En ce soir de début de nouvelle année, il y avait peu de monde encore. Classique. Ces messieurs jurent à leurs épouses "oui je ferai plus attention à ma ligne, je n'irai plus boire avec les collègues le soir et rentrer la tête à l'envers, non je ne prendrai pas des cigares épais comme des barreaux de chaises pour puer à la maison, non la jeune fille qui était sur mes genoux n'était pas ce que tu pensais chérie". Les bonnes résolutions... Encore une dizaine de jours et ils reviendront. Ils reviennent toujours.

Le vent glacial qui parcoure les grandes rues s'engouffre y compris dans les petites venelles, décourageant parmi les plus téméraires. Mais une fois à l'intérieur, on est pas mal. Même Massetard et Fortdubras, les deux videurs étaient rentrés dans le vestibule histoire de refaire le plein en chaleur. C'est ainsi qu'en sentant le courant d'air froid qu'ils comprirent qu'une cliente arrivait. D'un pas étonnamment léger pour leur carrure d'armoire à glace, ils se décalèrent de part et d'autre de l'entrée et affichèrent un air un peu plus professionnel. Ils bombèrent le torse à en faire craqueler leur costume de portier. Massetard s'inclina, un peu maladroitement, visiblement habitué mais toujours un peu gauche dans la démarche.

Bonsoir...

Coup d'oeil rapide sur la main gauche.

...mademoiselle et bienvenue à l'Hermine de Cristal.

Le gaillard se redresse puis quitte le vestibule accompagné de son double pour s'engouffrer dans la rue à leur poste. L'instant d'après, le maître d'hôtel apparaissait derrière son pupitre. Ce maître d'hôtel, oh, c'est moi.



Inclinaison trente degrés. Aïe mon dos.

Bonsoir...

Coup d'oeil rapide sur la main gauche.

...mademoiselle. Bienvenue à l'Hermine de Cristal.

Je me redresse pour la détailler rapidement. Propre, bien habillée, se tient droite, bonne éducation mais sans plus. Pas de bijoux, pas de toilette luxueuse, robe banale, pas de griffe apparente, pas de parfum reconnaissable...pas de richesse apparente, pas de domestique, pas encore mariée à son âge donc pas de mariage arrangé confirme classe moyenne. N'a pas fait de réservation ce soir, vient sur un coup de tête, jamais vue auparavant. Hum...

Ce sera pour...manger ? Une personne ?

Hochement de tête.

Si vous voulez bien me suivre mademoiselle.

Je saisis une carte des menus au passage, la glisse sous mon bras puis pénètre lentement dans la pièce principale ou le pianiste semble s'en donner à coeur joie. Hum, pas forcément l'ambiance recherchée, un peu trop entrainant, il ne manquerait plus qu'on danse ici. Humf !

Je tourne à droite à peine rentré dans la salle pour emprunter un petit escalier. Je prends mon temps, je tiens un rythme lent, je laisse savourer l'instant, je ne brusque rien, je mesure mes pas comme un métronome. Arrivé à l'étage, je saisis dans un discret râtelier la carte des boissons. Nous arrivons dans un petit couloir où on peut se croiser à peine à deux. Une, deux, trois portes sont passées puis j'ouvre la quatrième pour me décaler sur le côté et laisser rentrer l'invitée.



J'attends qu'elle s'assied puis rentre à mon tour dans le salon.

Voici la carte des plats lui dis-je en tendant le premier livret.

Pour ce soir, la suggestion du chef est un potage de cèpes à la crème et viande de maëdh en entrée.

Un instant.

Suivi par une fricassée de veau sauté, jus d'olives et verjus.

Autre instant.

En dessert, nous vous proposons une tarte aux fraises cuites et une glace au miel.

Je tiens la carte des boisons prête si besoin.

Souhaiteriez-vous un apéritif pour commencer ?

 
*** Elle suivi le Maître d’Hôtel dans les différents couloirs, de pièces en pièces, afin de la mener à la table qu'il avait choisi pour elle.

Elle se trouvais maintenant dans un splendide salon très finement décoré, de splendides boiseries très certainement fait par un Maître Artisan Ébéniste.

La table en elle même était toute simple, ronde, mais la nappe arborait un travail du tissu qu'elle n'avais que rarement vue, finesse des points, détails de la dentelle.

L'art de la table était respecté pour le dressage, rien que d'un aspect visuel, elle en avait plein les yeux et était ravi en tout point.

A la lecture du menu du jour, elle fut ravi du menu intelligemment pensé par le Chef de cuisine.

Par la froidure actuelle de Kil'dé, de bon plats chauds allaient lui faire le plus grand bien, nul doute sur ce point, et sur la qualité également, que ce sera un ravissement visuel et gustatif.

