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Circonscription 14
L'enquête Flicksen
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Sukra 10 Otalir 815 à 14h04
 
Circonscription 14.

A la sortie du transport, il avait demandé son chemin.
On le lui avait aimablement indiqué, avec simplicité, sans argumenter, sans juger.
Sans s'émouvoir. Ainsi allait les choses. Ainsi semblait aller Kil'dé.

A Kil'sin, probablement aurait-on, avec une curiosité trop vivace, chercher à savoir pourquoi.
Pourquoi se rendre dans un quartier sans intérêt évident.
Pourquoi venir ici quand il avait tant d'autres choses à voir, à faire, à visiter.
Pourquoi ne pas plutôt faire ci ou ça, rencontrer un tel.
Autre atmosphère, autre perspective.
Exotique, rafraîchissant.

Parfois - souvent - Kil'sin excitait ses humeurs féroces.
Fatiguait ses sens, usait sa parole. Le vieillissait plus que de mesure.
Ces derniers temps, il aspirait à des vagabondages d'ermite, des rêves sans troubles.

Il aspirait au calme.
Et c'est l'impression que lui donnait cette Circonscription 14.
Lieu de vie ensommeillé. Pauvre et paisible.
D'une banalité sans aspérités flagrantes.

D'un intérêt qui transformerait le plumage multicolore d'un Criardin en monochrome gris.
Mais il faut toujours se méfier du gris. Le gris, paraît-il, a bien des nuances.
Horizon des couleurs, monde des oiseaux, érotisme cruche...
L'esprit de Sinope divaguait dans sa balade.

Pipe au bec, l'écrivain marchait, au gré des rues et des maisons.
Il cherchait à identifier le district. Celui dont Carmïnn lui avait fait parvenir une image mentale.
De là, il pourrait se mettre à chercher la maison Flicksen.


 
Narrateur
 
Le Dhiwara 11 Otalir 815 à 15h36
 
Après quelques heures de circonvolutions, Sinope finit par trouver l'endroit.
Circonscription 14, district 14 F, croisement de l'étalage morne.



La maison des Flicksen.
Abandonnée.
La porte fermée. Rafistolée.
Des planches sur les fenêtres.

Et comme une impression - dérangeante - d'être au bord d'une nasse.
Le mot "appât" lui vient à l'esprit, sans qu'il sache pourquoi.
Une intuition, sans doute.

La rue est pleine de vie.
Mais de vie sommaire. Larvaire.
Les gens vont et viennent, inattentifs à ce qui les entourent, comme dans le reste de la C14...

 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Dhiwara 11 Otalir 815 à 19h24
 
A quelques pas de la maison, Sinope observe.
Adossé au coin de deux ruelles, il fume la pipe les sourcils froncés.
Les poils de la nuque qui se hérissent légèrement. Il n'est pas loin de la sueur froide.
Elle est encore tiède, mais ça ne l'inspire pas beaucoup.

Une intuition...
Une simple intuition ou une intuition de lanyshta ? Il ne saurait le dire.
A part la télépathie, des migraines et des rêves bizarres, son nouvel état reste un mystère.
En tout cas, l'intuition n'est pas franchement bonne.
Alors, pour le moment, il reste dans l'ombre.

Il scrute. A première vue, rien.
Une vie sans éclats, sans reliefs particuliers.
Mais peut-être y a-t-il dans cette vie, une étincelle ?
Une étincelle, quelque part, chez quelqu'un, sur quelque chose...
Même minuscule, même brève.
Note ou couleur qui détonnerait dans ce décor.

Il observe les alentours, les gens, la vie.
Il observe, scrute et se concentre.
Ses sens en éveil.

Tous ses sens.


 
Narrateur
 
Le Luang 12 Otalir 815 à 14h27
 
Allées.
Venues.

Morne plaine en pleine ville.
Marée humaine bien calme, plate et sans relief.
Les gerbes de vie s'étalent mollement jusqu'aux pieds illusoires de Sinope.

Il observe.
Plus que cela, il erre parmi les citoyens.
Mentalement, s'entend...

Un détail.
Une étincelle ?

