vide fam
 
 
Bienvenue dans le forum de Kil'de » Le Parvis de Scylla » Un service pour une nouvelle amie...

Page : 1 2 3

Un service pour une nouvelle amie...
La Main pour Carmïnn
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 30 Saptawarar 815 à 10h47
 
Curieuse histoire que cette Carmïnn, qui débarque sur les entrelacs toute pimpante, attise les pensées puis demande de l'aide.
Ca part en petit jeu, en histoires à raconter pour les enfants et ça se termine en une sombre histoire de disparition. De Klem. De race extérieure puante et plus ou moins hostile. De massacre et d'enquête.

Encore une fois, tout commence en Kil'Dé. Klem et Carmïnn en sont issus. Ce sont deux Anciens, dans les premières vagues de mutés.
Coïncidence que les racines de l'histoire des premiers Lanyshsta's se trouvent dans le Premier Quartier ?
La Main est bien décidée à ne pas se laisser exclure de tout élément de réponse.

Thaïs se présente de bonne heure au Commissariat central de la Défense. Elle a revêtue sa robe d'Adjointe aux Sans-Destins, son écusson bien visible. Son enquête sur Dorigon d'Espelet vient de se clôturer, dans le sang et la violence, et elle est encore en "repos". Officiellement.
Officieusement, elle a conservé précieusement son laisser-passer Sans-Destins/Défense et compte bien l'utiliser dans quelques autres cas...

La d'Ascara avance au comptoir, affutant sa prestance au maximum. Sa perruque soigneusement vissée sur la tête, maquillée de façon à paraître féminine mais sévère, à la vieillir quelque peu -elle, pourtant très jeune-, elle s'adresse au planton d'accueil :


Bonjour. Je suis Thaïs d'Ascara, des Sans-Destins. Je mène une enquête qui nécessite que je consulte les dossiers d'un Commis à la Défense : Sire Klem' Athis. Il était venu m'associer dans l'affaire de la mort de la famille Flicksen -il soupçonnait l'implication éventuelle d'un étranger. L'affaire a été classée depuis mais j'aurais besoin d'en reconsulter les éléments dans le cadre d'une coopération inter-Quartiers sur une série... d'accidents similaires.


La lanyshsta attend, fébrile, prête à renouveler son message avec autant d'assurance possible de supérieur en supérieur, jusqu'à arriver à ses fins.

Comme à l'habitude, Thaïs établit et reste en contact étroit avec les membres de la Main : Oromonde, Harvain et Linsey. Elle touche également l'esprit d'Arabelle afin de l'informer de ses démarches et l'inviter, si elle le souhaite, à l'aider dans celles-ci.


 
Narrateur
 
Le Julung 1 Otalir 815 à 16h31
 
Après quelques heures d'inévitables tergiversations bureaucratiques, Thaïs d'Ascara commence à néanmoins avoir un doute...
Elle n'a pas eu à compléter son explication... hasardeuse... sur les raisons de sa demande.
Personne ne semble vouloir lui répondre, les gens consultent des dossiers, puis la renvoient plus ou moins sèchement vers un autre bureaucrate.

Finalement, elle se retrouve dans un bureau minable de la troisième section du district C.
Un type qu'on ne lui a pas présenté est assis en face d'elle, tous deux encadrant une table vide.
La pièce ressemble en réalité, à bien y réfléchir, plus à une salle d'interrogatoire laissée à l'abandon qu'au repère d'un administrateur de rang potable...

Le type est sec comme une trique, dans la quarantaine, les cheveux en bataille.
Habillé comme un type qui passe sa vie à son boulot, rasé néanmoins de près.
Il la regarde avec un air revêche.

Bonjour, Madame d'Ascara.
Laissez moi d'abord vous dire que ce laisser-passer que vous avez fait valoir auprès de mes divers prédécesseurs vient d'expirer à l'instant.
Ensuite...

Je n'ai pas bien saisi vos raisons pour vouloir consulter le dossier Flicksen.
Pourriez vous m'éclairer ?


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 4 Otalir 815 à 11h54
 
Thaïs se fait balader avec une patience travaillée. Après tout, elle ne s'attendait pas vraiment à ce que le planton à l'accueil lui sorte et lui remette un beau dossier relié directement. C'aurait été trop beau.

