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Parés pour une escapade ?
plan à plusieurs
 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 01h07
 
Linsey attendait face au Grimborg Grillé, quelque peu tendue et clairement sur ses gardes. Décidément, cela devenait une habitude. Voilà qu'une nouvelle fois elle avait donné rendez-vous à de parfaits inconnus, quitte à mettre sa vie en danger.

Ainsi elle faisait les cents pas, maugréant contre elle-même d'être aussi imprudente, mais impatiente de faire la rencontre de nouveaux Lanyshtas. Elle ne cherchait absolument pas à se dissimuler dans les passants, mais restait au contraire assez en évidence et proche de la porte d'entrée du Grimborg.


 
Napishtim
Conjurateur
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 09h41
 
***
Son esprit s'emballait dans des suppositions abracadabrantes. Il inspectait les suites de coups possibles de vicieux personnages depuis le début de cette affaire, ainsi que ceux qui allait venir. Ce n'était pas très fructueux et surtout il n'avait pas envie de converger vers les esprit mesquins qui pullulaient -pas tout à fait- dans la conversation. Bref, il avait ses doutes, comme depuis la disparition de son archiviste, mais essayais de ne pas les écouter, les enterrant dans un puits.

Il avançait de son pas habituel, large et lent, vers le point fixé. Il se frotta le visage de toute sa main, perturbant l’agencement facial. Une fois remis naturellement en place, il chercha la personne qui l'avait invité. Balayant du regard les environs, il n'eut pas beaucoup le choix malgré les nombre de passant en ce soir, une Krolanne attirait bien plus son attention. Sixième sens ? Ou simple agitation de sa part. Il pouvait se tromper, mais paria qu'il subodorait vrai.
***


- Linsey Derfùn, je présume.


*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. ***
 
Lelhuü
Travailleur
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 14h49
 
Lelhuü sortit du Grimgor, éméché, mais son endurance à l'alcool lui permettait de dissimuler à peu près son état. Une lhanyshta avait proposé une rencontre en Kil'dé pour ceux qui souhaitaient prendre part à une drôle d'expédition, rien de mieux pour chambouler son train de vie. Il avait rendu d'innombrables services à son patron, il savait qui lui retournerait la pareille le temps de l'expédition, sous prétexte qu'il devait remettre de l'ordre dans ses affaires depuis la demande de divorce de son épouse.

Le grimgor était l'endroit typique des rendez vous improvisés, l'auberge qui brassait le plus de monde dans le quartier et qui permettait, paradoxalement, de se réunir en toute discrétion. Il avait attendu plusieurs heures dans l'enceinte de l'auberge et s'était enfilé de nombreux verres de Kiarbat, mais personne ne semblait faire l'affaire. Depuis que ses papilles gustatives ne semblaient plus fonctionner, il pouvait avaler n'importe quel pinard ou liqueur sans avoir l'impression d'offenser son palais.

Lelhuü était d'un tel gabarit, qu'il passait rarement inaperçu. Dans un dernier espoir de trouver ses partenaires d'aventures, il balaya du regard les alentours de la rue depuis le seuil du Grimgor :

Une famille... non, un enfant ne prendrait pas part à une telle expédition.
Les deux jeunes sous le lampadaire ? Non, ils rient aux éclats et attirent bien trop l'attention.
Ce couple peut être ? Ah, ils s'embrassent et repartent, ce ne peut pas être eux.
Celui-ci alors ? Non, un vieillard, qui fuit le regard qui plus est. Il n'est pas dans l'attente d'autre chose que sa propre mort.

Il repéra enfin un couple insolite qui attira immédiatement son regard. Un énorme personnage, bedaine à l'air sans embarras, pas loin d'être aussi grand que lui semblait entamer une discussion avec une femme petite et fluette. Bonjour la compagnie... Un trio pareil ferait certainement jasé, ils étaient en tout cas assez différents dans leurs tenues, leurs attitudes et leurs aspects qu'il se pourrait bien que se soit eux.

Il les scrutait du regard, tirant délicatement mais mécaniquement sur sa moustache, avant que Napishtim ne le repère. Les petits yeux noirs brillants du conjurateur lui firent comprendre qu'il avait effectivement trouvé les bonnes personnes et décida de se rapprocher d'eux. Linsey leva alors les yeux vers lui et son regard lui confirma qu'il s'agissait bien de ses partenaires.


Mes salutations voisins. Vous semblez dans l'attente de quelque chose... ou quelqu'un. Peut être pourrai-je vous aider ?

 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 20h12
 
Quand elle vit ce curieux personnage se rapprocher d'elle, Linsey eut un doute sur la suite à donner à tout cela. Non pas qu'elle fut répugnée, mais plutôt qu'elle eut l'impression d'être devenue une bête de cirque... Parmi d'autres.

Bonsoir, oui je suis Linsey Derfùn. Et vous devez donc être Napishtim ? Je suis ravie de vous rencontrer. Et très surprise de vous voir. Nous attendrons un peu ici si vous le voulez bien, quelqu'un doit encore nous rejoindre.

Une autre bête de foire fit son entrée sur la scène. Deux mètres, que du muscle, de quoi intimider. Ce remous stomacal qu'elle ne parvenait pas encore à contrôler ne pouvait la tromper, cet invité impromptu était "des leurs". Pourtant il ne dégageait pas les mêmes sentiments que celui qu'elle attendait.

Monsieur, bonsoir. Vous pourriez peut-être nous aider oui. Nous sommes à la recherche d'une personne qui a disparu, sur fond d'une histoire avec un oeil. Avez-vous entendu parler de quelque chose peut-être ? Autant y aller au culot... Elle échangea tout de même un regard avec Napishtim pour s'assurer qu'elle réagissait de la bonne manière.

Linsey ne se doutait pas un instant se trouver nez à nez avec des personnages aussi atypiques. Bon, d'accord, elle avait entendu parler de mutations dans le brouhaha de pensées... Mais là ça dépassait l'entendement. L'espace d'une seconde elle s'imagina dans quelques semaines faire le poids du premier, ou la taille du second. Toujours est-il que Linsey était sur ses gardes, plutôt prête à prendre ses jambes à son cou qu'autre chose.