Pas étonnant que l'Hermine de Cristal était un lieu connu et reconnu dans les enseignes à fréquenter. ***

Monsieur,

Ce que vous proposer en plat est alléchant en tout point.

Surprenez moi également pour un apéritif pour une jeune femme, nul doute que vous ferez le bon choix, que je vous laisse choisir à votre aise.

Faites m'en la surprise.

*** Elle sortir une cigarette très fine et un embout pour cette dernière d'une boîte plate argentée, très décorée avec raffinement, regardant le Maître d’Hôtel... ***

Je ne sais point si votre établissement autorise l'usage de la cigarette, ou la place à laquelle vous m'avez mise mais si cela en est possible, puis-je obtenir un cendrier s'il-vous-plaît?

*** Elle le vît faire un hochement de tête et disposer d'elle pour partir au niveau du Bar.

Elle avait hâte de voir l'apéritif qu'il allait choisir pour elle.

La réputation n'était plus à faire se dit-elle mais une publicité positive est toujours la bienvenue, si l'annonce reflète la réalité du menu proposé. ***

 
Bien, et un menu du jour. Ça marche toujours sur les nouveaux clients sauf s’ils sont exigeants mais c’est plutôt rare. Pour l’apéritif, je vais rester classique. Ce n’est pas la première fois que nous avons ce genre de demandes. J’aurai été le premier surpris à ce qu’elle me demande un triple Islay 25 ans d’âge sans glaçons. Je redescends l’escalier en prenant mon temps, je laisse trainer mes oreilles, surveiller les clients si quelqu’un se plaint, surveiller les bouteilles ou les assiettes si elles sont vides, surveiller que les serveurs ne sont pas inoccupés, surveiller que tout va bien.

J’arrive au niveau du bar.

Silenius, une lanterne s’il vous plait dis-je en m’adressant au barman qui s’exécute.

Je pars en direction de la cuisine et passe la commande. Je reviens à mon poste à l’entrée et en profite pour faire le tour des réservations. Hum, ça me fait penser qu’il faut organiser une soirée de lancement pour la nouvelle carte des boissons. Encore faire des cartons d’invitation, au secours, j’en ai marre de passer des heures à écrire la même chose des dizaines de fois. Oh ça me fait penser…

Je reviens quelques minutes plus tard avec mon plateau, un cendrier et l’apéritif. Je dépose le cendrier sur sa droite puis l’apéritif devant elle dans une flûte.

Et voici mademoiselle. Lanterne. Un champagne brut arrondi avec un coulis de poire, liqueur de pêche et une touche de curaçao.

Je m’éloigne lentement sans me retourner. Sur le pas de la porte, je désigne une petite cordelette à côté de la l’entrée.

Si vous souhaitez appeler un serveur, n’hésitez pas.

Un instant.

Avez-vous tout ce qu’il vous faut ?

 
*** Scellynia était fortement ravi de voir le cocktail ramené par le Maître du lieu.

Avec l'éclairage de la pièce qui se reflète sur le verre, de douce couleur apparaisse et fonds scintiller les abords de la flute, on aurait presque pu croire à un arc-en-ciel en pleine journée dans une pièce fermée .

Pas à dire, tout était très bien pensé jusque dans le moindre détail. ***

Pour le moment rien à redire mon cher, c'est un ravissement en tout point et merci bien pour le cendrier, cela n'aurait point été correct de fumer en souillant votre établissement.

Pour le repas, auriez vous une carte des vins ou avez vous déjà un verre de vin approprié à chaque plat?

Je vous demande cela car j'aime le bon vin surtout quand ce dernier correspond parfaitement avec le plat servie.

*** Elle réfléchit également en même temps à ce qui pourrait aller avec son apéritif. ***

Puis-je également, si cela vous est possible bien entendu, obtenir quelques amuses bouches qui siéront avec votre Lanterne?

*** Même si elle savait que le Maître d’Hôtel était la pour la servir du mieux qu'il puisse, elle ne voulait pas non plus passer pour une cliente qui en demande trop car pour elle aussi, le relationnel compte énormément. ***

 
Je hausse un sourcil. « Mon cher » ? Pour qui m’a-t-elle pris ? Un ami de longue date ? Humf ! Et dans cinq minutes, ça sera « Mon vieux » ? Et dans dix, « vieille branche » ? Et à la fin de soirée « hey Harv’ » ? Scylla me vienne en aide pour traiter les clients qui font semblant d’être proches du personnel. Ils sont nombreux comme elle et j’ai l’habitude. Conserver une façade de détachement à toute épreuve.

Inclinaison trente degrés puis redressement.

