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Lire entre les lignes
D'un monde (trop) parfait.
 
Narrateur
 
Le Vayang 30 Otalir 815 à 12h15
 
[i]Voilà, c'est terminé, merci mesdemoiselles, on prend les choses en main.
Oui, il y avait des pommes pourries, oui c'est de la corruption, non on a pas besoin de vous pour la suite, retournez à vos pénates.
Vos supérieurs devraient déjà avoir reçu un message de leur supérieur qui lui-même aura reçu un "conseil" de l'Augure quant à votre promotion, un poste à plus grandes responsabilités, où on vous demandera donc plus fermement d'apprendre à savoir quand se taire.
C'est ce qu'on appelle l'accomplissement d'un Destin, rien à voir avec de la corruption.

C'était sans doute cela, qui leur restait dans la bouche : le sentiment d'un travail bien entamé, à défaut peut-être d'être accompli, et celui qu'on les avait utilisé, mais qu'on leur avait demandé de ranger leurs jouets maintenant que maman devait faire le ménage, le tout avec un sourire crispé et un regard sévère.
Bref, de quoi avoir un drôle de point de vue là dessus, entre "on a appuyé ma promotion comme on m'aurait jeté un os, ça mérite plus, c'est gros, ce truc !" et "j'ai l'impression que c'est trop, qu'on m’achète avec un beau cadeau... Je le mérite ?", peut-être même entre les deux.

Quoiqu'il en soit, les protagonistes de l'affaire Espelet étaient rentrés bon gré mal gré chez eux, reprenant leurs activités normales, la page des Archives bel et bien tournée.

Mais quand on tourne une page, une nouvelle s'offre à la lecture...


*** Commisariat de la défense, deux jours plus tard ***


Arabelle avait pris sur elle de contacter le frère de Dorigon afin de lui expliquer les circonstances de la mort de celui-ci. Difficile, mais indispensable.
Les événements des Archives commençaient à peine à s'apaiser que, sitôt la porte poussée, son supérieur lui sauta quasiment dessus.


Ah, Mercoeur ! Quelqu'un pour vous. Des Archives. Semblerait que se soit urgent.

Sur un banc, en train de se trémousser, un petit novice rondouillard à l'air mal à l'aise.

*** Même moment, manoir des d'Ascara. ***


Quelqu'un qui se présente à la porte. Une robe simple, grise, de novice des Archives. Un grand échalas d'à peine vingt ans, l'air indolent, mais imbus de sa propre importance. Il ne se présente pas, se contente d'un bref signe de tête, et d'un laconique :

Je viens prendre mademoiselle d'Ascara. Elle est attendue d'urgence aux Archives.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 12h43
 
Thaïs d'Ascara avait très rapidement repris le travail -fournissant un rapport plus que détaillé à sa hiérarchie, ruant comme à son habitude dans les brancards avec une énergie toute caractéristique. Son Supérieur lui avait annoncé sa Promotion les yeux un peu en l'air, déjà épuisé d'une Commis si volcanique, et Thaïs rentrait chez elle en grommelant, chaque soir, alors que ses collègues se lassaient déjà d'entendre ses versions de l'enquête des Archives...

La réaction de ses parents avaient été autrement plus enthousiaste à l'annonce du nouveau grade. Son père avait chaudement félicité sa fille -qu'il considérait en tout point comme un fils- et sa mère avait immédiatement vu tous les avantages d'une telle promotion : des accès à des maris plus hauts placés et, surtout, la possibilité d'organiser une grande fête pour marquer le coup -fête où, sans doute aucun, tous les mâles mariables des hautes sphères seront très chaudement conviés...

C'est donc passablement exténuée que Thaïs est accompagnée à la porte par Harvain, qui a ouvert au messager -et a su d'un regard, sans nul doute, traiter sa confiance en lui. La d'Ascara salue l'inconnu d'un mouvement du menton, prête à le suivre, de guerre lasse -pourvu qu'il ne l'emmène pas dans une salle fermée lui présenter ses "amis"- mais pourtant très curieuse de ce nouveau contact.


 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 13h08
 

A peine remise de l enquête Arabelle était retournée là où l avait renvoyée : à son train train habituel.
Des petites enquêtes de voisinages, l un avait fait un barbec pendant que l autre dormait et la fumeel incommodait.
D un autre côté, on l avait promue commisaire à la Défense et elle avait changé de bureau.
Le nouveau était plus grand, mieux orienté et il avait une fenêtre par comme ceux des adjoints au rez de chaussée qui ressemblaient plus a2 des clapiers qu à des bureaux.

Par contre qui dit promotion dit travail en plus et on lui parlait déjà d avoir un adjoint à former, un petit jeune à peine sorti de sa formation de base, en gros un boulet à trimballer et qui allait compliquer la tâche d Arabelle qui devrait se montrer discrète sur ses capacités.

Puis un matin, deux jours plus tard exactement, son chef lui aboya dessus, comme d habitude en fait, mais là pas de sermont juste un novice de l Augure venu la chercher.

Elle s avance vers lui,le scrute de la tête au pied, ce qui le fait suer de plus belle se dit qu au moins cette fois ce n était pas un novice bodybulder qui venait la chercher.


Je suis Arabelle Mercoeur, vous désirez me parler ?
A qui ai je l honneur ?



