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Une Nouvelle Recrue
Et l'affaire Dorigon Espelet
 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Matal 9 Jayar 815 à 20h30
 

Chemin faisant l adjointe et son mentor reprenait l affaire par le début. Mais il y manquait trop d indices, trop d informations pour se focaliser sur une seule piste.

Le commis avait raison il leur fallait des preuves, des faits concrets et travailler avec rigueur donc sans civil mêlé à l histoire.


Nous nageons effectivement dans le flou, cette histoire sent mauvais de loin et en plus la défense ne sait pas mener une enquête correctement dû à la présence des civils sur les lieux.



Arrivant au commissariat au sans destin, un grand bâtiment de style classique Arabelle suivit Thak et s apprêtait à prendre la direction du bureau de la victime quand le commis Gylsen repondit aux questions du commis Thak et les précéda jusqu au bureau de la victime.



 
Thak Keymlos
Commis Principal
Kil'dé  
Le Merakih 10 Jayar 815 à 19h29
 
La musique continue !

De plus en plus de flou.
On lui faisait une farce !

Quelques minutes plus tôt, il arpentait les couloir de la maison des Sans-destin en compagnie du supérieur Gylsen. Quelqu'un d'autre avait repris la place du Commis Espelet, c'était un peu trop rapide à son goût. Mais après tout, peut-être que les Augures avaient trouvées quelqu'un apte à poursuivre le travail du malheureux. Ils défilèrent dans les corridors, bureaux après bureaux, avant d'arriver à celui dudit Commis. La porte s'ouvrit lentement, et une présence s'affairait à gribouiller sr des parchemins, au fond de la pièce, penchée sur son bureau.

Les traits de l'inconnue correspondaient à une figure extrêmement paradoxale. A la fois jeune et sérieuse, portée sur le vestimentaire protocolaire, elle paraissait trop calme et trop sereine pour signaler une quelconque surprise. Ou bien elle était extrêmement concentrée sur son travail, ou bien elle se doutait de la venue des trois individus. Ses cheveux raffinés traduisait une certaine volonté de paraître extrêmement mature. Mais quelque chose clochait dans toute cette apparence. Jeune, mature, masculin, féminin, comment savoir puisqu'il était en présence d'un mélange de tout ?

Une jeune, aux Sans-destins, la d'Ascara ? Impossible, elle ne correspondait pas à la description qu'on lui avait faite d'un individu fougueux, aux cheveux d'un noir sans éclat, et aux... Si, ces yeux verts correspondaient bien au profil, tout bien réfléchi. C'était peut-être elle.

Son visage ne changea pas. Il resta de marbre face à la vue de l'employée. L'espace d'un instant, il eut comme réflexe de fermer toutes ses vannes télépathiques et se concentrer sur son propre être. Sa maîtrise des Entrelacs et de sa double personnalité lui permettait de ne rien laisser transparaître de sa véritable nature. Pourtant, quelque part, il craignait qu'elle ne découvre son identité. Klem avait ce pouvoir, qui d'autre pouvait le posséder également ? Mentir, il lui fallait toujours mentir.

Mais, depuis Sa disparition, le voile pouvait subrepticement se lever.
Le Keymlos, dévoilé ? Il était plutôt dérouté.

Il ne marqua donc aucun signe d'étonnement et émit un léger :


« Bonjour, chère voisine. »


Il avança vers le bureau, avec une assurance certaine, puis ralentissant à mi-chemin. Son regard se posa sur les divers objets de la pièce. Ce bibelot ancien posé avec intention sur des petits papiers aussi légers que des plumes : une preuve. Cette pile de livre, là, dans un coin : une preuve. Cette armoire, au bois d'Acajou, ancré dans le sol tant le poids de son contenu fit fléchir la charpente à mesure que le temps passait : une preuve. Des preuves étaient disposées partout. Partout ! Il fallait simplement trouver la bonne. Masi pour cela, il leur faudrait du temps.

Quelque part, le Keymlos ne fit pas attention aux individus dans la pièce. Il observait simplement le décor. A la recherche de nouveaux indices. Il effectuait son travail, simplement. En se retournant, il décocha un regard à Arabelle en hochant de la tête. Ils ne poruraient pas fouiller pour l'instant, il fallait faire sortir tout le monde. Au Néant les procédures et les autorisations, l'honneur d'un Voisin était en jeu. La Voix de Scylla, était en jeu !

Sans faire plus attention au nouveau Commis, il se tourna vers Gylsen :


« S'il s'agit là de son bureau, je crains devoir le sceller afin de rassembler l'ensemble des informations au sujet de notre défunt. Malheureusement, votre nouvelle recrue va devoir trouver un autre endroit pour opérer sur les Lanyshtas.

Comprenez-moi bien monsieur Gylsen, je n'ai aucunement la volonté de vous retarder dans votre travail. Mais, à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Nous avons de bonnes raisons de croire que votre ancien employé a été assassiné par quelqu'un, et je compte bien retrouver cette personne. Pour cela je vais avoir besoin de tous les moyens nécessaires mis à ma disposition, ainsi que l'ensemble des documents sur lesquels travaillait monsieur Espelet.

Rassurez-vous, je n'emporterais rien au Comissariat. Mais je tiens à laisser un milicien devant son bureau à toute heure de la journée et de la nuit afin d'empêcher quiconque laisser s'échapper un seul de ces documents de vos locaux. Je pense être en mesure de le faire durant quelques temps. Je ne sais pas exactement mais, le temps de répertorier toutes les informations nécessaires, et notamment fouiller son agenda, et tout sera remis dans l'ordre.

