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Des anneaux autour de lettres ?
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Vayang 11 Dasawar 815 à 18h38
 
***
Devant l'inconnu,
A quoi bon fermer les yeux ?
Pour le laisser être.
***


Malgré une amie commune, Naoko n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer cette Lanystha. Et il était plus que probable qu'elle-même en sache beaucoup plus sur la personne qu'elle s'apprêtait a croiser que l'autochtone. Il était également plus que probable qu'elle ai bien moins de certitudes. L'esprit krolanne étaient ainsi fait qu'y chercher la logique en tout temps n'était qu'une perte de temps.

Les circonstances auraient pu être meilleures pour pouvoir espérer lier autre chose qu'un accord commercial... Et il était temps pour elle, après une longue période de silence appliqué de ce côté là de reprendre les choses en mains. Et puis il y avait ce lien présumé avec Harvain. En voilà un autre qu'elle apprécierait grandement de rencontrer en dehors d'un cadre purement professionnel. Ne serait-ce que pour parler thé... Et il y avait aussi la dernière. Thaïs. L'enfant gâtée. Impossible a supporter par la seule pensée. Du peu qu'elle avait perçu dans les premiers temps la xénophobie était bien trop développée chez elle. Un magnifique produit du Un. Mais entre le temps passé depuis l'appel de la voix de cendre et les bienfaits que pouvait produire une rencontre en face a face peut-être que...

Bref. Pour aujourd'hui de toute manière elle avait rendez-vous dans un jardin du sanctuaire. Même si ce n'était pas la première fois qu'elle se rendait au Dè, Naoko n'avait jamais mis les pieds dans cette partie du quartier. Elle aurait pu en profiter pour visiter mais elle ne s'était jamais sentie particulièrement attirée par les visites. S'installer en un lieu et s'y délecter de l’atmosphère était bien souvent bien plus agréable. Si des choses méritaient vraiment d'être vues Oromonde les lui présenterait. Ou pas.

Malgré son accent, elle parvint sans trop de peine a trouver l'endroit dit et s'installa sur un banc... Il restait près de deux heures avant le rendez-vous... Et malgré la fraîcheur ambiante elle se délectait de la caresse du soleil sur son visage. L'habituel voile qui couvrait son visage pendu contre sa joue, elle repris la lecture qu'elle avait abandonné au matin. Rien de particulièrement utile pour le coup. Un recueil de poèmes courts sur lequel elle appréciait de méditer. Pour une fois elle s'offrait un peu de repos, espérant que les heures a venir ne seraient pas trop désagréablement professionnelles.

La relative fréquentation des lieux assurait une certaine sécurité et elle pouvait s'offrir le luxe de ne pas trop s'inquiéter des intentions d'Oromonde. Pareille méthode n'apporterait de toute manière rien d'utile. Inutile même de relever les yeux lorsque l'heure serait venue. Rien ne pressait.



A chaque rêve son chemin.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Sukra 12 Dasawar 815 à 12h25
 
Oromonde ne fût pas longue à se manifester. Elle se trouvait déjà là cinq minutes avant l'heure précise du rendez-vous. Difficile d'ignorer la haute silhouette qui n'était plus trop filiforme, voire pas filiforme du tout. En ce temps frais, elle serrait son manteau de laine contre elle, ce qui épousait la forme arrondie du ventre et de la poitrine. Yeux noisette, cheveux stricts, teint coquille d’œuf pâle, cerné, fatigué. On aurait pu avoir vue plus réjouissante.

Le public avait tendance à s'écarter un peu de cette silhouette déstabilisante, sans y prêter attention. Ce qui lui allait bien. Les bras croisés, elle rejoignit sans hésiter la jeune femme voilée sur son banc. Comment savait-elle qu'il s'agissait de Naoko ?