 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 23h03
 
Cela faisait deux jours que tu le filais ce grand dadais et presque deux heures qu'il était là, accoudé au bar, sans trop savoir qui de l’homme ou de la menuiserie, tenait l'autre.
Dire qu'avec "un tel gabarit, [...] il passait rarement inaperçu" était un euphémisme. Il était l'exemple même du personnage qu'il serait impossible de perdre de vue dans une foule, un soir de brouillard, avec les yeux bandés.
Bref tu le filais.

Depuis l'épisode du Parvis ou ce benêt s'était tranquillement présenté.
Étant sa parfaite opposée, tant dans la stature que la.... pilosité [mais ou est le rapport et l'intérêt de cette comparaison?],et ta silhouette aidant, tu n'avais eu aucun mal à le retrouver, le filer et pour ainsi dire ne plus le perdre de vue. Le bonhomme état plutôt un ponctuel et un consciencieux à son travail, avec ses horaires et ses habitudes, le retrouver au petit matin sur son perron, et le soir en quittant son boulot était simple.

Et le Grimborg n'en était pas une -d'habitude- à ta connaissance. Sous peu bien sûr que l'on puise se targuer de connaitre un homme après 48h seulement de filature

Le pire c'est que tu ne savais même pas POURQUOI tu le suivais.
Quel était ton véritable but derrière cette curiosité quasi-malsaine.

Peut-être étais tu juste intrigué par ce personnage à l'allure franche et au caractère trempé de même comme le laissait supposer son attitude au Parvis.
Peut-être également étais tu rassurée par sa présence et tu t'agrippais à lui, autre Lanyshsta qu'il était, et le seul que tu avais rencontré depuis ton Eveil.
Peut-être... oh et puis qui sait seulement?

La Masse vient de décoller du bar, et celui-ci aurait grincé de soulagement que tu n'en serait pas surprise.
Collision avec deux autres individus.
Qui sont-ils?


 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Julung 30 Otalir 814 à 23h15
 
Le Lecteur était arrivé dans les parages du Grimborg grillé. Comment fallait-il procéder? On aurait aussi pu se dire que l'on se rendait à tel endroit. Chacun y serait allé séparément. Peut-être. Peut-être qu'ils se rencontraient pour se donner du courage.

Pour l'heure, il restait tapis dans l'ombre. En attendant de voir si quelqu'un ou quelque chose viendrait troubler la réunion.

Il fallait prendre des précautions. C'était l'essence même.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Napishtim
Conjurateur
Kil'dé  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 00h23
 
***
Il sourit, habitué aux diverses réactions, il n'en prenait jamais ombrage. Même pas sûr qu'un susceptible aurait mal vécu celle-ci. Il était curieux quand à l'attendu, mais garda son mal en patience. Femme d'abord et pour une fois plus simple. Qu'avait-il raté ?
***


- C'est exact. De même, c'est un plaisir. Je devrais pouvoir faire preuve de patience, attendons donc.


***
Il sourit, aux paroles de la jeune femme au grand krolanne. Elle était habile, synthétique et pertinente. Tout cela était fort plaisant. Il maintint son sourire légèrement avant de le perdre et hocha du chef d'approbation. Le moustachu était un peu intrusif peut-être pour deux personnes ayant des choses à cacher. Mais rien d'anormal au Kil'dé. Ça partait sans doute d'un bon sentiment, pourtant il avait un petit coté retord, comme un serpent constricteur qui fait son premier tour, innocemment. Rien d'alarmant donc pour le moment. Il n'allait pas se trahir pour une petite sonnette, non, il le salua de la tête et reconnu qu'il avait touché juste. Garder le mensonge sous la main, et gagner par la vérité.
***


- Bonsoir perspicace voisin.


*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. ***
 
Thak Keymlos
Commis Principal
Kil'dé  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 01h19
 
Le commis Keymlos s'était installé au premier étage d'une brasserie, en face du Grimborg. La vue lui permettait d'observer les ruelles de l'Est, les arrivées du Sud ainsi que l'entièreté du Parvis. Une vue qu'il avait l'habitude de prendre depuis qu'il venait ici. C'était un bon restaurant, mais pas des meilleurs. En tant que fonctionnaire, c'était plus une cantine de la mairie qu'un véritable service à la clientèle. Même si un groupe de musicien interprétait des airs de classiques calmes - à sa demande - il n'en restait pas moins décontenancé par le brouhaha environnant.

Depuis qu'il s'était intéressé à l'affaire Lanyshta, tout avait changé dans sa vie. Il voyait moins sa femme et ses filles, et se sentait aussi seul qu'un ver dans un océan. L'ombre des falaises venait se jeter sur les toits des bâtisses, où de vieilles tuiles se refroidissaient. Le soleil, de toute sa splendeur, éclatait les pavés des routes qui vibraient sous les pas des badauds. Lui, avait les jambes pliées, la droite surplombant sa cuisse gauche. Son avant-bras gauche était posé sur le tout, et le droit était allongé tout le long de son sofa.

Il observa son étui à cigarette. Il était rempli. Quel dommage, car il était hors de question de l'emporter avec lui. Pourquoi ? Parce que cet étui était un signe distinctif de sa personne. Une marque personnelle qui le trahirait. Il en sortit une cigarette, la dernière. Il l'observa quelques minutes avant de craquer une allumette. Son regard se tourna de nouveau sur le Parvis. Au loin, il pouvait apercevoir les cheminées du quartier des échelles. Elles fumaient. L'activité devaity être importante. On l'interrompit alors.


« Bonjour Monsieur Dalnois. »


Il tourna la tête, personne ne se présenta. Il cru d'abord à une hallucination, puis se souvint qu'il avait eut ce don quelques semaines auparavant ; un don de télépathie. Il fit mine de poursuivre son observation à l'intérieur de la salle, pour ne pas qu'on le surprenne à être surpris. Son jeu d'acteur laissait à désirer, mais au moins, l'intention y était. Et puis, qui le soupçonnerait ?