Il a choisi l'attente.
D'autres auraient foncé tête baissée, n'écoutant pas leur intuition.
Son choix aura des conséquences.
Car un autre observateur pourrait lui aussi le...
Repéré !

Sinope, comme une tâche noire au coin de l'oeil, détourne soudain le regard.
Là !
Juste sur le bord du toit de la maison Flicksen.
Sensation désagréable !
Il ne voit rien d'où il est, mais il le sait.
Il le sent.
On l'a repéré, en même temps que lui a repéré quelque chose.

Un autre "observant".
Pas une étincelle.
Une sensation de néant, de trou à travers lequel on le regardait.
Puis ça a disparu.

Ou ça s'est caché...

 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Luang 12 Otalir 815 à 22h26
 
Malaise. Surprise.
Sensation désagréable.
Machinalement, Sinope fait un pas en arrière.
Un pas dans l'ombre.

Mais C'est trop tard. Il a senti, et il sait qu'on l'a vu.
Quelque chose l'a repéré, en tout cas.
Cette affaire ne sentait pas bon dés l'origine. Elle commence à sentir franchement mauvais.
Pas à puer, mais pas loin.

Pourquoi est-il venu se fourrer dans ce traquenard ?
Il regrette presque.
Il aurait pu rester cloisonner dans son quotidien quelconque.
Ne pas prêter attention à ce babil télépathique, comme il le fait d'habitude.
Mais il a fallu qu'il prête l'oreille, qu'on aiguise sa curiosité.
Qu'il se laisse embrigader dans ces foutreries de clowns.

Déjà que son état de lanyshta ne l'enchante guère.
Il n'a pas encore vu les avantages de cette condition.
Il commence à en redouter les problèmes.
Bref, Sinope doute.

Parce que la peur s'insinue, lente et froide.
Une sale couleuvre qui glisse et se tortille.

Doit-il en rester là ? Partir et laisser cette enquête à d'autres ?
C'est un homme de mots, pas d'actions...
Mais...argh...c'est aussi un homme de parole.

Bon. Respire. Bien.
Peut-être que cela est parti ?
Mais peut-être que cela est caché.
Ou que cela a prévenu d'autres forces.
Et que bientôt, il sera piégé.
Peut-être.

Sinope se détache finalement du mur.
Juste un dernier coup d'oeil.
Un petit coup d'oeil de rien. Rapide et puis s'en va.

Il décide de faire le tour de la maison...
Il s'approche, mais pas distinctement. Avec prudence.
En prenant les ruelles adjacentes.
En se faufilant au ras des murs, en progressant à revers.
Les bords du chapeau descendus sur les yeux.
Il s'approche de la demeure des Flicksen.

Pour étudier la maison sous toutes ses coutures.
L'arrière ou les côtés lui en diront peut-être plus...
Juste un dernier coup d'oeil de rien.

Bon sang, qu'est-ce qu'il fait là ?


 
Narrateur
 
Le Merakih 14 Otalir 815 à 16h08
 
Tourner autour du pot.

La définition est simple, mais efficace.
On dit aussi parfois "Noyer le poisson".
Le souci dans le cas présent est : qui est le pot, qui est le poisson ?

Ainsi, Sinope, faisant fi de ses peurs et de ses doutes, fait le tour de la maison, observant et se cachant.
Se mêlant à la vie morne du mieux qu'il peut.
Dans un premier temps - sans doute le stress - il est conscient d'être suspect.
Puis un calme l'envahit.
Son esprit s'apaise, concentré sur sa tâche. Son but.

Après quelques longues minutes, alors qu'il contourne le flanc est, son regard remonte vers le bord du toit.
Et il le voit.
Mais lui ne le voit plus !



Sinope voit, sur le bord du toit, une sorte d’œil, agrippé par de petites griffes au rebord, gros comme une petite main environ...
Tendu, il sent que l’œil l'a perdu de vue, paradoxe saisissant !

Mais il cherche.
Il est posté au dessus de la porte, comme s'il attendait qu'on l'ouvre.
Comme un... déclencheur ?

