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Une bibliothèque secondaire
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Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante
Kil'sin
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Le Dhiwara 7 Agur 816 à 17h09 |
Si Rhôz est venue en Kil'dé, c'est avant tout pour effectuer une étude documentaire sur le développement historique de ce kil, ses ramifications et ses relations avec les autres sharss. Elle espérait faire sa recherche à la bibliothèque de la Lecture, fameux bâtiment situé au cœur d'un parc boisé et splendidement intégré à sa végétation. Elle pensait que son statut de chercheuse en herbe à l'Institut comitaire des grande études lui ouvrirait facilement les portes de cette bibliothèque, la plus grande du kil, mais elle faisait erreur. Aux yeux des bonzes administratifs du Dé, son appartenance à l'un des grands comités universitaires du Sin n'a pas semblé constituer le moins du monde un élément certificatif susceptible de lui valoir accès aux lieux.
Peut-être aurait-elle dû mieux préparer sa venue, prendre quelques contacts préalables, faire en sorte que Müschrën ou un autre professeur lui ouvre quelques portes... Hélas, ces derniers temps son emploi du temps a été quelque peu chaotique et, profitant d'une courte période de calme, elle s'est dépêchée d'organiser sa visite en Kil'dé sans s'embarrasser de paperasse ou d'autres démarches administratives – bien qu'elle l'ait pourtant envisagé de longue date, elle a pour ainsi dire improvisé son passage. Résultat : on lui a plus ou moins claqué la porte au nez.
Elle en était à se demander – et presque sérieusement – s'il lui faudrait pénétrer dans les locaux de la Lecture de nuit, par effraction, pour mener à bien ses recherches, quand une rencontre de hasard est venue lui sauver la mise. Des étudiants ou lecteurs novices prenaient une collation dans le parc ce jour-là et, reconnaissant sans doute dans son allure quelque chose d'estudiantin et peut-être aussi intrigués par ses airs d'étrangère d'un autre kil, ils l'avaient invitée à se joindre à eux. Quelques verres aidant les discussions avaient été cordiales, même fort amicales, et on avait fini par lui recommander de se replier sur les Archives annexes secondaires, établissement qui malgré son statut plus modeste, et même un peu obscur, possède l'un des fonds bibliographiques et documentaires les plus complets du Kil'dé – presque uniquement des copies plutôt que des originaux, mais des copies de première qualité, et de presque tout ce qui existe dans le kil. Des conseils prometteurs que Rhôz s'est empressée de suivre.
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Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.) |
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Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante
Kil'sin
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Le Merakih 10 Agur 816 à 14h55 |
C'est devant une grande bâtisse payant peu de mine malgré sa taille, fondue de façon quasi mimétique dans le décorum kildéen, que l'Étudiante se retrouve dès le lendemain. C'est une construction affichant sobrement ses pierres bien taillées, qui s'étale en longueur sur tout un côté d'une moyenne artère du kil, une rue faiblement pentue débouchant sur une avenue près du parvis de Scylla. Leurs trois étages et leur toitures d'ardoises distinguent peu les Archives annexes secondaires des constructions voisines. Ici tout est un, et l'on dirait que le Un se doit d'être semblable à lui-même en toute part.
Cette fois-ci entrer et obtenir une autorisation d'accès pour la lecture des ouvrages s'avère nettement plus simple – l'affaire est réglée en à peine une demie heure, sans avoir besoin de produire plus que les quelques certificats institutaires que l'Étudiante a amené avec elle. Elle se retrouve donc bien vite à une table, dans une section consacrée aux premiers temps de la Cité, l'époque primitive précédant ou faisant immédiatement suite aux prédictions de Scylla, l'aveugle voyante. La voilà donc prête enfin à s'absorber dans son sujet de recherche quand un problème non anticipé survient au coin d'une allée, alors qu'elle allait chercher un livre.
- Bonjour Rhôz.
Bien que de connaissance récente, le visage souriant qui se trouve face à elle ne lui est pas inconnu : c'est celui de l'un des étudiants de la veille.
- Oh... Khâm'omille, c'est ça ?
- Exactement. Content que tu te souviennes de moi !
L'Étudiante aurait eu du mal à oublier le nom de cet étudiant qui s'est montré, le jour précédent, sympathique mais un peu collant. Elle avait été soulagée de pouvoir s'en défaire avant de rentrer à son hôtel. Elle n'a jamais été très encline aux jeux de l'amour et de la séduction, encore moins depuis l'Éveil. Cela lui avait évité de devoir déployer des trésors de diplomatie ou de se montrer inutilement cassante. Mais, visiblement, le hasard veut la remettre à l'épreuve.
- Cela me fait plaisir de te revoir aujourd'hui Rhôz. Ce n'est pas tous les jours qu'on croise une « sans destin », comme on dit chez nous, qui soit aussi intéressante que toi.
Les augures de ce cher Khâm'omille lui auraient-elles prédit un grand amour en provenance d'un autre kil ? En tout cas, le doute ne l'étouffe apparemment pas, et il n'y va pas non plus par quatre chemins. Rhôz soupçonne maintenant assez fort que le hasard ou le destin aient moins à voir dans cette retrouvaille qu'un bon calcul de probabilité. Il n'était en tout cas pas trop incertain qu'après lui avoir indiqué l'adresse d'un bonne bibliothèque où mener ses recherches on pourrait l'y retrouver les jours suivants. L'Étudiante sent que ce Khâm'omille va troubler la quiétude qu'elle espérait avoir pour son travail.
