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Au bazar bazardons le bizarre
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 27 Dasawar 815 à 13h11
 
[rp ouvert]

Fin de jour clair, lumières douces, angles aigus : les Chanteurs et Chanteuses appuient la scénographie de leurs chœurs vespéraux, louanges à la gloire de Scylla. Le tout, accompagné du contrepoint occupé et pressé du marché de Thün, centre de la vie commerciale et artisanale de la très pittoresque vie kil'déenne.


Tout cela était fort joli, mais Oromonde s'en fichait un peu tandis qu'elle rejoignait sa planque. Enfin...planque...c'est un bien grand mot.
Il s'agissait d'un petit entrepôt aménagé pour y vivre et y travailler. Les subventions d'Ascara et les économies d'Oromonde avaient permis sa rénovation et son ré-aménagement. La longue femme brune y vivait, la plupart du temps. En rentrant chez elle, elle déposa quelques piécettes à l'attention du palefrenier qui l'avait conduit jusqu'ici dans son carrosse de rue. Très pratique ; Oromonde ne s'imaginait pas marcher depuis la Loge jusqu'à sa tanière depuis que le petit fœtus avait pris forme et surtout caractère.

La future mère illégitime s'approcha de sa devanture. Même à la nuit tombée, le quartier ne tarissait pas et la plupart des commerces restaient ouverts. Une occasion d'espérer vendre quelques produits manufacturés.

L'atelier qu'elle avait fait installer et sa salle de confection était parfaitement organisé, selon les préceptes maniaques de rangement de la donzelle. Elle poussa un soupir satisfait en faisant glisser ses doigts fins et calleux sur les peaux mortes qu'elle faisait sécher dans son salon. Nul doute que l'ensemble paraîtrait morbide à n'importe qui, mais son goût et talent pour l'enluminure ne lui permettait plus de se rendre compte qu'accrocher des écorchés à ses poutres paraissait un peu bizarre.

Le tout avait bien séché, ce qui allait lui permettre d'appliquer le vernis nécessaire à sa traite. A terme, elle aurait renouvelé son stock de parchemins divers et variés.
Une partie de ceux-ci serviraient à son utilisation personnelle, dans les Augures. Une autre alimenterait ses commandes. La dernière serait exposée ici.

Oromonde fit mander son nouvel assistant, un mioche dépanaillé qui avait besoin de sous et qui faisait le petit boulot que le physique d'Oromonde l'empêchait de faire. C'est à dire qu'il s'occupa de soulever tréteaux, bancs et chaise à bascule à l'extérieur, ainsi que de faire allumer les quelques lanternes nécessaires à l'attrait du chaland.

Oromonde se couvrit généreusement et plaça une paire de lunettes rondes au bout de son nez en trompette. Puis elle alla s'installer sur sa chaise à bascule, entourée des pots d'encre et de divers vieux livres qu'elle avait récupéré et retaper, de parchemins de toutes sortes, et de pages d'enluminure kildéenne que semblaient apprécier les touristes. Quelques poupées accommodaient l'étal, fabriquées à partir du modèle animé qu'elle même avait construit pour agrémenter son armure. Leurs têtes mécaniques tournaient joyeusement et de façon un peu inquiétante et déstabilisante. Rien, évidemment, ne laissait entendre qu'elle vendait aussi sous le manteau des sortilèges de lanyshtas. Le corps de la femme brune se balançait placidement sur sa chaise à bascule, ses longues mains arachnéennes tissant quelque charme inconnu, tandis qu'un jeune gars un peu plus haut dans la rue bondée jouait un air étrange. La soirée s'annonçait tranquille pour les affaires.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Matal 12 Jangur 816 à 20h45
 
Un entrepôt. La correspondante lui avait proposé de se retrouver dans un entrepôt… Dans sa jeunesse, Kharib avait lu suffisamment de romans noirs pour ne pas ignorer les risques que comportait un rendez-vous dans un entrepôt. L’endroit impersonnel rêvé pour faire disparaître quelqu’un. Heureusement, la bâtisse n’était pas isolée et les commerces alentours demeuraient ouverts plus que de raison, laissant entrevoir une évolution future visant à l’ouverture sans interruption des échoppes. Cette manière de faire profiterait aux familles pouvant s’y relayer ou engager du personnel et prétériterait l’indépendant qui serait contraint de fermer sa boutique pendant ses heures de repos.