Ben, en fait, elle ne le savait pas du tout.
Simplement, Oromonde avait inféré de sa fréquentation quotidienne des Lanyshtas que ces derniers agissaient souvent de manière marginale et avaient des goûts vestimentaires pour le moins remarquables, si ce n'est douter. Prenez Jade Shragelle : une géante à la peau vertte de deux mètres en décolleté de cuir, forcément, vous finissiez par faire attention. Harvain ? Un majordome en smoking, ça se voyait aussi. Cal Keran ? Le sautillant, fringant et séduisant jeune homme aurait tout aussi pu se coller sur la tête l'affiche : « je vais vous causer des ennuis. » Il n'y avait, la réflexion, que Rhôz qui pouvait passer pour quelqu'un de normale. Yloyse ?Elle était bleue, bon sang. Et on pouvait continuer la liste : niveau discrétion, les Lanyshtas se posaient. Ce pourquoi Oromonde supposait qu'une jeune femme portant un voile autour du visage, qui laissait toutefois apercevoir une carnation orangée assez frappante, pouvait potentiellement être une Lanyshta.

Elle s'assit à côté de la jeune femme en soupirant d'aise, attendit cinq minutes sans rien dire – et, à l'heure précise du rendez-vous, se fendit d'un :

« - Vous êtes bien Naoko, n'est-ce pas ? »

Qui témoignait de sa maladresse en société par sa brusquerie.

« - Que lisez-vous ? »





Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 14 Dasawar 815 à 13h05
 
***
Elle est si étrange,
L'étrangère banalité,
Pour s'en souvenir,
Un effort de chaque instant,
Un oublis tellement aisé.
***


Cela faisait un peu moins de deux heures que Naoko s’adonnait a la lecture. Son voile, accessoire si commun parmi la foule qui appréciait de pouvoir se protéger le nez de l'horrible odeur laissée par la pluie derrière un peu d'étoffe parfumée, pendait mollement sur sa joue sans rien cacher de son visage. En terme d'étrangeté celui-ci n'avait rien de particulier non plus. A part peut-être la tâche de naissance qui s'étendait particulièrement loin tranchant son visage de la plus disgracieuse des manières, sa pigmentation plus sombre jurant avec la clarté de sa peau orangée. En cela rien ne méritant s’attarder son regard sur la krolanne lisant sur son bac.

Pour une obscure raison, la majorité de ceux qui avaient entendu la voix des cendres avaient une peau d'un beige rosée et semblaient oublier que d'autres couleurs étaient toutes aussi naturelles... Ils s'attardaient sur la couleur de peau d'Yloyse ou de Jade, quoi que cette dernière n'ai étendu le vice jusqu'à ses vêtements, oubliant qu'ils avaient probablement croisé des krolanes tout a fait normaux dotés de la même pigmentation, la veille, dans la rue en bas de chez eux...

Dans le cas présent, pour une personne cherchant une Lanystha seule attendant un rendez-vous en ces lieux n'aurait pas eu grand mal a la désigner comme la personne la plus probable. Primo : elle était seule. Ce qui, parmi les femmes présentes n'était pas une majorité. Secundo : elle lisait. Activité parfaitement adaptée pour attendre quelqu'un. Tertio, un rapide coup d’œil a son livre indiquerait a toute personne habituée aux patois des différents kils que ce livre était écrit en Sinite.

Lorsque la jeune femme enceinte vint s'assoire a ses côtés, Naoko ne releva pas, ne lui accordant qu'un bref regard. Oromonde, puisqu'elle correspondait approximativement a la description qu'Yloyse lui en avait fait et que le stade de sa grossesse semblait concorder eu la délicatesse de ne pas la déranger dans sa méditation.

Quelques minutes passèrent sans qu'elle ne tourne la moindre page sur laquelle ne trônaient pourtant que quelques mots. Lorsque la voix de la kildéenne brisa le silence elle pris le temps de glisser la fine bande de tissus accrochée a la couverture entre les deux pages avant de refermer le livre...

- Je n'aime pas particulièrement ce nom... Nous pourrions en rester a Naomi ? Oromonde je suppose.

