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Dix-sept statues d'ébène
Un scénario dont vous êtes le héros / l'héroïne |
Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Dhiwara 2 Julantir 817 à 22h49 |
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Il fait grisâtre aujourd'hui. Un désagréable crachin vous surprend lorsque vous parcourez -- seul(e) ou accompagné(e), l'un des sentiers du grand Bois de la Lecture. Prévenant le mauvais temps, les autres promeneurs sont déjà partis, emportant leurs murmures. La forêt désormais vide vous inspire la sérénité, mais vous avez froid.
Au cœur du grand Bois, vous ressentez une anomalie. Vous vous tournez légèrement vers la gauche, et remarquez une statuette plantée bien droite au pied d'un bouleau, non loin du chemin.
L'objet fait six pouces de hauteur. C'est un piquet de bois sombre sur lequel un large disque est vissé. Un visage y est gravé, le nez se confondant avec les sourcils, les yeux grand ouverts pour l'éternité, la bouche muette.
Il est tout à fait possible de poursuivre votre chemin sans y prêter plus d'attention.
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Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé
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Le Matal 1 Agur 817 à 14h08 |
Thaïs est de mauvaise humeur. De très mauvaise humeur. Une autre crise de la mère l'a poussée à l'exil, l'a de nouveau chassée de la maison. Elle erre seule, boudeuse, les mains vissées dans les poches et les yeux au sol. Avec son ample chemise blanche, ses cheveux courts, son pantalon de cuir, elle ressemble à un jeune homme vagabond et mal luné.
Instinctivement, elle cherche l'isolement, va là où il n'y a personne, ne remarque même pas que le temps se détériore...
Elle ne sort de ses songes que trop tard, perdue au milieu du bois. Fronce les sourcils en examinant les alentours.. Cherche à se repérer.
Rapidement, elle remarque la statuette et s'en approche. Elle a déjà oubliée qu'elle était perdue, sautant d'une idée à l'autre comme à son habitude. Son attention peu canalisée comme à l'accoutumée.
La jeune femme frôle l'objet de ses doigts fins, intriguée, parfaitement au fait qu'il est anormal de trouver ce genre de relique en tel lieu...
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Merakih 2 Agur 817 à 22h48 |
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Thaïs frôle l'objet de ses doigts fins.
Elle peut en ressentir certaines particularités. D'abord la surface qui est rayée. Le bois a été enfoncé un peu partout. Il n'est pas sec. C'est une œuvre délaissée qui a vécu les pluies et les nuits froides.
Elle sait. Elle l'a ressenti. Un esprit hante cette statuette. Elle ne lui a pas laissé le temps de s'exprimer. Elle l'a réveillé mais s'est enfuie un souffle après.
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Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé
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Le Vayang 4 Agur 817 à 14h36 |
Thaïs frémit au contact de l'objet. Ses doigts courent à sa surface, épousent ses aspérités. Elle sent... ressent... comme une énergie, à l'intérieur. Mais ne saurait l'expliquer. Happée, fascinée, la Lanyshta éveille tous ses sens, magiques et télépathiques, déploie tous les capteurs dont elle est capable. Mais l'entité semble déjà volatilisée.
La jeune femme tente de se saisir de la statuette, essaye de constater si l'objet est facilement transportable ou non. Peut-être en le montant à quelques artisans aura-t-elle des précisions sur son origine.
La d'Ascara examine également soigneusement l'environnement où elle s'est perdue et où elle a trouvé l'étonnante relique. Trace d'autres pas ? Quelqu'un qui l'observerait ?
Intrépide comme à son habitude, la jeune femme ne peut toutefois empêcher un frisson de courir sur son dos.
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Sukra 5 Agur 817 à 13h54 |
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La magie de Thaïs corrige et amplifie une vibration sonore de la statuette. Elle ne pouvait pas la percevoir naturellement. Maintenant, elle entend:
Exp -<, démarrer.
Exp -<, démarrer.
La statuette peut tenir dans n'importe quel sac. Même si elle est un peu lourde et voyante, Thaïs peut la transporter à la main.
Parmi les artisans, l'ébéniste Suala Maroh est réputée pour son savoir faire, pas pour ses talents en histoire. Il y a aussi Bérien Levelle, l'antiquaire du quartier des Parapets qui a peut-être déjà vu ce genre de relique.
L'objet était là depuis des années. Personne n'y a touché récemment. Tout paraît normal dans cette zone.
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Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé
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Le Matal 8 Agur 817 à 21h30 |
Thaïs pense un instant à quelques adresses réputées où amener l'étrange objet. Sans doute un artisan pourra lui en dire plus sur l'origine ou la signification d'un tel artefact. Mais l'idée s'envole à l'instant même où la statuette réagit à la magie de la sorcière.