 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 15 Otalir 815 à 18h46
 
Après quelques instants interdit devant....ça, Sinope fait preuve d'une intensive activité mentale.
Parce qu'il envoie des messages télépathiques, consulte les entrelacs, fait appel à ses pairs.
Parce que, aussi, son cerveau carbure, analyse et réfléchit à la suite des opérations.
Les options ne sont pas nombreuses, mais elles sont toutes dangereuses.
Sauf une, peut-être, celle de partir sans demander son reste.

Sauf que maintenant, il doit bien l'avouer, la curiosité prend le pas sur la peur.
Non pas que tout ceci lui inspire confiance, bien au contraire.
Mais la présence de cette chose, intrigante en elle-même, valide l'intérêt de cette piste.

La maison.
La foutue maison.

Au moins, il sait pourquoi il a les chocottes.
"Il sait", toute proportion gardée, bien entendu.
Il sait en tout cas, que ça vaut le coup d'essayer.
Mais essayer quoi ?

Essayer d'entrer.

Première option, tenter de pénétrer dans les lieux, mais pas par la porte.
La chose est logée juste au-dessus, visiblement focalisée.
Alors, Sinope observe mieux la bâtisse.

Un trou dans un mur, une porte de service, une fenêtre libre ?
Il ne néglige rien, pas même l'idée de faire un peu de grimpette.
Un balcon, une ouverture dans le toit, une cheminée...
On ne sait jamais...



 
Narrateur
 
Le Dhiwara 18 Otalir 815 à 11h22
 
Après une longue période d'observation, Sinope entrevoit une solution.
A deux mètres du sol, une petite fenêtre est mal fermée par un vieux loquet.

Attendant que la rue se vide, et hors de vue de l’œil biomécanique, il grimpe - avec une certaine difficulté, mais sans se vautrer ! - et ouvre la dite fenêtre.

Hop, il est à l'intérieur.
Dans une sorte de grenier, servant d'entrepôt et de réserve à la pièce d'habitation au rez de chaussée.
L'endroit, faiblement éclairé, a une odeur de mort et d'abandon.
Les réserves sont maigres, et visiblement l'endroit est abandonné.

Une trappe avec une échelle escamotable est un peu plus loin.
Par les fissures du plancher, Sinope aperçoit la pièce en dessous.
Le peu qu'il en voit lui permet de se dire qu'il n'y a pas âme qui vive.
La pièce a l'air en bazar complet...

Le souci est de savoir que faire.
Attendre, observer, descendre, ouvrir la trappe ?
Si un œil est à l'extérieur, qui sait si un piège ne l'attend pas plus bas...

 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Matal 20 Otalir 815 à 16h32
 
Une victoire. C'est déjà une victoire. Sinope souffle.
S'introduire dans une maison abandonnée, par une fenêtre...
Pour un type plutôt habitué au syndrome de la page blanche et des joutes verbales, c'est une victoire.
En prime, quand cette maison a été le théâtre d'un horrible crime et qu'elle est surveillée par un oeil mécanique.
Là, c'est carrément romanesque !

Mais maintenant, prudence.

Il essaie, un peu en vain, d'oublier l'odeur et l'atmosphère.
Sinope se concentre, observe à travers les lattes, ce qu'il peut distinguer du dessous.
Lentement, doucement, il se dirige vers la trappe.
Il n'a plus le choix, il ne peut plus reculer.

L'écrivain l'entrouvre délicatement, pas trop, mais quand même.
Afin de jeter un coup d'oeil plus complet à la pièce.
Son plan est savamment étudié.

Si en bas, tout semble calme et désert, il utilise l'échelle et descend à pas de chat.
Sinon, il referme la trappe et...et...il improvise : cache-cache, fuite, baston.
Après tout il a été champion de boxe de sa circonscription, à 15 piges.

Tant qu'il n'y a pas de main rampante mécanique et étrangleuse...
Que peut-il bien lui arriver, après tout ?
Goutte de sueur. Aisselles moites.


 
Narrateur
 
Le Merakih 21 Otalir 815 à 23h03
 
Le silence règne.
En bas, en tous cas.

