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Lire entre les lignes
D'un monde (trop) parfait.
 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Dhiwara 31 Jangur 816 à 17h09
 
Le premier contact est désagréable, légèrement graisseux, et... Piquant, ce qui lui fait lâcher prise encore plus vite que prévu, une minuscule écorchure dans la paume de la main.

Mais les yeux grands ouverts, elle a tout le loisir de... Peut-être pas tout connaître de l'homme en face d'elle, mais en tout cas d'en apprendre bien plus que ce qu'on peut discerner les yeux mi-clos.

Pour la taille, difficile de juger mieux que "plus grand que Geoffrey", maintenant qu'il est accroupi, mais ce n'est pas non plus un colosse. Des sourcils épais et noirs, une barbe de trois jours sur un visage osseux et sans charme, un nez cassé plusieurs fois et mal remis surmonté par deux yeux d'un gris acier. La coiffure attire l'oeil, forcément, car même si elle n'est pas très haute, l'iroquoise n'est pas franchement à la mode au Kil'dé.
Pas plus que les vêtements, d'ailleurs : une armure de cuir cloutée -c'est d'ailleurs sur une de ces petites aspérités que Thaïs s'est écorchée- aux reflets étranges, usée, rapiécée, dépareillée.
Armé ? Oui. Clairement. Pas l'arme à la main -à moins que la petite fiole qui pue qu'il est en train de reboucher puisse être considérée comme une arme- mais d'une gaine accrochée à la ceinture qui lui barre la poitrine, et des deux côtés de son ceinturon, dépassent les manches de trois lames courtes.
Des doigts longs, tout en nerfs et en os, et couturés de petites cicatrices et légères brulures, s'extraient des mitaines cloutées.
Bref, le genre de gars qui n'inspirerait pas confiance même croisé dans un quartier louche, et qu'on aurait même tendance à éliminer "pour s'assurer de ne pas avoir de problèmes" si on le croisait à l'extérieur.


Kal-me.

Une voix calme, ferme, mais un accent à couper au couteau. Il ne tente pas de la maintenir, ou de l'immobiliser, il s'est même reculé légèrement lorsqu'elle a voulu l'agripper, assez proche pour l’attraper si elle voulait s'enfuir, mais assez loin pour éviter la plupart des gesticulations.
La fiole est glissée dans une petite poche, la bouche se tord en une moue méprisante, totalement dénuée de sympathie, et reprend un ton plus haut, face aux gesticulations.


Kal-me ! Oka ?

La main droite levée devant l'épaule gauche, prête pour une discussion en langage universelle, sous-catégorie du "revers de mandale dans la tronche pour faire taire son interlocuteur.

 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Dhiwara 31 Jangur 816 à 21h08
 
Je lève les mains en signe d'apaisement et incline la tête. Ah, si j'avais su, j'aurai pris théâtre en cours du soir au lieu de plomberie chaufferie. Ca me rappelle mes jeunes années estudiantines quand nous faisions les rodomontades du capitaine fracasse. Oh que de souvenirs avec cette Isabelle en troisième année de la maison Selesnya... Hum je m'égare. Ah oui, je sens l'alcool, bouche pâteuse.

Dé..déjolé voisin. Entre ma femme malade et ma fille dans la crise d'adolescence, ch'ai du mal à m'en sortir. Savez c'que c'est hein ? Les mômes ?

Il faut rentrer ? Hum, va falloir la jouer fine je le crains. Ce n'est pas ma... tasse de thé, oh oh oh elle est bien bonne celle-là.


Ecoutez, ma fille est facilement impressionnable, elle a peur des gens, va faire une crise si c'est pas déjà fait. Faut que j'la calme et après que che la ramène chez ses grands parents.

Allez gros tas, laisse moi rentrer, je vais pas t'empaler sur le pas de la porte, on jaserait.


 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Dhiwara 31 Jangur 816 à 21h57
 
Presque un sourire. Phonétiquement parlant. Mais un long soupir, exaspéré.
Si Geoffrey ne semble pas prêt à accueillir à bras ouverts un futur client potentiel -et potentiellement problématique- il a au moins la sagesse de ne pas pousser au scandale en place publique.

Il fixe Harvain, tout en tendant une oreille vers les agitations de Thaïs, perceptibles depuis la rue vu que la porte donnant sur l'atelier est elle aussi restée ouverte.
Finalement il s'écarte, avec une économie de mouvement certaine -s'il ne voit probablement en Harvain que l'image que celui-ci tente de se donner, le majordome, en train d'évaluer un futur problème à résoudre (ou à dissoudre ?) ne peut s'empêcher de constater que, pour quelqu'un de sa corpulence, les mouvements de l'homme ont une grâce quasi féline.


C'est déjà fait. Allez, entrez vite, nous ne sommes pas sensés être ouverts et j'ai une décoction délicate en cours en bas.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 1 Fambir 816 à 10h19
 
Thaïs examine avec attention l'individu à l'iroquoise qui lui fait face et lui barre le passage. Ca ne semble pas être n'importe qui, avec son armure cloutée et ses armes à la ceinture, et elle a soudainement l'impression d'avoir mis le pied dans un nid de serpents. Bah, il est de toute façon trop tard pour reculer.

L'individu semble l'inviter à s'apaiser. Son accent, particulièrement, interpelle l'enquêtrice, qui essaye désespérément d'en identifier l'origine -elle si férue des dialectes...

