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Le meilleur hôtel du coin
Ou pas.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 2 Jayar 815 à 20h00
 

Au bout d’un long moment de trajet, Oromonde finit par émerger de son silence boudeur. Cela fait un moment qu’ils traversent des rues majestueuses, bordées de terrasses chatoyantes où des fontaines d’eau pure s’écoulent au son des cithares nocturnes. Des palaces de toute couleur et toute forme se succèdent, et, à plusieurs reprises, quelques passants cossus et éméchés leur jettent des regards amusés, voire des appels.

Finalement, elle touche légèrement l’épaule de Cal Keran pour lui montrer du pouce une incision discrète, sur sa gauche, où une ruelle finit en cul-de-sac. Evidemment, celle-ci est en réalité dotée d’une porte cochère de service et dessert les jardins des d’Ascara. C’est l’entrée utilisée pour faire passer les attelages des jardiniers durant les rénovations. A côté, une porte à taille krolanne, bien plus praticable et, elle le sait, huilée régulièrement par Harvain pour les soins spécifiques de la Main.

Elle trouve la clé dans sa fameuse bourse et laisse passer Cal avant de refermer tout aussi silencieusement.
La nuit est tombée depuis un moment et le temps ne s’est pas franchement amélioré. Une fois à l’intérieur des jardins, ceci dit, Oromonde paraît se relâcher. Elle guide Keran le long d’un ruisseau artificiel.

« - Nous y voilà. Il n’y a jamais personne ici. Les autres ne devraient pas tarder… »

A nouveau, elle jette un coup d’œil discret au jeune homme. Vu ses…talents particuliers et sa gouaille, elle espère que la rencontre se déroulera mieux que la dernière fois. Yloyse et Thaïs s’étaient, à l’époque, quelque peu pris le bec. Depuis, Thaïs était devenue une dangereuse Noxamancienne et Oromonde avait assisté à certaine de ses prouesses. Disons qu’elle espérait vraiment qu’Harvain ait verrouillé l’argenterie.
Elle s’arrête au bord d’une clairière aménagée. Un gros chat blanc surgit brusquement de nulle part et vient se frotter aux mollets de Cal en miaulant à tout va.

« Dégage, Ter », grommelle Oromonde en attendant des nouvelles de ses coéquipiers.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 2 Jayar 815 à 20h27
 
*** Dans le vague. Il avait été dans le vague le long du trajet. La petite ruelle. La porte cochère. Silencieux. Il n'avait même pas répondu à la froide correction de sa guide, aussi somnanbulique qu'il fut. Somnanbulique n'existe pas ? Inventons le ! Si Oromonde pouvait sans doute apprécier le mutisme du blondinet, cela aurait été plus dur, en revanche, pour les personnes le connaissant, de ne pas s'inquiéter de ce manque certain de curiosité. Il sursaute légèrement lorsque la jeune femme lui touche l'épaule, et se contente de suivre la direction indiquée. Rien de plus, rien de moins.

Un oeil sur l'eau. En entendant le bruit, le jeune homme sourit à nouveau, comme rassuré par ce son. Mais inutile de s'attarder, et, déjà, un assaillant surgit. Sous la forme d'un gros chat blanc. La suite est rapide, déjà le voleur a la main sur son épée, toujours dans le fourreau. Réaction épidermique, explosion énergétique suite à un trajet fort banal et fort mou. La jointure ses doigts blanchit encore un peu, jusqu'à l'identification de... De l'assaillant. Le voleur n'était pas sur ses gardes, il était à cran. Relâchant la garde, il pousse un soupir. ***


Cal : Ca ne me tuera pas d'attendre un peu plus. Mais si tu permets...

*** Tombant sur son derrière, le voleur pousse un soupir de contentement. Avant de tendre une main vers le chat, maigre excuse pour l'agressivité rencontrée. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 2 Jayar 815 à 21h10
 
Scylla me vienne en aide, que je déteste les invités de dernière minute. Et encore plus ceux qui débarquent pour la simple raison qu'ils viennent de décéder. Quand on est poli, on a au moins la décence de prévenir un peu à l'avance. Résurrection ou non, il y a des règles à respecter ! Ah ces jeunes, non seulement ils ne sont plus aussi robustes qu'à mon époque mais en plus, ils sont malpolis. Mais où va Syfaria.

Oh, et ce monsieur est un voleur ? Mademoiselle Oromonde, votre gentillesse vous perdra. Ainsi que les cuillères à soupe je le crains. Avons-nous le droit de refuser ? Non, c'est trop tard ? Humf ! Mademoiselle Thaïs s'en fiche mais moi non ! Les gens ne savent pas à quel point il est compliqué d'entretenir un service complet, c'est dramatique. Que faire ? Oui, nous avons bien un service secondaire que nous utilisons pour les pique-niques ou les déplacements qui est en laiton plaqué à l'argent 925 millièmes. Qui n'en n'a pas en même temps ?

Toutefois, le code des bonnes manières laisse un vide juridique dans ce genre de situations. Il est bien entendu évident de toujours sortir l'argenterie pour des invités. Mais il n'est pas fait mention de quelle position adopter lorsqu'on invite un tire-laine. La prudence prévoit effectivement de verrouiller les meubles à vaisselle et probablement une bonne partie des armoires de la maison. La meilleure prudence serait tout simplement de lui refuser l'accès. Oh, après tout, les étrangers au Kil'dé, on sait ce que c'est... Et nous n'avons certes pas vocation à accueillir la misère du monde...ainsi que les macchabées des autres quartiers. Est-ce que je vais vider mes poubelles au Kil'sin moi ? Il me faudra penser à envoyer un message à cette fameuse Jade d'arrêter de tuer des gens, nous n'avons pas vocation à faire maison d'hôte. Cela ne se fait certes pas.

