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Lire entre les lignes
D'un monde (trop) parfait.
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 21 Jangur 816 à 20h43
 
Thaïs hausse les sourcils, comme surprise de l'absence de note. Elle s'empresse par contre de s'engouffrer dans l'histoire familiale Malyghan que la commerçante entrouvre.

Sa fille, oui oui.

Petite moue d'enfant sage. Elle se tortille une mèche de cheveu en dansant d'un pied sur l'autre.

Vous avez des bonbons ?


Peut-être en fait-elle un peu trop...

M'enfin papa m'a dit d'aller régler l'épicerie. Il y en a peut-être une autre. Il est bien venu ici, non ? C'était pas hier ?

L'adolescente semble confuse, cherche dans ses souvenirs.

Mais c'était peut-être quelqu'un qui lui a fait une course... Il n'y a rien pour le 17 de la rue ? Pas quelqu'un qui est venu ici avant d'aller à la maison ?

Sourire d'ange...

 
Narrateur
 
Le Julung 21 Jangur 816 à 21h06
 
Un air un peu étonné, devant les questions un peu étranges, suivi d'un sourire tendre.

Pas de bonbons ici. Mais un petit gâteau au miel. Tiens. Pour toi.

Les gestes sont vifs, mais la voix s'est ralentie, articulant bien. Certaines personnes ont des réserves de bontés de mobilisable, et une gamine visiblement un petit peu attardée et souriante en fait une cible adéquate pour les petites attentions sucrées.

Et si, ton papa est passé hier. Hier, c'était Molly qui s'occupait de l'épicerie. Ton papa est venu se présenter. Il a expliqué qu'il venait d'emménager. Mais...

On sent le "mais il n'a pas parlé de toi" poindre, avant d'être étouffé pour ne pas heurter la gamine. Alors une autre phrase, courte.

... mais il n'a rien commandé. Il a dit qu'il montait son laboratoire d'alchimie. Juste passé dire bonjour. Pas de commande.
Vous habitez-là maintenant, ou c'est juste là où ton papa travaille ? Ta maman travaille avec lui ?


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 22 Jangur 816 à 11h05
 
Thaïs enfourne avidement le gâteau dans sa bouche, d'un seul trait, les yeux luisants d'aise. Elle écoute attentivement la Dame, en mâchouillant, les bajoues gonflées. Elle hoche la tête, oui oui, elle comprend bien. Un froncement de sourcil lorsque la marchande confirme qu'il n'a rien acheté. La d'Ascara hausse les épaules.

Ah. J'étais sûre, pourtant. Tant pis. Ca ne tardera pas, ils sont vraiment très très bons vos gâteaux !

Tapotement de mains ravis. Puis immobilisation. Air triste, regard vers les pieds.

On vient de déménager... Papa veut trouver un remède...

Toussotement exagéré...

Il dit qu'il nous guérira tous les deux. Il avait promis... à maman... de nous protéger.
Avant que la charrette ne fasse un tonneau... ma petite maman chérie...


Yeux luisants. L'adolescente a toujours tendance à en faire des caisses. Elle se reprend, penaude :

Bon... Ne dites pas à papa que je suis venue, alors, il risque de se fâcher. Souvent il est gentil, mais parfois...

Grimace. La jeune fille soulève un peu sa robe, pour révéler des jambes couvertes d'égratignures et de bleus. Les résultats de ses escapades nocturnes et ses chasses aux brigands. Ou un spectacle terrible d'une enfant battue.
Elle ne recule devant rien...

Thaïs s'apprête à sortir en sautillant et à rallier discrètement le bar pour s'y installer et observer les mouvements de la maison, lorsqu'elle se ravise et fait demi-tour. Elle se dirige d'un pas furieux vers la marchande et pose sur le comptoir une poignée de pièces dépassant probablement de loin la valeur de l'achat, en murmurant d'un air renfrogné :

Donnez-moi une dizaine de ces trucs au miel...

Comment foirer une enquête pour 10 gâteaux...