Très certainement mademoiselle, voici la carte des vins. Dis-je en tendant le livret.

Pour le veau, viande appréciée pour sa finesse et son fondant, il faut des vins tendres et peu tanniques, éventuellement fruités. Le léger boisé renforcera la rondeur et l’onctuosité de l’accord.

Un instant de réflexion.

Le clos mon-tromblon du Kil’dara me semble tout à fait indiqué.

En même temps, qui aime un vin qui ne s’accorde pas avec son plat ? Ou alors, un de ces vins distillé au fond d’une cave dont je ne voudrai même pas pour nettoyer les latrines. Ah ces jeunes.

Vous me voyez navré mademoiselle, mais nous ne proposons pas de hors-d’œuvre.

Je lutte vent debout contre le propriétaire de l’Hermine pour qu’on ne propose pas d’apéritifs de ce genre. Je trouve cela hautement vulgaire. Ca me hérisse le poil, c’est insupportable, c’est d’un commun…brrrrr

 
*** Elle était déçu de ce que le Maître d'Hôtel lui disait, nul amuse bouche pour valoriser un peu plus son palet avec ce splendide apéritif.

Elle était ravi de voir, suite au fait qu'elle l'ai appelé Mon Cher, avait fait son petit effet.
En effet, elle ne pouvait s'empêcher de tester la façon d'être des gens pour mieux les cerner, voir si il n'y a pas une faille derrière une carapace de façade.***

Merci tout de même d'avoir si mettre les formes pour me dire que vous ne faites point cela, il va de soit que je me doutai que vous n'auriez pas fait comme certains lieux de restauration à savoir fournir une vulgaire tranche de pain avec du pâté tiède bien gras mais je voulais tester tout de même ma chance.

Ce n'est que la première fois que je me rend en ce lieu, au moins je saurai ne plus faire la même erreur la prochaine fois soyez en sur.

*** Elle pris quelques secondes afin de réfléchir à la proposition de vin qu'on lui avais faite... ***

Fort bien Monsieur, je suivrai vos fines connaissances, vous devez avoir de bon conseils de votre Maitre de Chais, si ce dernier n'est pas vous même.

*** L'homme pris congé d'elle, elle en profita pour gouter une première et délicieuse gorgée de Lanterne.

Un ravissement gustatif, doux sucré et légèrement alcoolisé, un juste milieu parfaitement dosé, le barman avait lui aussi du talent.

Elle pu également allumer, après avoir placé une fine cigarette sur son porte cigarette bien entendu, se tabac doux car si il ne l'avait pas été, cela lui aurait gâché la saveur de son verre.***

 
Je m’éloigne à mon rythme puis retourne vaquer à mes occupations. Je prends quelques dispositions pour organiser la soirée de lancement de la nouvelle carte. Trier sur le volet une petite trentaine d’invités VIP (Vachement Important Pourboire), voir avec le pianiste quelles musiques préparer, voir avec les fournisseurs…Hum, quoi d’autre…

On me fait signe que le potage est prêt. Je remonte vers le petit salon avec mon plateau. Sur le pas de la porte, je fais claquer les talons pour signaler ma présence. Je m’approche lentement, d’une main j’attrape le bol puis le dépose ainsi qu’une corbeille de pain.

Et voilà. Potage de cèpes à la crème et viande de maëdh. Attention le plat est chaud.

 
*** Le Maître d'Hôtel revenait une fois de plus avec l'entrée toute fumante signe qu'on ne traîne pas entre le dressage et le service lui même.

Le pain semblait bien frais, une mie bien aérée ce qui est le mieux si l'on décide de s'en servir pour terminer son plat.
De plus, ce pain était cuit comme elle aimait, un peu de farine avait trop cuit pour laisser un fumé qui allait se marier avec le gout boisé des cèpes... ***

Merci Monsieur, vos ingrédients sont de qualités.

D'ailleurs, une fois le repas terminé j'aimerai voir la personne à charge des achats pour parler quelques peu affaires.

Vous ne le savez pas mais je suis Adjointe au Commerce et de ce fait je fais mon possible pour aider notre Kil à ce qu'il soit prospère en tout point.

Si vous pouviez le prévenir, si ce n'est vous bien entendu, de voir à la fin de son service pour un entretiens.

 
Je hausse un sourcil. Tiens, je ne l’avais pas vu venir celle-là.

Mademoiselle, la fonction achats est répartie auprès de chaque expert en son domaine. Le chef cuisinier gère l’approvisionnement en matières premières. Le sommelier s’occupe de la cave. Quant à l’intendance générale, c’est-à-dire consommables, argenterie, cristallerie, faïencerie, textiles et autres, c’est moi-même.

Un instant. Je jette un œil à ma montre gousset.

