est catastrophique.

Elle a d’abord passé un quart d’heure à observer le chemin de feuilles pour déterminer le passage le plus aisé. Intérieurement, elle n’a cessé de se demander pourquoi Harvain leur faisait ainsi subir ces exercices absurdes et franchement ridicules. Entre Linsey qui folâtrait dans les arbres et Thaïs qui, de loin, avait l’air de se convulser de façon épileptique, elle avait tout du moins l’impression de s’en tirer à bon compte. Traverser un chemin de feuilles et de cailloux ne devait être si difficile que ça, n’est-ce pas… ?

*Musique*, maestro. Voilà que notre serveuse-artisane-criminelle rentre en scène. On la voit tout d’abord s’approcher du terreau boisé. Elle n’a même pas approché le chemin que les bottes qui lui a donné Harvain pour l’exercice font un ploc-ploc malheureux. Satanées de bottes bulbeuses. Cela rend l’affaire plus complexe encore !
Puis, attaquant l’exercice, la lanyshta file. Un pas, deux pas, trois pas…non seulement ceux-ci font tous craquer feuilles et branchettes, disposées astucieusement par le majordome pour piéger l’innocente discrète, mais, de plus, elle finit par trébucher sur un fil tendu qui était dissimulé sous le paquet de feuilles, et s’étale fort à propos sur le tapis d’humus.

« Argh ! Mais qu’est-ce-que….»

Elle roule sur elle-même pour sortir du chemin et recommencer. Sa main gratte distraitement son coude. Les tâches grisées continuent leur drôle d’ascension sur ce corps filiforme et désespérément roide.
Il faut une demi-heure à la jeune fille pour parvenir à dépasser l’obstacle du fil tendu sans faire de bruits. Cela lui demande beaucoup d’attention, car les bottes bulbeuses lâchent un « couic » dès que son pied exerce une trop forte pression sur la semelle. Par conséquent, il faut rester légère ; activité facilitée par le poids plume d’Oromonde, mais pas vraiment pas par sa démarche de canard constipé. Toutefois, à force d’efforts, elle parvient à franchir la première ligne. Ouf ! Se retournant pour voir si quelqu’un a vu son exploit, elle constate que personne ne fait attention à elle. Linsey est hors de vue, elle a trottiné au loin. Thaïs, pourtant, pointe un pouce triomphal. Oromonde reproduit le geste pour signifier qu’elle est aussi parvenue à passer sa première épreuve. C’est le moment où son pied rencontre un autre piège disposé par le majordome sous les feuilles sèches.
***

***

Il y a un long chemin à faire…


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 24 Fambir 815 à 17h05
 
*** Avez-vous déjà vu… ***


Un arbre dansant le hula hoop ? Car plus Thaïs se contorsionne pour éviter la boule de bois, plus ses gestes mécaniques lui donnent des airs étranges de danseuse efflanquée et raide prise dans une boucle de répétitions infernales. L’adolescente sue, jure entre ses dents, ne quitte pas le métronome diabolique des yeux. Gauche, droite, gauche, bas, tours, j’évite, j’esquive, je reviens, je me replace, gauche… La bille s’emballe, le rythme se modifie, et le visage se crispe sous l’effort. Thaïs est tout, tout sauf gracieuse ou élégante : seul le résultat final compte. A savoir : garder son nez entier.

La victime consentante jette tout de même un œil à ses comparses : Oromonde semble marcher sur des clous, et à des bruits de pièges qui se déclenchent succèdent des sons étouffés d'un corps qui chute ou de petits cris surpris. Quant à Linsey, elle semble plutôt bien s’en sortir, plus solide et endurante qu’elle n’y paraîtrait aux premiers abords.

