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A l'hermine de Cristal - soirée de la nouvelle année (ouvert à tous)
La nouvelle carte des boissons
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Luang 12 Jangur 815 à 23h36
 
*** Ambiance ***


Comme chaque année, l'hermine de cristal, propose à sa clientèle la plus fidèle, pas plus une quarantaine de personnes, de découvrir en avant-première sa nouvelle carte des boissons. L'événement, l'idée, a été souvent copiée mais jamais égalée. Du moins je me plais à le penser.

Cette soirée, c'est le summum de notre identité, la quintessence de notre signature, la différence de marque. Elle est préparée depuis plusieurs semaines, minutieusement, patiemment, délicatement.

Même si le personnel est toujours tiré à quatre épingles et affiche un professionnalisme à toute épreuve, mais je ne leur dirai jamais pour pas qu'ils ne prennent la grosse tête ou demandent des augmentations, ce soir, j'ai été absolument intraitable et inflexible dans mes consignes.

Je ne demande pas. J'exige. Et au minimum, je veux la perfection. Et encore...



Nous avons reçu la nouvelle carte des boissons il y a trois jours et j'en étais satisfait. Le prix pour le moins exorbitant que nous demande ce buveur de thé noir de Li Yun valait bien les fascicules que nous avions reçu sous bonne escorte. Je pense que cette année, nous allons franchir une nouvelle étape dans l'histoire de l'hermine. Une année à double face avec cette histoire de lanyshstas. Et je ne peux que retenir un certain malaise en y pensant.

Je secoue la tête puis me lève. Je me regarde dans la glace et réajuste mon smoking. Une fois par an, le personnel est autorisé à porter ce genre de tenues. L'habit d'un serveur, d'un majordome, et plus généralement d'un serviteur dépend d'un code très strict dicté par des règles immuables. Seules certaines occasions nous autorisent à endosser un habit différent. Bien sûr, quelle que soit la situation, le costume sera toujours sobre, sans fioritures et terne afin de rester discret. Toujours.

D'autant plus que ce soit, le propriétaire de l'hermine de cristal sera là. Il est arrivé à plusieurs reprises que je sois l'effectif propriétaire des lieux. Quelle absurdité totale…On dit mille chose de lui. Certains disent qu'il dépense l'argent d'un héritage familial pour des soirées de débauche et qu'il n'investit dans des entreprises que pour avoir des rentrées. D'autres disent que c'est un beau parleur qui séduit quelque vieille mégère, usant de ses charmes pour être couché sur un testament. D'autres disent que c'est un parrain de la pègre souterraine et qu'il trempe dans d'odieux milieux. D'autres juste qu'il est très timide et souffre d'une constitution fragile.

Pour moi, c'est du pareil au même. Cela reste un employeur. Bien éduqué qui plus est. Un vrai gentilhomme comme on en fait plus de nos jours. Je suis une des personnes qui le connait le mieux et pourtant je ne sais presque rien de lui. Nos réunions, mensuelles, restent strictement professionnelles pour faire un état sur les finances, les menus, le personnel et sur les projets à long terme. C'est aussi la seule personne qui ose me servir le thé. Il me laisse une grande liberté, approuve la plupart de mes décisions et ne se donne pas la peine de contrôler le livre des comptes. Ce soir, il sera là. Je suis quelque peu nerveux.

Les invités arrivent. Chacun apporte le carton de l'invitation. Massetard et Fortdubras affichent toujours la même cordialité et la même maladresse lors des inclinaisons protocolaires mais leurs présences…massives rassurent toujours et éloignent les fauteurs de trouble. Un gourdin plus proche de la masse d'armes que du bout de bois pend à leur ceinture. A titre d'apparat disent certains, à titre dissuasif disent d'autres. Mais personne ne veut vérifier le troisième titre : contondant.

Les invités arrivent en l'espace d'une demi-heure car ils connaissent bien nos principes de ponctualité, sont accueillis par tout le personnel disponible qui s'occupe du vestiaire. En échange leurs sont remises une grande enveloppe noire cachetée de cire dorée au sigle de l'hermine. Les habitués connaissent le rituel et gardent le secret bien fermé. Le pianiste est investi de tout son être dans l'exécution de son art. Des rafraîchissements sont offerts par la maison. Je surveille l'ensemble pour vérifier que rien ne part de travers. Quelques clients me font signe ou m'adressent la parole.

D'un hochement de tête, le pianiste s'arrête à la fin d'un morceau, les lumières baissent doucement pour ne laisser baigner qu'une lumière diffuse et tamisée. L'escalier qui mène vers l'étage des salons de restauration est éclairé par un projecteur. Et sur cet escalier, je prends la parole.

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs…

Un instant.

Au nom de l'ensemble du personnel de l'hermine de cristal, je vous remercie de l'honneur que vous nous avez fait en venant ce soir…

Je reprends mon souffle. Je suis habitué à l'exercice mais quand même.

…et nous vous souhaitons la bienvenue en cette soirée de la nouvelle carte 815.

Je cède maintenant la parole au maître des lieux, Radhamanthé


Avec une rare célérité, je me fonds dans l'ombre si bien que les invités pourraient croire que la lumière faiblissait. Seules peut-être quelques personnes très perspicaces comme Oromonde ou Thaïs auraient pu comprendre la nature de ma disparition éphémère.



*** Ambiance ***


A la place, sur les marches de l'escalier, apparaît le légitime propriétaire des lieux accompagné de ce qu'on suppose être sa femme. La peau légèrement bleutée de l'homme ne fait que mieux ressortir une chevelure déroutante à l'inverse des modes actuelles. Une confiance sereine, une force tranquille émane du jeune homme. Sans que soit fait mention de sa réputation, les invités savent qu'il pourrait se permettre de séduire à peu près n'importe qui sans trop de difficultés. Mais ce n'est pas un tombeur ou un briseur de cœur. Son regard franc et sa stature altière lui donne un air de noblesse chaleureuse mais réservée. A ses côtés se tient une jeune femme dont les grands yeux vert émeraude sombre semblent perdus quelque part loin, bien loin de la salle principale. Elle porte une tenue étrangère. Pas vraiment du kil'sin ni du kil'dara. Un mélange singulier des deux mais de plusieurs décennies en arrière. Les couleurs sont vivantes, franches mais pas exubérantes. Simplement présentes dans toutes leurs puissances. Elle tient ce qui semble être un instrument de musique, une lyre d'un modèle complètement inconnu.

Tandis qu'elle incline légèrement la tête, il salue l'assemblée en ôtant son haut de forme dans un geste fluide et habile. Il prend la parole d'une voix chaude et étonnamment grave pour quelqu'un de sa corpulence. Un accent, pas vraiment du kil'sin, pas vraiment du kil'dara, est indéniable mais laisse songeur sur son origine véritable.


Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonsoir.

Il baisse la tête et ferme les yeux, comme concentré.

Au nectar d'orchidée
Le papillon
Parfume ses ailes

Ce chemin,
Seule la pénombre d'automne
L'emprunte encore


Puis relève la tête, souriant.

Votre présence est un grand honneur pour notre modeste établissement. Cette année, je n'ai pas voulu une évolution de la carte, j'ai voulu une révolution. Dans les goûts, les couleurs, les odeurs, les saveurs. Prendre des paris risqués, tenter le Destin, le pousser dans ses retranchements, voir jusqu'où nous emmène notre créativité sur les voies des nectars.

D'un geste ample des bras, il embrasse la scène.

J'ai voulu proposer une rupture, une fracture avec ce qui existait déjà. Loin des schémas classiques et des sentiers tracés, je veux vous emmener plus loin. Voyager sans se déplacer. Mes voyages à travers les quartiers et en dehors m'ont fait découvrir une richesse trop mal connue : la diversité infinie de ce qui nous entoure.

Cette carte sera le point de départ d'une nouvelle aventure pour vous et pour nous.

Alors…


Les lumières se rallument progressivement, le pianiste reprend crescendo quelques notes.

…en voiture et bonne dégustation.