Le ton n'était pas particulièrement interrogatif et avait un petit quelque chose de frais. Puis, levant son livre avec un franc sourire... Plus la moindre once de fraîcheur dans sa voix, visiblement ravie que la question lui soit posée.

- Un recueil de poèmes. Vous voulez que je vous en lise quelques uns ?


A chaque rêve son chemin.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 27 Dasawar 815 à 12h19
 

Oromonde avait fini par s'habituer aux goûts des cachotteries et aux doubles-noms de ses frères et sœurs lanyshtas (enfin...frère et sœur...dans un sens très métaphorique. Si Oromonde avait eu l'occasion d'élever une seule de ces créatures au sein de sa famille, nul doute que les lanyshtas seraient des êtres plus éduqués et vertueux, c'est à dire dévoués à leur collectivité, comme tout digne krolanne!)

Aussi hoche-t-elle simplement la tête quand, la voix quelque peu alizéenne, son rendez-vous lui indique qu'il serait plus convenable de changer d'apostrophe. Les noms, de toute façon, ça ne fait pas peau. Et pour le coup, la peau, c'était un truc qu'Oromonde comprenait mieux. Son ancien travail d'artisane lui avait laissé une certaine habileté à la lecture des épidermes ; grains, pigmentation, poils, cicatrices, rides, veines, le doux creux provoqué par l'os, tout cela lui plaisait et elle le lisait volontiers à paume ouverte.

La femme enceinte n'a guère besoin d'affirmer son identité, celle-ci ayant déjà été exposée par ailleurs. C'était de plus en plus difficile de se camoufler, surtout derrière un ventre rond.

Mais lire des poèmes, ça, c'est nouveau!

Et pourquoi pas, après tout ? C'est une manière plaisante de passer le temps.

«  - Volontiers.  »

Nul doute que la loquacité n'est le fort d'aucune de nos protagonistes...


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 6 Jangur 816 à 14h18
 
***
Une parole pesée,
Afin de tout signifier.
L'amour du silence.
***


L'absence de paroles superflues accompagnées d'une réponse par l'affirmative d'Oromonde amènent un léger sourire sur les lèvres de la Sinite... Elle avait pu remarquer que les Dariens peinaient a comprendre comment elle faisait pour être si bavarde tout en appréciant autant le silence et finissaient ainsi par oublier ce deuxième aspect de sa personne. S'il était peu probable que son interlocutrice partage les mêmes traits de caractère au moins pourrait-elle profiter d'un silence que personne ne serait tenté de briser en chantonnant quelque mélodie (fort agréable au demeurant)... Cela venait probablement de la vie au Dara ou le silence était plus mythique encore que dans les autres quartiers... Le chant des machines comme disait Lia...

Elle aurait pu choisir le poème le plus adapté a la situation mais elle préféra opter pour la simplicité. Tournant la page elle pris le temps de lire les trois lignes devant elle avant de les retranscrire en Krolanne d'une voix posée :

- Dans tout le soir un seul bruit
celui de la chute
des blanches fleurs de camélia

La traduction depuis le Sinite altère légèrement le rythme de ces quelques mots sans pour autant en réduire la portée. Un légère brise fait chanter les feuilles des arbres tout en repoussant les désagréables odeurs dégagées par les quelques flaques restant ça et là...

Naoko laisse une nouvelle fois se regard se perdre dans le vague... Dans son esprit les mots rebondissent, s'agitent puis se calment... Formuler ces poèmes a l'oral en change la portée... Peut-être aurait-elle, finalement, du en choisir un de façon plus posée ? De toute manière ce qui est fait est fait et en prononcer un autre briserait le charme. Ils ne sont pas fait pour être récités mais pour cristalliser un instant. La floraison est peut-être adaptée a cette rencontre finalement...