 
Narrateur
 
Le Vayang 30 Otalir 815 à 15h21
 
*** Manoir d'Ascara. ***


Quand on vous dit "allez chercher mademoiselle d'Ascara, commis aux Sans-Destin", on s'attend à une dame respectable s'étant trouvé une passion dans son métier plutôt que dans un ami. Ou au moins une vieille fille timide accrochée au giron maternel.
Pas un petit sac de nerf que vous dépassez en âge comme en taille.
Et quand on a pas vingt ans, qu'on a encore les hormones et des rêves plein la tête, on se dit que plus ça paraît inaccessible, plus ça doit être bien.
D'où une rapide métamorphose de "je fais ce qu'on me dis" en "je t'en mets plein les yeux".
Se pavanant plus que marchant, le novice tente d'épater Thaïs avec l'étendue de ses connaissances -limitées.


On m'a envoyé parce qu'il fallait quelqu'un de rapide, ouais. Et de responsable, aussi. Parce que ça remue pas mal en ce moment. Bertole -le novice de l'Augure, grand, costaud, déjà vu ?- court partout, convoque à tour de bras. Et -tiens, y'a mon cousin qui bosse dans cette boulangerie, si on était pas si pressé j'aurais pu nous faire avoir une brioche gratuite, on est comme ça, avec mon cousin- que ça s'agite dans tout les sens, et que ça brasse du papier... Faut dire qu'il y a eu un incendie, aux Archives -sisi, un vrai incendie ! On a été réveillé au milieu de la nuit pour l'éteindre et tout, un foutoir ! - et que apparemment ça cherche les responsables. Bertole est sur les nerfs, en tout cas. Admonius -c'est mon chef, c'est lui qu'on va voir- a du aller le voir au moment du petit déj'. Et ça a gueulé, d'après les bruits de couloir -ouais, j'aime bien être bien renseigné, faut s'entraider, se tenir au courant.
Et là, sitôt sorti du réfectoire, PAF ! Admonius qui me tombe dessus et qui me dit "toi, là ! Dispensé de tri pour ce matin" -ouais, je suis à la copie, normalement, mais depuis l’incendie, tout est chambardé, y'a du papier qui circule à tout va- "tu fonces au manoir là-bas" -il m'a pas dit là-bas, hein, il m'a filé l'adresse- "et tu m'en ramènes mademoiselle d'Ascara, Commise aux Sans-Destins" et -hop, accélère un peu, sinon on va se faire engueuler.


Ah, l’insouciance de la jeunesse. Quand tout est possible. Quand on se dit qu'on va emballer sec. Quand on se dit qu'on a bien amené le coup pour se permettre la combo tutoiement-main aux fesses pour faire accélérer la petite aristo. Quand on pense qu'on aura autant de dents à l'arrivée qu'au départ.
C'est beau...


*** La Défense. ***


Oui, je...

Au poids, il doit approcher du double d'Arabelle. Pour quelques centimètres de moins. Le crâne rasé donne peut-être l'air sage à certains, mais celui-là, même s'il doit approcher la quarantaine, ressemble à un gros bébé.
Et vu l'anxiété avec laquelle il se triture les mains, il aura du mal à voir la cinquantaine.


Novice copiste Elphé Tongue, madame Mercoeur. Mes respects. J'ai... Je dois vous amener d'urgence auprès du novice Admonius sur or... Sur demande du novice Pinchard.

Haussement bissé des sourcils, comme pour accompagner une révélation fracassante. Sauf que "le Gris" n'ayant jamais daigné leur donner son nom, le rapport ne se fait pas instantanément, ce qui se traduit par une déception certaine sur le visage du novice Tongue.

Le... Le Novice de l'Augure, madame. Juste entendu qu'ils ont "quelque chose" et qu'ils "les" -je crois que vous faites partie des "les" en question- leur faut au plus vite. Je ne sais pas pour quoi c'est, mais quand j'ai demandé à monsieur Admonius pour quand il fallait vous amener, le novice Pinchard a sorti la tête dans le couloir pour crier "pour hier !", madame.

Il en est visiblement encore tout retourné. On s'étonnerait presque qu'il n'ait pas souillé ses robes.

Alors, heu... On peut se mettre en route ? Tout de suite ? S'il vous plait ?

 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 17h32
 

Après ce qu on leur avait fait il y a deux jours dans les bâtiments de l Augure, Arabelle aurait pu prendre le temps et le plaisir de traîner, de dire qu elle etait trop occupée.

Elle aurait pu aussi rabaisser le novice déjà tout affairé en lui signifiant que si sa présence était requise d urgence ont aurait pu lui envoyé quelqu un de plus compétent.

Mais elle n en fit rien, ce novice n en pouvait rien et puis cela pourrait lui retomber dessus.




Et bien alors, ne faisons pas attendre l Augure novice Elphe Tongue.
Juste le temps de déposer quelques dossiers dans mon bureau et je vous suis.

Êtes vous aux archives depuis longtemps ?
Il y a eu un incident dernièrement en avez vous entendu parlé ?