J'espère me tromper en avançant cela mais...
»


Pendant qu'il parlait, il s'était déplacé dans le bureau. D'abord, face à une étagère, touchant et fouillant des livres au hasard, faisant semblant de chercher. Puis, furtivement, vers le bureau, toujours le regard rivé sur Gylsen, en se préoccupant très discrètement de la nouvelle recrue. Si bien que, sans prévenir, il s'était retrouvée derrière elle, le regard penché sur son bureau, sur ses notes, sur son travail. Il remarqua rapidement un message à l'attention de la Défense, et le pointa du doigt, brusquement. Son doigt avait frappé la table.

Jamais un doigt n'avait produit pareil son au choc d'un meuble. C'en était effrayant de démonstration.


« Faites moi voir ça ? Dit-il, le regard inquisiteur posé sur Thaïs. »





Au nom de la Loi du Un, j'interromps votre Destin !



 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 10 Jayar 815 à 23h25
 
Thaïs reste relativement stoïque à l'arrivée de la petite délégation. Son regard passe sur Thak, qui semble en effet d'un autre acabit de Khevad -prestance, tenue stricte, yeux éveillés, air sévère-, puis sur Arabelle -jeune mais pas tant qu'elle, plutôt jolie. Les échardes très vertes se plantent un instant dans la jeune krolanne, insondables, avant de se détourner vers Gylsen. La d'Ascara sourit à son supérieur, d'un air d'une tranquille confiance. Mettre tout sous scellé ? Les dossiers sont clairement étalés et tout a été bougé... Les yeux de l'adolescente suivent quelques instants les mouvements de Thak et elle s'apprête à prendre la parole lorsqu'il pointe l'une de ses listes. Elle répond calmement :

Je crains de vous avoir précédés. Mon Supérieur Gylsen ici présent m'a mandatée pour reprendre les affaires de feu Dorigon d'Espelet, qui ne peuvent souffrir d'un gel total. Rien n'était anormal dans ce bureau, tout était bien rangé et je crains que le désordre ne soit de mon seul fait. Il m'a bien précisé l'enquête en cours et une nécessité de faire lien avec la Défense : j'ai pris l'initiative, dans le temps qui m'a été imparti, de lister les affaires closes et en cours de mon prédécesseur. Cette liste vous est destinée.

Thaïs s'empare du document et le tend ouvertement à Thak. Une liste en tout point similaire semble avoir été dressée pour la d'Ascara, à des usages internes d'organisation. Y sont clairement identifiées toutes les affaires du Commis trépassé. Le travail est propre et rien n'y manque : la d'Ascara a numéroté chaque dossier pour pouvoir s'y retrouver et les reprendre rapidement si nécessaire.
Le cas du suicidé dans la faille porte le numéro 13 -affaire close mais pleine d'étranges similitudes. Le cas de Migda Lonnë le numéro 66 -il n'est pas particulièrement souligné, sinon que les visites de Dorigon à la veuve étaient régulières.

La main de la d'Ascara se pose sans précipitation sur l'agenda, protectrice. Le lui prendre nécessiterait donc de le lui arracher, en l'état. Elle ne le céderait que sur ordre clair de son supérieur.

Les yeux de Thaïs reviennent d'ailleurs sur Gylsen, dociles :

L'agenda comporte plusieurs rendez-vous récurrents, peut-être saurez-vous nous renseigner : un ou une A.P qu'il voyait tous les mois et un ou une certaine V.E dont il a noté l'anniversaire et quelques rendez-vous.

La voix de Thaïs est posée. Elle agit en professionnelle au sang froid, essayant de faire la meilleure impression à Gylsen -en cela, la présence de la Défense ne semble pas l'émouvoir outre mesure, son attention et son attitude semblent surtout être décidés par son responsable hiérarchique. Elle ne paraît pas du tout nerveuse vis-à-vis de l'enquête ou avoir des choses à se reprocher : au demeurant, les listes qu'elle a produite sont exhaustives et elle est solide sur ses bases quant à son implication dans cette affaire.

Il apparaît sûrement aux acteurs présents que soit Thaïs a un don formidable pour jouer la bonne fonctionnaire à la conscience tranquille, soit elle ne nourrit en effet aucune peur quant à la possibilité d'être inquiétée ou d'avoir outrepassé ses attributions dans l'affaire. Car la d'Ascara en est très intimement convaincue elle-même : elle a été moteur mais n'a toujours agi que sur demande de tiers -Khevad puis Gylsen. Seule la visite de la maison pourrait lui être reprochée, action guère prouvable, mais elle n'y a elle-même pas mis les pieds et la baraque a été visitée bien avant le passage de la Main. Enfin, Thaïs agit maintenant dans le but d'obtenir le poste, en priorité, plutôt que dans celui d'élucider l'affaire, même si celle-ci continue légitimement de l'intéresser.

Elle reste assise au bureau, la respiration lente et régulière. Son activité mentale n'est pas particulièrement bridée mais ne s'affiche pas non plus très clairement -il faudrait prêter une attention poussée pour identifier un ou une lanyshsta dans les parages.


 
Narrateur
 
Le Julung 11 Jayar 815 à 12h09
 
Le Commis aux Sans Destins Gylsen hoche la tête, appréciatif du comportement professionnel de chacun.
Quand Thaïs s'adresse à lui, il fronce les sourcils, réfléchit...


A.P.? V.E.? Non, désolé, je ne vois pas...

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 15 Jayar 815 à 21h28
 
Thaïs se mordille la lèvre inférieure. Son supérieur semble se délecter de la situation et n'intervient pas dans le manège de Thak. N'appuie pas l'adolescente, n'apporte aucune aide manifeste à la Défense. Et puis n'a aucune réponse utile pour l'instant...

Sans doute attend-il de son nouveau Commis aux Lanyshsta's un peu de poigne et d'initiative. Thaïs n'est plus simple adjointe et le périmètre qu'elle reprend nécessite un certain esprit... d'initiative.