Toutefois, je n'ai pas ce défaut de juger les personnes sur des "on-dit". Je suis seul juge. Et tant pis si demain matin nous mangerons avec nos doigts. Je n'aurai qu'à suspendre ce monsieur par les chevilles la tête en bas et secouer jusqu'à ce que tout soit sur le sol. Ou de le tuer.

J'ai demandé à la gouvernante d'aider à préparer un minimum mademoiselle Thaïs même si je pense connaître déjà le résultat. Pendant ce temps-là, le cuisinier préparait un souper. Monsieur et madame d'Ascara ayant déjà dîné, nous avions encore de quoi nourrir plusieurs personnes. Je m'affairais à préparer la chambre bleue pour notre invité avec une salle de bains privative. Quand mademoiselle Yloyse était descendue à la demeure après avoir été descendue, elle était dans un triste état et je pense qu'elle avait apprécié l'initiative. Oh...j'ai fait un calembour désopilant, il me faudra le noter.

Je finis de poser le peignoir sur le lit quand je reçois la pensée de mademoiselle Oromonde comme quoi elle vient d'arriver. Je descends l'escalier principal, attrape une lanterne sourde puis sort dans la nuit. J'apprécie passer par le jardin qui vient d'être refait. Là c'est harmonieux, c'est propre, c'est en perspective, chaque chose à sa place, c'est reposant cet ordre. Je presse légèrement le pas pour le principe. J'arrive au niveau de la petite grotte qui nous sert de lieu d'entrainement. Je vois mademoiselle Oromonde toujours debout, jamais à sa place. Et notre invité affalé. Humf !

Inclinaison trente degrés.

Bonsoir mademoiselle Oromonde.

Bonsoir monsieur Cal. quel nom étrange n'empêche...


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 2 Jayar 815 à 22h24
 
*** Levant doucement les yeux, le sourire du voleur s'élargit. Et là, c'est manifeste, il se retient de rire. Si, si, il se retient, je vous jure. Si ce n'est son sourire hilare et la soudaine grimace provoquée par la douleur, avant de se relever. ***


Cal : Pas. De. Monsieur. Vous avez un problème avec ça, au De. Cal tout court, ce sera parfait.

*** S'inclinant légèrement, il commence. ***


Cal : Cal Keran. Comitaire libertaire, producteur de théâtre, esbrouffeur des rues, explorateur urbain et artiste complet. Entre autre. Pour la liste complète, je vous l'écrirai mais...

*** Il semble vaciller. Rattrapage à la dernière seconde. Plus que quelques minutes, et il n'y aura même plus besoin d'une petite armée pour le surveiller, si ça continue à ce rythme. ***


Cal : Mais si je pouvais... Me poser un peu. Ce serait vraiment très, très sympa... Euh... Monsieur. Je m'adapte aux coutumes locales. Mais le prochain qui m'appelle monsieur, je... Je...

*** .....................................

Et un voleur au sol. Un. Dernières réserves épuisées. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 3 Jayar 815 à 09h40
 
Le regard d'Oromonde suit la chute de Cal jusqu'au sol. Puis retourne sur Harvain. Puis sur Cal. Au bout du compte, elle semble sourire pour la première fois de la soirée - dommage que leur invité principal ne soit pas là pour voir ça.

" - Et voilà comment la courtoisie la plus élémentaire vous abat un homme !" plaisante-t-elle.

"Bon, j'imagine qu'il va falloir nous partager la charge. Je prends les pieds, vous la tête ?"


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 3 Jayar 815 à 18h45
 
Je hausse deux sourcils pour l'occasion. Je n'ai pas l'habitude de causer des pertes d'inconscience de cette façon. Généralement, je dois parler cinq minutes avant qu'ils défaillent. Etrange. Peut-être ai-je utilisé de la magie. La magie de l'inclinaison et des bonnes manières ? Hum...à étudier.

Mademoiselle Oromonde, vous n'avez pas dit à ce monsieur où il venait ? Il sera appelé monsieur comme tout invité. Ce n'est pas parce qu'il a été élevé chez ces sans-gênes de kil'sinites que je dois me comporter comme tel. Cela serait un manquement grave à l'étiquette.

J'appelle "monsieur" nos invités, je n'ai pas élevé les cochons moi. Quoique, il y avait bien les deux garçons de madame de Quirm dont l'hygiène était...métaphorique.

Nous pourrions couper ce monsieur en tranches, il serait plus facile à transporter.

Aucune réaction. Flottement dans l'air, un escadron d'anges passe, certains s'arrêtent pour regarder la scène. C'était pourtant une blague monumentale aux soirées des anciens du Locus Solus...

Hum...oui, va pour la tête merci mademoiselle Oromonde.

Nous transportons l'inanimé sans trop de ménagement jusqu'au petit salon. C'est bien la première fois qu'un invité rentre de cette façon à la demeure. Bon, certains invités de monsieur d'Ascara ont parfois du mal à partir mais au moins tiennent-ils sur leurs deux jambes.

Restez avec lui, je vais chercher de quoi le réveiller.

Je pars chercher des sels qui pourraient réveiller un mort et lui faire courir un marathon à cloche-pieds une main dans le dos en chantant de l'opéra. Je reviens dans la salle. Un savant mélange de divers composés chimiques décapants, d'épices exotiques, une légende urbaine parle aussi de la présence de nytroglycérine et une pointe de feuilles de thé pour la touche florale. Parce qu'il faut toujours du thé.

Ecartez-vous un peu mademoiselle Oromonde...un peu plus loin....encore un peu plus. Merci.

Je place délicatement le flacon sous le nez de notre invité. Aussi délicatement que possible, comme si je tenais la cornemuse du jugement dernier.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 3 Jayar 815 à 19h56
 
*** Ce n'était pas le voleur poids plume qui allait leur poser problème. Loin, très loin au pays des rêves, le blondinet flottait, son corps ayant définitivement abandonné toute idée de tenue. Pas de chance pour le majordome, le jeune homme, en plus de ne pas respecter l'étiquette, s'avérait fort peu mondain ce soir-là.