Il faut improviser. Séparer les deux suspects sans pour autant les faire entrer dans un mode offensif. La d'Ascara cesse donc de crier, s'apaise, mais lance toujours des regards un peu fous à l'inconnu. Elle se lève et commence à marche en tremblant, les mains nouées. Elle tend l'oreille pour percevoir la porte d'entrée se refermer et la confirmation qu'Harvain est bien à l'intérieur. Pense vers son Majordome :

Je suis face à un individu en arme et pas du Kil. Armure de cuir cloutée, manifestement. Je vais essayer d'aller aux étages. Il faut que vous attiriez son attention. Criez quelque-chose, faites diversion, mais restons dans nos rôles pour ne pas les pousser à nous saigner de suite.

Elle attend la dite diversion puis elle se jette d'un coup sur le krolanne à la crête, bifurque au dernier moment et tente de se faufiler par surprise derrière lui, pour se ruer dans les étages en hurlant un "hiiii" aigu d'une biche apaisée qui soudain s'affole de nouveau... Les réflexes de la gamine sont notables, sa taille menue : elle compte sur ces armes, additionnés aux actions d'Harvain, pour percer le rempart adverse.

Qui ne tente rien...


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Sukra 6 Fambir 816 à 16h32
 
Je me retiens de hausser un sourcil à l'écoute du message de mademoiselle Thaïs. Finalement, nous aurions du venir à plusieurs. Maudit soit monsieur Keran de nous avoir privé de mademoiselle Oromonde. Dans son état gravide, nous ne pouvons pas compter sur elle, ce qui est bien regrettable. Un troisième élément entrant par l'arrière aurait été bienvenue. Ou alors un groupe un peu plus consistant qu'un vieillard et une adolescente pré-pubère. Hum, la journée s'annonce pénible. J'aurai du demander une augmentation de mes honoraires...

Je pousse un grognement vague. Je n'aime pas avoir quelqu'un dans mon dos mais je n'ai pas d'autres choix que de rentrer.


Merci voisin. Ah les enfants hein, vous savez ce que c'est. Vingt secondes de plaisir, ving piges d'emmerdes. Mumf.

Quelle phrase pathétique mais bon, je suis un père paumé après tout, qui n'a pas inventé le gouvernail et qui en tient une sévère, ça va. Je sors ma plus belle voix de bistrotier.


Papounet est là ma poupetteuuuh..hips !

J'avise un carton dans le couloir sur ma droite, allons-y. Je me cogne avec entrain dedans et je réussis bien, je me suis fait mal au pied, c'est malin. Je me baisse pour le ranger puis le remue un peu. Diversion, diversion. Il me faudrait un costume de dindon pour faire une bonne diversion humf.


Oh désolé, j'avais pas bu, euh vu. Je vous le remets !


Je parle fort, j'espère que ça distraira suffisamment le deuxième larron.

Poupetteuuuh ! Viens ici ma fille sinon tu vas manger une beigne.

Père de l'année sans nul doute.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 6 Fambir 816 à 17h16
 
Thaïs entend Harvain improviser avec ravissement sur le thème choisi. Aux premiers mots, effrayée, sans marquer si c'est par la voix de son paternel ou par les simples éclats dans le couloir, la jeune fille tourne talon et se rue sur la porte de la pièce, légèrement dans son dos. Elle déboule dans le couloir, tente d'éviter les obstacles et cherche les escaliers pour se ruer au sous-sol. Si elle parvient en bas des marches, elle ouvrira toutes les portes à la volée -s'il y en a-, à la recherche d'une salle où elle pourra s'enfermer. Le but étant d'explorer au maximum les lieux mais aussi de trouver un abri où gagner du temps, bien entendu, sans ignorer qu'il doit y avoir du monde sur ses talons.

 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Sukra 6 Fambir 816 à 22h20
 
L'attention agacée de Geoffrey étant fixée sur Harvain, et l'interlocuteur de Thaïs s'étant retiré à une distance de sécurité, c'est sans peine qu'elle réussi à se lever et à gagner le couloir. Un vague "Eh !" semble être la seule réaction de l'homme, tandis qu'elle passe la porte avant qu'il ai pu réagir.

Dans le couloir, elle doit faire un brusque écart : au cri de son congénère, Geoffrey a fait un rapide pas en arrière, sans même se retourner totalement, ne suivant le mouvement que du coin de l'oeil, sa main tendue glissant sur le tissu de la tunique de la d'Ascara sans heureusement parvenir à agripper.

Ensuite, entre quelqu'un de trois quarts dos et à l'arrêt, et quelqu'un déjà lancé et avec un objectif précis en tête, l'écart se creuse sans peine, et Thaïs peut ouvrir la porte à la volée, dévoilant comme attendu un escalier.
Qui descend, ceci dit, ce qui n'était sans doute pas prévu. Mais si elle reste là, il ne lui faudra sans doute qu'une seconde ou deux avant de se voir mettre la main au collet, sans rien avoir pu explorer. Elle s'élance, entendant des pas précipités derrière elle.


***
-Choppe !

Un unique mot, lancé par Geoffrey par dessus son épaule, au krolanne qui était dans l'atelier d'alchimie. Son attention reste concentrée sur Harvain, coincé entre une boule de muscles très énervée et une porte qui n'a heureusement pas été verrouillée vu la facilité avec laquelle les télépathes peuvent coordonner leur diversion.
Son attitude à changé, de l'agacement de l'artisan dérangé à celle du krolanne furieux décidé à ce que quelqu'un se souvienne de ce moment. Difficile de savoir s'il se doute de quelque chose et a l'intention de casser Harvain en deux, ou s'il s'apprête juste à le jeter dehors, mais les pieds légèrement écartés et les bras relevés sont clairement une posture de quelqu'un s’appétant à en découdre.
Derrière lui, le grand krolanne qui sort pour s'élancer à la poursuite de Thaïs à certes l'air beaucoup plus menaçant à première vue -un véritable "mauvais garçon" dans les meilleurs cas, un mercenaire pourri dans les moins bons- mais semble nettement plus paumé, troublé, et ses mouvements ne sont pas franchement ceux fluides d'un combattant.