Je crains que notre chef cuisinier ne soit indisponible pour le moment, vous comprenez, c’est l’heure du service. Sauf cas de force majeure bien entendu. En est-ce un ?

La dernière fois qu’il a accepté de sortir de la cuisine, c’était pendant un contrôle alimentaire. L’inspecteur a compris sa douleur.

Quant à la fin du service, nous fermons nos portes à 2 heures du matin, je crains que ce soit compliqué. Toutefois, je peux faire venir notre sommelier si vous le désirez. Pour le reste, je peux répondre à vos questions.

 
*** Scellynia était ravi de la réponse du Maître d'Hôtel sur au moins deux points.

Elle fût cependant dessus de ne pouvoir voir le Chef cuisinier mais elle s'en doutait un peu, qu'en plein service, elle ne pourrait le voir de suite ce qui lui avait paru normal et étrange le cas où il serait venu la voir au moment où il devait recevoir le plus de commandes... ***

Merci de me répondre favorablement, je comprend tout à fait pour votre Chef cuisinier, il a beaucoup de travail, bien normal qu'il ne puisse répondre à ma requête pour le moment.

Une fois mon repas terminé, j'aimerai m'entretenir avec votre Sommelier si cela est donc possible.

J'aimerai voir si il n'est pas possible d'étudier un meilleur moyen pour vous d'obtenir des marges un peu plus conséquente afin de faire baisser les prix de vos prestations ou tout simplement d’engranger une marge bénéficiaire plus confortablement.

Mais nous en parlerons plus tard si vous le voulez bien, ma soupe commence à refroidir et elle a tellement l'air appétissante qu'il serait dommage de ne pas la manger.

 
Je fais claquer mes talons et m'incline sans un mot.

Faire baisser les prix de nos prestations ? Pour qu'on confonde l'Hermine de Cristal avec une simple gargote, un vulgaire bistrot, une taverne de bas-étages ? Scylla me vienne en aide face aux inepties de certains clients. La matière noire est pavée de bonnes intentions dit le proverbe...

Je redescends vers la salle principale puis m'éclipse dans un couloir réservé au personnel. Quelques mètres plus loin et j'arrive dans la salle commune qui nous sert de vestiaire, de salle de repos ou de bureau pour ma part. J'y trouve le sommelier en train de somnoler. Avec le chef cuisinier, c'est le seul à être ventripotent parmi les troupes. Un personnage affable, bon vivant, sympathique en tout point avec une voix qui porte loin. Il pourrait faire rire un mur avec sa présence débonnaire. Un style vestimentaire qui, même s'il est réglementaire, est hautement éclectique. Tout ça est présenté par un visage rougeaud, une moustache ronde qui remonte comme des crochets à ses extrémités et d'épais sourcils.

En résumé, un personnage que je déteste hautement.

Toutefois, si je me permets de conserver un tel engin si loin de mes critères, c'est qu'il est l'un des meilleurs de sa génération. Il n'y a pas un vin qu'il ne connait pas, qu'il n'a pas bu, qu'il n'a pas visité. Je crois qu'il connait tout. De la pousse du cépage jusqu'à la mise en tonneau en passant par la composition du sol, le taux d'humidité idéal, l'ensoleillement, la meilleure forme de verre pour le boire, les meilleurs millésimes. Il a ses entrées chez tous les producteurs des trois quartiers, on lui demande conseil, parfois même bénédiction pour une cuvée. Si l’œnologie était une religion, il serait à la fois Dieu et prophète.

Ah Silenus.

Il se redresse comme sur un ressort.

A boire ? dit-il dans un réflexe pavlovien classique.

Table 14, on a une marchande qui voudrait s'entretenir avec vous.

Il commence à ouvrir la bouche.

Non, ce n'est pas la livraison de Château Montgolfier que vous attendez. Non je ne pense pas qu'elle vienne vous proposer de nouveaux verres à vin.

Il referme la bouche, un peu déçu.

Une histoire de négociation, je ne sais pas trop. Je vous laisserai voir ça vous-même. Vous irez la voir d'ici une bonne heure. Je vous ferai mander. Vous pouvez....vous recoucher.

Un peu plus tard, après m'être occupé de faire les comptes et servi au bar, je remonte.

Tout s'est bien passé ?

Je vois le bol vide. Apparemment.

Je m'évapore rapidement pour revenir quelques minutes plus tard avec le plat.

Et voilà, fricassée de veau sauté, jus d'olives et verjus.

 
*** Scellynia vis le Maître d'hôtel revenir rapidement, vraiment le service était très bien synchroniser, à croire qu'elle était surveillé en permanence pour pouvoir prévenir le Chef cuisinier qu'il fallait commencer la préparation du plat suivant. ***

Merci à vous Maître, ce plat, comme l'entrée, à l'air divin.