Quel dommage d'ailleurs qu'un tel artiste ne puisse exprimer toutes les facettes de son... SES ! SES talents dans une demeure aussi luxueuse. Du moins, pas dans le piteux état cadavérique qui était pour l'instant le sien.

Le voila posé sur un divan, invité inconscient d'un grand de ce monde. Certains auraient tué pour être à cette place. Pas dans cet état, peut-être, mais à cette place. Au lieu de cela, lui comatait gaiement, parfaitement ingrat face à l'hospitalité de ses hôtes.

Ingratitude qui avait du titiller le maître d'hôtel -sisi, ne niez pas-, se rapprochant de lui avec sa mixture.

Et là, nous allons adapter à notre sauce les 5 phases du deuil.

Choc. Le blondinet ouvre, en quelques secondes, les yeux. Enfin, ses yeux exorbités ouvrent ses paupières, tels de courageux papillons sortant de leurs printanières chrysalides. La grâce en moins.

Colère. Représenté en toute sobriété par un "WAAAAAAAAAAAGH !" hurlé à plein poumon tandis que son buste décide, sans consulter l'assemblée nerveuse, de brutalement se lever pour permettre d'échapper aux senteurs maléfiques -et encore, du souffre eusse été plus égréable.-

Marchandage, tandis que ses jambes et ses bras le propulse au pied du divan, toujours dans cette vaine tentative d'échapper à... On ne va pas se répéter.

Dépression, tandis que les larmes, doucement, montent aux yeux du blondinet. Enfin, certaines mauvaises langues disent qu'il ne s'agirait pas réellement de tristesse, mais chut, vous ruinez l'histoire.

Enfin, acceptation, lorsque, à plat ventre, il stoppe sa reptation. Et d'une voix cassée : ***


Cal : Vous... Accueillez tous vos invités... Comme ça ?...

*** Au moins, il savait où il était. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 3 Jayar 815 à 20h43
 
Les bottes du jeune homme coincées sous ses aisselles, Oromonde répond en grimaçant à Harvain :

« - Oh, si, je lui ai dit. Mais vous avez entendu les kilsinites lanyshtas : entre les catins, les fous, les meurtrières et les voleurs, la populace y manque définitivement de manières !»

Pas de commentaire sur la « blague » d’Harvain. La Prédicatrice fait semblant de n’avoir rien entendu. Ahum. Mieux vaut ne pas évoquer cet incident à nouveau.

Les voilà enfin à l’intérieur du palace d’Ascara, leur invité en train de baver sur son oreiller préféré du divan bleu. Pendant quelques instants, la jeune femme se retrouve seule avec l’inconscient tire-laine, le temps que le majordome prend pour aller chercher ses sels. Sans se douter le moins du monde que ce qu’il appelle « sels » consiste en fait en un assemblage chimique des plus dangereux, comparable à un explosif en miniature, Oromonde décide plutôt de profiter de la temporaire absence de ses deux camarades pour prendre sa revanche.

C’est donc ainsi qu’elle dérobe, sans aucune grâce, mais sans difficultés grâce au sommeil de Cal, la bourse de ce dernier. Après une rapide fouille, elle dissimule ses dernières acquisitions et reprend sa place, les mains croisées dans le dos, la nuque raide et le regard lointain. C’est l’effigie parfaite de la domestique tranquille.
La scène qui se déroule ensuite est pour le moins…particulière.
Avec Keran au sol en train d’essayer de communier avec le tapis, Oromonde croise le regard d’Harvain et formule tout bas :

« -Je veux cette formule alchimique. »

Puis, se remémorant la présence du blondinet au sol :

« - Oh, non, nous n’accueillons pas tous nos invités comme ça. Seulement ceux qui ont une réputation aussi fameuse que la vôtre…Monsieur Keran.

Vous désirez peut-être un peu de thé ? Du champagne millésimé 98 ? Du whisky vingt ans d’âge ? Un bain chaud aux senteurs de glaïeuls et d’acacias ? La demeure possède aussi un service domestique spécialisé dans les massages et le soin corporel, je crois. »


Une légère contraction à la mâchoire, les yeux toujours aussi lointains.
Oromonde s’amuse.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 4 Jayar 815 à 00h54
 
Thaïs entre dans le salon où Oromonde semble veiller sur un invité dans un assez mauvais état -croisement de la larve et du krolanne, mais après avoir été occis et avoir ressuscité dans un Quartier inconnu, personne n'oserait lui jeter la pierre.

La d'Ascara a été vêtue selon les consignes d'Harvain : convenablement. Du moins il y a dû y avoir une tentative, car l'adolescente ressemble à un curieux croisement d'un garçon entêté qu'on aurait grimé en fille. De force.
A qui aime la séduction et la gente féminine, l'être doit paraître bien bizarre : jeune et sans genre bien défini. Les noeuds noués sur les manches et dans la longue perruque brune sont déjà à moitié défaits, la riche robe rembourrée semble avoir du mal à tenir sur le corps mince et délié. Le dos, légèrement découvert, est bien trop finement musclé pour être celui d'une Dame du monde. Les mains sont rudes et quelques longues cicatrices fraîches apparaissent sur les avant-bras et le cou. Le visage, maquillé avec soin, peine à adoucir les traits nets et déjà durs, malgré leur jeunesse. Dans les yeux très verts, deux yeux de chats, dansent d'inquiétantes flammes...
Le sourire, carmin et fin, a quelque-chose d’ambigu. De joueur et de sincérité, d'incertain mais de déjà carnassier.

Etrange poupée, renard à l'instinct toujours sauvage élevé parmi les poules domestiques...