Sinope - après quelques minutes d'angoisse - en déduit que tout est désert. Abandonné.
Il ouvre la trappe sur un grincement désagréable.
Aucune réaction.
L'échelle se déploie.
Grincement.
Choc sur le sol.
Aucune réaction. Aucun bruit.
Il descend.
Grincement sur le cinquième barreau.
Chhhhuuuuttttt !!!!, se dit-il sans doute.

Rien.

Il est en bas.
C'est tranquille.
Enfin... le mot est peut être mal choisi.
Le lieu est sens dessus dessous.
Il a été fouillé. Plusieurs fois.
Des traces de sang vers la porte d'entrée.
Sur le lit.
Autour du lit.
Du vieux sang noir.

Sinope est dans la scène de crime.
Débris de fouille.
Nourriture avariée.
Mais...

Quelque chose le dérange soudain, alors qu'il est encore au bas de l'échelle, n'ayant pour l'instant pas vadrouillé.
Aucun bruit ?
Même pas un animal ? Même pas...
La nourriture !
Aucun rat, aucun animal, aucun insecte n'est venu s'en repaitre...

 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 22 Otalir 815 à 20h08
 
A chaque son, chaque mouvement, Sinope grince des dents.
Sa mâchoire carrée, comme des mandibules d'insectes, tressaillent.
Cliquettent. Claquent. Une goutte de sueur glisse le long d'un sourcil broussailleux.
La moustache est humide, l'oeil alerte.

Mais rien. Après quelques secondes, il se dit que l'oeil voit, peut-être qu'il n'entend rien.
Une façon comme une autre de se rassurer.
Il a chaud sous son manteau de fourrure.
Qu'est-ce qu'il a chaud, bon sang.

Il descend, pose un pied, un deuxième.
Contemple les lieux. Sales, désordonnés, bordéliques.
Le rapport que lui a envoyé Thaïs fait état de plusieurs enquêtes.
Les investigateurs n'ont peut-être pas été très convenables.
Ou, peut-être, a-t-on fouillé après coup.

De toute évidence, on ne peut plus mourir tranquille dans cette ville.
Tout le monde sen mêle, à des degrés différents.

Le vieux sang ne le surprend pas. Mais ne l'enchante guère pour autant.
Ça lui rappelle de mauvais souvenirs. Des très, très, mauvais.
A la peur, c'est donc l'inconfort et le malaise qui priment.
Il quitte avec difficulté sa fascination morbide.
Et les images qui le hantent.

Il a soudain très envie de partir. Pourquoi est-il venu déjà ?
Bien sûr que c'était une mauvaise idée, surtout avec ton histoire personnelle.
Enfin, c'est peut-être pour ça, justement, que tu as sauté là-dessus ?
Idiot. Triple idiot.

Non, non. Cette enquête, c'est "autre chose". Il se reprend. Inspire.
Son instinct tique. Sa perception murmure.
Rien.

Même après la mort, surtout après la mort... il y a toujours de la vie.
Elle reprend ses droits, la nature a horreur du vide.
Mais là. Rien. Silence absolu. Immobilité totale.
La vermine a quitté les lieux. Les évite.

Non, non, non. Dans le genre mauvais signe...
Bon. Pas de panique. Procédons.

Jusque là paralysé au bas de l'échelle, l'homme se met en mouvement.
Grand et massif, il bouge sans délicatesse dans la pièce.
Il fouille, à son tour. Sans grand espoir, mais il fouille.

On ne sait jamais, ses prédécesseurs ont peut-être raté quelque chose.
Bien qu'il doute être plus efficace que la police municipale ou un "apostat de la cellule, etc".
Le fait est, qu'il fouille. Et pour être tout à fait honnête, il commence par la bouffe.
Il la prend (avec des gants), la hume, la respire et, sait-on jamais, l'emporte.
Si elle ne lui explose pas à la face, bien entendu.

Du reste, il fait le tour du propriétaire.
Soulève des machins, poussotte des trucs.
Il vérifie même si il n'y pas des faux planchers, des doubles murs.
Tous ces trucs absurdes qu'on lit dans les romans.

Et puis, avec plus de sensibilité, il cherche des éléments sur cette famille.
Des objets anodins mais pleins d'intimité, de sens, de confidence.
Des reliquats d'âmes, en quelque sorte.