Vous ferez en tout cas les remerciements et félicitations à votre équipe.

*** Elle profita du repas pour observer discrètement les habitués, voir ceux qui se sentait à l'aise, reconnaître les clients régulier de l'établissement.

Il y avait du beau monde, en même temps vu les prix exercé par l'établissement, cela était compréhensible de ne pas voir le pécore du coin venir manger un jus de choux avec du pain sec...

Tout le monde avait aussi sortie ses plus beau habits, il fallait dire aussi que vu la décoration de l'Hermine, cela aurait fait bien tâche si elle arrivait avec sa tenue quand elle travail le métal même si la plupart du temps c'était son employé Forgeron qui le faisait.

Elle continua donc à déguster le fricassée de veau que l'on venait de lui servir et se délecta du jus d'olives qui l'accompagnait, un vrai délice.

Scellynia réfléchit également à son travail, pour ne pas changer, sur son réseau de relations commerciales et du comment aider un peu plus l'établissement.

Elle avait compris que l'idée de baisser les prix pratiquer pour les clients n'aiderait en rien car cela fera penser que l'établissement serait plus accessible à tous et ne viserait plus une certaine élite de Kil'dé.

Par contre, l'idée d'obtenir peut-être des ingrédients plus rares, certains vins convoités, du mobilier de très bonne qualités sur une certaine régularité les intéresserait certainement.

Elle pris note donc dans sa tête, cela ne se faisait pas de travailler en sortant ses dossier sur une table...

Pour elle, son rôle en Kil'dé, en tant qu'Adjointe au commerce, est d'aider à favoriser par le commerce et l'artisanat, le bien-être et le développement de tous.***

 
*** Le repas se déroulait sans aucun souci particulier, en faite il n'y avait rien à dire de négatifs.

Si un jour une critique gastronomique passe faire une inspection ici, elle sera déçu de ne rien trouver à redire sur l'établissement.
Par contre pour les éloges, il ne sera en rien déçu de ce qu'il pourra voir et surtout déguster à l'Hermine.

En tout cas, elle sais que pour une première visite elle se dit que si elle devenait une habituée, elle risquait avec le temps de prendre quelques kilos comme les hommes qu'elle a pu apercevoir entre l'entrée et sa table.

Il fallait donc faire attention malgré tout, le plaisir bien sur, les kilos en trop certainement pas...

Le Maître d’Hôtel vit que cette dernière avait terminé son plat et ne perdit point de temps en venant chercher les couverts et l'assiette terminé sans aucun restes.

Elle se dit que cela doit faire plaisir de voir que ce que l'on sert a su être apprécié et bien plus encore.

Au passage, ce dernier en profita pour demander à préparer le dessert prestement pour la table de Scellynia.

Dans un service tout aussi rapide que succulent, la fameuse Tarte aux Fraises cuites servit avec sa glace au miel fît son apparition comme annoncée à son arrivée à la lecture du menu du soir par le Maître d'Hôtel.

Tout comme les autres plats servi plus tôt dans la soirée, le premier effet visuel donnait envie de le manger et de le savourer.
L'odeur rajoutai en plus une envie supplémentaire de ce faire plaisir.

Première bouchée de la fameuse Tarte, la pâte était fine, parfaitement cuite. Elle restait souple et la croute croquante.
Les fraises cuites étaient à point, plus crues ni trop cuitent, se qui les aurait rendu molle, insipide et n'aura plus aucun attraits visuelles.
La glace au miel devait être faite avec un miel de qualité car le goût était puissant mais pas trop pour ne pas rendre la glace écœurante.

Elle ne pu s’empêcher de continuer la dégustation en mélangeant la Tarte avec un soupçon de la Glace, le mariage était parfait.
Le fruité des fruits, le croustillant de la pâte et la douceur du miel.
Personnellement elle aurait ajouter, pour son propre goût, un soupçon de citron vert pour donner une touche d'acidité mais le dessert était succulent à souhait.

Le repas était malheureusement terminé pour elle, un ravissement, mais toute bonne chose a une fin.

Elle bu donc une gorgée d'eau et fît signe d'un léger hochement de tête au Maître d’Hôtel afin que ce dernier puisse se rapprocher d'elle. ***

 


Le reste de la soirée s'est déroulé sans surprise particulière. Je commence à faire la caisse, ça va, nous sommes dans le positif théoriquement. Je donne congé à quelques serveurs, il ne reste plus beaucoup de clientèle. Je vais en cuisine pour vérifier que tout se déroule bien.