Thaïs elle-même lève les yeux au ciel alors que les pans de tissus frottent le parquet ou se coincent dans les meubles, attestant ostensiblement qu'elle trouve l'accoutrement ridicule et l'effort d'habillage désuet.
Elle n'a que faire des apparences. Aurait pu accueillir l'invité en pantalon de cuir et fine chemise de flanelle : elle ne s'en serait que mieux portée.

Un hochement de tête vers Oromonde, une œillade à Harvain -il ne la trouve sans doute godiche et peu naturelle, elle le sait déjà, mais peu importe.

Un instant, Thaïs, debout, immobile, impose le silence et laisse l'inconnu remonter sur le canapé et reprendre ses esprits. Harvain file comme une ombre : de quoi boire et des mignardises sont bientôt à disposition.
Sans empressement, Thaïs prend place sur un fauteuil aux motifs floraux, se rappelle qu'il faut croiser les jambes et lever le menton. Déplie un éventail de dentelle qu'elle agite avec un automatisme qui n'a rien de féminin et une force démesurée pour l'objet délicat.
Pose sur ses genoux une baguette finement sculptée -cadeau du précédent Lanyshsta étranger passé ici.
Tapote du pied, lève la main en un signe si quelqu'un veut parler. Patience, patience.
Examine l'inconnu avec curiosité : jeune, mutin. Ecorché. Fier. Voleur ?
Les bulles télépathiques résonnent encore de l'annonce de son trépas et de ses accusations.

Enfin, lorsque le mâle semble avoir à peu près repris une contenance krolanne, Thaïs murmure avec une voix qu'elle cherche aimable :


Bonjour, Monsieur. Bienvenu dans la demeure d'Ascara. Je travaille dans la branche des Sans-Des... de la gestion des étrangers, vous pourrez demeurer ici tant qu'il vous plaira.

Un silence.

Tant que vous respecterez les règles de bienséance, bien entendu.


A ces mots, Thaïs replie son éventail pour laisser apparaître la baguette. Elle pointe la cheminée et murmure quelques mots. Un éclair fuse, gris et épais, traverse la pièce pour venir atterrir dans l'âtre. Mais au lieu d'allumer un joli feu comme on aurait pu s'y attendre, l'éclair se transforme en filaments qui viennent enserrer les bûches. Rapidement, ces dernières commencent à s'émietter sur elles-mêmes, consumées de l'intérieur, en un spectacle aussi saisissant que peu ragoûtant -comme des fruits de bois pourrissant à grande vitesse. Le son qui accompagne le tout a quelque-chose d'horrible -comme si ces bouts d'arbres tentaient d'hurler mais ne parvenaient qu'à de pitoyables grésillements.
Cendre, tout n'est bientôt plus que cendre, tandis que les fils magiques, avides et rampants, cherchent encore des grumeaux à réduire en charpie.
Noxamancie, à n'en point douter.

Thaïs lève un sourcil, visiblement surprise et ravie. Plus du tout dans le spectacle mais dans la réelle découverte, comme une enfant devant un joli papillon coloré...
Fascinée par la scène, elle chuchote pour elle-même :


Ah ! Je me trompe toujours entre ce nouveau sort, celui des flammes et celui de soin.

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 4 Jayar 815 à 08h45
 
*** Un regard vers Oromonde. Marrant, il aurait pu la trouver sympathique fut un temps. Là, de suite, son foutage de gueule avait tendance à... L'agacer. Mais sa proposition... Alors, d''une voix toujours aussi cassée : ***


Cal : Je ne dirai pas non à un petit whisky...

*** Difficile de dire si les "massages" promis sont une nouvelle blague. La famille avait l'air particulièrement riche, certes, mais enfin, des masseurs ? Ces gens utilisaient-ils encore du papier, ou étaient-ils passés à de l'hermine sauvage vivante ? Une question qu'il explorerait en détail, tiens.

Mais un bruit. Un autre être rentre dans la pièce. Relevant les yeux, le voleur cogite. Troisième personne, propriétaire. Propriétaire, rupin en question. Rupin en question, imagination en marche, âge moyen, pas un corps de paysan de toute évidence, sans doute habitué à.. .à...

Rêves brisés. Ce qui se tient face à lui... Une gamine. Comprenons nous, Cal n'avait que bien peu de respect pour l'âge en lui-même, et n'était pas du genre à juger les gens sur la base de leur longue ou courte expérience. Mais l'étonnement était bien là. Une gamine. C'était une gamine. Rapide coup d'oeil aux mains, le premier point qui indique la personnalité d'un krolanne. Caleuse. Beaucoup, pour une fille aussi jeune. Et ce regard...

Le voleur sourit. Un large, long, et sincère sourire. Ca, madame, c'est exactement son genre.

Se relevant doucement, sans un mot, il s'assure d'être bien en place sur ses pieds et... Se fend d'une très légère courbette. Plus, il se casserait la tronche par terre. ***


Cal : Mademoiselle...

*** Pas la pointe de défiance habituelle. Kilsinite peut-être. Idiot, non. Se dirigeant d'un pas lourd vers le sofa, sur lequel il s'écroule à nouveau, un peu plus vivant, mais pas beaucoup, il laisse apparait un sourire béat lorsque le confort du tissu rencontre la lassitude du popotin. De nouveau, un sourire vers la jeune fille. ***


Cal : Je m'excuse de ne pas rester debout plus longtemps, mademoiselle, le voyage a été éprouvant et les remontants...

*** Un regard vers le majordome, et un froid... ***


Cal : Efficaces. Ne vous en fait pas, je ne compte pas m'attarder ici et abuser de votre hospitalité. Une fois capable de me déplacer normalement, je rentrerai chez moi et je remplirai ma part du marché passé avec Mademoiselle Oromonde ici présente. C'est bien cela, mademoiselle ? Pas madame ?

