vide fam
 
 

Page : 1 2 3 4 5

La Main de Kil'Dé
Le Club des Cinq
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Luang 27 Astawir 815 à 18h18
 
Nous avions fait quoi…oh, cinq cents, six cents mètres. Fiers, courageux, déterminés et farouchement dangereux. On était beau, on était fort, on sentait bon le sable chaud, de nos vertus et de nos gloires on captivait les auditoires. Les bons, les braves et les cœurs purs suivaient en chœur nos aventures, au firmament des âmes aimées, nos noms brillaient d’un feu sacré…

Au loin, je vis trois silhouettes indistinctes. Je fis signe à mesdemoiselles Thaïs et Oromonde de se planquer et de se maintenir prête selon un geste parfaitement clair : poing fermé, bras en équerre, agité de gauche à droite sept fois puis ouverture de la main pour faire les oreilles du lapin albinos puis main gauche au service de la main droite pour faire l’ombre chinoise du renard kil’sinite à l’affût du teckel kil’darien. Et enfin mains croisées pouces joints pour faire le symbole du pigeon rétroactif.

Le temps de dégainer, d’un geste éloquent et maintes fois répété devant la glace du grand salon, mon arc long et d’encocher une flèche. Je me dis toutefois que j’ai oublié quelque chose mais quoi… La boite à thé ? Non. Le linge de rechange ? Non. J’ai fermé le robinet avant de partir ? Oui.

Je vois trois créatures me foncer dessus à pleine vitesse. Etrange…

Me camoufler ? NON !


*** Ambiance ***


La suite des événements ne mérite pas qu’on s’y attarde trop longtemps. Non, franchement, croyez-moi, pas très intéressant, rien de particulier… Ah si, le record du monde de vitesse de repli stratégique connu aussi sous le nom de « oh-putain-Scylla-ils-vont-me-bouffer-tout-cru-les-cons-poussez-vous-devant ! ». Les deux jeunes femmes virent au loin ma silhouette courir de manière plutôt désordonnée, esquivant et roulant boulant. En simple, je serrai les fesses en attendant des jours meilleurs. Au final, profitant d’une maladresse de mes attaquants (les mauvaises langues diront que les krynänns étaient en train de se tordre de rire), je prenais la poudre d’escampette vitesse lumière.

Et au loin j’entendais une petite chanson alors que le soleil se levait.


L’aventure, c’est pas pour les couillons, j’aurai mieux fait de rester chez moi à faire des chaises en bois


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 29 Saptawarar 815 à 11h09
 
*Comme elle l'avait annoncé dans son message télépathique*,Oromonde arriva au parc d'entraînement habituel une demi-heure après cette dispute avec sa belle-sœur. Mais une demi-heure n'avait pas réussi à calmer la jeune femme, qui paraissait de fort méchante humeur. Elle avait cette allure tendue que les personnalités stoïques ont quand elles sont à deux doigts de laisser tomber le masque. Sans un bruit ou presque, elle s'abrita au couvert des arbres et commença à s'échauffer et s'étirer, retirant les couches de vêtement trop précieux de son Ordre pour ne conserver qu'un kimono souple. Elle banda ses mains soigneusement et prit soin d'échauffer les muscles de ses cuisses et de ses mollets.

Mais qu'est-ce-que fichait Harvain… ? Il devrait déjà être là. Elle espérait que ce dernier ne s'était pas absenté pour ses exercices d'archerie pratique ou pour un quelconque cursus au Locus Solus.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 30 Saptawarar 815 à 14h54
 
J’étais en train de raser monsieur d’Ascara lorsque je reçus l’étrange message télépathique de mon ancienne apprentie. La tension dans sa pensée a presque faillit me faire égorger mon maître, peut habitué que je suis à recevoir ce genre de sentiments de crispation. Il fallut déployer des trésors de sang froid pour retirer lentement la lame sans entamer monsieur.