***

Thaïs dévale les escaliers, qui après le tournant initial sont tout droits, le plan idéal pour se briser le cou en dégringolant. Les marches claquent là où elles ont grincé quelques minutes auparavant. En bas, une porte, restée ouverte, et le début d'une pièce, éclairée.
Et comme un bruit de conversation qui s'interrompt alors même qu'elle le perçoit à travers sa cavalcade.


Mais c'est quoi...
Quoi se passer ?

La diction non naturelle d'un non-natif du Kil. Mais quelque soit l'origine, on peut aisément percevoir ce qui se cache dans le ton, pour l'instant : étonnement, et peut-être un peu d'inquiétude.
La bonne nouvelle, c'est que Thaïs pourra sans doute surprendre les présents dans la pièce en bas.
La mauvaise, forcément, c'est qu'à priori, il y a des personnes dans la pièce en bas...


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 6 Fambir 816 à 23h58
 
Certains ont un don fin d'investigation. De suppositions scientifiques et d'analyse des infimes détails. De patience et d'observation discrète. Le tuteur de Thaïs, un vieux krolanne impassible, cultivait cet art de poser les questions détournées et de regarder imperceptiblement à l'instant précis, afin de corroborer des théories montées de longues heures durant. D'agir en douceur et sans vague.

La méthode de son apprentie, désormais Commis elle-aussi, est aux antipodes de ce qu'il a tenté de lui apprendre. Après avoir traîné dans la boue la réputation du principal suspect dans la rue, être entrée chez lui sous des motifs fallacieux et au mépris de toute prudence, Thaïs passe la vitesse supérieure. Et court dans son intérieur, hystérique, prête à enfoncer des portes qui lui livreront la vérité de gré ou de force. Mais avec une propension nette pour la force...

L'adolescente évite le gros Malyghan souplement et se lance vers la cave sans se soucier d'y être coincée, manque de trébucher dans les escaliers mais ne fait qu'accélérer la descente. En bas, elle entend des voix mais ne s'arrête pas pour autant. Au contraire, se précipite. Thaïs déboule dans une grande pièce comme une furie. Une grande table ronde au centre, quatre chaises et plein de livres. Un tableau au mur et un escalier cloisonné qui continue de descendre... vers les égouts ? Si la d'Ascara sait que c'est possible au Dé, c'est pour le moins inhabituel chez un particulier ! Cela reste une supposition, l'accès paraît de toute façon barré. Mais cela pourrait expliquer pourquoi les commerçants et le Quartier ne s'alarme pas de la présence d'un étranger comme l'individu bizarre à la tenue de cuir cloutée et à l'accent épais dans la rue.

Et puis, surtout, deux krolannes, un homme et une femme, le premier assis la seconde levée, emplis de surprise devant l'intrusion. Le sang de Thaïs ne fait qu'un tour. Ca se corse. Elle entend des pas qui la suivent, probablement le compère de Geoffrey. La jeune femme se retourne et... cherche à s'enfermer dans la pièce, avec les deux inconnus. Tente de verrouiller la porte qu'elle vient de passer. Il sera alors temps de laisser tomber le masque de biche effarouchée et d'endosser celui d'inquisitrice en débarquement violent.

Si elle ne parvient pas très rapidement à trouver et actionner un mécanisme de fermeture efficace, Thaïs fera en sorte de mettre au maximum la table entre elle et l'individu le plus menaçant, tout en les examinant attentivement, ainsi que les écritures sur le tableau. Elle gardera alors l'attitude d'une enfant idiote et perdue, complétement apeurée. Ne s'en déparera pas jusqu'à être totalement acculée, grappillant des secondes qu'elle espère précieuses.

Dans tous les cas, son esprit fuse rapidement vers Harvain, synthétique dans l'action :

A la cave. Pièce unique, avec accès verrouillé encore au-dessous : égouts ?
Deux krolannes, homme et femme.
Si Geoffroy me suit, jouer le père. Sinon... le neutraliser rapidement : je vais avoir besoin d'aide ici.


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 8 Fambir 816 à 10h27
 
En bas, tout s'enchaîne plutôt vite. Thaïs constate rapidement que la porte ne dispose pas d'un verrou mais repère deux grosses caisses qu'elle fait basculer devant la cloison. Le tout tombe avec fracas : sans doute cela ne retiendra pas bien longtemps le krolanne à l'armure cloutée, mais ça laisse un petit sursis à l'adolescente. Déjà, le couple présent dans la pièce se remet de sa surprise et dégaine des poignards qui semblent empoisonnés. La d'Ascara connaît ce type d'armes pour traîner souvent hors des murs : elles ne viennent pas du Dé, ce sont des outils de renégats.

Les yeux de l'enquêtrice tentent de déchiffrer rapidement le tableau mais les mots semblent abscons et elle en abandonne bien vite l'idée.

La petite fille apeurée change immédiatement d'attitude. Elle carre les épaules, se redresse, serre les poings et son visage s'endurcit en une fraction de seconde. Ses réflexes s'affutent, combattante endurcie.

Rendez-vous. Vous êtes en état d'arrestation.

Assène-t-elle avec certitude. Si les deux n'obtempèrent pas dans la seconde, la Noxamancienne entamera elle-même les hostilités, peu désireuse de laisser le temps au troisième larron d'entrer dans la pièce et de compléter l'équipe.