Thaïs lui sourit et lui fait un « coucou » de la main. Il n’en faut pas plus pour que l’infernal métronome ne manque de lui déboîter la mâchoire et ne la couche à terre. Thaïs se relève en hurlant de rage : deux sorts fusent. Le premier assourdit tout le monde alors qu’une explosion sonore fissure la bille de bois. Il semble que le son soit sorti des mains de la magicienne, alors qu'elle boxe sa proie. Thaïs virevolte, soudainement aérienne et légère. Elle tourne autour de la cible, vole d'un pied sur l'autre, passe en dessous, se relève en un bond félin étonnant de souplesse. Elle apparaît en un éclair pour jeter une substance grise et gluante sur le métronome : un acide corrosif qui grésille en mangeant l’aubier.

L’adolescente jubile alors qu’une fumée âcre se dégage de la malheureuse boule inerte. Les poings au-dessus de la tête, l'enfant sautille en une étrange danse de la victoire.



 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Vayang 27 Fambir 815 à 00h19
 
Je hausse un sourcil. Inquiet. Je m’approche prudemment de mademoiselle Thaïs et toussote pour interrompre ces manifestations de joie peu appropriées. J’ai les oreilles qui bourdonnent encore un peu.

Mademoiselle Thaïs, merci de ne pas détruire le matériel.

Ni l’instructeur.

Si vous avez de l’énergie à revendre, je suis sûr qu’une petite course d’une dizaine de kilomètres devrait vous aider…

Ah ces jeunes.

Veuillez continuer l’entrainement. Avec du style, de l’élégance, de la grâce et un soupçon de féminité je vous prie.

Je m’éloigne à reculons, par mesure de précaution pour me diriger vers mon apprentie à l’hermine. Le résultat n’est pas terrible.

Mademoiselle Oromonde, vous posez le talon trop lourdement. Vous ne pouvez pas amortir votre marche de cette façon. Utilisez la pointe des pieds, fléchissez vos jambes. La vitesse n’est pas nécessaire, prenez votre temps. Ah oui, c’est vrai, j’ai pimenté le parcours de quelques surprises. Prenez le temps d’observer votre environnement. La prochaine fois, ce sera peut-être une lame ou un pieu.

Un instant.

Recommencez.

Je me tourne vers mademoiselle Derfùn.

Quant à vous, ne vous croyez pas en vacances pour autant. Vous aurez des cours de rattrapage une fois votre potentiel pleinement accompli. En attendant, puis-je vous suggérer de continuer les exercices physiques classiques ?


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 1 Marigar 815 à 11h08
 
Une lame…ou un pieu ?
Mais elle est supposée suivre le cours sur « l’anthologie des tisanes et thés » au Locus Solus (programme spécial Harvain), pas le cours sur « Acrobaties et roulades en milieu extrême : chemin de feuilles automnales (édition spéciale fosse à pieux !) ».
Loin d’être quelque peu sceptique quant à l’information prodiguée par le majordome, Oromonde se montre très certaine qu’il a dit la vérité. Cela suffit à prouver comment elle considère son maître. Elle est persuadée qu’il est secrètement un assassin, après tout.
Elle reprend donc l’exercice.
C’est un peu long.
Et fatigant.
Une heure passe.
Oromonde n’a pas progressé.

Par contre, elle a commencé à se débarrasser discrètement des fagots, bâtons cassés, sifflets, trompettes, et autres pièges bruyants qu’Harvain a glissé sur le chemin.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Dhiwara 1 Marigar 815 à 22h50
 
L'entrainement continua pendant plusieurs heures. A la fin de la journée, nous étions dans un triste état. Mademoiselle Thaïs étant celle qui aura le plus "souffert" de cette première session. Je me note mentalement d'installer un coussin sur la bille de bois pour limiter les impacts. Il faudra charger un peu plus le maquillage pendant quelques jours le temps que les bleus s'estompent. Je sonne la fin de la séance en tapant dans mes mains à l'image d'un professeur.

Mesdemoiselles, s'il vous plait, votre attention. Bien.