Allons bon, que me vaut ce plaisir ? Je devine sans difficulté l’intention belliqueuse de mademoiselle Oromonde même si c’est la première fois que je ressens cette intention presque meurtrière chez elle. Décidément, les deux jeunes femmes qui m’entourent ont besoin de passer leurs nerfs continuellement… Il faut bien que jeunesse se passe. Ou se fasse, je ne me souviens plus. J’accuse réception du message comme à mon habitude et me reconcentre sur ma tâche. Il me faut plus que quelques minutes, le temps d’égaliser les pattes et voilà. Je tends une serviette chaude parfumée à la fleur d’oranger à monsieur d’Ascara puis commence à ranger le matériel tandis qu’il part satisfait. Je range mes rasoirs dans une pochette de satin puis me dirige vers mes appartements. Sur le chemin, j’en profite pour récupérer quelques bandages, compresses et serviettes. Quelque chose me dit que ça sera utile. Je pénètre dans le petit réduit sous les combles et me change rapidement dans l’obscurité. Je ressors par l’arrière de la demeure en passant par les cuisines. J’avise la gouvernante de mon absence, le temps de faire quelques courses.

Je sors du manoir puis me dirige vers notre petite grotte avec mon pas réglementaire. Je réfléchis à la venue de l’automne et au fait qu’il va falloir procéder au changement de toute la literie et de la décoration, ça nous occupera plusieurs jours. Il faudra également revoir les stocks de bois, l’isolation du système de purification d’eau et quelques autres bricoles pour les prochains mois plus frais. Me vient l’idée de dégager une petite partie du terrain pour y construire une serre. J’ai souvent été contre ajouter un potager au jardin d’agrément, bien trop vulgaire et peu esthétique mais une petite serre pourrait trouver sa place du moment qu’elle est bien bâtie. Hum, une idée à creuser, il faudrait que je me renseigne.


A votre service mademoiselle Oromonde. Je suis content de vous revoir, cela fait bien longtemps. Vous vous portez comme un charme.

Je la vois qui piaffe d’impatience comme un étalon dans sa stalle. Inclinaison de quinze degrés. Mes petites phrases sont absolument superflues et d’habitude, je ne m’encombre pas d’inutilités, ce n’est pas mon rôle de faire la conversation. Mais le caractère saugrenu de ces phrases devrait peut-être la déstabiliser, ou mieux, l’énerver davantage.

Je pose sur un rondin de bois les serviettes et le nécessaire de pansements puis entreprend de retirer quelques épaisseurs de vêtements. Apparait alors une tenue fine, d’un gris terne mais propre visiblement taillée sur mesure même si le vêtement n’est pas cintré. J’avise les poings bandés de mademoiselle Oromonde et hausse le sourcil droit. Oh vous voulez la jouer comme ça ? Petite prétentieuse, vous pensez donc pouvoir me toucher ? Eh bien, voyons ça.


*** Ambiance ***


Je sors une dague d’entrainement semblable en tout point à l’arme réelle mais à la lame non tranchante, sans poison ni estoc aguisé. Bref, un bout de fer poli mais aux dimensions et au poids rigoureusement identiques à l’original. Légère révérence et large geste du bras droit comme indiqué dans les manuels de danse classique.

Messieurs les kil’dariens, tirez les premiers.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 2 Otalir 815 à 21h21
 

Oromonde piaffe d'impatience, il est vrai. Enfin...autant qu'un poulain neurasthénique, dépressif et psychopathe peut piaffer d'impatience.
Elle ne cesse de repenser aux propos de Briséis. Elle sait très bien ce que ça veut dire, et avait même considéré cette possibilité. Mais se trouver devant le fait accompli...c'est autre chose. Qu'est-ce-qu'elle va bien pouvoir faire ? Prendre ses responsabilités, lui souffle la voix de la sagesse. Va te faire foutre, voix de la sagesse, rétorque la décidément très contrariée Oromonde.

L'arrivée d'Harvain est une distraction bien venue de ces pensées tortueuses. Oromonde ne sourit pas – enfin, pas vraiment, même si la commissure droite de ses lèvres se relève légèrement. Ce n'est pas la première fois qu'elle défie le majordome à la lutte. Le vieillard y révèle quelques esprits pervers et insultes moqueuses dont il ne fait autrement jamais preuve. Il faut dire que les propos d'Harvain touchent leur cible : Oromonde est piquée par son dédain flegmatique et ses atours de danse. Il compte lui proposer une valse ? On n'était pas au cours de ballet de la petite Thaïs (même si ceux-ci pouvaient par ailleurs se révéler aussi violents que cette partie d'empoignade.) Mais enfin, qu'importe. Le majordome appréciait de se payer sa tête, tant mieux pour lui. Elle, ce qu'elle appréciait, c'était de lui placer un poing sur la figure.