C’est en arrivant près de l’adresse mentionnée que le Lecteur avisa une femme frêle et emmitouflée sur une chaise à bascule, balançant tranquillement derrière un étal de parchemins et papiers décoré avec des poupées. S’approchant, baigné par la rengaine de l’ogre de barbarie actionné par un jeune homme un peu plus haut dans la rue, il reconnût, malgré de petites lunettes rondes, maigre artifice, la serveuse qui l’avait inondé à l’Hermine de cristal. Manifestement, elle s’était reconvertie dans la vente de parchemins et d’enluminures de fabrication artisanale. Avait-elle été congédiée ? S’était-elle réorientée ? S’agissait-il d’un piège ? Elle pouvait très bien dissimuler quelque arme sous ses couvertures. L’hiver avait bon dos. La prudence réclamait une approche de circonstance.


Bonsoir. J’ai dû changer de veste depuis notre dernière rencontre.

Dissimulés par la pénombre de sa capuche, ses yeux observaient la réaction de la désormais artisane.

Autour d’eux le monde ne s’arrêtait pas de tourner. Quelques-uns faisaient des affaires. D’autres réglaient leurs affaires. D’autres se mêlaient de leurs affaires. Bref, tout était affaire de circonstances, et de perception. L’important pour Kharib était de ne pas mettre dans une sale affaire, sans compter qu’il avait lui-même à faire dans son laboratoire.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 14 Jangur 816 à 20h11
 
La créature emmitouflée redressa la tête. Elle observa par-dessus ses verres ronds l'inconnu qui venait ainsi l'apostropher, et jeta un rapide coup d'oeil à sa veste. Sur le coup, Oromonde ne reconnut pas le jeune homme qui lui avait causé tant d'ennuis à l'Hermine de Cristal. Il faut la comprendre : la donzelle avait, sur l'année passée, eu beaucoup à faire. Les homicides involontaires ont tendance à vous faire oublier ce genre de petit détail. Pas plus ne fit-elle le lien avec le groupe du « Noyau » qu'elle avait contacté plus tôt, tant cette phrase d'approche paraissait alambiquée.

«  - Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. Madame Huang est sortie, mais elle ne tardera pas à revenir, si c'est ses attentions que vous cherchez » répondit poliment Oromonde qui décidément enchaînait les situations pleine de quiproquo lorsqu'il s'agissait de ce pauvre Kharib...


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Vayang 15 Jangur 816 à 20h01
 
Comme cela était rafraîchissant… La pauvre fille semblait souffrir de la dégénérescence du Frobekh. C’était un phénomène qui avait été observé il y avait de cela quelques décennies. Il s’agissait finalement d’un état rare lié à une alimentation peu varié et dont les symptômes les plus courants étaient la perte de mémoire conduisant à un état schizophrénique à tendance psychopathologique. Avec une telle déficience, elle n’avait assurément pas pu rester au service de l’Hermine de cristal, ce qui expliquerait sa présence derrière cet étale (em)parcheminé. D’autant plus que l’individu qui régentait les lieux de l’Hermine était à peu près aussi ouvert à la discussion qu’un bataillon de krynänns enragés en chasse. Sur le coup, le Lecteur fut saisi d’une certaine pitié, d’autant plus que la demoiselle avait peut-être laissé des dettes lors d’un voyage, même si le plaignant avait été – physiquement – convaincu du contraire. Il convenait donc de la ménager dans ses couvertures. Madame Huang semblait être une personne à l’accès plus facile, voire même plus tactile. Peut-être valait-il mieux aborder la question par ce biais.

Vous habitez avec Madame Huang ? Vous la connaissez bien ?

Peut-être s’agissait-il tout simplement d’une double identité de l’intéressée. Il semblait, en tout cas dans un premier temps, qu’il ne fallait pas la bousculer. Néanmoins, elle semblait plus à l’aise par télépathie que face à face. C’était dès lors curieux d’avoir cherché à rencontrer le Lecteur. Mais sans doute la suite de la scène lui en apprendrait plus sur les facultés de son interlocutrice.

Pour l’heure, c’était sur Madame Huang que la conservation s’engageait.