HRP//Le Haiku cité par Naoko est de Takakuwa Rankoo j'ignore de qui est la traduction.//HRP


A chaque rêve son chemin.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 10 Jangur 816 à 19h17
 
La tête opaline d'Oromonde dodeline doucement au bout de cette gorge enserrée de noir.

« ... »

L'introvertie créature médite sur le poème lu par Naomi, presque surprise par la ressemblance qu'elle y trouve avec un rythme kil'déen. Le Cantatère se joue sans doute moins des vers, mais il se roule sous la langue avec quelque chose qui rappelle l'intensité légère du poème de la sinite.

Long dialogue noué par le silence.


«  C'est calme. » constate-t-elle au bout de moments enchâssés indéfiniment. Comme le temps passe, elle s'époussette et se relève.

« Allons chez moi, j'imagine que vous désirez vous ressourcer. »

Si Naomi ne proteste pas plus, Oromonde aura tôt fait de la guider jusqu'à la calèche la plus proche (et oui : le Dé est resté très...traditionnel dans ses habitudes de transport...)


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 14 Jangur 816 à 12h49
 
***
Le fil des pensée
Pareil à la douce brise
S'envole dans le calme.
Puis une rafale éveillée
Le retour au vert plancher.

Happée du monde des pensées,
Le courant reprend ses droits.
Grise réalité.
Pour un instant éclairée.
Fleur tourbillonnante.
***


- Il sera bon d'échapper a la fraîcheur...

***
Sourire adressé,
Pour l'instant partagé.
Grise réalité ?
***



A chaque rêve son chemin.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 14 Jangur 816 à 21h59
 
Grise réalité ?
Grise mine, à n'en pas douter. Mais de terne réalité, point ne pouvons-nous en trouver.
Le pied leste, poupée de gris et poupée orangée font leur chemin à travers les jardins boisés.

Passons la description de leur trajet, qui comporte surtout des cochers hélés et des monnaies échangées. Les voilà, ces mignonnes d'une autre époque et d'un autre temps, qui affleurent sur les rues bondées des marchés. Terrains connus des artisanes, où naviguer est aisé.

Oromonde entraîne Naomi patiemment, toujours sans mots ni discours. Enfin, elle lui fait signe de se ranger sur le côté tandis qu'elle déverrouille la porte d'une menue devanture. La boutique, sans prétention ni vitrine, fait plus office d'entrepôt de seconde main.
C'est d'ailleurs un peu ce qu'il en est à l'intérieur : bien qu'aménagé pour servir de lieu de vie, on voit bien que ce n'est pas là la première intention de l'endroit. Des surfaces de travail encombrés et des odeurs contradictoires et pas forcément agréables embaument l'endroit. Dans le salon sont pendues des peaux de taille différente, destinées à être tannées. Avec force soupir, Oromonde se fraye un chemin dans ce décor comme s'il eût agi d'un manoir de bon goût. Elle invite Naomi à rejoindre un canapé sur lequel ronronne un gros chat blanc. Le dénommé Ter, qui à force d'être mignon et un peu boudiné a fini par attendrir assez Oromonde pour qu'elle supplie Thaïs de le lui prêter pour lui tenir compagnie. La jeune femme s’attelle ensuite à allumer un feu sur lequel elle dispose une théière rapidement rincée, puis va s'asseoir à son tour en poussant un soupir de satisfaction, joignant ses mains sur son ventre rebondi.

«  - Racontez-moi votre histoire, Naomi. Quand vous êtes-vous versée dans l'artisanat ? »


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 17 Jangur 816 à 15h17
 
***
Métal ciselé,
Entoure la pierre enchâssée,
Lueur éveillée.
***


Arrivée a bon port, Naoko laisse son hôtesse prendre les devants dans la conversation... Pourtant son sourire s'efface bien vite lorsque la parole est prise. L'absence totale de courtoisie dans les propos amène un air plus sobre sur ses yeux. Es-ce là les manières des kildéens ? Pas étonnant alors qu'Yloyse ai eu quelques peines a conserver son calme... En particulier après ce qu'elle venait de vivre. Pourtant Oromonde avait été décrite comme une amie.