Tâche à laquelle elle s'applique aussitôt. Moyennant quelques sautillements de boxeur et élancements acrobatiques, Oromonde commence à cerner son camarade de coup. Elle a bien vu la dague d'entraînement du vieil homme : pas tranchante, certes, mais son poids en métal lui infligerait de sacrés bleus si elle se laissait prendre. Déterminée, la jeune femme ne dit rien et ne bronche pas tandis qu'elle se bat avec l'application *d'une ballerine répétant ses entrechats.*


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Sukra 3 Otalir 815 à 12h27
 
Oh, voyez-vous ça, vous travaillez votre jeu de jambe mademoiselle Oromonde ? C'est très bien, de la souplesse dans les mollets, bien. Pas trop haut les genoux, attention, n'oubliez pas que le temps où vous restez en l'air, vous êtes une cible facile. Très bien tout ça, mais n'oubliez pas que vous vous fatiguez inutilement. Et moi, oh, j'ai tout mon temps pour attendre que vous arrêtiez de jouer au ressort, je ne suis pas pressé. C'est bien fatiguez-vous.

Pendant quelques minutes, nous tournons l'un autour de l'autre, lancez quelques petites feintes et parades pour appâter l'adversaire. Vas-y ma fille, ne soit pas peureuse, viens voir tonton Harvain, il va t'apprendre ce que c'est de se...

Une manchette arrive sans prévenir et vise directement la carotide. J'esquive maladroitement et c'est la tempe qui reçoit l'impact. Oh, petite vicieuse, vous voulez la jouer sale ? Très bien. Attendez que j'arrête de tituber, vous allez le sentir passer. D'instinct, je me protège la tête des avants-bras et comme prévu, une pluie de coup tombe. Bien, vous profitez d'un adversaire étourdit pour placer quelques attaques bien senties. Erreur, vous visez la tête, vous auriez du viser les jambes.

Un peu comme moi par exemple. J'arme mon pied et vise la rotule droite sans remords. Réflexe salvateur de mon ancienne apprentie qui lève la jambe au dernier moment, je ne fais qu'érafler le mollet mais cela suffit pour me donner un répit dans la pluie de coups et permettre de placer un uppercut. Je recule de quelques pas, déçu de voir que dans ma jeunesse, un tel coup aurait suffit à mettre un terme au combat. Joies de la vieillesse...

Je me dis qu'il est temps de passer à la vitesse supérieure car je ne sais combien de temps pourrai-je tenir encore à ce rythme. Je plonge une main dans mon dos pour saisir délicatement la deuxième dague. C'est toujours une petite surprise pour l'adversaire quand il se retrouve avec dix centimètres d'acier plongés dans l’œil. Dans l'autre main, je tiens toujours la dague principale. Voilà mademoiselle Oromonde, concentrez bien vous sur elle, c'est ça. Et maintenant, voyons ce que vous savez faire contre un adversaire armé.

J'enchaine les attaques d'estoc, plus rapides et plus sûres que les longs balayages de tranche. Je feinte vers la gorge puis redescend vers l'estomac. J'incline l'épaule vers le haut et accentue le mouvement en y mettant tout mon poids.



 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 4 Otalir 815 à 15h53
 



C'est bien, Harvain n'a pas perdu de sa courtoisie élémentaire, le voilà en train d'essayer de l'éventrer à partir du sternum mais ceci en tout bien tout honneur., avec délicatesse s'il vous plaît, c'est ainsi qu'on cuisine le homard pour les invités du coin.
Oromonde est obligée de reculer pour éviter d'être embrochée par la seconde dague, qui ne manque pas de lui érafler l'estomac – causant aussitôt un assez vif emportement de la part de la jeune femme.

Le poids d'Harvain se déplace aussitôt tandis que son épaule va pour s'écraser contre sa figure. Déséquilibrée par sa manœuvre, Oromonde a tout juste le temps de s'écarter. S'ensuit un échange de quelques minutes assez sportif où le majordome, à l'aide de ses deux armes courtes et de son choix axé sur l'estoc, mène la danse, contraignant la jeune femme à rester sur la défensive. Difficile de se libérer suffisamment longtemps pour contre-attaquer.
Cependant, Harvain n'est plus tout jeune et Oromonde est vraiment tenace – sans compter qu'elle s'est aguerrie depuis son épreuve de survie dans les égouts. Profitant de quelques secondes d'ouvertures, elle dévie le coup d'Harvain en glissant son bras sous son coude. Son bras part au-dessus de son omoplate gauche. Elle maintient de ses deux mains sa prise sur l'articulation, sachant que cela laisse son flanc droit exposé à l'autre bras armé du majordome, puis courbe le dos et fait passer le majordome par-dessus. L'effort la fait haleter douloureusement.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 7 Otalir 815 à 13h07
 
Crack !