Bon le chef râle à son habitude sur l'incompétence notoire de ses commis mais quand je lui propose de les remplacer, il dit qu'il y a pire dehors. Au final, c'est presque un compliment venant de lui. Beaucoup se plaignent silencieusement de lui, de ses sautes d'humeur, de ses gueulantes légendaires, de ses insultes fleuries telles que "t'as été fini à la béchamel" ou "ta mère est un hippopotame" ou le tristement célèbre "tu as le même tonus musculaire qu'un pudding".

Mais travailler avec un tel énergumène quelques mois ou quelques années pour les plus solides assure une carrière florissante par la suite. Certains disent que nous maltraitons nos salariés, moi je préfère penser que nous les éduquons à la dure pour maintenir un niveau d'excellence absolu. La différence entre un juste service et un service juste, c'est comme voir un orage de ses yeux et le comparer à un dessin.

Je m'entretiens avec les serveurs. Leur avis de la soirée m'est important. Même si je patrouille fréquemment en salle, je ne peux être partout et rarement pour les commandes. Je demande à chacun de tenir d'une façon ou d'une autre la liste des commandes et de surveiller les assiettes une fois finies. Quels plats ont eu du succès et lesquels n'en ont pas eu permet de jauger de la demande. Mais ce qui est important est lorsqu'ils débarrassent, de voir si les assiettes sont pleines ou vides. C'est l'indicateur absolu de satisfaction de la clientèle et chaque soir, nous nous livrons à ce travail d'analyse. Je pourrai tenir des statistiques, des chiffres mais je préfère m'en tenir à l'instinct et à une évaluation empirique étalée sur plusieurs années. Combien de grands restaurants se sont endormis sur leurs lauriers en ne proposant à chaque fois que les mêmes recettes qui avaient fait leur succès ? Jusqu'au jour où la clientèle s'est lassée et est allée ailleurs. Alors oui, c'est sûr, c'est plus compliqué de se renouveler tous les ans mais c'est nécessaire. Mais lorsqu'un plat ne rencontre pas le succès attendu ou que les retours ne sont pas satisfaisants, j'enferme le chef dans sa cuisine jusqu'à ce qu'il trouve mieux.

Je remonte à la 14, elle a du finir le dessert. Théoriquement Silenus doit être sur le point de se réveiller d'ici quelques minutes. Au moins est-il ponctuel dans ses somnolences cet inapte.

Tout s'est bien passé mademoiselle ?

Hum...on dirait, il ne reste pas une miette.

Hum...oui ?

 
*** Toujours aussi impeccablement vêtu malgré la cadence effréné qu'a pu avoir la soirée pour le Maître d'Hôtel, nulle fatigue ne se faisait ressentir physiquement en lui il faut dire que l'homme devait être bien entraîné à gérer le stresse et la fatigue depuis toutes ces années. ***

Tout c'est admirablement déroulé je vous en remercie encore à vous ainsi qu'aux employés, compliment à votre Chef de Cuisine, au moins, il en est digne dans son Art.

Je souhaiterai savoir si il vous était possible de me faire parvenir un digestif fruité et bien glacé ainsi que l'addition s'il vous plaît, il se fait tard et je ne voudrai aucunement faire durer le service trop longtemps.

*** Énormément d'informations venaient une fois de plus dans sa tête sur ce qu'il lui restait à faire, le travail c'est la santé mais avec tout cela, cela risque de dégrader la sienne... ***

J'aimerai savoir si il était possible prochainement de voir votre Chef Sommelier afin de voir avec lui ce qui pourrait être envisageable pour le commerce de votre établissement.
J'ai en effet connaissance de producteurs exerçants bien loin, de très bonne cuvées bien entendu mais difficile à négocier. J'aurais peut être matière à négocier avec eux, si cela en vaux la peine bien sur.

 
Je m'incline en guise de remerciement.

Mais très certainement mademoiselle.

Je retire l'assiette et débarrasse les couverts.

Notre sommelier ne devrait plus tarder. J'ai transmis également à notre chef cuisinier qui va pouvoir se libérer juste après théoriquement.

Je fais demi-tour et retourne en cuisine. Je m'adresse à l'ensemble de l'équipe.

Un colonnel pour la 14 !

L'un des cuisiniers répond qu'il s'en occupe puis je quitte la cuisine. A l'autre bout de la salle, je vois Silenus monter l'escalier lourdement. Humf.