La Commis aux Sans-Destins a l'habitude de la bureaucratie et se pare toujours de son plus beau sourire, répète son histoire sans en changer un iota -même si beaucoup des subordonnés ou responsables qui la reçoivent ne prennent pas le moins du monde la peine de l'écouter.

Finalement, elle atterrit devant un krolanne à l'air sévère. Il a un petit quelque-chose d'Harvain -le côté "le boulot c'est ma vie", peut-être.
Ne surtout pas se laisser déstabilisée.
Garder les meilleures manières...

Thaïs hoche la tête avec humilité lorsqu'il lui indique qu'il vient de se moucher avec son accréditation exceptionnelle. Dans sa tête, une série de gros mots défile mentalement en une scène d'hystérie mémorable.
Sur son visage, un petit sourire filtre en un "c'est bien naturel" timide.

La d'Ascara prend une grande inspiration avant de répéter son histoire -il faut que cette tirade soit la meilleure jusque-là sortie. Comme une brave fonctionnaire ne faisant que son travail, à contre-coeur -ne surtout pas y mettre trop d'affect. Briser les espoirs et les élans enthousiastes est souvent un plaisir qu'aiment à s'offrir ce genre de fonctionnaire procédurier et coincé.


Sire, il a été rapporté à mon Commissariat que trois familles entières ont été décimées dans les deux derniers mois. Deux en Kil'Sin et une en Kil'Dara. Ces meurtres ne semblent pas correspondre à des motifs classiques : aucun ennemi connu, pas de vol particulier dans les demeures...

Nous avions eu vent d'une triste affaire similaire en Kil'Dé : le meurtre des Flicksen.

Dans le cadre de mes fonctions, je dois vérifier si des éléments communs ne se recoupent pas dans les quatre affaires. Il est possible qu'un étranger soit impliqué. Un Sans-Destin que nous n'aimerions pas voir revenir en Kil'Dé.


Les yeux se plissent, la moue est contrariée. Thaïs essaye de tirer la couverture vers son Commissariat et ses attributions, espère que sa version suffira et que le krolanne ne cherchera pas à creuser plus que de raison. Elle cherche insidieusement à faire peser une menace à l'empêcher de mener à bien sa quête : le retour de l'assassin. Il incombe au Commissariat aux Sans-Destins d'empêcher les étrangers de venir contrarier les trames des habitants de Kil'Dé, après tout.

 
Narrateur
 
Le Matal 6 Otalir 815 à 23h12
 
La trique opine du chef.
Sort un mouchoir.
S’essuie le front.

A y regarder de plus près, le type sue alors que la température de la pièce est tout à fait acceptable.
Il est nerveux, et le cache - assez maladroitement au demeurant - derrière une façade de népotisme aigu.
L'explication de Thaïs a grandement renforcé sa nervosité, sans qu'on puisse comprendre pourquoi...

Il tousse un coup.
Range son mouchoir. Lentement.
Puis reprend la parole, sans la regarder en face.

Bien, bien.
Cette affaire semble plus complexe qu'on ne l'avait supposé en la classant alors, c'est ça que vous êtes en train de me dire ?
Nous sommes incompétents, c'est bien ça ?
Nous n'avons pas su comprendre les implications et les bizarreries ?


Il commence à se fâcher, mais cela sonne faux, comme s'il était désespéré.

Vous avez un sacré culot, vous !
Venir ici, demander un dossier d'une affaire classée !

Sortez d'ici !!!

Faites une demande officielle, en quatre exemplaires, si ça vous amuse.
Ce n'est pas un moulin ici !


Il se calme un peu.
Transpire très fort.

Sortez.
...

.....

S'il vous plait...



 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 9 Otalir 815 à 10h02
 
Thaïs n’est pas la plus fine observatrice, quand il s’agit du comportement d’autrui –elle-même pensant parfois agir avec une féminité délicieuse, là où elle marche les jambes écartées et en roulant des épaules. Toutefois, la tension très apparente et l’état de stress dans lequel verse le krolanne si sévère qui lui fait face lui saute aux yeux. Il se complaît en reproche, puis mollit et lui demande de sortir. Si la d’Ascara est un instant décontenancée et bredouille des « mais non, mais non », un déclic ne tarde pas à s’opérer dans sa petite caboche. Elle devient soudainement très… menaçante. Autant qu’une adolescente de 16 balais avec une perruque et un air de garçon des rues peut l’être, s’entend.