Les invités découvrent alors la nouvelle carte.

Carte


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 14 Jangur 815 à 13h06
 
C'est à trois que les d'Ascara font leur entrée à l'Hermine, avant le discours du propriétaire.

Le père, d'abord : la peau olive, de stature haute et élégante, les cheveux corbeaux. La mâchoire carrée, les lèvres fines, le nez très découpé. Les yeux noirs pétillants d'intelligence et de curiosité. Le costume impeccable, une chaînette d'argent fermant le col en seul signe ostentatoire de richesse. La cinquantaine qui le bonifie, la puissance tranquille. Naturel et enjôleur -pour le peu qu'il vous soit disponible. Ne semble rien calculer, calcule tout. Réussit tout.
Ira frayer avec les plus importants membres de la soirée sans y paraître, prenant une coupe à côté de l'un, conversant de la décoration à côté d'un autre.

La mère sur ses pas : araignée en robe de soirée, la peau très blanche, les cheveux d'un roux flamboyant, les yeux d'un vert acéré. Son air castrateur et cruel altère sa beauté, aigri ses traits pourtant très purs. Le moindre de ses gestes est un calcul, le moindre de ses regards est un reproche. Elle maîtrise tout, paraît maîtriser tout. Échappe tout.
Passera les premières minutes à assommer sa fille de remontrances, puis l'ignorera complétement au profit de quelques flatteurs qui n'éteindront jamais le feu qui la dévore. La peur qui la gangrène.

Et puis Thaïs : mélange étrange de ces deux êtres. Traits nets mais trop découpés, peau miel maquillée de blanc, yeux verts indécis. Adolescente sans genre. Pour l'occasion, elle est habillée d'une robe rouge très rembourrée, de perles blanches et d'une perruque noire tressée. Tableau crédible mais peu convaincant. Presque féminine, un peu empotée, pas belle. Inclassable. Simplement étrange.

Il y a aussi le vieux Pujado, renfrogné malgré un sourire de façade. Le maître de Thaïs, Commis aux Sans-Destins, est un habitué des lieux. Pour l'occasion il a mis une tenue très surannée, tout en velours d'un marron bizarre, ainsi qu'un curieux chapeau à plume. Il semble sortir d'un autre âge. Il converse avec quelques personnalités en affichant ostensiblement un air de fierté extrême. Comme s'il avait quelque-chose à prouver ou à défendre son territoire. Probablement un peu vexé que son vieil ennemi Li Yun ait participé à la carte de l'établissement.. Vieux sage que la jalousie rend soudainement puéril.

Lymiria est là aussi. Voisine de Thaïs. Apostat notoire. Sirène blonde, belle à se damner, éclatante de jeunesse. Summum de la perfection facile, simplement vêtue d'une robe bleue fine et légère, les cheveux lâchés, ses petites dents ivoire sans cesse découvertes en un sourire éclatant. Aucun maquillage, aucun bijou ne gâche la simplicité sans accroc. L'exacte inverse de son amie grimée et déguisée...

Gracile, Lymiria éclipse tout. Thaïs n'est qu'une ombre diluée dans son sillage, qu'une déviation insignifiante dans la perfection de sa contemplation. Et s'y attache. S'y traîne, s'y complaît.
La suit et s'efface, s'enivre de son parfum.
Se noie dans sa malédiction.


*** ***


 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Julung 15 Jangur 815 à 20h10
 
Elle est géniale ! Regarde ! Regarde !

Khan se retourna sur sa partenaire pour regarder cette fameuse nouvelle carte. Et oui, il n’y avait pas échappé. Il avait bien entendu tenté de la convaincre, de l’amadouer, de la charmer (et pourtant généralement il s’en sort plutôt bien) rien n’avait eu l’effet escompté.

Il avait décidé de ne pas aller directement saluer sa famille dès son retour pour éviter toutes sortes de questions et d’ennuis et donc pour l’aider à se loger et à prendre son temps il avait eu la superbe idée de demander de l’aide à Eileen, sont amis d’enfance. Mais Eileen avait toujours fonctionné en gagnant-gagnant et elle l’avait réquisitionné pour être son cavalier de ce fameux soir qu’elle attendait tant : la soirée de la nouvelle année.

Khan était donc fraichement arrivé mais présent. Visuellement impeccable autant par l’entretien de sa personne que par son costume d’un goût très raffiné. D’ordinaire déjà agréable, il était ce soir particulièrement élégant.

Mais quoi de mieux pour un retour au pays, quoi de mieux que de montrer le meilleur pour retrouver les siens. Il posa donc ensuite ses yeux sur Eileen avec une sérénité attirante pour ensuite les laisser courir sur la carte.

Eileen était une superbe Krolanne aux cheveux bruns et aux yeux clairs. Une ancienne amie laissée à son départ, laissé malgré son incompréhension et sa tristesse. Mais les années avaient effacés beaucoup de mauvais souvenirs et il ne restait ce soir que ce qu’ils avaient fait de meilleurs, enfant. C’était une sorte de retour en arrière, ou ensemble, il retouchait à cette période de leur vie qu'ils avaient tant aimé..

La Krolanne du même âge que Khan portait une robe aux épaules ouverte qui la mettait très en valeur.


*** ***


J’attends ce moment depuis longtemps ! Regarde !
J’espère qu’on pourra goutter.
Je te l'ai dit! Ce Krolanne est un génie.


Le lanyshta lui adressa un sourire sincère, faisant constamment des bonds dans le passé en la sentant s’agiter.
Il ressentait toujours cette sensation étrange. Cette sensation qui lui indiquait que un ou plusieurs de ses semblables faisaient parties de la fête.





Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.
 
Scellynia
Commis du Commerce
Kil'dé  
Le Sukra 17 Jangur 815 à 09h34
 
*** Scellynia œuvra dans son atelier à son Comptoir pour une commande assez urgente pour une escorte diplomatique quand elle entendit la sonnette de sa porte principale sonner.

Elle crut avoir encore une personne désirant passer une commande pour une confection ou l'achat de tout autre article mais en faite on venait tout simplement lui apporter son courrier.

Après avoir remercié le coursier, elle commença à lire la dizaine de lettre qu'elle recevait quasiment chaque jour, nombre qui allait en grandissant avec le temps, exponentiellement à sa réputation et en relation, aussi, avec sa fonction d'Adjointe au Commerce de Kil'dé.

Presque toutes étaient de manufacture et d'écrire banale, quelques unes d'une écriture plus soignée ce qui lui fit penser de suite à de nouvelles commandes qu'elle va devoir honorer prochainement car elle faisait toujours son possible afin de combler la demande.

Une était totalement différente, le pli était finement travaillé, un papier de qualité comme elle avait pu voir lors de négociation pour l'achat massif pour les Enlumineurs, une encre qui n'a en rien à envier au papier et l'écriture montrai bien que la personne ayant écrite cette invitation avait reçu une très bonne éducation.

Elle pris bien le temps de lire l'invitation et fut ravi de voir que l'Hermine proposait sa nouvelle carte des boissons.

Pour le moment, elle ne s'y était rendu qu'une seule fois, un souvenir des plus agréable, raffinement, politesse, savoir vivre, service et produits de très grande qualités vraiment rien à redire sur cette enseigne à part lorsqu'elle en parlait à ses clients les plus aisés, clients souvent régulier de l'établissement d'ailleurs.

Le soir venue, après avoir prise un bon bain, elle sortie sa plus belle robe de soirée, elle l'avait faite faire sur mesure ,peut de temps avant, pour un repas des hautes personnes, ceux ayant beaucoup d'argents à investir...
Elle était faite d'une soie des plus fine et douce, même si cette dernière était d'un noir des plus intense, le moindre reflet de lumière sur cette dernière lui donnait des éclats nacrés comme si elle pouvait briller par magie malgré sa noirceur.