*** Quoi ? Pas de petit profit ! ***


Cal : Quand aux préséances, j'ai bien peur de devoir m'en tenir à mes maigres connaissances. Mais je ferai un effort pour représenter mon quartier au mieux, n'est ce pas ?

*** Si le ton mutin restait bien présent, le rôle du jeune homme avait changé, c'était manifeste. Son ton et sa déférence ne collait pas réellement avec son attitude passée. Les circonstances, sans doute.

Et la gamine use de sa magie. Que le voleur suit d'un oeil. Là où certains auraient pu sentir une pointe de crainte, son regard s'illumine. Un intérêt notable. ***


Cal : Fascinant... Je ne suis pas encore capable de créer une pareille énergie. Espérons que vous n'aurez donc pas à me soigner, pas vrai ? Je suppose que cela dépendra de ma capacité à répondre à certaines de vos questions, mmmmh ? Ou en tout cas, de ma coopération dans votre petite guerre entre vous et Jade ? Ce n'est qu'une supposition, mais cela m'étonnerait que vous acceptiez juste gentiment chaque péquin décidant de décéder au pied de votre portail. Oh, je vais ruiner le suspens, vous avez un point d'avance pour me séduire, vous n'êtes pas elle.

*** Un imbécile aurait compris la menace à peine voilée de la jeune aristocrate... Kilsinite, mais pas idiot. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 4 Jayar 815 à 10h37
 
Thaïs écoute Cal avec attention et émet un petit rire alors que l'étranger semble s'enquérir des états des amours d'Oromonde. Le regard qui passe entre les trois Kil'déens doit paraître étrange à l'invité : après tout, il n'y a pas si longtemps qu'ils ont balancé le corps du petit ami krolanne de leur amie par une fenêtre d'hôtel, en un déguisement de suicide assez grossier. Entre le joli sourire d'Oromonde et les manières vindicatives de Thaïs, la plus dangereuse n'est peut-être pas celle qu'on croit...

La d'Ascara hoche vigoureusement la tête alors que l'inconnu s'intéresse à sa magie. La Noxamancie est une puissance aussi fascinante que destructrice, et la d'adolescente frissonne encore de plaisir en pensant aux arbres animés par la magie, dont les branches avaient lynchés un voleur renégat, sur les routes extérieures, il n'y a pas si longtemps de cela. La magicienne fait jouer quelques étincelles entre ses doigts, grises, noires et rouges. Elle touche un bouquet de capiteuses roses blanches posé à ses côtés : les fleurs fanent immédiatement.
Beautés avortées. Les yeux verts de Thaïs redoublent d'intensité.


A dire vrai, je suis en effet une bien piètre soigneuse.


Une manche relevée au dessus du coude : les cicatrices se multiplient. Le corps travaille à leur effacement -l'organisme Lanyshsta bien plus puissant que celui Krolanne. Manifestement, la jeune fille s'est battue sauvagement dernièrement et n'en est pas sortie indemne. Le souci du soin ne paraît pas être sa priorité, en effet, et les fines marques blanches peuvent témoigner d'une certaine recherche de la douleur...

Le ton devient ensuite aussi étonné qu'amusé :


Tiens, intéressant. Je préfère clarifier la situation tout de suite : je ne suis pas en guerre contre Jade. J'entretiens même, jusqu'ici, de bons rapports télépathiques avec elle. Mineurs, je vous rassure.
Force est de constater qu'elle dispose de... défauts non-négligeables, et je ne dis pas que je lui confierai ma vie avec confiance...

Mais je ne cherche pas non-plus d'éléments pour la faire tomber. Quel intérêt ? Elle semble puissante et proactive, se trouve dans des endroits hors de ma portée. Aussi orientés et subjectifs soient-ils, elle rapporte des éléments tout à fait intéressants sur ses explorations. Ne vous offusquez pas, mais je ne vous connais pas : je ne vais pas mener une furieuse vindicte car des inconnus -aussi sympathiques soient-ils- ont été assassinés par un membre d'un Quartier où je n'ai jamais mis les pieds.

Je vous accueille car c'est mon métier. Veiller sur les étrangers. Faire en sorte qu'ils aient le moins d'impact possible sur le Destin des braves Kil'déens.
Par exemple, en empêchant qu'ils engrossent tout le Quartier.


Le sourire accompagne la boutade. Toutefois, les yeux de Thaïs la trahissent en passant rapidement de Cal à Oromonde. N'y aurait-il pas une pointe de jalousie dans ces prunelles mordantes ? Si le ton est bon enfant, il y a quelque-chose dans l'attitude de cette femme-enfant qui dit qu'elle serait bien prête à émasculer le mâle au moindre soupçon de flirt sérieux.

Une pause, puis, plus sérieusement, jouant franc jeu :


Nous n'allons pas non plus vous mentir : votre histoire nous intéresse. Vous sembliez en première loge dans une expédition tout à fait intéressante. Et puis ces rumeurs de guerre qui résonnent...

Maintenant, à vous de décider si vous voulez nous conter vos découvertes ou vous en abstenir. Nous respecterons votre décision.




 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 4 Jayar 815 à 15h23
 
*** Un sourire. Piètre soigneuse, tu m'étonnes. Dans le genre euphémisme, ça se posait là, avec chaîne en or et gang au complet. ***


Cal : Je ne vous en tiendrai pas rigueur. Pour m'être maintenu en vie vaille que vaille dans ces égoûts, j'ai vu qu'il était beaucoup plus compliqué de créer que de détruire. Un paradoxe commun j'en conviens, mais surtout très juste.