MJ
 
Maître de Jeu
 
Le Vayang 22 Jangur 816 à 20h13
 
Lors du récit, le sourire se fait un peu vacillant, les enfants battus étant moins rares au Kil'dé qu'ailleurs, mais les Voisins y étant plus vigilants les uns envers les autres.
Le coup du remède, oui, c'était sans doute un peu trop, mais les "preuves" exhibées ont tôt fait d'étouffer le soupçon de mythomanie. Une enfant battue doit bien pouvoir inventer des excuses imaginaires à son bourreau, non ?

Lorsqu'elle revient pour chercher des gâteaux, la vendeuse semble hésiter, puis renverse le pot à gâteaux sur le comptoir, repoussant une douzaine d'entre eux, mêlées aux graines
.

Prend. Tu reviendras les payer avec... L'ensemble de la note, une autre fois.

Eviter la rouste à un enfant en lui empêchant de gaspiller son argent, il n'y a vraiment qu'au Kil'sin que les gens ne saisissent pas le sens du mot "opportunisme"...

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 23 Jangur 816 à 16h23
 
D'accord. Vous êtes chouette, vous !

Murmure l'enquêtrice-mythomane-psychopathe. Elle s'empare des gâteaux avidement et s'en va, sautillante. Elle tourne dans la rue, dans un coin où elle peut difficilement être vue par l'épicière, et enfourne les friandises une à une. A s'en rendre malade. Elle mange, mange encore, mâchouillant bruyamment, les yeux vifs d'animal traqué surveillant que personne ne l'observe.

Une fois sa petite crise de boulimie passée, l'adolescente s'époussette, enlève les nombreuses miettes qui constellent son habit -déjà résolue toutefois à ce qu'Harvain en trouve, identifie précisément le nombre et la nature de sucrerie pour la réprimande efficacement. Puis, d'un pas allant, Thaïs s'engouffre dans le troquet où elle espère pouvoir observer les allers et venues du numéro 17.

Elle se refait une constance, plus adulte et sûre d'elle, et, après avoir balayé la salle d'un oeil expert, demande la table précise qui lui fournira la meilleure vue.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 24 Jangur 816 à 00h20
 
Thaïs repère une table près de la fenêtre, s'assoit, commande de quoi boire et, si possible, grignoter. Le plat le moins diététique et approprié de la carte pour une enquêtrice en planque, en sauce si possible. C'est que la gâteaux ont ouvert l'appétit d'une adolescente qui termine sa croissance...

La d'Ascara observe les allers et venues dans la rue. Elle peut voir jusqu'au numéro 14 environ, ne parvient pas à tendre le cou jusqu'au fameux 17. Il y a quand même du passage, mais a priori rien de suspects. Pas d'homme correspondant à la description du suspect, pas de confrérie encagoulée, pas d'individu particulièrement louche qui trimballe une chèvre noire à sacrifier...
Diantr ! Ces individus sont beaucoup plus fins qu'espérés.

Rien de flagrant.
Alors Thaïs se bâfre en attendant son Majordome.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 27 Jangur 816 à 21h05
 
Ledit majordome, moi en l’occurrence, était en train de briquer l'argenterie du manoir quand il fut dérangé pendant son travail. Agacé, je laissais mon ouvrage en suspens tandis que j'entendais la voix de mademoiselle Thaïs. Elle commençait à m'expliquer des histoires d'enquête dans un brouillon désordonné, faisant référence à des personnes sans que je puisse les connaître, le ton était excité, ça sentait le sang. Je la laissais parler le temps nécessaire et pendant ce temps là, je continuais à polir les couteaux à poisson, j'avais presque fini. Lorsqu'au bout d'une demi-douzaine de couteaux je n'entendis plus rien penser, je repris la pensée en synthétisant.

En résumé, il est possible de rencontrer une certaine résistance auprès d'un suspect et qu'un support...logistique soit requis ? Je me mets en route mademoiselle Thaïs.

Je me levais en constatant avec satisfaction l'argenterie briller. A l'exception des fourchettes à poisson ! Je ne peux pas partir égorger des fraudeurs d'augures alors que des fourchettes à poisson ne sont pas propres ! Où irait le monde ? Mademoiselle Thaïs attendra encore un peu, il y a des priorités dans la vie.