C’est le bruit que fait mon épaule en se déboitant. C’était la seule possibilité que j’avais de m’échapper de la prise en étau de mademoiselle Oromonde. Manœuvre indubitablement pénible que je ne sors qu’en dernier recours pour surprendre mon adversaire. Mais je préfère me battre comme un manchot plutôt que de rester collé et bloqué. J’ai agis sans réfléchir, l’habitude d’anciens combats qui recommandaient de ne pas rester ainsi, complètement désarmé face à un coup de surin.

Je lâche une grimace peu avenante et pousse un grognement inélégant mais profite de l’effet de surprise causé par ce dégagement soudain pour infliger un crochet du gauche dans l’abdomen de mademoiselle Oromonde. Coup pas aussi puissant que j’aurai souhaité, étant droitier de nature. Mais cela permet de mettre quelques pas d’écart entre nous. Si j’avais eu une dague, je pense que j’aurai pu finir le combat avec un tel coup.

Mon bras droit pend mollement comme celui d’une marionnette laissée à l’abandon tandis que je reprends mon souffle. Le visage blême, j’ai du mal à conserver mon stoïcisme habituel. De la main gauche, je me remets en garde, l’air déterminé.



 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 13 Otalir 815 à 10h58
 
Le souffle coupé par le poing du majordome, la jeune femme se plie mécaniquement en deux et titube en arrière, les yeux piquetés par la force de l'impact. Lorsqu'Harvain a fini de se remettre en position, Oromonde en a fait autant - pas très vive non plus. En fait, le coup qu'il vient de lui infliger paraît sans doute moindre que le déboîtement d'épaule qu'il vient de se faire subir, mais la jeune femme a viré à un joli teint blanc suaire assez inhabituel.
Elle se met en garde.

Rotation du bassin, elle tente une balayette du pied. Le majordome l'esquive en quelques pas, elle se ramasse sur elle-même, tente de l'empoigner par la taille. Il se défend de la tranche de la main, frappant dans son oreille - organe plus fragile qu'il n'y paraît, une tactique pour inspirer le déséquilibre. Oromonde reste concentrée, elle donne du coup contre le diaphragme de son opposant et lui écrase le pied sous sa chaussure. La lutte continue, un peu moins subtile ou spectaculaire, mais tout aussi hargneuse.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Julung 29 Otalir 815 à 18h15
 
Une goutte de sueur perle au bout d’une rouflaquette. Je suis dans un bien triste état. Petite effrontée, vous voilà bien coriace. Il va me falloir user mes guêtres pour vous faire mordre la poussière. Vous avez la fougue de la jeunesse, j’ai la ténacité de la vieillesse. Et surtout, j’ai accès aux secrètes arcanes des pires vicelardises dont vous ne faites qu’effleurer la surface. Après tout, tous les coups sont permis dans un combat. Tous…

Le regard dans le vide, je lâche la dague à mes pieds tandis que je porte ma main valide sur mon cœur. Fébrile, je lâche un rictus crispé puis m’effondre à genoux. Je pousse un faible grognement tandis que j’aspire de grandes goulées d’air frais.

Mon ancienne apprentie se rue vers moi pour essayer de me porter secours mais il est déjà trop tard…pour elle. Sitôt elle est à portée que je décroche un uppercut l’envoyant valser au milieu de trente-six chandelles. Finalement, je n’ai rien perdu de mon jeu d’acteur. La grande jeune fille s’étale de tout son long, inconsciente. J’aurai préféré éviter en arriver à de telles extrémités mais il fallait en finir vite et il me fallait gagner. Et puis, ça lui apprendra à être plus prudente.

Je me relève péniblement, j’ai l’impression d’avoir un siècle. J’ai mal partout, plusieurs cotes fêlées, une entorse à la cheville, une épaule démise et je suis décoiffé. Mon ancienne apprentie s’est considérablement renforcée. Il ne lui manquerait pas grand-chose pour être réellement dangereuse. Peut-être se départir de sa krolannité et autres sentiments stupides tels que la compassion ou la miséricorde. La seule miséricorde de notre métier est une lame bien affûtée.