Elle bombe le torse, redresse ses épaules, plisse les yeux d’un air inquisiteur…
S’approche de la table, surplombe le fonctionnaire et pose les paumes bien à plat sur le bois –elle n’a pas DU TOUT l’intention de sortir, tel est le message. Elle plante ses yeux dans ceux du mâle et susurre entre ses dents, d’un air aussi douceâtre qu’il en paraît dangereux :


Ecoutez… Sire… Si vous croyez que cette affaire peut souffrir d’un délai lié à quelques… procédures administratives, je pense que vous vous méprenez. Gravement.

Une ou deux lourdes secondes de silence flottent, puis :

Je ne suis pas venue vous reprocher quoi que ce soit. L’affaire n’avait pas de telles… dimensions, quand elle a été classée. Alors, deux solutions…

L’index en l’air. Un sourire convivial naît, dans un clin d’œil Thaïs susurre avec connivence :

La bonne : vous me donnez les documents, je vante votre coopération et votre professionnalisme, je rajoute que vous m’avez fait part de soupçons et de pistes qui dénotent d’un esprit vif et alerte, que même si le dossier a été classé –pour des raisons X ou Y indépendantes de votre volonté- vous avez continué à vous en soucier et que vous faites un travail for-mi-da-bles à la Défense.

Le pouce rejoint l’index, en l’air. La figure se fait soudainement très grave, l’air aimable meurt en un battement de cil, la voix vire glaciale :

La mauvaise : je sors de cette pièce furieuse de votre… rigueur absolue, j’en réfère à mes supérieurs dans les pires termes : je vous assure que non seulement je reviendrai avec vos « quatre formulaires », mais que je vous les collerai au…

Thaïs tousse, s’empêche de justesse de crier une insanité et reprend plus calmement :

Je veux dire, que je ne reviendrai sûrement pas seule et disposée à fermer les yeux sur bien des choses, mais bien plus sûrement décidée à étudier, tant sur la forme comme sur le fond, pourquoi ce dossier a été classé, pourquoi vous avez ignoré, en effet, des éléments essentiels, étranges, qui auraient dû vous inciter à ne pas… enterrer cette affaire au fond d’un tiroir poussiéreux. J’adore faire des rapports détaillés à ma Direction, voyez.

Thaïs reprend son souffle après sa tirade enflammée. Elle époussette sa robe, tranquille, cachant quelques tremblements fébriles, puis conclut :

Des familles sont mortes. D’autres peuvent suivre. Je vous laisse imaginer le… scandale si un nouveau cas se présente en Kil’Dé. Ce soir. Demain ? Pendant que je remplis vos... formulaires.

Comme un couperet final et manifestement prête à débarrasser les lieux séance tenante dans une colère froide :

Vous voulez toujours que je sorte ?

 
Narrateur
 
Le Dhiwara 11 Otalir 815 à 15h29
 
La trique semble fondre sur place.
Il tremblotte légèrement, et prend quelques secondes pour réfléchir.
Finalement, tout son corps se relâche, il a pris sa décision.

Très bien, très bien...
Je n'ai pas à me mêler de vos histoires, ce n'est pas mon travail.
Mais... sachez que ce dossier n'est pas anodin, et que vous ne pourrez pas le consulter ici.
On me l'a formellement interdit.

Je transfère votre demande et vous allez avoir accès à une copie. Chez vous.


Il sort une liasse de papier d'une sacoche posée au sol, en pose un sur la table et range le reste.
Il remplit rapidement le papier, le signe et le tend à Thaïs.

Voilà le récépissé d'acceptation de consultation.
Vous devrez le signer à votre tour, lorsqu'on livrera le dossier.
Donnez votre adresse à l'accueil, aussi en présentant ce papier.

Cela prendra à peine quelques heures.


Il se lève, prend sa mallette, et se dirige vers la sortie.

Vous ne savez pas dans quoi vous mettez les mains, jeune fille.
Soyez... prudente.
Ce style de dossier classifié peut vous exploser à la figure.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 11 Otalir 815 à 18h11
 
Thaïs est à la fois soulagée et... décomposée à la réponse du krolanne.
Elle va pouvoir consulter le dossier : youpi.
On lui demande de donner son adresse et d'attendre sagement qu'on le lui livre : moins youpi.

Il y a à peine quelques jours, un bon samaritain qui lui avait promis de lui débloquer son enquête à coup de "attendez dans cette pièce, quelqu'un vous apportera des réponses" lui avait en réalité tendu un piège grossier qui s'était terminé en un bordel monstrueux : tentative d'assassinat sur sa personne, trois macchabées dans les couloirs des Augures, des flèches plantées partout, un début d'incendie dans le lieu millénaire rempli de documents papiers précieux...