La d'Ascara se lève doucement, l'agenda toujours en main. Elle se tourne bien en face de Thak -qui la dépasse d'une dizaine de centimètres et qui a deux fois sa carrure-, soupire comme pour se donner une contenance et parle avec assurance :


Vous parlez de scellés, de vigiles, de déménagement pour moi et, par là, de votre prise en main totale de cette enquête. C'est oublier que la branche des Sans-Destins est également chargée de la sécurité intérieure. Si une affaire concerne un ou une krolanne aux Augures inexistants ou brisés, il en va du ressort de notre Commissariat.
Non du vôtre.

Nous gérons ce qui n'est pas Ecrit. Vous n'avez pas cette latitude.

Un silence, pour faire peser ce constat. Certes, la Défense gère les tracas quotidiens ou exceptionnels des membres du Kil, en consultant étroitement les Prédicateurs et les écrits. Mais dès lors que ces entités ne peuvent leur donner matière à moudre, c'est le Commissariat aux Sans-Destins qui prend le relai. Hors les Sans-Destins ne sont pas seulement des étrangers...
Preuve en était avec l'existence du poste de Dorigon.

Qu'un Apostat, qu'un étranger ou qu'un lanyshsta à l'avenir tracé balayé par la mutation commette un crime et la gestion de l'affaire revient logiquement aux Commis aux Sans-Destins. Eux aussi aptes à enquêter, juger, sanctionner et agir.


Puis, reprenant :

Tout porte à croire que mon prédécesseur, Sire Dorigon d'Espelet, a... subi un sort qui pourrait être en rapport avec son travail. Il travaillait sur les Lanyshsta's.
Les lanyshsta's sont principalement sous notre juridiction. MA juridiction.
Non entièrement la vôtre.


Un haussement de sourcil, alors que Thaïs pousse le raisonnement :

Il me semble donc plus qu'approprié que nous soyons plus qu'associés à cette enquête, sinon impliqués au premier plan, a minima au même niveau que la Défense.
A minima...


Thaïs se tait, plantée sur ses pieds, droite et solide comme un roc. L'agenda contre sa poitrine, entre ses bras croisés.
Elle ne peut toutefois s'empêcher de glisser un regard à Gylsen...

La d'Ascara ne tremble pas : son raisonnement lui semble évident et elle l'énonce en toute bonne foi. Que Thak prouve que c'est un lanyshsta le coupable, et puis quoi ? Il devra se démettre immédiatement du dossier et le remettre au Commis aux Sans-Destins affectés aux Lanyshsta's pour décision : Thaïs. Retour à la case départ.

Les yeux de la jeune fille sont décidés mais pas durs ou cruels : ils laissent entrevoir une possibilité de coopération en bonne entente, non d'une relation de force ou de chantage entre les Commissariats.



 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Luang 15 Jayar 815 à 22h59
 

Arabelle avait depuis le début de l enquête appelé la dame d Ascara mais en réalité en se trouvant face à elle, elle aurait pu la surnommer la gamine d Ascara tellement celle ci était jeune et se comportait de la sorte.

Arabelle avait reçut ordre de fouiller le bureau mais cela avait déjà fait en partie.

Puis la jeune dame d Ascara leur sorti son boniment sur le droit à l enquête. Intéressant mais le point de vue était biaisé.

Arabelle se permit d intervenir juste pour se faire entendre et remarquer pendant la joute verbale des deux commis.


Permettez moi d intervenir Commis d Ascara.
Vous avez raison dans votre énoncé. Si l enquête concerne un ou des lanyshstra le commissariat au sans destin est légitimement prioritaire sur l enquête. Tout comme il l est de part la fonction de la victime.

Mais vous oubliez justement que l intervention d un ou de plusieurs lanyshstra n a encore été prouvée ce qui laisse l enquête a la défense.

Deplus tant que la défense n a pas écarté une complicité possible en interne, tout le commissariat au sans destin est sur la liste des suspects.
Après vous avoir tous écarté de cette liste , nos commissariats feront enquêtes communes sans aucun doute.



Depuis le début de l enquête, Arabelle avait fermé ses pensées de peur d être reconnue, découverte mais elle savait que la dame d Ascara en était une, le commis Keymlos lui en avait parlé. Elle ouvrit donc un canal télépathique avec la dame d ascara.

« Navré d être ainsi je me dois de paraître de la sorte devant le commis. Il sait que vous êtes une lanyshstra, a de gros doutes sur ma nature et de faibles doutes sur votre majordome mais rien de concret le concernant.
Je vous sait innocente enfin j en ai la certitude. Laissez le menez l enquête au début afin.de vous disculper ensuite vous pourrez en faire partie.
Heureusebde faire votre connaissance.
»


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 16 Jayar 815 à 13h33
 
Thaïs écoute les paroles d'Arabelle en se tournant vers la jeune krolanne, l'entend avec attention, hoche la tête puis reprend, dans un sourire mutin de celle qui ne se démonte pas :

Suspects ? Dorigon d'Espelet a aussi travaillé pour la Défense avant de basculer à son dernier poste, je doute que vous considériez également tout votre Commissariat comme "suspect".

A moins que certains éléments ne puissent vous laisser penser que Sire Gylsen ou moi soyons des coupables potentiels, je ne vous laisserai pas nous accuser ainsi. Et nous écarter par là même d'une affaire qui nous concerne bien.


Les yeux verts vont alternativement vers Gylsen, Thak et Arabelle.

La Défense est apte à gérer des affaires courantes ou des meurtres entre Voisins rapidement élucidés. Nous sommes ici dans l'exceptionnel. Je doute qu'un quelconque Augure ait prévu l'assassinat de Dorigon Espelet : le sien était lui-même maquillé et rendu illisible. Nous avons affaire à un Destin brisé. Et à un ou plusieurs briseurs de Destin. Il est fort peu probable que le ou les meurtriers avaient cet acte ignoble tracé dans leur Futur.