*** Prenant une gorgée de ce whisky qu'on lui avait sûrement apporté -hein ? Hein ?-, il résiste à l'envie brulante de terminer l'alcool d'un bon vieux cul-sec des familles. Mais premièrement, on n'est pas dans un bar du Sin. Deuxièmement, il avait besoin de toute sa tête au vue de la conversation qui s'annonçait. Et boire sans rien dans l'estomac rendait plus probable le fait de se retrouver à danser à poil sur une table plutôt que s'informer sur la manière de pensée du De.

Il hoche la tête lorsque celle-ci évoque ses 'relations" avec Jade, se contentant de serrer les dents. Confier sa vie. Erreur fatale. En revanche, il se permet de sourire. ***


Cal : Subjectif mon cul. Pardon, je voulais dire... Jade est d'une objectivité et d'un pragmatisme à effrayer la bureaucratie Kil'Darienne. Si elle dit, ou énonce un fait, il est vrai à quatre-vingt-dix pour cent, et parfaitement objectif. Même si elle peut choisir d'éviter de donner des éléments afin d'être la seule à contrôler le tableau, elle est terriblement... Affreusement... Objective. Et en toute objectivité, elle a préféré que je laisse ma peau là-bas plutôt que de nous laisser sortir. J'ai fait l'erreur de croire qu'elle mettrait une équipe avant une collecte de données, et j'ai eu tort.

*** Une gorgée, plus longue. Mauvais souvenir. Un sourire, à nouveau, plus doux. ***


Cal : Votre accueil fait plaisir dans ce cas, et votre bon-sens est tout à fait justifié, et nécessaire au vue de votre position. En revanche, j'ai bien peur de n'avoir que très peu d'informations à rapporter en plus de ce qui s'est dit sur le consensus. Un trois camps existent. Deux qui se battent, dont l'un que nous avons rencontré. Au milieu, les lanyshtas. Ils semblent nous craindre, ne pas comprendre notre nature, et préfère nous écarter de leur conflit pour se concentrer sur leur adversaire. Jade a voulu accepter sans réserve cette trève, au prétexte, elle l'a dit, de gagner du temps. Je...

*** Une pause. ***


Cal : Je ne m'y suis pas opposé. Je n'ai juste pas accepté. Je lui ai demandé pourquoi nous lui faisions peur. Il a alors décidé de... Nous tester, et de nous laisser le tester. Il s'est progressivement renforcé, jusqu'à devenir la chose qui a pu me tuer. Nous avions abattu le premier corps. Et nous avons ensuite été confronté à... Son clone, ou lui, s'il était un lanyshta. Dans tous les cas, c'est lui qui m'a achevé. Les larves avaient commencé le boulot. Mais pour ne rien vous cacher...

*** D'une main, il entrouvre sa tunique, révélant son torse, et la cicatrice imposante que les griffes ont laissé. De quoi éventrer tout un chacun. Et la referme vaguement. ***


Cal : Même seul, je ne pense pas que j'aurai pu faire le poids. Il était lent, mais puissant. Il ne nous a pas déclaré la guerre. Il nous a testé. Les plans... Les plans montrent qu'ils veulent la guerre mais son comportement montre qu'ils ne savent pas comment faire. Comme je vous l'ai dit, je n'apporte pas grand chose de plus aux informations que vous avez sûrement.

*** Nouvelle gorgée, il vide le verre. Quelques couleurs réapparaissent sur sa peau blafarde. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 5 Jayar 815 à 13h11
 
Si Oromonde remarque quoi que ce soit à propos des jeux de mots de Cal ou de Thaïs, elle n'en montre rien et s'absorbe dans la contemplation de la tapisserie tandis qu'Harvain harvainise silencieusement. En bref, il n'y a que Cal et Thaïs qui parlent, et le récit que le kilsinite fait de ses aventures a tout le silence et l'attention qu'il faut pour le rendre poignant.

A son terme, l'artisane dissimule une grimace. Son regard se fait lointain à travers la tapisserie et elle caresse du pouce, sans s'en rendre compte, l'insigne de son ordre. Plusieurs fois, la Main s'est rendue à l'extérieur pour « tester » ses nouvelles aptitudes lanyshtas sur les bandits krolannes. Chacun y a développé un certain art du meurtre. Elle se demande si l'adversaire dont parle Keran agit de manière analogue à leurs propres expérimentations.

Restant debout, elle énonce tout haut les doutes et questions qui l'animent depuis ce bouleversement sur les Entrelacs.

«  - A la suite de ces événements, j'ai pris la liberté de contacter plusieurs lanyshtas de ma connaissance. J'ai confiance en leurs...capacités d'intellection. Yloyse, Rhôz, le kildarien de l'Oeil. Tous vont à peu près dans notre sens...malheureusement, aucun ne sait que faire, que questionner, ni même où commencer à chercher des réponses. C'est à dire qu'ils disposent tous d'assez d'intuition et d'intelligence pour mesurer la situation et l'interroger...mais que nous n'avons, moi comprise, aucune idée de quoi chercher. La seule personne qui possède des informations à l'heure actuelle, c'est Jade. Je l'ai contacté. Elle a conservé les cartes volées ; apparemment, celles-ci sont rédigées dans un alphabet inconnu. Elle compte tenter d'en déterminer l'origine. Pour le moment, j'ai l'impression que c'est la seule piste pour en savoir plus. »

Elle regarde alternativement ses amis et Cal.

« Je crains que, à moins d'une idée plus exacte d'en quoi notre espèce peut se rendre utile, nous retombions simplement dans l'inaction et l'ignorance et en soyons condamnés à attendre que les autres parties avancent leurs pions. Je sais que c'est beaucoup demander, mais...est-ce-que l'un d'entre vous aurait des idées ou des pistes sur la question ? »


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Vayang 5 Jayar 815 à 20h10
 
Je hausse un sourcil à la suite des propositions de prestations que le manoir d'Ascara est censé fournir...