Elle sortie également une de ses parures qu'elle appréciait, faite de saphir étoilées, une pierre qu'elle appréciait énormément car elle avait la caractéristique, si la pierre était bien travaillé, d'être de bonne qualité quand la pierre est la plus noir possible et quand on s'en approche, une étoile qui doit avoir ses branches bien droite la rendait sublime et plongeait celui qui regardait dans de douce rêveries hypnotisantes.
C'est pourquoi elle avait mise son collier qui pouvait, comme les hommes ont des pensées peux élevées, les envouter quand ils regarderaient sa poitrine opulente et tomberait sur une rivière d'étoiles.

Une fois sa coiffure parfaitement coiffée à son goût, et que tout lui sembla le plus correct possible, elle sortie de chez elle et pris une voiture qui l'emmena directement à l'Hermine pour la soirée.
Les rues étaient très calme se soir, elle se doutait bien que tout Kil'dé n'était pas forcement convié pour cette soirée exceptionnelle mais elle n'était pas toujours très rassuré quand ces rues étaient presque déserte le soir...

Une fois arrivée, le voiturier lui ouvrit la porte pour qu'elle puisse descendre, cet homme était très polie et elle lui laissa une carte en lui disant que si un jour il voulait une place de livreur particulier qu'il pouvait venir la voir pour en discuter.

Tout deux se saluèrent et elle arriva au seuil de la porte. Contrairement à la dernière fois, le personnel était bien à l’extérieur et lui demanda son carton d'invitation qu'elle sortie d'une petite pochette qu'elle tenait dans la main droite.
Il lui pris son carton et l'invita a entrer dans l'établissement sans oublier de la saluer en lui disant de passer une agréable soirée. Elle le remercia en lui laissant un pourboire, le raffinement n'est pas inné chez tout le monde et elle aimait encourager ceux qui se donnait la peine de se montrer courtois car elle n'avait pas toujours rencontré ce genre d'individu parmi ses clients...

Une fois à l'intérieur elle vît quelques personnes qu'elle avait pu croiser en soit en ville, soit pour une commande de confections raffinées, soit pour des commandes d'articles de qualités qu'elle pouvait faire venir d'un autre Kil voir plus loin encore mais pour des prix assez important que tous ne pouvais pas se payer.

Elle les salua, pris le temps de discuter un peu avec tous et du s'arrêter quand le propriétaire fît son entrée et son discours afin d'officialiser l'ouverture de la soirée, l'inauguration de la nouvelle carte des boissons.
Un évènement très prisé, qu'elle avait assisté une seule fois, quand elle accompagnait ses parents, qui ne purent se déplacer ce soir malheureusement pour elle. ***


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 18 Jangur 815 à 11h49
 

De l’autre côté du comptoir, la soirée est tout de suite moins…resplendissante.

Alignés à la façon de soldats impassibles, les multiples serveurs et serveuses de l’Hermine se distinguent à peine dans la clarté tamisée : tenue parfaite, chaussures impeccables, nœud papillon précisément noué, coiffure rabattue en arrière, ils évoquent l’image de mastodontes graciles et silencieux, prêts à assouvir les désirs de chaque client d’un geste expert et sans fioritures.
Parmi ces hommes et femmes qui incarnent la crème de la crème de l’hôtellerie et du service de luxe, une figure inquiète se distingue. Celle-ci, très haute de taille, a la bouche pourprée pliée en un rictus de sérénité tellement forcée qu’elle en devient légèrement psychotique. Ses yeux, loin de l’économie précise de ses collègues, se baladent à droite et à gauche en donnant l’impression d’être légèrement désespérés. Chose étonnante, elle a mis du rouge sur ses lèvres et du noir sur ses cils, coquetterie que ne se serait jamais permise l’artisane quelques mois plus tôt. Ses cheveux ramenés en un chignon strict et sans plis donne un air bizarrement…adulte et maîtrisé à sa figure d’ordinaire timide et intemporelle.
Tant de lanyshtas à une seule fête, se dit la jeune krolanne.
Et ce mal de ventre qui la lancine…beuh.

C’est que tous ces gens sont importants pour l’établissement, que ce soit par leur prestige, leur appartenance à différents Sharss, leurs savoirs-faires, leurs Augures…et pire : cette soirée, en particulier, va trancher définitivement quant à la continuité de son apprentissage ici.
Et elle va s’opérer sous les yeux conjoints de Li Yun, son vieux mentor qui la suit depuis ses quatorze ans, et d’Harvain, son nouveau mentor qui l’a à charge depuis quelques mois.
Elle jette un coup d’œil exprès dans la salle des invités pour distinguer ceux qui auraient besoin de son prompt service. Voyons… il y a là la famille d’Ascara au grand complet, accompagnée même de maître Pujado ! Diable, cela va faire du bruit quand Li Yun décidera d’aller taquiner son meilleur rival et pire ennemi…Parmi eux, Thaïs, tellement artificielle qu’Oromonde ne l’a pas reconnu sur le coup. L’air particulièrement maussade de l’adolescente inquiète d’office la serveuse, qui a l’habitude de voir Thaïs comme une torche fougueuse plutôt que boudeuse. Parmi eux aussi, une autre adolescente à la plastique si exceptionnelle qu’Oromonde la classe de suite parmi les pimbêches qu’elle jalouse secrètement. Comment pouvait-on arriver à conserver cet air d’oie blanche aussi longtemps dans le courant de son existence ? Beurk.

Plus loin, un jeune couple ; la fille, très jolie, pépie et ne cesse d’attirer l’attention de son camarade qui pour sa part paraît détaché de la situation. Elle ne les a jamais vu ici auparavant et trouve l’individu masculin un peu bizarre, bien qu’elle ne sache pas dire pourquoi.
Fraîchement arrivée, la prestigieuse cliente Scellynia, qui s’est rendue à l’Hermine quelques temps plus tôt.
Sur l’estrade, les propriétaires de l’Hermine continuent de sourire et papotent gaiement avec qui leur adresse la parole. La foule est une longue suite de robes de soirée, de sourires éclatants, et d'embarras non formulés.

Bon, ce n’est plus le moment de regarder. Elle agence son plateau, rempli de flûtes de Lanterne, le cocktail à base de champagne qui a transporté l’Hermine au rang des meilleurs innovateurs en matière de breuvages. Le tenant à bout de bras, elle commence à passer de groupe en groupe, visiblement nerveuse, pour offrir le breuvage à qui en souhaite.
« Désirez-vous un verre ? » fait-elle à l’égard du jeune couple qu’elle a remarqué plus tôt.

Elle a vraiment dû manger un truc pas frais. Elle a envie de vomir.

**
Pendant ce temps, à l’autre bout de la salle.
Un homme d’un certain âge se lisse la moustache, qu’il a très imposante et d’une blancheur immaculée. Rapetissé par l’âge, le vieil homme porte une canne ; pourtant, il se déplace avec célérité et ses yeux vrillés par l’âge se posent avec rapidité sur ce qui l’intéresse autour de lui.



« Hmpf », grogne-t-il.
Li Yun, puisque c’est son nom, est une célébrité du Kil’Dé, ou en tout cas se tient tellement pour tel qu’il a réussi à convaincre le reste du monde que c’était le cas. Grand imprimeur, maître des mots, tisseur de pages, faiseur du verbe, Li Yun se tient lui-même à très haute estime ; d’ailleurs, peu de gens lui arrive effectivement à la cheville, ou alors une fois qu’il les a propulsé d’un coup habile de sa canne au sol, activité qu’il pratique régulièrement sur ses apprentis lorsqu’ils commettent l’erreur de lambiner. Son regard d’acier se pose sur Pujado.
Ah. Pujado.

Sa Némésis. Son éternel ennemi. Il savoure en silence l’idée que ce dernier a été convié ici pour admirer son travail (que lui-même trouve d’assez mauvais goût, mais ces gens de l’Hermine restent encore des êtres vulgaires au sens de Li Yun.) D’un autre côté, le fait que Pujado soit accompagné des d’Ascara, famille puissante et honorable du Kil’Dé, montre son importance et le choix n’est d’ailleurs pas innocent. Chacun des deux hommes se regardent donc avec une morve exemplaire. Li Yun s’avance vers son vieux camarade et salue le reste de la famille qui l’accompagne avec toutes les formules de politesse qu’on peut attendre de la situation.