Thaïs pâlit donc ostensiblement à l'idée de laisser l'adresse de la demeure familiale bien tracée dans une affaire d'un ou plusieurs psychopathes spécialisés dans le massacre, justement, de familles entières, probablement en lien avec les Lanyshsta's...

La jeune femme se saisit des papiers du bout des doigts, comme s'ils étaient brûlants, acquiesce aux recommandations de prudence du fonctionnaire et se laisse tomber sur la chaise rapidement vidée.

Deux possibilités : mettre une fausse adresse. Une chambre d'auberge quelconque, où attendre. Mais il faudra tout de même signer, laisser ses attributions, et un nom inventé risque de lui bloquer l'accès. Le nom d'Ascara est relativement connu en Kil'dé, il sera de toute façon très aisé de retrouver la bonne adresse de l'enquêtrice si on lui veut du mal...
Seconde possibilité : mettre la bonne adresse et le bon nom. Accès beaucoup plus certain au dossier mais risques plus grands d'être piégée à court ou moyen terme...

L'adolescente hésite quelques secondes, puis prend la deuxième option. Elle complète les papiers, signe d'un trait délié et ramène les formulaires à l'accueil, la gorge nouée.



***

*** Demeure d'Ascara, quelques heures plus tard. ***


Les parents de Thaïs sont fort heureusement sortis pour l'heure -le père en déplacement perpétuel pour ses hautes affaires, la mère en diner mondain jusqu'au bout de la nuit. Thaïs est assise dans un fauteuil à haut dossier, tendue. Oromonde sirote un thé avec elle, ne comprenant sans doute pas tout à fait le silence stressé de son amie -même si Thaïs lui a conté l'épisode des Augures. Harvain est également présent, prêt à bondir sur la porte dès qu'on sonnera.
Tous sont armés jusqu'aux dents.

La d'Ascara maintient en outre un contact mental avec plusieurs lanyshsta's qui se sont impliqués sur l'affaire : Arabelle et Sinope, surtout.




 
Narrateur
 
Le Luang 12 Otalir 815 à 14h19
 
Quelques heures passent.
Stressantes...

La sonnette retentit.
De la fenêtre, on voit à l'extérieur un coursier arrivé en vapocyclette.
Il semble on ne peut plus "normal".
La trentaine, brun, le corps d'une belle nuance ambrée, habillé du vêtement officiel de la compagnie officielle de coursiers (officiels ! ).

Il prend une grosse enveloppe et s'approche de la porte, sifflotant.
Oui...
Il sifflote...

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 12 Otalir 815 à 16h53
 
Thaïs badine avec Oromonde tandis que le coursier approche.

Ah ah, oui, la Défense, quelle idée : "non mais tiens, une affaire classée sur un tueur psychopathe qui bute des familles entières et que personne n'a identifié, vous voulez déclassifier son dossier ma bonne dame ? Bah donnez moi votre adresse précise, qu'on la note bien quelque-part, au cas où le fou veuille que l'enquête ne reparte pas ! Mais quelle bonne idée, quelle idée brillante : traçons partout les données personnelles de nos correspondants dans les affaires les plus sordides, pour les tueurs les plus dangereux ! Et si on les publiait dans toutes les auberges ? 'Bidule reprend l'enquête Machin, elle habite avec sa maman invalide et sa soeur nubile ici, pas de chien, pas d'alarme, porte d'entrée jamais verrouillée..."
Ah ah.

Ah ah...


La d'Ascara déglutit bruyamment. Elle a désormais tout intérêt à l'élucider, l'affaire.
La sonnette retentit. L'adolescente sursaute, se lève, fait volte-face, manque de lancer une énorme boule d'énergie à travers le salon. Se reprend. Lance un regard à Harvain, sans doute déjà sur le chemin de la porte...


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Luang 12 Otalir 815 à 23h24
 
Comme à mon habitude, je ne suis que très peu les échanges souvent houleux qu'il y a sur ce consensus télépathique. Les gens y sont fréquemment malpolis voire pis, malodorants. Sisi, à travers les pensées, on sent des odeurs peu plaisantes. C'est un scandale... C'est sûr que cela change de mon club de bridge où nous nous retrouvons entre personnes bien éduquées pour siroter une fine autour de quelques cartes. C'est donc sous l'insistance de mademoiselle Thaïs que j'ai du suivre ce fil de pensée étrange où cette personne au nom étrange oscille entre jeux et révélations plus sordides. Voilà une bien étrange personne, du genre à ne pas mettre les patins quand le parquet est encore ciré, humf !