 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Luang 8 Fambir 816 à 23h56
 
La surprise est suffisante pour que Thaïs puisse se livrer à sa petite manipulation sans être interrompue.
Juste à temps.
Un "BOUM" sonore résonne moins d'une seconde plus tard. Mais pas le "boum" viril de quelqu'un s'élançant épaule la première contre une porte qu'il désire enfoncer, non, plutôt le "boum" un peu mou, qui tire un peu sur le "splatch" à vrai dire, de quelqu'un qui s'est jeté les mains en avant sur un panneau de porte, prêt à faire voler, avec une jubilation perverse, la frêle demoiselle derrière, et qui s'est retrouvé bloqué par un obstacle bien plus résistant que prévu.
Moins que le temps de faire bouger les caisses, il va sans doute lui falloir quelque temps avant de ramasser ses dents...

Après leur question hésitante, les deux occupants de la pièce n'ont par contre pas tardé à sortir leurs armes, quoique ayant plutôt tendance à reculer qu'à avancer.
Mais le choc contre la porte, suivi d'un juron étouffé, à tôt fait de les convaincre que ce n'est pas là une surprise agréable.

Lorsque Thaïs émet sa sommation, ils échangent un coup d'oeil, l'air de comprendre la teneur générale de ce qui est demandé, tout en butant sur le sens précis de la demande.
Mais, à leur façon de cracher à terre avant de commencer à s'approcher, il ne fait nul doute qu'ils n'ont pas l'intention d’obtempérer...

***

A l'étage, la situation a évolué comme une casserole de lait oubliée sur le feu : on voit la tension, qui monte, petit à petit, qui frémit, et d'un coup, à peine a-t-on eu le temps de cligner des yeux, que ça déborde de partout et que ça gicle.

S'inquiétant sans doute de ce qui pourrait arriver à sa protégée et néanmoins patronne, Harvain a laissé tomber son rôle de gentil niais en même temps qu'il a laissé tomber la garde de son stylet dans sa paume.
Dans les contes, lorsque la princesse est menacée, le preux chevalier s'élance à sa rescousse et, de sa flamberge, défait un à un ses opposants en ferraillant gaiement, après les avoir défié.
Dans la réalité, quand on se retrouve coincé dans un couloir ne permettant pas de manier une glorieuse épée, le coup de surin vicieux est ce qui se fait de mieux, et si l'adversaire peut ne pas l'avoir vu venir, c'est encore mieux.

Malheureusement, là où le commerçant Kil'déen moyen aurait reculé en poussant des cris de cochon qu'on égorge à la première entaille, Geoffrey se contente de grogner lorsqu'il subit la première estafilade, un coup réflexe ayant écarté le poignet du majordome d'un point sensible.
Bref instant de confusion, alors que les deux hommes agissent d'instinct à une distance à laquelle seuls les amants acceptent généralement de se tenir, et même si la défense à mains nues est généralement une mauvaise idée lorsque son adversaire manie un couteau, ce n'est que le temps de subir quelques estafilades aux avant-bras que l'acier l'emporte sur la chair.
Car avec un "KÏAÏ" sonore, Geoffrey libère soudainement une puissante frappe de la paume, qui propulse Harvain en arrière, lui faisant lourdement heurter la porte d'entrée.
Avec l'adrénaline, on peut sous-évaluer ses blessures, mais à priori, pas de côte cassée. Mais fêlées, c'est une quasi certitude.
Sans daigner profiter de l'avantage en se ruant sur un adversaire étourdit, sans non plus s'enfuir pour chercher du renfort, Geoffrey reste là, au milieu du couloir, roulant des épaules en un échauffement express.

Il sourit à nouveau, mais on est désormais bien loin du sourire aimable du commerçant Kil'déen : c'est là le rictus cruel de celui qui prend plaisir à faire mal à autrui.
La voix, pour autant, reste aimable, légèrement chantante.


Ah la la, pauvre Papounet. Je crains que l'alcool ne vous ai fait commettre votre dernière erreur.
Car soyons clair, très cher, votre destin est cristallin : je vais t'arracher le chou, et chier dans le trou.


Enfin... Aimable sur le ton, pas forcément sur le fond.

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 9 Fambir 816 à 17h33
 
Les deux larrons se regardent mais ne reculent pas. Thaïs tourne un instant autour de la table, tandis que les bruits d'épaule sur la porte se font entendre. Déjà, les deux assaillants se séparent pour coincer l'adolescente chacun de leur côté. La jeune fille feule comme un félin, ses jambes s'arc-boutent, ses yeux ne sont plus que deux fentes dangereuses. Les étrangers s'élancent, leur poignard empoisonné en avant : Thaïs bondit sur la table elle-même, évite les coups avec la souplesse d'une combattante aguerrie. Elle balance du pied le matériel et les papiers qui se trouvent à portée, visant la tête de ses ennemis. Les gênants au maximum dans une danse étrange et destructrice. Elle s'arrête un instant, s'immobilise comme figée. Puis saute d'un coup, enragée, sur l'homme, les mains en avant, les doigts comme autant de griffes. La sorcière s'agrippe aux épaules ennemies lestement, les fait basculer et incante : un tourbillon de flammes enveloppe soudainement le malheureux, en un souffle brûlant incontrôlable et le propulse à l'autre bout de la salle avec une violence inouïe. Le corps carbonisé retombe mollement, dans un râle d'agonie. Pas tout à fait mort, mais déjà pas bien loin d'un triste trépas. Le cadavre sanguinolent se relève toutefois, jetant ses dernières forces dans la bataille. Il ne faudra pas bien longtemps et probablement plus beaucoup d'énergie à la sorcière pour l'achever.