« Très heureux de te voir ici je suis, Pujado. Ta présence toujours plaisante est. Hmmm. Ainsi, ça ta jeune élève être », remarque Li Yun à l’adresse de Pujado, en jetant un coup d’œil à Thaïs. Il se lisse la moustache. « Entendu dire que très prometteuse elle est. Bonne chose, ça, que d’héritiers former. Jeunes gens toujours plein de... promesses. »

Transcription à l’intérêt des non-initiés :Citation :
"Ainsi, tu viens admirer ma dernière oeuvre ? Cette jeune gourde est ton élève ? Ahahaha ! Elle deviendra sans doute meilleur que toi : il faut dire que ça n’est pas difficile. Elle te remplacera sans doute bientôt, mon vieil ami sénile. Ahaha !"




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Dhiwara 18 Jangur 815 à 20h19
 
De son côté et avant l’arrivée de la serveuse, Khan se pencha par-dessus l’épaule d’Eileen pour apprécier le travail de la carte. Il y avait tellement longtemps qu’il n’avait mis les pieds ici que même s’il avait l’habitude de venir avec son père, personne ne le reconnaitrait. La carte avait changé depuis son départ, quelques belles créations demeuraient présente pour lesquelles qu’il avait, même s’il ne le montrait guère, hâte de renouer.

Certaines propositions sont assez surprenantes, je dois te l’avouer.
Ce n’est pas en Kil’dara que j’aurais pu trouver un équivalent.


Eileen lui dévoila toute ses dents dans un sourire des plus sincères. Comme à son habitude, ses yeux disparaissaient presque totalement, signe qu’elle était heureuse.

N’est-ce pas ?!
Je suis contente de partager ce moment avec toi, tu n’imagines pas comme tu m’as manqué.


C’est vrai… Plusieurs années en Kil’dara à traquer des Lanyshtas et à concevoir des systèmes innovants et ils n’avaient, avec Erza, jamais prit le temps de revenir. Le voyage avait été dangereux la première fois et une multitude de facteurs les avaient retenus.
Il n’osait pourtant guère lui avouer qu’Erza avait la jalousie tenace quand il s’agissait d’Eileen.

Un esprit de la propriété juste un peu trop développé, rien de bien méchant.

Puis arriva Oromonde. Un timing parfait pour un lieu qui voulait atteindre la perfection. Et c’était sans compter sur ce qu’apportait la jeune serveuse, qui n’était rien de plus que du souvenir en flutes.


Ho Nash, c’est comme en… commença sa partenaire qui lui attrapait le bras.

Comme en 807, oui.

Khan sourit, amusé puis inclina la tête par politesse.

S’il vous plait.

Ses mains gagnèrent deux flutes de Lanterne mais ses yeux, bien que remplis de gratitude, scrutaient cette nouvelle venue. La sensation de la présence de Lanyshtas était forte, cette Krolanne pouvait tout aussi bien être une mutante. Elle semblait de plus assez nerveuse et Thanal’ot s’apprêtait à lui adresser directement la parole quand il fut soudain devancé par Eileen, bien plus empathique.

Est-ce que tout va bien?




Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Dhiwara 18 Jangur 815 à 21h49
 
Pourquoi ce personnage vêtu comme un pingouin avec un haute-forme et des favoris descendant jusqu'au menton lui avait donné une invitation était une question demeurée sans réponse, pour l'instant. Il était particulier, avec ses petits yeux de merlan frits derrière une vitrine cerclée d'or. D'ailleurs, leur rencontre avait été particulièrement également. Le petit homme âgé et rondouillard avait surgit au coin d'une rue, désabusé. Le Lecteur étant le premier Krolanne qu'il voyait, il s'est approché maladroitement de lui pour lui dire en lui tendant le bristol qu'il ne comptait plus s'y rendre, mais que l'invitation pouvait servir à quelqu'un d'autre. Il avait manifestement pris un coup sur la tête et venait de faire face à une mauvaise nouvelle. Calmement, Kharib regarda le bonhomme s'éloigner d'un pas mal assuré et hésitant, puis il porta un regard au carton qu'il avait dans les mains.

L'Hermine de cristal

Jamais il n'y était allé. Découverte d'une nouvelle carte. De nouvelles saveurs. Il esquissa un petit sourire à l'ombre de sa capuche. La boisson, ça le connaissait. Et puis, il venait de rentrer en ville depuis les aventures de la Place du Martel. Un peu de distraction auprès des habitués de l'endroit pourrait lui faire voir Syfaria d'une autre manière. Il irait donc.

Il franchit le service de sécurité sans chercher à le bousculer. Par contre, une fois à l'intérieur, il observa immédiatement et rapidement l'environnement afin de repérer une éventuelle sortie de secours. Un tel établissement devait assurément en posséder une, d'après la réglementation du Kil concernant les établissements publics.

Il prit place en conséquence dans l'estaminet. De là, l'existence de fenêtres était vérifiée visuellement. Enfin, il s'attarda sur les gens présents. C'est alors qu'il aperçut le Kildarien parmi les convives. Il ne réagit toutefois pas à cette découverte. Il ne voulait pas interrompre la soirée qui paraissait bien partie pour Khan. La demoiselle était jolie. Cela faisait aussi un certain temps qu'ils étaient partis en expédition… C'était un rapprochement physique compréhensible. Pourtant, en y regardant de plus près, le Lecteur remarqua qu'une entente semblait régner, une entente qui ne se crée pas en cinq minutes au détour d'un verre. Il paraissait connaître la jeune personne.

Il partit ensuite dans ses pensées, constatant que, finalement, le fameux Klem s’était éclipsé sans évoquer la destruction de l’œil, contrairement à ce qu’il avait annoncé en arrivant à la Place du Martel. Il leur devait encore des réponses. Les interrogations ne manquaient pas.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 19 Jangur 815 à 17h48
 
Les d'Ascara saluent Maître Li Yun avec politesse, faisant rapidement un pas de côté pour laisser passer le vieux Pujado. Thaïs n'a même pas le temps d'articuler une formule de circonstance un peu plus élaborée que son Maître la rabat derrière lui, telle une innocente à protéger de toute souillure. Contradictoirement à cette hâte un peu brusque, Pujado affiche un sourire radieux et une mine ravie, emplissant ses gestes d'une emphase faussement enjouée.

Car tous ici le savent : le vieux Pujado ne supporte pas l'honorable Li Yun. Les rumeurs vont de bon train sur cette rivalité ancestrale, d'une histoire de coeur aux hypothèses les plus folles -deux frères ennemis, deux clans opposés, deux arts étrangers. Certains avaient même prétexté qu'ils étaient frères de lait, alors...


Li Yun, je ne pouvais pas manquer cette occasion d'admirer ton art ! Cette carte est parfaite, d'une élégance de plus en plus rare de nos jours. Oui, Mademoiselle d'Ascara ici présente est mon apprentie. Comme toi, j'attache beaucoup de soin à former une relève digne de ce nom. Il paraît d'ailleurs que tes élèves sont tous plus prometteurs les uns que les autres.

Ce qui aurait pu se traduire par un trivial et d'une parfaite mauvaise foi :
Citation :
Vieux sac, je suis venu contempler ton avilissement total. Tu n'as pas une once de talent et n'importe quel singe ferait mieux. Oui, cette merveille au nom illustre m'a supplié de la prendre à mon service. Je ne m'amuse pas à ramasser toute la plèbe des bas quartiers et à les martyriser en les forçant à dessiner des pâquerettes, moi.


Les yeux de Pujado, scrutateurs, cherchent un instant puis se posent sur Oromonde, qui fait le service à quelques mètres de là. Son expression se fait perverse, alors que Pujado se met à zozoter de cruauté, la bouche soudainement emplie d'un fiel irrépressible. Il parle trop vite, oublie de respirer, se précipite dans sa vilenie de peur de l'oublier :

Dame d'Azcara m'a zit le plus grand bien de zette jeune fille, là-bas. Ta formazion ze voit de zuite. Elle tient le plateau avec une grâze qui ne peut être que le zruit de ton enzeignement.