Mademoiselle Thaïs ne souhaite pas se rendre à son travail dans la calèche familiale, soit-disant que ses collègues se moqueraient et la traiteraient avec dédain. Humf ! Depuis quand être bien née est un problème au Kil'dé ? Risible. Ces gens sont des malotrus je n'en doute pas. Suis-je donc entouré de sauvages aux mœurs déplorables ? Scylla me vienne en aide, je devrai finir mes jours au Locus Solus, là où les gens savent se comporter avec tact et dignité. Misère.

Quoi qu'il en soit, me voici sur le pied de guerre suite au manque de jugeotte de mademoiselle Thaïs. Je n'approuve pas du tout le fait de transmettre ses propres coordonnées. Pourquoi ne pas se servir de monsieur et de madame d'Ascara comme appât tant que nous y sommes ? Si notre meurtrier agit seul, il est suffisamment intelligent pour ne pas s'être fait prendre depuis le temps. Il me parait tout à fait évident qu'il ne se présentera pas ce soir. Me faudra-t-il prévoir un plan de défense permanent de la demeure et assigner à mes maîtres une protection rapprochée indéfiniment ? Je me dis qu'il me faudra peut-être utiliser le protocole Briarée. Ah si seulement mes anciens condisciples étaient également télépathes, cela serait plus pratique pour les invoquer à la rescousse.

La sonnette de la porte d'entrée arrête net les conversations. Je lève un sourcil et me dirige de mon pas réglementaire vers la porte d'entrée. Traversant les couloirs, j'en appelle à mademoiselle Oromonde.

Mademoiselle Oromonde, veuillez rester attentive et concentrez-vous sur les déplacements d'air et les silences anormaux. Nous ne sommes pas les seuls à savoir être discrets.

Je coupe le flux et plonge la main dans mon dos pour saisir la fusée de ma dague sans la sortir de son écrin. J'ouvre la porte au visiteur et affiche mon visage majordomesque des grands jours.


Oui monsieur ? avec un ton à conserver le lait au frais pendant des semaines.

Au premier geste anormal, je n'aurai aucun scrupule à lui enfoncer les vingts centimètres d'acier entre les deux yeux. J'ai toujours préféré tirer en premier et poser les questions ensuite. Même entre voisins.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 13 Otalir 815 à 10h47
 
Oromonde se tient à carreaux aux côtés de Thaïs. D'un geste, ses doigts effleurent le poignet de son amie afin de la réconforter. Elle sourit poliment et sans émotions, confortablement installée dans sa chaise.
Elle aurait préféré prendre poste à l'extérieur et tracer les faits et gestes de leur commis, et peut être d'éventuels camarades à lui, mais elle sait que sa présence ici a au moins le mérite de calmer l'adolescente assez longtemps pour ne pas qu'elle enflamme direct leur visiteur.

La lanyshta se cale dans sa chaise et patiente.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Narrateur
 
Le Merakih 14 Otalir 815 à 15h49
 
Le coursier sourit, visiblement amusé de la posture raide qu'arbore Harvain.
Déglutissant et réprimant un léger rire, il tend au majordome la grosse enveloppe.
Sur celle-ci, le sceau (toujours officiel ! ) de la société de coursiers, avec les deux adresses réglementaires.
L'expéditeur est bel et bien le discret S.A.C. - "Service des Affaires Classées" - du regroupement des circonscriptions 12, 13 et 14.
Leur adresse - celle sans doute où sont entreposés les monceaux de dossiers - est dans la circonscription 12.

Le coursier s'exprime en patois, sans accent notable, avec une certaine candeur.

Une enveloppe pour Thaïs d'Ascara, M'sieur.
Vous devez signer le papier qu'on vous a confié et me le remettre, c'est noté dans les annexes.
C'est un papier jaune, qui confirme qu'on vous confie ça.

Moi, je dois rapporter le papier à l'expéditeur.


Il attend, la main tendue, tenant l'enveloppe.

Aux alentours, dans la rue, aucun signe d'activité suspecte.
Pas de courant d'air ou de mouvements anormaux.
Rien qui puisse faire suspecter un piège...