 
Narrateur
 
Le Dhiwara 25 Otalir 815 à 16h37
 
Sinope fouille donc...

Il inspecte la nourriture, mais de visu et à l'odeur ne lui trouve rien de suspect.
Elle s'est détériorée, a été altérée par le temps qui passe, n'a rien "d'anormal".
Il en prend donc quelques échantillons.

Il inspecte ensuite le reste de la pièce, méticuleusement bien qu'un peu au hasard.
Sait-on jamais.
Il tapote les murs, le plancher, déplace quelques meubles.
Rien de suspect.
Pas de tunnel caché, ou de porte vers l'antre d'un mythique méchant mécontent...

Le premier constat est que c'est une maison on ne peut plus banale.
D'une banalité triste, à vrai dire.
Petite maison.
Petites habitudes.
Petites vies...

Presque trop banale.
Tout lui semble - même s'il n'est pas coutumier du Kil'dé - parfaitement stéréotypé.
On aurait voulu faire LA maison type "pauvres sans souci", ce serait ça.

Les objets anodins sont là, mais... manquent d'intimité.
De sens ou d'âme justement.
Rien qui dénote la vie des occupants, comme une vieille tasse ébréchée qu'on garde dans un recoin pour un souvenir perdu.
Ou une écharpe rapiécée qu'on ne peut se résoudre à jeter.
Non, rien qui fait le sel des années qui passent.
Rien qui remémore un passé qu'on a du mal à voir se faufiler dans l'oubli.

Cette maison a été "fabriquée".
Ces vies ont été "fabriquées".

Leur mort, dans ces conditions, signifie-t-elle quelque chose de plus important qu'un simple passage de vie à trépas ?
Une mise en scène musclée ?
Mal calibrée ?

Sinope en est là quand, soudain, une vibration se fait entendre.
Sourde et intense, grave et profonde.
Émanant des murs !

Aussitôt ou presque, de la mousse commence à y apparaitre, vert sombre.
Elle se propage à toute allure !
Elle ?!

Elle ne se propage pas !
Elle bouffe les murs !

 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Matal 27 Otalir 815 à 19h56
 
Plus il fouille, plus la banalité des lieux l'intrigue.
Une banalité qui tourne à l'étrange, tant elle est vide de toute existence.
Rien. Cette maison n'est rien qu'un décor.

Le décor d'une mise en scène.
Mais surtout...d'un piège !
Un piège tendu par on-ne-sait-qui pour on-ne-sait-qui.
Un piège au centre duquel il se trouve !
Et qui, semble-t-il, se déclenche brutalement.

Sinope jure quand il comprend.
Plus encore quand le vrombissement agite les murs.
Et s'essouffle dans une dernière insulte quand il comprend !
Une mousse sombre est en train de digérer les lieux.
Et il n'a aucune envie d'être digéré avec.

Malgré la stupeur, Sinope réagit vite.
Aussi vite que possible. Et de la seule manière qui lui vient à l'esprit.
La fuite !

Vu la vitesse de la mousse, remonter à l'échelle et fuir par le grenier lui semble dangereux.
Il ne sera jamais assez preste et leste. Il n'a plus le choix. Tant pis pour l'oeil....

Sinope se dirige à vive allure vers la porte.
Qu'il ouvre pour gagner la rue.
Au pas de course...


 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Matal 27 Otalir 815 à 22h32
 
Une heure après avoir découvert la lueur de leurs tubes de métal.

Circonscription 14, district 14 F, croisement de l'étalage morne.

Sur la route pour sortir de Kil’dé, les deux Lanyshtas avaient fait un détour vers la fameuse maison Flicksen.
L’affaire était intrigante, le renégat n’avait discuté avec plusieurs personnes, avait proposé son aide pour glaner des informations sur les faits ainsi que la localisation de cette fameuse maison. Certaines personnes avaient acceptés son aide, d'autre continuaient de voir des ennemis dans tout les Lanyshtas.

Ce détour serait bref, ils avaient dans l’idée de garder éloigné du Kil ce qu’il avait extirpé de leurs ennemis de la place du Martel.


Nous ne devrions plus être très loin.