J’avise un arbre un peu plus loin, m’approche, respire profondément et d’un coup sec, me cogne l’épaule démise pour la remettre en place. C’est aussi efficace que douloureux et je ne peux retenir une vulgarité à en faire trembler les pierres. Ca va beaucoup mieux. Je me dirige vers le tas de serviette et entreprend de me sécher un peu. Je sors un petit flacon de sels et relis l’étiquette « huile essentielle de jasmin ». Je m’approche de la prédicatrice inanimée puis pose un genou à terre pour prendre son pouls.


Mademoiselle Oromonde, allons allons.

Je lui mets le flacon sous le nez. L’huile essentielle est un concentré presque pur de jasmin. Toute la zone d’entrainement embaume déjà. Elle va se retrouver le nez au milieu de l’équivalent d’une tonne distillée de fleurs de jasmin. Elle rouvre les yeux.

Et si maintenant vous me disiez ce qui ne va pas ?


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 29 Otalir 815 à 18h52
 
- CHOU-FLEUR ! gueule Oromonde en passant en l'espace d'une demi seconde du mode horizontal à la perpendiculaire. Il semblerait que pendant son sommeil - ce chien d'Harvain lui a fait le coup du pépé cardiaque, elle n'aurait pas dû y mordre, le majordome a la carne dure et ferait sans doute encore des sauts périlleux dans vingt ans - quelqu'un lui a injecté dans le cerveau tout le bouquet floral du jardin des d'Ascara. Elle ne sait pas qui est le jardinier en chef ici, mais elle le soupçonne d'un goût anormal pour le basilic, les roses et autre choses kitschs.

Haletante, la donzelle met un peu de temps à se focaliser sur Harvain. D'ailleurs, reconnaître la face de rat du majordome la fait légèrement grogner de dégoût. Enflure, songe-t-elle.

- Tant pis pour le prince charmant, j'imagine, dit-elle en grimaçant.

Elle n'aurait jamais osé parler ainsi au vieil homme auparavant, mais elle n'est après tout plus son élève. Elle secoue la tête et se redresse petit à petit, époussetant sa tenue. Qu'est-ce-qui ne va pas ? A peu près tout son corps, à l'heure actuelle. Elle réfléchit, hésite, tourne autour du pot, puis se lance, consciente qu'elle ne saurait de toute façon garder le secret :

- Je suis enceinte.
De Cal,
rajoute-t-elle, dans l'espoir qu'Harvain ira lui faire la peau et le ramènera ici en lui tirant les oreilles. Enfin, si seulement ce passage à tabac n'a pas réglé ce petit détail de quelques semaines...




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Dhiwara 1 Nohanur 815 à 08h47
 
Après plus de cinq décennies, je pensais pouvoir me vanter d'avoir tout vu, tout entendu, d'avoir abordé toutes les situations. Le tout, avec un certain stoïcisme personnel et professionnel. Mais malgré tout, il faut savoir rester modeste, il y aura toujours quelque chose d'inattendu dans nos vies pourtant anticipées, prédéterminées et schématisées.

L'information me percute de plein fouet avec la simplicité d'une mandale de vingt tonnes. Pour la première fois, mon visage impassible laisse traverser l'étonnement le plus complet et le plus sincère. En proie à une multitude de sentiments, cette tempête sous mon crâne, j'envisage plusieurs types de réactions possibles. Malgré ma surprise et mon désarmement complet, je ne perdrai pas de temps à énoncer des évidences. Je réfléchis, j'essaye de comprendre. Bien trop souvent, j'ai eu du mal à comprendre les krolannes, irrationnels, brouillons, instinctifs. Trop souvent, je me suis considéré comme d'une espèce à part, se contentant d'observer cette bien étrange population. C'est un des pans de ma vie, de mon augure. Alors encore une fois, j'essaye de comprendre logiquement et rationnellement cette révélation et surtout ce qui vient de se passer ces dernières minutes.