 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 14 Otalir 815 à 18h54
 
Je hausse un sourcil à l'évocation de ce papier. J'interroge rapidement mademoiselle Thaïs sur ce papier qui me confirme qu'effectivement elle l'a mais a oublié de m'en faire mention. Je suis contrit.

Très bien monsieur, je vais chercher ce papier. Si vous voulez bien patienter un instant.

Inclinaison quinze degrés puis je referme la porte.

Mademoiselle Thaïs, je reviens dans le salon. Merci de ne pas me carboniser je vous prie.

Je me fais vieux, je deviens paranoïaque à suspecter le mal partout. Sûrement.

J'attrape au vol le papier lancé puis refait le chemin en sens inverse. Je me dis que si je suis encore vivant à mon âge, c'est parce que j'ai pêché par excès de prudence. Je rouvre la porte, toujours sur mes gardes.



 
Narrateur
 
Le Julung 15 Otalir 815 à 17h13
 
Le coursier, patient, a attendu - toujours en sifflotant ! - qu'Harvain revienne.
Il prend le papier que lui tend le majordome, vérifie que tout est en règle, et donne l'enveloppe.

Sans plus de procédure, il lance un "Salut la compagnie" désinvolte, et s'en retourne.
Il chevauche sa vapocylette, et s'en va vers d'autres aventures.

L'enveloppe est lourde, un bon kilo.
Elle est plate, et en semble rien contenir d'autre que du papier, au toucher.
Nos aventuriers de l'extrême n'ont rien décelé d'anormal.
Pas d'intrusion à priori.
Pas de danger.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 15 Otalir 815 à 21h15
 
Après qu'Harvain ait réceptionné le pli et que la porte fut refermée, quelques longues minutes passent. L'enveloppe finie par être ramenée dans le salon, où Oromonde, Harvain et Thaïs la regardent longuement dans une atmosphère tendue. Thaïs surtout, semble la fixer comme si elle pouvait exploser à tout moment.

Finalement, l'adolescente prend l'initiative -qui lui revient de fait, ce tas de pu étant ramené par ses bons soins- d'ouvrir le colis. Elle procède par gestes excessivement lents et prudents -ce qui n'est guère son genre. Probablement n'en retire-t-elle rien d'autre que des feuilles, qu'elle répartit prestement et à part égale -sans autre manière (Harvain et Oromonde devant déjà la prendre pour une sacré folle de faire tant de cérémonial et de leur imposer un climat si tendu)- entre ses deux complices, pour un dépouillement plus rapide et efficace.


 
Narrateur
 
Le Dhiwara 18 Otalir 815 à 11h16
 
Ce sont effectivement des papiers.
Beaucoup de papiers !

A entête de la Défense, Circonscription 14.
Le rapport est effectivement sur l'affaire Flicksen.
Elle décrit le lieu, le moment, les antécédents de la famille (modeste et sans histoire, travailleurs anonymes, un enfant adolescent).

La femme a été égorgée, sur le pas de la porte, travail net et rapide.
L'homme a été torturé (peau arrachée, mains trouées, visage brûlé) avant d'être éventré.
La pièce avait été fouillée méticuleusement.
Pas de trace de l'adolescent.

Des images de la scène, de la maison, etc., sont jointes.


La partie purement descriptive est complète et factuelle.
L'enquête, initialement prévue pour Klem, a été ensuite suivie par ses adjoints.
C'est la première partie des documents.

Ils ont interrogé le voisinage, fouillé les lieux, et mené une enquête de routine.
Simple, efficace mais sans relief.
On ressent à la lecture une absence d'intuition ou d'envie d'aller plus loin.
La conclusion - un peu hallucinante ! - est que l'adolescent, dans un accès de folie, a tué sa famille.
La fouille a eu lieu pour trouver sans doute un magot quelconque.
La torture avait le même but.
Un avis de recherche a alors été lancé contre l'adolescent... qui était scolarisé et n'avait évidemment aucun antécédent.
Sa fiche de destinée est jointe et ne fait mention d'aucune psychopathie.
Elle a alors été renvoyée pour correction, suite à "évènement improbable".

Bref, l'affaire a été enterrée.


La seconde partie des documents est... surprenante.
Il est noté que l'affaire a été ensuite suivie par un Apostat de la Cellule Hermétique.
Son nom n'est pas mentionné.
Le rapport mentionne qu'il a mené sa propre enquête, et son rapport est joint.