Vous ne pouvez nier que ce n'est pas là du seul ressort de votre Commissariat.


Thaïs continue mentalement à l'intention d'Arabelle, avec une facilité télépathique qui dénote une maîtrise du procédé. Son attitude extérieure est parfaitement naturelle.

Tiens, belle surprise. Je ne me suis jamais cachée de mon état à ceux qui partagent nos Dons. C'est donc que quelqu'un le lui a rapporté. Ou alors...

Me disculper ? J'ai une dizaine de personnes qui peuvent attester de ma présence à l'autre bout de la ville les heures avant la chute : je suis assez loin d'être inquiète. Qu'est-ce qui pourrait m'accuser ? Ma présence sur le lieu de la mort d'un collègue, qui m'a été apprise à mon domicile même ? Le fait qu'un Adjoint à la Défense m'ait confié une vérification d'Augure ? Ridicule.

Bref. Je suis intimement convaincue que cette affaire est liée aux Lanyshsta's, et qu'il est impératif que nous y restions impliqués.


 
Narrateur
 
Le Merakih 17 Jayar 815 à 17h10
 
Mesdemoiselles! interrompt le Commis Gylsen d'une voix forte.

Le superviseur s'est tenu en retrait jusque là, mais il suffit au petit krolanne bedonnant d'avancer d'un pas et de prononcer un mot pour que sa présence s'impose.

Un Destin a été brisé, les Prédictions ont été bafouées. Il est de notre devoir, tous autant que nous sommes, de trouver la ou les personnes qui ont pris de telles libertés avec la Loi du Un.

Après un regard appuyé aux deux jeunes lanyshtas, le krolanne se détourne vers Thak, pensant visiblement trouver un interlocuteur avec plus de recul en la personne de l'enquêteur, plus âgé.

Ecoutez Commis Keymlos... Il est impensable que cette enquête puisse être bâclée en raison d'un manque de coopération entre nos Commissariat. Ni mes supérieurs ni les vôtres ne le tolèreraient.
Pour être franc, je ne vois rien qui indique spécifiquement l'implication d'un lanyshta dans la fin tragique de monsieur Espelet, mais -que ce soit le cas ou pas- nous avons un Destin brisé et un mort sur les bras : l'enquête doit donc être menée sur les deux fronts.

J'ai donné comme tâche à mademoiselle d'Ascara de faire l'état des lieux dans les affaires personnelles et professionnelles du défunt pour les mettre à disposition de votre équipe,
dit-il en désignant les documents étalés devant eux, et de servir d'interlocutrice à la Défense dans cette affaire. Tâche dont elle s'est déjà fort bien acquittée jusqu'à maintenant...
Elle continuera de vous fournir toute l'aide dont vous aurez besoin,
un rapide coup d'oeil à Thaïs pour lui signifier qu'elle devra s'y plier, du moment que vous respectez les conditions que je vous ai citées tout à l'heure, à savoir consulter les documents sur place et signer une décharge pour emporter toute pièce à conviction ou élément de dossier.
Ce sera elle qui vous informera des résultats de l'analyse des Prédictions du défunt que lui a accordé l'Augure Derisbourg...


Gylsen marque une courte pause, comme pour donner du poid au nom qu'il vient de citer. Rien de pédant, mais juste pour lui faire comprendre que l'affaire est déjà prise au sérieux en haut lieu...

Et j'attendrai tout naturellement en retour que vous teniez mademoiselle d'Ascara informée de vos avancées également.
Vous avez l'expertise pour attraper un meurtrier, et nous avons celle pour attraper l'hérétique qui a osé souiller les Prédictions : ce n'est qu'en mettant en commun nos pistes que nous pourrons nous montrer réellement à la hauteur de la tâche.


 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Julung 18 Jayar 815 à 13h30
 

Continuant par la pensée la conversation avec Thaïs, Arabelle n ajouterait rien verbalement après avoir été un peu reprise par le commis Gylsen.


Soit on le lui a signalé, soit il en fait partie mais s en cache. Il doit le savoir pour moi aussi mais ne m en a pas parlé ouvertement.

Avez vous avancé de votre côté?
Avez vous trouvé des affaires concernant les notres qui auraient pu le conduire à se faire pousser dans le vide?
Navré d avoir usé d un terme mal approprié. Je vous sait innocente mais si l on place un regard extérieur sur la scène: vous etes celle a qui profite le crime et le commis Thak est fort suspicieux.
Imaginer un instant que la victime soit au courant de votre état et enquête sur vous, avec sa mort vous faites d une pierre deux coups: l enquête sur vous s arrête, vous récupérez un poste plus élevé et vous supprimez les preuves accumulées par la victime.

Mais comme je le disais je vous sens innocente. La victime a du ouvrir une porte qu il ne fallait pas.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 18 Jayar 815 à 14h03
 
Thaïs ne répond par à Gylsen, se contentant d'un regard appuyé. Elle sait qu'elle a poussé un peu loin. Mais ne regrette rien. Elle détourne les yeux avant qu'une petite flamme dangereuse n'y brille.
Insoumise. Violente.

L'instant d'après, son sourire est redevenu celui d'une enfant sage et obéissante.

Ses pensées continuent de fuser vers l'Adjointe :


J'échangerai tous les éléments officiellement et de vive voix : il pourrait paraître louche que vous sachiez des choses et je n'ai rien à cacher à votre supérieur. J'ai d'ailleurs déjà fourni un résumé assez complet de mon entretien d'hier avec l'Augure à la Défense, et la liste des affaires en cours de Dorigon est dans la main de Sire Keymlos.