La voix dans sa têtepoursuivait sans tenir compte de sa gestuelle, ce qui était normal.

« Je suis heureuse de compter une nouvelle bonne volonté parmi les Lanyshtas du Kil'dé. Je serais ravie de vous retrouver, et pourquoi pas au parvis comme vous le proposez ? Ce sera l'occasion de me présenter et nous pourrons ainsi démêler un peu cette histoire de disparition. Je ressens aussi un profond besoin de partager l'expérience de notre nouvelle nature avec un autre Lanyshta...

Je vous laisse fixer l'heure et le jour !
»


Après ce petit monologue intérieur, son regard se porta de nouveau vers l'extérieur. Là, en bas, se trouvait celui qu'il avait déjà identifié. Son nom, il le connaissait par cœur, on le lui avait bien répété. Le travailleur Lelhuü. Il émit un petit sourire de satisfaction, prit une bouffée de tabac avant de répondre, intérieurement, très sagement, qu'il n'était nul besoin de se rendre sur le Parvis. Il ajouta qu'il savait déjà où étaient les Lanyshtas. Il coupa tout lien mental, essayant d'empêcher de nouveau cette intrusion.

Cette expérience lui apprit deux choses. La première, qu'il devait trouver une femme. Et la seconde, et non des moindres, que les Lanyshtas pouvaient communiquer entre eux par des fils télépathiques privés. Ces être étaient bien plus dangereux qu'il ne le pensait. Une société dans la société, il n'y avait rien de pire pour fomenter la rébellion et le désordre. Il détestait le désordre. Il fallait absolument trouver ces êtres et les recenser, non pas pour des raisons personnelles, cette fois ci, mais pour une raison d'état et d'éthique.

Il écrasa sa cigarette, emballa ses affaires, paya l'addition et fila à son bureau.


***
Il est temps de jouer au chat.

***


Fier de son déguisement de Fred Dalnois, le Keymlos quitta le bureau personnel qu'il avait fait installer dans sa propriété. Il prit bien soin de prendre la porte de derrière, et de vérifier à ce que personne de mal intentionné ne l'observa. Il se déplaçait avec une souplesse surprenante, qui ne manqua pas de lui faire rappeler qu’effectivement, il se faisait vieux mais avait gardé ses réflexes. Direction le parvis, où il avait aperçu un Lanyshta, et fissa.

Une douzaine de minute plus tard, il entrait dans le Grimborg.

Il put apercevoir Lelhuü, accoudé au bar, buvant sans retenu un nombre incroyable de gorgées d'alcool. Il y avait beaucoup de monde, ce qui n'était pas une exception. Un bref coup d’œil aux alentours et il pu apercevoir des visages familiers. Certains étaient de simples citoyens, d'autres étaient des individus avec qui il avait déjà discuter. Il y avait peu de criminels, si ce n'est aucun, qu'il avait déjà réprimandé (peut-être que cela avait un lien avec le fait qu'ils étaient tous en cellule de réhabilitation à l'heure actuelle).

La manière dont il était vêtu empêchait quiconque de voir son visage. Un capuchon sur la tête, et un masque sur son faciès au cas ou quelqu'un aurait la bonne idée de le lui enlever. Il était vêtu comme un sans-visage. Ces êtres qui avaient refusé de regardé le destin qui leur était offert et faisaient pleine confiance en Scylla et ses écrits. Une secte peu connue mais dont les membres se retranchaient dans les jardins de longues heures durant à réciter le Cantatère en prose et parfois en silence. Une petite organisation peu dangereuse, formée principalement d'étudiants et de jeunes artistes.

Voilà qui lui permettrait de se fondre dans la foule. Et si un garde cherchait à lui causer des problèmes... Et bien, espérons que cela n'arrive pas, car sa mission toute entière serait alors compromise. Il espérait que cela allait marcher, et d'ailleurs, après avoir fait quelques pas pour se diriger dans le fond de la pièce, cela semblait marcher. Personne ne lui avait fait la moindre remarque, ni sur son capuchon, ni sur son masque, ni même sur son anonymat. Espérons qu'il ne se fasse pas prendre à son propre jeu et qu'on ne lui obligea pas à décliner son identité. Sinon, il avait déjà une idée de ce qu'il pourrait faire...

Mais là n'était pas la question, il fallait se fondre dans la foule. Observer et trouver les Lanyshtas. Déjà, il observa la réaction du géant. Ce dernier sortait, et le Keymlos - ou plutôt monsieur Dalnois - pouvait toujours l'observer à travers la fenêtre. Il se mit à discuter avec un individu chauve et sacrément pesant. Il l'avait déjà vu vagabonder ça et là, et avait entendu dire qu'il était un Conjurateur. Avec eux se trouvait une jeune femme rousse, à l'allure svelte et filante. Il ne faisait aucun doute qu'ils étaient eux aussi des Lanyshtas. Des visage qu'il retiendrait, non pas sans une once d'orgueil.

Il se leva, sortit, et se déplaça vers le groupe.

Il fit un premier pas, il était à cinq mètre d'eux et pouvait entendre les premiers échanges. Cela parlait d'un homme qui avait perdu quelque chose et d'un œil. Premier indice. Un deuxième pas plus loin et il n'était plus qu'à quatre mètres. On parla de perspicacité. Troisième pas. Trois mètres. Et une idée surgit de nulle part, dans le fond de ses pensées. Il fit un quatrième pas, se trouve à deux mètres du groupe, et poursuivit sa route, sans freiner ni accélérer son rythme, en les contournant, tout simplement.

Il alla se poser sur un banc, un peu plus loin, et se posa dessus, silencieusement.
Il fit mine d'observer ailleurs, et leur adressa la parole, à tous les trois, mentalement :


« L'homme masqué que vous venez de voir passer n'est autre que moi, monsieur Fred Dalnois. Si vous m'entendez, tournez la tête vers moi, et je vous rejoindrais alors. Si, par contre, vous n'entendez rien... Et bien j'imagine que l'idée de parler tout seul, dans le vide, est assez loufoque. Ceci dit, j'espère que vous ne tiendrez pas rigueur de ma méfiance. Il paraît que nous sommes ardemment recherchés par le commis de la défense. Peut-être devrions-nous nous écarter pour éviter d'attirer les soupçons sur nous ?