Tandis que Thaïs émet un hoquet d'horreur devant la cruauté jusque-là inconnue de Pujado, le vieux Commis aux Sans-Destins jubile intérieurement de sa pique. Sans doute ne voit-il pas que si Oromonde "s'abaisse" à faire le service, sa propre apprentie n'est guère plus fière, son expression choquée tout sauf féminine qui souligne ses airs de travesti en robe de bal..

 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 20 Jangur 815 à 19h13
 
Oromonde ouvre des yeux d’agneau terrifiés à la question de la jeune fille. Crénom de nom ! ça ne se pose, pas, enfin, comme question ! Elle va se faire taper sur les doigts avec ce genre d’empathie non désirée ! Et cette envie de roter qui la prend…

« Je vais très bien, merci beaucoup. La véritable question est : comment allez-vous, et en quoi puis-je vous être utile ?
Nous possédons un assortiment d’agrément de canapés ; puis-je vous conseiller les canapés au foie gras, qui accompagneront à merveille vos Lanternes ? »


La phrase aurait sans doute été des plus élégantes si, à ce moment précis, Oromonde n’avait pas lâché un rot malheureux.
Le visage de la jeune femme s’empourpre immédiatement de honte alors qu’elle porte sa main à sa bouche, paniquée.



**
Li Yun répond avec un sourire éclatant à Pujado.

Entre deux vieux lascars comme ceux-là, la politesse et l’amabilité étaient les plus hautes marques de manque de respect qu’on pouvait s’échanger. Ah, comme les insultes et autres vilenies étaient basses et mesquines à leurs yeux… ! Apanage des pauvres, outillages des démunis ; les vrais krolannes, mûris par le temps évidemment, savent combien un mot courtois et un sourire peuvent être méprisants et railleurs.

« Mon ami, ton sens de la perspicacité, féliciter je dois. De tous que toi il y a pour les plus petits détails remarquer ; sans doute ce talent dans ton travail te servir il doit. Oui, ma petite Oromonde très gracieuse est. Sans doute tu sais ô combien grâce, humilité et ferveur j’aime susciter ; toutes utiles à l’art auguste du Grand Verbe Ecrit celles-ci sont. Cela point ne puis-je te l’enseigner, ô vénérable confrère, puisque maître du Verbe toi aussi déjà et toujours être. »


Citation :
Vipère innommable, vieille commère immonde, ta mère est tellement grosse qu’elle provoque des séismes à chacun de ses pas ; mais pas plus que la poutre que tu t’es inséré dans l’œil et que je serais heureux de t’aider à remettre à sa juste place, c'est-à-dire dans ton séant inapte d’orgueilleux simiesque incohérent et dépassé, qui occupe une place bien inférieure à la mienne dans le noble travail des mots. Ah ! Penses-tu ! Tu ne fais que les parler !


« Mais dis-moi, ô très précieux ami, ta voix étrange se fait ; les soins de ta chère orthophoniste toi ne suivre plus ? A moins qu’elle de temps pour toi elle n’a plus ? »

Parade de coq fortuite et gratuite. Li Yung sourit d’un air satisfait et imbus de lui-même, parfaitement au courant qu’il a quelques temps plus tôt consulté la même orthophoniste et pris tous les rendez-vous possibles pour nuire à son confrère.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Merakih 21 Jangur 815 à 22h39
 
Alors que Khan toisait toujours du regard la serveuse, Eileen qui n’était jamais vraiment méfiante, semblait plutôt l’apprécier. Mais la Krolanne appréciait un peu tout le monde et très rapidement. Il n’y avait pas ici de traitement de faveur.

Elle ne put s’empêcher de rire en entendant la maladresse d’Oromonde et c’est grand sourire qu’elle répondit ensuite :


Tout va plus que bien, j’attendais ce moment depuis très longtemps! Tout est absolument parfait.
Vous pensez à tout, c’est pour cela que j’aime l’Hermine.


Eileen s’agitait un peu, la plupart du temps elle ne tenait pas en place. Elle récupéra le verre que Thanal’ot lui tendait et après avoir jeté un regard malicieux à son compagnon du soir se tourna à nouveau vers la serveuse.

Des canapés seraient merveilleux !

Elle se rattrapa rapidement visiblement un peu gênée.

Ho mais ne vous pressez pas. Nous avons le temps.
Avez-vous des invités de marques ce soir ? J’ai ouïe dire que le grand Li Yun était présent ?


Khan fronça les sourcils. Le grand Li Yun ? Il espérait secrètement que ce n’était pas le type qu’il imaginait. Toujours un peu en retrait, le verre à la main il en profita pour balayer du regard les autres convives à la recherche d’un visage connu.

Le pire serait de voir ses parents qu’il aurait largement préféré visiter le lendemain. Cette soirée était un tel regroupement de personnes visiblement impeccables que les voir n’étaient finalement pas si impossible. Son regard s’arrêta sur une famille peu loin de sa position puis vers Kharib sans vraiment l’apercevoir pour le moment.




Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 22 Jangur 815 à 18h14
 
Thaïs secoue la tête, incrédule, tandis que la joute verbale s'acère encore plus. La haine entre les deux krolannes est viscérale, dépasse la simple mésentente. Leur but de s'humilier l'un l'autre est réel, palpable, venimeux.

Pujado ne se dégonfle pas. Il avale bruyamment sa salive et une ombre rouge passe un instant sur sa figure à l'évocation de l'orthophoniste. Signes d'une colère qui lui tord l'estomac mais qu'il parvient à contenir. Il devient un peu blême et son sourire se crispe, alors qu'il répond avec une amabilité devenue sèche et essoufflée:


Ze... Je t'en prie, Li Yun, nous savons tous les deux que zette... cette dame n'a jamais aidé personne et que c'est un charlatan. Je consulte zun... un autre professionnel bien plus zeff... efficace, je te donnerai son adresse et te recommanderai tout particulièrement -il ne prend pas n'importe qui.

Pujado parle plus lentement et se corrige au fur et à mesure, signe d'un grand affront. Thaïs s'écarte tandis que son mentor pose une main sur l'épaule de Li Yun, en un geste faussement affectueux et parfaitement condescendant. Il laisse son bras là, lourd sur l'épaule de l'Enlumineur.

Il faut que tu passes me voir, à l'occasion. Me montrer tes dernières créations. Je pourrai te recommander à des amis bien placés.

Ça dérape. Tout ceci peut finalement se traduire par:

Citation :
C'est celui qui dit qui est, d'abord. Grosse nouille fétide. Petit crapaud sénile. Ce n'est pas un gars qui met le verbe avant le sujet qui va m'apprendre à parler. Tu ne vies que parce-que les gens ont pitié de tes vieux os et qu'avoir du papier toilette gribouillé était à la mode au denier siècle. Mais les temps changent, et tu vas bientôt sucer le bout de mes bottes.


Ou encore, plus prosaïquement :

Citation :
Ta mère est tellement grosse qu'il y a un décalage horaire entre ses deux fesses.


Mais il est vrai que la conversation devient de plus en plus explicite et la traduction de moins en moins nécessaire.

Thaïs ne demande pas son reste, attrape une carte, se cache derrière et s'éclipse, fonce vers Oromonde pour lui signaler le désastre. Déjà, un petit groupe s'est formé autour des deux Maîtres, dans l'attente avide d'une quelconque bagarre. Quelques mesquins murmurent même des mots d'encouragement, chauffant encore plus les esprits. Qui de là "Li Yun a trop la classe", qui de là "Pujado parle trop bien", qui de là "ils sont tous les deux vieux garçons".

Après tout, la légende veut que des paris demeurent ouverts depuis dix ans dans le quartier sur lequel craquerait et collerait sa main dans la figure de l'autre en premier.

Ca a même inspiré certains artistes du Kil, paraît-il.