Thaïs a vidé l'intégralité de ses forces magiques en un sort d'incinération qu'elle espère psychologiquement traumatisant pour la femelle ennemie. Elle la fixe d'un air de défi, cachant son essoufflement et sa concentration pour regagner rapidement l'énergie de continuer le combat. Toutefois, elle se positionne de façon à montrer qu'elle n'attaquera pas la première et que, si le cœur lui en dit, la femme est encore libre de tenter de déverrouiller la porte et de filer par les égouts -si égouts il y a.

La Noxamancienne espère aussi que l'iroquoise qui tambourine derrière la cloison a été échaudée par le bruit, l'odeur de cuisson et la chaleur qui émane inopinément de la pièce, même à travers le bois.

La d'Ascara ne remarque qu'ensuite qu'une très légère estafilade barre son flanc. Une égratignure, certes, mais qui semble disposer de quelques relents d'un puissant poison. La porte ne tardera pas à céder. Le silence mental d'Harvain semble indiquer qu'en haut aussi, ça castagne.
Les mains de la Noxamancienne recommencent à accumuler de la magie, les étincelles crépitent.
Sa face n'est qu'une grimace cruelle.
Il faut mener ce combat au plus vite.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 9 Fambir 816 à 22h08
 
Pendant ma relativement longue existence, j'ai été amené à rencontrer des adversaires plus ou moins puissants. Dans mes jeunes années, je pouvais m'enorgueillir d'une présupposée puissance au combat de rue ou avec quelques armes classiques, misant sur mon agilité et ma sournoiserie pour me défaire de n'importe quel type d'ennemi conventionnel. Puis des décennies plus tard, je me découvrais ce don, ou cette malédiction de mutation télépathique et le cortège de modifications qui se déroulaient dans mon corps. Je retrouvais un peu de cette jeunesse de corps perdue et je développais de nouvelles capacités. La sagesse de l'âge m'avait rendu méfiant car j'avais suffisamment de méfiance pour me douter qu'il existait des êtres infiniment plus puissants que moi. Et ce n'est pas à coups de théière que je pouvais m'en sortir. Mais mes derniers combats m'avaient assuré, illusoirement j'en conviens, un niveau de confort dangereux.

*** ***


J'avais en face de moi un adversaire tout à fait mortel. Vulgairement parlant, on pouvait dire qu'il "envoyait des patates de forain" ou encore des "mandales taille mammouth". Oh ce n'était pas qu'un simple alchimiste non non non. Ca ma petite dame, c'est de la pire espèce de combattants : les acharnés, les sournois, les vicieux, les endurants, les résistants, tout ça mélangé en un gros tas chauve à l'accent déplaisant. Vas-y, parle autant que tu veux. Une fois mort, ça m'est bien égal de ce que tu feras de mon cadavre. Ne pas entrer dans son jeu, rester concentré sur sa jugulaire, ses yeux, la carotide, la tempe...Attendre l'ouverture, tenir bon d'ici là... Rester concentré, réfléchir calmement. Observer, analyser, déduire.

*** Ambiance ***


- Prend son temps pour attaquer, il est concentré malgré ses bravades. Le distraire ?
- Une seule attaque puissante, n'est pas habitué à enchainer les coups rapides. Se fatigue rapidement ?
- Aucune posture d'évasion ou de défense. Confiant dans ses capacités à endurer les attaques ?
- Vraisemblablement droitier. Viser le poignet droit ?
- Armure de cuir. Conserver une mobilité maximale ?
- Couloir éclairé. Esquive réduite, camouflage impossible, évasion compromise. Pas de nouveaux combattants ?
- Cotes fêlées, plexus fragilisé, rythme cardiaque en hausse.
- Mon avantage : son excès de confiance. Son avantage : mes blessures.

Pronostic : inévitable

Je prenais un risque mesuré, je fermais les yeux une seconde, tentant ma chance en exploitant ces nouvelles capacités inédites. Pour la première fois en condition réelles, j'appliquais ces étranges ressources que d’aucun qualifiait de magiques. J'arrivais à me souvenir de la brève incantation sans trop de difficulté. Je rouvrais les yeux et une fine pellicule bleu clair les couvraient. Tant pis pour la discrétion, que mon adversaire sache que je suis lanyshsta était bien le dernier de mes soucis. L'un de nous deux mourrait avant la fin de la journée. Je voyais mon adversaire d'une nouvelle façon. Au-delà des couches de vêtements, je discernais les veines, les artères, les organes internes, je sentais sa vie pulser, circuler en lui à pleine puissance. Oui, un adversaire terriblement redoutable. Oh que nous avons été sots de nous aventurer tête baissée dans cette histoire...

Je guettais mon ouverture tout comme il guettait la sienne. Dans mon dos, je sentais la poignée de porte, tentatrice pour fuir. Je pouvais m'échapper, je pouvais attendre, guetter l'opportunité, dans son sommeil, sur les cabinets, seul ou à plusieurs, au contact ou à distance. Je pouvais l'avoir. J'avais besoin de chance qu'une fois pour l'avoir mais lui avait besoin de chance tout le temps pour l'éviter. Je pouvais fuir mais je ne pouvais pas. Un majordome n'abandonne pas son service parce que le plateau est trop lourd à porter. Un majordome repasse toutes les chaussettes même celles qui ne sont pas portées. Un majordome élimine les obstacles nécessaires. Ou meurt en essayant.