Il y aura forcément un coin tranquille à la terrasse intérieure du Grimborg...
»


*** Le Keymlos, intérieurement, se régale de sa malice. ***




Au nom de la Loi du Un, j'interromps votre Destin !



 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 08h02
 
Les Lanyshtas semblaient presque tous prêts à se rassembler pour réaliser cette quête, ce qui ravit Linsey plus que tout. Elle prit conscience du nombre de personnes à partager sa nouvelle condition. Alors que la discussion ne venait que de commencer, le monsieur Delnois se manifesta dans leurs esprits.Elle fut tout de même surprise. Elle venait à peine de le contacter et ils envisageaient de se donner rendez-vous au parvis de Scylla, pas face au Grimborg.

Elle regarda le grand puis le gros, et balaya les environs jusqu'à apercevoir cet homme capuché,un peu plus loin. Elle se contenta d'abord de lui sourire, se voulant rassurante. Ensuite elle lui envoya un message
.

Monsieur Dalnois, je ne sais pas comment vous avez pu me trouver si vite mais tant mieux. Venez donc nous rejoindre, vous ne risquez rien ici.



 
Lelhuü
Travailleur
Kil'dé  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 08h25
 
Le chef maintenance se tenait droit, les mains croisées dans le dos. Seuls ses yeux rouges et un léger vacillement trahissaient son état. Il était mal à l'aise. Il n'avait que très rarement foulé le sol au delà des murs, excepté en empruntant les voies souterraines des rebelles, et n'avait jamais parcouru beaucoup de terrain. Le monde extérieur était dangereux, mais ce n'était pas pour sa vie qu'il craignait - le taux d'accidents mortels sur les chantiers des aqueducs était très élevé - mais pour celle de ses compagnons. Il avait perdu de nombreux camarades travailleurs, parfois des amis, et la douleur était intarissable.

Et puis... Ki'lyne... il ne pouvait croiser une jeune femme sans penser à la perte de sa propre fille. Il dévisagea Linsey, sans doute un peu trop jeune pour être elle aussi née en cette fabuleuse année 790. Il se reprit. La Lhanyshta était plus avenante que son compère masculin semble-t-il plus... suspicieux ?

A la recherche d'une personne disparue, une histoire avec un oeil. Ce pouvait bien être eux. Il confirma son identité en leur adressant une pensée à tous deux, encore incapable de percevoir par le seul lien télépathique qui les unissait s'ils étaient ou non des Lhanyshtas.


Si vous m'entendez, sachez que je suis moi aussi à la recherche d'une personne disparue. Un fils, une fugue de longue date. J'ai rendez-vous avec des personnes de notre "genre". J'ai peut être trouvé mes compagnons de route. Drôle de compagnie que nous sommes.

Il ressentit de brèves émotions positives émises par les deux lhanyshtas.

Les aqueducs embauchent des sentinelles pour garder les convois, les infrastructures et nettoyer les routes. Ils descendent parfois au sol pour des missions d'inspection, certaines créatures peuvent monter depuis les piliers de soutien des aqueducs. Je pourrai nous dénicher quelques tenues. Il y a toujours des groupes d'aventuriers qui partent pour le monde extérieur, mais je n'ai jamais vu pareille compagnie. Nous attirerons un peu trop l'attention. Si venir en aide n'est pas un mal, je préfère éviter les curieux. Je n'aime pas les curieux.

Le plus dur serait encore de trouver des tenues qui s’accommodent de leur taille. Cette pensée l'amusa, sans doute que l'ébriété l'inspirait.

Soudain, une autre personne se présenta à eux, par télépathie. C'était toujours un peu surprenant lorsqu'un lhanyshta s'adressait directement dans... votre tête. Une véritable intrusion. Il semblait méfiant, sur ses gardes. Il craignait le commis assigné au recensement. Lelhuü en soupira, ce fonctionnaire faisait son travail, avec un brin de zèle ou de curiosité mal placée, certes, mais il faisait ce qu'on lui ordonnait au nom de l'ordre. Quel mal y avait-il à cela ? Il suffisait de les voir, tous les trois, pour se rendre compte qu'il s'agissait là de voisins comme les autres et non d'une menace. Keymlos devait certainement s'en être rendu compte et les protégera des mauvaises intentions.

Il ne pu identifier parmi les badauds lequel d'entre eux se trouvait être Monsieur Dalnois. Il posa son regard sur Kharina, qui semblait l'observer avant de détourner les yeux aux derniers moments. La silhouette était encapuchonnée et il n'aurait su déterminer son sexe. Fluette, des bouclettes qui dépassent, certainement pas un mâle. Il repris son balayage visuel, sans grand succès.




 
Napishtim
Conjurateur
Kil'dé  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 19h35
 
***
S'il ne se souciait pas de sa propre maladresse, celle des autre le marquait plus. Voir même le dérangeait, mais il ne dit rien, enfin si : un rapide Entendu. Pas aussi sec qu'il aurait voulu, sans méchanceté aucune, mais espérant fortement qu'il ne l'incite pas à délayer sur le sujet.

Quand au "monsieur" Delanoix, son amour pour la mise en scène ne l’étonnait guère. Il était d'ailleurs suspicieux qu'avec un si grand égo il se cache. Pour le moment, il laisse couler, qui sait se que l'avenir nous réserve ... surtout en territoire dangereux. Napishtim se retourna dans la direction supposée dans laquelle était parti le Fred, qu'il avait à peine remarqué, et essaya de lui répondre. Même si la tentation de le laissez parler dans le vide était tentante.
***


- Venez donc nous rejoindre, je n'ai pas eu le temps d'admirer votre acoutrement.


*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. ***
 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Vayang 31 Otalir 814 à 23h05
 
Linsey attendait une réponse de Fred, puis son regard se perdit ailleurs.. à la recherche de quelqu'un d'autre ?