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 19h20
 
Thaïs suit d'abord le jeune krolanne avec un air résolument boudeur -elle s'attend à tout sauf de bonnes nouvelles, elle se répète ses mensonges sur l'incendie et grimace en imaginant l'Augure lui poser précisément des questions sur la manière dont elle avait lancé des boules de feu au petit bonheur la chance, aux trousses d'un suspect terrorisé qui était l'inverse de la folie, puisqu'il courrait avec plein de bon sens pour échapper à la mort. Alors oui, OUI, la version officielle avait légèrement était modifiée, mais c'était pour éviter le scandale : que dirait Père et Mère s'ils s'avaient que leur cher, délicat et précieux enfant savait vomir des flammes comme personne ?

Au bout d'un moment, quand même, la d'Ascara remarque que le Novice se donne beaucoup de mal pour l'impressionner, étaler ses connaissances et ses importances. Thaïs ne se trouvant pas spécialement jolie -hors une certaine fraîcheur liée à sa jeunesse, oui, bon, comme une banane au pays des pommes pourrait dire qu'elle a quand même une plaisante couleur jaune sans tâche-, sa façon d'aborder ce genre de drague est simple : le prétendant veut uniquement l'argent de sa Famille.
Ajoutez à cela un lesbianisme larvé, et l'addition semble donner bien peu de chances au mâle...
Voir absolument aucune.

Et si la Noxamancienne adopte un air aimable et attentif, elle reste sur ses gardes, prête à déjouer tout geste trop familier : une claque chastement offusquée n'étant pas trop son genre, l'indélicat risquerait plus un bras en équerre et une humiliante séance où, accroupie sur son dos de la façon la plus douloureuse possible, Thaïs lui ferait lécher le pavé le plus crade du coin.
On est une fille de la haute ou on ne l'est pas : à dire vrai, la Noxamancienne n'a jamais bien assumé son rang.

Bref : pour l'instant pas de main baladeuse, et la d'Ascara tente de tirer meilleur parti du trajet :


Bertole ? Oh, je le connais, oui. Cela fait longtemps qu'il travaille pour l'Augure ? Quand vous dites "le novice de...", vous voulez dire qu'il agit en étroite collaboration avec Dame Derisbourg ?

Roucoulement -en réalité plus un rire grinçant et particulièrement faux.

Parlez-moi de celui qui va me recevoir... Admonius... Il sait s'entourer, à ce que je vois.

Sourire -en réalité plus une grimace coincée trop pleine de dents.

Est-il... sympathique ?

Sans trop s'en rendre compte, Thaïs marche de plus en plus loin du soupirant, les épaules carrées et les jambes arquées -se dépouillant peu à peu de toute manière féminine dans une attitude inconsciente de protection et de préparation au combat.


 
Narrateur
 
Le Vayang 30 Otalir 815 à 20h33
 
*** Chemin Commissariat-Archives ***


Oui oui, faites, faites...

Visiblement pas du genre à contredire ses supérieurs. Ou ses relations. Ou ses inférieurs. Pas du genre à avoir des inférieurs, en fait.
Sitôt Arabelle prête au départ, ils s'en vont d'un pas vif, Elphé semblant de façon assez surprenante capable de tenir une conversation tout en propulsant son quintal à une vitesse ne permettant pas à Arabelle de relâcher son effort.


Depuis seize ans, madame. Avant j'étais à la communication, aux transports de lettres entre administrations.
Mais puisque je savais bien lire, j'ai eu l'honneur d'intégrer le corps des Archives. Quatre ans en communication interne, trois ans en lecteur -ceux qui lisent les textes pour les copistes, afin de leur éviter de toujours devoir passer d'un texte à un autre- et donc copiste, depuis neuf ans. Il y a deux ans, j'avais pensé passé chez les enlumineurs, mais je n'ai jamais eu une bonne vision des couleurs, madame.


En parlant de couleur, il rosissait lentement, mais surement. D'ici aux Archives, il serait sans doute écarlate.

Mais mon responsable étant très content de mon travail, je passerais probablement relecteur dans l'année -Novice Relecteur Tongue, ça fait quelque chose, madame ! - pour encadrer les copistes. C'est très gratifiant de travailler aux Archives, madame. Jamais deux fois les mêmes textes, une carrière qui évolue sans cesse... J'adore ce métier, madame.

Et oui, par contre, holala, l'incident ! L'incendie, même, oui ! Le Novice Presquin semble remuer tout le bâtiment pour chercher quelque chose. Sans doute pour lister les documents perdus. Une grande perte, ça, madame, une grande perte. Je ne comprends pas trop l'urgence, mais c'est vrai que c'est important. Alors on fait tout pour l'aider, le brave homme. Et ces pauvres gens qui ont perdu leur Augure d'origine... J'en suis malade, madame.

Il en avait surtout le souffle qui se raccourcissait, mais il semblait bien décidé à accomplir sa mission le plus diligemment possible, dut-il mettre trois jours à s'en remettre.

*** Trajet manoir-Archives. ***


Oh, ouais. Y'en a qui ont de la chance de tomber sur la bonne place, forcément, ça aide...

Reniflement un brin méprisant.

Les Novices, ce sont ceux qui dépendent d'un Titulaire. Novice d'un Prédicateur, d'un Archiviste... Et quand il y a besoin d'une seule tête et de beaucoup de jambes, on a des Novices coordinateurs, genre Admonius, qui dépend avec sept autres coordinateurs de leur titulaire, l'Archiviste Albius, responsable du classement. Lui-même sous les ordres directs, avec d'autres archivistes, de l'Archiviste Primus Excellior. On est le plus gros contingent de Novices de toutes les Archives !