D’une main Khan tenait une carte finement travaillée et légèrement jaunis par le temps. Son père la lui avait prêtée et elle indiquait avec une précision plutôt utile l’ensemble du quartier. Sur son épaule reposait la bretelle de son sac de cuire dans lequel il avait rangé l’étrange montre et plusieurs de ses affaires.

Un lanyshta devait déjà être sur les lieux et son alerte sur les entrelacs qui venait tout juste de retentir ne lui disait rien de bon.
Si l'ennemis était le même, les connaissances qu’ils avaient de leurs expérimentations leur permettraient peut-être de lui venir en aide.


Encore quelques mètres et nous devrions tomber dessus, dépêchons-nous.



Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Merakih 28 Otalir 815 à 20h38
 
Les deux compagnons arrivèrent en vue de la maison par une ruelle située à l’arrière de la demeure. Le lanyhsta qui y était entré avait mentionné l’existence d’un œil posté à l’avant de la maison. Le Lecteur espérait ainsi pouvoir le contourner et approcher de l’objet sans avoir été repéré. C’est la raison pour laquelle, dès que le toit et les murs furent visibles, Kharib guetta la présence de l’œil.

S’ils étaient venus, c’était parce qu’ils étaient en chemin pour quitter Kil’dé lorsqu’un appel avait été lancé. Si un lanyshta était tombé dans un piège et qu’il était possible de l’en sortir, il fallait essayer. En outre, cela permettrait de voir par lui-même de quoi il s’agissait.

Toutefois, le détour devait rester bref. Ils avaient du travail plein les bras. Ils n’avaient pas besoin de chercher de l’occupation.


Oui, mais faisons attention.

Qu’allaient-ils trouver ?


UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Narrateur
 
Le Vayang 30 Otalir 815 à 09h57
 
Haaaa, les vieilles cartes !
Malheureusement, le souci était justement leur vétusté.
Arrivés là où ils croyaient trouver la maison Flicksen, Khan Thanal'ot et Kharib s'aperçurent rapidement que ce n'était pas là.
Une boutique vendant des méduses marinées ?
Non, décidément, ça n'était pas là...

Ils ne devaient pas être bien loin.
Mais pour l'instant, ils n'étaient pas sur les lieux de l'action.
Et cette action justement - dont Sinope faisait les frais - était rapide !

Sinope fonce vers la porte.
La mousse vert sombre se propage à une allure folle !!
Le vrombissement est intense, comme généré de l'intérieur des murs.

Sinope met la main sur la porte.
Celle-ci commence déjà à être envahie, quelques secondes sont passées !
Il ouvre !
Non !
Fermée à clef !!

La mousse bouffe les murs, s'attaquera au sol, puis au plafond.
En quelques minutes, cette maison sera devenue un tas informe de mousse verte !
Les murs, justement !
Ils commence déjà à se craqueler, à se fissurer.

Ils vont finir par s'écrouler.
C'est un piège ? Ou un mécanisme d'auto-destruction ?

Sinope doit sortir. Vite !
Défoncer la porte est faisable. Pas certain, mais faisable.

Plus loin, Khan Thanal'ot et Kharib entendent le vrombissement !
Ils sont à un ou deux pâtés de maison.

Il peuvent foncer.
Tenter d'aider.
Mais seront-ils assez rapides pour éviter que Sinope ne finisse en... méduse marinée ?...


 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 13h59
 
Khan suivait leur déplacement sur la carte de son index. Circonscription 14, district 14 F, croisement de l'étalage morne devait maintenant se trouver juste devant eux.

Le lanyshta releva la tête pour apercevoir que la boutique qu’il avait devant les yeux ne pouvait décidement par être la maison Flicksen. Ce n’est pas qu’il n’avait pas un petit creux après toutes ces expériences et ces rebondissements mais il détestait se tromper.


Je ne comprends pas ce devrait être juste là, nous sommes dans le bon district.
Le vendeur sait surement ou est le croisement de l’étalage morne.


Il jeta un regard désolé à Kharib en haussant les épaules et se dirigea vers l’entrée. Il posa sa main sur la porte de bois, allait la pousser mais s’arrêta instantanément lorsqu’il entendit le vrombissement. Un bruit que son cerveau associait dorénavant directement à leurs ennemis.