Je me fendais vers l'avant avec la dague gauche, espérant concentrer l'attention sur celle-ci pendant que l'autre s'enfoncerait profondément quelque part, de préférence là où ça faisait mal. Au dernier moment, je feintais, déviais la trajectoire pour tenter de l'ouvrir de bas en haut, du nombril jusqu'à la gorge selon un mouvement savamment répété sur quelques krynänns "volontaires". Sans effet, le coup ne fit qu'une entaille supplémentaire tandis qu'il me renvoyait de nouveau dans les vingt-deux avec un crochet monumental.



 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 10 Fambir 816 à 15h16
 
La femelle hésite. Son compagnon, à l'agonie, se lance sur Thaïs en hurlant. Du sang coule de ses yeux, de sa bouche et de son nez ; il sait son heure proche. C'est la dernière charge, le dernier sursaut d'énergie qui motive son attaque.

Tranquille, Thaïs ne bronche pas.
Un éclair fuse simplement des doigts de la jeune fille, prend la gorge du désespéré, broie sa nuque. Un "Crac" horrible, bruit équivoque qui ne laisse pas la place au doute.
Et le cadavre tombe mollement au sol.

Quelques secondes après le début du combat, le premier scélérat est déjà hors d'état de nuire.
Définitivement.

L'adolescente, tranquille, sourit.
Que la suivante avance, si elle l'ose.


 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Merakih 10 Fambir 816 à 16h20
 
Sûr de sa force et de ses réflexes, Geoffrey attendait, passivement, laissant la peur gagner son adversaire.
Enfin... Disons que c'était ce qui avait du se passer précédemment avec plusieurs de ses adversaires, même si le majordome ne semblait pas du genre à abandonner en tremblant.
Dans le couloir, c'était l'affrontement de deux écoles, leurs champions respectifs n'étant pas ceux qu'on aurait pensé au premier regard : à gauche, adepte de la tenue impeccable et du respect des bonnes moeurs, le spécialiste du combat de caniveau, des coups en traitre et de l'arrache d'oreille avec les dents.
A droite, la brute aux relations de plus en plus douteuses, mais maîtrisant les techniques de combat à mains nues qu'on enseignait que dans les meilleures écoles de combattants : oui, il y avait certaines personnes à qui on apprenait à tuer à mains nues, parce que cela pouvait toujours leur servir, le jour où ils n'auraient pas de corde à piano sous la main. Mais d'autres apprenaient à casser des briques avec diverses parties de leur corps, pas parce que c'était utile au cas où il fallait démolir un mur et qu'on avait oublié sa masse à la maison, mais simplement parce que c'était sacrément impressionnant et que rares étaient ceux qui pouvaient faire ça.
Et c'était exactement cela que semblait être Geoffrey : une âme d'ordure dans un corps spécialement entrainé au combat de spectacle. S'il n'avait été qu'un gros costaud, ça n'aurait pas été une partie de plaisir, mais là, on arrivait directement au stade "ça craint".


Oh oh, Papounet réserverait-il des surprises ?

Face à la manifestation de quelque chose de contre-nature, il restait étrangement placide, se contentant de hausser un sourcil. Les quelques estafilades reçues le long des bras saignaient lentement, couvrant ses poings d'un voile rouge.
Cependant, qu'il soit agacé par un adversaire qui ne répondait pas à ses provocations, ou qu'il craigne que ce nouveau rebondissement ne joue contre lui, il décida de changer de tactique : le coup précédent avait fait mal, le suivant pouvait finir l'affrontement.


Marteau-pilon !

Deux pas rapides vers l'avant, et un léger saut, bras gauche levé, comme s'il s’apprêtait à enfoncer Harvain en terre tel un vulgaire clou. Par réflexe, le majordome acculé se recroquevilla un peu... Et vit se ruer vers lui la véritable menace, le coup de paume droite qui fonçait droit vers son front !
Une rapide inflexion de la tête lui causa une brûlure à la tempe, tandis que la grosse main lui frottait la peau. Aussitôt après, un bruit sourd : le choc avait à moitié enfoncé le panneau de bois ! Que sa tête soit restée sur place, et entre le marteau de la paume et l'enclume de la porte, sa matière cérébrale aurait retapissé le couloir...

Mais du coup, il était encore en vie, avec un adversaire au poignet amoché.


***

Mais qu'est ce qui se passe ici bordel !?

Un début de panique se faisait entendre dans la voix derrière la porte, les coups désordonnés parvenant à faire bouger les caisses, mais difficilement.
L'homme a péri, sans trop comprendre ce qui lui arrivait, vraisemblablement.
Mais alors qu'il s'écroule, sa compagne crache par terre.


Istanne.

De la peur, oui. Bien sûr. Mais aussi de la haine, et une pointe d'autre chose -mépris ? Envie ?
En tout cas elle ne recule pas, feintant même une attaque haute pour plonger au sol, le poignard de feu -c'est le cas de le dire !- son compagnon dans la deuxième main.


Toi morte.

Qui a dit que les étrangers avaient du mal à se faire comprendre ?

 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 11 Fambir 816 à 10h38
 
Après avoir baragouiné dans un langage incompréhensible, la krolanne fait part en Kil'déen de son intention d'en découdre jusqu'au bout. Parfait.

Thaïs la provoque, impertinente et inflexible :


Ah, tu as retrouvé ta langue.

Alors laisse-moi te l'arracher une bonne fois pour toute.