Malheureusement... il est quasi entièrement biffé de gros traits noirs.
Seuls les noms apparaissent encore.

La copie entre les mains de nos protagonistes a été censurée.
Presque entièrement sur cette deuxième partie...

 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Luang 19 Otalir 815 à 09h48
 
Le trio termine sa rafraîchissante lecture. Le temps de mettre toutes les informations en commun et de reconstituer l'histoire, et les voilà échangeant sur leurs impressions.
Ou pas.
En l’occurrence, Oromonde conserve une attitude consternée. L'affaire, il est vrai, ne tient pas vraiment debout.

"- Je vais retranscrire les informations utiles pour chercher à la Loge les Augures de ces gens. Nous serons peut-être en mesure de retrouver la trace de l'enfant et de savoir ce qu'il est advenu de lui."


Elle se met au travail. Comme l'adolescent possède une fiche de destinée dans le rapport, elle pense pouvoir retrouver les références de lui et de sa famille sans trop de mal. Pendant ce temps, elle commente :

"- Plusieurs choses me tracassent.
Le travail de biffage sur la seconde partie a-t-il été effectué récemment ou non ?
Il semble tout de même étrange de conserver un document qu'on ne souhaite pas voir lu dans un rapport officiel. S'il gênait, il aurait été plus simple de le brûler. Vu la réaction de l'adjoint que tu nous a décrites, Thaïs, ça ne fait guère de sens de joindre ce document.
S'il faut suivre la piste des Apostats, je ne saurais qu'enjoindre à l'extrême prudence. Personne ne sait de quoi ils sont capables, puisqu'ils ont, de fait, tous les droits...

Cette histoire sur la torture. Il est tout de même curieux d'éventrer ce pauvre homme. C'est loin d'être la mise à mort la plus efficace, même si elle est impressionnante. Une signature spécifique dans le milieu, peut-être ?
Quant aux motifs du meurtre, il est encore trop tôt pour spéculer.
Pour le moment, je me contente de penser que l'affaire n'a pas été soumise par Carmïnn, l'Ancienne, pour rien. D'une manière ou d'une autre, j'imagine que cela va concerner notre...espèce.

Je vois plusieurs points d'enquête possible.
Retrouver l'adolescent.
Partir à la recherche de l'Apostat.
Questionner les adjoints qui ont rédigé le premier rapport.
Tâcher de savoir si un meurtrier de type éventreur a été enfermé ces dernières années.
"



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 19 Otalir 815 à 13h17
 
Thaïs hoche la tête au résumé d'Oromonde et sur les pistes potentielles. En effet, l'affaire s'épaissit et se fait de plus en plus troublante. L'intervention d'un Apostat, surtout, est très déconcertante. Elle complète à l'intention d'Harvain et d'Oromonde :

Je pense que nous pouvons remonter facilement à l'Apostat : s'il a interrogé des gens, il suffit de repasser derrière lui. En espérant qu'il a décliné sa véritable identité...

Se faisant, la d'Ascara feuillette les parties barrées à la recherche de noms en clair auxquels elle pourrait se raccrocher dans cette entreprise -témoins, famille des défunts,...
Elle grimace :


Sur l'éventrement... Ca va sans doute vous paraître horrible, mais je pense que le -ou les- tueurs cherchaient quelque-chose. Partout. Y compris dans le ventre de leur victime.
A moins qu'il ne s'agisse... d'une étude. D'une dissection à des fins de compréhension.

Lire les Augures de ces gens serait en effet une excellente chose.
Surtout celle de l'adolescent disparu.


Thaïs semble parfois se concentrer, parler mentalement. Elle débriefe finalement :

Un lanyshsta nous aide sur l'affaire -je n'ai pas son identité, hélas, c'est un nouvel éveillé. Il est chargé de fouiller la maison des victimes. Il a repéré un... Oeil mécanique, sur place. Il pense actuellement sur le Consensus.

Les réponses que nos pairs lui donnent semblent indiquer que l'Oeil étudie les Lanyshsta's et sait s'adapter, une technologie modifiée que nous ne maîtrisons aucunement. Ca peut rejoindre l'idée de la dissection pour étude.


Un soupir.