Le "pouic-pouic" ridicule des chaussures de mademoiselle Oromonde m'amuse un peu. Mais une fois qu'elle aura maîtrisé ces bottes bulbeuses, le plus dur sera derrière elle. Du moins, pour cette faculté. Il restera tout le reste. Quant à mademoiselle Derfùn, nous n'avons encore aucun moyen de voir comment son état de lanyhshta s'activera. Aura-t-elle des facilités sur la manipulation de ces sphères de magie ? Ou dans des compétences martiales ? Ou autre chose ? La seule chose que je peux faire pour le moment est un banal exercice physique dans lequel elle semble déjà à son aise...

Ce sera tout pour aujourd'hui. La demeure d'Ascara reste ouverte en permanence si le cœur vous en dit de revenir vous entrainer de votre initiative. Sinon, nous nous retrouverons même endroit même heure dans 3 jours. Avant de nous quitter...

Je me dirige vers une petite malle posée sur le sol dans un coin que j'ouvre en grand.

C'est un modèle rare et donc cher de malle réfrigérée. Aucune machinerie sophistiquée à l'intérieur mais un revêtement interne élaboré qui conserve la température. Il suffit alors d'ajouter quelques pains de glace et le tour est joué. Et en cette saison, la glace, ce n'est pas ce qui manque.

J'en sors une grande théière que je pose au sol sur une petite nappe. Je m'affaire quelques instants, le temps de sortir le plateau, des tasses et d'y verser le contenu de ma théière.

Je porte le plateau comme si j'étais à l'hermine dans un cadre tout à fait respectable et conventionnel que je présente à chacune des participantes pour prendre une tasse. Je me suis dit qu'après tout cet exercice malgré la fraîcheur du climat, un rafraichissement serait bienvenu.


Pour ce soir, après l'exercice, un thé glacé Iskandar. Un thé vert offrant un large bouquet floral, évocation des arts et de la philosophie kil'sin, qui se couronne d'un soupçon mentholé.

Plus tard, alors que la Main se dispersait, je raccompagnait mademoiselle Thaïs.

Veuillez ne pas oublier non plus vos leçons de géopolitique appliquée mademoiselle Thaïs, Maître Pujado a été très clair à ce sujet.


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Luang 2 Marigar 815 à 08h25
 
Linsey est tellement fière de s'être sentie douée dans quelque chose - la course - qu'elle a comme un sentiment de remords en voyant les deux autres Lanyshtas lutter avec leur ateliers d'agilité. Motivée par cette empathie et aussi par l'envie de progresser dans la maîtrise de ses capacités physiques, elle reprend la course après qu'Harvain l'ait quittée. Elle adopta un rythme plus soutenu, quelques accélérations avant de reprendre une course plus lente, et surtout elle faisait des "pauses" pour s'étirer et faire quelques exercices au sol.

Tant et si bien que quand Harvain les libère, elle semble en aussi mauvais point que les autres Lanyshtas. Essouflée, la peau rougie par les efforts, le front (et les aisselles) suants. Elle écoute leur professeur, la tête presque entre les genoux et les poumons à l'agonie.

Elle est particulièrement touchée et surprise par le thé d'Harvain, mais l'engloutie d'un trait sans plus de cérémonie.


Ah ça fait du bien, mais j'en boirais un litre !

Et voilà, elle a encore dit tout haut ce qu'il fallait peut-être garder pour soit. Peu importe, dans cette tenue et surtout dans cette saleté, elle n'est plus à ça près. La Main va se séparer, et déjà elle prévoit de revenir chaque matin faire son petit footing dans ce parc. Ce sera toujours plus agréable que dans les rues du Kil'dé.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 2 Marigar 815 à 10h58
 
"Style, élégance, grâce et féminité" : tout ce qui ne caractérise pas Thaïs, loin s'en faut. Autant demander à un sanglier de la finesse et du raffinement lorsqu'il charge le chasseur. La d'Ascara reprend donc l'exercice un peu boudeuse, esquivant la boule en ponctuant d'ironiques murmures chaque figure, dans différents dialectes : "vous êtes bien urbaine", "je n'en ferai rien", "vos échardes sont à tomber", "comment se porte la famille ?" et autre "votre compagnie est délicieuse".