Un instant, la lanyshta sursaute et se recule. Mais la témérité étant l'un des grands défauts de la jeune femme, la d'Ascara n'hésite pas une seconde avant de renouveler la manoeuvre. Elle se concentre, darde toutes ses forces magiques vers l'objet, ouvre tous ses sens. Est ce du Kil'darien ? Pourquoi cette langue ici ? Malgré tout, faisant fi de toute prudence, Thaïs répète, mentalement et oralement, les mots qu'elle entend.
Démarrer. Démarrer.
Tant pis si cela déclenche la fin du monde.
Ou pire : lui abîme sa chemise préférée.
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Merakih 9 Agur 817 à 22h07 |
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La main sur la statuette, Thaïs lui ordonne de démarrer. La réponse est un poème kil'darien que la statuette récite d'un ton enjoué.
Sommeil, décennies de repos,
Réveil en douceur et ça, oui,
compliqué d'aligner les mots!
Sacrément content d'être en vie!
Beaucoup de choses à raconter,
hoc et poc et toc et blam!
Qu'est-ce que ça peut signifier?
On veut percer mais on rame
dans une barque à vapeur
dont le moteur est patraque.
Pas cap' de défier la peur,
d'être à court de combustible,
qu'on use un p'tit peu, qu'on flambe,
ça croustille et ça va trembler,
hoc et poc et toc et blam!
Tandis que la statuette récite son poème sans s'essouffler, Thaïs ressent un vide qui aspire l'énergie environnante. Surtout la sienne. Alors que c'est encore infime, elle peut déjà s'en rendre compte.
La tête de la statuette aurait-elle été légèrement dévissée? C'est curieux.
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Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé
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Le Luang 14 Agur 817 à 09h59 |
Thaïs écoute attentivement le poème, sa maîtrise du Kil'darien lui permettant d'en saisir le moindre mot. Et cette douce fatigue, qui l'envahit pernicieusement, à mesure que les mots s'égrènent.
La d'Ascara saisit rapidement le mécanisme, d'autant que le poème corrobore la sensation : c'est comme si la statuette se nourrissait de son flux vital pour fonctionner. Comme un carburant. Pour Thaïs, dont l'esprit est atypique, rien de cela n'est étrange : c'est même naturel. Quoi de plus normal qu'un organisme se nourrissant d'un autre pour vivre ?
Le fait que l'énergie environnante et la sienne est vampirisée ou que l'artefact semble Kil'darien -Kil peu réputé pour son amour des Lanyshsta- n'inquiète pas outre mesure la jeune femme. Quelques secondes pense-t-elle simplement à un moyen simple de mettre l'objet entre les mains de sa mère, histoire que sa génitrice en soit quitte pour un peu moins d'énergie...
Mais en attendant, la Magicienne serre un peu plus ses deux mains autour de l'artefact en murmurant :
Raconte-moi qui tu es.
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Leyhraj
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Vayang 25 Agur 817 à 20h07 |
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La statuette ne demandait rien d'autre que d'avoir encore plus de combustible pour fonctionner.
Qui je suis pour raconter ça?
Je suis l'humour d'un incomplet,
partie intime et exposée,
un peu bouffon mais distingué,
du plus grand sérieux exigé!
Promis juré redit jugé!
La situation est grave!
Où sont mes bras où sont mes yeux,
ma tête et mes cheveux sales,
mon dégoûtant crâne de vieux,
ma barbe qui n'est pas rasée,
ma crasse qui n'est pas lavée?
Depuis des nuits dans le labo,
ennuyé par le lavabo,
pas de temps, non! Pas de temps, oui!
L'eau c'est pour les éprouvettes!
Lavette lavabo bloub bloub,
la chanson de l'expérience,
je la sens arriver enfin!
La tête tombe. Toc.
Elle s'est complètement dévissée pendant que la statuette déclamait son poème. Thaïs ne ressent plus aucune aspiration d'énergie. C'est comme si la statuette était un vase d'eau prêt à déborder.
Les quelques instants de silence annoncent quelque chose qui va se produire... La statuette achève cette attente en quelques mots:
Hoc! Emprisonné!
Et Poc! Posé!
Et Toc! Dévissé!
Et ...
BLAM!
Si Thaïs a déjà assisté à un feu d'artifice, elle a la sensation qu'une espèce de fusée est partie très haut dans le ciel. Pourtant, rien ne manque sur la statuette. Au bout de quelques secondes, une élégante gerbe colorée fonce vers le Sud-Est.
Soudain, Thaïs lâche l'objet et s'écarte vivement malgré elle, par un réflexe primaire qu'elle ne peut réprimer.
La statuette au sol est un véritable siphon qui dépouille la vie. Herbes, arbres et insectes meurent dans l'instant. Puis l'aspiration diminue, jusqu'à devenir imperceptible. Alors, la tête de la statuette se revisse d'elle même sur son corps.
Le calme revient.
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