*** ***


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 23 Jangur 815 à 14h15
 
Oromonde paraît soulagée devant le babillage sympathique de la jeune fille.
Cette dernière est effectivement très charmante et il est difficile de résister à ce sourire nubile et à ces intonations joyeuses. Ça dériderait presque la serveuse, si tant est qu’elle-même savait sourire autrement qu’en relevant la lèvre supérieure sur ses quenottes.

« C’est un plaisir que de vous servir », répondit diplomatiquement la serveuse, qui s’était dit que ce type de phrase passe-partout lui servirait sans doute en communication client. Elle se charge néanmoins de répondre à la question de la jeune femme avant de courir à la recherche des canapés perdus :

« Euh…oui, tout à fait. Maître Li Yun est le créateur de la carte. »
Avec son aide personnelle, mais bon, passons.
« Madame Scellinya, ici présente », dit-elle en pointant du doigt la jeune femme, « est Adjointe au Commerce. » Elle a eu l’occasion de déjà apercevoir cette femme à l’Hermine et de la voir aussi s’entretenir avec les marchands et artisans du quartier où elle travaille avec Li Yun.
« Là, vous avez la famille d’Ascara. Très prestigieuse. Ils sont accompagnés de Maître Pujado, qui est le grand manitou en tout ce qui concerne la diplomatie avec les autres Sharss. Il a récemment pris pour élève la jeune d’Ascara.
Là-bas… »
son regard tombe sur un invité qu’elle n’avait pas encore remarqué. Ce dernier paraissait esseulé et…discret. Pas exactement le genre de l’Hermine. Elle se demanda de qui il s’agissait. Beaucoup de gens s’étaient rendus seuls à la réception.

Par les culottes en dentelles de Scylla, elle espère qu’Harvain a pensé à l’orchestre et aux danses. Ce ne serait guère une véritable soirée si chacun en ressortait aussi seul qu’en rentrant.

« Là-bas, » poursuit-elle donc, « se trouvent les propriétaires de l’Hermine. Ce sont des gens…très raffinés, et qui sont réputés pour leurs nombreux voyages. »

Elle repère un plateau de canapé à trois heures, au nord-ouest de sa position, s’incline devant le couple et se déplace vivement vers sa proie. Bon. Comment faire désormais pour se délester de ses Lanternes et s’accaparer des encas ? C’est alors qu’elle réfléchit à ce dilemme que Thaïs fait une brusque apparition à ses côtés. Un instant, Oromonde est perturbée par la perruque et la robe de l’adolescente. D’autant plus que cette dernière a l’air de vouloir se cacher discrètement derrière…une carte ?

« Vous désirez quelque chose… » il y a visiblement des cheveux et des jambes portées par des talons derrière la carte « mademoiselle ? »

**
Li Yun se redresse vivement, bombant le torse. Comme c’est un vieux monsieur de plus de cinquante ans, de taille plutôt petite et très sec, l’effet est assez dérisoire. Toutefois, ses petits yeux noirs envoient des éclairs, que dis-je, des tornades, des cyclones, des tempêtes, des raz-de-marée, des éruptions volcaniques ! C’est qu’il lui mettrait bien un coup de boule, à ce vantard de Pujado. Mais non : pas de violence, pas d’insultes directes. Cela ne fait pas partie du jeu.
N’apercevant pas les regards que le couple (car cela y ressemble fort) s’attire à force de monter le ton, Li Yun poursuit. En effet, rien n’arrêtera jamais Li Yun ou Pujado lors d’une de leurs parades, si ce n’est une intervention extérieure. Or, personne ne désire s’interposer dans ce débat, sans quoi le pauvre intervenant risquerait de se retrouver victime des deux maîtres à la fois, sort peu enviable, il faut bien l’avouer.

« Pujado, mon cher, cher ami, tu sais très bien que je n’ai guère besoin de tes recommandations, même si ton offre est très généreuse. En effet, l’ouverture du marché de l’enluminage aux autres quartiers me prend beaucoup, beaucoup de temps. »
Zut, il a oublié d’inverser sa syntaxe. Confus, Li Yun poursuit :

« Ze… » ah, l’effet Pujado, ça… « Je suis sûr que ton aide très précieuse pour le futur de cette entreprise sera. Secrétaire aussi doué que toi, toujours besoin avons. »

Li Yun laisse tomber le mot « secrétaire » comme si de rien n’était, puis tapote la main lourde que vient de passer Pujado autour de son épaule avec un rire bienveillant.
« Créateur et artiste s’encombrer d’administratif guère bon pour affaires. »

La traduction, peut-être ? Tout le monde la comprend, évidemment. Mais rédigeons-la, pour le plaisir :

Citation :
« Si tu étais en mesure de regarder sur mes robes, de meilleure qualité que les tiennes soit dit en passant, tu verrais sans doute le rouge à lèvres de ta sœur. Ah, oui, et aussi, tu n’es qu’un morpion desséché, et lorsque mon règne de pouvoir adviendra, ce qui ne saurait tarder, je serai ravi de te voir te consumer d’envie et de rage à mes pieds, lombric impie malodorant, désespérant aspic.

Le train de tes insultes roule sur le rail de mon indifférence. »




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Vayang 23 Jangur 815 à 18h07
 
Je continue à faire le service une bonne partie de la soirée. J’aurai préféré m’abstenir. Humf, je vois qu’il y a des personnes que je ne connais pas. J’en vois même un qui est mal habillé…Scylla me vienne en aide. Un accent étranger, allons bon, on invite même des étrangers ?? Fut une époque, ils ne se seraient même pas approchés à moins de cinquante mètres. Misère… Le standing de l’Hermine en prend un coup ce soir. De vulgaires pique-assiette, je suis sûr qu’ils ne savourent même pas ce qu’ils ingurgitent. Goujats !

Restons calme, restons calme. Oh…

Un peu plus loin, un attroupement se forme autour de deux combattants séniles que je ne connais que trop bien. L’occasion de ces retrouvailles de « famille » me tente beaucoup. Je m’approche une flûte de champagne à la main. Ou plutôt je me faufile. Une fois n’est pas coutume, je lâche le plateau, j’interromps mon service et je fais « dans le relationnel » comme le dirait mon employeur.


Messieurs, bonsoir. L’hermine de cristal est toujours ravie d’accueillir des hôtes de marque.

Citation :
Tiens donc, on laisse rentrer les vieux satyres qui courent après les petites filles riches et celui qui a commencé sa carrière d’enlumineur avec des parchemins érotiques qu’il vendait sous le manteau.


Tiens, j’ai les yeux qui pétillent et un embryon de sourire carnassier apparaît aux commissures de mes lèvres.

Cela faisait….bien longtemps que nous ne vous avions pas vu en ces murs nobles précepteurs.

Citation :
J’en toucherai deux mots aux gorilles à l’entrée pour qu’ils refusent tout colporteur ou porteur de maladies vénériennes tels que vous.


Le Destin est cocace puisqu’il m’incombe aussi d’être le précepteur de vos ouailles respectives.

Citation :
Soudards de la première heure, j’ai manqué de chance dans la grande roulette de la vie. Je récupère deux gamines bourrées de problèmes qui ont eu le malheur de suivre vos minables conseils et je me retrouve à rattraper vos innommables erreurs en leur apprenant tout.


Maître Pujado, mademoiselle Thaïs s’avère être une élève très douée, nul doute qu’elle est entre de bonnes mains.

Citation :
Vieux schnoque, tu n’es même pas foutu de gérer une simple gamine turbulente et c’est à peine si elle sait faire une révérence. Que lui as-tu appris ridicule enseignant lubrique hormis s’énerver dans d’autres idiomes ? Si seulement tu sais tout le sucre qu’elle te cassait sur ton dos, tu serais diabétique et ramperais dans du sucre glace.


Maître Li Yun, mademoiselle Oromonde est une apprentie très impliquée et volontaire dans son travail et ses talents sont en plein essor. Je vous félicite pour son éducation.