Avec suffisamment d'emphase pour qu'on comprenne bien qu'il devait y avoir là un sacré motif de fierté. Même s'il n'était pas évident de savoir lequel.

Bertole, lui, ben... C'est juste une sorte de Novice coordonnateur, même s'il gère à peine plus de la moitié de gars qu'Admonius. Simplement, lui, son Titulaire... Ben c'est l'Augure, directement.

Nouveau reniflement destiné à rabaisser cet insignifiant personnage, suivit d'un sourire en coin, avant de reprendre d'un ton de conspirateur.

Y'a même des bruits qui courent sur le fait qu'il n'était pas spécialement compétent à la base, mais que l'Augure aurait des... Penchants pour lui. Clin d'oeil. Et du coup elle aurait poussé pour qu'il ait toutes ces classifications de novice dans le temps minimal, histoire de justifier sa place.

Un rire un peu poussé.

Et franchement, sept certifications ? Chacune en deux ans ? Si c'était mérité, ce serait un génie, le mec. Moi, je peux le dire, en toute modestie, je suis plutôt doué. Ben crois-le, crois-le pas, mais en quatre ans, je ne suis même pas encore au bout de ma certification de copiste.

Se rendant compte qu'il est sans doute en train d'écorner sa propre image.

Mais elle est quasi finie, hein, de toutes façons. C'est juste que Admonius est un peu débordé, et qu'il a du retard pour signer tout les papiers...

Haussement d'épaules.

Et ouais, il est plutôt tranquille. Râle pas trop. Un peu mou, je trouve. Moi, si j'étais coordinateur, ça ne se passerait pas comme ça, j'aurais plus de poigne !

Sauf que l'attitude de Thaïs ne semblait pas encourager à lui montrer ce que la poigne était. AAh, bah. Tant pis. Une de perdue... Ben une de perdue, en fait.

 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Vayang 30 Otalir 815 à 21h29
 

Tout en suivant le rythme soutenu du novice, Arabelle parlait son s’essouffler réellement, rompue comme elle l'était aux entrainement physique et à l'endurance de marche avec paquetage.


Ne courrez pas si vite, cela ne change rien si nous arrivons deux minutes plus tard, je ne tiens pas à devoir vous traîner jusque là .

Et bien vous avez un sacré emploi et un belle progression.
J'espère sincèrement que vous obtiendrez ce poste de Relecteur, il est important d'avoir des gens motivés au postes clés d'une institution.
Cela donne une bonne image de celle-ci et je pense que vous y contribuer.

Oui j'ai appris pour l'incendie, un commissaire expert de notre division enquête auprès de l'Augure à ce sujet.

Il est assez pompeux et arrogant alors il n'a rien voulu me dire sur cette enquête, en savez vous un peu plus?
Savez vous aussi pourquoi on m'a fait mander?

Y a t il eu d'autres faits étranges ou aussi extraordinaires ces derniers temps?


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 31 Otalir 815 à 10h40
 
Thaïs prend mentalement note des explications de son guide : l'organisation pyramidale, les certifications à valider, l'étrange ascension de Bertole... Sur ce dernier point, il est certain qu'avec l'appui de la Directrice de toute l'institution, les examens sont beaucoup plus faciles à obtenir. La d'Ascara continue d'interroger, son intérêt réel :

Je ne doute pas que vous serez très prochainement certifié, vous paraissez brillant. En quoi consiste les épreuves ? C'est un écrit ? Un test en situation ?

Vous savez d'où vient ce... Bertole ?

Et ce que me veut Admonius ? S'il est si débordé, ça me semble étrange qu'il me... priorise.


Au demeurant, l'attitude de Thaïs est, comme à son usage, ambigüe : dès que le krolanne se désintéresse d'elle et cesse de lui lancer des oeillades langoureuses, elle en prend inconsciemment mouche et se met à minauder, ondulant de ses hanches étroite et passant ses doigts fins dans ses cheveux. Et dès qu'il commence à se montrer entreprenant, la biche se fait loup, fronçant les sourcils et carrant les épaules.
De quoi rendre n'importe qui cinglé.
Aussi cinglé qu'elle, s'entend.



 
Narrateur
 
Le Sukra 31 Otalir 815 à 12h16
 
Non madame, je l'ignore, je sais juste que ça paraissait très urgent. Mais vu que les Novices Princhard et Admonius bénéficient tout deux des certifications d'Occultare -celle qui permet d'avoir accès aux documents classifiés, censurés, ce genre de chose- cela explique sans doute qu'on ne me dise pas tout.
Mais je suis sûr que le novice Admonius pourra répondre à toutes vos questions bien plus efficacement.

Et non, rien qui arrive à la cheville de l'incendie, madame ! On ne parle que de cela depuis ça. En fait, il pourrait bien se passer n'importe quoi d'autre, ça passerait inaperçu, comparativement à un tel événement.


*** ***


Ben ce n'est qu'un exécutant en fait. Il est débordé par ce qu'on lui demande de faire, mais si on lui donne une priorité différente, il s'y colle.

Reniflement méprisant. A ce point là, c'est quasi un tic nerveux.