Mettre un terme aux efforts aussi vite serait imbécile... Il était plus que probable, pour ce qu'elle en devinait que se tenait a présent devant elle une jeune imbécile qui soit ne réalisait pas son impudence soit s'imaginait dans son droit le plus strict... Cette dernière supposition semblant plus adaptée a son quartier d'origine... Être choisi par la voix des cendre tout en étant intimement convaincue de l'existence d'un destin ne devait guère être salutaire pour l'égo.

- Il est vrais que j'ai probablement eu bien plus d'occasions d'entendre parler de vous que la réciproque... Mais expliquez moi donc le sens de cette question... Moi qui pensait venir, dans un premier temps, pour affaires et dans l'espoir de rencontrer l'amie d'une amie... Voilà que je me trouve face a un interrogatoire... Es-ce une coutume propre au kil dé que de parler uniquement des autres sans rien dévoiler de soi ? Je dois avouer qu'il m'a toujours été enseigné que c'était là un acte discourtois laissant entendre un rapport de force entre les interlocuteurs.

Le ton n'est pas particulièrement agressif... Il semble presque sincèrement curieux... Un œil attentif saurait même desceller au fond du regard qu'elle porte sans cligner sur Oromonde une lueur d'amusement.


A chaque rêve son chemin.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 24 Jangur 816 à 18h16
 

Loin de se douter de ce qui se trame dans l'esprit de Naoko/Naomi, Oromonde attend paisiblement sa réponse, persuadée d'avoir ouvert un sujet de conversation aimable et assez banal.

Mais son éternelle maladresse sociale a dû encore frapper, puisque cette dernière, loin de répondre à la question, la retourne contre la jeune femme. Un peu déstabilisée, Oromonde regarde Naoko drôlement, pas bien sûr – d'autant plus que cette dernière semble s'amuser de la situation – qu'elle n'est pas en train de se payer sa tête. Ah bon ? On enseigne la politesse aux sinites? C'était nouveau, ça. Elle se garde bien de rétorquer cependant, malgré sa surprise, et tente de saisir le raisonnement de sa comparse. Nope. Ça lui échappe encore. Tant pis, dans ces cas-là l'esprit simpliste d'Oromonde agit toujours selon le principe suivant : rester honnête, ferme, et polie, peu importe les circonstances. Ce qui, il est vrai, ne lui fait pas que des amies et peut lui conférer un côté indélicat et imprudent.

« En fait, oui.
Pour un kil'déen, ce qui compte, c'est l'autre, la communauté, et non l'individu personnel.
De ce fait, notre étiquette nous impose de parler aussi peu de nous qu'il est possible. Pas que ce soit formellement interdit, sinon nous n'aurions guère de conversation ! Mais il est plus poli d'accueillir un Voisin en s'inquiétant de son Destin et de ses projets. Généralement, à nos yeux, un métier ou une profession nous étant intimement lié puis-qu’octroyé à la naissance par l'Augure, il a une certaine...importance pour l'autre. Il nous est difficile de croire que de tels choix soient faits par hasard et nous aimons à ce sujet raconter des histoires. Ce qui en fait donc une coutume, oui.

Je dois avouer que je ne vois pas bien quel rapport de force cela présage. Les sinites réagissent-ils si différemment ? M'étant rendue au Sin, je n'ai pu y voir que des individus hétéroclites, difficiles à comprendre tant chacun était unique. Mais nous ne sommes pas obligées de parler de vous, si cela vous déplaît. Ni de parler tout court. »


Oromonde reste aimable et se renferme dans le silence.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 1 Fambir 816 à 09h38
 
***
Ce terrible gouffre,
Entre amoureux des mots
Et innocence.
***


Le ton est pour le moins rassurant. La franchise semble fonctionner face a cette kildéenne... Le postulat de base était simple. Et elle était une amie d'Yloyse. Un peu de bousculade bonne enfant ne devait pas trop l'effrayer... Naturellement aucun moyen pour son interlocutrice d'être certaine de ses propres intentions. Et bien rapidement son laïus confirme la situation...