Citation :
La seule chose qui me retient est que tu sais préparer un excellent thé sinon tes dents seraient déjà dans le caniveau et tes fesses par-dessus tête. Tu crois que tes tournures de phrases à deux graines font illusion alors que tu ne savais pas lire avant l’âge de vingt ans ?


J’ai le cœur qui s’affole presque.

Je suis parcouru d’un sentiment étrange. Vous ressemblez beaucoup à des personnes que j’ai connu il y a un temps…certain.

Citation :
Vieux boucs, si les gens savaient qui vous étiez réellement il y a cinquante ans, les ersatz de carrières que vous pensiez avoir seraient finies avant même que l’eau de mon thé bout. Vous êtes sacrément culottés d’oser pointer vos sales trognes dans mon établissement et au moindre pet de travers, je vous dévisse la tête, je vous farci le cou d’insecticide et je me fais un sandwich de vos tripes.



 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Matal 27 Jangur 815 à 10h18
 
Linsey avait reçu son invitation accompagnée d'un cadeau qu'elle espère mettre à l'honneur ce soir. Après avoir hésité un certain temps, elle avait finalement accepté de se rendre à cette soirée chic, qu'elle redoute terriblement.

Pour l'occasion, elle porte la tenue offerte par Thaïs, une longue robe verte à la coupe près du corps, laissant deviner la fine silhouette et les formes de Linsey. Elle affiche aussi une petite broche d'argent en forme d'oiseau dans ses cheveux, ainsi maintenus sur le côté. Le maquillage est simple, sa peau apparaît très blanche, le contour de ses yeux est souligné de noir, et ses lèvres sont parées d'un rouge vif. Quant aux chaussures, elles l'ont occupée de longues heures ! Elle a du faire plusieurs boutiques pour finalement trouver des chaussures à talons, du même ton que la robe, rajoutant de précieux centimètres à sa petite taille.

Massetard et Fortdubras se tiennent à l'entrée, massifs comme à leur habitude. Linsey les a déjà vus une fois, et ne sait pas s'ils s'en souviennent. Elle était alors en tenue de tous les jours, cheveux en friche et couleurs marrons. Ce soir, c'est une fraîche jeune femme qui leur tend l'invitation. Ils s'écartent, elle dépose son manteau à l'entrée et ose quelques pas dans la salle principale où se tiennent les autres invités. Les lumières s'abaissent et Harvain présente le propriétaire. C'était juste, un peu plus et elle aurait été en retard. Encore une fois.

Les discours terminés, la lumière revient accompagnée du piano. C'est reparti... Elle cherche désespérément des visages connus. Harvain, fait, mais il est en plein travail. Oromonde est là elle aussi. Qui d'autre ? Personne... Le coeur de Linsey se met à palpiter.

Qu'est-ce que je fais là ?


Comme prévu il y a des coqs, et des hirondelles. Où peut-elle s'assoir ? Que doit-elle faire ? Elle se dirige vers le bar et s'assoit sur un tabouret pour décacheter l'enveloppe. Elle regarde autour d'elle. Les hommes ont plutôt opté pour du Whisky, les femmes ont des coupes à la main. Linsey cherche la page des champagnes et déglutit aussi discrètement que possible. Les prix sont à l'image de la décoration, elle prend son temps pour choisir et profite de cette occasion pour s'isoler dans sa lecture et ne pas avoir à feindre de se mêler à la masse.

 
Scellynia
Commis du Commerce
Kil'dé  
Le Matal 27 Jangur 815 à 15h07
 
*** Scellynia vis arriver une personne dans une belle robe verte finement travaillée, qu'elle ne connaissait pas, pas encore se dit-elle avec plaisir.

Elle était toujours ravi de rencontrer de nouvelles personnes en Kil'dé, qui plus est en ce lieu magnifique qu'est l'Hermine.

Elle laissa quelques temps les autres convives à ses côtés en les laissant songeurs sur une affaires commerciales qu'elle leur avait proposé.
Elle ne leur avait pas encore tout dis, elle avait faite croire que les denrées qu'ils recherchaient étaient rare et bien plus en ce moment et que c'est pour cela qu'elle ne pouvais point faire baisser les pris des matériaux alors que ce n'était pas le cas.

Avec son air habituel, laissant toujours planer un mystère dans ses yeux, elle les laissa donc pour aller voir la jeune femme. ***


Bien à vous Ma Dame.
Nous ne nous connaissons pas alors je me permet de me présenter à vous dans un premier temps.

Je me nomme Scellynia, Adjointe au Commerce de Kil'dé. Je tend à œuvrer pour le bien commerciale de notre beau Kil afin d'obtenir des marchandises ou denrées pas toujours évidente et souvent hors de prix.

Je suis un peu l'intermédiaire entre l'offre et la demande avec l’affrètement si on peux dire.

Il ne me semble pas encore vous avoir vu en ce lieu mais je suis toujours heureuse de voir de nouvelle tête si on peux dire ainsi.
J'ai idée que tous, nous avons un rôle à jouer pour le bien être de Kil'dé.

Je vous vois perplexe sur le choix de votre premier verre mais il faut dire que la Nouvelle Carte des boissons peux laisser rêveuse plus d'une personne moi y compris.

Si jamais vous aimez une boisson pas trop forte, finement fruitée je vous conseil de prendre une Lanterne.
Elle ne fait pas partie de la nouvelle carte mais je trouve cela exquis pour éveiller les papilles afin de les préparer pour une autre boisson un peu plus relevée.


*** Elle fît signe à une serveuse de venir les voir afin de prendre commande pour toute les deux et en profita pour mettre son premier verre sur le plateau. ***

Vous me direz ce que vous en pensez, pour la suite, je ne connais pas encore vraiment la nouvelle carte des boissons mais je vous invite à demander conseil à Monsieur Harvain, le Maître d'Hôtel de l'Hermine de Cristal.
Il a toujours un parfait conseiller et ne sais jamais trompé en ma personne pour choisir ce qui sied le mieux en ma personne, nul doute qu'il saura faire de même pour vous.


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Merakih 28 Jangur 815 à 08h50
 
Linsey est tirée hors de sa cachette en carton par une personne qui vient se présenter à elle. Elle l'écoute faire son long monologue sans que Linsey ne puisse placer la moindre réplique. Fort bien, cela fait passer le temps, mais désormais elle va devoir tenir la parole un certain moment elle aussi pour ne pas avoir l'air d'une imbécile.

Bonjour Scellynia. Je me nomme Linsey. Je n'ai pas d'emploi et je n'ai aucune histoire intéressante à vous raconter à ce sujet. Bien entendu, ça elle ne le dit pas et passe directement au sujet suivant. Merci beaucoup pour votre suggestion, je vais donc la suivre. Je demanderai conseil à Monsieur Harvain quand il sera moins occupé.

La commande est passée, Linsey en profite pour retourner à la carte et voir le prix. Aïe, 23 morions pour un seul verre ! Une petite minute... Scellynia, commerce ? Linsey se concentre sur elle, et lui envoie une pensée privée. Il s'agit là du meilleur test pour vérifier si la personne face à elle est la bonne.

Seriez-vous, Scellynia la Lanyshta ?

 
Scellynia
Commis du Commerce
Kil'dé  
Le Merakih 28 Jangur 815 à 09h15
 
*** Scellynia voyait son interlocutrice pensive en la voyant lire la nouvelle carte des boissons.

Elle pu également voir ses yeux qui changèrent à un moment données, certainement à la vue des prix pratiqué ici.

Cela fait toujours drôle quand on arrive la première fois, on ne penserait jamais voir de tels prix pour une consommation. ***


Je suis bien celle dont vous pensez, je suis bien Scellynia la Lanyshta et je ne me suis jamais caché l'être car pour moi ce n'est pas une tare.

Je n'ai pas choisi de l'être, comme toutes les autres, et je ne prends pas cela comme un effet négatif, bien au contraire...

Cependant je vous demanderai de rester discrète malgré tout, tout le monde n'a pas la même ouverture d'esprit ici.