En fait, je ne suis même pas sûr que Bertole puisse lui donner des instructions. Faudrait mettre la main sur un Legificus pour ça. Mais vu que tout ce qui concerne les Archives concerne l'Augure, et que tout ce qui arrive jusqu'à l'Augure passe par Bertole... Disons que ça ne change pas grand chose. Et nan, je ne sais pas d'où il vient, à la base. On sait juste où il est, chez nous, c'est une "légende", mais je crois qu'ailleurs, c'est personne. Vu son âge, il a pas du faire grand chose d'autre que les Archives avant, de toutes façons. Mais c'était déjà le Novice de l'Augure quand je suis arrivé, alors...

Haussement des épaules.

Et nan, les certifications, c'est un tout. Des examens des instructeurs pour vérifier les connaissances théoriques, la réalisation d'une oeuvre vérifiée par un Titulaire, le rapport d'un supérieur... Et tant qu'on a pas tout de validé, ça bloque.

Se rengorgeant un peu.

Moi, bien sûr, j'ai validé les connaissances théoriques en un temps record. Et mon oeuvre a été louée pour sa qualité ! Non, vraiment, y'a que pour le rapport que ça traine un peu trop... Mais les certifications des Archives, c'est du costaud. Vous pouvez avoir un métier dans la branche certifiée de façon autonome, sans problème. Certains écrivains publics avec vingt ans de métier ne seraient même pas capables d'avoir une certification de copiste.

*** ***


Et que ça papote, et que ça discute... Tandis qu'Arabelle posait ses questions en toute franchise et recevait ses réponses de la même façon, Thaïs pratiquait une méthode dite de "tirage de vers du nez" auprès d'un novice de moins en moins sûr de lui.

Que ce soit sur un plan physique pour l'un, ou mental pour l'autre, le trajet de retour avait été plus éprouvant que l'aller, et c'est avec un certain soulagement qu'ils arrivèrent aux portes des Archives, leur précieux paquet à leurs côtés.
Il se saluèrent d'un petit mouvement de tête, reconnaissant l'autre et le probable objectif de celui-ci.

Le novice Elphé sembla prendre naturellement l'ascendant ce qui, vu le caractère placide affiché, semblait indiquer que même au sein des novices copistes, plusieurs subdivisions existaient, dont au moins une le plaçait au dessus de son collègue.
Une brêve inclinaison du buste vers Thaïs.


Mes respects mademoiselle.

Puis, se retournant vers Arabelle pour l'inclure dans la question.

Puis-je vous mener au Novice Admonius ?

Voyant sa dernière occasion s'apprêter à lui échapper, le grand échalas posa la main sur l'épaule de Thaïs, dans un geste qu'il espérait sans doute faire passer pour naturel.

Bon ben... A la prochaine ?

Et de se pencher, visiblement décidé à lui déposer une bise sur la joue. Enfin... Probablement sur la joue.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 31 Otalir 815 à 12h59
 
Thaïs termine de compléter mentalement son rapport sur la marche des Archives -cette machine aux rouages bien huilés- en continuant de rebondir aux explications de son guide par force sourire, hochement de tête et grognements encourageants. Lorsqu'elle aperçoit Arabelle sur les pas d'un autre Novice, la d'Ascara décoche un sourire ravi à sa récente complice. S'il était évident qu'elles étaient convoquées pour les récents événements, le fait qu'elles le soient toutes deux demeurait rassurant.

Lorsque son cher Guide pose la main sur l'épaule de Thaïs, celle-ci grimace très ostensiblement, cachant ce réflexe en tournant rapidement la tête. La main semble peser une tonne et la brûler, mais elle peut bien lui accorder ça, allez, il a été plutôt coopératif et pédagogue durant le trajet. Ce n'est qu'une main sur une épaule, mais pour Thaïs c'est un peu de la prostitution active, déjà...
Alors quand il se rapproche pour lui coller une bise, les yeux s'écarquillent d'horreur, la bouche fond en une moue dépitée et, ne se trouvant pas dans un endroit tout à fait approprié pour tabasser un prétendant entreprenant en toute quiétude, Thaïs se contente de lui imprimer le dos de sa main sur les lèvres -enfin sur la moitié de joue qu'il lui présente-, en un baise-main forcé des plus étranges. Elle baragouine un :


Dame d'Ascara vous remercie.

Des plus coincé, comme pour rappeler son rang et son nom, et, après l'avoir salué promptement, s'engouffre dans le sillage d'Elphé.

Oui oui, allons trouver Sire Admonius de suite, ne le faisons pas plus attendre.

 
Narrateur
 
Le Luang 2 Nohanur 815 à 10h26
 
Par rapport à leur dernière visite aux Archives, c'était l’effervescence.

Hum. Non.

Par rapport à leur dernière visite aux Archives, c'était calme, organisé, sans cri et sans panique. Mais par rapport à n'importe quelle autre visite, c'était l'effervescence, des gens marchant rapidement, l'air préoccupés, des notes s'échangeant, des portes s'ouvrant sans cesse...

La petite salle où on les emmena avait d'ailleurs la porte grande ouverte, lorsque Elphé y tapa, et l'échange entre les deux krolannes se résumant à quatre mots : Entrez ! Merci. Fermez ? Pancarte !,
avant que Elphé s'en aille, refermant la porte après avoir retourné un petit écriteau signalant sans doute "occupé" ou "ne pas déranger".