Un petit quart d'heure passât pour compléter ma tâche. Là c'était bien. Ahlala, le problème avec les aventures, c'est qu'elles arrivent toujours quand il faut pas. Pendant l'heure du thé, pendant le repassage des nappes, pendant le cours de dictée... Mais dans quel monde vivons-nous ? Et maintenant, des gens trafiquent les augures, sans nul doute à cause de cette nouvelle génération qui ne sait pas apprécier un bon thé, c'est la clef de tout.

Je ne me pose pas la question d'un éventuel déguisement. A quoi bon se grimer en quelqu'un d'autre ? J'ai toujours trouvé l'idée du déguisement saugrenue. J'enfile ma redingote de majordome et au final, je me dis que pour un voisin lambda, c'est déjà un déguisement... A la différence près des deux dagues accrochées sous mon veston. Je laisse l'arc au manoir déçu. Cette arme est peu discrète et ne va pas avec le reste... J'attends avec impatience l'arc d'acier à poulie que j'ai commandé à mademoiselle Yloyse et qui me permettra de le transporter facilement grâce aux nouvelles fonctionnalités de rangement. Ah... une nouvelle arme, je suis presque tout excité, j'en ai le sourcil droit qui se relève.

Je quitte le manoir en prévenant la gouvernante de mon absence pour une course puis attrape un des taxis qui trainent à proximité des riches maisons. Je lui donne l'adresse et en profite pour faire le tri dans mes pensées. Le monde change et moi avec, cela ne m'arrange pas. C'est fâcheux.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, j'arrive devant le petit bar où je vois mademoiselle Thaïs à côté d'une grande pile de gâteaux au miel. Je hausse un sourcil. En arrivant, elle a eu le temps de m'expliquer sa "couverture" et sur l'avancement de la situation. Je jouais donc moi aussi mon rôle. Je m'asseyais en terrasse à quelques tables de ma maîtresse, profitant d'un léger rebond des températures en période hivernale. Je hélais le patron à l'intérieur.


Voisin, une pinte de votre meilleure bière je vous prie.

C'est bien la première fois que je vois pendant le service mais bon, je suis sous couverture après tout.

Au rapport mademoiselle Thaïs.



 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 28 Jangur 816 à 10h34
 
Thaïs a mal au ventre... Très mal au ventre. Mais en bonne professionnelle, elle n'en montre rien. L'enquêtrice ne bronche pas, tandis qu'Harvain entre dans l'auberge. L'observation des allers et venues ne semble rien lui avoir appris de particulier : pas de mouvements louches, pas de mâle correspondant à la description physique en vadrouille. La d'Ascara se contente donc de résumer mentalement à son cher Majordome :

Suite de l'enquête sur la falsification des Augures. Je remonte la piste du dernier client de Hyassy. Krolanne lambda, devait mourir à 32 ans mais Augure modifiée pour une vie longue et tranquille par Hyassy. A envoyé un coursier récupérer les documents modifiés. Décrit comme assez costaud, figure ronde, chauve, banal. Habite au 17 de la rue, qui est une impasse. Boutiques en début de passage puis immeubles d'habitation. Il s'est installé récemment pour ouvrir un laboratoire d'alchimie. S'est présenté aux commerçants. Pas de retour sur des gardes du corps ou autre, mais se méfier.

Volets clos. Qu'une fenêtre au rez-de-chaussée, deux à l'étage. Pas de possibilité d'accéder au toit directement, sauf à passer par les deux bâtiments adjacents : le 15 et le 19.
Porte épaisse fermée.

Pas de mouvement suspect.


Une pause.

Je pensais aller simplement frapper, tenter d'entrer en contact avec le suspect. Prêt à me couvrir ?

Une nouvelle pause. Une hésitation ?