 
Rubus Tectus
Travailleur
Kil'dé  
Le Sukra 1 Nohanur 814 à 13h40
 
***
Rubus s'était changé pour l'occasion. De près on le reconnaissait toujours, mais sans la moustache qu'il avais coupé et sans ses habits habituels et voyant il était dur à reconnaître de loin. Le matin, ou peut être le midi, il avais mangé tard aujourd'hui et donc n'avais pas trop la notion de l'heure au moment, il avais reçu un message de Linsey Derfùn.
Ce message disait : ***


Bonjour à vous,

J'ai cru comprendre sur le fil de pensée que vous étiez partant pur une petite escapade ? Que diriez-vous de venir nous retrouver, moi et d'autres Lanyshtas volontaires, ce soir face au Grimborg Grillé ? Vous devriez me trouver sans trop de difficultés en vous fiant à votre nouvel instinct...


***
Aussi Rubus était venu... Il n'avais pas pris le temps de répondre avant et le soir était tombé depuis un moment (enfin c'est relatif, c'est surtout qu'on a l'impression que ça fait longtemps quand on se sent en retard) quand il arriva sur la place. Il se mit à détailler les environs tout en pensant dans sa tête. Quelque mots lui échappaient peut être, mais pas sur, Rubus commençait à mieux manier la télépathie et donc à ne penser que pour lui.
***


Voyons voir, en partant du principe qu'ils sont encore là qui ça pourrait être ? Pas ce couple d'amoureux qui s'éloigne. Tient une femme seule qui observe... un groupe. Est ce que ça pourrait être ce groupe ? Si c'est le cas mieux vaut ne pas le rejoindre tout de suite.
Hum, tient un homme un peu louche là avec son visage dissimulé. C'est pas courant et il semble aussi observer le groupe. Ha ils ont l'air de l'avoir remarqué. Bon on va observer leur réaction.
Tient mais au fait le géant là dans le groupe, ça serait pas le type qui travaille sur l'acqueduc que j'avais essayé de recruter ? Curieux qu'il soit là....


***
Après avoir détailler aussi toutes les autres personnes de la place, Rubus envoya une pensée, non pas vers une personne précise mais vers le groupe donc vers un lieu précis. Ou peut être est ce cibler chaque personne individuellement ? Enfin qu'importe le fonctionnement de la télépathie qu'il ne comprenait pas forcément très bien, normalement chaque personne du groupe l'entendrait. Du moins si ils sont Lanysthas. Le problème, c'est qu'en ne ciblant pas vraiment une personne, la pensée pouvait s'égarer et toucher aussi le monsieur louche et surtout la femme qui surveille le groupe.
***


Messieurs dame, bonsoir. J'ai repéré une femme louche qui vous observe, je ne vais donc pas vous rejoindre tout de suite. J'espère que ce n'est pas encore quelqu'un chargé de nous recenser.

***
Sur ce Rubus eu une idée à la con. Il se déplaça vers la femme (Kharina) comme un passant normal et arrivé derrière elle enverra une pensée de toute ses force vers elle pour vérifier si elle est ou non Lanysthas :
***


OUAH


Un ce n'est pas bien, deux c'est dangereux, trois ça suffit pas... mais presque.
 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Sukra 1 Nohanur 814 à 16h38
 
Lelhuü avait de la suite dans les idées, et son plan semblait très bon. Pourtant il ne parvint pas à capter l'attention de Linsey. Elle était submergée de messages mentaux. Un coup à droite, un coup à gauche. Là, quelqu'un dit être passé près d'eux mais préférer les observer de loin. Ici, un Lanyshta annonce qu'il ne se joindra pas au groupe mais qu'il avait remarqué une personne curieuse. Par là, un énième Lanyshta se manifestait à elle, et lui annonçait qu'une autre personne suspecte les épiait.

Linsey commençait à être envahie de toutes ces émotions qu'elle cherchait à refouler ces derniers jours. Paniquée, terrifiée, impressionnée par ceux qui sont avec elle, menacée par ceux qui rôdent. Ce sentiment d'être entourée d'un mélange de personnes bienfaisantes et malfaisantes. Autant dire qu'elle avait l'impression d'être revenue dans les entrelacs Lanyshtas, mais cette fois-ci c'était du concret. Sa vie était peut-être en danger en ce moment même, et elle n'avait aucun moyen de se défendre. Ni même de voir venir la menace.

Son cœur tambourinait à une cadence folle, elle commençait à s'agiter en regardant dans toutes les directions sans parvenir à fixer un seul point.

Elle envoya un message de détresse adressé uniquement à Napishtim, qui malgré son aspect quelque peu rebutant était celui qui inspirait le plus de confiance à la jeune femme. C'était le seul à lui avoir donné son nom, à ne pas s'être immiscé sur la scène ou dans son esprit, et à ne pas jouer à cache cache. La pensée de Linsey laissait transparaître son état d'esprit.


Nous ne sommes pas en sécurité, je reçois de nombreux messages d'alerte de la part d'autres Lanyshtas tout autour. Il faut nous disperser, ou au contraire débusquer les menaces. Mais nous ne pouvons pas rester ainsi. C'était une mauvaise idée ce rassemblement.

 
Napishtim
Conjurateur
Kil'dé  
Le Sukra 1 Nohanur 814 à 17h25
 
***
Il devait concéder que la succession d'arrivées le laissait perplexe question sécurité. La prochaine fois ils se mettraient d'accord sur un code et sur les invités. Plus sûr, plus propre. Il s’inquiéta, mais essaya de rester calme, pas trop dur pour lui à vrai dire. Prendre les jambes à son cou ne semblait pas très sûr, aussi il pensa rapidement à un plan d'action pour sortir de là, lui et l'initiatrice. Les autres, peuh, il ne craignait pas pour eux. Il communiqua télépathiquement à la fille.
***

J'ai peur que nous ne sommes pas prêts à débusquer plusieurs menaces en même temps, avec un minimum de discrétion pour ne pas en créer de nouvelles.
Optons pour la dispersion. Partez la première, je me séparerais du grand quand vous vous penserez sauve. En cas de soucis, on essayera de venir à la rescousse.