Le bureau était couvert de notes, des papiers d'un quart ou d'un huitième de feuille standard, où quelques indications cryptiques étaient jetées. Le grand cahier sur lequel celui qui devait être Admonius travaillait quand elles étaient entrées devait compiler ces masses d'information, mais il fut refermé rapidement.


Bonjour, bonjour, asseyez-vous, je vous en pris, asseyez-vous.

Admonius ressemblait beaucoup, physiquement, à Amédée. Quelques rides en plus, et une lueur dans le regard en moins. L'air fatigué à défaut d'être épuisé, portant stoïquement le poids du monde sur ses épaules, mais refusant de s'assoir pour autant.

Bien, bien.

Il semblait doté d'une forte propension à répéter les choses, lorsqu'il était tracassé. Une fois la porte fermée, le son du couloir avait spectaculairement baissé, preuve d'une isolation phonique de qualité.

Nous vous avons demandé de venir, car il semblerait que nous avons un problème. Et même si les renseignements se sont avérés intéressants, leur source s'est, à notre grand regret, brusquement tarie. Nous pensons que, suite aux événements de l'avant-veille, nous avons une occasion unique -à la fois comme "la meilleure" et "la seule"- d'en apprendre plus, mais il apparaît que nous n'avons vraisemblablement que peu de temps pour agir et, malgré certaines... Fortes dissenssions internes, il s'avère que vous seriez peut-être les plus à même de réussir cette recherche.

Une pause. Il inspire profondément.

J'ai bien conscience que je vous paraît très flou, mais je ne peux pour l'instant pas rentrer dans les détails. Disons qu'il nous intéresserait de vous confier une mission de la plus haute importance, pour le bien des Archives. Sans doute très courte. Mais -et il est de mon devoir de vous le préciser- potentiellement très dangereuse.
Aussi, je ne peux vous forcer la main.


Et pas un mot de plus. Même si un sourcil haussé voulait à l'évidence dire "des questions ? D'accord ?".

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 14h22
 
Thaïs regarde la fourmilière s'agiter, ses membres si coordonnés et dévoués s'agitant avec une frénésie notable. Il semble que le coup de pied qui a été donné a porté ses fruits, et que la tranquillité de l'organisation soit pour un temps troublée.

L'Enquêteuse regarde calmement Admonius, la pile de documents qui le submerge et ses airs de vieux sage. Elle écoute sa proposition décousue, avant de jeter un oeil sceptique à Arabelle.

La fougueuse adolescente en elle veut bondir sur cette nouvelle aventure les yeux fermés et l'étincelle preste.
La jeune fille qui s'est retrouvée enfermée avec trois boeufs dans une salle en pleine nuit, suite à une charmante invitation donnée par un Archiviste ressemblant étrangement à cet Admonius la réfrène quelque peu...

Thaïs tente d'imaginer la nature du service : aller dans les bas fonds chercher des commanditaires, les payeurs. Ou trouver un haut gradé pour lui demander des éclaircissements sur une soudaine promotion. Ou servir d'appât dans une falsification d'Augure. Ou rejouer la scène de la chute de Dorigon Espelet. Ou grimper tout en haut de la plus haute étagère pour aller chercher un papier quelconque...
En matière de missions tordues, le choix est vaste.

Les sourcils se froncent. Au fond d'elle, Thaïs boue d'accepter, n'est que trop contente d'avoir de nouveau le pied à l'étrier. Cela transparaît sûrement, d'ailleurs.
Mais la Noxamancienne ne veut pas servir de simple pion. Elle tente de ne pas donner un accord trop direct et interroge :


Nous ne manquons pas de courage. Mais sans plus de détail sur la nature de la mission, il est difficile de s'engager fermement à la compléter...
S'agit-il de... retrouver des coupables ?


Le sourire se fait carnassier. Il ne fait aucun doute, pour Thaïs, que les véritables commanditaires n'ont pas encore trinqués dans l'histoire.

 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Luang 2 Nohanur 815 à 20h34
 

Arabelle pénétra à la suite de Thais dans le bureau et le moins qu on puisse dire s est qu en deux jours et deux nuits il n avait pas chômé aux Archives.
Un tas de notes,de rapportw s amoncellaient ici.

L homme qui les avait conviée était comme Amedée mais plus haut placé donc soit il était plus doué qu Amedée soit il etait3 plus doué pour cacher des manigeances.

Donc méfiance.

Et puis vint la demande.
On leur demandait de travailler pour eux, pour l Augure apres les avoir renvoyée à leur commisariat car pas assez expérimentée on revenait les chercher.
Arabelle en était fière et contente et elle sentait que Thais était dans le meme etat.


Bien, il est juste étrange qu il y a deux jours de cela on nois écarte de l affaire pour la confier à des enquêteurs expérimentés de nos commissariats et maintenant en deux jours nous avons acquis l experien ce nécessaire à reprendre l enquête.

Passons sur ce détails.
Par contre de détails et meme d informations votre propositions manque et bien que tres flattée que l on pense à nous il nous en faut savoir plus acant de pouvoir vous donner ine réponse.



 
Narrateur
 
Le Luang 2 Nohanur 815 à 21h39
 
Hé bien...