Thaïs se rue sur le thé à la pause, et ne manque pas d'envoyer des pensées à ses compagnes de souffrance "il faudrait l'entraîner aussi, Harvain, non ?" : bon exercice pour voir si les jeunes femmes arrivent à cloisonner leurs pensées ou si le Majordome parvient à en capter des brides -auquel cas, aucune d'elle n'en doute, la riposte serait immédiate. C'est jouer avec le feu, alors qu'Harvain est à moins de deux mètres d'elles, mais cela amuse fortement la d'Ascara, qui pousse le vice de plus en plus loin jusqu'à se faire choper. "Je suis sûre qu'il dope nos thés pour nous rendre plus performantes", "Oromonde, tu mérites une médaille pour être aussi à ses ordres en cuisine", "Linsey, attend voir qu'il trouve tes pouvoirs, tu vas en baver"... tout en sirotant très naturellement le breuvage, sans sourire ou pouffement qui les auraient irrémédiablement trahies.

Alors qu'Harvain lui rappelle, finalement, ses devoirs "professionnels" d'Adjointe aux Sans-Destins, Thaïs émet un profond soupir. Quand sera-t-elle enfin autorisée à cramer quelque-chose ? Elle désespère de plus en plus.


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Luang 2 Marigar 815 à 12h13
 
La voix de Thaïs lui parvient distintement, elle ne comprend pas immédiatement que ce sont des pensées et elle ne peut s'empêcher de glousser en regardant Harvain.

Tu y vas un peu fort là non ?

Rapide coup d'oeil à Thaïs, à Oromonde, puis à Thaïs, et enfin à Harvain. C'étaient des pensées ?!

Pardon monsieur Harvain je... Euh je voulais dire, vous nous entraînez très bien, merci beaucoup.

Depuis quand Linsey n'avait-elle rit, ou ne serait-ce que gloussé ? Depuis quand s'était-elle autant dépensée physiquement ? Elle ne saurait le dire, mais pour sûr, elle se sent très bien là, entourée des autres doigts de la Main.

 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Luang 2 Marigar 815 à 22h51
 
Je hausse un sourcil et contemple les trois doigts de la Main. Je plisse les yeux. Ah ! Mademoiselle Derfùn n'est pas aussi douée que ses consœurs pour camoufler ses sentiments. Petites futées... Je casse le silence d'un ton sec et utilise le ton de commandement du majordome sur l'enfant récalcitrant qui ne veut pas se lever.

Mademoiselle Oromonde !

Elle se détend d'un coup sans toutefois renverser son thé. Je suis satisfait de voir que le métier rentre.

Quelle est la sanction prévue pour m'appeler "monsieur", nous vous écoutons ?

Oromonde n'hésite pas une seconde et répond.

Tout à fait mademoiselle Oromonde. Cinquante pompes pour mademoiselle Derfùn pour manquement à l'étiquette. Exécution jeune fille. Je commence à compter.

Je lève mon index, une main dans le dos. Mademoiselle Oromonde sait que j'adopte cette posture quand je m'apprête à réciter un sermon.

Un !

Mademoiselle Derfùn,

Deux !

De la rigueur,

Trois !

De l'éducation.

Quatre !

Voilà ce qu'il faut,

Cinq !

Pour une jeune femme

Six !

De la société

Sept !

Et accessoirement

Huit !

Si elle veut survivre.

Neuf !

Au monde hostile,

Dix !

Et à mon entrainement.

Onze !