Les deux femmes commencent à tourner autour de la table, comme des fauves en cage. Les coups sur la porte redoublent, la cloison n'en a plus pour longtemps. La d'Ascara engage le combat en s'élançant vers sa rivale. Le premier coup de poignard est esquivé, Thaïs plante ses doigts dans le bras de l'opposante, décharge une bonne quantité d'énergie électrique et magique. Du sang perle du nez de l'étrangère, qui réussit à couper le mollet de la Noxamancienne alors que celle-ci se recule prestement. Entaille mineure mais toujours le même foutu poison.
Les deux harpies se repoussent, crachent et s'invectivent de toute manière possible, tandis que l'une se remet du choc magique qu'elle vient de recevoir et que l'autre recharge ses batteries en préparant les pires sorts qu'elle a en réserve.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Vayang 12 Fambir 816 à 22h18
 
Je plongeais vers l'avant. L'expression "comme si ma vie en dépendait" n'avait jamais été utilisée avec d'autant de vérité. Je ne m'étais pas du tout attendu à une telle attaque. Le coup de bélier pour enfoncer tout sur son passage, c'était impensable tellement une telle attaque ne marchait jamais. Une fois sur cent, mais quand ça marchait... Quoi qu'il en soit, j'entendais le son craquant du bois voler en morceau et j'imagine par la même quelques os fragiles. J'aurai le temps pendant les longues soirées d'hiver au coin du feu d'imaginer ce qu'il me serait arrivé si je n'avais pas eu ce réflexe improbable mais néanmoins salutaire...

Ma chute vers l'avant m'ouvrait une faille imprévue. Le coup avait du le sonner, c'était le moment. En contrebas par rapport à lui, je voyais s'ouvrir une jointure dans son armure. Les aisselles étaient le plus souvent non protégées pour permettre des mouvements souples. Seules de très rares armures offraient des protections solides aux articulations. Une bonne lame avec le bon angle pour s'enfoncer dans ces parties plus tendres. L'arrière des genoux, les aisselles, les coudes, le cou étaient des cibles de choix pour qui pratiquaient la frappe chirurgicale.

J'inversais ma prise sur la fusée de la dague selon la posture imagée de l'assassin et la plantait en plein dans l'ouverture, à la base du bras. Je sentais à travers le métal de mon arme les muscles, la chair et les os ouvrir le passage pour l'acier empoisonné. La vision vitale que j'avais au niveau des yeux me permettait de voir au travers de l'armure le corps étranger s'enfoncer profondément sous la clavicule. Aussi rapidement que j'étais entré, je me retirais et reculais dans le couloir à une distance raisonnable.

Maintenant, nous savions tous les deux qu'il suffisait d'un coup de chance ou de malchance pour en finir une fois pour toute. Cette percée m'avait redonné quelques forces mais j'étais encore loin d'être sorti d'affaire. Mes yeux reprenaient une teinte normale tandis que je restais concentré. J'oubliais complètement mademoiselle Thaïs.



 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 14 Fambir 816 à 17h05
 
"Mademoiselle Thaïs" s'était lancée dans un combat à mort avec la krolanne de la cave. La furie s'élançait contre la lanyshsta avec toute l'énergie du désespoir, tandis que l'adolescente ne prononçait plus un son, concentrée à esquiver les charges et à répliquer de violentes décharges magiques. Tout allait très vite, aucune ne laissait de pause à l'autre et la danse dévastait peu à peu l'endroit. Des éclairs fendaient la pièce et grillaient membre par membre à l'adversaire : aucun n'avait manqué sa cible, pour l'instant, tandis que Thaïs avait réussi à esquiver plusieurs coups de couteaux. La magicienne sentait le poison s'insinuer en elle, peu à peu : si elle était à peine éraflée pour l'instant, elle savait que le temps pressait et que dans quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, les effets délétères des lames empoisonnées se feraient cruellement sentir.

Après un bras, le flanc et une jambe carbonisés, craquelés et suintant, l'étrangère avait triste mine mais n'abandonnait pas. Thaïs et elle s'élancèrent l'une vers l'autre dans un ultime cri rageur : alors qu'une lame s'enfonçait dans le bras gauche de la d'Ascara, celle-ci appliquait sa main sur la figure de son ennemie. L'énergie brute lui entoura la tête en une décharge bruyante, avant qu'elle ne se rejette en arrière et tombe inanimée au sol. Morte.

Les coups sur la porte avaient redoublés. Les combats n'avaient duré que quelques minutes, il fallait déjà se préparer à la suite. Incantant un sort mineur de régénération, savoir inhérent à tout ceux de sa race mutée, Thaïs s'assit sur la table, tranquille, et commença à rassembler le maximum d'énergie. Les deux cadavres fumant à ses pieds, prête à recevoir le troisième larron à l'iroquoise -elle supposait que c'était lui. Et à en finir vite, le plus vite possible.
Avant que le poison ne la frappe.
Autant dire qu'à l'instant où la porte s'ouvrirait et où le sbire au cuir clouté entrerait, le flot de noxamancie qui l'accueillerait serait sans commune mesure.


 
Geoffrey Malyghan
Adjoint au Commerce
Kil'dé  
Le Dhiwara 14 Fambir 816 à 22h53
 
Les coups avaient redoublés, et les caisses allaient finir par céder.
Sauf que les coups avaient stoppé. Lorsque Thaïs se retourna, elle pu voir une porte à demi-ouverte, encore un peu bloquée, mais à peine. Simplement, plutôt que de continuer à cogner, l'étranger au cuir clouté avait fait une petite pause pour regarder.
Et visiblement ce qu'il voyait ne lui plaisait pas trop.


Istanne.