*** Il n'était pas d'accord avec la dernière phrase. Il tenta de réconforter la jeune femme, espérant qu'elle se calme un peu, pour que la suite se passe pour le mieux. ***

Le rassemblement n'est pas mal en soi, il est test dans le cas où l'on unis nos forces. Le but est déjà assez obscure, si la compagnie est inconnue, on court au désastre.

*** S'adressa au moustachu il prit la parole, il regrettait son dernier mot, espérant qu'il ne lui en veuille pas et qu'il est quelques phrase à dire. ***

- Les derniers prennent leur temps, j'ai pas que ça à faire, moi.
Et vous ? J'imagine que la journée a été longue.





*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. ***
 
Kharina
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Sukra 1 Nohanur 814 à 22h46
 
Bande de gamins.
Amateurs.
Pleins de bonnes intentions.
Ingénus.
Pas fichus d'êtres discrets.
Inorganisés.

Un joyeux groupe de lurons.
Sans doute aussi perdus.. que toi.

C'est donc ca leur groupe d'expédition?
Ca leur organisation? Leur rendez vous?

Sont-ils donc suicidaires?
Ne peuvent-ils pas tenter de rester discrets?

Que leur dire? Comment?


OUAH

Indéniablement tu as sursauté.
Rougie en te sentant te trahir aussi facilement.
Senti des frissons t'envahir.

Et ta main est partie aussitôt s'imprimer sur la joue de ton assaillant mental. Difficile de l'ignorr au vu de sa posture et son expression faciale.

Créer la diversion vite.


''Je vous INTERDIS de me retoucher, espèce de dégénéré!''

Planter là cette bande de dégénérés.
Partir.

Tu as déjà fendu la foule et disparu.
Mutations de m*rde et mutants imbéciles;
Très peu pour toi


 
Linsey Derfùn
Libertaire
Kil'dé  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 00h02
 
Linsey se concentra une nouvelle fois sur Napishtim, puis sur ces autres Lanyshtas des environs. La zone était devenue trop dangereuse et en effet, la fuite était pour le moment la meilleure solution.

Elle prit la parole pour s'adresser à ces personnes qu'elle venait de rencontrer.

Je regrette, les évènements nous échappent et nous avons mal agi. J'ai, mal agi. Je vous prie de m'excuser,messieurs. Nous reprendrons contact très prochainement car il ne faut pas oublier les raisons de notre rencontre ce soir.

Sur ce, elle baissa humblement les yeux, et commença à son tour à s'enfoncer dans la foule des passants.

 
Rubus Tectus
Travailleur
Kil'dé  
Le Dhiwara 2 Nohanur 814 à 22h13
 
***
Rubus le senti avant de le voir, son message avais paniqué ses camarades. La peur est la pire chose à avoir maintenant, pensa Rubus. La panique est le meilleur moyen de faire des négligences ou de se faire repérer par des krolannes tout à fait ordinaire. Et ça ce serait bien le pire.
Bon le calme ça vaut pour moi aussi, tout d'abord rassurer la personne qui m'avais contacté. L'avantage c'est que c'est une télépathie personnelle et pas vers un lieu et ce sur quoi la télépathie s'accrochera. Le message télépathique suivant plus tard je réfléchissait au 2éme points à faire.
***


Bon surtout pas d'affolement, c'était juste une autre lanythas la personne qui vous espionnais. Je suppose qu'elle hésitais à vous rejoindre ? Peu importe elle est partie. Je ne serais malheureusement pas capable de la reconnaître une prochaine fois, je ne l'ai pas assez bien vu dans l'obscurité. Je vais voir l'autre personne louche, mais vous sembliez l'avoir déjà remarqué.

***
Rubus alla donc voir la silhouette encapuchonnée (Thak Keymlos) tranquillement sans sembler être lié au groupe dispersé :
***


Bonjour, auriez vous du feu ?

*** Dis je en tendant une cigarette. En pratique je ne fume pas ou plutôt très peu, mais j'aime faire semblant de fumer quand je suis en planque aussi ai je toujours un paquet de cigarette dans ma poche. Fumer permet de donner l'impression d'attendre quelqu'un plutôt que de donner l'impression de surveiller les environs. Toujours est il que ces cigarettes sont bien pratique pour l'occasion pour essayer de faire parler cet inconnu. ***



Un ce n'est pas bien, deux c'est dangereux, trois ça suffit pas... mais presque.
 
Thak Keymlos
Commis Principal
Kil'dé  
Le Luang 3 Nohanur 814 à 03h12
 
Le poisson avait mordu à l'hameçon. Mais déjà était-il au bout de la ligne que le Keymlos avait changé d'avis et voulait le remettre l'eau. Quelque chose avait changé en lui. Pas une chose concrète, mais une idée mystique. Était-ce le déguisement ? Pourtant ce n'était pas la première fois de sa vie qu'il se vêtait de la sorte. Il avait déjà travaillé sous des couvertures beaucoup moins discrètes et beaucoup plus prenantes. Était-ce sa propre condition ? Après tout, le contact de ses semblables avait peut-être transformé le fil de ses pensées. Il faut croire que ce qui avait perturbé le commis était quelque chose de beaucoup plus intime. Beaucoup plus profond.

Il avait totalement viré de bord dans son raisonnement, si ce n'est fait demi-tour. Et pour cause, lorsque Rubus vint lui demander du feu, un simple hochement de tête signifiant une réponse négative fut sa seule et unique réponse physique et visible. Il aurait pu lui sauter dessus, l'arrêter pour avoir menti à une autorité supérieure la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés - car il lavait reconnu et cela s'expliquera plus tard - il n'avait aucunement envie de l'arrêter. Nullement parce que cela pourrait compromettre sa couverture, mais pour une toute autre raison. Mais pour comprendre ce changement de pensée, il faut revenir quelques minutes en arrière, et observer toute la scène depuis le point du vue du Keymlos.