Je rejoins tes pistes, Oromonde.
Harvain pourrait se charger de la piste sur l'Apostat. Tu sembles la plus indiquée pour les Augures, Or.
Je doute que les Adjoints nous en apprennent plus que ce qui est écrit. Mais Arabelle Mercoeur pourrait peut-être nous le confirmer -c'est une Lanyshsta dans la Défense à laquelle j'ai eu affaire dans ma précédente enquête.

Je rajoute un biais : regarder si de tels meurtres se sont perpétrés dans les autres Quartiers. Rien n'indique que l'affaire se limite à Kil'Dé.
Rien n'indique qu'il n'y a pas eu de précédent.


Une oeillade à Harvain, dans l'attente de son positionnement.

 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 21 Otalir 815 à 20h36
 
Lecture plutôt intéressante je dois dire. Oh bien sûr, c'est triste, dramatique même. Mais enrichissante. Je n'étais pas l'élève le plus assidu des cours de psychologie criminelle, c'était une option en cours du soir pour les orzhov et je préférais réviser mes manuels sur l'étiquette. Quoi qu'il en soit, nous sombrons peu à peu dans quelque chose qui nous dépasse. J'en viens à me poser plusieurs questions. Malheureusement, je ne crois pas que je pourrai les garder pour moi. Mademoiselle Thaïs est très friande d'avoir mon avis même si elle sait pertinemment que ce n'est pas le rôle d'un majordome de s'exprimer ainsi. Petite effrontée !

Mademoiselle Oromonde, il me semble peu probable que ce soit la signature d'un cartel quelconque. Effectivement, pour faire passer un message, il faut qu'il soit visible. Si c'était dans ce but, j'aurai donc exhibé ce monsieur écorché en haut d'une muraille ou suspendu à un lampadaire, je ne l'aurai pas laissé dans sa maison, visible seulement à la Défense.

Je me retourne vers ma maîtresse.


Quant à une dissection...un peu plus plausible quoique à leur place, j'aurai préféré le faire dans un local sûr et non pas dans la maison même en risquant d'être dérangé en plein...travail. A moins que ce ne soit effectivement le cas et que le corps n'ait été déplacé ? Est-il fait mention de ce point ? Un paramètre important, n'est-il pas ?


La dissection, ou vivisection, me semblent effectivement de bonnes pistes. Oh, je me souviens d'une histoire d'une victime qui avait avalé une capsule contenant des messages codés. Ses tortionnaires avaient eu la présence d'esprit de l'ouvrir et de fouiller intestin par intestin jusqu'à trouver le précieux objet. Qui sait si ce n'est pas la même chose ici. Mais quid de l'écorchement en règle ? Torture ? Trop bruyant je pense. Oui, maintenant que j'y pense... Ou alors écorché et disséqué post-mortem ? Sûrement... Visage brûlé, mains trouées... Que de mystères. Allons monsieur Flicksen, qu'avez-vous vécu mon pauvre monsieur ?

Hum...


Très bien mademoiselle Thaïs, je me mettrai à la recherche de cet apostat dès la première heure demain.

Je fronce les sourcils un brève instant.

Mademoiselle Oromonde, vos talents d'alchimiste ou de scribe ne permettraient-ils pas de solutionner ce problème de ratures disgracieuses ?


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 22 Otalir 815 à 10h21
 
Oromonde semble elle aussi absorbée un instant dans un échange mental, puis reprend :

" - Je viens d'y penser, Harvain. Carmïnn nous a dit ne pas vouloir régler cette affaire elle-même à cause d'un Apostat, supposé la tuer. Comme je l'ai déjà dit auparavant, j'ai quelques doutes sur cette version des faits. Un Apostat échappe aux règles du Destin et n'est donc normalement pré-destiné à rien. Bref, rien d'important pour le moment, mais gardons cette information en tête. Par malchance, cet Apostat pourrait être celui que Carmïnn craint tant."

Elle saisit le document raturé pour tenter de le déchiffrer. Non pas les signes ni les lettres, mais le grain du papier, la texture de l'encre. La Scribe a l'habitude de confectionner pour son propre métier parchemins et encres et de côtoyer les écritures du Kil tous les jours. Elle ne sait pas si cela va l'aide à répondre à sa propre question, mais tâche de puiser dans son expérience personnelle pour dater "à vue de nez" l'état du parchemin et des ratures.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*

Page : 1 2 3

Vous pouvez juste lire ce sujet...
Nombre de joueurs actifs :0(Inscrits : 191)
Infos légales Mot de passe perdu ?