Les minuscules tâches noirs se sont transformées en d'imposants guerriers en armes et armures qui sans le laisser paraitre m'ont vu arriver depuis longtemps.
Quand je me présente à eux, qui me surplombent du haut de l'escalier, ils me toisent avec un regard froid de professionnels.
Alors que je pose le pied sur la première marche, l'un des deux, le chef apparemment, se délace légèrement dans ma direction :
"Salutations, Messire l'étranger" -et dans sa phrase, seul les mots exprime le respect-
« "Nous ne vous avons encore jamais vu ici et notre travail consiste à surveiller les entrées. »
« Puis-je vous demander d’où vous venez, votre nom et ce qui vous amène ici..." »
Je sens bien que ce n'est pas une question.
J'opte pour une demie franchise un peu préparée :
« "je viens voir le bibliothécaire, je cherche du travail et j'ai des documents à lui soumettre"
»
Son air dubitatif n'est pas encourageant
« "ça ne me dit toujours pas votre nom et d’où vous venez" rétorque t-il fermement.
»
Merin...et je suis d'ici, juste que pour le moment je n'ai eu besoin de venir à la bibliothèque et j'ai été longtemps reclus à cause d'une maladie.
Le mot "maladie" fait toujours sont petit effet, pas sur qu'il soit désireux de fouiller mes affaires.
« "Les armes sont interdites à l'intérieur. Vous n'avez pas d'armes" »
« "Pas d'armes dis-je en écartant les bras, paumes en avant avec mon plus beau sourire" »
Il consulte du regard, l'autre garde resté en retrait mais qui n'a rien perdu de la conversation. Ce n'est peut-être pas lui le chef finalement. L'autre hoche la tête très furtivement et dans la foulée le premier est déjà en train de s'effacer me libérant le passage.
J'allais entrer avec l'espoir d'une nouvelle vie, mais je ne me sentirait rassuré que lorsque je n'aurais plus le regard appuyé des gardes dans mon dos.
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