Kharib était toutefois persuadé que la créature qui était emmitouflée dans ses couvertures était une lanyshsta. Un faisceau d’indices le démontrait. Oromonde s’était déclarée publiquement, tout comme Thaïs d’Ascara. Le maître d’hôtel de l’Hermine en était un également. C’était indubitable depuis que le Lecteur l’avait vu découper un kilsinite comme s’il avait servi un fugu à l’Hermine. Et tout cela pour défendre Oromonde. D’ailleurs, Thaïs avait surgit ensuite dans la rue et était arrivée comme la cavalerie, après la bagarre et le départ de l’étranger. S’agissant de la situation présente, le contact télépathique avec Oromonde lui avait donné cette adresse. Et seule l’emmitouflée semblait manifestement en être sortie. Qui d’autre pouvait-elle bien être ? Qui d’autre à part… Madame Huang ?



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Sukra 16 Jangur 816 à 14h30
 
Oromonde regarda bizarrement le Lecteur. Plus de doute, maintenant, cela devait être un client de sa charmante locataire ; probablement quelqu'un d'influent, d'où la capuche et l'attitude discrète. Oromonde avait plusieurs fois précisé à Madame Huang de ne pas lui attirer des ennuis, mais peut être qu'elle n'avait pas été assez claire avec cette dernière.

Soupirant, elle jeta un rapide coup d'oeil de droite et de gauche dans la rue et fit un signe au jeune mioche qu'elle embauchait pour l'aider à tenir l'étal.

"Remplace-moi."

Elle se redressa, quittant le confort de ses couvertures, et fit signe à l'inconnu encapuchonné de la suivre. Elle espérait vivement que la visite du client ne se télescoperait pas avec celle du représentant du fameux Noyau, ce groupe de lanyshtas kil'déen qu'elle n'avait encore jamais rencontré - ce qui était étrange, étant donné qu'à peu près tous les lanyshtas de tous les kils connaissaient Oromonde. Elle préférerait ne pas avoir à expliquer à ce dernier ce que faisaient exactement Madame Huang et son client dans la pièce d'à côté.

"Venez. J'imagine que vous souhaitez être...discret. Je vais vous installer. "


Elle ouvrit la porte de l'établissement, attendant que Kharib la suive.




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Sukra 16 Jangur 816 à 14h55
 
A la manière à laquelle la créature emittouflée le regarda, elle avait du se rendre compte que son jeu avait été découvert. Le Lecteur savait que c'était elle, Madame Huang, personne inventé de toutes pièces pour les besoins courants discrétionnaires. C'était finement pensé, mais le Lecteur n'était pas dupe. Le doute n'était plus permis, la lanyshsta s'était fabriqué une seconde identité.

D'ailleurs, elle observa attentivement ce qu'il se passait dans la rue avant de faire entrer Kharib dans la maison à laquelle était adossé l'étale. Après lui avoir adressé un signe de tête, il avait suivi Oromonde d'un pas lent, scrutant les environs et l'intérieur de l'habitation autant que possible avant d'y pénétrer.

La discrétion. Evidemment, il souhaitait être discret. Ce n'est a priori pas une bonne idée que celle de claironner la tenue d'une rencontre entre lanyshstas. Lorsqu'elle parla de l'installer, le Lecteur pensa immédiatement à une femme d'intérieur ayant préparé du thé et des petits biscuits sur la table basse du salon.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 19 Jangur 816 à 21h43
 


Et de femme d'intérieur, tasse de thé et de biscuits, il n'y eût point. Quel dommage !
En fait, l'intérieur de la pièce avait une forme vaguement accueillante, peut-être, pour un dérangé ou un excentrique notoire. N'importe quelle personne saine d'esprit refuserait de considérer normal l'amoncellement de matériaux et d'objets divers et variés (scalpels, tissus, fioles, plantes...), ces dits objets rangés en catégorie de taille croissante et selon un savant calcul de colorimétrie.

Mais Kharib n'aurait pas l'occasion de satisfaire sa curiosité, car ce n'est pas vers les pièces du rez-de-chaussée qu'il se dirige mais vers une trappe entrouverte, laquelle descend vers un cellier sous-terrain illuminé de façon tamisée.