Ce crime ne me profite pas. Pas réellement. Ma famille est richissime et je n'ai pas besoin d'avoir en emploi dans l'absolu.
Au demeurant, mes Augures me destinent à arrêter de travailler et me marier dans les 4 ans à venir. Vous oubliez que tout est écrit : prendre un poste par calcul ou nourrir des ambitions qui ne sont pas Planifiées est relativement difficile dans notre Kil.




 
Thak Keymlos
Commis Principal
Kil'dé  
Le Vayang 26 Jayar 815 à 15h38
 
Le Keymlos observait la scène avec un grand silence. Le Commys Gylsen se tourna alors vers lui, en signe de conciliation. Il est vrai que l'atmosphère était assez tendue, mais c'était le prix à payer lorsque les Destins de plusieurs individus était mis en jeu. On opposait ici deux écoles, celle des Sans-Destin et celle de la Défense. Il n'était pas question de choix, mais de cohésion entre les deux.

« Bien ! Bien. Dit-il en levant les bras vers le ciel.

Calmons-nous, nous pouvons effectivement coopérer, je ne vois pas en quoi cela est impossible. Toutes les preuves devront finir à la Défense et tous les documents seront signés. Nous respecterons les procédures de chaque côté. Un peu de calme serait de mise je vous en conjure.

Bien, maintenant que nous sommes réunis, je voudrais profiter de cet instant pour poser quelques questions. Je dois savoir si la victime avait des ennemis au sein du commissariat, ou s'il était menacé par quoi que ce soit. Nous avons retrouvé des noms d'individus dans son agenda, peut-être que le coupable se trouve dedans. C'est même certain. Ou du moins, l'instigateur de tout cela. Il ne peut pas disparaître comme cela, sans qu'un élément étranger à son Destin ait interféré.

Madame d'Ascara, vous parlez d'un certain V.E, il devrait s'agir ni plus ni moins que de son frère, dont j'ai pu repérer le nom quelque part dans le dossier. Verän Espelet. Peut-être est-il le moment d'aller rendre une visite amicale à cette personne. Avez-vous son adresse ou un lieu dans lequel nous pourrions le trouver ?

Ah ! Et j'aimerais emporter son Agenda également, voulez-vous ?
»


Il décocha un heureux regard à Gylsen, comme un adorable petit enfant. Ses sourcils levés, son sourire niais, il avait tout d'un comique né du dernier siècle. Et son expression particulièrement prononcée traduisait une sorte d'ironie dans le jeu de scène général. Lui aussi, il savait faire du théâtre, semblait-il vouloir dire à toute l'assemblée. Sauf que... non. Mais c'en était que plus déroutant. Faisait-il le mariole ou était-il sérieux ?



Au nom de la Loi du Un, j'interromps votre Destin !



 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 26 Jayar 815 à 17h14
 
Un coup d'oeil à Gylsen, un coup d'oeil à Thak. Thaïs tend l'agenda au Commis -puisque son supérieur lui a demandé, il y a quelques minutes, de coopérer-, en répondant simplement :

Je n'ai pas vu d'adresse mentionnée. Mais si nous avons le prénom et le nom, nous devrions rapidement retrouver le domicile.

Aux Augures, j'ai rencontré plusieurs individus qui disaient connaître Feu Espelet. Peut-être pourront-ils vous en apprendre plus sur cet A.P...

La d'Ascara se rassoit tranquillement, attendant la suite. La Défense partira-t-elle rencontrer Verän ? Ou souhaiteront-ils encore des précisions ou des documents du bureau ?

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 29 Jayar 815 à 17h13
 
Les yeux de Thaïs vont d'un interlocuteur à un autre... avant de tomber sur la pendule. Midi moins dix !

La d'Ascara a donné rendez-vous à Maître Pujado à l'Hermine de Cristal pour lui parler de sa prise d'initiative du matin. Et le vieux bonhomme n'a rien de moins en horreur que les krolannes peu ponctuels.

La jeune femme se relève d'un bond, fait comprendre aux présents qu'elle est pressée. Demande à Thak et à Arabelle s'il leur faut autre chose, avant qu'elle ne ferme le bureau. Sans doute leur donnera-t-elle les documents nécessaires -du moins une copie ou une prise de note des éléments clés, sans les laisser embarquer les originaux dans la nature.

Après avoir correctement géré ce petit monde, Thaïs les informe qu'elle sera de retour et disponible au plus vite en début d'après-midi et s'éclipse en trottinant, visiblement pressée par le temps.


 
Narrateur
 
Le Merakih 1 Julantir 815 à 21h18
 
Tandis que Thaïs s'éloigne, elle croise au détour d'un couloir trois grands gaillards à la coupe militaire vêtus d'un uniforme cintré à col mao, du même gris anthracite que celui qui gardait la porte de Morgane. Les trois krolannes marchent d'un pas décidé vers ce qui pourrait être le bureau du Commis Espelet. Enfin, le sien à présent...
Il lui lancent à peine un regard en passant à côté d'elle, si bien qu'elle est libre de continuer sur sa lancée ou bien de revenir sur ses pas.

Et, effectivement, les visiteurs se dirigent tout droit vers le bureau. Celui qui ouvre la porte est un colosse à la barbe fournie, brun à la peau cramoisie, et doit faire près de deux mètres de haut. Sa carrure est telle que la porte semble tout d'un coup bien trop petite... Ses deux compères qui s'engouffrent à sa suite pourraient bien être deux frères, partageant le même teint pâle, les mêmes cheveux blonds, et une stature impressionnante bien que plus raisonnable que celle du premier krolanne à être entré.

Une fois ces trois là entrés, la pièce elle-même semble avoir rétréci.


Madame, messieurs, salut-il en direction de Gylsen et des deux enquêteurs, en sortant de sa veste un parchemin roulé et cacheté à la cire. Veuillez poser immédiatement ces documents.
Ce bureau et tout ce qu'il contient est désormais confisqué.