Une enfant ? Etait-il réellement possible que l'ensemble des habitants d'un kil se base sur un raisonnement aussi... incomplet ? Qu'ils aient développé leur politesse et leur soit disant altruisme sur un concept aussi fondamentalement égocentrique ?

Au final... Ce n'était pas vraiment improbable. La méthode semblait tout a fait Krolanne dans son fonctionnement et ceux qui avaient grandi avec ne devaient probablement pas se rendre compte de l'insulte faite a leurs interlocuteurs... En faisant en sorte que chacun oblige son vis à vis a être « impoli » ils contournaient leur propre tabous. Et ne réalisaient probablement pas l'aspect risible de la chose.

- Voilà qui est étonnant je dois bien l'avouer... Chez moi, au Sin, il est généralement d'usage de ne pas amener quelqu'un a parler de quelque chose dont on n'est soi-même pas prêt a parler... Ainsi supposant qu'il soit question d'artisanat, je commencerais par évoquer certaines ficelles de mon Art avant de questionner sur celui de mon interlocuteur. Les rares cas ou nous ne procédons pas ainsi sont lorsqu'il y a une flagrante inégalité... En me questionnant ainsi plusieurs choses pouvaient donc être sous-entendues.

Plus d'amusement dans sa voix, l'intonation est mesurée, précise. L'objectif pour elle est ici de transmettre un message indépendant des personnes...

- Soit que vous estimiez que j'avais le « devoir » de vous répondre... Soit que mon éventuel intérêt pour votre propre personne ne mérite pas qu'on s'y attarde, rabaissant non seulement votre propre valeur mais insinuant que ma curiosité serait mal placée. Pour finir vous me mettez dans une situation délicate. Supposons que je ne souhaite pas vous répondre. J'ai désormais le choix entre être impolie et refuser de manière claire, ce qui peut être considéré comme impoli, et mentir. A la lumière de ce que vous venez de dire je comprend mieux mais me questionne encore. S'il est impoli de parler de soi... Pourquoi m'ammèneriez-vous à parler de moi ? Ce faisant vous me demandez d'être impolie. Je conçois que vous voyez en cela une invitation a faire fi des convenance mais je dois avouer que mon éducation y aurait deviné une manière d'inciter son vis à vis à la faute et donc a le rabaisser.

Un sourire viens fleurir sur les lèvres de la Sinite... Autant ne pas trop s'attarder là dessus après tout.

- Au sin... Nous sommes tous très différents mais il reste quelque chose de commun. Nous aimons entretenir l'illusion que nous sommes tous, peu ou prou, égaux. Ou du moins chacun d'entre nous aime a penser qu'il n'est inférieur a nul autre ou du moins que les petites inégalités s'équilibrent globalement. Enfin... Pour entamer la discussion en parlant de moi sans pour autant donner cette sensation a un Sinite vous auriez pu commencer ainsi : « Je craint qu'Yloyse ne vous en ai dit bien plus sur moi que la réciproque... Je ne sais même pas depuis quand vous vous connaissez ! ». Il n'y a même aucune question. Vous m'indiquez un déséquilibre et me demandez de manière implicite de le combler. Il me serait facile de nier le déséquilibre en vous rassurant ou de le combler en donnant des réponses. Par ailleurs vous parleriz d'une tierce personne, d'une de nos connaissances communes, me laissant une porte de sortie ou je n'ai pas plus besoin de parler de moi que vous de vous.

Un léger haussement d'épaules.

- Bref. Pour vous répondre j'ai fait pas mal de mauvais coups quand j'étais plus jeune du coup même si je bossait de temps en temps chez un maître couturier. Ca ne fait que quoi... 4/5 ans que je suis devenue apprentie a plein temps ?


A chaque rêve son chemin.

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