Oromonde fait signe au jeune homme de la suivre. Là-dessous, c'est une abondance de carpettes et de décorations peu chères en fanfreluches rouges et noires qui l'attendent. D'étranges instruments pendent du plafond, et un fauteuil en cuir repassé d'un drap attend sagement le postérieur de Kharib. Les biscuits et la tasse de thé ont été remplacés par des objets ovoïdes et cristallins étalés sur une table basse. Oromonde a l'air aussi à son aide dans cet intérieur qu'une poule dans un terrier de renard, et elle pointe du doigt une sorte de penderie aménagée :

« - Vous y trouverez les costumes de votre choix. Je vais vous laisser maintenant. Madame Huang ne devrait plus tarder. »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Merakih 20 Jangur 816 à 20h34
 
Sans doute le rez-de-chaussée était-il dévolu à l’activité artistique d’Oromonde. Elle semblait versée dans le domaine artistique et le bazar qui régnait dans la pièce était l’apanage des artistes lesquels, sous couvert de créativité, amoncelaient Syfaria tout entier pour dresser un regard hétéroclite sur la triste condition de krolannes désordonnés. En traversant la salle, Kharib ne pût se retenir de se demander comment le maître d’hôtel de l’Hermine faisait pour tolérer un tel spectacle lorsqu’il se rendait ici. N’était-il jamais venu ?

Lorsque le Lecteur fût dirigé vers une trappe ouvrant sur un escalier permettant l’accès à une excavation, il pensa que la discussion aurait lieu en sous-sol pour plus de discrétion. Pourquoi diable cependant la lumière avait-elle été tamisée ? Elle n’allait tout de même pas lui proposer un rendez-vous romantique ?

La découverte de l’antre de Madame Huang était saisissante. A la fois par le type d’objets qui la remplissaient et par leur piètre qualité. Kharib crût tout d’abord qu’Oromonde, jouant le rôle de Madame Huang, allait ôter ses vêtements pour laisser apparaître une tenue en simili-cuir noire dévoilant les parties charnues de son anatomie. Mais, à la lecture du visage de la jeune femme, il commença à douter de sa double personnalité.

Il sembla dès lors qu’il existât bel et bien une Madame Huang, laquelle, non contente d’être accorte, s’était lancée sur un marché particulier. Kharib ne savait pour qui la lanyshsta l’avait pris, mais il y avait erreur. La seule personne avec laquelle il se voyait jouer à ce genre de jeux, ce serait Samalthia, et encore, il était évident dans son esprit que ce serait elle qui endosserait le rôle de la soumise. Mais l’intéressée risquait de ne pas être d’accord, pour l’instant.


Il n’était pas nécessaire de préparer tout ceci dont je ne vois guère l’utilité. Une infusion avec des petits biscuits auraient suffis, pour peu que vous ne me renversiez pas la tasse comme le cocktail à l’Hermine de cristal. Je vous rappelle que je viens juste, à votre invitation, discuter d’une maison qui s’est écroulée.

Sans doute ainsi l’artisane aura compris qu’il n’était pas un client de cette Madame Huang au rabais. Mais qu’il était le représentant attendu de ce que certains appelaient depuis quelques temps le « noyau ».

Ce faisant, le Lecteur emprunta l’escalier pour retrouver le rez-de-chaussée et une position géographique plus conforme à son rôle.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 24 Jangur 816 à 18h33
 

Oromonde s'arrête, le pied levé, en pleine montée d'escalier.
Dans sa tête naviguent plusieurs images :
- il y a un an, un type à la voix nasillarde sur lequel elle a dû renversé un plateau de cocktails. Elle avait été persuadée qu'il s'agissait de Klem à l'époque. Il lui avait un croche-pied, par Scylla ! Et il avait l'air d'en savoir bien plus qu'il ne le laissait apparaître….
- les cuisines de l'Hermine, où elle avait subséquemment passé des journées entières à éplucher des patates et des choux tandis qu'Harvain lui criait des trucs dessus.
- le type nasillard portait une cagoule, non ? Ou un genre de vêtement qui disait « je suis mystérieux et ténébreux. » Ce qui allait bien avec le rôle de Klem à l'époque...
- comme ce brave homme qu'elle venait de jeter dans le donjon aménagé de Mlle Huang !
- se pourrait-il que ce soit UNE SEULE ET MEME PERSONNE...

….ET DONC….

Qu'elle soit en train de discuter avec Klem Athis en personne ? Le fameux groupe du Noyau, qu'elle avait contacté, serait-il en réalité l'identité secrète du lanyshta perdu ? Cela expliquerait bien des choses, comme par exemple….