Commis Gylsen?


L'intéressé, interloqué, hoche la tête, et le barbu lui remet le parchemin.
Le Commis déglutit avec difficulté en brisant la cire, frappée du sceau de l'Augure Derisbourg.
La lecture est courte, et Gylsen hoche à nouveau la tête en un acquiescement muet tout en roulant le parchemin à nouveau.


Je n'ai pas le pouvoir de contester, mais sachez que je doute que le Haut-Commis Peyréobagne apprécie que l'Augure prenne des telles libertés dans ses bureaux sans son accord.

Le sourire amusé qui fend la barbe ressemble plus à un rictus carnassier qu'à une mimique sympathique.

Et bien il n'aura qu'à aller le lui dire.

Aller la Défense, tout le monde dehors.
ordonne-t-il aux enquêteurs d'une voix ferme.
Pas vous, Commis Gylsen. J'ai quelques questions à vous poser.

Les deux blonds s'écartent légèrement, libérant la place pour que Thak et Arabelle puissent sortir.
Le regard du barbu tombe sur eux, avec l'air presque surpris qu'ils soient encore là.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 2 Julantir 815 à 14h18
 
Thaïs laisse passer l’étrange troupe, tout en faisant immédiatement le rapport avec les sbires qui gardaient la porte de l’Augure Derisbourg. Elle opère rapidement un demi-tour pour les suivre et assiste, consternée, à la scène qui s’en suit.

Un instant, ses mains fourmillent d’énergie. Ces brutes sont antipathiques et soumettent sans vergogne. Ils ne doutent de rien. Prennent Gylsen et la Défense de haut.
Quelque-chose ne tourne pas rond. Il s’en faut pas de beaucoup pour que de la Noxamancie fuse, mais l’adolescente se refreine.

La Commise fraîchement promue se fait finalement discrète. Ombre lisse, bonne petite fonctionnaire qui regarde ses pieds. Mais son esprit boue. S’emporte.

Un premier trait mental fuse vers la Main –Oromonde, Linsey et Harvain.

Il se passe quelque-chose d’anormal et de grave. Trois krolannes aux allures de gorille, habillés en gris, viennent de débarquer au Commissariat des Sans-Destins pour confisquer les affaires de Dorigon Espelet. Ils avaient un écrit cacheté de l’Augure Derisbourg. Ca a fait plier ma hiérarchie, nous ne semblons pas avoir le choix.

Ces krolannes en gris gardaient la porte de l’Augure, quand j’y suis allée. Et Derisbourg m’a contrainte de lui remettre les Prédictions maquillées de Dorigon Espelet –je pensais que c’était pour mener une enquête interne, j’en suis de moins en moins sûre.

Je suis par contre convaincue que ce sont ces brutes qui ont fouillé la maison de Dorigon. Ils ne s’arrêtent donc pas à la légalité….


Comme la Main, au demeurant. Thaïs conclut :

Il était fait mention de rendez-vous récurrent avec un ou une A. P. dans l’agenda de Dorigon. J’ai l’intuition que Derisbourg est mêlée à tout ça, d’une façon ou d’une autre. A. P. : A d’Augure ? Derisbourg est-elle victime ou coupable, alliée ou ennemie ? Ca sent l’entourloupe à plein nez ! On nous coupe l'herbe sous le pied, on tue les pistes, on veut que l'enquête cesse.

Les protagonistes sont prestement évacués et Thaïs suit le troupeau, prenant un air hagard, cherchant Gylsen des yeux -aura-t-il des instructions particulières à lui donner ? L'adolescente ne doute pas qu'il lui demande de suivre les ordres de Derisbourg et de laisser tomber l'enquête.
Ce serait mal connaître Thaïs. Si elle était résolue à laisser la Défense aux commandes -le poste la motivant en premier lieu, elle n'aurait pas pris le risque de se griller devant des enquêteurs actifs et compétents-, ce tour de force lui redonne une motivation bouillante et nouvelle.

Alors, la d’Ascara prend une initiative étonnante en pensant vers Arabelle Mercoeur, prenant le risque de la franchise :

Dame. Tout ceci est anormal. Ces hommes gardaient la porte de l’Augure Derisbourg, une sommité de notre Quartier. Dame Derisbourg m’a confisqué aussi l’Augure falsifié d’Espelet.

Ne me demandez pas comment je le sais, mais il semble que la demeure de Dorigon ait été fouillée et nettoyée. Je mets ma main à couper qu’il s’agit de ces brutes.

On cherche à nous évincer. On cherche à ce que Justice ne soit pas faite.

L’enquête prend un nouveau tournant. Il va falloir passer dans l’ombre, puisque les voies légales nous semblent coupées. Êtes-vous avec nous ? Avec moi ? Du côté des Lanyshsta’s ?


Proposition d’autant plus appropriée qu’un coursier est venu chercher Thak, avant la scène, pour lui annoncer une affaire grave et urgente à l’autre bout du Quartier, et que celui-ci s’en est allé prestement en laissant son Adjointe sur place.

Toutes les forces vives semblent nécessaires pour faire face à cette… organisation, cette troupe grise et mystérieuse, au service ou avec une emprise sur une entité aussi puissante que l’Augure de Kil’dé.


 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Vayang 3 Julantir 815 à 15h58
 

Alors qu elle s apprêtait à présenter ses excuses pour son empressement dans ses accusations ou soupçons d accusations, la porte d ouvrit en grand pourblaisser passer trois molosses pas rigolo du tout et qui au nom des Augures réquisitionnaient le bureau, les documents et mettaient tout lz monde à la porte si ce n est le commis Gylsen.

En même temps, on appelait son supérieur à une autre affaire.