La situation l’avait d’abord amusé. De se retrouver à discuter télépathiquement avec des personnes sur qui il pouvait enfin mettre des visages, c’était là quelque chose d’exceptionnel. Une expérience intéressante qu’il ne menait pas non sans être lui-même intéressé. Étonnant d’ailleurs de voir que son cerveau tenait toujours la route. Pour lui, il n’était plus le commis Keymlos, mais Fred Dalnois. Exit la schizophrénie, il savait qu’il détenait ses pouvoirs, mais préférait ne pas y réfléchir. Pour lui, qu’il soit un Lanyshta ou pas n’était pas important. Ce qui comptait, c’était sa mission. Une mission qui tout d’abord était d’identifier les Lanyshtas.

Puis on lui répondit. Incroyable. Il eut plusieurs réponses en même temps. Il savait que Lelhüu en était un. Or, ce géant était proche de deux autres personnes. Deux personnes qui lui répondirent dans sa tête. Non seulement il était à présent sûr de leurs conditions, mais connaissait leurs visages, et avait clairement la possibilité de connaître leurs noms, leur passé, leurs casiers judiciaires. En bref, il venait par simple déduction logique et instinct de détective, de trouver deux nouveaux individus Lanyshtas. Mais cela ne faisait qu’initier le début de sa petite aventure philosophique.

Il allait presque se lever lorsqu’une autre voix arriva dans sa tête. L’origine ? Non identifiée. C’était comme si une quatrième personne dotée de ce pouvoir venait d’entrer sur la scène, alors qu’une dizaine en sortaient et y entraient en même temps. Le nouveau était caché par le flot continu des passants. Il était donc temps de se concentrer sur l’environnement et de trouver ladite femme louche qui, supposément, les observait. Ses yeux pouvaient virevolter de droite à gauche, personne ne pouvait voir qui il observait ni à quel instant il cessait de l’observer.

Ce fut un homme, situé assez loin, qui l’intrigua. Un faciès familier. Il l’avait déjà vu, mais où ? L’homme se dirigeait vers une femme. La « femme louche » dont il avait parlé ? Qui était ce « il » ? Cet homme, c’était le jeune homme au nom de Rubus Tectus, qu’il avait rencontré auparavant. Il avait changé de vêtements, s’était fait une légère coupe, avait transformé sa pilosité, mais c’était bel et bien lui. Il se déplaçait vers une femme, qui se mit à sursauter, sans raison. Cette fois ci, les éléments ne pouvaient être ignorés. Deux nouveaux Lanyshtas venaient d’être identifiés. Beaucoup trop. Beaucoup plus qu’il ne le pensait.

Et de les voir agir ainsi, les uns se tourner vers les autres, certains chercher un visage familier dans le vide, d’autres rester fixes, à observer mais montrant tout de même des signes de crainte, de faiblesse. La plupart s’agitant comme des enfants ayant découvert un secret qu’ils ne pouvaient répéter aux parents dans la crainte de se faire gronder, si ce n’est pire. D’agir tels des nouveaux nés esseulés, des âmes dépourvues de force et de courage, nus. Tels des vers. Une condition qui lui rappela beaucoup la sienne. Car s’il avait inventé le personnage de Fred Dalnois, s’il avait parcouru la place du Parvis pour les retrouver, ce n’était pas au nom de la Loi, mais bien au non de sa Foi. Au nom de lui-même, et juste pour sa curiosité.

Le voilà tiraillé entre deux pensées contraires. La première, cette fascination pour ces êtres qui pouvaient apporter une réponse à ses questions les plus intimes, à l’aider dans sa quête de vérité et de remède. La seconde, cette détestation de cet état de crainte et de jeu de cache-cache obligatoire qui pouvait sérieusement nuire à la société du Kil’dé et à l’équilibre hiérarchique des castes sociales. Car des individus penseurs dans les pensées universelles pouvaient aider l’un de ses confrères sans passer par la voie du Un. Les outre-penseurs étaient hors d’atteinte des autorités, et pouvaient agir à leur guise. Ils pouvaient même être puissants. Avoir des postes clefs. Son grade de commis et son statut de Lanyshta en était la preuve.

***


La révélation ne tarda pas...
Cela le fascina. Cela le captiva.
***


Il était hypnotisé par la danse qu’effectuaient ces pauvres individus, perdus, seuls et sans… Sans guide ? Sans maître-penseur ? Sans… chef ? Était-ce réellement le mot ? Un chef. Cela coulait d’évidence. Tôt ou tard ces êtres se tourneraient vers un homme ou plusieurs hommes qui comprendraient mieux leurs états qu’eux même. Et, embrigadés, ils se regrouperaient autour de ces personnes. C’est alors qu’intervient le fameux cheminement de pensée dont il est question, qui amènera, dans une réflexion courte mais intense et aussi rapide que le permettait son esprit, à une déduction quasi instantanée:

***
Ces individus étaient perdus et se tourneraient rapidement vers un chef.
Or, ces individus pouvaient s’avérer dangereux pour la société que concevait le Keymlos.
Il fallait donc les contrôler. Ainsi, pour que ces individus soient contrôlés,
Maîtrisés dans le sens du commis, il fallait qu'il soit leur chef.
***


Voilà, il démontra à lui-même qu’il avait eut l’idée de diriger les Lanyshtas – ou du moins ceux qui accepteraient de le suivre. Ce qui fit donc de lui le paradoxe de sa propre existence. Il eut un sourire d’insanité. Il ne comprenait décidément plus rien, jusqu’à ce que Rubus vienne lui demander… du feu ?

Au plus profond de son être, le Keymlos eut dès lors la plus belle satisfaction de sa vie. L’aboutissement tout entier de son propre être avait quelque chose d’assez ironique. Comment croire qu’une chose aussi anodine fusse née du hasard ? Alors même qu’il pensait être l’homme qui apporterait la lumière à ces pauvres quidams, l’un d’eux vint lui demander du feu. Le feu, cette lumière. Le Cantatère lui parlait. Directement. Mot pour mot. Il analysa la situation avec la plus grande des sagacités. Il y avait d’abord ce groupe de trois individus, puis ces deux nouveaux Lanyshtas identifiés juste après.