Non, non, non, arrête-toi ici, Or, s'intime la jeune femme, de plus en plus déconfite. Fort heureusement, le lanyshta inconnu n'a pas l'occasion de voir le doux visage d'Oromonde s'allonger puisqu'il la double sans même un regard pour remonter à l'étage. Ce qui lui laisse une quinzaine de secondes pour se recomposer un masque impassible. Fais comme si tu avais tout prévu, c'est la seule solution.

Silencieusement, Oromonde émerge à son tour, tâchant de conserver un peu de dignité après cet énième échange raté. Bon. Maintenant que les lanyshtas secrets du Kil'Dé la prenaient pour une demeurée, comment pouvait-elle se rattraper ?

Elle se racle la gorge, fais en sorte de ne pas croiser le regard du lanyshta inconnu, et reprend froidement :

« Oromonde Shen.
Navrée pour ce quiproquo. »


Elle l'invite de la main à s'asseoir et en fait de même, non sans satisfaction, et passe une main lasse sur son visage.

« Pour faire simple. Tout comme vous, j'enquête sur cette affaire que notre amie commune a fait connaître.
Votre groupe opère aussi sur ce cas, bien que je ne sache pas bien pourquoi ni ce que vous faites exactement.
Vu la complexité de l'enquête, il me paraît probant de partager nos suspicions et hypothèses.

Si, bien sûr, vous et votre groupe avez un désir de coopération. »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Luang 25 Jangur 816 à 20h19
 
Revenu dans la pièce du rez-de-chaussée, le lanyshsta donna un coup d’œil circulaire afin de localiser un endroit qui aurait été aménagé pour recevoir un invité autrement qu’en lui tapant sur les fesses. Mais la maîtresse des lieux, quoique Madame Huang paraissait la supplanter à ce titre, revint du sous-sol à sa suite, ne lui laissant pas le loisir d’inspecter le bric-à-brac encombrant la pièce.

Fidèle à son habitude, elle s’était présentée sous son vrai nom. Ce fût alors seulement qu’il avisa l’état de grossesse de la jeune femme. Il n’avait jamais prêté beaucoup d’attention à ce genre de phénomène, probablement parce qu’il avait le souci de ne pas juger. Pour sa part, il reprit le nom qu’il avait donné à Khan au moment de leur rencontre.


Martel.
Pas d’inquiétude. Vous m’aurez simplement fait visiter.


A l’invitation reçue de s’assoir, il débarrassa le siège de ce qui y était empilé avant d’y prendre place. La lanyshsta ne respirait pas la sérénité. Peut-être était-ce dû à son état, peut-être aussi à cause de la venue d’un étranger lui réclamant le remboursement d’une dette, à moins que ce ne soit simplement le fait de l’encombrement de la pièce. Pièce rangée, esprit apaisé.

Et, tout comme moi, vous n’enquêtez pas seule sur cette affaire…

En effet, il se rappelait de Thaïs d’Ascara à la fameuse soirée de l’Hermine de cristal, lorsque les scandales se déclenchaient à répétition sous couvert de mondanités. Il se rappelait également l’avoir revue dans une ruelle sombre après que le maître d’hôtel de l’Hermine eût découpé l’étranger venu réclamer le paiement de la dette d’Oromonde. Et Thaïs avait pris la parole sur les Entrelacs pour faire part de son intérêt à suivre cette enquête. Si Oromonde indiquait maintenant qu’elle en faisait de même, il n’était pas concevable dans l’esprit du Lecteur qu’elle le fasse de manière strictement individuelle.

Par contre, le terme d’amie est galvaudé. Je l’ai entendue sur les Entrelacs, jamais rencontrée. Ce ne peut être mon amie à l’heure actuelle.

La précision pouvait être utile.

Pour faire court, la maison était sur notre chemin. Nous avons décidé d’aller apporter du renfort à celui qui s’y trouvait seul. Mais nous sommes arrivés trop tard. L’enquête avait déjà été salopée. Nous avons toutefois glané certaines informations que nous utilisons dans le contexte général de ce que nous apprenons. C’est tout.

Puis, renversant la question :

J’imagine que vous vous occupez de la partie administrative de l’enquête. Vous avez du découvrir qu’il n’y a jamais eu de famille Flicksen dans cette maison.