Je vous avoue que j'ai commencé à répandre certaines rumeurs dans le Quartier... genre qu'il avait une fille, moi, et qu'il me battait sans vergogne... il faudrait agir vite avant que ça ne se répande.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 29 Jangur 816 à 16h56
 
Bien, il ne s'agissait pas de perdre trop de temps. Une fois le résumé assimilé par son Majordome et sans trop lui laisser le temps de répondre ou de donner un avis, suivant un plan depuis longtemps défini dans sa caboche butée, Thaïs se lève et se dirige tranquillement vers le numéro 17. Comptant sur le fait qu'Harvain soit sur ses talons, embusqué et discret, elle remet ses habits en place, réajuste sa coiffe et toque simplement, comme le ferait une passante lambda, au domicile du suspect n°1.

Improvisation, quand tu nous tiens !


 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Vayang 29 Jangur 816 à 20h59
 
Rien.
Dans un premier temps.
Puis un "j'arrive, j'arrive" étouffé, lointain, le bruit d'une pièce de métal qu'on fait coulisser, et enfin un petit panneau de bois qui pivote sur la porte, derrière les barreaux, donnant un aspect d'étrange casque barbare au visage plein, lunaire pourrait-on dire, qui apparait derrière, à moitié dans l'ombre.
Sur la bonne bouille, un sourire aimable, et le ton est lui aussi assez doux, quoique le débit soit rapide.


Oui ? Malyghan et associés, alchimie et cataplasmes, -même si je précise que nous ne sommes pas encore ouverts pour le moment- que pouvons-nous pour votre service ?

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 29 Jangur 816 à 22h46
 
Oh la bonne bouille qui apparaît ! Sympathique, vraiment. Le nouvel alchimiste de la rue, donc. Thaïs lui adresse son plus beau sourire, un peu penaud, reprend son rôle d'adolescente un peu simple, en répondant :

Ah, je suis bien à la bonne adresse ! C'est mon amie Molly de l'épicerie qui m'a parlé de vous à l'instant... Oh, j'espère que je ne vous dérange pas !


Elle s'approche, comme gênée et murmure :

Vous êtes une bénédiction pour la circonscription... Monsieur, il faut que vous m'aidiez... Enfin, ma maman... pour un souci... que nous aimerions garder discret. Je vous avoue que c'est assez... urgent.

Coin d'oeil à la rue, derrière elle. Invitation à la laisser entrer...

 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Sukra 30 Jangur 816 à 09h17
 
Sourcils légèrement haussés, le sourire reste en place, quoique légèrement altéré -attristé ou crispé, difficile à dire.

Nous sommes encore dans le déballage, et je serais bien incapable de concocter quoique ce soit dans l'urgence.
J'ai bien quelques pots d'onguents divers sur lesquels je pourrais mettre la main, mais nous sommes surtout spécialisés dans les traitements de longue durée.
Pour les cas d'urgence, mieux vaudrait aller voir madame Molletée dans la rue de la tombe cristalline -tournez à droite dans la cascade dorée, et c'est la deuxième à gauche- au numéro... 16 ou 18, je ne sais plus -désolé, je ne l'ai vu qu'une fois, mais c'est indiqué, regardez en hauteur, c'est au deuxième, au dessus d'un tailleur. C'est une sage-femme qui est habituée à traiter... D'autres problèmes aussi, en urgence. Nous, c'est plus de la médecine lente et douce, mademoiselle. Même s'il n'est pas exclu qu'une fois les urgences traitées, madame Molletée nous envoie d'autres Voisins pour poursuivre un traitement.

L'air prêt à se retirer, et à refermer le panneau, mais attentif, détaillant Thaïs calmement, au cas où il y aurait autre chose pour le service d'autrui.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 30 Jangur 816 à 11h06
 
Thaïs grimace. Le bougre résiste, mais c'aurait été trop facile sinon... Alors l'adolescente commence à se triturer les mains et à danser d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. De grosses larmes dramatiques perlent dans ses jolis yeux verts.

Nous avons tout essayé... tout essayé sauf vous, dans le coin. Rien, rien ne marche.

Gros sanglot. Théâtral.

Ma petite maman... Même si vous dites que, plus tard, vous pourrez nous aider, ce serait un immense soulagement. Mais il me faut savoir maintenant... Vous êtes un nouvel espoir, l'attente nous est intolérable...