Mademoiselle Oromonde, je me charge des alcools, vous vous chargerez des massages et de lui couler un bain puisque l'idée vient de vous.

Je vois mademoiselle Thaïs débarquer et nouvelle déception. Oh, je ne discerne même pas l'effort réalisé tant la composition manque cruellement d'à peu près tout. Scylla me vienne en aide, une armée de femmes de chambre et de maquilleuses professionnelles n'y suffiraient pas. J'avais même pensé à une époque à laisser mademoiselle Thaïs entre les mains de La Dernière en guise d'ultime recours. Puis j'avais abandonné l'idée, craignant que l'une déteigne sur l'autre...ou l'inverse. Le résultat, quel que soit le sens, aurait été pire encore.

Je pars vers la cuisine où le repas est en train d'être préparé. On m'annonce que la table est dressée et que la viande sera à point dans cinq minutes. Va donc pour un léger apéritif et quelques amuse-bouches. Je sors du placard réfrigéré quelques petits canapés au foie-gras et à la truffe que je dispose en cercle sur le plateau. Dans un verre bas, je verse un Islay de vingt ans. Pour les glaçons vu que monsieur n'en a pas demandé soit par omission soit par manque de précision, j'en mets quelques uns dans un petit bol à côté avec une pince.

Je reviens dans le petit salon avec mon plateau porté d'une main comme il convient. De ma main libre, je sers l'invité.


Monsieur Cal, un Islay vingt ans d'âge. Et pour les amuse-bouches, foie gras et truffes sur canapé de pain d'épices.

Puis je sers mademoiselle Oromonde et enfin mademoiselle Thaïs. Je me plaque contre un mur selon la pose du majordome numéro quatre. J'écoute les discussions. Ce monsieur Cal est d'un commerce plus facile que mademoiselle Yloyse qui était plus...tranchée dans ses opinions. La situation semble préoccupante effectivement. Je peux envisager de comprendre les désaccords entre opinions mais de là à agir ainsi. Oh ces expéditions entre plusieurs lanyshstas d'autres quartiers semblent être des coups tordus où le danger vient autant de l'extérieur que de l'intérieur du groupe. Je suis bien content que mademoiselle Thaïs reste sagement ici. Toutefois, oui, j'arrive à comprendre le raisonnement inkrolanne de mademoiselle Jade. Une mort utile plutôt qu'une survie aléatoire. Toutefois, oui, je ne me verrai pas lui confier ma vie ou pire, mon service à thé.

Et maintenant, voilà que mademoiselle Oromonde prend la parole. Mais quelle idée saugrenue ! Oh quoique, elle n'est pas en service, elle est aussi une invitée. C'est bon, elle a le droit de parler. Ah ces jeunes. Oui je vois, tout à fait logique. Je ne me pose pas de questions trop compliquées. On me donne des ordres et j'obéis. Tout simplement. D'ici là, je réfléchis à quel thé je commanderai pour la saison estivale... Ah non, le cuisinier me fait signe dans l'ombre de la porte.


Mesdemoiselles, monsieur Cal, si vous le voulez bien, le souper est prêt.

J'ouvre les portes latérales du petit salon qui débouchent sur la salle de repas où la grande table est dressée. L'image de cette grande table où dinent généralement trois personnes représente tout à fait l'état d'âme de la famille d'Ascara. Les chandeliers sont allumés et les assiettes n'attendent plus que leurs hôtes. J'installe l'invité en premier puis mademoiselle Oromonde puis mademoiselle Thaïs puis commence le service.

En entrée, un velouté froid de concombre, tomates, oignons rehaussé par des poivrons doux.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 9 Jayar 815 à 17h22
 
Thaïs écoute très attentivement le récit de Cal Keran. Elle ferme les yeux un instant, s’imaginant cette aventure épique, ce combat terrible, ce dénouement tragique. Les marques sur le ressuscité la font frémir. Peur ou excitation ? Un peu des deux, sans doute.

L’adolescente fait craquer son cou. Dans ses veines coule un sang bouillant qui aspire au combat. Comme la toilette délicate et le cadre luxueux vont mal à cette jeune guerrière…

Elle murmure :


La guerre…

Puis Thaïs parle à la suite d’Oromonde, alors que la petite troupe est invitée à souper.

Je vous remercie de ce récit, éprouvant je n’en doute pas. Vous serez toujours le bienvenu et en sécurité ici, soyez-en assuré.

Un instant de silence, puis :

Je rejoins Oromonde sur le fait qu’il faut trouver des leviers pour agir nous-mêmes. Nous ne pouvons snober Jade ou d'autres Lanyshsta's aux valeurs... spéciales, ne serait-ce car ils se trouvent dans des expéditions où nous ne sommes pas et récoltent des données auxquelles nous ne pouvons avoir accès sans eux.
A moins de prendre nous-mêmes certains devants.

Je suis moi-même très volontaire pour agir. Mais pas n’importe comment…


Sur ce, entrant dans une certaine réflexion, les invités se mettent à table.

Le repas se déroule sans accroc. Il est raffiné sans verser dans l’ostentatoire. Une seule bouteille de spiritueux est débouchée à table, mais elle est délicate et fruitée. Après l’entrée, un seul plat est servi mais il est copieux et parfaitement épicé. Le dessert est à base de fruits savamment sélectionnés et valorisés par l’usage de sucres aux saveurs variées.

Thaïs entretient une conversation avec Oromonde et Cal Keran plus légère, sur les us et coutumes en Kil’Sin, et se fait un plaisir de répondre avec son amie sur ceux de Kil’dé –nécessairement très différents. Sur sa conviction que tout est écrit pour les habitants du Quartier, que Scylla avait prévu l’arrivée des lanyshsta’s et que les réponses se trouvent peut-être dans les prédictions millénaires. De son Destin de future femme au foyer, de son acceptation docile à le suivre malgré toutes les évidences. De sa volonté de faire de Kil’dé une place tolérante pour ceux de son espèce.
Thaïs est une sorte d'idéaliste. Qui s'enflamme parfois, parlant de combattre par la force s'il le faut, de faire plier les intolérants et de leur prouver sa bonne volonté par la Noxamancie s'ils l'y forcent -concept assez contradictoire s'il en est.