La partie administrative de l’enquête. Vu son état, c’était ce qu’elle pouvait entreprendre, tout au plus. Mais, il terminait sur un point important. C’était censé amorcer l’échange d’information.


UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 27 Jangur 816 à 23h04
 

«  Hmm », acquiesce Oromonde. Elle déploie une main pâle et fine. «  Je me demandais justement si vous pouviez me décrire un peu mieux l'intérieur de cette maison. Malheureusement il semblerait que vous n'ayez pas été celui ou celle qui s'y trouvait lors de l'inspection.

Oui, ce n'est pas une surprise. La famille Flicksen semble avoir été usurpée, ou remplacée, tout du moins dans les registres. C'est fâcheux.

Ça laisse, surtout, peu de traces pour retrouver ce qui pourrait être le seul survivant de cette macabre mise en scène, à savoir le fils. »


La main diaphane cesse de tracer ses arabesques méditatives dans les airs pour se retrouver calé sur un menton songeur. Plus guère timide, maintenant, la lanyshta jauge son camarade silencieusement et passivement.

« Vous comptez poursuivre cette enquête ? Ou suiviez-vous d'autres buts ? »


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Julung 28 Jangur 816 à 20h50
 
Le Lecteur reprit simplement.

Vous savez déjà que l’empreinte mentale de celui qui communiquait son avancée dans la maison sur les Entrelacs est différente de la mienne.

Je l’ai vu sortir de la maison. Il est reparti l’air de rien comme s’il était descendu d’un toboggan.


Il ne reste rien de la maison et les fondations ne nous apprennent rien. J’ai emporté un peu de la mousse qui a recouvert l’habitat. Je l’analyserai dès que possible.

Il fût surpris par la suite :

Un survivant ? Survivre à une image ? Il n’y a jamais eu de famille Flicksen dans cette maison. Il n’y a donc pas eu de massacre. Il n’y a donc pas de survivant. On ne survit pas à quelque chose qui n’a pas existé.

Il n’apprécia pas véritablement le fait d’être jaugé comme le faisait la miss assise en face de lui. Lui ne procédait pas ainsi.

Il écoutait et il observait. Calmement, rigoureusement.


Non, je l’ai dit. D’autres mènent l’enquête, qui ont dit ne pas avoir besoin d’aide. Cela suffit. Il y a suffisamment de choses à faire.


UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Merakih 23 Marigar 816 à 20h17
 
Il s’était arrêté de parler. Il avait cédé la parole à son interlocutrice. Il avait attendu. Mais rien. Celle-ci restait de marbre. Elle était comme figée. Elle respirait encore. Mais elle ne bougeait plus. Elle ne prononçait plus aucun mot. Son regard était vide. Le Lecteur se leva. Il fit le tour de la pièce. Pas rapidement. Pas comme un voleur. Uniquement comme quelqu’un qui attend quelque chose qui ne se produit pas. Il fit un inventaire sommaire de ce qu’il voyait dans le bric-à-brac qui régnait dans la pièce. La lanyshsta n’eût toujours aucune réaction.

Elle demeurait impassible. Elle aurait été couchée, on aurait pu penser à un état catatonique. Là, sa position rendait cette interprétation impossible. C’était un peu comme si son esprit était ailleurs, comme s’il n’y avait plus de pilote dans son cerveau. C’était étrange. Pas forcément inquiétant, mais étrange.

Il convenait toutefois pour le Lecteur de s’en aller. D’abord parce qu’il avait affaire ailleurs. Ensuite, parce qu’il ne tenait pas à être présent quand celle qui était son interlocutrice jusqu’alors serait découverte, apathique, le regard vide, dans son fourbi. Enfin, parce qu’il ne souhaitait pas particulièrement rencontrer Madame Huang. Pour peu que son client se soit désisté – ce que l’on pourrait comprendre, elle irait sans doute jusqu’à jeter son dévolu sur le Lecteur. Comme ce dernier n’était pas intéressé par le genre de services qu’elle proposait, il était inutile de la faire fantasmer en restant davantage dans l’endroit.

Le crépuscule était tombé. Les ombres étaient multiples. Il fut donc aisé pour celle qui sortait du Chaudron fumant de se fondre dans l’obscurité sans soulever un sourcil à quiconque.

Si la lanyshsta à l’esprit embrumé dissipait le brouillard, il serait assez tôt pour poursuivre la discussion. Ou il serait trop tard…



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.

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