L’entendre dans le Kil’dé avait tout d’un cauchemar.
Il regarda sur le côté étonné, tentant d’en percevoir la provenance.


Je ne rêve pas. Tu entends ça ?

Ce n’était pas le bruit d’une méduse, même marinée.




Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 20h46
 
Bon sang ! Ils n’étaient pas arrivés là où il le fallait.

Tu me feras penser à te procurer une carte actuelle de notre merveilleux quartier, ajouta-t-il malicieusement.

Mais ils n’étaient pourtant pas loin du lieu recherché. Soudain, un sourd vrombissement leur devint audible. C’était signe qu’ils n’étaient pas loin de quelque chose qui posait un vrai problème. Et ce n’était pas bon signe.

Oui, j’entends aussi.

Devoir opérer en pleine ville ne proposait pas le même challenge que le fait de s’amuser sur un territoire inhabité que l’on peut ravager par les flammes sans que personne, ou presque, n’ait rien à redire. Il y avait des gens qui n’avaient rien à voir avec tout ça qui risquaient de perdre la vie. Il y avait aussi beaucoup de gens qui risquaient de ne pas bien comprendre tout ce qu’ils ne devaient pas voir. Il faudrait aviser. Qu’y avait-il à l’origine du vrombissement ? Kharib ne pouvait imaginer qu’il s’agisse de vers très très immondes. Pas là, pas au cœur du Kil’dé. Au Kil’sin encore, mais pas au Kil’dé.

Par contre, il était certain qu’il fallait en localiser la source et la tarir, en toute discrétion. En tentant par la même occasion de sauver celui qui se trouvait dans la maison s’il y était toujours. Juste cela.


Pensée :
On se dépêche. Il faut voir d’où provient ce vrombissement. Le cas échéant, il faudra intervenir. Le sous-sol du Kil’dé n’est tout de même pas infesté de vers. Autrement, il faudra l’en débarrasser.


Le Lecteur s’élance dans la direction du vrombissement, tout en prenant garde de vérifier l’activité sur les toits et en cherchant à repérer l’œil avant que celui-ci n’en fasse de même. Ne pas confondre vitesse et précipitation. A l’instar du sur-accident, éviter le sur-piège.


UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Khan Thanal'ot
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 21h42
 
Le temps jouait encore contre eux. Ce vrombissement ne pouvait être que le signe que leurs ennemis avaient trouvé un moyen d’opérer dans les parages et précisément vers la maison Flicksen.
Sans attendre d’autre signes, le lanyshta part à la suite de son compagnon d’aventure, ses pensées se tournent vers celui qui devait normalement être tout proche et être aux prises avec une sorte de piège.


Pensée :
Lanyshta ! Mon compagnon et moi-même ne sommes pas loin de votre position.
Tenez bon !


Il était en danger mais ne devait pas encore savoir à quel point.



Bats-toi pour ce en quoi tu crois, même si cela veut dire que tu dois combattre seul.
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Matal 3 Nohanur 815 à 17h11
 
La porte ! Fermée, bien entendu !

Sinope grogne, et regarde autour de lui.
La défoncer est faisable, mais pas certain.
Pas certain, c'est une garantie trop faible de s'en sortir.
Dans ce genre de cas, on préfère que ce soit certain.
Sinon, bonjour les méduses marinées.

L'écrivain regarde la mousse progresser à toute vitesse sur les murs.
Les murs, oui, qui se fissurent, craquellent. Digérés par cette chose.
Sinope se retourne dans la pièce en vrac, et se saisit d'une chaise.

Il choisit bien son mur, un de ceux qui ne fera pas instantanément s'écrouler toute la maison.
Et il se met à frapper avec la chaise, pour y faire un trou, là où la mousse l'affaiblit.
En frappant, vite, fort et beaucoup, il pourra peut-être s'improviser une sortie !
Et se tirer de là avant que le château de cartes ne s'affaisse sur lui-même.

Sous le chapeau, ça sue à grosses gouttes, ça ruisselle même.
Il entend vaguement des pensées parasites.
Concentré à sa tâche, il tape.

Chrak, bim, shbam, shprout.


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