La jeune fille commence à taper un peu piteusement sur la porte, en allant crescendo dans la puissance avec laquelle elle lance sa voix, espérant que l'option d'attirer l'attention répugne cet homme "en plein déballage".

S'il vous plaît, s'il vous plaît ! Aidez-nous ! Ecoutez-moi, au moins... Par pitié !


Plus ça va, plus l'enfant s'agite et parle fort.

 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Sukra 30 Jangur 816 à 11h39
 
Après avoir été haussés, les sourcils se froncent, et la bouche prend un pli dur.
Un mélange de gêne, d'agacement, avec peut-être une pointe de colère, passe sur les traits poupins du krolanne, qui prend une décision.


Du calme, du calme. Et arrêtez de cogner sur cette porte. Entrez, et racontez-moi ça.

Le panneau se claque, rudement, mais on entend aussitôt après un verrou qu'on tire, et la porte s'ouvre.
L'intérieur est assez pauvrement équipé, un couloir long, deux portes fermées sur la gauche, une autre sur la droite, et quelques caisses de bois closes et sans marques limitent encore le passage.

Quant à celui qui s'est présenté comme Geoffrey Malyghan, il correspond effectivement à la description donnée par le coursier : à peine plus grand que Thaïs -en fait, si on compte les cheveux, elle doit même pouvoir le dépasser, mais d'un poids devant approcher le double du sien, il est "épais" sans pour autant être "gros". La veste de cuir épais et couverte de poches qui le couvre semble peiner à contenir des biceps du genre de ceux qu'on aimerait pas avoir à affronter dans un bras de fer. Des mains épaisses, caleuses, et cette bonne bouille si sympathique quand il sourit lui donnent un aspect un peu plus inquiétant maintenant qu'il a l'air grave. Et s'il reste difficile de lui donner un âge, avec son air poupin, il semble pouvoir passer, en un sourire écoulé, d'une "bonne vingtaine" à un "début de quarantaine".

Il s'est reculé un peu derrière la porte ouverte, afin de ménager pour Thaïs la place pour entrer sans avoir à se faufiler, et pouvoir refermer sans avoir à la plaquer contre un mur, mais sans laisser beaucoup de marge de plus.


Allez, entrez maintenant. Et expliquez-moi votre problème.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 30 Jangur 816 à 12h36
 
Parfait. Maintenant Thaïs est coincée dans un couloir face à un krolanne qui la dépasse d'une bonne tête et doit faire cinq fois son poids. Quelle brillante stratège, vraiment. Et Harvain qui doit être dehors, sans grande possibilité d'intervenir en cas de souci.

Mais la d'Ascara a la qualité de ne jamais perdre ses moyens dans les moments les plus critiques. Quitte à empirer la situation, bien souvent.

L'enfant entre donc, sanglotante, et commence à raconter d'un ton haché exaspérant :


Ma... maman est très... très malade... nous avons tout essayé... et... oh, c'est terrible. C'est l'estomac, apparemment... elle crache du sang, s'évanouit souvent, ne peut presque plus rien manger et...

Le torrent reprend, la jeune fille frise l'hystérie.

Et... elle va...

Grosse respiration en "hiiiiiii", pénible et traînante.

Et elle va...

Thaïs vacille, puis tombe la tête la première dans le bras de Geoffrey, comme si elle était prise d'un soudain malaise sous le coup de tant d'émotions. Bien entendu, le but est de se faire porter dans un endroit plus... confortable, mais si le krolanne entreprend trop rapidement de la fouiller plutôt que de simplement la porter ou de la traîner, la malade reviendra immédiatement à elle pour hurler de ne pas la tripoter et le traiter de pervers... La base, quoi.

Son esprit fuse vers Harvain :

Petit Colibri à Gros Corbeau, je suis dans la place, je suis dans la place. Enfant hystérique à la mère malade, recherche désespéré d'un onguent. Je fais l'évanouie. Préparez-vous à frapper pour demander votre fille, Molly de l'épicerie qui vous a dit que j'étais allée chez l'inconnu, le nouvel alchimiste. Il vous laissera peut-être entrer pour venir à mon chevet et se débarrasser du boulet que j'incarne avec tant de finesse...