Nous autres Lanyshta tentons de vivre en paix et discrétion avec les autres mais pour ma part j'en connais que peu pour le moment.
Je me suis rapproché de vous car j'ai pu sentir et voir une certaine "aura" en vous, peut être que cela est du à la nervosité de votre première visite en ce lieu...


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 28 Jangur 815 à 10h55
 
Thaïs freine devant Oromonde. C'est vrai qu'elles ne sont pas censées se connaître. Qu'elles n'appartiennent pas au même milieu social. L'esprit de la d'Ascara prend un virage à 180°. Tout ce qu'elle trouve à dire est, d'un ton horriblement puéril :

Votre Maître embête le mien !

En pointant du doigt les deux vieillards, rejoints par Harvain, en train de s'écharper verbalement à quelques mètres de là.


***

Pujado retire instinctivement sa main lorsque Harvain interrompt la réplique cinglante qu'il s'apprête à produire -une sombre comparaison d'un rat crevé depuis six semaines avec la face de Li Yun, mais en plus fin. Le sourire du Diplomate s'élargit. Il se positionne à côté du Maître Enlumineur, face à Harvain, naturellement, et répond calmement :

La soirée est une réussite, le lieu magnifique, la carte splendide et les invités forts respectables. L'Hermine a le don pour mélanger les styles avec un... goût certain.

Citation :
J'aurais mieux fait de m'enfoncer une double lame dans l'estomac que de venir. Des clochards qui vivent de gribouillis côtoient des invités de marque comme moi, c'est inacceptable. Ne manque plus que quelques prostituées et le tableau serait complet -même si je n'ai pas encore l'assurance que Li Yun n'ait pas lui-même déjà cette corde à son vieil arc, alors...


Dame d'Ascara est une élève modèle. Elle ne tarit pas d'éloge sur l'abnégation du service que vous faites pour sa Famille.

Citation :
Tu es l'employé de mon employée, ça fait de quoi toi pour moi ? L'assistant de l'assistante ? Je ne savais même pas que ce grade existait dans la pyramide des cancrelats.


Il grimace à l'évocation du passé. Tout n'est pas reluisant, certes. Mais ne se démonte pas. Pujado adopte une attitude philosophique, les yeux un peu dans le vague, un demi-sourire mystérieux sur sa figure ridée.

Les années filent et tout s'efface. Notre jeunesse à tous est bien loin, j'en ai peur.

Amusant de voir quel chemin nous avons chacun emprunté. Le Destin est parfois fort surprenant.


Citation :
Je vous écrase tous de ma superbe : nous sommes partis de la même base -hors que vos mères couchaient avec tout le Quartier- et regardez où nous en sommes : moi, splendide et empli de réussites, à côtoyer les puissants et discourir avec ceux qui comptent vraiment dans ce monde. Li Yun en pleine régression infantile : obnubilé par la manière d'écrire une jolie date en haut de la feuille de cours. Et Harvain rendu à servir ceux qui nous servent. Mouhaha, je me frotte le ventre de vous écraser de ma seule présence.

Rampez, insectes !






 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Merakih 28 Jangur 815 à 20h47
 
L’intérieur de l’Hermine prouvait que le troquet portait bien son nom. Il était sombre, à l’image des entrailles du mustélidé, créant une atmosphère feutrée. Cela permettait à l’hôte impassible de rester à l’écart et d’observer en silence le ballet des serveuses de même que l’épique combat à langue déliée de coqs en pâte. Était-ce une animation tel un café-théâtre organisé par la maison pour faire « mousser » sa nouvelle carte des boissons ? D’aucuns auraient pu le croire. Dans ce cas, il aurait été tout à fait intéressant et cohérent de pouvoir lancer des paris en direct avec un animateur muni d'un porte-voix. Cela aurait été distrayant. Peu importe. L’hypothèse venait de prendre fin avec l’intervention du maître d’hôtel. A moins qu’il ne fasse partie du spectacle, lui aussi. Ah mais cela continuait avec une autre réplique de derrière les fagots. La suite de ce passionnant mélodrame méritait d’être suivie avec quelques pommes de terre coupées en fines tranches saisies dans l’huile bouillante de façon à les rendre croustillantes et salées ensuite, accompagnées d’une choppe d’un liquide jaune recouvert d'une mousse d'un blanc immaculé.

D’un autre côté, une hôtesse se contorsionnait littéralement pour amener des verres et des en-cas aux convives présents. N’aurait-il pas été plus simple de la placer derrière un comptoir et que les clients se pressent devant celui-ci pour passer et réceptionner les commandes ? Bref, c’était un bar fortuné et il fallait bien justifier le prix des boissons. Quand il pensait à celui de revient des ingrédients de base contenus dans ces mixtures et à celui de vente du liquide apprêté, il se dit que l’avarice ne devait pas être un pêché mignon kildéen. Si tel avait été le cas, l’estaminet aurait déjà fermé ses portes depuis belle lurette et la clé déposée sous le paillasson serait déjà rouge d’oxydation.

Pour l’instant, c’était le personnel qui avait les joues rougies par l’activité. Heureusement que l’inconnu s’était changé à son retour d’expédition. Comment aurait réagi la sécurité et ce même personnel s’il s’était présenté avec des vêtements découpés et ensanglantés ? Sans parler des salissures, inévitables. La syncope aurait guetté assurément. Mais, dans le cas présent, s’il était vêtu comme à l’accoutumée, cela signifiait aussi qu’il était propre et sec.

Il lui était ainsi donné de pouvoir contempler ce qu’il ne voyait pas d’ordinaire : comment s’amusaient les riches. Non pas qu’il n’ait pas nécessairement eu les moyens d’y jouer aussi - d’ailleurs le quartier du kil qui l’abritait n’était pas pauvre et il avait pu mesurer l’écart qui le séparait des endroits défavorisés en se rendant chez Rubus Tectus - mais plus par souci de modestie, par tempérament.

La suite de la soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices. Une récréation avant le travail du lendemain. Cela permettait de se changer les idées.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Merakih 28 Jangur 815 à 23h27
 
Eileen serra les poings de ravissement en écoutant Oromonde. Entendre que Li Yun était bien le créateur de la carte et qu’il était présent semblait la plonger dans un sentiment d’excitation particulier, si bien qu’elle n’écouta guère le reste des présentations de la serveuse.

Khan quant à lui avait noté chacun des mots et chacun des noms. Celui de Thais d’Ascara avait rapidement fait son chemin dans sa tête, se rappelant qu’elle s’était amusée à divulguer toute sortes d’inepties à son sujet auprès de Kharib et sans doute aussi auprès de tous les Kil’déens de l’expédition du Martel.

Son amie le tira de sa rêverie en tintant sa flute contre la sienne. De ce que Khan pouvait voir elle était toujours aussi contente.


Tu as entendu ? Li Yun est présent et c’est lui qui a dessiné cette magnifique carte.

Thanal’ot se pencha en avant en souriant lui aussi.

J’ai bien entendu.
Il est juste là, pourquoi ne pas en profiter pour aller le voir ? Le féliciter ?


Un peu plus grand, il pouvait mieux voir ce qui se tramait plus loin même s’il décelait vaguement une sorte de dispute ou en tout cas de divergence d’opinions autour du fameux Li Yun et de la famille d’Ascara. Mais il en fallait davantage pour décourager Eileen qui commençait néanmoins à s’empourprer.

Olala, il est juste là.

Elle inspira profondément.

Tu as raison ! Je vais aller le féliciter, viens avec moi !

Sans attendre elle fila entre les convives en direction du trio des beaux parleurs. Difficile de se faire un chemin vers ces personnages mais toujours polies et déterminée, la belle Krolanne arriva tout de même assez vite proche de son idole.

Les yeux grands ouverts, elle le fixa sans un mot. Aucun son ne voulait sortir.

De son côté Khan en avait profité pour rejoindre la serveuse et surtout l’Ascara qui était soudainement arrivé auprès d’elle.
Le Kil’darien était là pour les petits fours bien entendu.





Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.

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