Sans être gros, Silenus est ventripotent et dégage la bonne humeur franche de celui qui prend le monde entier pour un copain de boisson. Sa bonhomie n'enlève rien à son professionnel et plus d'un s'est mordu les doigts de l'avoir jugé trop rapidement. Soumettez-lui un vin coupé à l'eau ou juste mauvais et vous n'aurez plus l'occasion de vendre la moindre bouteille dans cette vie. Son costume est sérieux et sobre mais laisse apparaître quelques pointes d'excentricité comme un blason sur le rebord de la vaste, un tire-bouchon sur une grappe de raisin ! Des boutons de manchette en forme de bouchon de liège ! La doublure intérieure de sa veste est une carte des vins ! Oui, c'est à peu près diamétralement opposé au maître d'hôtel.

En haut de l'escalier, il reprend son souffle quelques instants puis continue de sa démarche chaloupée, les mains jointes dans le dos à chantonner dans sa barbe de trois jours. Sur le pas de porte du salon 14, il cogne deux petits coups de l'index et dégaine son plus large sourire. Sa voix est forte à réveiller les pierres et faire trembler les morts. Ou l'inverse.

Ah bien le bonsoir mademoiselle !

Au lieu d'une inclinaison cérémoniale, il ouvre les bras en grand comme pour happer l'univers en entier.

Il se retient de peu, se contente de ranger ses mains dans les poches de sa veste et rentre dans le salon.

Ca être grrrrand honneur de faire connaissance vous ! Je s'appelle Silenus, modeste sommelier humble hermine.

Clairement, il n'est pas du Kil'dé avec un tel accent même si cela fait trois décennies qu'il y habite. A lui seul, Silenus est une ambassade de terroir étranger.

Je s'écoute vous avec grrrrande attention.

 
*** La façon dont était le Sommelier l'amusait grandement dans ses gestes, il n'avait rien à voir avec le tempérament du Maître d’Hôtel.

En effet, il était plus familier, usait plus facilement de contact physique avec les clients se qui le rendait plus amicale même si elle se demandait si cela était correct pour l'établissement d'être ainsi.

Elle pu noter un accent très prononcé qu'elle ne connaissait pas, pourtant elle en avait côtoyé du monde, venant de divers horizon fort lointain par moment. ***


Merci à vous Mr le Sommelier d'avoir pris la peine de venir me rencontrer à la table où l'on m'a servit des mets et des boissons très apprécié.

Nul doute que vous vous y connaissez et avez entièrement votre place dans se splendide établissement qu'est l'Hermine.

Je me suis permise de vous faire venir pas uniquement pour vous féliciter de votre travail quotidien mais également pour pouvoir parler commerce.

Je ne sais pas si le Maître d'Hôtel vous à parlé de moi et de ma fonction mais je suis Adjointe au Commerce de Kil'dé et par conséquent je fais de mon mieux pour répondre aux exigence de tout ce qui peux concerner le commerce, bien en tendu.

J'aimerai savoir dans un premier temps si vous avez des soucis d'approvisionnement de certaines boissons que vous vendez, si vous seriez désireux d'en acquérir, d'autres crus relativement difficile à obtenir, et aussi si vous avez de quoi entreposer suffisamment pour pouvoir faire baisser les prix d'achats.

 
Le maître sommelier s’incline à chaque compliment. Enfin l’idée est là car entre son ventre proéminent et son manque absolu d’exercice physique, il est aussi souple qu’un balai en verre. Il n’empêche qu’il fait bonne impression d’humilité. Puis se redresse et se lisse la moustache en écoutant les propositions commerciales. Tic nerveux, signe d’une écoute attentive.

Je rrrrrremercie vous pour proposition. Ca être toujours grrrrrrrand plaisir moi de voir nouveaux partenaires commerciaux. Approvisionnement ici réglé comme…comment dire vous ici…papier à musique. Je souviens, débuts difficiles, il y a trois décennies. Voies de communication peu fiables, peu contacts extérieur, peu moyens.

Silenus parle aussi avec les mains, un mime n’en ferait pas autant que lui probablement. Nul doute qu’il doit aussi exceller dans les spectacles d’ombres kildariennes avec ses grosses paluches potelées.

Mais maintenant, tout ça fini ! Plus soucis, plus rrrrretard. Prix élevés, ça oui, trrrrrrès élevés. Payer escorte armée, transport sécurisé, grosse assurance et surtout, très bonne qualité vin. Un peu de dessous table pour agréables rrrrrelations commerciales avec autorités et tout le monde très content. Nous toujours offrir bonne bouteille aux douaniers chaque année pour fin d’année. Ca vous connaître aussi.

Il lâche un clin d’œil absolument pas discret.

Modeste Silenus, moi, humble qualité. Savoir trouver tous les vins, beaucoup voyager chez les producteurs, trouver perle rare toujours en premier. Beaucoup contacts chez botanistes pour choisirrrrr meilleurs cépages.

Il tend l’index dans un geste de négation complice.