Même sans rien comprendre à la langue, c'était clairement le même mot qu'avait lancé la femme devant la manifestation des pouvoirs de la Noxamancienne. La suite se perdit à moitié tandis que le krolanne remontait l'escalier en quatrième vitesse, criant à pleins poumons.

Bane ! Elle les a buté !! Cramé !
- Bas-toi, lâche ! Ne te fais pas prendre vivant !


La porte devait être particulièrement solide, car malgré toute la fureur et la maîtrise mêlés qui émanait de son style de combat, le poignet de Geoffrey avait du se casser. Sentant qu'il perdait pied petit à petit, lui initialement si sûr de sa victoire, il enchainait des coups de plus en plus maladroits, mais avec l'énergie du désespoir.

Derrière lui, celui en cuir dégaina un long couteau et se plaqua au mur, prêt à percer la gorge de Thaïs par surprise sitôt qu'elle passerait la porte.
Mais plus étrange, avec sa seconde main, il ne dégaina pas une deuxième lame, préférant fouiller une poche pour en sortir un petit sachet de papier...


 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 15 Fambir 816 à 17h32
 
Zut !

Voilà que l'iroquoise abandonne la porte et semble se replier. Vers Harvain ?
La d'Ascara saute au sol et commence à tirer les caisses, juste assez pour faufiler sa fine silhouette dans l'embrasure et aller prêter main forte à son majordome. Se faisant, son esprit se tend vers Harvain pour le prévenir du retour du krolanne au cuir clouté et s'enquérir de son état -il n'est jamais trop tard, non non.


 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 16 Fambir 816 à 11h19
 
Dans un ultime assaut, mon adversaire m’envoyer voler contre la porte. Je sentais plusieurs os se fissurer. Le coup de poing avait la force d’un bélier d’assaut, sa puissance de frappe était phénoménale. Je me demandais comment survivre à de tels coups. Une autre attaque de ce genre et je serai hors de combat… C’était lui ou moi, je n’avais pas d’autres possibilités. Il se serait rendu que je l’aurai laissé vivant…le temps qu’il dise tout ce qu’il savait. Mais là, il me semblait impossible de maîtriser un tel monstre. Le tuer nous couperait d’une source précieuse d’information dans notre enquête mais le mal était déjà fait. Je me dis qu’avec le recul nous aurions dû tenter une autre approche. Nous avons foncé trop tête baissée, de vraies brutes. A l’avenir il me faudra tempérer les pulsions meurtrières de mademoiselle Thaïs… Mais d’ici là, j’avais une bonne centaine de kilos de muscles passablement dangereuse.

Je changeais de tactique en essayant de l’immobiliser. Je profitais d’une ouverture dans sa garde pour enfoncer ma dague dans son genou et d’un coup de levier, lui faire sauter la rotule. L’attaque lui arrachât un terrible cri de douleur que je ne pouvais que trop bien imaginer. Une telle blessure était extrêmement douloureuse et empêchait largement toute velléité d’attaque future. Immobilisé de la sorte, j’aurai peut-être une chance de le garder vivant pour l’interrogatoire !

C’était sans compter sa hargne de combattant qui faisait fi de toutes les blessures pour se lancer une dernière fois vers moi. Maladroitement, il trébucha presque. Par mesure de prudence, je dû à regret mettre un terme à ce combat. Ma lame cueillit sa gorge en un mouvement sec tandis que je faisais un pas de côté presque trop facilement. C’en était fini de Geoffroy Malyghan.

Sans avoir le temps de réfléchir plus longuement ou même, suprême naïveté, me reposer, j’interceptais la pensée de ma maîtresse. Ignorant tout le reste hormis qu’un adversaire était dans le couloir, celui à l’armure de cuir clouté. Je puisais dans le peu de réserves qu’il me restait pour foncer protéger mademoiselle Thaïs. La douleur m’enivrait, me stimulait, me transcendait. Je savais que plus tard, mon corps se présenterait avec la facture et qu’il faudra plusieurs semaines pour reprendre des forces et guérir de mes blessures, mais il tenait encore – à peu près – debout. Mademoiselle Thaïs était déjà sortie et je vis l’éclat métallique de la dague de l’iroquois. Il avait cette posture que je connaissais que trop bien. Il était trop concentré, il ne me vit pas arriver sur lui.

D’une méthode absolument non conventionnelle mais terriblement efficace, j’enfonçais mes deux dagues dans chacune de ses orbites jusqu’à ce que l’estoc ressorte à l’arrière du crâne. Avec l’élan, je le repoussais sur la porte et le clouais sur place. Au sens propre comme au sens figuré. Il n’avait pas eu le temps de pousser un cri. En cet instant, j’incarnais la quintessence d’un assassin et la seule faveur que je pouvais offrir à mes cibles était une mort rapide et indolore. Rien de personnel, uniquement le Destin.

D’un coup sec, je retirais mes dagues de l’infortunée victime et les rangeais dans les gaines accrochées à mon dos. Le corps s’effondra mollement. Je regardais ma maîtresse qui arborait fièrement des blessures et brûlures. Le sang de plusieurs personnes, et le sien, sur ses vêtements semblait l’amuser. Quant à moi, je devais faire piètre figure. Mon visage était tuméfié des coups de Malyghan, mon costume était en pièces, j’étais en sueur, j’étais recouvert de sang, j’étais voûté à cause de mes blessures. J’essayais de conserver ma posture majordomale, en vain. J’avais plus de cinquante ans après tout, j’étais lanyshsta mais je n’avais pas rajeuni. Ce combat était la limite que je n’aurai pas du franchir.


Situation sous contrôle mademoiselle Thaïs. J’ai le regret de vous faire part du décès de nos suspects.


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