Elle pose aussi beaucoup de questions sur la vie des lanyshsta’s en Kil’sin, de leur difficulté d’acceptation, de l'existence qu’ils doivent mener nécessairement cachée. Des technologies, qui ont court dans les Quartiers voisins –Thaïs sait que ce genre de conversation fascine Harvain, sans cesse à la recherche d’une nouvelle arme, parure ou amulette à fournir à la fine équipe pour accroître leur potentiel.

Enfin, le repas se clôture et Thaïs invite Cal Keran à rejoindre la chambre bleue, havre calme et douillet où il aura tout loisir de se reposer. De concert avec Oromonde et Harvain, et après avoir demandé son avis à Cal, Thaïs impulse également la préparation du voyage : achat de vêtements, nourriture, petit matériel et remèdes divers afin que le voyage se passe au mieux. Harvain se chargera sans doute personnellement de tout cela avec son efficacité légendaire.



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 10 Jayar 815 à 17h05
 
*** Le voleur se fait silencieux, se contentant d'un sobre "Monsieur Keran" lorsque le majordome l'interpelle, une nouvelle fois, de cette façon si particulière. Manifestement, il ne parviendrait pas à le changer, alors quitte à jouer son jeu... Autant le faire correctement, non ?

Un regard vers Oromonde. Il lève un doigt. ***


Cal : Rhôz, très bon choix, parfait, elle vous pouvez lui faire confiance, bon mélange entre pragmatisme ET humanité. Je ne suis d'ordinaire pas un grand amateur d'universitaire, mais dans la catégorie digne de confiance, elle peut clairement y rentrer, et les yeux fermés. Je vais d'ailleurs aller la voir dès mon retour, si vous voulez m'accompagner.

*** Tiens, verre vide. Il le retend nonchalamment au majordome. Par les Kils, que c'était bon d'avoir des grouillots ! ***


Cal : Des idées, non. Des impressions, oui. Ces choses ne nous connaissent pas, mais elles ne sont pas récentes. Ce qui veut dire qu'elles ont "oublié" de vérifier ce qui vivait dans les Kils pendant un sacré bout de temps. Peut-être qu'ils se réveillent sur un champ de bataille qu'ils ne connaissent plus. Un champ de bataille que nous avons réorganisé sans leur dire. On peut donc espérer que le terrain est au moins à notre avantage. C'est toujours ça.

*** Mais soudain... Nourriture. Les yeux du blondinet s'illumine. Et le voilà sur ses pattes, prêt à déglinguer le garde-manger du crû. Outre l'alcool, s'il y avait bien une chose qui n'effrayait pas le voleur, c'était les plaisirs de la chair, dans tous les sens possibles. Opinant néanmoins aux propos de l'hôte des lieux, il se dirige vers la table. ***


Cal : Et je vous en remercie mademoiselle. Soyez assurée de toujours trouver de l'aide au Kil'Sin si vous vous y perdiez un jour.

*** Autant dire que durant le repas, le voleur ne resta pas passif. Une fois l'entrée dévorée, littéralement, et son esprit plus serein qu'à son arrivée, il put faire montre de son enthousiasme habituel pour parler des coutumes de Kil'Sin, leur aptitude à créer les espaces de libertés dans la vie civile, et leur "je m'en foutisme" habituel concernant les possibles oppositions d'opinion, considérés comme aussi naturelle que le simple fait de respirer ou de manger. Il se montra plus prolixe encore concernant les coutumes du De, ne pouvant manifestement se taire que lorsque l'on pouvait lui apprendre quelque chose de nouveau. S'il n'avait rien d'un érudit, le jeune homme était manifestement avide de connaissances, Oromonde et Thaïs pouvant aisément le captiver en évoquant simplement le fonctionnement du quartier.

Et il semblait plus que tout la fermer lorsque Thaïs évoquait une place de tolérance et de paix pour les lanyshtas. Oui, il la fermait. Non plus pour une raison négative, comme à son arrivée, mais pour une raison fondamentalement positive. Un soudain et profond respect pour cet idéalisme forcené, malgré une légère désapprobation quand à utiliser la force pour cela.

Concernant les technologies... Ce n'était pas le quartier le plus avancé, mais la curiosité naturelle du Sin et la débrouillardise des anarchistes permettaient sûrement de tirer des résultats... Intéressants des machines conçues dans le Quartier. Quand à l'attitude à l'égard des lanyshtas, il reste évasif. Certes, ils se cachent, mais globalement, la "haine" est plus une jalousie d'un ordre égal à celle que l'on éprouve pour plus riche que soi, un défaut dans le Sin, ce qui rend la condition de lanyshta plus aisée que partout ailleurs.

Enfin, après avoir largement fait honneur à ce qu'on pouvait lui proposer, les lanyshtas se retirèrent. Le Sinite n'avait pas besoin de grand chose pour le voyage, revenant à la maison. Mais néanmoins, il ne pouvait que conseiller cela : pas de vêtement exubérant, pas de signe extérieur de richesse trop prononcé, pas de bagage trop précieux. Même pour un habitant du crû, cela faisait mauvais genre. Oh, et ne pas oublier une chose : une arme, ou quelqu'un capable d'en porter une. Et c'est avec un grand sourire, sur ce dernier conseil, qu'il tourna le dos, direction le pays des rêves. Enfin, la chambre d'abord, et un bon bain, il n'allait pas s'endormir dans le salon ! ***



Gentleman Cambrioleur
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