Arabelle se retrouvait donc seule dans le couloir et préféra s éloigner du molosse de garde en faction devant le bureau de la victime quand la dame d Ascara lui reparla.


Et bien en effet tout ceci semble fort louche et inhabituel.
Je pense que ce meurtre inquiété en hauts lieux mais de là a ne pas respecter les enquêtes en cours.

Je suis des vôtres même si je préfère fleurter avec la légalité plutôt que de l enfreindre.

Vous avez dit Nous: puis je savoir a qui d autre je peux me fier?
Passez me voir à mon bureau au commissariat de la défense on pourra y faire le point plus oralement.




 
Narrateur
 
Le Vayang 3 Julantir 815 à 16h48
 
L'interrogatoire du Commis Gylsen ne dura que quelques minutes, durant lesquelles l'un des gardes en gris ressorti, pour en revenir avec une procession d'employés des Archives bien moins importantes, tirant d'étranges petites charrettes à bras.
On aurait dit une fusion de coffre et de brouette à trois roues, quelque chose ne pouvant pas espérer résister à un voleur doué ou au simple emploi de la force brute, mais largement suffisant pour maintenir à l'abri des regards et des mains baladeuses tout document que l'on souhaiterait convoyer. Et le nombre même de ces petits transports -enfin surtout, le nombre même de personnes nécessaires pour tirer ou pousser ces petits transports- assurait la tranquillité du groupe, sauf émeute, guerre civile ou autre "incident" du même acabit.
Gylsen fut... Remercié, car le mot "expulsait" faisait aussi référence à une violence physique qui était absente de son éviction.
Mâchoire serrée, l'air sombre, il se dirigea en marmonnant vers son bureau où il s'enferma.

Dans la demi-heure qui suivit, le bureau de Dorigon fut vidé.
Littéralement.
Les murs et le plancher restèrent en place, mais tout le reste, du plus petit morceau de papier au plus volumineux des meubles, fut emmené, ne laissant qu'une pièce vide.

Ils avaient l'après-midi de libre pour entreprendre ce qu'ils voulaient, malgré la piste qui semblait s'être envolée sous leur nez.


*** ***


Mais si même les meilleures choses ont une fin, il en est de même pour les pires. Et lorsque la journée de travail arriva à sa fin, ce fût un Commis Gylsen tout heureux qui déboula dans l'ancien bureau de Thaïs -qui valait quand même mieux que la pièce vide de Dorigon, même si on lui avait gentiment proposé de déplacer quelques meubles là-bas le lendemain.
Une scène très similaire se déroula à la défense, quoique avec moins de joie, un agacement du au fait que le Commis Keymlos fut trop occupé, et une rature sur un document officiel pour y substituer un nom par celui d'une adjointe qui n'avait rien demandé.


Je l'avais dit, que le Haut-Commis n'apprécierait pas !

Une lettre fût déposée devant les yeux de Thaïs, bien étalée, et absolument pas impressionnante.
Elle semblait avoir été écrite à la va-vite, sur un coin de table, et repliée avant que l'encre ne fut tout à fait sèche. Seul le gros tampon au dessus du paraphe final remontait le niveau global.


Un ordre de nomination temporaire. Les... "Directives" de l'Augure précisaient que seules les personnes expressément autorisées et de "qualité institutionnelle requise" pourraient avoir accès aux documents. Du coup, vous voilà...

Une pause. On sentait qu'il aurait souhaité un roulement de tambour à ce moment là.

Préposée des Sans-Destins aux relations avec la Défense. Votre homologue ayant l'intitulé inverse.

Air un peu gêné, que confirme les mains désignant quelque chose de flou, même si le sourire reste solidement accroché.

C'est l'avantage d'avoir des Haut-Commis suffisamment proches, et au fait de l'indispensable collaboration entre les services. Alors n'allez pas faire de vagues en importunant vos nouveaux collègues et en vous cachant derrière ce message, hein, dans les faits, vous restez de chez nous, mais officiellement -et notamment du point de vue des Archives, vous cumulez temporairement les prérogatives d'un Commis aux Sans-Destin et d'un Commis à la Défense, ce qui vous donne précisément la "qualité institutionnelle requise" pour pouvoir continuer l'enquête, et la signature du Haut-Commis pour vous autoriser à le faire.
On a déjà eu le cas précédemment, même s'il n'a jamais fallu agir aussi vite.
Et il n'y a pas eu de problème, mais -et même si j'ai naturellement toute confiance en vos capacités de retenue- je préfère insister sur ce point : méfiance. Les Haut-Commis vous ont donné -à vous et votre homologue- une très grande liberté de manoeuvre, à la condition que... Vous l'utilisiez le moins possible. Donc ne faites rien que vous pourriez regretter une fois que ce document ne fera plus effet, d'accord ?


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 3 Julantir 815 à 22h16
 
Thaïs avait tourné et retourné la situation, seule dans son bureau, établissant mille plans et milles hypothèses. Derisbourg en coupable. Derisbourg en victime de chantage. Derisbourg en pion ignorante. Derisbourg en chevalier solitaire, agissant pour le bien de tous... Une seule constante : l'Augure, dont l'entrevue avec la d'Ascara prenait des interprétations nouvelles. Son implication dans l'enquête était étonnante, sinon anormale, et ses liens avec Dorigon Espelet devaient être éclaircis.
Ne serait-ce que pour que Thaïs redorme un jour.

Comment faire ? Thaïs avait rapidement retranscrit les informations qu'elle avait mémorisé dans le bureau du Commis décédé : la folle qu'il visitait, le "suicide" précédent dans la Faille, les lettres dans son agenda... Il manquait sans doute des éléments -la mémoire de la jeune fille n'était pas parfaite, et puis elle n'avait pas fait d'effort de mémorisation particulière puisqu'elle avait pris soin d'écrire deux résumés au propre... Un pour la Défense et un pour elle ou Gylsen. Dire que ces écrits étaient repartis dans les petits coffres à roulette, confisqués avec tout le reste, la faisait rager au plus haut point. A cette seule pensée, de petites étincelles crépitaient dangereusement au bout des doigts de la Magicienne, dans son ancien bureau où elle avait été renvoyée.