 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Matal 3 Marigar 815 à 08h06
 
Quel manquement à l'étiquette ? Linsey ne comprend pas, elle a été très polie au contraire ! Peu importe, ce que Harvain veut... Harvain obtient, et elle se retrouve à quatre pattes en train de faire ses pompes au rythme effréné imposé par le Maître (de maison).

Un...

Facile.

Deux...

Passe encore.

Trois...

Commence à piquer.

Quatre...

Tiens, j'avais un muscle ici ?

Cinq...

Oui j'en avais un, avant.

Six...

Dire que c'était presque fini.

Sept...

Un bon, petit, thé, et, c'était, fini.

Huit...

Oui ce thé, je sens le liquide balloter dans mon estomac.

Neuf...

J'ai le tournis, mon ventre commence à se contracter.

Dix...

Quoi déjà dix ? Je ne suis même pas remontée de la numéro neuf !

Onze...

Et puis s'en vont. A peine le temps de basculer sur le côté, elle ne peut retenir un reflux gastrique. Ne tombons pas dans le dramatique, il n'y a pas un raz-de-marée de vomi qui s'échappe, "juste" du liquide acide qui atteint le fond de sa bouche et la brûle ! Linsey est tout de même avachie sur le côté, une main sur la bouche et le teint très, vraiment très pâle.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 3 Marigar 815 à 14h29
 

Oromonde soupire discrètement quand Linsey répond à vive voix à la pique de Thaïs. La malheureuse : elle a osé prononcer le démono-diabolique mot « Monsieur » ! Nul doute que le châtiment sera terrible…

Elle regarde avec compassion sa camarade roulait sur le flanc en bavant. Elle-même n’a jamais tenu plus de cinq pompes. D’où les corvées vaisselles incessantes que lui avaient infligés à multiples reprises le majordome à l’Hermine, lorsque par mégarde un « monsieur » s’échappait de sa bouche. Evidemment, depuis, Oromonde n’a plus jamais commis cette dramatique erreur.

« La journée a été longue. Nous ferions mieux d’y aller », conclue-t-elle, se relevant au son d’un ‘ploc-ploc’ malheureux pour apporter une tasse de thé à Linsey (risquant le courroux du mentor.) En ajoutant, malicieuse : « Thaïs a ses leçons, de toute façon… »

Frustration qu’elle partage, puisqu’elle doit à son tour retourner à l’atelier pour exécuter une commande au service de Li Yun, particulièrement instable depuis la soirée à l’Hermine…



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 4 Marigar 815 à 14h05
 
Plusieurs jours plus tard, les doigts se retrouvent plus ou moins courbaturés. J’avais fait quelques modifications depuis la dernière fois. J’avais doté le métronome de bois d’une couche de mousse isolante pour amortir les coups. Les bleus que mademoiselle Thaïs essayait de cacher tant bien que mal avaient finis par être repérés. Interrogé par madame d’Ascara, j’avais prétexté la maladresse de sa fille aux leçons de danse de ballet. Manœuvre peu honnête je le conçois mais nécessaire. Mais maintenant, ça devrait mieux aller. D’ici quelques semaines, je pense que j’ajouterai un deuxième métronome pour complexifier les choses mais chaque chose en son temps. J’ai également refait le parcours de mademoiselle Oromonde. J’ai ajouté quelques, j’ai honte de m’en amuser, coussins flatuleurs au parcours ainsi que des chausse-trappes émoussés. Par-dessus tout ça un lit de végétaux et de feuilles mortes bien craquantes. Quant à mademoiselle Derfùn, je lui ai installé un grand bi fixé au sol. Elle pourra se dépenser sans aller bien loin. La demeure d’Ascara n’est pas non plus un stade sportif et on pourrait se poser des questions sur cette personne qui fait sa promenade de santé dans les jardins. Je suis en train de me dire que ce vélo et la source d’énergie assise sur la selle pourrait aussi être utile avec un peu de mécanique…Il faudrait que je demande conseil à un ami ingénieur…


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