Entrepôt secrrrrret, capacité secrrrrrète mais je rassure vous, capacité suffisante pour abreuver le kil en entier pendant semaines plusieurs.

Nouveau lissage de moustache. Avec de telles bacantes, il pouvait abriter un nid d’oiseau ou fumer le cigare sous la douche sans soucis.

Nous être position force vis-à-vis fournisseurs. Nous trrrrrrès bonne vitrine pour vins. Producteurs vouloir être présents sur carte des vins nous, gage de qualité. Clients nous vouloir commander eux. Nous gagnants.

 
*** Scellynia était ravi de ce qu'elle venait d'entre de la part du Maître Sommelier, elle vît que tout était maintenant parfaitement rodé entre la sélection des cépages, la mise en fut, l'affinage du mou ainsi que le conditionnement à la fois en bouteille, l'acheminement du producteur aux consommateurs...

Tout était parfaitement réglé depuis pas mal de temps, un temps plus ancien que son âge semble-t-il.***

A ce que j'entends, Monsieur Selinus, je suis ravi de savoir que tout est sous contrôle pour l'approvisionnement en vin.

Vous savez, je me suis permise de vous faire demander pour en parler, non pas pour faire des bénéfices par la suite sur le dos de l'Hermine, mais pour voir si jamais vous auriez besoin de mes services.

En tant qu'Adjointe au Commerce, je ne cherche que le bien de notre Kil, j'en fait une priorité et de ce fait, tout ce qui a attrait de près ou de loin au commerce m'intéresse.

Je touche un salaire pour faire cela, nul besoin de dessous de table pour faciliter les échanges commerciaux.

Pour moi, si on dois payer sous la table, cela n'est pas des plus honnete.
Mais je ne renie pas que c'est une possibilité pour facilité une exclusivité sur un produit, les hommes sont si facilement manipulable mais je ne vous apprends rien je pense.

*** Elle arbora un de ses sourires les plus ravageurs, elle se demanda si les rougeurs sur ses pommettes venaient du fait qu'elle lui faisait de l'effet ou si il avait trop gouté le vin voir si il n'avait pas bouchonné.***

Sinon dites moi, en quoi pourrais-je bien vous être utile?

Auriez vous besoin par hasard de vaisselle de grande qualité pour le service des alcools ?

Je connais de très bons ouvriers, que dis-je des maîtres dans leur domaine, capable de vous faire de splendides présentoirs à vin mais pour tout autres spiritueux si vous le désiré.

Ces derniers peuvent être à la fois doux et épurés, avec de splendides courbes s'alliant à merveilles avec les vins blancs sucrés.
Il est possible dans notre gamme également de vous proposer cette fois-ci avec plus de robustesse, du caractère pour aller avec un vin rouge avec un bon tanin.

Qu'en dites vous ?

Je pourrais vous en faire venir pour démonstration si vous voulez.

 
Silenus écoute solennellement Scellynia, hochant la tête de temps à autres, ne s’interrompant que pour se lisser la moustache à l’écoute du commentaire sur les dessous de table. Son œil pétille. A la fin, il reprend la parole, l’air enjoué, se frottant les mains de la façon universelle pour tous les commerçants.

Hermine cristal trrrrrès attentive à l’argenterie, cristallerie et porcelaine. Gouffre financier nécessaire à bonne conduite établissement. Critère de différenciation majeur contre nos estimés concurrents.

Je connaître même ouvriers que vous alors si vous parlez des maîtres.

Il égrène les noms sur ses gros doigts potelés.

Pour la cristallerie, nous sommes bon client de Ba’karra, grande usine célèbre cristallerie du quatrième arrondissement, deuxième district du kil’dara. Les flûtes à champagne…hum, modèle « mille nuits Flutissimo ». Pour les verres à vin rouge, modèle « Saint Emile lion », pour les blancs, le modèle classique bien que vous savoir que le modèle classique être acceptable parfaitement pour vins rouges. Mais grosse réduction à l’époque ! Pour liqueurs, le modèle « perfection » je bien croire.

Pour la porcelaine, nous fidèle client porcelaine Réno vous sûrement connaitre. Collection « Minéral platine ». Sobre, élégant et discret, ça être essence même Hermine.

Pour l’argenterie, nous changé récemment de fournisseurs suite à fermeture ancien. Maintenant, atelier « Crise tofle », le service Fidelio modèle « Commodore » je bien croire. Demander à Harvain pour être bien sûr.

Pour broderies, nappes, linge, Harvain savoir. Ca être son domaine.

Il finit son long monologue pour hausser les épaules.

Mais modeste sommelier que je suis toujours intéressé par démonstration nouveaux produits. Seule Scylla connaissait le futur, humble Silenus toujours pas.