Admonius semblait un peu mal à l'aise, hésitant visiblement à en dire plus que ce qui était autorisé, mais craignant qu'à en dire trop peu, il essuie un refus qui aurait été évitable.

Oui, il s'agit de retrouver les coupables. Ou non, plutôt : c'est nous -et les... Enquêteurs expérimentés- qui sommes chargés de trouver les bénéficiaires, et de là, de remonter aux coupables.
Mais cela permettrait de mettre la main sur un bénéficiaire.


Il s'agitait. S'il s'était assis, il se serait dandiné sur sa chaise.

Il s'avère que... Jackadhe travaillait à la commande. Et il semblerait qu'il ait terminé sa dernière commande, mais sans l'avoir... Livré. Ce qui laisse une opportunité. Malheureusement...

Raclement de gorge.

... le temps de réaliser ceci, nous avons réalisé que la livraison était déjà sans doute à la limite d'un "hors délai". Ce qui signifie que au mieux, la personne concernée est aux aguets, au pire, elle a déjà hors de portée. D'où une urgence des plus grandes.

Soupir.

Et puisque nous ne pouvons plus attendre la moindre aide du Prédicateur Patrisson, il s'est avéré que nos solutions étaient assez restreintes : risquer le seul Novice Princhard, espérer que nos très minutieux enquêteurs ne fassent pas d'erreur dans l'improvisation forcée, ou encore faire appel à -je cite, je ne me permettrais pas- "ces deux pisseuses qui nous ont foutu un bordel monstre avec leurs conneries", dans la mesure où vous avez d'une part fait preuve de capacités d'improvisation, et d'autre part, vous avez pu recueillir de première main des renseignements de Amédée et de Jackadhe.
Je ne vous cache pas que, le facteur temps eut-il était absent, la méthode retenue aurait été "s’assurer que pas le moindre détail n'avait été oublié par des interrogatoires recoupés de tout les témoins, afin que les experts puissent avoir toutes les cartes en main", mais nous ne sommes pas dans un tel cas.


Mâchouillage de la lèvre inférieur, il semble chercher de quoi les convaincre, sans en révéler plus.

Nous pouvons mettre des personnes à votre disposition. Ou vous laisser faire appel à vos propres réseaux, si vous le préférez. La seule demande additionnelle des Archives vis à vis de ces extérieurs est... Une confidentialité absolue. Qu'ils vous aident à faire ce que vous avez à faire, tant qu'ils ne sachent pas à quoi ils ont affaire, justement.

Il semble hésiter à nouveau, puis referme sa bouche. Visiblement, il ne trouve rien de plus dans la catégorie "autorisé à être dit avant un accord".

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 4 Nohanur 815 à 18h04
 
Thaïs reste stoïque : l'explication est prévisible. Traquer un commanditaire. Elle demande simplement, dans un sourire ironiquement charmant :

Vous citez qui, quand vous dites "pisseuses", exactement ?

Elle ne s'en formalise toutefois guère plus. Elle a connu pire insulte -le prend presque pour un compliment, allez ! Et puis s'ils ont trouvé que leurs méthodes étaient... efficaces, tant mieux. La d'Ascara s'attendait à se faire cuisiner sur l'incendie et la mort de Jackadhe : en place il lui est confirmé que les résultats obtenus ont étonné bien du monde.
Soit. S'il faut étrangler une nouvelle personne pour avoir une nouvelle promotion. Ou garder sa place. Ou faire grincer des dents tous ses détracteurs. Tant mieux !


Thaïs prend une grande inspiration, tranquille, et laisse tomber :

Je suis d'accord. Nous solliciterons nos réseaux.
Dans la plus grand discrétion.


Pas question de s'encombrer de Novices encombrants qui n'auront de cesse de leur rappeler leur statut et la toute puissance du fonctionnement des Archives, indépendant ou presque de celui du Quartier -et manifestement plus complexe que tout organisme vivant normalement constitué.

Un coup d'oeil à Arabelle : la suit-elle dans sa folie ?


 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Merakih 4 Nohanur 815 à 20h22
 

Arabelle avait attendu la réaction de Thais avant de se prononcer.
Interieurement pas de soucis pour elle de s impliquer plus dand le merdier qu elle avait foulé du pied.

Arabelle attendait la réaction de Thais, Arabelle était le penchant raisonnable de leur duo, pour l instant car sa vision de la loi et du respect de celle ci en avait prit un gros coup depuis une semaine.

Plus elle passait du temps avec Thais,plus elle se disait qu en restant du bon côté de la loi, en respectant les droits des accusés, on obtient rien et on arrive a rien.

Enfin elle sorti de ses réflexions et signifia de la tête à Thais qu elle la suivait.


J en suis aussi, si cela permet de faire avancer l enquête.
Par contre il nous faudra des laisser passer pour les archives, tenues de novices et tout le tralala pour être de la maison sans eveiller les soupçon.




 
Narrateur
 
Le Julung 5 Nohanur 815 à 08h00
 
Une longue expiration, les yeux fermés.

Bien.

Admonius se redresse, visiblement libéré d'un poids.

Reprenons !

Il s'assoit, récupérant au milieu du fatras de notes un papier un peu plus chargé que les autres.