 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Sukra 30 Jangur 816 à 13h24
 
Alors qu'il la regardait et l'écoutait, l'air légèrement impatient, voilà que l'adolescente semble tourner de l'oeil. Un peu surpris, il la réceptionne néanmoins.

Bordel !
Mademoiselle ? Ohoh ? Mademoiselle ?

Difficile de lui tapoter les joues tout en la tenant, il se contente de la secouer un peu.
Tout en la maintenant à peu près debout, il tire le verrou, et, la montant sur son épaule en faisant attention de ne pas lui cogner la tête en faisant demi-tour, se dirige vers le bout du couloir.
Quelques coups sourds à la deuxième porte de gauche, suivis d'une exclamation.


Lucius ! Monte voir !

Puis re-demi-tour, pour aller jusqu'à la porte de droite, qu'il ouvre et passe, pénétrant dans une pièce sombre jusqu'à ce qu'il allume la lumière.
A travers ses paupières imparfaitement closes, Thaïs peut discerner une pièce assez petite, avec du matériel de verre servant sans doute à des concoctions alchimiques. C'est la pièce au volet fermé, ce qui peut sans doute s'expliquer par le fait que plusieurs ingrédients ne supportent pas la lumière -quand bien même aucun n'est visible.
A part les instruments, il n'y a là que quelques caisses, et c'est d'ailleurs sur l'une d'elle qu'il assoit Thaïs, l'adossant contre le mur.
Maintenant que les mains sont libérées, il peut en profiter pour tenter la technique universelle de réveil : les petites baffes. Et quand bien même cela n'a rien à voir avec des coups volontaires, c'est loin d'être agréable, les mains de l'homme ressemblant plus à des briques qu'à des coussins molletonnés.


Mademoiselle ? Hé ! Mademoiselle ? Allez, on se réveille !

Difficile à dire entre deux baffes, mais du couloir, on a bien l'impression d'entendre quelqu'un qui monte un escalier.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 30 Jangur 816 à 14h13
 
Thaïs joue à merveille son rôle de poids mort, jeune fille fragile et évanouie. Elle se permet même une délicate moue torturée, genre douleur dans l'inconscience. A le romantisme tragique des adolescentes, hein...

Tant que le krolanne se contente de la gifler, la d'Ascara fait durer le supplice. Elle marmonne un peu, fait clignoter ses yeux, grogne de façon incompréhensible mais ne se réveille jamais tout à fait, semble sombrer dès que Geoffroy baisse ses efforts pour la ramener à la vie.

Son esprit hurle à Harvain :

Maintenant ! Il semble y avoir une seconde personne, qui vient de monter à l'étage. Plus inquiétant : j'ai entendu une langue que je ne connais pas. Pas un patois de Quartier, pas du krolanne...

Dépêchez-vous, cher "papa", avant qu'il me décolle la tête. Cette brute ne trouve rien de mieux que de me baffer pour tenter de me réveiller !


C'est sûr, un baiser aurait tellement mieux marché...


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Dhiwara 31 Jangur 816 à 09h34
 
Gros corbeau ?

Mon esprit se pique d'un vif sentiment d'agacement. Ah oui, alors comme ça, on donne des noms d'oiseaux à son majordome sous couvert qu'on est en mission ? Et pourquoi pas poupoule fleurie tant que nous y sommes ?! Ah mais quel sans gêne ! Je pense que quelques heures de poésie du sixième siècle sera une punition convenable pour un tel manque d'étiquette. Les missions autorisent beaucoup de choses mais pas tout non plus. Où irait le monde si on se donnait ce genre de codes en mission. Ca manque définitivement de sérieux....

Eh bien, je vais prendre mon temps pour jouer mon rôle. Je goutte la bière, pas mauvaise mais dommage, je préfère les bières blondes plutôt qu'ambrées. Je verse un peu de bière sur mes mains et me barbouille le visage avec. Voilà pour le rôle du père violent qui sort rond comme une pelle du bistrot en plein après-midi. Une odeur maltée se dégage de mon visage, charmant... Je laisse quelques graines sur le comptoir et repart en direction de la maison.