Il y en avait un autre. Et en cela, le Keymlos en était sûr. Car cela était écrit. C’était dans les lignes gravées dans la faille. C’était le Cantatère. La prophétie. C’était un chant. « Six enfants terrifiés par la mort de leur aîné, ne crient pas assez fort pour qu'ils soient protégés. ». « La mort de leur aîné » était la disparition de leurs anciennes identités, avant l'éveil. Le « cri » était cette faculté de pouvoir dialoguer avec les homologues. Ce brouhaha mental était un cri. Et cette protection dont ils avaient besoin et qui n’était autre que la mission qu’un commis s'était donné. Ils ne criaient pas assez fort pour être protégés, cela voulait dire qu'ils ne s'entendaient pas assez dans ce vacarme. Ils ne se faisaient pas assez confiance. Il devait commencer par leur apporter cette confiance.

Le Keymlos se leva après avoir répondu à Rubus Tectus. Il observa la foule. Un sixième se cachait certainement parmi eux – ou peut-être le Keymlos était-il lui même ce sixième. Il tenta quelque chose, tout en se déplaçant, lentement, vers le parc aux lanternes. Il essaya, du plus profond de son être, d’émettre une onde télépathique à un certain rayon autour de lui. Si cela ne marchait pas, tant pis. Ou bien, d'une, le monde entier l’entendrait, comme cela avait pu lui arriver dans les limbes mystiques. Ou bien, de deux, seuls les Lanyshtas qu’il connaissait pourraient l’entendre, et le supposé sixième Lanyshta présent ne pourrait être tenu informé de ce qu’il dirait. Ou bien, de trois, seuls ceux dans le rayons entendraient, et ce serait la meilleure des solutions.


« Mes enfants, c’est Fred Dalnois qui vous parle.

Si vous avez confiance en moi, et je vous adjure de ne pas voir en moi une menace pour vous, malgré mon accoutrement, je vous supplie de me rejoindre au Parc aux Lanternes, près du troisième arbuste à lampion. Il est situé à quelques mètres du chemin, à l’écart, loin des yeux, loin de la foule, loin du danger. Le parc est assez grand si vous voulez fuir, et qu’il fasse jour ou nuit, l’endroit est éclairé. Je ne pourrais donc pas vous y tendre de piège, et ce n’est de toute évidence pas là ma volonté.

Nous pourrons, ensemble, y discuter de la démarche future quant à cette étrange quête que l’on nous a demandé d’accomplir. Peut-être pourrons-nous y inviter ce Klem. Quoiqu’il en soit, je vous demanderais de ne pas paniquer. Personne n’a mal agi. Je vous implore de me croire… Tout se déroule selon nos destinées. Le Un a un chemin à nous faire prendre. Je lai vu, aujourd’hui. Je l’ai senti. Nous sommes sur la bonne voie, ne nous séparons pas. Poursuivons ce rassemblement, mais loin de la foule. Nous y discuterons de nos identités si vous le voulez, mais nous y serons à l’abri de tout danger et de tout regard.

Je m’y rends dès à présent. Si vous avez foi en Scylla, suivez mes pas.
Suivez mes pas.

Sinon, je prierais pour vos âmes.
»


Qu’est ce que… Le Keymlos lui-même ne savait même plus ce qu’il faisait. Tout ce qu’il se disait, à présent qu’il se rendait à ce parc, c’était qu’il trouvait sa démarche emprunte d’une honnêteté aussi pure que l’était sa foi en cette nouvelle vie qui venait de lui être donnée par son destin lui-même. Nul doute que s’il pouvait éprouver des sentiments, il en rirait aux éclats. Il courrait à toutes jambes, aussi curieux qu’un enfant de voir si ses espoirs étaient fondés, si on le rejoindrait. Mais tout ce qu’il fit, tout ce qu’il montra, fut une marche rigide et cadencée. La seule différence, c’est que son visage était masqué.

Et sous ce masque, des yeux embrumés.
Brouillés par des larmes d’infortune.




Au nom de la Loi du Un, j'interromps votre Destin !



 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Luang 3 Nohanur 814 à 21h47
 
On ne savait si cela était une soirée habituelle dans ce parc. On ne savait si tous les soirs des individus venaient par groupes ou individuellement, masqués comme à Carnaval ou à visage découvert. On ne savait si tous les soirs des gens en surprenaient d'autres en les faisant sursauter. On ne savait si tous les soirs des lanyshstas s'y donnaient rendez-vous. Mais on en doutait fortement.

Pourtant, ce soir-là, cela était le cas. Un groupe de trois, trois autres plus ou moins isolés, certains moins que plus. Et lui. Il ne se dissimulait pas parce qu'il craignait quelque chose de la part de la personne qui avait organisé la réunion présente. Non. Il était attentif à d'autres manifestations alentours, d'autres mouvements, d'autres bruissements, d'autres visions, d'autres réalités.

Il fallait être attentif en effet dans cette affaire. trop de choses avaient été dites. Trop de choses avaient été tues. La lumière devait être faite sur plusieurs points. Klem était-il au courant de ce qu'il se passait aux abords du Grimborg? Imaginait-il pareils déboirs pour parvenir à monter une expédition? S'agissant de cette dernière, sans doute les groupes partis de Kil'dara et de Kil'sin arriveraient bien avant eux sur les lieux décrits, cela ne favoriserait pas la position des lanyshstas de Kil'dé. Pourtant, le Lecteur était profondément d'avis que d'être partie à cette recherche, que d'aucuns critiquaient comme étant trop risquée, pourrait, ferait cristalliser un groupe essentiel de lanyshstas. Que le groupe de Kil'dé subisse un tel retard était préjudiciable.

Tellement de choses à agender et à réaliser. Il fallait bien commencer. Pour ce faire, il fallait poursuivre. Poursuivre... Il glissa sans bruit dans l'ombre de façon à suivre l'étrange individu quittant les parages du Grimborg.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.

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