Je pourrai bien sûr la sermonner sur ce que je pense de ce genre de comportements peu...sérieux, de l'importance du mariage pour une jeune fille, de ne pas laisser la bagatelle vous emporter ou de certaines mises en garde plus pragmatiques. Ou de la réputation qu'ont les jeunes filles qui deviennent mères un peu trop tôt. Ces jeunes... Une de nos anciennes professeurs, nourrice de son état, insistait sur le fait qu'il fallait faire passer une épreuve aux adultes pour vérifier s'ils méritaient d'être parents. Et elle ne parlait de l'épreuve de travaux pratiques...

Je pourrai aussi lui demander la raison de ce combat. Cette petite est devenue écervelée au point d'agir inconsidérément pour son....état. Entre le sentiment de culpabilité qui me ronge d'avoir pu mettre sa santé en péril. Que voulait-elle prouver ? Ou alors simplement passer ses nerfs sans craindre des conséquences plus funestes ? Je ne comprends pas. Si elle veut se débarrasser de cet...encombrement, je crois savoir qu'il existe certaines drogues efficaces.

Puis je repense à ce pauvre monsieur Iolain. Je pense que ses cendres doivent faire des saltos dans son vase en entendant ça. Comme quoi, le Destin est vraiment une garce, ne trouvez-vous pas jeune monsieur ? C'est un énergumène malpoli de seconde zone, un kil'sinite voleur (pléonasme), une chiffe molle morte dans un combat soit-disant trop difficile qui vous a grillé la politesse. Et maintenant, j'en viens à me demander combien ont-ils pu être. Humf, les mœurs faciles des jeunes mal éduqués me donnent la nausée.

Puis aussi, dans un esprit aussi paternaliste qu'idiot, j'aurai aimé la serrer dans mes bras, la féliciter pour cette chance, pour le bonheur que ça peut apporter dans un augure résolument triste après toutes ces épreuves.

Je remarque que je suis plongé dans le silence depuis probablement trop longtemps. Encore indéterminé sur l'attitude que je dois avoir tant la situation me laisse pantois, je me dis qu'à défaut, je dois revêtir ma mentalité de majordome et m'isoler dans ma glace intérieure.


Toutes mes félicitations mademoiselle Oromonde inclinaison quarante-cinq degrés.

Que désirez-vous ?

C'est tout ce que je peux vous offrir ma jeune apprentie.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 14 Jayar 816 à 18h24
 
*** Des mois plus tard. ***


Même si les doigts de la main pointaient chacun dans une direction, ils restaient incontestablement soudés à la même poigne. Après le dernier combat contre Geoffrey Malyghan, j'étais dans un bien triste état. Lanyshsta certes mais je n'avais plus vingt ans et mes capacités de régénération n'étaient pas à la hauteur des blessures subies. Les cotes fêlées, les contusions, brûlures, légers traumatismes crâniens, une épaule démise... Je du prendre un congé maladie, une première dans ma vie ! Confié aux bons soins du dispensaire du Locus, je gardais le lit pendant plusieurs semaines puis du suivre des séances de rééducation éprouvante.

Cette longue pause, certes, entorse à mes devoirs de majordome me fit toutefois le plus grand bien. Je replongeais avec plaisir dans les leçons de ma jeunesse et en profitais pour me mettre à jour des dernières évolutions jurisprudentielles en matière de thé et de services hôteliers. Se tenir à jour était le gage d'un service réussi. Et malgré les difficultés de ma mission en tant que majordome de mademoiselle Thaïs, j'accomplissais toujours mon devoir.

J'usais de mon temps libre pour également préparer un programme d'entrainement nouveau pour mon retour en fonctions. Certaines compétences d'exploration me seraient utiles si certaines situations venaient à se présenter. Je pris quelques renseignements auprès des professeurs dédiés et commençaient à potasser les cours du soir.

Le premier sujet était l'escalade. Discipline méconnue et qui peut paraître incongrue pour un majordome mais après tout, était-ce un majordome standard ? Que ce soit sur des sites naturels ou en ville, je me devais de savoir me glisser partout et aucun obstacle ne devait se dresser entre ma mission et moi. Discipline qui connait un faible nombre de pratiquants mais tous de niveaux experts. Les étourdis et les médiocres ne faisant rarement pas une longue carrière... Parallèle amusant avec les assassins d'ailleurs



Page : 1 2 3 4 5

Vous pouvez juste lire ce sujet...
Nombre de joueurs actifs :0(Inscrits : 191)
Infos légales Mot de passe perdu ?