Elle avait répondu à Arabelle, assez laconiquement -déçue que la jeune fille n'ait pas un instinct plus... rebelle (à la différence de Thaïs, plus jeune, qui avait déjà massacré plusieurs brigands habillée en Fou et aidé au maquillage du meurtre accidentel d'Iolain...).

Aucun organe n'a la légitimité d'enquêter à notre place. S'ils confisquent les éléments, c'est pour que la vérité n'éclate pas.
Les autres ? Les Lanyshsta's. Moi, vous, notre communauté.

Thaïs insuffla un brin de mystère dans cette pensée et beaucoup de maîtrise dans les sensations qui l'accompagnaient : Arabelle sentit probablement que la d'Ascara avait une certaine maîtrise de la télépathie et qu'elle était probablement Eveillée depuis plus longtemps qu'elle.

Recontactons-nous si nous glanons de nouveaux éléments, chacune de notre côté.

il n'y avait rien de mieux à faire, pour l'instant.
A part désespérer. Et faire des plans sur la comète...

Lorsque Gylsen entra dans la pièce pour lui remettre un sésame inespéré, Thaïs ne put cacher son étonnement. Alors qu'elle s'imaginait déjà débarquer chez l'Augure, de nuit, avec la Main au complet, et séquestrer Derisbourg ou l'enlever dans le but de la faire parler, le tout déguisés en animaux pour ne pas être reconnus -ah, cette image d'Harvain en poulet- et en faisant diversion à l'aide d'un immense incendie (oui, la jeune fille avait une imagination légèrement... débordante), voilà qu'on lui servait la possibilité de continuer l'enquête par voie légale sur un plateau d'argent.
Géant.
Serti de rubis.
Avec des poignets en platine.

Après avoir promis à Gylsen qu'elle ne le décevra pas -non, non, non, elle sera digne, sage, mesurée- et lui avoir demandé si elle pourra faire encadrer le brouillo... courrier (qui pour elle semble écrit à l'or fin sur un véritable lingot), l'esprit fuse vers Arabelle pour lui annoncer la nouvelle.

Puis, vers la Main à qui, après un rapide résumé de ses nouvelles attributions ("apportées par un magnifique coursier, rédigées sur un parchemin d'une finesse incroyable, d'une écriture de Sainte et avec un cachet semblant coulé dans l'argent le plus pur") :

Il faut agir. Vite. Harvain, vous vous occupez de la folle ? Soyez prudent, pas de véritable identité, pas de lien avec moi sauf nécessité extrême.

Oromonde... tu as le poste parfait pour enquêter sur l'Augure. Et puis j'ai rencontré un krolanne sympathique qui connaissait Dorigon. Je vais retourner le voir. Il pourrait être bien que tu sois non loin dès ce moment.

Linsey, ça te dirait de filer l'un des krolannes en gris ?

Rendez-vous à la planque ce soir. Il faut établir un plan. Nous agirons demain à la première heure.




 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Matal 21 Julantir 815 à 14h21
 
*** De retour dans son bureau après avoir été abandonnée par son supérieur et mise gentillement à la porte du commissariat au sans destin, Arabelle se permit de prendre le temps de réfléchir à tout ce bourbier:

La victime ou le meurtrier ou encore les commanditaires devaient être influents au point de pouvoir débarquer de l'affaire les services concernés.

Il enquêtait sur les Lanyshstra et deux d'entres eux enquêtaient , ou du moins essayaient d’enquêter sur sa mort.

Son frère avait l'air d'en être un, ce qui avait certainement orienté sa carrière.

Ses Augures ont été maquillées et l'Augure en personne avait réquisitionné les affaires et dossiers en cours de la victime.

Juste histoire de vérifier, elle irait faire un tour légalement au domicile de la victime mais elle se doutait déjà qu'il avait été fouillé et retourné.

Et puis il y avait la Dame D'ascara, elles faisaient partie du même monde, même si Arabelle ne l'avait découvert que depuis peu et n'était pas encore pleinement éveillée comme ils disent.
Par contre celle-ci avait des amis, et passer du coté obscur de la loi ne la dérangeait pas contrairement à Arabelle qui ne le ferait qu'en cas d’extrême urgence et uniquement pour le bien commun.

Mais bon cela n' plus d'importance, l'affaire leur avait été politiquement incorrectement retirée.

Jusqu'à ce qu'un membre du bureau du Haut Commis viennent lui remettre un titre spécial: adjointe à la défense et représentante officiel du commissariat au sans destin.

Intéressant cela, avec ce laissé passé, devant témoin on ne pourrait pas lui interdire l'accès à quoi que ce soit qui touche cette affaire.

Profitant de l'après midi et vu que la Dame D'ascara n'avait pas répondu à son appel, Arabelle s'élança, en vérifiant de ne pas être suivie à la recherche du frère de la victime: Vëran d'Espelet. ***


 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Sukra 25 Julantir 815 à 19h27
 
*** Avant de quitter le commissariat, Arabelle se rendit aux archives, au sous-sol du bâtiment.

La victime, Dorigon d'Espelet avait travaillé chez eux, donc elle y cherchera en premier lieux les affaires qu'il avait eu à traiter et les informations qu'il serait venu chercher ici même ( en quelque sorte des recherches en dehors d’enquête en cours).

Elle chercherait ensuite des infos sur le frère de la victime : Vëran Espelet en espérant que la victime n'ai pas supprimé les infos concernant son frère. ***


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