J'entends mademoiselle Thaïs s'impatienter. Parfait. Je laisse de côté les autres informations hormis celle de la présence d'une autre personne à l'étage.


Petite inspiration devant la porte du numéro 17 puis je tambourine sur la porte, bien loin de mon style d'introduction habituel appris à l'école hôtelière. Je prends la parole, un ton colérique mais encore contrôlé.

Ouvrez la porte espèce d'enfaillé ! On m'a dit que ma fille est venue chez vous. Ouvrez nom de Scylla ou j'appelle la Défense !


 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Dhiwara 31 Jangur 816 à 09h55
 
C'est quoi encore ce bordel ?
- Laisse, j'y vais.


La première voix est nouvelle, grave, rapeuse. Le genre de voix qu'on associerait à quelqu'un ayant bouffé des graviers.
Tandis que Geoffrey repart vers l'entrée, Thaïs perçoit un peu mieux la présence de celui qui s'agenouille à côté d'elle : plus grand que Geoffrey, plus mince, aussi, une odeur assez forte, cuir mal tanné, transpiration, saleté. Plus de cheveux, aussi, même si ce n'est pas dur.
Un petit "poc" d'une fiole qu'on débouche, et sous son nez c'est... Disons une explosion olfactive. Il y a toutes sortes de sels, destinés à tirer les personnes de leurs évanouissements, et tous ont en commun d'être particulièrement forts.
Là, c'est fort, mais en plus, ça pue ! Style chien mouillé. Chien mort et mouillé, même. De quoi vous faire monter les armes aux yeux et l'estomac aux amygdales, de quoi réveiller un mort et achever un vivant. Et de quoi rendre tout ses moyens à quelqu'un d'évanoui, réellement ou pas.


***********


Face à Harvain, la porte s'ouvre bien plus vite qu'avec Thaïs.
Sauf que cette fois-ci, le krolanne rondouillard n'a pas l'air jovial du tout, et qu'il n'a pas l'air décidé à bouger pour céder le passage.
Il répond d'ailleurs à l'offensive par l'offensive, d'une voix grondante de colère contenue.


Vous ! Soit vous vous calmez, vous la fermez, et vous attendez, soit c'est moi qui appelle la Défense pour vous faire dégager !

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 31 Jangur 816 à 16h37
 
Thaïs sent l'odeur qui lui mord le nez, ouvre des yeux dégoûtés et son visage se tord en une intense image de dégoût :

Pouah, ça pue !!!

Rapidement, elle se relève, comme aiguillonnée, puis fait miner de défaillir de nouveau, comme si les forces lui manquaient profondément, même son esprit retrouvé. Elle chancelle, tombe, tente de s'agripper à l'inconnu qui a remplacé Geoffrey. Si elle y arrive, à mieux l'examiner et tâter son matériel -est-il armé ? Est-il du Kil ?

La d'Ascara agrippe puis repousse successivement l'homme, dans une sorte de délire qui la rend difficile à manier. Si le mâle tente de la contraindre ou de l'emmener vers la sortie, elle résistera et opposera à toute force de forts cris de douleur et de supplications, comme une démente en pleine transe. Des "où suis-je, qui êtes-vous, lâchez-moi" suivis de "je veux mon père, appelez mon père, j'ai peur". Qui pourraient être plausibles, vu que l'adolescente se réveille dans une pièce inconnue avec un mâle inconnu après une période plus ou moins longue d'inconscience...

Elle mimera une démente jeune et fragile, une jeune fille qui s'émeut de la moindre poigne un peu trop ferme, comme si son os allait casser à la moindre pression et que son frêle corps n'était que verre. Un oisillon qui a peur, qui n'a aucunement confiance dans le prédateur qui lui fait face et qui n'obtempérera pour rien au monde avec ses directives.

Elle tente de coordonner Harvain, à la porte :

Je suis avec un second krolanne, inconnu au bataillon. Je joue la folle. Inventez une histoire comme quoi il n'y aurait que vous qui puissiez me calmer et m'amener à sortir... Il faut que vous rentriez. Une fois dedans, nous aviserons...

Ah, ça, aviser, la grande spécialité de Thaïs.


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