vide fam
 
 
Bienvenue dans le forum de Kil'de » Le Sanctuaire de la Faille » Méditation avant le grand saut

Page : 1

Méditation avant le grand saut
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Merakih 12 Nohanur 814 à 21h45
 
Parce qu'il faudrait marcher. Parce qu'il faudrait courir. Parce qu'il faudrait escalader. Parce qu'il faudrait se défendre. Parce qu'il faudrait se soigner. Parce qu'il faudrait survivre. Parce qu'il faudrait pénétrer dans un territoire inconnu. Parce qu'il faudrait manger. Parce qu'il faudrait boire. Parce qu'il ne savait pas à quoi s'attendre réellement…

Il avait bien effectué quelques sorties du Kil'dé pour voir à quoi ressemblait l'extérieur du quartier. Mais cela ne suffisait pas pour en tirer des conclusions honnêtes, conséquentes et pertinentes. Il lui faudrait pourtant s'en satisfaire comme uniques expériences propres. Les recommandations reçues d'autres lanyshstas avaient aussi été enregistrées. Des enseignements devaient en être tirés. Il fallait prêter attention au danger. Mais ne pas le surestimer non plus. Ce serait contre-productif. Inutile.

Il commençait à se sentir prêt pour effectuer ce périple en terrain inconnu. Les bagages étaient bouclés. Il fallait désormais attendre. Attendre. Partir seul causerait sa perte. Il en était convaincu. Il fallait donc trouver des compagnons de route. Un voir deux suffiraient. D'autres pourraient naturellement s'adjoindre, mais la survie nécessitait au moins un groupe réduit. Un individu isolé tel qu'il se présentait maintenant ne pouvait se permettre un tel déplacement, un tel saut dans l'inconnu, bien trop profond pour lui... insondable...

Des contacts. D'autres avaient la même idée. Mais il fallait poursuivre. Il fallait avancer. Avancer avant d'être vieux...

Pourtant, il poursuivait sa vie de tous les jours, guettant l'instant, espérant le message… Pour se préparer davantage, mentalement cette fois-ci, il s'adonnait alors à une promenade méditative non loin du Bois de la Lecture, son lieu de travail usuel. Il aimait cet endroit. Son air paisible. En regardant au-delà du parapet, on pouvait deviner, dans le noir, ou plutôt imaginer, dans l'abîme, des choses que la candeur de l'endroit rendait d'autant plus répugnantes. Bientôt, ce serait son lot...



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Sukra 15 Nohanur 814 à 15h49
 
Au loin, les choses se précipitaient. On murmurait que l'expédition du fortin avait déjà connu des pertes. Dans les Entrelacs, d'aucuns remettaient en cause toute participation, participation que de nombreux lanyshstas avaient décliné dès les premiers instants. Les buts des uns ne correspondent pas aux objectifs des autres. La vie est faite de concessions. La part des choses est de savoir que concéder. La difficulté des jours à venir serait de choisir. Et l'absence de choix n'en constituait pas un dans l'esprit du lanyshsta. Ne pas choisir signifiait s'en remettre au choix des autres. Il fallait se déterminer.

Il avait déjà réuni vivres, eau et palliatifs, de même que le matériel. Il avait attendu. D'autres s'étaient lassés. D'autres s'étaient retirés. Il lui fallait désormais tourner le problème autrement. Changer de point de vue pour apprécier la situation autrement. Les images du mondes ont ceci de particulier qu'elles se modulent selon l'angle de vision. Ou si l'on amène de nouvelles variables. Modifier l'équation. Cela était nécessaire.

Il fallait qu'il sache.

Il marcha d'un pas résolu.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Luang 17 Nohanur 814 à 22h10
 
Il se souvenait.

Une naissance parmi les étoiles. Le mystère du ciel. C’était durant une nuit. Une nuit d'hiver. Celle de l'hiver 792. Une nuit étoilée. Les étoiles étaient au firmament. La lune blafarde éclairait, mélancolique, la terre syfarienne.

Alors que la pénombre était montée jusqu'à engloutir le monde. Alors que les vivants avaient laissé le perdu et les morts derrière eux pour regagner leur paisible demeure, se croyant ainsi à l'abri, c'était à cet instant qu'il était né. La première chose qu'il vit, c'était la nuit, noire, et les étoiles, scintillantes. Ainsi serait sa vie.

Quand la lumière s'éteindrait et que nous ouvririons les yeux, dehors dans le silence, il serait parti sans penser à ce qu'il quittait. Il serait temps pour lui de savoir.

Il survivrait, paranoïaque. Il ne tomberait pas. Il n'était pas fier, mais de sang-froid.

Montant au travers de la nuit, demain, il serait parti.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.
 
Kharib
Lecteur
Kil'dé  
Le Luang 8 Dasawar 814 à 22h05
 
De nuit il était revenu. Semblable à une ombre, il avait regagné Kil'dé. Semblable au noir et à l'argent, il s'était glissé chez lui. Il cherchait le réconfort de son matelas de plumes. Demain serait un autre jour. Demain, il repartirait. Il devait se réapprovisionner. Il en profiterait également pour compléter un équipement quelque peu limité jusque-là. Il le resterait encore longtemps. Il serait toutefois un peu mieux adapté à la situation qui se présageait.

Et celle-ci ne disait rien qui ne vaille. Il fallait attendre. C'était la raison pour laquelle il était rentré avec Rubus Tectus. Autant en profiter pour effectuer les modifications d'équipement qui s'imposaient, et qui se permettaient... Car rien n'était gratuit en Syfaria. Tout avait son prix. Et Kharib avait le sien.

Il fallait grandir. La nuit était propice. Les astres sans fin illumineraient la sagesse décisionnelle. Il retournerait. Il en était ainsi. Il irait. Il le devait. C'était son destin.

Et ils seraient les premiers sur place. Et ils verraient l'apparition fantômatique. Et ils hûmeraient la brume fétide remontant de la surface des pavés. Qu'est-ce qui attendait, depuis plus longtemps qu'eux encore, sous la brume immonde de la Place du Martel? A moins que la brume ne soit qu'un leurre et que le danger véritable ne vienne du ciel, vide pour l'instant. Ou encore de la statue placée au centre du décor d'un autre temps.

Que se passerait-il si tous renonçaient? Nul ne le saura. Car tous ne renonceront pas. C'était ainsi.

C'était la nuit. Une nuit faiblement éclairée par les étoiles, comme si elles économisaient leur énergie... En auront-elles besoin elles aussi?

Il était reparti la nuit, lorsque la pénombre avait envahi le quartier. Il était reparti pour la Place du martel.



UN, cela va. Deux, bonjour les dégâts.

Page : 1

Vous pouvez juste lire ce sujet...
Nombre de joueurs actifs :0(Inscrits : 191)
Infos légales Mot de passe perdu ?