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Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.) |
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Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante
Kil'sin
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Le Merakih 10 Agur 816 à 20h07 |
Après l'échange des amabilités d'usage, Rhôz essaie de faire comprendre poliment à son nouvel ami qu'elle doit maintenant le laisser pour se plonger dans ses recherches. Mais rien à faire.
- Laisse moi t'aider, je connais ces archives comme ma poche !
Elle ne se sent pas d'humeur à hausser le ton pour l'envoyer balader – c'est peut-être l'atmosphère feutrée des bibliothèques qui invite peu aux éclats – et puis elle se dit qu'en fin de compte il peut se terrer un once de vérité dans son baratin : s'il connaît si bien ces rayonnages, il pourrait effectivement se montrer une aide utile. Alors finalement, elle consent à lui laisser jouer le rôle de magasinier personnel, lui amenant les titres qu'elle souhaite consulter, pour ensuite les ramener. Elle n'hésite pas à rallonger la liste : plus il passe de temps à chercher des ouvrages, plus elle en a pour lire en paix. L'Étudiante doit cependant faire vite, alors elle se contente de consulter les livres en diagonale, ne prenant que des notes rapides.
Elle réalise bien vite que cela ne peut suffire pour obtenir un matériau d'étude de bonne qualité. Elle se décide alors à tester les capacités de mémorisation photographiques de la psyché lanyshta : chaque fois qu'elle repère un passage qui lui paraît intéressant, qu'il faudrait qu'elle revoie plus tard, elle prend un instant pour fixer les pages correspondantes, les unes après les autres, afin de saisir une image globale de chacune sans vraiment s'attarder à en lire chaque mot ou chaque phrase. Elle laisse son esprit prendre une empreinte de tous les extraits sélectionnés. Si cela fonctionne, elle aura trouvé une formidable méthode de consultation et de copie rapides des ouvrages. Sinon, elle sera bonne pour recommencer toute sa recherche en de meilleures circonstances – c'est-à-dire un jour sans Khâm'omille dans les parages.
En milieu de journée vient l'heure de faire une pause pour manger. Avec bien entendu son nouvel assistant du jour. Malgré ses efforts, elle ne peut empêcher la discussion de dériver sur d'autres considérations que purement académiques. C'est surtout son ami kildéen qui fait la conversation. Son degré de certitude la laisse un peu coite.
- Je suis sûr que c'est le destin qui nous a fait nous rencontrer. Je sens quelque chose de très fort entre nous, Rhôz.
Il est décidément bien tenace, et elle commence à s'en vouloir de ne pas avoir été plus ferme dès le début. Elle va maintenant avoir du mal à se débarrasser de lui. Elle commence même à soupçonner que tout rejet de son encombrante personne risque de ne pas être entendu, aussi clairement et nettement qu'elle l'exprime. Il va peut-être lui falloir trouver une ruse pour lui échapper... En attendant, elle va reprendre ses recherches pour l'après-midi – assistée de son fidèle Khâm'omille, bien entendu...
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Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.) |
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Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante
Kil'sin
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Le Merakih 10 Agur 816 à 20h38 |
Le soir venu, rentrant à son hôtel, Rhôz n'est toujours pas parvenue à se débarrasser de son « admirateur ». Il n'est pas méchant, certes, mais très collant, assez franc dans son attitude, mais un peu lourdaud. Pour une raison qu'elle a du mal à cerner, elle n'a pas eu le cœur à l'envoyer purement et simplement bouler – peut-être parce qu'on sent malgré tout un bon fond dans le Krolanne, si bien qu'on n'a pas vraiment envie de le blesser, ou alors parce qu'il l'a tout de même aidée toute l'après-midi et qu'il serait maintenant cavalier de le congédier trop brutalement. Arrivés à son auberge, il semble cependant nécessaire de délivrer une non-invitation claire et nette.
- Eh bien, Khâm'omille... Nous avons fait une bonne journée de recherches ensemble, je te remercie vraiment pour ton aide, mais maintenant j'ai vraiment besoin de me retrouver seule pour la soirée. Tu vois...
- Pas de problème Rhôz. De toute façon on se reverra sûrement ces prochains jours, n'est-ce pas ?
- Il y a des chances.
Oui, si elle ne prend pas de mesures, il y a malheureusement des chances. Il va falloir qu'elle fasse quelque chose.
- On forme une bonne équipe, je trouve. Tu sais que les augures me prédisaient une rencontre avec une étrangère instruite et que ce serait un des grands moments de ma vie ?
- Je me doutais de quelque chose comme ça, Khâm'omille... On aura sûrement l'occasion d'en reparler une prochaine fois.
- J'en suis sûr.
Il n'est vraiment pas méchant, mais il semble avoir du mal à saisir qu'il faut un peu plus que des prédictions pour que deux personnes se trouvent liées pour la vie. Il est encore heureux qu'il ne soit pas allé plus loin en évoquant, par exemple, la durée de leur future vie commune ou le nombre et le sexe de leurs futurs enfants. Alors qu'elle rentre dans l'hôtel, tout en vérifiant du coin de l'œil que son « futur » disparaisse bien au coin de la rue, Rhôz se dit qu'il lui faut absolument faire en sorte de ne plus jamais croiser cet olibrius. Elle ne tarde pas à se rendre à la réception pour payer sa note. La nuit qui vient sera sa dernière sur place.
Pour être sûre de ne pas tomber « par hasard » sur Khâm'omille à sa sortie de l'hôtel, au petit matin, elle quitte les lieux deux heures avant l'aube, en prenant soin d'emprunter, sans que personne ne la voie, une porte de service donnant sur les toits. Et c'est ainsi qu'elle écourte son premier séjour en Kil'dé.
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Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.) |
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