Visiblement, les problèmes ont commencé avec la nomination de Espelet aux Sans-Destins. Amédée n'avait ni le droit, ni encore les compétences de modifier un Augure, d'où une écriture ambigüe. Nous avons fait réexaminer l'Augure, et la transformation du 's'enfoncera tête haute dans les ténèbres', en 'sera appelé, tête haute, à s'occuper de ceux qui vivent dans les ténèbres' a été clarifiée, cette fois hors de toute influence, en 'conservera bel aspect et droites vertèbres, en touchant forte monnaie des pires des ténèbres', ce qui avère sa culpabilité.

Léger froncement de sourcils.

Depuis le début, nous tentions de percer le code du livre de compte de Espelet, sans succès. Mais en recoupant avec celui de Hyassy, bien plus simple, nous avons pu trouver de nombreuses concordances. L'intégration au sein des Archives de Hyassy, après refonte de son Augure, suit de très près un gros emprunt de celui-ci, et une entrée d'argent équivalente pour Espelet. A partir de là, chaque fois que Espelet a touché de l'argent -il était devenu particulièrement riche- on retrouve un retrait d'une partie de celui-ci, et un gain équivalent sur le livre de Hyassy. Autrement dit, Espelet se faisait payer, et reversait une partie -partie d'ailleurs de plus en plus faible- à Hyassy.


Moue boudeuse.

Les archives personnelles de Amédée ont été bien plus précises, et sans code obscur à percer. Il était très soigneux et gardait trace de toutes ses modifications. Il précisait même si les modifications étaient sur demande, ou sur initiative personnelle. En recoupant avec le registre des modifications et le livre de compte de Espelet, nous avons pu voir quelles étaient les demandes officielles, et quelles demandes correspondaient à une somme touchée par Espelet. Ces derniers temps, c'était surtout des initiatives personnelles.

Une main lasse passée sur les yeux.

Nous récupérons et étudions toutes ses modifications. Les personnes ayant payé pour se faire améliorer leur Augure auront une visite des services de l'Augure afin de faire la lumière sur cette histoire. Les personnes ayant eu leur Augure modifiée sur initiative personnelle de Amédée...


Mordillement des lèvres.

... Semblent au vue de l'enquête préliminaire bien mieux après cela, pour eux comme pour le Kil. Aucune des Prédictions concernées relue n'a été révisée, les nouvelles versions étant généralement plus précises et plus pertinentes.

Soupir.

Mais là où cela vous concerne -oui, j'y arrive- c'est que récemment, une différence entre les livres de compte de Espelet et de Hyassy est apparue. Les gains de Espelet se traduisaient toujours par des gains de Hyassy, mais l'inverse n'était pas vrai : il avait depuis peu une nouvelle source de revenus. Il prenait ses autres d'ailleurs.
Toujours en deux fois : sans doute une à la "commande", une autre à la "livraison". Généralement avec deux à trois jours d'écart entre les deux.
Hyassy ne tenait pas d'Archives personnelles, nous ne pouvons donc que déduire le nombre de personnes concernées, sans avoir la moindre idée de qui, parmi les millions d'âmes du Kil'dé, est concerné.
La dernière entrée du livre de compte de Hyassy est une "commande". Elle a été faite il y a trois jours. Et nous avons retrouvé dans sa cellule une Prédiction illégalement-et grossièrement- modifiée.
Outre le fait que la comparaison avec l'Augure de Espelet confirme qu'il s'agisse de la même écriture, il a d'ailleurs touché une commande le jour même de la mort de celui-ci, nous avons du coup une piste.
Une unique piste.
Quelqu'un qui a commandé une modification de son Augure à Hyassy, et qui est sans doute lié aux commanditaires de la mort de Espelet. Et qui doit attendre d'avoir confirmation de sa modification d'Augure. En commençant à s'impatienter.


Un sourire fragile.

Des questions ?

 
Arabelle mercoeur
Commis à la Défense
Kil'dé  
Le Dhiwara 8 Nohanur 815 à 08h57
 


L enquête de l Augure avait été fructueuse, enfin autant que la leur mais de manière plus légale et avec des preuves.



Tout ceci à l air très clair et bien organisé.

Par contre avons nous une seule idee du comment se déroulait l échange ?
Amedee vous aurait il ou pourrait il nous informer d un lieu d échange ? D une maniere de procéder ? D un code à appliquer ?

Car je veux bien me faire passer pour la complice de Hyassi mais s il avait prévenu ses clients d un lieu et par exemple s un code vestimentaire er que j arrive sans cela nous serons grillé de suite.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 8 Nohanur 815 à 18h31
 
Thaïs écoute attentivement l'exposée des faits et des attendus, très concentrée. Elle acquiesce pour signifier qu'elle a tout bien noté mentalement et compris. Livrer une Prédiction à un client de ce rat de Jackadhe : la d'Ascara ne s'imagine que trop le genre de type puant avec qui Hyassi a dû s'acoquiner. Elle ne méprise que trop le faussaire pour entrevoir un réseau autrement plus sombre et dangereux que celui que Dorigon avait su construire... Sûrement l'appât d'un gain facile auprès de personne pas trop regardantes sur la qualité du travail...

L'adolescente tend l'oreille pour les réponses données à Arabelle et rajoute, pragmatique :


Nous savons donc le nom et les... ambitions du commanditaire. Qui est-ce ?


Quelqu'un de puissant socialement ? Quelqu'un des bas fonds ?

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